Dans son édito du 25/04/2025, Thomas Bonnet revient sur l'attaque au couteau à Nantes ce jeudi 24 avril.
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00:00Après ce qui s'est passé à Nantes, le gouvernement s'est mobilisé.
00:03Bruno Retailleau et Elisabeth Borne, intérieur et éducation, se sont rendus sur place.
00:08François Bayrou promet d'agir contre une explosion de la violence.
00:12Qu'est-ce qu'on peut dire déjà, Thomas Bonnet, sur la communication du gouvernement ?
00:16Alors on a vu très vite la lecture politique qui a été faite de l'événement.
00:19Bruno Retailleau a refusé de parler de faits divers, préfère parler de faits de société.
00:23Ensuite, il fait un constat implacable sur l'état d'ensauvagement de notre société
00:27qui selon lui a encouragé le laxisme, qui a voulu déconstruire les interdits, l'autorité, l'ordre, les hiérarchies
00:34et qui a accouché finalement de toute cette violence.
00:37Voilà ce que nous dit Bruno Retailleau.
00:38Elisabeth Borne a parlé quant à elle du rôle des écrans dans ce phénomène des violences.
00:42Et puis pour Johanna Roland, la maire socialiste de Nantes,
00:46elle a également pris la parole pour dénoncer ce qu'elle qualifie d'instrumentalisation
00:50avant de dire qu'elle refusait de faire la politique sur cette affaire.
00:53Elle a dû se sentir en fait visée par les propos de Bruno Retailleau.
00:56Enfin, François Bayrou promettait dans la soirée de mener une bataille sans relâche
01:00contre le port de Couteau, notamment chez les plus jeunes.
01:03Il a notamment annoncé le lancement d'une mission de quatre semaines
01:06pour tenter de trouver des réponses à ce fléau.
01:09Alors, ces différentes prises de parole illustrent les limites de la parole politique devant un tel drame.
01:16Oui, en fait, il y a tout dans ces quatre prises de parole.
01:18Le constat vertigineux d'une société devenue ultra violente,
01:21les divergences au sein du gouvernement sur les raisons qui ont mené à cela,
01:25l'aveuglement dogmatique d'une partie de la gauche
01:27et la lenteur procédurière d'un Premier ministre qui a l'air bien démuni.
01:31La vérité, c'est que la parole politique est parfois inaudible quand se produit un drame pareil.
01:36Les Français ont le sentiment de vivre encore et toujours la même rengaine,
01:39cette chorégraphie parfaitement orchestrée de la mise en scène de la parole publique
01:42lorsque l'effroyable surgit dans l'actualité,
01:45une mise en scène qui ne saurait dissimuler l'impuissance politique.
01:48Le gouvernement ne peut rien faire contre cette hyper violente sur les jeunes ?
01:52On l'a dit avec Ramzi Malouki, on peut installer tous les portiques du monde,
01:56mettre des caméras à reconnaissance faciale à l'entrée des lycées,
01:58on peut aussi mettre des effectifs de police devant chaque établissement scolaire,
02:01comme pour les prisons.
02:03Pourquoi pas fouiller les sacs de tous les élèves ou mener des contrôles inopinés ?
02:07Et puis ça ne marche pas, on pourrait même imaginer armer les profs.
02:10En fait, la réalité, c'est qu'aucune surenchère sécuritaire n'empêchera un ado
02:14de vouloir en tuer un autre pour des raisons différentes, des contextes différents.
02:18Une partie de la jeunesse a désormais la mort au bout de sa lame.
02:21Les différences du quotidien se règlent au couteau
02:23et c'est le résultat d'un changement de société.
02:25Les raisons sont nombreuses.
02:27La remise en cause de l'autorité, le rapport au réel, la notion de la vie et de la mort.
02:31Alors pour une société apaisée, pour la rétablir, cette société apaisée,
02:34si tant est que ce soit encore possible,
02:36il faudra évidemment bien plus que les paroles des ministres.