Catégorie
🎥
Court métrageTranscription
00:00:00...
00:00:00Je suis un grand scientifique, je sais ce qu'il y a d'un essai,
00:00:13et je peux vous dire qu'il y a une dizaine des traitements que j'ai inventés
00:00:15qui sont dans tous les livres de références médicaux.
00:00:17Et celui-là, il sera aussi.
00:00:19Forcément, si vous retirez de l'étude tous ceux qui vont mal,
00:00:22ceux qui restent vont bien.
00:00:25C'est lui qui dit à quoi ça doit aboutir.
00:00:28Et si on n'aboutit pas à ça, c'est qu'on a mal travaillé.
00:00:33Ce qui lui est reproché, c'est beaucoup trop grave.
00:00:36Si maintenant, il dit que ça ne marchait pas, le château s'effondre.
00:00:39Il a décrédibilisé la recherche.
00:00:41C'est vrai qu'au niveau international, quand on croise des collègues,
00:00:44cette histoire-là va rester une tâche.
00:00:50Bonsoir et bienvenue dans Enquête exclusive.
00:00:53Alors que l'épidémie de coronavirus progresse en France,
00:00:56nous nous intéressons ce soir à une figure contestée apparue au fil de cette crise.
00:01:01Il s'agit du professeur marseillais Didier Raoult.
00:01:04Génie incompris pour les uns, savant fou pour les autres,
00:01:07le professeur Raoult ne laisse personne indifférent.
00:01:10Emmanuel Macron lui a même rendu visite à Marseille,
00:01:13à l'Institut hospitalo-universitaire.
00:01:15Au fil des mois, l'obélix marseillais est tombé de son piédestal.
00:01:19En effet, l'hydroxychloroquine n'est pas la potion magique.
00:01:22Et aujourd'hui, Didier Raoult est poursuivie par le Conseil national de l'Ordre des médecins
00:01:26pour usage d'un médicament non validé.
00:01:29Nous avons enquêté pendant plusieurs mois sur Didier Raoult
00:01:32et ses méthodes de travail, ses méthodes de recherche.
00:01:34Nous avons interrogé des médecins, des chercheurs, des étudiants
00:01:37qui ont parfois travaillé à ses côtés.
00:01:40Certains ont voulu témoigner anonymement de craintes de représailles
00:01:43sur la suite de leur carrière.
00:01:45Nous avons enfin plusieurs fois tenté d'approcher le professeur Raoult,
00:01:48de le rencontrer, de le confronter au résultat de cette enquête,
00:01:51y compris en direct.
00:01:53Mais à chaque fois, ce furent des fins de non-recevoir.
00:01:56Enquête sur le mystère Raoult, c'est un document, un film signé Vincent Prado
00:02:00avec Lucas Gregorio pour ligne de front et enquête exclusive.
00:02:13Kader est chauffeur de taxi à Marseille.
00:02:16C'est un amoureux de cette ville où il a grandi.
00:02:21Regarde ça.
00:02:24C'est beau, hein ?
00:02:25Regarde comme c'est beau.
00:02:27Tu vois l'entraîne de la garde ?
00:02:29Kader est un survivant de la Covid-19.
00:02:35Il a été soigné par les équipes du professeur Raoult.
00:02:38J'ai eu très, très, très, très, très, très, très, très peur.
00:02:42J'avais mal de partout, j'étais courbaturé, j'étais vraiment pas bien.
00:02:45Le seul qui m'a donné de l'espoir, c'est lui.
00:02:48Le chauffeur de taxi est devenu une petite célébrité à Marseille
00:02:51après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo de soutien au professeur Raoult.
00:02:57C'est énorme ! C'est énorme !
00:02:59Avec ses collègues, il a organisé un défilé devant l'IHU,
00:03:03l'Institut Hospitalo-Universitaire du Chercheur Marseillais.
00:03:08On est là pour vous, hein ?
00:03:09C'est un champion !
00:03:10Et ce soir, ce soir, vous mettez le feu, hein ?
00:03:12Quand j'ai vu sortir ce 4x4, ce petit casse-4 Renaud,
00:03:17et ce monsieur avec ses cheveux blancs et sa chemise comme ça,
00:03:22le mec, il avait aucune frime.
00:03:24Il était plus simple que nous.
00:03:28Kader est fier de ce qu'a accompli Didier Raoult dans la cité phocéenne.
00:03:32Oh, il fallait le faire, ça !
00:03:35C'est notre office du tourisme, à nous.
00:03:39Il y a plein de gens qui connaissaient pas Marseille.
00:03:41Maintenant, il y a très peu de gens qui peuvent pas dire
00:03:43« Marseille, je connais pas »,
00:03:45Raoult, je connais pas, et la chloroquine, je connais pas.
00:03:48C'est impossible.
00:03:51Alors quand il passe devant l'IHU,
00:03:56Kader klaxonne pour remercier le personnel médical
00:03:58et le professeur Raoult.
00:04:06Dans la région, le célèbre chercheur a accompli des miracles.
00:04:10À la Ciotat, à quelques kilomètres de Marseille,
00:04:18il a sauvé de la faillite cette petite entreprise de bougies artisanales.
00:04:22Ça vous a fait ?
00:04:23J'ai adoré !
00:04:24À l'intérieur, aux côtés de Madonna, de Britney Spears ou encore de Mick Jagger,
00:04:29trône en bonne place Didier Raoult.
00:04:31Je trouve que c'est un super bon délire
00:04:36parce que c'est quand même quelqu'un d'important sur Marseille.
00:04:40Et le succès est immédiat.
00:04:42Carole et David, les patrons de la boutique,
00:04:44ont du mal à suivre la demande.
00:04:47C'est la seule qu'on fait en plusieurs exemplaires
00:04:49parce que c'est la seule qui part plusieurs fois par jour
00:04:51parce qu'il y a des gens qui en prennent 3, 4 d'un coup.
00:04:55C'est d'abord la personnalité du professeur marseillais
00:04:58qui a séduit le jeune couple.
00:05:00Nous, ce qu'on aime bien chez le professeur Raoult, c'est son caractère.
00:05:03Il nous fait rire parce qu'il a l'air rock'n'roll comme nous.
00:05:05Et c'est ce qui nous plaît chez lui, c'est son côté rock'n'roll.
00:05:08Il s'en fout de ce qu'on pense de lui.
00:05:10Que tout le monde parle de sa bague tête de mort
00:05:11et de sa coupe de cheveux, qu'il a les cheveux un peu longs.
00:05:14Nous, on est comme ça aussi.
00:05:16Donc nous, forcément, ça nous plaît.
00:05:19Alors ça, c'est le vôtre.
00:05:22L'idée est partie d'une petite blague entre eux
00:05:25lors du premier confinement,
00:05:27alors qu'ils déprimaient au fond de leur canapé.
00:05:30On était fermés depuis un mois déjà à ce moment-là.
00:05:34Et on n'avait plus d'argent qui rentrait.
00:05:36Par contre, on en avait qui sortait.
00:05:37Et du fait qu'on a fait cette bougie,
00:05:40on a eu des commandes sur Internet après.
00:05:42Et ça nous a vraiment sauvés.
00:05:44On n'aurait jamais pensé que ça aurait pris de telles proportions.
00:05:47Ça nous a sauvés de la faillite.
00:05:49C'est un miracle pour nous.
00:05:50Carole et David ont peaufiné les moindres détails.
00:05:55Donc on lui a placé le symbole du coronavirus à la place du cœur sacré.
00:05:59Et ensuite, on lui a aussi mis le symbole chimique de la chloroquine dans la main.
00:06:03Amusée par l'idée, c'est la femme du professeur marseillais
00:06:06qui leur a donné le feu vert pour la commercialisation.
00:06:09Ça, par exemple, c'est 15 jours de commande.
00:06:13Donc voilà, on a tout ça.
00:06:15Ça part en Belgique, en Allemagne, en France, forcément.
00:06:19C'est 90% de Raoult.
00:06:21Ça a fait exposer nos sites Internet.
00:06:23Le couple en a déjà vendu pour plus de 20 000 euros.
00:06:28À Marseille, Didier Raoult est un véritable phénomène de société.
00:06:33Il a un savon à son image.
00:06:35Et plus surprenant, une collection de bières.
00:06:40On a un produit fantastique, je dirais.
00:06:43La chloroquine d'Undi.
00:06:45Les gens me demandent s'il y a de la chloroquine à l'intérieur
00:06:47et que si ça va les soigner.
00:06:49Bon, c'est rigolo.
00:06:50Mais il n'y a pas de chloroquine, effectivement.
00:06:53C'est pas la bien miracle.
00:06:54Par contre, elle est très bonne.
00:06:55Et en tout cas, ça donne de la bonne humeur.
00:06:57Mais c'est sûr, rien que déjà avec les couleurs,
00:06:59le professeur Raoult, qui maintenant est devenu quelque chose,
00:07:01une icône à Marseille.
00:07:02Donc c'est sûr que ça va marcher.
00:07:03Une partie des bénéfices est reversée au personnel soignant.
00:07:09Et voilà.
00:07:11De rien.
00:07:12À Marseille, rares sont les détracteurs du professeur Raoult.
00:07:16Pourtant, derrière ce héros populaire au look de rockstar,
00:07:21se cache un homme aux méthodes contestées,
00:07:23très loin de faire l'unanimité dans la communauté scientifique.
00:07:30Son histoire commence à Dakar, au Sénégal,
00:07:34où Didier Raoult a passé toute son enfance.
00:07:38Sa mère est infirmière et son père médecin militaire.
00:07:41Il arrive en France à l'âge de 9 ans,
00:07:46pays où il fera toutes ses études.
00:07:49Nommé professeur de microbiologie à 37 ans,
00:07:52il est de nombreuses fois primé pour ses travaux.
00:07:55Ce soir, le chercheur marseillais Didier Raoult
00:07:58va recevoir le grand prix de l'Inserm au Collège de France.
00:08:01On lui doit notamment plusieurs découvertes majeures,
00:08:04comme les mimivirus, des virus géants.
00:08:07Ils sont 20 fois plus gros que le virus H1N.
00:08:10Et ça, c'est quelque chose qui était tout à fait inconnu
00:08:12dans le monde des virus.
00:08:15Didier Raoult est à cette époque-là
00:08:17totalement inconnu du grand public.
00:08:21Je n'avais pas pour objectif ni de sauver le monde,
00:08:23ni de trouver le médicament qui allait guérir l'humanité.
00:08:26C'est guidé, c'est très égoïste,
00:08:28c'est guidé par la curiosité.
00:08:31Ce sera un lieu unique au monde
00:08:33dans le domaine des maladies infectieuses.
00:08:35En 2011, il crée l'IHU,
00:08:38l'Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée Infection de Marseille.
00:08:43On a tout sur place,
00:08:44ce qui est un petit peu ce qu'était le modèle
00:08:46de l'Institut Pasteur au début du XXe siècle.
00:08:50Une unité de recherche high-tech
00:08:52qui a coûté 80 millions d'euros,
00:08:54dans laquelle travaillent plus de 700 personnes
00:08:56spécialisées dans l'étude des bactéries et des virus.
00:08:59Un succès qu'il doit notamment
00:09:04à de fidèles soutiens politiques,
00:09:06comme Renaud Muselier,
00:09:08le président de la région Sud.
00:09:10C'est un travailleur,
00:09:12c'est une grande gueule,
00:09:13c'est un mec qui ne le plie jamais,
00:09:15tant qu'on ne lui prouve pas qu'il a tort.
00:09:16Et sa compétence le rend obélisable.
00:09:19Moi, je suis une star des maladies infectieuses.
00:09:21J'ai tout eu,
00:09:22j'ai un cursus qui fait rêver à peu près n'importe qui,
00:09:24aussi bien la fonction officielle.
00:09:26J'étais le plus jeune président de l'Université de France,
00:09:27le plus jeune président de médecin.
00:09:29J'ai tout eu dans ma vie.
00:09:30Donc, si vous voulez, c'est moi l'édiction.
00:09:33Alors, qui est cet homme hors du commun
00:09:35dont le destin va changer
00:09:37avec l'arrivée du coronavirus ?
00:09:41Décembre 2019.
00:09:47La Chine annonce au monde entier
00:09:49être frappée par un mystérieux virus.
00:09:52Il serait parti du marché de Wuhan.
00:09:54En Europe, cette menace n'inquiète pas encore les gouvernements.
00:10:01Peu de pays prennent des mesures de précaution.
00:10:03Mais début février 2020,
00:10:08le nombre de cas grimpe en flèche dans le monde.
00:10:13L'OMS appelle tous les pays
00:10:14à se mobiliser contre le coronavirus.
00:10:17L'OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé,
00:10:20alerte sur le risque d'une pandémie planétaire.
00:10:22Je déclare une urgence de santé publique
00:10:27de portée internationale
00:10:29face à la propagation du nouveau coronavirus.
00:10:33Un vent de panique commence à souffler sur les populations.
00:10:38Les premières frontières se ferment.
00:10:41Le coronavirus chinois qui inquiète toute la planète
00:10:45a franchi le Pacifique.
00:10:46C'est à ce moment-là qu'en France, à Marseille,
00:10:53Didier Raoult entre en scène.
00:11:00Le 25 février 2020,
00:11:03alors que les cas graves de coronavirus
00:11:05commencent à se multiplier dans les hôpitaux français,
00:11:09Didier Raoult annonce lors d'une conférence à l'IHU
00:11:12un médicament miracle contre la COVID-19.
00:11:16Un scoop de dernière minute,
00:11:18une nouvelle très importante.
00:11:20Je leur ai dit, j'espère que très très vite,
00:11:21les Chinois nous donneront les résultats
00:11:23d'une première étude
00:11:24sur l'efficacité de la chloroquine
00:11:26sur les coronavirus.
00:11:28Et ça vient de sortir.
00:11:29Donc c'est efficace sur les coronavirus
00:11:31avec 500 mg de chloroquine par jour
00:11:35pendant 10 jours.
00:11:36Il y a eu une amélioration spectaculaire.
00:11:37Et c'est recommandé...
00:11:38A l'époque, comme beaucoup de personnes,
00:11:40le professeur Didier Raoult
00:11:41minimise la dangerosité du virus.
00:11:43C'est probablement l'infection respiratoire,
00:11:46la plus facile à traiter de tout.
00:11:50Et donc, c'est pas la peine de s'exciter.
00:11:52Faites attention,
00:11:54il y aura bientôt plus de chloroquine
00:11:55dans les pharmacies.
00:11:55Cette déclaration fracassante
00:12:01va susciter un immense espoir
00:12:02parmi la population.
00:12:07Pourtant, cette publication chinoise
00:12:08sur laquelle se base le professeur Raoult
00:12:10n'est pas une véritable étude scientifique.
00:12:13Le professeur Renaud Piarou,
00:12:18spécialiste des maladies infectieuses
00:12:20à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris,
00:12:23connaît bien Didier Raoult.
00:12:25Il a travaillé plusieurs années avec lui.
00:12:26Quand Didier Raoult annonce
00:12:32l'effet de la chloroquine,
00:12:35il dit j'ai un scoop
00:12:37et il explique que les Chinois
00:12:40ont trouvé un médicament.
00:12:42Donc on est tous allés chercher,
00:12:44en tout cas pour ce qui me concerne,
00:12:45je suis allé essayer de chercher la source.
00:12:48Et la source était assez pauvre en fait.
00:12:49C'était un compte-rendu d'une réunion.
00:12:53Cette étude chinoise que nous avons retrouvée
00:12:57n'est en fait qu'un compte-rendu
00:12:59qui mentionne une efficacité seulement apparente
00:13:02de la chloroquine dans le cadre de la Covid-19.
00:13:08Des intervenants ont dit
00:13:10que la chloroquine avait été utilisée
00:13:13sur une centaine de patients,
00:13:15que ça marchait.
00:13:16Mais ça ne suffit pas pour en faire
00:13:19un résultat scientifique.
00:13:21Malgré la légèreté scientifique
00:13:24de la publication chinoise,
00:13:26Didier Raoult mise tout
00:13:27sur l'hydroxychloroquine,
00:13:29une molécule proche de la chloroquine
00:13:31qu'il connaît très bien.
00:13:33C'est du professeur Raoult
00:13:34à la faculté de médecine de Marseille.
00:13:36Le professeur marseillais
00:13:37avait déjà connu un succès
00:13:39avec ce médicament.
00:13:40Il avait prouvé l'efficacité
00:13:42de cet antipaludéen
00:13:43contre deux pathologies graves.
00:13:46La maladie de Whipple
00:13:47et la fièvre Q.
00:13:48J'ai soigné 4000 personnes
00:13:52avec une association de chloroquine
00:13:54et d'antibiotiques
00:13:55pour des maladies
00:13:56qui s'appellent la fièvre Q
00:13:57et la maladie de Whipple.
00:13:58Mais pour Renaud Piarou,
00:14:00parier sur l'hydroxychloroquine
00:14:02pour traiter la Covid-19
00:14:03reste quand même
00:14:04un coup de poker.
00:14:06Au moment où il a cette nouvelle,
00:14:08il n'a pas encore de malade.
00:14:09Il n'a pas vu de malade de la Covid.
00:14:11On est encore fin février.
00:14:12Donc il se dit,
00:14:13bon, il faudra faire quelque chose rapidement.
00:14:15et il prévoit une étude
00:14:17sur les 25 premiers cas
00:14:18qu'il va avoir.
00:14:19Simplement, peut-être en se disant,
00:14:21même si je publie avant les Chinois,
00:14:23on va reconnaître que l'IHU,
00:14:26la structure que je dirige,
00:14:28est capable de sortir des études
00:14:30très rapidement sur le médicament
00:14:32qu'il pense être le plus efficace.
00:14:34En effet,
00:14:37la première étude scientifique
00:14:38de Didier Raoult
00:14:39sur l'hydroxychloroquine
00:14:40va être réalisée
00:14:42en un temps record.
00:14:45Très, très vite,
00:14:46il dépose un projet,
00:14:48un projet de recherche.
00:14:50Il a l'autorisation
00:14:50de faire son étude
00:14:51le 6 mars, le 20 mars.
00:14:53C'est publié.
00:14:55Ce délai de 14 jours
00:14:57entre le début de l'essai clinique
00:14:58et la publication des résultats
00:15:00est extrêmement court
00:15:02et soulève du coup
00:15:04de nombreuses interrogations.
00:15:07D'autant que Didier Raoult
00:15:08décide de publier sa découverte
00:15:10dans une revue confidentielle
00:15:11et non une publication de références
00:15:14comme le Lancet
00:15:16ou encore le New England Journal of Medicine.
00:15:22S'il pensait avoir les bons résultats
00:15:25sur une maladie pandémique,
00:15:28ne serait-ce que pour l'intérêt des auteurs,
00:15:30il fallait publier ça
00:15:32dans les plus grandes revues.
00:15:33Mais ce n'était pas le choix
00:15:34de Didier Raoult.
00:15:35Le choix de Didier Raoult,
00:15:36ça a été de publier
00:15:37le plus vite possible
00:15:38et de communiquer
00:15:39sur cette publication.
00:15:40Est-ce qu'il se dit
00:15:41à ce moment-là
00:15:41que ça ne marche peut-être
00:15:43pas si bien que ça ?
00:15:44Ça, je ne sais pas.
00:15:46Mais ce n'est pas logique.
00:15:50Alors,
00:15:50quelles valeurs scientifiques
00:15:51peut-on accorder
00:15:52à la première étude
00:15:53de Didier Raoult ?
00:15:55Pour avoir des réponses,
00:15:58nous partons aux Pays-Bas,
00:15:59à l'AI2.
00:16:02À l'université de médecine,
00:16:04Fritz Rosendahl
00:16:05est un épidémiologiste
00:16:07de renommée internationale.
00:16:09Il a reçu en 2002
00:16:10le prix Spinoza,
00:16:12la plus haute distinction
00:16:13scientifique de son pays.
00:16:17Elsevier,
00:16:17l'éditeur qui a publié
00:16:18la première étude
00:16:19de Didier Raoult,
00:16:20a des doutes
00:16:21sur son sérieux.
00:16:22Il lui demande donc
00:16:23de la relire
00:16:24et surtout
00:16:25de vérifier son contenu.
00:16:28Quand cela a été publié,
00:16:32l'éditeur Elsevier
00:16:33m'a demandé
00:16:34d'y jeter un oeil
00:16:35parce qu'il soupçonnait
00:16:37qu'elle contenait
00:16:37des imperfections
00:16:38et des erreurs.
00:16:41Aviez-vous déjà entendu
00:16:42parler de Didier Raoult ?
00:16:44Non.
00:16:45C'était la première fois.
00:16:48Fritz Rosendahl
00:16:49va rapidement être surpris
00:16:51par les lacunes
00:16:52de cette étude.
00:16:54Il y avait tellement
00:16:55d'imperfections
00:16:55que j'ai écrit
00:16:56que cette étude
00:16:57n'apprenait pas grand-chose.
00:16:58Elle ne dit pas
00:16:58si le traitement fonctionne
00:16:59ou ne fonctionne pas.
00:17:01Elle ne dit rien.
00:17:04Selon Fritz Rosendahl,
00:17:06pour favoriser les résultats,
00:17:08le professeur marseillais
00:17:09aurait exclu
00:17:10les malades
00:17:10qui supportent mal
00:17:11son traitement
00:17:11ou qui lui posent problème.
00:17:17Parmi les 26 patients étudiés,
00:17:19l'état de 4 d'entre eux
00:17:20s'est dégradé.
00:17:21Ils ont dû aller
00:17:22en soins intensifs.
00:17:23Il y en a même un
00:17:24qui est mort, je crois.
00:17:25Et ils ont été retirés
00:17:26de l'étude.
00:17:29Leur état empirait,
00:17:30ne s'améliorait pas.
00:17:32Donc forcément,
00:17:32si vous retirez de l'étude
00:17:33tous ceux qui vont mal,
00:17:35ceux qui restent
00:17:35vont bien.
00:17:37C'est injuste.
00:17:38C'est même très injuste.
00:17:41Dans l'étude
00:17:42de Didier Raoult,
00:17:43il est en effet mentionné
00:17:44noir sur blanc
00:17:45qu'un patient
00:17:46est mort le troisième jour.
00:17:47que trois patients
00:17:50ont été transférés
00:17:51en soins intensifs,
00:17:53qu'un patient
00:17:54a arrêté le traitement
00:17:55à cause de nausées
00:17:57et enfin
00:17:58qu'un dernier patient
00:18:00a quitté l'hôpital.
00:18:01Donc il a enlevé
00:18:04six patients,
00:18:04mais six patients
00:18:05qui ne sont pas
00:18:05du tout neutres
00:18:07par rapport aux résultats,
00:18:09six patients
00:18:10qui posent
00:18:11des gros problèmes.
00:18:13Et pour lui,
00:18:14ça lui suffit
00:18:15pour dire
00:18:16j'ai trouvé
00:18:17la molécule,
00:18:18j'ai trouvé
00:18:18ce qu'il faut
00:18:19et il n'est pas nécessaire
00:18:21d'aller chercher
00:18:22plus loin.
00:18:24Autre découverte
00:18:25de Fritz Rosendahl,
00:18:26lors de son étude,
00:18:28Didier Raoult
00:18:28n'a pas respecté
00:18:29le protocole de recherche
00:18:30pourtant déposé
00:18:32officiellement
00:18:33auprès des autorités.
00:18:37Sur la demande officielle
00:18:38d'essai clinique
00:18:39de Didier Raoult,
00:18:40il est prévu
00:18:41de tester les patients
00:18:42le septième jour.
00:18:44Mais dans l'étude publiée,
00:18:46les tests
00:18:47s'arrêtent
00:18:47le sixième jour.
00:18:53Les gens comme moi
00:18:54qui sont un peu
00:18:55suspicieux parfois
00:18:56se demandent
00:18:57pourquoi a-t-il regardé
00:18:58le jour 6
00:18:58et pas le jour 7.
00:18:59peut-être
00:19:01parce que les résultats
00:19:02étaient meilleurs
00:19:02le jour 6
00:19:03que le jour 7.
00:19:05Vous n'êtes pas
00:19:06supposé changer
00:19:07les règles
00:19:07pendant le jeu.
00:19:08C'est le principe
00:19:08de base.
00:19:10Si vous écrivez
00:19:11les règles,
00:19:11vous devez les suivre.
00:19:13Et ce n'est pas
00:19:14ce qu'ils ont fait.
00:19:17Malgré les failles
00:19:18de son étude,
00:19:19le chercheur marseillais
00:19:20conclut à l'efficacité
00:19:22de son traitement
00:19:22en se basant
00:19:23notamment sur
00:19:24les six patients
00:19:25devenus négatifs
00:19:26le sixième jour,
00:19:28des patients
00:19:28qui avaient entre
00:19:2920 et 60 ans,
00:19:31une tranche d'âge
00:19:32où le taux de mortalité
00:19:33à la Covid-19
00:19:34n'est que de 0,2%.
00:19:36On est dans le cas
00:19:40de malades
00:19:41qui, dans la très
00:19:42très grande majorité,
00:19:44vont guérir
00:19:44et guérir spontanément.
00:19:48Fritz Rosendahl
00:19:49va alors conseiller
00:19:50à l'éditeur Elsevier
00:19:51de rétracter
00:19:52l'étude de Didier Raoult,
00:19:55c'est-à-dire
00:19:55de signaler au lecteur
00:19:56qu'elle n'est pas valable.
00:19:59Comme cette étude
00:20:00était non informative,
00:20:02je leur ai dit
00:20:03qu'il n'y avait
00:20:03aucune raison
00:20:04de la garder
00:20:04dans la revue,
00:20:05qu'elle devait être
00:20:06rétractée.
00:20:07En plus de tout ça,
00:20:09elle était trompeuse,
00:20:10même dangereuse,
00:20:11parce qu'elle disait
00:20:12aux gens sans preuve solide
00:20:14qu'ils devaient
00:20:15prendre ce traitement.
00:20:17Je trouve cela
00:20:17irresponsable.
00:20:20Pourtant,
00:20:21malgré les conclusions
00:20:22de Fritz Rosendahl,
00:20:24il s'agit d'une étude
00:20:25non informative,
00:20:26présentant de grossières
00:20:27lacunes méthodologiques.
00:20:30L'éditeur décide
00:20:30de ne pas toucher
00:20:31à l'étude
00:20:32de Didier Raoult.
00:20:33Il publiera
00:20:34l'analyse critique
00:20:35du chercheur hollandais.
00:20:36trois mois plus tard
00:20:37seulement.
00:20:41Et ils l'ont publié
00:20:42vers la fin du mois de juillet.
00:20:44C'est très long
00:20:45comparé à la vitesse
00:20:46à laquelle ils ont publié
00:20:47l'étude de Raoult.
00:20:48Pourquoi l'éditeur Elsevier
00:20:52n'a-t-il pas rétracté
00:20:53l'étude du professeur
00:20:55marseillais ?
00:20:57Pourquoi a-t-il mis
00:20:58autant de temps
00:20:59à publier
00:21:00l'analyse critique ?
00:21:03Au cours de notre enquête,
00:21:05plusieurs documents
00:21:06inédits
00:21:06vont nous parvenir.
00:21:09Dans ce courrier,
00:21:10le professeur Didier Raoult
00:21:11exprime son désaccord
00:21:13auprès de l'éditeur
00:21:14et le menace de poursuite.
00:21:16Nous considérons que cette décision
00:21:20est basée exclusivement
00:21:22sur des arguments politiques
00:21:23et financiers
00:21:24et cela vous déshonore.
00:21:25J'envoie ce dossier
00:21:30à mon avocat
00:21:31pour harcèlement
00:21:32et diffamation.
00:21:37Parole tenue.
00:21:38Quelques jours plus tard,
00:21:39le rédacteur en chef
00:21:40du groupe Elsevier
00:21:41reçoit la lettre
00:21:43des avocats
00:21:43de Didier Raoult.
00:21:45Son message
00:21:46est très clair.
00:21:48Je n'ai aucun doute
00:21:49que vous renoncerez
00:21:50à votre décision
00:21:51de rétracter cette étude.
00:21:53Nous savons tous les deux
00:21:54qu'Elsevier n'aimerait pas
00:21:55être perçus
00:21:56comme le seul journal
00:21:57qui a censuré
00:21:58une publication
00:21:58qui promeut
00:22:00un médicament générique
00:22:01qui s'avérerait finalement
00:22:02efficace
00:22:03contre la Covid-19.
00:22:07Conséquence,
00:22:08cette étude
00:22:09qui selon les conclusions
00:22:10du professeur Fritz Rosendahl
00:22:12aurait dû être rétractée
00:22:14va provoquer
00:22:15un emballement mondial
00:22:16autour de l'hydroxychloroquine
00:22:18et du professeur Raoult.
00:22:19Nous sommes en guerre.
00:22:30Mars 2020,
00:22:32la France se confine
00:22:33et compte une centaine
00:22:35de morts quotidiens.
00:22:40À Marseille,
00:22:41devant l'IHU,
00:22:42la foule se presse.
00:22:45C'est notre espoir.
00:22:46C'est l'espoir qu'on a.
00:22:47Les médias s'emparent
00:22:49du phénomène Raoult.
00:22:51La chloroquine
00:22:51peut-elle venir à bout
00:22:52du coronavirus ?
00:22:54Cette molécule
00:22:54est au centre de l'attention
00:22:55depuis que le professeur
00:22:56dédié Raoult.
00:22:58Les politiques reprennent
00:22:59la bonne nouvelle.
00:23:01Un médicament
00:23:03appelé hydroxychloroquine
00:23:05a montré des résultats
00:23:07très encourageants.
00:23:10Début avril,
00:23:12le président Macron
00:23:13rend visite
00:23:13aux chercheurs marseillais.
00:23:15Merci de participer
00:23:17à l'effort.
00:23:18Merci à vous.
00:23:22Didier Raoult
00:23:22crée un compte Twitter.
00:23:24Son nombre d'abonnés
00:23:25s'envole
00:23:25pour atteindre
00:23:26plus de 750 000 personnes.
00:23:32Le professeur marseillais
00:23:33devient une célébrité internationale,
00:23:35une figure
00:23:36de la culture populaire.
00:23:38C'est une jolie pièce,
00:23:39c'est une jolie pièce.
00:23:41Il est même cité
00:23:43dans un clip
00:23:44du rappeur
00:23:45L'Algérino.
00:23:48À Marseille,
00:23:49ça vende du shit
00:23:49et de la chloroquine.
00:23:50Ça prend des années
00:23:51fermes
00:23:51et ça libère
00:23:52les pédophiles.
00:23:53Si Didier Raoult
00:23:54fait l'unanimité
00:23:55auprès du grand public,
00:23:56chez les scientifiques
00:24:00et dans la presse,
00:24:02les interrogations
00:24:03sur son traitement
00:24:03sont de plus en plus
00:24:04nombreuses.
00:24:05Malgré les doutes,
00:24:13le professeur
00:24:14est déterminé
00:24:15à prouver
00:24:15que son traitement
00:24:16fonctionne.
00:24:23Pour ses études suivantes
00:24:24sur l'hydroxychloroquine,
00:24:27il va là encore
00:24:28faire des entorses
00:24:29à la méthodologie scientifique.
00:24:31C'est un système
00:24:36que l'on a créé
00:24:37il y a plus d'un siècle
00:24:38qui nous permet
00:24:40de tester
00:24:40les nouveaux médicaments.
00:24:43Vous pouvez dire
00:24:43que vous ne croyez pas
00:24:44en ce système,
00:24:45mais dans ce cas-là,
00:24:47personne ne vous croira.
00:24:49Ce qui est reproché
00:24:50cette fois-ci
00:24:51à Didier Raoult,
00:24:52c'est de ne pas avoir
00:24:53fait d'essais cliniques
00:24:54dits randomisés.
00:24:56Ils permettent pourtant
00:24:57de minimiser les doutes
00:24:59sur l'efficacité
00:25:00d'un traitement.
00:25:02C'est-à-dire
00:25:03qu'il aurait dû
00:25:04dans un groupe
00:25:04de malades
00:25:05de la COVID-19
00:25:06tirer au sort
00:25:08deux groupes.
00:25:10L'un reçoit
00:25:11un placebo
00:25:12et l'autre
00:25:13le traitement.
00:25:16A la fin de l'essai,
00:25:18les résultats
00:25:19des deux groupes
00:25:19sont comparés.
00:25:23Mais lors de son audition
00:25:25à l'Assemblée nationale,
00:25:27Didier Raoult
00:25:28rejette ouvertement
00:25:29cette méthodologie
00:25:30scientifique
00:25:30et se fâche.
00:25:33La méthodologie
00:25:34n'est pas de la science,
00:25:36c'est un outil
00:25:36de la science,
00:25:37ça n'a rien à voir.
00:25:38Donc il ne faut pas me dire
00:25:39que mes essais ne sont pas
00:25:40parce que vous avez dit avant
00:25:40et c'est vrai,
00:25:41je suis un grand scientifique,
00:25:42je sais ce qu'il y a un essai
00:25:43et je peux vous dire
00:25:44qu'il y a une dizaine
00:25:44des traitements
00:25:45que j'ai inventés
00:25:45qui sont dans tous
00:25:46les livres de références médicaux.
00:25:48Et celui-là,
00:25:48il sera aussi,
00:25:49je vous le dis.
00:25:52Le professeur Raoult
00:25:54réagit violemment
00:25:55et affirme que face
00:25:57à l'urgence sanitaire,
00:25:58il ne pouvait pas faire
00:25:59d'essais randomisés.
00:26:00Moi, ce qui m'a beaucoup surpris,
00:26:03c'est que dans cette épidémie,
00:26:04pour moi,
00:26:05il fallait gérer ça
00:26:06comme la guerre,
00:26:07mais il y a un temps pour tout.
00:26:07Il y a un temps
00:26:08pour la gestion des crises,
00:26:09il y a un temps pour le soin
00:26:10et puis il y a un temps
00:26:11pour la recherche.
00:26:12Vous n'avez pas eu le temps
00:26:12de faire les deux,
00:26:13du soin et de la recherche
00:26:14parce que vous aviez
00:26:15une super cohorte
00:26:15de 3700 patients ?
00:26:17Encore une fois,
00:26:18chute,
00:26:18excusez-vous,
00:26:18vous m'avez posé une question
00:26:19et je vous réponds.
00:26:20Écoutez-moi,
00:26:21moi, à chaque fois
00:26:21que je vois un balade,
00:26:22je ne me pose pas la question
00:26:23de savoir si je vais faire un essai,
00:26:24je me pose la question
00:26:25de savoir si je vais le soigner.
00:26:27La réponse de Didier Raoult
00:26:29est catégorique.
00:26:30Pourtant,
00:26:31selon la communauté scientifique,
00:26:33c'est justement
00:26:33cette recherche randomisée
00:26:35qui a permis
00:26:35de sauver beaucoup de personnes
00:26:36comme pour le VIH.
00:26:41Pierre Tadevin
00:26:42est infectiologue
00:26:44au CHU de Rennes.
00:26:45Il est président de la SPILF,
00:26:47la Société Savante
00:26:48des Infectiologues.
00:26:51C'est devenu une maladie
00:26:52qui ne tue plus beaucoup
00:26:54avec des gens
00:26:54qui sont en forme
00:26:55s'ils prennent bien
00:26:56leur traitement
00:26:56grâce aux études randomisées.
00:26:58Et si on avait appliqué
00:26:58la méthode Raoult
00:26:59pendant les années SIDA,
00:27:01les gens mourraient encore
00:27:02en grande quantité.
00:27:04C'est une régression terrible.
00:27:09Pour Fritz Rosendahl,
00:27:10ne pas randomiser,
00:27:12c'est prendre le risque
00:27:13de faire un peu trop confiance
00:27:14à ses intuitions.
00:27:17Si vous aimez un peu trop
00:27:19vos hypothèses,
00:27:20vous commencez à voir
00:27:22dans vos recherches
00:27:23des résultats
00:27:25alors qu'ils n'y sont pas.
00:27:27C'est un risque
00:27:28que rencontrent
00:27:29tous les scientifiques célèbres,
00:27:30encore plus que ceux
00:27:31qui débutent,
00:27:31de croire que tout
00:27:33ce qu'ils disent est vrai.
00:27:35Mais il y a encore plus grave,
00:27:36c'est que ça introduit
00:27:37dans le grand public
00:27:38l'idée qu'il peut y avoir
00:27:40un professeur comme ça
00:27:41qui décide que c'est ça
00:27:42qu'il faut donner,
00:27:44qui peut s'affranchir
00:27:45de la démonstration
00:27:46que ça marche.
00:27:47Et c'est vraiment,
00:27:47c'est une régression très forte.
00:27:49c'est la médecine du Moyen-Âge.
00:27:50C'est quand les gens disaient
00:27:51« Tiens, on va faire des signes
00:27:52pour voir si les gens vont mieux. »
00:27:53C'est le même niveau de preuve
00:27:54l'hydroxychloroquine.
00:27:55Entre avril et juin 2020,
00:28:02plusieurs études sérieuses
00:28:03sur l'hydroxychloroquine,
00:28:05toutes publiées dans des revues
00:28:06de référence comme
00:28:07le British Medical Journal
00:28:09ou le New England Journal of Medicine,
00:28:12démontrent effectivement
00:28:13son inefficacité.
00:28:15Le traitement à base
00:28:18d'hydroxychloroquine
00:28:19n'a eu aucun effet.
00:28:22Les résultats ne sont pas favorables
00:28:23à l'utilisation
00:28:24de l'hydroxychloroquine.
00:28:29Quand on a vu
00:28:30l'accumulation des études
00:28:32en mars, avril, mai
00:28:33et puis finalement en juin,
00:28:35vraiment des preuves catégoriques
00:28:37dans plusieurs pays
00:28:38avec des études bien faites,
00:28:40qu'à la fois,
00:28:41ça ne faisait pas diminuer
00:28:42la quantité de virus,
00:28:43ça n'améliorait pas
00:28:44la santé des patients,
00:28:45ça ne leur évitait pas
00:28:45la réanimation.
00:28:47On attendait vraiment
00:28:48de sa part qu'ils reconnaissent
00:28:49que l'intuition
00:28:50n'était pas la bonne.
00:28:53Génier incompris
00:28:54ou savant fou ?
00:28:57Quoi qu'il en soit,
00:28:57les méthodes scientifiques
00:28:58du professeur marseillais
00:29:00sont également contestées
00:29:01au sein même de son IHU.
00:29:08Nous avons retrouvé
00:29:10des scientifiques
00:29:10qui ont travaillé
00:29:11plusieurs années
00:29:12à ses côtés.
00:29:14par peur des représailles,
00:29:18tous ont décidé
00:29:19de témoigner anonymement.
00:29:24Cette jeune femme
00:29:25était doctorante
00:29:26en pathologie humaine.
00:29:30Il y a des gens
00:29:30qui sont vraiment
00:29:31des adorateurs de Raoult
00:29:32et quand on commence
00:29:33à exprimer un peu
00:29:33des opinions contraires
00:29:34à l'opinion populaire,
00:29:36c'est assez risqué
00:29:37et on peut se livrer
00:29:38assez facilement
00:29:39à la vindicte
00:29:40ici des habitants.
00:29:41selon ses anciens collaborateurs,
00:29:44Didier Raoult
00:29:45n'hésiterait pas
00:29:45à peser sur les carrières.
00:29:48Vis-à-vis d'un chercheur,
00:29:50il a une capacité d'action
00:29:51qui est importante,
00:29:53très importante.
00:29:55Il est clairement capable
00:29:57d'arrêter des carrières,
00:29:58il est clairement capable
00:29:59d'empêcher des mutations.
00:30:00Ils décrivent
00:30:03des conditions de travail
00:30:04déplorables.
00:30:07Nous, les étudiants,
00:30:09en tout cas,
00:30:10on vivait dans une espèce
00:30:11de climat de peur
00:30:13constant.
00:30:15On avait peur
00:30:16de présenter nos résultats
00:30:17parce qu'on savait
00:30:18qu'on allait se faire
00:30:19une fois sur deux
00:30:21aboyer dessus
00:30:21et traiter d'idiot
00:30:23et traiter d'incompétent.
00:30:24Et il y avait
00:30:25cette espèce
00:30:25de boule au ventre
00:30:26assez permanente,
00:30:28quasi constante.
00:30:28C'est un système
00:30:30de management
00:30:32qui est basé
00:30:32sur la peur
00:30:34et l'autoritarisme
00:30:36absolu.
00:30:38Au-delà du comportement,
00:30:40ses anciens collaborateurs
00:30:41remettent en question
00:30:43le professionnalisme
00:30:44du professeur Raoult.
00:30:46Pour s'assurer
00:30:47qu'une hypothèse
00:30:48est valable,
00:30:49on va refaire
00:30:49la même expérience
00:30:50dans les mêmes conditions
00:30:51au moins trois fois.
00:30:53Voilà, ça,
00:30:53c'est une pratique
00:30:54qui n'existait pas
00:30:54dans le laboratoire
00:30:55de Raoult.
00:30:56On fait la magnitude
00:30:56une fois,
00:30:57si elle marche,
00:30:57c'est très bien
00:30:57et surtout,
00:30:59on ne refait pas
00:30:59parce que les résultats
00:31:00pourraient être différents.
00:31:01Donc, on s'arrête
00:31:01au premier shot.
00:31:03Ce qu'on fait
00:31:04chez Didier Raoult
00:31:05en général,
00:31:06c'est ce que Didier Raoult
00:31:07veut qu'on fasse.
00:31:08Donc, c'est lui
00:31:09qui a les idées,
00:31:10c'est lui
00:31:11qui propose
00:31:11les thématiques,
00:31:13c'est lui qui dit
00:31:14à quoi ça doit aboutir.
00:31:16Et si on n'aboutit pas
00:31:17à ça,
00:31:18c'est qu'on a mal travaillé.
00:31:20Et donc,
00:31:20il faut recommencer
00:31:21jusqu'à ce qu'on y aboutisse.
00:31:23Ce qui est extrêmement
00:31:24dangereux, évidemment,
00:31:25en termes de science.
00:31:26à ce niveau-là,
00:31:30ce n'est plus que la science.
00:31:31C'est juste
00:31:31décrire des phénomènes
00:31:33et il est arrivé
00:31:35qu'il me le dise
00:31:36en face.
00:31:38Ce n'est pas grave
00:31:38que c'est ça.
00:31:39Ce qui compte,
00:31:39c'est qu'on parle de moi.
00:31:42Raoult ne doute de rien.
00:31:43Raoult sait tout
00:31:44immédiatement.
00:31:45Je n'ai jamais entendu
00:31:47s'interroger
00:31:47sur un résultat
00:31:48en disant
00:31:48« Ah, intéressant.
00:31:50Ah, mais peut-être
00:31:51que alors
00:31:52ça remet en cause
00:31:53notre première hypothèse
00:31:54et que jamais de la vie. »
00:31:56Que l'hydroxychloroquine
00:31:57soit efficace
00:31:57contre le coronavirus
00:31:58ou pas,
00:32:00à la limite,
00:32:00peu importe.
00:32:01La seule chose
00:32:02que je sais, moi,
00:32:03c'est que je n'ai
00:32:04aucune confiance
00:32:05dans ces résultats
00:32:07et dans ces expérimentations.
00:32:09Je ne pourrai jamais
00:32:09avoir confiance
00:32:10en un papier
00:32:12qui sort
00:32:13de son laboratoire.
00:32:14C'est impossible.
00:32:14Si la jeune doctorante
00:32:20a finalement
00:32:21obtenu sa thèse,
00:32:22elle a de profonds regrets.
00:32:25J'ai le sentiment
00:32:26quelque part
00:32:27d'avoir
00:32:28usurpé
00:32:30mon diplôme,
00:32:33de ne pas mériter
00:32:34mon diplôme.
00:32:35Je ne peux pas
00:32:35mériter mon diplôme
00:32:36dans ces conditions-là.
00:32:38Je n'ai pas réellement
00:32:39fait de la recherche
00:32:40pendant 4 ans.
00:32:40Ce n'est pas vrai.
00:32:42Et c'est sûr.
00:32:44super dur
00:32:45de se dire
00:32:45que ce qu'on a fait,
00:32:49ça ne vaut vraiment
00:32:50pas grand-chose.
00:32:54Ces pratiques
00:32:55ont été consignées
00:32:56dans un rapport
00:32:57du CHSCT
00:32:58de l'université
00:32:59Aix-Marseille
00:33:00en 2017.
00:33:02Une instance
00:33:03notamment chargée
00:33:04d'alerter
00:33:05sur les conditions
00:33:06de travail.
00:33:11Agression verbale.
00:33:14harcèlement.
00:33:18Menace.
00:33:19Chantage.
00:33:21Falsification
00:33:22de résultats
00:33:23d'expérience.
00:33:25Toutes ces pressions
00:33:25sur le personnel
00:33:26qui iraient
00:33:27jusqu'à la falsification
00:33:29des résultats
00:33:29pourraient avoir
00:33:31un but précis.
00:33:32Publier rapidement
00:33:33un maximum d'articles.
00:33:35en effet,
00:33:41depuis le début
00:33:42de sa carrière,
00:33:43Didier Raoult
00:33:44totalise
00:33:44plus de 3500
00:33:46publications.
00:33:48C'est l'un des chercheurs
00:33:49qui publie
00:33:49le plus au monde.
00:33:53Alors,
00:33:54pourquoi publier autant ?
00:33:57En fait,
00:33:57cela rapporte
00:33:58beaucoup d'argent.
00:33:59Hervé Maisonneuve,
00:34:02médecin de santé publique
00:34:03et consultant
00:34:04en rédaction scientifique.
00:34:08C'est ce que j'appelle,
00:34:10je m'excuse du jargon,
00:34:11mais c'est un jargon
00:34:11de revue,
00:34:12les chercheurs
00:34:13ont moins sales.
00:34:14Parce que 3500 articles
00:34:16que vous le mettiez
00:34:17sur 30 ans
00:34:17ou sur 50 ans,
00:34:18ça veut dire
00:34:19un article signé
00:34:20tous les 3 ou 5 jours
00:34:21pendant 30 ans.
00:34:22C'est irréalisable,
00:34:25irréaliste
00:34:26pour un chercheur.
00:34:27Un chercheur
00:34:27infectiologue
00:34:28de l'université
00:34:29de Harvard
00:34:30qui est proche
00:34:32des 60 ans.
00:34:33Dans toute sa carrière,
00:34:35il a eu
00:34:35170 articles
00:34:36sur 30 ans
00:34:39de carrière.
00:34:40Mais là,
00:34:40vous avez fait,
00:34:41vous avez des gens
00:34:42de grande qualité
00:34:43et de grande notoriété.
00:34:46Mais en France,
00:34:47plus un scientifique
00:34:48publie,
00:34:49plus il obtient
00:34:49de financements
00:34:50pour ses recherches
00:34:51selon un système
00:34:52assez complexe.
00:34:55Chaque article publié
00:34:57donne droit
00:34:57à un nombre de points
00:34:58fonction de la notoriété
00:35:01de la revue.
00:35:02Chaque point
00:35:03rapporte environ
00:35:04500 euros par an
00:35:05qui sont à multiplier
00:35:07par l'importance
00:35:08de l'auteur
00:35:08dans l'article.
00:35:10La somme obtenue
00:35:11est versée
00:35:124 années de suite.
00:35:14Ainsi,
00:35:15grâce aux milliers
00:35:15de publications
00:35:16de l'IHU,
00:35:17les hôpitaux de Marseille
00:35:19dont dépend l'IHU
00:35:20percevraient
00:35:21plus de 10 millions
00:35:21d'euros
00:35:22chaque année
00:35:22du ministère
00:35:23de la Santé.
00:35:26Par ailleurs,
00:35:27plusieurs collaborateurs
00:35:28très proches
00:35:29de Didier Raoult
00:35:30occupent des postes clés
00:35:31au sein de revues,
00:35:33ce qui pourrait faciliter
00:35:34les publications.
00:35:37Par exemple,
00:35:38le rédacteur en chef
00:35:39de la revue
00:35:40qui a publié
00:35:40sa première étude
00:35:41sur l'hydroxychloroquine,
00:35:42le professeur
00:35:44Jean-Marc Rollin.
00:35:45Ce qui sauve le malade,
00:35:46c'est de le traiter
00:35:47le plus vite possible.
00:35:48Jean-Marc,
00:35:48écoute bien Jean-Marc,
00:35:49c'est un peu sophistiqué.
00:35:51Il est aussi directeur
00:35:53de recherche
00:35:53à l'IHU.
00:35:54Pour moi,
00:36:01un problème,
00:36:02c'est que quand
00:36:02vous soumettez
00:36:03et que quelqu'un
00:36:04est du comité
00:36:05de rédaction
00:36:06et du même laboratoire
00:36:08que dans lequel
00:36:08vous travaillez,
00:36:10il n'est pas
00:36:10à Amsterdam,
00:36:11à New York
00:36:12ou à Londres,
00:36:13il est à l'étage
00:36:13en-dessus ou en-dessous.
00:36:15Donc,
00:36:15c'est très facile
00:36:16de descendre
00:36:16et de lui dire
00:36:17tiens,
00:36:17j'ai soumis ça
00:36:18à ta revue,
00:36:19tu pourrais accélérer
00:36:20le processus.
00:36:22Donc,
00:36:22si vous voulez,
00:36:23là,
00:36:23dans cette revue,
00:36:24il y a des vraies connivences
00:36:25entre l'Institut de Marseille
00:36:27et des rédacteurs
00:36:28du comité de rédaction.
00:36:30C'est totalement
00:36:31un conflit d'intérêts.
00:36:34En 2017,
00:36:36un rapport
00:36:36du Haut Conseil
00:36:37de l'évaluation
00:36:37de la recherche
00:36:38et de l'enseignement supérieur
00:36:40est très sévère
00:36:41sur les pratiques
00:36:43de l'IHU.
00:36:46L'accent devrait être
00:36:47mis davantage
00:36:48sur la qualité
00:36:49des publications
00:36:49et pas sur le volume
00:36:51de publications
00:36:51de mauvaise qualité.
00:36:54C'est notamment
00:36:55suite à ce rapport
00:36:56que deux organismes
00:36:57prestigieux,
00:36:58l'Inserm
00:36:59et le CNRS,
00:37:00retirent leur label
00:37:01à l'unité de recherche
00:37:03de Didier Raoult.
00:37:05C'est une labellisation
00:37:06d'excellence
00:37:06qui disparaît.
00:37:10Quelques années plus tôt,
00:37:11en 2006,
00:37:12c'est la Société américaine
00:37:14de microbiologie
00:37:14qui a interdit
00:37:15Didier Raoult
00:37:16de publier pendant un an
00:37:17pour fraude scientifique.
00:37:19A l'époque,
00:37:21il lui est reproché
00:37:22d'avoir trafiqué
00:37:23plusieurs photos
00:37:24de son étude.
00:37:25Des images
00:37:26avaient été,
00:37:27j'emploie le terme,
00:37:28embellies.
00:37:29C'est-à-dire
00:37:30qu'elles n'étaient pas
00:37:30tout à fait correctes.
00:37:32On voyait qu'il y avait eu
00:37:33du bricolage là-dessus.
00:37:34Donc, il a été interdit
00:37:35de publication.
00:37:36C'est exceptionnel,
00:37:38ce genre de choses.
00:37:40Exceptionnel,
00:37:40il y a peu de gens
00:37:41qui en soient arrivés là.
00:37:43avril 2020.
00:37:50La France est au pic
00:37:51de l'épidémie
00:37:52et déplore jusqu'à
00:37:54mille morts par jour.
00:37:57Les services de réanimation
00:37:59sont saturés.
00:38:03Malgré les études
00:38:04qui remettent en cause
00:38:05le traitement
00:38:06du professeur Raoult,
00:38:08beaucoup de gens
00:38:08continuent d'y croire.
00:38:10J'ai décidé
00:38:14de faire confiance
00:38:15au professeur Raoult.
00:38:17Plusieurs hommes politiques
00:38:18décident de prendre
00:38:19sa défense.
00:38:20Mes chers compatriotes.
00:38:22Comme l'ancien ministre
00:38:23de la Santé,
00:38:24Philippe Doust-Blazy.
00:38:26Je vous demande
00:38:27de signer la pétition
00:38:29qui permettra
00:38:29à tous les médecins français
00:38:31de pouvoir
00:38:31prescrire
00:38:32l'hydroxychloroquine
00:38:34s'ils le souhaitent.
00:38:36Sa pétition
00:38:37en faveur
00:38:37de l'hydroxychloroquine
00:38:39va recueillir
00:38:39plus de 500 000 signatures.
00:38:48Ses soutiens politiques
00:38:50en dehors
00:38:50de toute rationalité
00:38:51scientifique
00:38:52contribuent
00:38:54à crédibiliser
00:38:55le traitement
00:38:55du professeur Marseillais.
00:38:59Selon un sondage,
00:39:016 Français sur 10
00:39:02croient en l'efficacité
00:39:04de sa molécule.
00:39:05A Marseille,
00:39:08sur la plage
00:39:08du Prado,
00:39:09nous rencontrons
00:39:09Stéphane
00:39:10qui a reçu
00:39:11de l'hydroxychloroquine
00:39:12quand il a contracté
00:39:13la Covid-19.
00:39:16Écoutez,
00:39:17je suis obligé
00:39:17de l'avouer,
00:39:18de le dire.
00:39:19À peu près
00:39:2024-36 heures après,
00:39:23je respirais
00:39:24comme si j'étais
00:39:25dans les Alpes.
00:39:26Je prends vraiment
00:39:26cet exemple.
00:39:27Moi,
00:39:27je me dis
00:39:28que le traitement
00:39:28m'a fait gagner
00:39:298-10 jours
00:39:30où tout aurait pu dégénérer.
00:39:32donc je remercie
00:39:33le professeur Raoult.
00:39:34Voilà,
00:39:34tout simplement.
00:39:36Pour Stéphane,
00:39:36peu importe
00:39:37que le professeur
00:39:38ne respecte pas
00:39:39les protocoles scientifiques.
00:39:42On ne peut pas dire
00:39:43à Didier Raoult
00:39:43que tu dois suivre
00:39:44la réglementation
00:39:45parce que c'est lui
00:39:45qui fait la réglementation.
00:39:47Quand on est en temps
00:39:47de guerre,
00:39:48on ne va pas faire
00:39:49une expérimentation
00:39:51avec randomisation
00:39:52double aveugle
00:39:53et placebo.
00:39:54Quand dans un hôpital
00:39:55de guerre,
00:39:56ça pisse le sang partout,
00:39:58on fait ce qu'on peut.
00:39:59En fait.
00:39:59Et c'est ce qu'il a fait.
00:40:04Un discours
00:40:04qui correspond
00:40:05presque mot pour mot
00:40:06à celui de Didier Raoult.
00:40:08Dans cette épidémie,
00:40:09pour moi,
00:40:10il fallait gérer ça
00:40:11comme la guerre.
00:40:11Moi,
00:40:12à chaque fois
00:40:12que je vois un balade,
00:40:13je ne me pose pas
00:40:13la question
00:40:13de savoir
00:40:14si je vais faire un essai.
00:40:15Je me pose la question
00:40:15de savoir
00:40:15si je vais le soigner.
00:40:18Les affirmations choc
00:40:19du professeur Marseillais
00:40:21s'ancrent
00:40:21au plus profond
00:40:22des mentalités.
00:40:23Mais en mai 2020,
00:40:30une nouvelle va avoir
00:40:31l'effet d'une bombe.
00:40:34Selon une nouvelle
00:40:35grande étude,
00:40:36l'hydroxychloroquine
00:40:37augmenterait le risque
00:40:38de mortalité.
00:40:40Les chercheurs ont étudié
00:40:41les données de patients
00:40:42gravement atteints
00:40:43dans plus de 600 hôpitaux
00:40:45du monde entier.
00:40:46C'est un coup de tonnerre.
00:40:50Le Lancet,
00:40:51une des plus grandes revues
00:40:52médicales au monde,
00:40:53publie une étude
00:40:54qui démontrerait
00:40:55la dangerosité
00:40:55de l'hydroxychloroquine.
00:40:59Toxicité cardiovasculaire.
00:41:02L'OMS décide aussitôt
00:41:04de déconseiller
00:41:05le médicament.
00:41:08Ce vendredi,
00:41:10le Lancet,
00:41:10comme vous le savez,
00:41:11a publié
00:41:12une étude observationnelle.
00:41:14Le comité exécutif
00:41:15a décidé de suspendre
00:41:16temporairement
00:41:17les essais
00:41:17sur l'hydroxychloroquine.
00:41:19la France
00:41:23suit la recommandation.
00:41:27Mais deux semaines plus tard,
00:41:30nouveau coup de théâtre.
00:41:34Trois des quatre auteurs
00:41:34de l'étude
00:41:35se rétractent
00:41:36et déclarent
00:41:37avoir été trompés.
00:41:38Le Lancet
00:41:40annonce
00:41:41le retrait
00:41:42de son étude
00:41:43sur l'hydroxychloroquine
00:41:44après la rétractation
00:41:46de trois
00:41:47de ces quatre auteurs.
00:41:48Les données
00:41:50des 96 032 patients
00:41:52sur lesquels
00:41:53ils se sont appuyés
00:41:54sont fausses
00:41:56et inventées.
00:41:59Elles ont été fournies
00:42:00par une société véreuse
00:42:02qui a depuis
00:42:03mis la clé
00:42:04sous la porte.
00:42:06Le Lancet
00:42:07s'en aperçoit
00:42:08et rétracte
00:42:09l'étude
00:42:10deux semaines seulement
00:42:11après sa publication.
00:42:13Malgré le mea culpa
00:42:19du Lancet,
00:42:23Didier Raoult
00:42:24lui va utiliser
00:42:25ce scandale
00:42:26pour dénoncer
00:42:27un complot
00:42:27contre son traitement.
00:42:33Il accuse
00:42:34le géant pharmaceutique
00:42:35américain
00:42:36Gilead
00:42:36d'être à la manœuvre
00:42:37et de vouloir
00:42:38privilégier
00:42:39un traitement
00:42:39qu'il commercialise.
00:42:41Le remdesivir
00:42:42beaucoup plus
00:42:43onéreux.
00:42:47Le scandale
00:42:49du Lancet
00:42:49qui essayait
00:42:51de faire croire
00:42:52que l'hydroxychloroquine
00:42:53était un produit
00:42:53toxique
00:42:54n'était que
00:42:55l'autre face
00:42:56de la vente
00:42:56du remdesivir
00:42:57qui est un produit
00:42:59qui ne sert à rien
00:42:59et qui est dangereux
00:43:00à utiliser.
00:43:02A partir de maintenant,
00:43:04le géant pharmaceutique
00:43:05américain
00:43:06devient l'ennemi
00:43:07numéro un.
00:43:09Cette affaire
00:43:10a fait soulever
00:43:10incontestablement
00:43:12cette espèce
00:43:12de fanatisme
00:43:13pro-Gilead
00:43:15et pro-Mdissivir
00:43:16a fait soulever
00:43:17incontestablement
00:43:18des questions
00:43:19de savoir
00:43:19pourquoi est-ce que
00:43:20tout le monde
00:43:20veut faire du Gilead.
00:43:21Peut-être que tout ça
00:43:22ce sont des coïncidences
00:43:23mais si vous voyez
00:43:24c'est des coïncidences,
00:43:25moi je ne suis pas
00:43:25complotiste
00:43:25mais c'est des coïncidences
00:43:26qui finissent par être
00:43:27troublantes.
00:43:27ces déclarations
00:43:30au relance
00:43:31conspirationniste
00:43:32vont être également
00:43:33relayées
00:43:34par de nombreux médecins.
00:43:40Dans le sud de la France,
00:43:42à Fontvieille,
00:43:44le docteur Giral
00:43:45est médecin de campagne
00:43:46depuis 46 ans.
00:43:47Il y a une petite recrudescence
00:43:53et en particulier
00:43:54la personne
00:43:55qu'on va voir actuellement
00:43:56là,
00:43:57elle est en chemin
00:43:57et elle est suspecte
00:43:59d'avoir le Covid.
00:44:00Le médecin croit dur
00:44:11comme fer
00:44:11aux déclarations
00:44:12du professeur Marseillais.
00:44:13Bon, est-ce que tu as
00:44:14toujours de la fièvre ?
00:44:15Oui.
00:44:16Oui ?
00:44:17Il est convaincu
00:44:18que Didier Raoult
00:44:19est victime
00:44:19d'un complot
00:44:20de Big Pharma,
00:44:21c'est-à-dire
00:44:22d'une entente
00:44:22de l'industrie pharmaceutique
00:44:24mondiale
00:44:24pour discréditer
00:44:26son traitement
00:44:26bon marché.
00:44:28Il a fait obstacle
00:44:30à la prescription
00:44:32de certains produits
00:44:34de Big Pharma
00:44:34qui auraient bien aimé
00:44:36fourguer leurs marchandises
00:44:37à la place
00:44:38de l'hydroxychloroquine.
00:44:40Mais lui,
00:44:41il est resté
00:44:41sur l'hydroxychloroquine
00:44:42et il a fait,
00:44:44il continue à faire
00:44:45un bras d'honneur
00:44:46à tout le reste
00:44:46aux spécialistes parisiens,
00:44:49au conseil scientifique
00:44:50et à Big Pharma.
00:44:51C'est un pouvoir
00:44:51qui est mondial,
00:44:52Big Pharma.
00:44:54Respire normal.
00:44:57Le docteur Giral
00:44:58pense également
00:44:59qu'une prescription
00:45:00plus généralisée
00:45:01de l'hydroxychloroquine
00:45:02aurait pu sauver des vies.
00:45:05L'évaluation
00:45:05qui a été faite,
00:45:06c'est 5 000 personnes.
00:45:085 000 personnes
00:45:09qui auraient pu être sauvées
00:45:10auxquelles on a interdit
00:45:12l'usage de l'hydroxychloroquine
00:45:15à un moment
00:45:16où il était indiqué.
00:45:17Si on pousse
00:45:17le réseau d'un peu loin,
00:45:18c'est 5 000 personnes assassinées.
00:45:20Ce sont des homicides.
00:45:22Je suis furieux,
00:45:23furieux, furieux.
00:45:24De graves affirmations
00:45:29sans aucune preuve scientifique.
00:45:32Je t'appelle ce soir, Joël.
00:45:34Et si je ne t'ai pas appelé ce soir,
00:45:36c'est toi qui m'appelles
00:45:37demain matin, d'accord ?
00:45:38D'accord.
00:45:39Depuis le scandale du Lancet
00:45:41et les affirmations
00:45:42de Didier Raoult,
00:45:43cette idée d'un complot
00:45:44de Big Pharma
00:45:45se propage
00:45:46comme une traînée de poudre.
00:45:48dans les manifestations
00:45:53hostiles aux mesures
00:45:54du gouvernement
00:45:55comme celles
00:45:59des restaurateurs marseillais.
00:46:07Beaucoup croient
00:46:08que toute cette crise
00:46:09est orchestrée
00:46:10par les puissants.
00:46:12Big Pharma
00:46:13tient les médias.
00:46:15Big Pharma
00:46:16tient notre gouvernement.
00:46:17Voilà le but
00:46:18aujourd'hui
00:46:19du nouvel ordre mondial,
00:46:20monsieur.
00:46:20On veut obliger
00:46:21la population
00:46:22à accepter le vaccin.
00:46:24Ils veulent quoi
00:46:25dans le vaccin ?
00:46:26Ils veulent nous pousser,
00:46:27nous mettre
00:46:27la nanotechnologie.
00:46:28Le nouvel ordre mondial,
00:46:29c'est ça.
00:46:30Réveillez-vous
00:46:31les Français.
00:46:33Le professeur
00:46:34Didier Raoult
00:46:35aurait-il une responsabilité
00:46:37dans la propagation
00:46:38de ces théories
00:46:39du complot ?
00:46:40Pour Rudy Reichstadt,
00:46:46le fondateur
00:46:47de Conspiracy Watch,
00:46:49un site internet
00:46:49qui déconstruit
00:46:50les théories
00:46:51du complot,
00:46:52le professeur Raoult
00:46:53utiliserait volontairement
00:46:55un discours ambigu.
00:46:56Didier Raoult a soufflé
00:47:03le chaud et le froid.
00:47:03Il ne s'est pas,
00:47:04à mon sens,
00:47:05suffisamment démarqué
00:47:06des théories complotistes
00:47:08délirantes
00:47:09qu'il en a sans doute
00:47:11un peu joué.
00:47:13Le fait que la communauté
00:47:14scientifique soit
00:47:15très sceptique
00:47:17à l'égard de la réalité
00:47:18de l'efficacité
00:47:19de ce traitement
00:47:19a été interprété
00:47:21par les partisans
00:47:22du professeur Raoult
00:47:23comme un complot.
00:47:25Un complot
00:47:25contre Raoult,
00:47:27contre l'hydroxychloroquine
00:47:28et un complot
00:47:29de l'industrie pharmaceutique
00:47:31qui en réalité
00:47:31chercherait à développer
00:47:32ses propres solutions
00:47:34très coûteuses
00:47:35au détriment
00:47:36de la santé des gens.
00:47:37Et tout ça
00:47:38avec la complicité
00:47:38évidemment du gouvernement,
00:47:39du ministre de la Santé,
00:47:40etc.
00:47:42Un discours complotiste
00:47:43qui va aussi
00:47:44se propager rapidement
00:47:45grâce à plusieurs
00:47:46personnalités publiques
00:47:48comme l'humoriste
00:47:49Jean-Marie Bigard.
00:47:51Pour parler globalement,
00:47:53on est face
00:47:54à un Covid-19
00:47:55et on a en France
00:47:58un professeur,
00:47:59un très grand professeur,
00:48:00le professeur Raoult
00:48:01et un autre docteur
00:48:02qui ont trouvé
00:48:03le traitement.
00:48:05La communauté scientifique
00:48:06conteste ses conclusions.
00:48:08Il y a un débat
00:48:08en son sein.
00:48:09La communauté scientifique
00:48:11aux ordres
00:48:12de l'industrie pharmaceutique,
00:48:15tous les laboratoires
00:48:15réunis font plus
00:48:16de 1 000 milliards
00:48:17par an
00:48:19de chiffre d'affaires.
00:48:20Avec 1 000 milliards,
00:48:21on fait ce qu'on veut.
00:48:22On met qui on veut
00:48:23sur le trône.
00:48:24Regarde la gueule
00:48:25de ce connard.
00:48:26Tu l'as vu ?
00:48:28Olivier Véreux.
00:48:30Cette vidéo
00:48:31sera vue
00:48:32près de 500 000 fois.
00:48:34Là,
00:48:34on a Jean-Marie Bigard
00:48:35qui assène
00:48:36l'idée que
00:48:37le conseil scientifique,
00:48:39celui qui conseille
00:48:40le président
00:48:40et le gouvernement
00:48:41est en fait aux ordres
00:48:42du lobby pharmaceutique.
00:48:44Donc,
00:48:44ça, c'est tout à fait inquiétant
00:48:46parce qu'on a
00:48:47quelqu'un
00:48:47qui est très connu
00:48:48des Français,
00:48:49qui a une notoriété
00:48:49et qui met cette notoriété
00:48:51au service
00:48:52d'une cause
00:48:52qui est au minimum
00:48:55très douteuse.
00:48:57Conséquence,
00:48:58les adeptes
00:48:58les plus virulents
00:48:59de la parole complotiste
00:49:01ne vont pas hésiter
00:49:02à s'en prendre
00:49:03aux chercheurs
00:49:03qui contredisent
00:49:04Didier Raoult.
00:49:05Aoult 2020.
00:49:12Une analyse
00:49:13très rigoureuse
00:49:14qui synthétise
00:49:1427 recherches
00:49:15internationales
00:49:16sur le traitement
00:49:17du professeur
00:49:18Marseillais
00:49:18est publiée.
00:49:21C'est ce que l'on appelle
00:49:22une méta-analyse.
00:49:24C'est le plus haut
00:49:24degré
00:49:25de preuves scientifiques.
00:49:27Nathan Péffers-Majah,
00:49:29infectiologue
00:49:29à l'hôpital Bichat
00:49:30à Paris,
00:49:31est l'un des auteurs
00:49:32de cette étude.
00:49:33Le résultat
00:49:34un peu inattendu,
00:49:35c'est que
00:49:36hydroxychloroquine
00:49:37et azithromycine,
00:49:38le fameux protocole
00:49:39recommandé
00:49:39par l'IHU de Marseille,
00:49:41augmentaient
00:49:42significativement
00:49:42la mortalité
00:49:43des patients.
00:49:45En plus d'être publié
00:49:46dans une revue
00:49:47de référence,
00:49:48le Clinical Microb
00:49:49Biology and Infection,
00:49:51cette analyse scientifique
00:49:52est citée
00:49:53par la Haute Autorité
00:49:54de Santé,
00:49:55puis reprise
00:49:56par le département
00:49:57de la Sécurité Intérieure
00:49:58des Etats-Unis.
00:50:01Si ça à droite
00:50:01du trait,
00:50:03ça veut dire
00:50:03que ça augmente
00:50:03la mortalité,
00:50:04c'est à gauche
00:50:05que ça diminue
00:50:05la mortalité.
00:50:06Vous voyez que
00:50:07la majorité des études
00:50:08sont à droite du trait
00:50:09et donc elles montrent
00:50:10une augmentation
00:50:11de la mortalité.
00:50:12Et donc,
00:50:13quand on met ensemble
00:50:13toutes ces études,
00:50:14quand on les analyse
00:50:15de façon commune,
00:50:16toutes leurs données,
00:50:17on a ce losange,
00:50:19ce losange,
00:50:20il est significativement
00:50:21à droite du trait.
00:50:22D'accord ?
00:50:23Donc ça veut dire
00:50:23que l'association
00:50:24hydroxychloroquine
00:50:25azithromycine
00:50:25augmente la mortalité.
00:50:28Selon cette étude,
00:50:29le traitement de l'IHU
00:50:31augmenterait le risque
00:50:32de mourir
00:50:33de 27%.
00:50:34A Marseille,
00:50:38le professeur Raoult
00:50:39ne veut rien entendre.
00:50:41Il se moque même
00:50:42du jeune chercheur.
00:50:44Ces données-là,
00:50:44vous avez cette étude récente
00:50:46qui a été faite
00:50:46par des jeunes
00:50:47qui sont pleins de jus,
00:50:49c'est intéressant à voir,
00:50:50donc ils veulent toujours
00:50:50démontrer,
00:50:51c'est les jeunes,
00:50:51ils veulent démontrer
00:50:52le contraire,
00:50:53rejeter comme ça,
00:50:53c'est possible.
00:50:54Selon lui,
00:50:55il aurait manipulé
00:50:56les données.
00:50:58Je vais faire
00:50:59une expérience
00:51:00avec vous,
00:51:00avec Céline,
00:51:01si Céline,
00:51:03tu es...
00:51:03Pour le discréditer,
00:51:06il lui répond
00:51:07par un tour de carte.
00:51:09Est-ce que tu préfères
00:51:10les rouges
00:51:10ou les noirs ?
00:51:12Les rouges.
00:51:13Il nous reste les noirs.
00:51:14Dans les noirs,
00:51:14tu préfères les trèfles
00:51:15ou les piques ?
00:51:16Les piques.
00:51:17Il y aura ces trèfles.
00:51:19Dans As-Roi-Dame,
00:51:20tu préfères
00:51:21le roi ou la dame ?
00:51:23La dame.
00:51:24Donc il nous reste...
00:51:26Le roi.
00:51:27Deux.
00:51:28Et vous.
00:51:29Trèfle.
00:51:30La plupart des gens
00:51:31ne sont pas lucides
00:51:31sur le fait que
00:51:32je choisis toujours
00:51:34ce que je veux.
00:51:34Donc je peux manipuler
00:51:35les données.
00:51:38Il accuse l'infectiologue
00:51:39d'avoir sélectionné
00:51:41seulement les études
00:51:41qui desservent son traitement.
00:51:44Donc voilà,
00:51:45si c'est ça le reproche
00:51:46qu'il a à nous adresser
00:51:47et de nous montrer
00:51:48un tour de carte,
00:51:49je pense que ça montre bien
00:51:49la vacuité
00:51:50de son argumentaire
00:51:51et je dirais presque
00:51:53la nullité
00:51:53de son argumentaire
00:51:54face à notre méta-analyse.
00:51:56En attendant,
00:51:57la communauté pro-Rout
00:51:58se déchaîne
00:51:59contre le jeune chercheur.
00:52:01Moi, j'ai eu des menaces
00:52:03disant qu'on allait
00:52:03me casser les dents,
00:52:04disant que de venir
00:52:05dans le sud,
00:52:06que j'allais voir
00:52:06ce que c'était
00:52:07une brûlure au sixième degré,
00:52:08c'est-à-dire
00:52:08une carbonisation intégrale.
00:52:10On a partagé
00:52:12mon adresse postale,
00:52:13mon adresse mail,
00:52:13mon numéro de téléphone
00:52:14en disant
00:52:15venez le remercier,
00:52:17fais attention,
00:52:18on saura où te trouver.
00:52:20Nathan Péfers-Majah
00:52:21a déposé plainte
00:52:23et son dossier est fourni.
00:52:26Il comprend en effet
00:52:26des centaines
00:52:27de messages menaçants.
00:52:28C'est une vraie merde
00:52:30ce mec,
00:52:31ça donne envie
00:52:31de lui péter
00:52:31ses fausses dents.
00:52:32Ta gueule,
00:52:33Smajah,
00:52:34t'es qu'un guignol
00:52:34et tout le monde
00:52:35l'a compris.
00:52:36Sale toubib
00:52:36corrompu par les labos,
00:52:38t'es pas un toubib,
00:52:39un toubib sauve des vies,
00:52:41va crever en enfer.
00:52:42Octobre 2020,
00:52:52alors que le nombre de morts
00:52:53repart fortement
00:52:54à la hausse,
00:52:57exaspérés par l'entêtement
00:52:58du professeur Raoult,
00:53:00les autorités françaises
00:53:01et la communauté scientifique
00:53:03contre-attaquent.
00:53:05Le 21 octobre,
00:53:07l'Agence nationale
00:53:08de sécurité du médicament,
00:53:10la NSM,
00:53:10refuse la demande
00:53:12de Didier Raoult
00:53:13d'utiliser l'hydroxychloroquine
00:53:15contre la Covid-19
00:53:16qu'elle juge inefficace.
00:53:25À l'IHU de Marseille,
00:53:27Didier Raoult
00:53:28n'en tient pas compte.
00:53:29Ses équipes continuent
00:53:30de prescrire la molécule.
00:53:33J'estime que c'est des médecins.
00:53:35Ils savent ce qu'ils font quand même.
00:53:37Je reste à faire confiance.
00:53:40En novembre dernier,
00:53:42c'est le Conseil départemental
00:53:43de l'Ordre des médecins
00:53:44des Bouches-du-Rhône
00:53:45qui décide de poursuivre
00:53:46le professeur Marseillais
00:53:47suite notamment
00:53:49à une plainte déposée
00:53:50par la SPILF,
00:53:51la Société Savante
00:53:52des Infectiologues.
00:53:55Il est reproché
00:53:56au professeur Marseillais
00:53:57de ne pas avoir
00:53:59été assez prudent,
00:54:01de mépriser l'intérêt général
00:54:03et enfin d'avoir une attitude
00:54:06qui pourrait relever
00:54:07du charlatanisme.
00:54:13On a détecté
00:54:14des graves manquements
00:54:15à la déontologie médicale.
00:54:17On les signale
00:54:17et je ne pense pas
00:54:18que l'Ordre des médecins
00:54:19puisse dire
00:54:19que non,
00:54:19on circulait,
00:54:20il n'y a rien à voir.
00:54:21Ce sont des vrais manquements
00:54:22à la déontologie
00:54:23donc il va falloir
00:54:24qu'ils se statuent.
00:54:25Ce qui nous a motivés,
00:54:26c'est d'essayer
00:54:27d'arrêter cette communication
00:54:28pour que les patients
00:54:30arrêtent de recevoir
00:54:31ce traitement inutile
00:54:32est potentiellement délétère.
00:54:35Depuis cette interview,
00:54:37le Conseil national
00:54:38de l'Ordre des médecins
00:54:39a décidé de poursuivre
00:54:40le professeur Marseillais.
00:54:46Didier Raoult
00:54:46a immédiatement répliqué
00:54:48en attaquant son président
00:54:50pour harcèlement.
00:54:55Autre coup dur
00:54:56pour Didier Raoult.
00:54:58Sanofi,
00:54:59le fabricant
00:54:59de l'hydroxychloroquine,
00:55:01prend ses distances
00:55:02avec l'IHU de Marseille.
00:55:05Par précaution,
00:55:06la firme pharmaceutique
00:55:07refuse de lui livrer
00:55:08le médicament
00:55:09en grande quantité.
00:55:14Pour la communauté scientifique,
00:55:16Didier Raoult
00:55:17est pris
00:55:18à son propre piège.
00:55:20Je ne sais pas
00:55:21ce qu'il croit
00:55:21au fond de lui.
00:55:22Ce que je peux dire,
00:55:22c'est que je pense
00:55:23qu'il n'a pas tellement
00:55:23le choix de s'entêter.
00:55:25Il était beaucoup trop loin.
00:55:26Ce qui lui est reproché
00:55:26est beaucoup trop grave.
00:55:28Si maintenant,
00:55:28il dit finalement
00:55:29que ça ne marchait pas,
00:55:30le château s'effondre.
00:55:35Je ne sais pas
00:55:36quelle est la part
00:55:36d'auto-persuasion
00:55:38ou la part de
00:55:40je sais que je me suis trompé,
00:55:43mais je vais faire
00:55:43comme si c'était vrai.
00:55:47Il y a décrédibilisé
00:55:48la recherche.
00:55:49C'est vrai qu'au niveau
00:55:50international,
00:55:51quand on croise
00:55:51des collègues,
00:55:52cette histoire-là
00:55:53va rester une tâche.
00:55:54Pendant les quatre mois
00:55:57qu'a duré cette enquête,
00:55:58nous avons tenté
00:55:59à plusieurs reprises
00:55:59de rencontrer
00:56:00le professeur Raoult.
00:56:02Nous n'avons jamais
00:56:03eu de réponse
00:56:04à nos demandes
00:56:05d'interview.
00:56:10Alors que l'épidémie
00:56:11reprend de plus belle,
00:56:12nous avons voulu
00:56:13comprendre pourquoi
00:56:14le professeur Raoult
00:56:15avait été considéré
00:56:16par beaucoup
00:56:16comme l'homme providentiel,
00:56:19avec si peu de contradicteurs
00:56:21en face de lui.
00:56:21L'urgence, l'époque,
00:56:24le docteur Bergman
00:56:25donne une première analyse.
00:56:28Jean-François Bergman,
00:56:29merci d'avoir répondu
00:56:30à notre invitation.
00:56:32Alors vous avez regardé
00:56:32ce film,
00:56:33quelle est votre réaction ?
00:56:35Je suis content.
00:56:36La chronologie,
00:56:37la succession
00:56:37des événements
00:56:38est utile.
00:56:39Enfin,
00:56:40on a des éléments
00:56:41solides,
00:56:42des preuves
00:56:43qui prouvent
00:56:43que cette aventure
00:56:45chloroquine
00:56:46n'était que du vent
00:56:47et on peut vraiment
00:56:48analyser les choses
00:56:50et c'est dommage
00:56:51que ce soit si tard
00:56:52mais c'est bien
00:56:53qu'on puisse
00:56:54rétablir la vérité.
00:56:56Évidemment,
00:56:56c'est le rôle du journaliste
00:56:57de rétablir la vérité
00:56:58mais ça devrait être aussi
00:56:59celui de la communauté scientifique
00:57:01en supposant
00:57:02qu'il y a une véritable
00:57:02communauté scientifique
00:57:03parce qu'on s'aperçoit
00:57:04que c'est aussi
00:57:05un monde assez divisé.
00:57:06Il y a eu des partisans
00:57:07quand même
00:57:08de la réaction.
00:57:09C'est vrai que communauté
00:57:11c'est un peu idéal
00:57:13mais c'est vrai aussi
00:57:15qu'au début
00:57:15dans l'espèce
00:57:17d'angoisse légitime
00:57:20de l'arrivée
00:57:21de cette maladie,
00:57:22celui qui véhicule
00:57:24un immense message
00:57:25d'espoir
00:57:26même si ce message
00:57:27est totalement tordu
00:57:29est celui
00:57:30qu'on attend.
00:57:31Et ceux qui disaient
00:57:32oh là là,
00:57:33soyons prudents,
00:57:34vérifions,
00:57:35faisons des études,
00:57:36des essais contrôlés
00:57:37dont on parle dans le film
00:57:38passaient comme
00:57:40pour des rabats-joies,
00:57:42pour des pessimistes
00:57:43et donc celui
00:57:45qu'on en écoutait
00:57:46c'était celui
00:57:47qui, le Messie
00:57:48qui nous apportait
00:57:49la guérison
00:57:50et toutes les tentatives
00:57:52et il y en a eu
00:57:53dès le début
00:57:53d'explications
00:57:55de prudence
00:57:57n'étaient pas audibles.
00:57:59Vous avez exercé
00:57:59pendant plus de 30 ans
00:58:00dans un hôpital parisien
00:58:02à la Réboisière,
00:58:03vous avez été
00:58:03chef de service
00:58:04de médecine interne,
00:58:05vous avez été professeur
00:58:06de médecine thérapeutique.
00:58:07Comment vous avez vécu
00:58:08ces derniers mois
00:58:09et cette histoire,
00:58:10cette affaire Raoult ?
00:58:12Avec tristesse j'imagine
00:58:13quand même malgré tout.
00:58:14Au début c'était même
00:58:15de la rage,
00:58:16on disait
00:58:16mais c'est scandaleux
00:58:17qu'on puisse dire
00:58:18autant d'âneries
00:58:19si fort
00:58:21et que
00:58:21ceux qui disent
00:58:22attention,
00:58:23soyons plus raisonnables,
00:58:24ne soient pas du tout
00:58:25écoutés.
00:58:27Tristesse aussi
00:58:27parce que finalement
00:58:29pour quelqu'un
00:58:29qui a passé sa vie
00:58:30à enseigner la thérapeutique,
00:58:32l'évaluation,
00:58:33le bon usage
00:58:34du médicament,
00:58:36ça fait de la tristesse,
00:58:37ça fait de dire
00:58:38est-ce que j'ai pas raté
00:58:39mes capacités d'enseigner
00:58:41pour que les gens
00:58:42soient raisonnables,
00:58:43qu'on soit critique,
00:58:45qu'on réfléchisse,
00:58:47qu'on se pose,
00:58:47qu'on n'arrive pas trop vite,
00:58:48qu'on compare les données,
00:58:50qu'on vérifie nos sources
00:58:51comme un journaliste,
00:58:52comme un journaliste.
00:58:53Mais c'est vrai que
00:58:54quand on revient
00:58:56quelques mois en arrière,
00:58:57il y a une espèce de folie,
00:58:59il y a cette pandémie
00:59:00qui fait des dizaines
00:59:01des milliers de morts,
00:59:02c'est la dictature de l'urgence.
00:59:04Et d'ailleurs,
00:59:04c'est là-dessus
00:59:04que se base Didier Root,
00:59:06il dit
00:59:07non, non,
00:59:07mais on ne peut pas
00:59:08faire d'études randomisées,
00:59:09on ne peut pas faire
00:59:09deux catégories
00:59:10avec le placebo
00:59:12et avec le traitement,
00:59:13on n'a pas le temps,
00:59:14l'hydroxychloroquine,
00:59:15ça marche.
00:59:16Mais ça,
00:59:16c'est la négation
00:59:17de la recherche clinique.
00:59:19On peut très bien
00:59:20faire des essais randomisés
00:59:21en urgence.
00:59:22Alors, oui,
00:59:22rappelons donc
00:59:23essais randomisés,
00:59:24pourquoi c'est extrêmement nécessaire ?
00:59:27Alors,
00:59:27quand on a une hypothèse,
00:59:28et le principe de la médecine,
00:59:31il doit confirmer l'hypothèse
00:59:33que l'hydroxychloroquine marche.
00:59:35Si on donne l'hydroxychloroquine
00:59:36à des malades
00:59:37et qu'ils vont mieux,
00:59:39comme on n'a pas de moyens
00:59:40de savoir
00:59:41s'ils ne seraient pas allés mieux
00:59:43sans l'hydroxychloroquine,
00:59:44il faut créer un groupe contrôle.
00:59:46Ça,
00:59:46c'est vraiment la règle absolue.
00:59:48C'est aussi important
00:59:49qu'un match de foot
00:59:52où il faut que les deux équipes
00:59:53aient le même nombre de joueurs,
00:59:54aient la même taille de terrain
00:59:55et la même taille des buts.
00:59:57Sinon,
00:59:57ce n'est pas égalitaire.
00:59:58Donc,
00:59:58on fait des essais randomisés
01:00:00et on compare.
01:00:02Et de dire,
01:00:03je n'ai pas besoin
01:00:03d'essais randomisé,
01:00:05c'est un crime.
01:00:06Comment se fait-il
01:00:07qu'il n'ait pas été arrêté ?
01:00:08Et de sa part,
01:00:09est-ce que c'est une question d'orgueil,
01:00:10c'est une question d'argent,
01:00:12c'est une question de pouvoir ?
01:00:15Dans un monde scientifique
01:00:16où il est habituel
01:00:18que les chercheurs
01:00:19gardent leur autonomie,
01:00:20c'est difficile.
01:00:20On n'a pas le droit.
01:00:21Moi,
01:00:21je n'aimerais pas
01:00:22que quelqu'un vienne me dire
01:00:24ta recherche,
01:00:25elle ne me plaît pas
01:00:26ou elle n'est pas
01:00:27dans la bonne direction.
01:00:28Arrête.
01:00:29Ce n'est pas la recherche
01:00:30de l'IHU
01:00:31qu'il faut combattre.
01:00:32C'est des objectifs
01:00:33qui étaient vains.
01:00:35L'IHU
01:00:36est un centre d'excellence
01:00:39en microbiologie,
01:00:41dans l'étude des virus.
01:00:43Et donc,
01:00:43ce qu'ils faisaient,
01:00:45ce qu'ils font,
01:00:46ce qu'ils devraient faire
01:00:47aujourd'hui,
01:00:48est utile.
01:00:48Aujourd'hui,
01:00:49quel est notre problème ?
01:00:50C'est l'apparition
01:00:51de mutants
01:00:52et la question
01:00:53qu'on se pose
01:00:54de l'efficacité
01:00:55des nouveaux vaccins
01:00:55sur ces mutants.
01:00:56L'homme des mutations
01:00:58virales,
01:00:59c'est Didier Hould.
01:01:01Donc,
01:01:01il aurait mieux fait
01:01:02de rester dans son laboratoire
01:01:04sur ses paillasses
01:01:05et continuer de chercher
01:01:07plutôt que de faire croire
01:01:08qu'il avait trouvé
01:01:09le médicament miracle.
01:01:10Exactement.
01:01:11N'oublions pas
01:01:11que c'est un microbiologiste
01:01:13et donc un chercheur,
01:01:14un homme de paillasses.
01:01:15Ce n'est pas un clinicien
01:01:16qui soigne les malades
01:01:17quoi qu'ils disent.
01:01:18D'être sûr que Didier Hould
01:01:18devrait de nouveau
01:01:19se concentrer
01:01:20parce qu'il y a eu l'urgence.
01:01:20Je pense qu'il a
01:01:21des zones d'excellence
01:01:23et il aurait mieux fait
01:01:24d'y rester.
01:01:26Merci beaucoup
01:01:26d'avoir accepté
01:01:27cet entretien.
01:01:28Merci à vous.
01:01:29Après le médecin,
01:01:31c'est au tour du sociologue
01:01:32de donner son point de vue.
01:01:34Brice Laurent a 39 ans.
01:01:35Il est chercheur
01:01:36au centre de sociologie
01:01:37de l'innovation
01:01:38et professeur
01:01:39à Sciences Po.
01:01:40En quoi cette affaire
01:01:42Raoult est représentative
01:01:44de l'époque
01:01:45et des travers de l'époque ?
01:01:47Qu'est-ce qui s'est passé
01:01:48pendant la crise sanitaire ?
01:01:49Toutes les institutions
01:01:50de ce qu'on appelle en France
01:01:51la démocratie sanitaire
01:01:52ont été mises de côté.
01:01:54Pour plein de raisons.
01:01:55Parce qu'il y avait de l'urgence,
01:01:56on ne savait pas quoi faire,
01:01:57il fallait réagir très vite.
01:01:58On a créé un conseil scientifique
01:02:00et on ne s'est pas du tout demandé
01:02:01quelle est la nature démocratique
01:02:03de ce conseil scientifique.
01:02:06Alors, résultat,
01:02:07quelqu'un comme le professeur Raoult
01:02:08peut, si vous voulez,
01:02:09un peu s'engouffrer dans la brèche
01:02:10et créer un débat
01:02:12sur l'expertise
01:02:13de façon complètement
01:02:14non contrôlée,
01:02:16de façon assez désagréable
01:02:17pour les gens
01:02:18qui nous gouvernent.
01:02:19Tout ça parce qu'on n'a pas vraiment
01:02:21traité cette question démocratique
01:02:23de l'expertise, je pense.
01:02:24Mais si on installe le débat,
01:02:27c'est le temps long aussi.
01:02:29Et on est dans l'urgence
01:02:30d'une épidémie qui se développe.
01:02:31C'est vrai,
01:02:32mais il y a toujours un danger
01:02:33à mettre la démocratie de côté
01:02:34puisque, précisément,
01:02:35ça peut donner lieu
01:02:36à toutes sortes de réactions
01:02:38qui sont après plus contrôlables.
01:02:40Oui, sauf que dans ce conseil scientifique,
01:02:41il y avait un certain pluralisme quand même.
01:02:44C'est sûr qu'il y avait un effort
01:02:45de pluralisme dans le conseil scientifique.
01:02:47Néanmoins, ce qu'on constate quand même,
01:02:49c'est que les organisations
01:02:52de la démocratie sanitaire
01:02:53ont été mises de côté.
01:02:54Par exemple ?
01:02:55Les associations de patients,
01:02:56avec les acteurs, en fait,
01:02:58qui ont des choses à dire
01:02:59sur la façon de gérer
01:03:01précisément les crises sanitaires.
01:03:03Oui, il y a eu dans l'affaire Raoult
01:03:05un peu le syndrome du village gaulois
01:03:06qui a raison contre tout le monde.
01:03:07Oui, c'est possible.
01:03:09Alors après, on peut expliquer ça
01:03:09par toutes sortes de choses.
01:03:11La personnalité de Didier Raoult,
01:03:12vraiment le bon client médiatique
01:03:14qui parle très très bien.
01:03:15Oui, enfin en même temps,
01:03:16très condescendant
01:03:17à l'égard des journalistes.
01:03:18Ah, c'est sûr, c'est sûr.
01:03:19Et d'ailleurs, c'est un des...
01:03:20Mais il faisait de l'audience,
01:03:21donc on a été très contents
01:03:22de le recevoir,
01:03:23notamment dans les chaînes d'info.
01:03:24Un point aussi, je pense,
01:03:25c'est que Didier Raoult,
01:03:26ce n'est pas la bonne personne
01:03:27pour se poser cette question
01:03:27politique de l'expertise
01:03:29parce que lui aussi,
01:03:30il va déjà tout ramener à lui
01:03:31et puis il va affirmer la science
01:03:33face à science à lui, en gros.
01:03:35Comment on peut démocratiser la science
01:03:37et faire en sorte de mettre à bas
01:03:39cette espèce de monarchie scientifique
01:03:41que vous dénoncez ?
01:03:42Oui, alors ça, c'est...
01:03:43Je n'ai pas la réponse.
01:03:44Je le dis tout de suite.
01:03:45Je n'ai pas la solution clé en un miracle.
01:03:48Ce qui est sûr,
01:03:49c'est que comme on est dans une situation
01:03:50où il y a énormément de débats
01:03:51sur les réseaux sociaux,
01:03:52la réaction un peu naturelle,
01:03:54c'est de se dire
01:03:54« Tout ça, c'est de l'irrationnel.
01:03:56Il faut que la science tranche
01:03:58et puis ça va bien.
01:03:59Il faut arrêter avec ces discussions. »
01:04:02Je pense qu'il y a un risque
01:04:02à avoir cette réponse-là.
01:04:04C'est le risque d'oublier la démocratie,
01:04:06justement.
01:04:06Ça ne veut pas dire
01:04:07« N'importe qui peut dire n'importe quoi
01:04:08et toutes les opinions se valent. »
01:04:10Ça veut dire réfléchir sérieusement
01:04:13à comment fonctionnent nos institutions.
01:04:16Très bien.
01:04:17Merci beaucoup, en tout cas.
01:04:18Je vous en prie.
01:04:18Merci d'avoir répondu à nos questions.
01:04:20C'est la fin de cette émission.
01:04:21Rendez-vous la semaine prochaine
01:04:22pour un nouveau document
01:04:23d'enquête exclusive.
01:04:24La semaine prochaine,
01:04:28enquête exclusive vous emmène
01:04:29dans le pays le plus écolo du monde,
01:04:31le Costa Rica.
01:04:32Au bord de l'océan Pacifique,
01:04:34un paradis de cascades naturelles,
01:04:36de paysages verdoyants
01:04:37et de plages idylliques
01:04:38totalement préservées.
01:04:39C'est trop beau.
01:04:41Il faut me réveiller comme ça
01:04:42tous les matins.
01:04:43Ce jardin d'Éden
01:04:44attire 3 millions de touristes
01:04:46chaque année.
01:04:47Certains viennent s'y marier
01:04:48les pieds dans l'eau.
01:04:49D'autres y vivrent
01:04:53des expériences hippie
01:04:54originales.
01:04:56Cette plante médicinale
01:04:57est la plus puissante au monde.
01:04:59Quand on l'absorbe,
01:05:00c'est comme si on faisait
01:05:015 ans de psychanalyse
01:05:03en une soirée.
01:05:05J'ai surfé sur la voie lactée.
01:05:07Cet Eldorado
01:05:08abrite 7%
01:05:09de la faune mondiale.
01:05:11Sa nature luxuriante
01:05:12est sa plus belle richesse.
01:05:13Alors pour la protéger,
01:05:15l'État ne lésine pas
01:05:16sur les moyens.
01:05:18C'est un pistolet
01:05:18semi-automatique.
01:05:20Il tire 600 coups par minute.
01:05:22Une police de l'environnement
01:05:24armée jusqu'aux dents
01:05:25pour protéger leurs tortues
01:05:27aux oeufs d'or
01:05:27contre les braconniers.
01:05:29Vous devez sortir de la plage.
01:05:32Je ne veux pas vous voir ici.
01:05:34Médaille d'or de l'écologie,
01:05:36le Costa Rica est aussi
01:05:37le premier producteur mondial
01:05:38d'ananas
01:05:39et bizarrement
01:05:40l'un des plus gros
01:05:41consommateurs de pesticides.
01:05:43de l'Inde
01:05:44à une grande échelle.
01:05:45Sans produits chimiques,
01:05:46moi c'est impossible.
01:05:47Costa Rica,
01:05:48enquête sur un paradis écolo.
01:05:51C'est dimanche prochain
01:05:51à 23h
01:05:52dans Enquête Exclusive.
01:05:55Cette émission a été préparée
01:05:57avec Thomas Omaro.
01:05:59Réalisation plateau,
01:06:01Christophe Riol.
01:06:02Rédaction chef d'Enquête Exclusive
01:06:03Bertrand Debout
01:06:04et Jean-Marie Trigot.
01:06:06Production Anne Conezil.
01:06:08Bonne soirée sur M6.