Hélène Perlant, fille de François Bayrou, témoigne jeudi 24 avril sur France Inter des violences qu'elle a subies adolescente et du "silence" avant que n'éclate le scandale de Bétharram. Elle l'évoque dans le livre d'Alain Esquerre, porte-parole de l'association des victimes, "Le silence de Bétharram".
Retrouvez « L'invité de 8h20 » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien
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00:00Et avec Léa Salamé, nous vous proposons ce matin un grand entretien exceptionnel sur l'affaire Notre-Dame de Bétarame.
00:06Nos invités pour en parler, Léa.
00:08Alain Esquer, bonjour à vous. Vous êtes ancien élève de l'établissement catholique Notre-Dame de Bétarame.
00:14Vous êtes le fondateur du collectif des victimes de Bétarame et vous êtes l'auteur de ce livre qui sort aujourd'hui
00:21« Le silence de Bétarame » chez Michel Laffont, co-écrit avec Clémence Badaud.
00:27Nous sommes également ce matin avec Hélène Perlant. Vous êtes ancienne élève de Notre-Dame de Bétarame.
00:33Vous êtes par ailleurs, et on parle beaucoup de vous ces derniers jours, la fille de François Bayrou.
00:39Vous témoignez dans le livre, un témoignage édifiant.
00:42Merci d'être là, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:45C'est la première fois que vous parlez, qu'on va entendre votre voix dans un média audiovisuel.
00:51Bienvenue à tous les deux, une fois encore. Le système Bétarame, ce goulag des Pyrénées, est au cœur de votre livre témoignage absolument saisissant, Alain Esquer.
01:02On rappelle que Notre-Dame de Bétarame est un établissement catholique des Pyrénées-Atlantiques
01:07qui fait l'objet depuis plusieurs mois de révélations sur des violences physiques, psychologiques et sexuelles
01:14commises sur des élèves entre les années 50 et 2010.
01:19A ce jour, plus de 200 plaintes ont été déposées, impliquant des prêtres, des surveillants et parfois des élèves.
01:27Vous êtes, Alain Esquer, le fondateur, Léa le disait, du collectif des victimes de Bétarame.
01:33Vous avez habité toute votre vie à quelques centaines de mètres de cette institution, où vous avez été scolarisé de 1981 à 1986.
01:44Et vous avez donc créé, il y a deux ans, un groupe Facebook intitulé
01:48« Les anciens du collège et du lycée de Bétarame, victimes de l'institution ».
01:54Dites-nous pour commencer, qu'est-ce qui vous pousse ce jour d'octobre 2023 à créer ce groupe Facebook
02:01qui va contribuer tout simplement à libérer la parole de centaines d'enfants de Bétarame ?
02:08Bonjour à tous.
02:10Effectivement, le 10 octobre 2023, j'ai créé ce groupe Facebook des victimes de Bétarame.
02:15Parce que, jusqu'à présent, on avait vu les élèves de Bétarame ou les anciens élèves
02:22comme des personnes qui n'avaient pas la possibilité de s'exprimer sur ce qu'ils avaient vécu,
02:32sur les traumatismes incroyables qui étaient les nôtres.
02:35Je me sens tout seul, en fait, quand je commence.
02:38D'ailleurs, sur le groupe, je suis tout seul et je me demande ce que j'y fais, en fait.
02:42Parce que je me dis, il faut analyser cette question des victimes de Bétarame sous le prisme victimaire.
02:50On a trop souffert dans cette structure.
02:54Ça a été très difficile pour nous.
02:56On a entendu toute notre vie que nous étions des pleureuses, des pleurnicheurs,
03:01que pour faire un homme, il fallait souffrir.
03:04Et donc, très vite, des témoignages sont venus appuyer ce que moi, j'avais vécu.
03:11Et ce qui est le plus édifiant, c'est que je vais découvrir tout le système de pédocriminalité
03:18qui a été mis en place à Bétarame pendant des décennies.
03:23C'est donc des générations d'enfants qui ont souffert dans cette structure.
03:28Et aujourd'hui, j'en porte la parole.
03:30Mais au-delà, je voudrais insister sur ces 5,5 millions de Français
03:34qui ont été abusés sexuellement pendant leur minorité,
03:38que ce soit dans des établissements scolaires ou ailleurs.
03:41On a une responsabilité morale, aujourd'hui, de s'occuper de ces victimes.
03:46Et c'est pour ça que j'ai créé ce groupe.
03:49Et je suis très fier de les représenter.
03:51Alain Esquer, vous parlez effectivement de ce scandale pédophile aussi,
03:56dont vous pensez que c'est peut-être la plus grande affaire de pédophiliers en France,
04:00l'affaire Bétarame.
04:01Mais c'est vrai qu'au moment, et on va y venir,
04:03mais au moment où vous créez cette page Facebook
04:05et vous racontez ça dans le livre,
04:07c'est la rencontre lors d'une balade.
04:08Vous êtes en train de vous balader avec un ancien surveillant général.
04:12On va donner son nom, Patrick Martin, qui est l'élément déclencheur.
04:15Vous le voyez à ce moment-là en train de vous balader.
04:18Et tout remonte.
04:19Vous redevenez l'enfant frappé, l'enfant violenté.
04:22Vous réalisez que cet homme-là, en face de vous,
04:25qui est en train de se balader tranquille, est toujours en poste.
04:27Ce jour-là, vous vous retenez de vous en prendre physiquement à lui.
04:30Et c'est là où vous dites, il faut que je parle,
04:32il faut que je crée ce compte Facebook.
04:35Il faut agir.
04:36En fait, je crois qu'on ne doit pas faire preuve de lâcheté
04:39quand nous sommes adultes.
04:40Nous devons assumer.
04:42Et en tant que victime de ce Patrick Martin,
04:47qui, au demeurant, était surveillant d'internat
04:50dans l'établissement de Bétarame,
04:52il y est resté 40 ans, 40 ans sans autre formation,
04:57toujours au même poste.
04:59Et c'est ça qui était sidérant.
05:00Et quand je le croise, je revois la scène
05:03où il m'agresse fin 1983.
05:06Je revis ça avec intensité.
05:08Et je le vois au contact de ces garçons de 10 à 12 ans.
05:14Et je me dis, ce n'est pas possible.
05:15Il faut effectivement agir.
05:17Et agir vite pour qu'on puisse faire quelque chose contre lui.
05:23Alain Esquerre, vous avez subi des violences physiques
05:26que vous racontez.
05:27La première fois, c'est un instituteur,
05:30un instite qui vous envoie deux énormes claques
05:33devant toute la classe.
05:34Puis ce sera un surveillant,
05:36on va donner son nom aussi, Damien Sager,
05:38sur le mécheval,
05:39qui vous envoie plusieurs gifles.
05:42La quatrième vous envoie au sol.
05:44Il vous donne un coup de pied dans le ventre.
05:46C'est une violence insensée.
05:48C'est une violence insensée.
05:50Ce qui est très inquiétant avec ce cheval,
05:53ce Damien Sager,
05:55c'est qu'aujourd'hui,
05:56il se promène encore dans les rues en Bretagne
05:59avec son épouse,
06:00comme si de rien n'était.
06:02Et ça nous pose la question de l'imprescriptibilité.
06:05Parce que ce monsieur aussi a agressé sexuellement des enfants,
06:08même s'il ne le reconnaît pas.
06:11Et vu le nombre de plaintes,
06:13il est visé à ce jour,
06:14tenez-vous bien,
06:16par plus de 100 plaintes.
06:18100 plaintes.
06:19Et on a quelqu'un qui circule tout à fait normalement.
06:23Il est d'une violence inouïe.
06:25Il est surveillant général.
06:26Il fera sa carrière par la suite.
06:28Il va justement quitter Bétharam
06:30pour une histoire de mœurs
06:31dans les années 1989.
06:34Et il va continuer son chemin
06:36en passant par Nuit sur Seine,
06:39en passant par Orléans et Châteauroux.
06:42Hélène Perlan.
06:44Hélène Perlan.
06:45Perlan, c'est le nom de votre mère, je précise.
06:47Votre père, c'est Bayrou.
06:49Vous racontez l'agression que vous avez subie
06:52à l'âge de 14 ans.
06:53Vous êtes en Canscoute.
06:55Un prêtre qui est décédé il y a quelques années,
06:57en 2000.
06:58Le père Lartiguet.
06:59Qui vous avait dans le nez, dites-vous.
07:01Il vous avait dans le nez
07:01parce que vous aviez perturbé une communion
07:03quelques mois plus tard.
07:04Et puis aussi, il vous avait dans le nez
07:05parce que vous étiez la fille Bayrou.
07:07Il va littéralement vous tabasser.
07:09On lit votre témoignage
07:10et on est glacé d'effroi.
07:12Il se jette sur vous.
07:13Il vous tire par les cheveux.
07:14Il vous traîne au sol.
07:15Il vous frappe.
07:16Coup de poing, coup de pied.
07:17Une trentaine de coups
07:19alors qu'il pèse 120 kilos.
07:22Vous gardez le souvenir précis
07:24de cette soirée d'horreur
07:25au Canscoute.
07:27Oui, mais ce que je voulais dire
07:29avant de commencer,
07:30c'est que ce récit,
07:30je l'offre à Alain
07:32pour deux choses.
07:34Premièrement, pour me faire recenser.
07:36J'avais envie de poser ce geste
07:38non seulement en Bétharam,
07:40bien sûr,
07:41de l'aventure,
07:42de l'aventure de la révélation,
07:44de ce soutien
07:45à tous ces enfants de Bétharam
07:46qui vont parler.
07:48Bien sûr qu'on en est tous
07:49et je peux dire à Alain,
07:50il ne le sait pas.
07:50Derrière moi, il y a toute ma promo.
07:52Il n'en manque pas un.
07:53Je te le promets.
07:54Il y a toute la région.
07:55On est tous avec toi
07:56pour accomplir cette œuvre incroyable
08:00de ce que tu vas montrer,
08:01de ce que tu vas prouver.
08:02Mais je voulais me faire recenser
08:03comme victime.
08:05Vous dire, j'y suis,
08:06j'en suis de Bétharam.
08:07Je vais pouvoir parler
08:08avec victime quelconque.
08:11Une victime parmi d'autres.
08:12Ce récit, d'abord,
08:13entendez-le comme ça.
08:14Une parmi d'autres,
08:15victime quelconque
08:16et fille du Premier ministre.
08:19J'ai passé toute ma vie
08:21à effacer ce nom,
08:22à en changer
08:22et on a réfléchi avec Alain.
08:25Je vais poser ce nom-là,
08:26le dire,
08:28parce qu'il y a quelque chose
08:29qui me fait souffrir beaucoup
08:30pendant tout ce temps,
08:33c'est d'entendre
08:33que les enfants de Bétharam,
08:36ceux du collège,
08:36moi j'expliquerai,
08:37je viens du lycée
08:38où on ne voit rien de tout ça,
08:39c'est le contraire.
08:40On rigole beaucoup,
08:41c'est le bazar intégral.
08:42On n'accède pas
08:43à cette souffrance
08:44des enfants du collège.
08:45Ils sont là
08:45à dix mètres de nous.
08:47Découvrir qu'à dix mètres de nous,
08:49pendant qu'on fait les mariolles,
08:51il y a ces visages d'enfants
08:54qu'on ne voit pas,
08:56battus,
08:58agressés sexuellement
09:00tous les jours,
09:00non-stop,
09:02torturés dans le froid la nuit
09:04jusqu'à certains risques d'amputation.
09:07Ces horreurs qui sont là
09:08au milieu de nous,
09:09découvrir qu'il y a ça
09:10à côté de nous,
09:11ne l'avoir pas vu,
09:11je peux vous dire
09:12qu'on est tous abîmés
09:13indépendamment du fait
09:15qu'on ait été directement victimes
09:16ou pas.
09:17A quel moment vous avez décidé
09:19de parler,
09:19d'apporter votre témoignage
09:21Alors, en fait,
09:21je suis tout de suite
09:22que j'irais dans ce collectif
09:25mais je cherchais
09:25comment,
09:27pourquoi
09:27et comment pouvoir
09:30transformer
09:31ce que fait Alain
09:31en quelque chose
09:32qui nous parle à tous.
09:34L'occasion m'a été offerte,
09:35vous le savez,
09:36par une plainte
09:37qui me nommait
09:37dans un journal
09:38parce qu'il m'a permis
09:39de proposer,
09:41parce que vous parlez
09:41de mon agression
09:42mais dans le livre,
09:43je voudrais que les gens
09:44écoutent,
09:44j'ai proposé une séquence.
09:45J'ai proposé une séquence
09:47pour commencer à comprendre
09:48comment ça se passe,
09:49ce fameux silence
09:51c'est le titre
09:51du livre d'Alain Asker,
09:53Le silence de Bétharame.
09:55Il y avait une approche
09:56jusque-là
09:56qui faisait du silence
09:57la responsabilité
09:59des parents,
10:00de l'entourage,
10:02de la famille.
10:03Personne n'avait
10:04essayé de comprendre
10:05ce qu'était le silence
10:06de l'intérieur.
10:07ces enfants
10:08qui ne se parlent pas
10:10jusqu'à aujourd'hui.
10:11On est tous persuadés
10:12d'avoir été
10:13seul agressé
10:14et que le système
10:15n'est pas en cause.
10:15Et vous dites
10:16que l'agression
10:17dont vous avez été victime,
10:19il y a 40 témoins.
10:20Il y a 40 témoins.
10:20Personne ne dit rien,
10:22personne n'intervient.
10:23Et c'est le système
10:24précisément du silence.
10:26C'est le système.
10:26C'est l'omerta,
10:27tout simplement.
10:28Non, je ne suis pas d'accord
10:29avec ce mot.
10:29C'est pas l'omerta.
10:30Parce que l'omerta,
10:31c'est un secret
10:31que tout le monde connaît
10:32et garde sous cap.
10:33Et moi,
10:34je pars avec Léa
10:36où vous racontez
10:37ce témoignage.
10:38Je pars avec ce que...
10:39Vous me demandez
10:39quel est mon souvenir.
10:40Eh bien, mon souvenir
10:41le plus frappant,
10:42c'est les regards.
10:43Ce que j'appelle
10:44ces regards épinglés au mur
10:46comme des papillons morts
10:47ou ce miroir sans teint.
10:50C'est ces regards
10:50de 40 personnes,
10:52adultes,
10:53enfants.
10:55Certains sont
10:56élus locaux.
10:58Donc des gens quand même
10:59qui ont de la bouteille.
11:01Des regards vides.
11:02Des regards aussi
11:04alpagués que moi.
11:07Dans son effroi,
11:08sur place,
11:09on lève les yeux,
11:10on cherche quelque chose
11:12qui nous dit
11:13ce qu'on est en train de vivre.
11:14On voit des yeux vides.
11:16Et c'est ces yeux vides
11:18qui font que personne
11:19ne nous donnera
11:20le moindre signe
11:20pour dire
11:21« Je suis en train de voir
11:22qu'il se passe quelque chose
11:23de pas normal. »
11:25Pas le moindre signe.
11:26Même un signe
11:27si vous voulez sadique,
11:28ça m'aurait convenu.
11:29Arabe, bien fait.
11:31Non, il n'y a rien.
11:31Il n'y a rien.
11:32Il n'y a rien.
11:33Il n'y a rien qui se passe.
11:34Il n'y a rien qui se passe.
11:35Vous vous faites
11:36passer à tabac.
11:38Vraiment,
11:38je ne vois pas autre chose.
11:40C'est d'une telle violence
11:41que vous vous urinez dessus.
11:42Vous allez dormir
11:43comme ça.
11:45On me laisse
11:45un peu à l'écart du groupe
11:47toute la nuit
11:48comme ça.
11:49Je préfère la formule
11:50de ton livre, Alain,
11:53parce que je trouve
11:54que dans tous ces récits,
11:55il y a aussi,
11:56j'en ai parlé
11:56avec beaucoup de victimes,
11:57quelque chose qui pèse,
11:58c'est qu'il faudrait
11:59s'identifier
12:00à des récits laids,
12:01des récits
12:02pleins d'attouchements,
12:05pleins de choses
12:06qui salissent,
12:07des victimes
12:07qui nous disent
12:08que le plus dur
12:08c'est de se remettre
12:09dans ces mots.
12:11Donc moi,
12:11je voudrais aussi,
12:12avec Alain,
12:13commencer à montrer
12:14qu'on peut ne pas coller
12:15à ces formules atroces.
12:17Effectivement,
12:17ce qui est horrible,
12:19c'est toute cette agression
12:20faite au corps,
12:22qui vous prend
12:23dans votre dignité,
12:25qui vous laisse
12:25dans une humiliation
12:26pas possible.
12:27Mais on n'est pas obligé
12:28de coller à ces récits-là.
12:29On peut lever la tête.
12:31Est-ce que vous...
12:31Allez-y, Nicolas.
12:32Cette phrase
12:33qui nous a beaucoup touchée.
12:34Tu ne m'as rien fait,
12:36connard.
12:37Je ne montrerai pas
12:39que je souffre.
12:40Je ne serai jamais
12:41ta victime.
12:43Je vais sourire
12:44deux fois plus.
12:47Je ne suis pas cassée.
12:48Je ne suis pas cassée.
12:50Voilà vos mots.
12:50Si je dis
12:51je vais sourire
12:52deux fois plus,
12:52c'est parce que
12:52la seule phrase
12:53que j'entends
12:54de la part de mon agresseur,
12:55c'est en me rejetant
12:56par terre comme ça.
12:58Il dit ceci
12:58qui est mon seul,
12:59la seule chose
13:00à agripper
13:00pour comprendre
13:01pourquoi on m'agresse moi.
13:03Il dit comme ça,
13:04peut-être,
13:05elle va arrêter
13:05de sourire.
13:07Voilà.
13:08Et vous avez souri
13:09deux fois plus
13:10et vous n'avez
13:10rien dit.
13:11Je n'ai
13:12à personne.
13:13À personne.
13:14Pas à vos parents,
13:15pas à personne.
13:15Pas à moi-même.
13:16À moi-même,
13:17je sais que j'ai été agressée.
13:21Je me demande un peu
13:22pendant plusieurs années
13:22pourquoi je réfléchis,
13:24alors sans aucune culpabilité,
13:25mais pourquoi je n'ai pas
13:27quitté ce groupe,
13:28été porté plainte.
13:29C'est quelque chose
13:30qui me travaille
13:30mais comme une vraie
13:31question ouverte.
13:32Donc,
13:33à partir de là,
13:34moi je fais partie des gens
13:34qui ont tout de suite
13:35commencé à réfléchir
13:36à ce qui se passait
13:37dans ce type de violence.
13:38Il a fallu tout le livre
13:39d'Alain pour que je comprenne
13:41comment ça fonctionnait
13:42et que je parte avec lui
13:44pour dire
13:44ok,
13:45on va vous expliquer
13:45de l'intérieur
13:46petit à petit
13:47comment ça fonctionne
13:48ce silence.
13:49Vous parlez
13:49et c'est ça qui est édifiant.
13:50Franchement,
13:51je vais vous le dire,
13:51quand on lit le livre,
13:52c'est le silence.
13:54C'est les regards indifférents
13:55et le fait que c'est comme ça
13:56et qu'on doit juste accepter
13:58de se faire tabasser
13:59et ne pas en parler.
14:00Ce qui est sidérant
14:01dans le livre,
14:02vous parlez de la séquence,
14:03Hélène Perlant
14:04et effectivement,
14:05la séquence,
14:06c'est que vous avez
14:06cette agression à 14 ans
14:08et que quelques années plus tard,
14:10vous allez vous-même
14:10être témoin
14:11d'un passage à tabac
14:12d'une violence absolue
14:14d'un autre de vos camarades
14:15et vous ne bougerez pas,
14:17vous ne direz rien,
14:18vous ne ferez rien.
14:19Voilà,
14:19je découvre ça,
14:21je me rappelle,
14:22j'avais complètement oublié
14:23cet épisode
14:23et je ne me le rappelle pas
14:26dans le détail
14:27puisque je découvre ça
14:28dans Sud-Ouest,
14:29un journaliste qui m'appelle,
14:31qui m'appelle
14:32sur le mode accusatoire
14:33puisque dans la plainte,
14:35je suis visée
14:35presque pour complicité
14:36ou c'est à peu près ça
14:37et cette plainte dit
14:39forcément,
14:41elle savait
14:41et forcément,
14:42elle a parlé
14:42puisque j'ai lu
14:44dans ses yeux
14:44un regard défroid
14:45et là,
14:47tu emploies le mot
14:48Alain de vertige,
14:49oui,
14:50parce que c'est un souvenir
14:50qui remonte
14:51au moment où
14:52on me lit ce témoignage,
14:54je me retrouve
14:54dans la salle des thunes,
14:55je ressens physiquement
14:56ce que j'ai ressenti
14:57sur ce moment-là
14:58donc c'est incorporé
14:59ce moment-là
15:00et je ressens
15:01que je bascule
15:02en fait
15:02dans mon propre effroi
15:04cette scène-là
15:04je ne l'ai pas vue
15:05dès qu'on commençait
15:06les bruits des coups
15:08j'ai été replacée
15:09sur mon propre trauma,
15:12ma propre scène
15:13c'est mon effroi
15:15que ce garçon a vu
15:16dans ses yeux
15:16Alain Esquerque
15:17représente le témoignage
15:19d'Hélène Perlan ?
15:21Qu'est-ce qu'il dit ?
15:22Moi,
15:23je suis déjà très ému
15:25en entendant Hélène
15:26et ça fait très longtemps
15:27d'ailleurs que
15:28depuis 18 mois
15:29je pleure souvent
15:30c'est très compliqué
15:32parce qu'on reçoit
15:33comme ça
15:34au visage
15:35des traumatismes
15:37des uns
15:37et des autres
15:38cette violence
15:40institutionnelle
15:41et moi j'adore
15:43en fait
15:44cette rencontre
15:45avec Hélène
15:46parce qu'elle est authentique
15:47elle est véritable
15:48elle est sincère
15:49il n'y a pas
15:50d'arrière-pensée
15:51et elle casse
15:53cette légende urbaine
15:54de croire
15:55qu'à Bétharam
15:56parce qu'on était
15:56fils d'eux
15:57ou fille d'eux
15:58parce qu'on était
15:59protégés
15:59soi-disant
16:00par des notables
16:01et bien on ne l'était pas
16:03et vous avez aussi
16:05dans le livre
16:06ce témoignage
16:07fou de Loïc
16:09qui lui aussi
16:10fils de notables
16:12et qui va se faire
16:13attoucher longuement
16:14pendant plus d'un an
16:15et demi
16:15alors que moi-même
16:17je le croyais
16:18justement intouchable
16:19ça c'est très beau
16:21parce que
16:21les pages sur Loïc
16:23dont vous parlez
16:23Loïc c'était votre harceleur
16:25à vous
16:25Alain Esquer
16:26au collège
16:27et ce qui est fou
16:28c'est qu'il vous écrit
16:29sur le compte
16:30sur la page Facebook
16:31il y a quelques mois
16:31et vous revoyez
16:33le type qui vous a fait du mal
16:34et là il vous explique
16:35que lui-même
16:36a été abusé sexuellement
16:37et il vous dit cette phrase
16:38aujourd'hui j'ai une femme
16:40j'ai des enfants
16:40mais j'ai fait une tentative
16:41de suicide à 17 ans
16:42et je ne sais pas
16:43ce que veut dire
16:44le mot bonheur
16:45ce type qui vous faisait du mal
16:48et bien il s'est retrouvé
16:49un peu interrompre une seconde
16:50il ne le savait pas
16:51jusqu'à avant-hier soir
16:52on a passé un moment
16:54en sens
16:54je peux vous dire que
16:55dans les sorties de trauma
16:57se retrouver
16:58les uns les autres
16:59c'était génial
17:00c'est-à-dire
17:02jusqu'à
17:03il y a trois jours
17:03qu'est-ce qui s'est passé ?
17:04on s'est retrouvé avec Loïc
17:06avec Loïc
17:07Hélène
17:08le connaissait également
17:10et en fait
17:11elle découvre
17:11cette histoire
17:12parce qu'on ne met pas forcément
17:15toutes les victimes
17:16en connexion
17:16les unes avec les autres
17:17oui c'est pour ça
17:18qu'il faut lire votre livre
17:18parce qu'il y a les connexions
17:19on comprend mieux
17:21les connexions
17:23Nicolas
17:23oui
17:24vous parlez évidemment
17:27dans ce groupe Facebook
17:30du nombre effrayant
17:33d'agressions pédocriminelles
17:36commises en série
17:38par plusieurs figures
17:39de l'établissement
17:41laïc ou prêtre
17:42de véritables prédateurs
17:44Alain Esquer
17:44vous disiez aux parisiens
17:46c'est probablement
17:47la plus grande affaire
17:49de pédophilie en France
17:50la plus grande ?
17:51en tout cas
17:53à ce jour
17:55je pense que c'est
17:56la plus importante
17:57il y en aura peut-être d'autres
17:58parce qu'on est aussi
18:00dans ce mouvement sociétal
18:01de libération de la parole
18:02qui a tout juste commencé
18:04parce que si vraiment
18:05tous les gens
18:07se mettent à parler
18:08comme le fait
18:09si courageusement
18:10Hélène aujourd'hui
18:11nous allons en avoir
18:13la nausée
18:13de toutes ces agressions
18:16à la fois physiques
18:17et sexuelles
18:18parce qu'on est des millions
18:19on est des légions
18:20et si on est des légions
18:23c'est qu'il y a aussi
18:23beaucoup d'agresseurs
18:25donc il faut aussi
18:26travailler sur la prévention
18:27et c'est aussi
18:28ce que les victimes
18:30souhaitent faire
18:31s'investir
18:32pour que de tels faits
18:33ne se reproduisent plus
18:34Depuis le début de l'année
18:36l'affaire a pris
18:37une autre dimension
18:38car elle touche
18:38le Premier ministre
18:40François Bayrou
18:41qui est désormais
18:42le père d'une victime
18:43également
18:44il est Premier ministre
18:45il était ministre
18:46de l'éducation
18:47en partie
18:48au moment des faits
18:49et aujourd'hui il est le père
18:50d'une victime
18:51quand est-ce que vous lui avez dit
18:53que vous alliez parler ?
18:55J'étais obligée de lui dire
18:55parce que le canard enchaîné
18:56l'a contacté
18:57on avait l'intention
19:00de ne pas le dire
19:01avec Alain
19:01voilà
19:02mais c'est aussi parce que
19:04je n'ai pas à lui faire
19:06porter ça
19:07nous Alain et moi
19:07on est partis
19:08parce que
19:08on est heureux de partir
19:10on a des choses à montrer
19:11on va vers une libération
19:12jusqu'à maintenant
19:14la libération de la parole
19:15c'était parler
19:15et finalement
19:16je connais beaucoup de gens
19:17qui sont venus me dire
19:18parler de ma païdée
19:20parler ma câble
19:20nous on va leur montrer
19:22que
19:23que ça fait du bien
19:25on n'est plus dans la câble
19:27on va vers quelque chose
19:28qui est une libération
19:29très forte
19:29c'est ce que je veux lui montrer aussi
19:31à votre père
19:32je veux lui montrer
19:34à lui et aux autres
19:35donc
19:35qu'il n'y a pas besoin
19:38d'attendre
19:38on n'a pas besoin
19:39de la reconnaissance
19:40des parents
19:40ou de la reconnaissance
19:41de l'état
19:42pour avancer
19:43nous on sait
19:43on y va
19:44et voilà
19:46donc
19:47oui
19:47il est le père d'une victime
19:49ce qu'il ne savait pas
19:51il ne savait pas
19:52ce qu'il ne savait pas
19:53il ne savait pas
19:54il y a encore trois mois
19:55ni votre père
19:55ni votre mère
19:56savaient
19:57que vous aviez subi ça
19:59non
19:59ils ne le savaient pas
20:00et vos frères et soeurs
20:00non
20:01ils ne le savaient pas
20:02et d'ailleurs
20:02quand je leur ai dit
20:04qu'effectivement
20:05je témoignais dans le livre
20:06je n'ai pas donné le contenu
20:07ils ne le savaient pas
20:08et
20:09ce que je veux dire aussi
20:11voilà
20:11c'est qu'il y a
20:11cette envie
20:12de répondre
20:14moi ça a été
20:14une de mes obsessions
20:15pendant qu'il m'a fait rester
20:17dans les starting blocks
20:18avant qu'il ne sorte le livre
20:19j'entendais tellement de gens
20:21écrasés
20:22par l'idée
20:23que
20:23les fameux
20:25pseudo notables
20:26auraient consenti
20:28à ce qu'ils soient
20:30battus ou violés
20:31sous prétexte
20:32il y a eu une phrase terrible
20:33que leurs enfants
20:34seraient d'une autre texture
20:35que les autres
20:36cette phrase
20:38elle m'est restée
20:38en travers de la gorge
20:40et j'ai envie de leur dire
20:41la libération ça commence par là
20:42on se libère
20:43du poids
20:44nous de croire
20:46enfants de notables
20:47et je veux dire à l'Assemblée
20:48enfants de députés
20:49dans ma promo
20:50nous sommes deux
20:50et j'ai l'autorisation
20:52de l'autre
20:53de dire à l'Assemblée
20:54100% des enfants
20:55de députés
20:56à Bétarame
20:57ont été
20:58ou tabassés
20:59ou violés
21:00Hélène Perlan
21:01votre
21:01100%
21:03100% des enfants
21:04de députés
21:05à Bétarame
21:05ont été
21:06ou tabassés
21:07ou violés
21:07n'ont pas parlé
21:08donc ce que je veux dire
21:10c'est
21:10moi je m'adresse
21:10je suis écrasée
21:12d'émotion
21:13devant le témoignage
21:14d'Arnaud Gallet
21:15c'est presque à lui
21:17que je veux parler
21:18tous ces enfants
21:19qui ont pensé
21:20qu'il y avait indifférence
21:21du pouvoir
21:22et des autres
21:22parce qu'ils étaient
21:23ils n'étaient pas
21:24de famille connue
21:26de famille soutenue
21:27non non
21:27au moins
21:28je ne sais pas
21:28où on va aller
21:29dans cette libération
21:30mais qu'on se libère
21:30au moins de ça
21:31nous nous avons cru
21:32que les autres
21:33toléraient notre passage à tabac
21:34parce qu'on était
21:35les notables
21:35qu'il fallait se faire
21:36eux ont cru
21:37qu'on consentait
21:37à leur passage à tabac
21:38à leur viol
21:39parce qu'ils ne comptaient
21:40pour rien dans la société
21:41j'ai envie de leur dire ça
21:42on est tous victimes
21:43tous à égalité
21:44vous dites dans Paris Match
21:46Hélène
21:46sur votre père
21:48lui comme les autres parents
21:49était très très intriqué
21:51ce mot
21:52intriqué
21:53politiquement
21:54localement
21:54lui davantage
21:55vous dites
21:56il n'a pas couvert
21:57il est juste paumé
21:58au milieu de ce dispositif
22:00pervers
22:00parce qu'il est intriqué
22:01plus que les autres
22:02ça veut dire quoi
22:03intriqué
22:03pour commencer à comprendre
22:06je propose deux paradoxes
22:07plus il y a de témoins
22:08moins ça parle
22:09et plus on est intriqué
22:10moins on voit
22:11Jean-Rémy
22:12qui a une formule très belle
22:15il dit
22:15c'est un trou noir
22:16toute information se détruit
22:17c'est à dire qu'en fait
22:18ce que vous voyez
22:19dans votre
22:20avec vos enfants
22:21vous voyez des enfants
22:22qui vont super bien
22:23et qui vous racontent
22:23que Bétarame c'est cool
22:24vous voyez
22:25des élus
22:27qui travaillent à Bétarame
22:29qui sont hyper sympas
22:31vous voyez
22:32vous avez en fait
22:33tous les relais normaux
22:35qui font qu'on comprend
22:36ce qui se passe
22:37ces agresseurs
22:38dont vous parlez
22:39vous de façon abstraite
22:40nous on les voit
22:41mais je suis tombée
22:42de ma chaise
22:43en voyant les noms
22:43que donnait Alain
22:44je suis tombée de ma chaise
22:45Alain sur François Bayrou
22:47vous avez déclaré
22:47sur TF1 hier
22:48sur les violences physiques
22:49il aurait pu faire les choses
22:51autrement
22:52sur les violences sexuelles
22:53il ne pouvait pas savoir
22:54lui François Bayrou
22:56devant l'Assemblée nationale
22:57a dit
22:57je n'ai évidemment jamais
22:59au grand jamais
22:59été informé
23:00de quoi que ce soit
23:00en matière de violence
23:01a fortiori
23:02de violence sexuelle
23:04il pouvait ne pas être au courant
23:07François Bayrou
23:09quand il prend
23:09la parole
23:11à l'Assemblée nationale
23:12c'est un homme en colère
23:13c'est un de nos parents
23:14en fait
23:15et il ne veut pas voir
23:19en tout cas
23:19il ne veut pas
23:20qu'on remette en cause
23:21un système
23:22qu'on a pensé
23:23efficace
23:25à une époque
23:26et dont certains
23:27d'ailleurs
23:27souhaiteraient le retour
23:28parce que
23:29moi je veux expliquer
23:30à tous
23:31c'est que
23:31de donner des coups
23:32à un enfant
23:33les châtiments corporels
23:34ça ne marche pas
23:36ça ne crée que
23:37des traumatismes
23:38comment vous avez jugé
23:39vous sa ligne de défense
23:41à l'Assemblée nationale
23:41votre père ?
23:42moi j'ai regardé
23:43sa ligne
23:44la ligne de tous les autres
23:45les accusations
23:46les enquêtes
23:47avec une distance
23:49très calme
23:50parce que
23:51quand on a réfléchi
23:52depuis des années
23:52à ce qu'est un dispositif
23:54pervers
23:54je peux vous dire
23:55qu'il est impossible
23:56de s'en tirer
23:56du pervers
23:57à personne
23:58comme du dispositif
23:59on ne peut être
24:00que partenaire
24:01qu'on soit pour
24:02qu'on le soutienne
24:02qu'on soit contre
24:03comme ce que j'ai fait
24:04moi de l'intérieur
24:05on est pris dans le jeu
24:07c'est-à-dire que
24:07ce système
24:08c'est absolument génial
24:09à la fin
24:10ça se retourne
24:10contre les parents
24:11qui n'ont rien vu
24:12qui sont accusés
24:13or
24:14non
24:15il ne peut pas
24:15s'en tirer comme ça
24:16il faut qu'il comprenne
24:17que lui
24:18comme les autres
24:19ne pouvait pas comprendre
24:20parce que ça fonctionne
24:22comme ça
24:22en fait
24:23on a tout sous les yeux
24:25et c'est ce que
24:26j'aimerais développer
24:27peut-être dans d'autres émissions
24:28on a tout sous les yeux
24:29quand on nous dit
24:30il y a des pédophies
24:30on se dit
24:31mais c'est sûr
24:32on avait tout ça sous les yeux
24:33sauf qu'on l'a tellement
24:34sous les yeux
24:34qu'on ne voit rien
24:35on ne voit rien
24:37on ne peut pas comprendre
24:38et donc peut-être
24:40déplacer un petit peu
24:41les choses
24:41au lieu de dire
24:41les gens ne veulent pas comprendre
24:44ils ne peuvent pas comprendre
24:46donc ils ne peuvent pas se défendre
24:48ils ne peuvent rien faire
24:49le livre se conclut
24:52sur une question vertigineuse
24:54Alain Esquer
24:55quels adultes serions-nous devenus
24:57sans bétarame
24:58certains auraient peut-être été
25:00des hommes plus ouverts
25:01moins renfermés
25:02donc plus disponibles
25:04avec leurs conjoints et enfants
25:06beaucoup n'auraient pas connu
25:07de problème avec l'alcool
25:08ou les stupéfiants
25:09il y aurait eu
25:10moins de divorces
25:12et moins de dépressions
25:13assurément plus de bonheur
25:15effectivement
25:17et je crois que ce livre
25:19c'est un outil
25:19dont on doit tous se servir
25:21c'est un livre
25:23qui délivre
25:24et qui n'assassine pas
25:26c'est ça l'idée
25:27et
25:28vraiment
25:29je le redis
25:30je suis vraiment
25:31très très fier
25:32de toutes ces victimes
25:33aujourd'hui
25:34qui parlent
25:35à visage découvert
25:36et qui n'ont plus honte
25:37parce que la honte
25:38elle doit changer de camp
25:40et c'est
25:41nous-mêmes
25:42chacun
25:43des auditeurs
25:44qui m'écoutent
25:45aujourd'hui
25:45qui doivent être
25:47plus empathiques
25:47plus bienveillants
25:48plus à l'écoute
25:49de toutes ces victimes
25:50qui ont souffert
25:51merci infiniment
25:53pour vos mots
25:55à tous les deux
25:56je suis sûre
25:56qu'ils ont touché
25:57en plein coeur
25:58tous les auditeurs
25:59ce matin
25:59et vos mots
26:01dans le livre aussi
26:01qui nous ont touché
26:02en plein coeur
26:03quand on l'a lu hier
26:04merci infiniment
26:05j'en rappelle le titre
26:06le silence de Bétaram
26:08chez Michel Lafon
26:09co-écrit avec
26:10Clémence Badaud
26:10avec la collaboration
26:11de Tiffen Piojet
26:14en librairie
26:15donc aujourd'hui
26:16merci à tous les deux
26:17Alain Esquer
26:18et Hélène Perlan