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François Ruffin, député "Picardie Debout" de la Somme, était l'invité de BFMTV-RMC ce mardi.

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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour François Ruffin.
00:04Bonjour.
00:04Merci d'être dans ce studio ce matin. Vous êtes député de la Somme, député Picardie Debout désormais
00:10puisque vous avez quitté la France Insoumise au moment des élections législatives de 2024.
00:14Vous siégez d'ailleurs désormais avec le groupe écologiste à l'Assemblée.
00:18Vous battez la campagne littéralement et notamment sur les questions d'industrie.
00:22On va revenir dans un instant sur ces postes qui risquent d'être supprimés chez ArcelorMittal.
00:28Mais je ne sais pas si vous avez vu, Cyril Hanouna, s'il était candidat,
00:32est crédité par Jérôme Fourquet et l'IFOP de 10% d'intention de vote.
00:36Vous pensez que vous feriez autant ?
00:38Écoutez, là il n'y a pas de sujet. En tout cas, je suis heureux que Cyril Hanouna sorte du bois, vous savez.
00:42Il est toujours mieux qu'il y ait de la clarté qui soit portée.
00:45Ça fait maintenant des années qu'il propage une idéologie dans son émission comme animateur.
00:50Je préfère qu'il le fasse en assumant qu'il est un porteur, un émetteur politique.
00:57Pour vous, il fait déjà de la politique en fait ?
00:59Oui, il fait déjà de la politique. Il fait de la politique dans son émission tous les soirs.
01:03Et même à raison de plusieurs heures par jour.
01:06Et vous dites idéologie ? Ça veut dire quoi idéologie ?
01:09C'est-à-dire que manifestement, il a quand même une propension à inviter beaucoup plus l'extrême droite que la gauche
01:14et à avoir des relations de complicité avec les dirigeants de l'extrême droite française,
01:18avec les idéalistes de l'extrême droite française et avec un des médias d'extrême droite dans notre pays,
01:23plutôt que d'être un journaliste qui voudrait être en position d'objectivité, de neutralité ou simplement d'honnêteté.
01:30Vous aussi, vous êtes journaliste ?
01:31Oui, moi aussi, je suis journaliste.
01:32D'ailleurs, vous vous présentez comme un député journaliste.
01:35Je suis député reporter, je le fais régulièrement.
01:36Partout où je vais, j'ai mon cahier, j'ai mon stylo.
01:39Et vous estimez plus objectif ?
01:42Vous n'avez pas l'impression qu'il les écoute ?
01:43Enfin, lui, il dit les écouter.
01:44Vous savez, il y a une différence entre la presse écrite, qui est une tradition où il y a des médias qui sont des médias d'opinion,
01:51et un média télévisé qui, normalement, est supposé contenir toutes ses opinions et contenir le pluralisme à l'intérieur.
01:57Or, aujourd'hui, ce n'est pas le cas sur les médias du groupe Bolloré.
02:00Vous estimez donc, notamment, que la fermeture de C8 était une bonne chose ?
02:03En tout cas, ça a été un choix de l'ARCOM.
02:06Et au vu des multiples condamnations de Cyril Hanouna, en la matière, je veux dire que oui, ça me paraissait être une bonne nouvelle.
02:14François Ruffin, je le disais, vous, en tout cas, vous ne cachez pas non plus vos ambitions.
02:19Vous êtes, vous aussi, sorti du bois.
02:21Vous dites qu'il faut, alors, vous ne dites pas « je suis candidat pour 2027 »,
02:25mais vous dites qu'au fond, vous aimeriez être celui qui incarne toute la gauche, aujourd'hui.
02:29Non seulement toute la gauche, mais tout le pays.
02:31ne pas avoir une France à moitié, mais avoir une France en entier, une France rassemblée.
02:36Et à mon avis, sur deux mots d'ordre, un mot d'ordre qui est une France qui partage et une France qui protège.
02:42Une France qui partage parce qu'aujourd'hui, on a des grandes fortunes qui accaparent l'essentiel.
02:47Les 500 fortunes françaises du classement de challenge, je répète cette donnée,
02:50mais elles possédaient l'équivalent de 5% du PIB il y a 30 ans.
02:53À l'arrivée d'Emmanuel Macron, c'était 20%.
02:55Aujourd'hui, on a dépassé les 40%.
02:57Donc, il y a une concentration des richesses entre les mains de quelques-uns.
03:00Donc, il nous faut une France qui partage et il nous faut une France qui protège,
03:04qui protège les salariés, qui protège les Français, qui protège notre souveraineté,
03:09qui protège le vivant aussi.
03:11Et il y a un impératif de protection.
03:13Vous savez, il y a un choix qui a été fait par nos dirigeants économiques depuis 40 ans et politiques,
03:18qui est non pas de protéger, mais de laisser faire le marché, de laisser faire le libre-échange.
03:23Et, au fond, ça a produit un grand déménagement du monde et ça a produit pour les Français une grande instabilité.
03:28Mais vous ne dites pas tellement des choses différentes de Donald Trump ?
03:32Si, enfin...
03:33Enfin non, là-dessus, pas tellement.
03:34Non, non, Donald Trump n'a pas pour but de stabiliser le travail.
03:37Donald Trump...
03:38Vous avez bien vu que ces principales déclarations, elles étaient devant, notamment, des ouvriers,
03:45des ouvriers d'usines, notamment de l'industrie.
03:48Alors, on va aller sur...
03:48C'est à eux qu'ils s'adressent ?
03:49D'abord, Donald Trump, il produit des clivages à l'intérieur de la société américaine
03:54que je ne veux pas les voir se produire.
03:55Des clivages ratios, des clivages entre les hommes et les femmes.
03:58Et il cherche à faire opposer ces mondes-là.
04:01Or, aujourd'hui, dans notre pays, on doit avoir pour objectif de les rassembler
04:05et non pas de les faire se poser.
04:07Ensuite, sur la question du protectionnisme.
04:08Puisqu'en fait, si j'ai un point où on peut se dire, voilà, Ruffin raconte des choses
04:12qui ressemblent à Donald Trump, je n'aurais pas fait du tout les choses comme Donald Trump.
04:17Pourquoi Donald Trump décide de doubler les prix sur tous les produits venant de Chine ?
04:23C'est complètement aberrant.
04:25Ce qu'il faut faire, c'est identifier quels sont les 50, les 100 produits sur lesquels les États-Unis...
04:31Mais je m'en fiche, ce n'est pas mon problème.
04:32Mais en revanche, sur lesquels la France et l'Europe veulent retrouver leur souveraineté.
04:36Et puisque vous parlez à l'instant de cette question des colis qui viennent de Chine,
04:39vous le savez, dans une heure, il y a une poignée de ministres qui vont à Roissy
04:43pour aller voir l'afflux de ce qu'on appelle les petits colis qui viennent de Chine.
04:47C'est-à-dire les colis qui sont d'une valeur inférieure à 150 euros.
04:51Est-ce qu'il faut taxer ces colis ?
04:54Est-ce qu'il faut même être beaucoup plus dur avec tous ces colis
04:57qui viennent non seulement de Chine, le pays, mais de Chine ?
04:59Notamment pour les vêtements qui viennent de Temu.
05:02Est-ce qu'il faut désormais se protéger de ces colis chinois ?
05:06Il faut se protéger en général, aujourd'hui, de la Chine.
05:10Aujourd'hui, la Chine a des capacités de production en matière de chimie,
05:14en matière d'automobiles, en matière de sidérurgie,
05:17qui sont devenues absolument considérables.
05:19Et si on laisse faire les importations chinoises,
05:21c'est une dévastation de nos industries dans notre pays.
05:25Vous prenez même les panneaux photovoltaïques.
05:27On avait une industrie du panneau photovoltaïque.
05:29On a décidé d'ouvrir nos frontières.
05:31Les Chinois sont en surproduction de panneaux photovoltaïques.
05:34On a fait se fermer la dernière usine
05:36qui produisait des panneaux pour ce qui est une industrie d'avenir.
05:39Oui, mais quand on parle de ces colis,
05:41ce matin, j'avais une auditrice sur RMC qui m'appelait.
05:44Elle s'appelle Nathalie.
05:45Elle vit à Amiens, dans la Somme, pas loin de chez vous.
05:48Et elle disait, mais je trouve ça dégueulasse.
05:51C'était ses mots.
05:51Elle disait, je ne vois pas pourquoi ce serait à nouveau à moi de payer.
05:54Elle dit, moi, j'importe en effet,
05:57j'achète mes vêtements pour moi et pour mes deux enfants sur Chine.
05:59Et je ne vois pas pourquoi on me taxerait moi
06:02alors que je n'ai pas les moyens d'acheter des produits meilleurs en France.
06:05D'abord, il faut qu'elle ait les moyens d'acheter des produits meilleurs.
06:08Mais aujourd'hui, il n'y a pas d'industrie textile
06:10qui soit suffisante dans notre pays
06:11pour que les gens s'approvisionnent.
06:13ce qui peut être fait sur le textile, en l'occurrence.
06:16Rappelons que ça a une histoire, d'accord ?
06:18C'est la fin des quotas d'importation en 2005 avec la Chine,
06:22il y a 20 ans maintenant,
06:23qui fait qu'on a perdu entre 1 000 et 2 000 emplois par mois
06:26sur l'industrie textile.
06:28Et ensuite, on a perdu des emplois sur les commerces textiles.
06:31Donc, on a nous-mêmes créé les conditions de la mort de notre industrie ?
06:35Évidemment.
06:35C'était un choix de nos dirigeants politiques
06:37et de nos dirigeants économiques sur ce secteur-là
06:39comme sur plein d'autres.
06:40Est-ce qu'on va faire se recréer une grande industrie du textile en France ?
06:44Je suis très sceptique.
06:46En revanche, ce qu'on peut faire quand même,
06:47c'est dire que chaque nuit, il y a plus de 600 charters
06:50qui sont remplis de petits colis en provenance de Chine.
06:54Pour Chine, en l'occurrence, pour Temu,
06:57on est quand même dans une espèce de délire.
07:00On est passé de la mode, la fashion,
07:02à la fast fashion, à l'ustra fast fashion.
07:05Tout ça n'a pas de sens.
07:06C'est un monde qui est en burn-out,
07:08ça a des conséquences évidemment sociales.
07:09Mais vous lui dites à Nathalie que ça n'a pas de sens ?
07:11Nathalie qui a besoin d'acheter des vêtements pour elle et pour ses enfants,
07:14vous lui dites ça ?
07:15Je dis aux auditeurs que, évidemment,
07:18cette accélération du monde avec cette hyper-consommation,
07:21ça n'a pas de sens.
07:21Donc elle doit faire quoi, Nathalie ?
07:22Elle doit arrêter d'acheter des produits pas chers ?
07:24Ce que je proposerais, plutôt que de mettre des taxes,
07:27ce que je proposerais, c'est un contingentement.
07:29De contingenter.
07:30De dire, nous acceptons à la place de 600 charters,
07:35100 charters par nuit,
07:37et il y aura une diminution par 6,
07:38et ça sera ainsi contingenté.
07:41Et on ne sera plus dans...
07:43Mais là, vous me parlez des charters,
07:44moi je vous parle de Nathalie.
07:45Mais je vous dis...
07:46Qu'est-ce qu'elle peut faire, elle, au quotidien ?
07:48Elle pourra accéder à un certain nombre de...
07:51Mais pas en étant dans une...
07:52Il y a eu une multiplication de l'achat.
07:54C'est la question de la consommation pour vous ?
07:55Mais oui, il y a aujourd'hui...
07:57Est-ce que le politique ne doit intervenir
07:59que sur le secteur de la production
08:00ou est-ce qu'il doit intervenir aussi
08:02sur le secteur de la consommation ?
08:03Pour moi, il y a un sens aussi à intervenir
08:05sur le secteur de la consommation
08:07en se disant que, en effet,
08:09peut-être que d'acheter...
08:11Je ne dis pas que ce soit le cas de Nathalie,
08:12mais de renouveler sa garde-robe
08:14de manière très, très régulière,
08:15avec des tonnes et des tonnes d'habits
08:17qui sont jetés de manière constante chaque mois,
08:21ça n'a pas de sens.
08:22Mais est-ce qu'il faudrait carrément
08:23aller jusqu'à se dire
08:24qu'il y a un nombre de commandes
08:28faisables par Français, par mois ?
08:30Sur Chahine ou sur TEMU,
08:32je pense que ça pourrait être une hypothèse.
08:33C'est ce que j'appelle le contingentement.
08:35Il pourrait y avoir un contingentement.
08:35Le camp de l'achat, c'est pas seulement les avions,
08:37c'est aussi le nombre de consommation.
08:39Aujourd'hui, on est dans une accélération
08:41de la consommation.
08:42Il me semble que le politique
08:43a pour rôle aussi de réguler ça.
08:44Vous n'avez pas l'impression
08:45que ce serait totalitaire
08:46de dire aux Français
08:47que vous avez le droit d'acheter
08:48deux produits, trois produits.
08:50Et puis, on va vous dire
08:51la prochaine étape,
08:52c'est de leur dire ce qu'il faut acheter.
08:54Vous savez, est-ce que c'est totalitaire
08:56de dire on travaille sept heures par jour ?
08:58Est-ce que c'est totalitaire de dire
08:59un certain nombre de magasins
09:02sont fermés le dimanche ?
09:03On a des modes de régulation
09:04d'ores et déjà
09:05de la production et de la consommation.
09:07Par contre, ce qui serait totalitaire,
09:08c'est de le faire de manière non démocratique.
09:10C'est-à-dire de manière non discutée,
09:12éventuellement que ça passe
09:13par un référendum
09:14qui est une large discussion dans le pays.
09:16Et l'enjeu pour moi,
09:17aujourd'hui, c'est un enjeu central,
09:19c'est de remettre de la démocratie.
09:20De remettre de la démocratie,
09:22dans la société,
09:22que ça ne soit pas un homme...
09:23Vous n'allez pas faire des référendums
09:25sur ce genre de questions-là ?
09:26Je pense que...
09:26Pourquoi pas ?
09:27Je pense que c'est une question
09:29qui intéresse les Français
09:30et qui non seulement
09:31qui dit quelque chose
09:33d'un modèle de société.
09:34Est-ce qu'on doit être
09:35dans le renouvellement permanent
09:36de notre téléphone portable
09:37que vous avez posé à côté de vous ?
09:39Est-ce qu'on doit vouloir
09:41recréer une industrie du textile
09:43dans notre pays ?
09:44Je pense que ça ouvre
09:44un certain nombre de questions
09:46qui peuvent intéresser les Français.
09:47Mais puisque vous parlez du téléphone portable,
09:48est-ce que ça veut dire
09:48que vous vous dites,
09:49par exemple,
09:50qu'on pourrait se dire
09:52qu'un téléphone portable,
09:54on n'a pas le droit
09:54d'en acheter plus
09:55que tous les 2, 3 ans
09:56ou 5 ans ?
09:57On a déjà porté...
09:59Cette question a été posée,
10:00par exemple,
10:00sur le fait de remplir
10:01ou non une piscine.
10:02Est-ce que la limite
10:04dans la consommation,
10:06dans les denrées...
10:06Je le dis,
10:07la question est une question,
10:08pour moi,
10:08de démocratie.
10:09Est-ce qu'on décide ensemble
10:11de l'orientation
10:13de notre société,
10:14à la fois sur le terrain écologique,
10:15sur le terrain industriel
10:17et sur le terrain social ?
10:18Il faut en décider ensemble.
10:19Il y avait une convention citoyenne
10:21sur le climat
10:21qui posait un certain nombre
10:22de jalons,
10:23qui demandait que derrière,
10:24ça soit acté
10:26par l'Assemblée nationale.
10:27Je dis qu'il y a un outil
10:28qui est le référendum
10:29et moi,
10:29je suis favorable
10:30à l'instauration
10:31du référendum
10:32d'initiative citoyenne.
10:33Et vous y répondriez quoi,
10:34vous ?
10:35Sur quoi ?
10:36Si je vous demandais,
10:36par exemple,
10:37est-ce qu'il faut limiter
10:38le nombre de téléphones portables ?
10:39Je suis favorable
10:40à une régulation
10:41de la consommation.
10:42Oui,
10:42je suis favorable
10:43à une régulation
10:43de la consommation.
10:43Vous êtes favorable
10:44à une régulation
10:44de la consommation ?
10:45Oui,
10:45ça veut dire que chaque foyer
10:46aurait le droit à tant ?
10:48Ça veut dire
10:48qu'il ne doit pas y avoir,
10:50il doit y avoir le fait
10:52de ne pas renouveler
10:53son téléphone portable
10:54tous les six mois.
10:55Ça peut être inscrit.
10:56Le fait qu'il doit y avoir
10:57de la réparabilité
10:58des téléphones portables,
11:00normalement,
11:00c'est faire cette société-là.
11:02Mais ça veut dire que,
11:02par exemple,
11:03ça veut dire créer
11:04des nouveaux emplois
11:04et faire qu'il y a
11:05des ateliers de réparation,
11:07d'électronique,
11:08de mécanique,
11:09et ainsi de suite,
11:10qui soient posés
11:11par quartier
11:12ou par canton.
11:13Vous avez parlé à l'instant
11:14de la question du travail.
11:16Le 1er mai,
11:17les boulangeries
11:18et les fleuristes
11:20ne sont pas censés
11:21être ouverts,
11:21même si certains
11:22ouvrent habituellement.
11:24Est-ce qu'il faut ouvrir
11:25la possibilité
11:26de travailler le 1er mai
11:27en étant payé double,
11:29voire même en récupérant ?
11:30Écoutez, déjà,
11:31qu'est-ce qu'on nous a dit
11:32sur le travail du dimanche ?
11:33On nous a dit
11:34que ce sera sur la base
11:35du volontariat.
11:36C'est fini dans les grandes surfaces
11:37et ailleurs,
11:38c'est sur la base du ça-va-de-soi,
11:39c'est d'emblée
11:40dans les contrats.
11:41On nous a dit
11:42que ce sera payé double.
11:43Aujourd'hui,
11:43c'est loin d'être payé double.
11:45On est sur plus 20%,
11:46plus 10%
11:47ou plus rien du tout
11:48selon les secteurs
11:49ou selon les branches.
11:50Donc déjà,
11:51que les promesses
11:51soient tenues
11:52par les employeurs,
11:55en l'occurrence.
11:55Ça, c'est la première chose.
11:56La deuxième chose,
11:58c'est de se dire
11:58que ma conviction,
11:59c'est qu'il faut
12:00qu'il y ait des rites
12:01et qu'il y ait des rites
12:02dans notre société.
12:03Je l'ai dit
12:04sur le travail du dimanche,
12:05mais on casse
12:06les rites et les rythmes.
12:07On casse les moments
12:08qui peuvent être
12:08des moments collectifs.
12:10On casse les moments
12:10qui sont des moments
12:11de respiration
12:12et de repos de la société
12:13avec les moments
12:14qui sont des moments
12:15de production.
12:16Et on a eu
12:17la tradition
12:19d'un 1er mai.
12:20Est-ce que le 1er mai,
12:21pour vous,
12:21fait partie de ces rites ?
12:22Le 1er mai fait évidemment
12:24partie de ces rites
12:24qui étaient une conquête
12:26du mouvement ouvrier.
12:27Il faut se souvenir
12:27puisque ça part
12:28notamment des boulangers.
12:29D'abord,
12:30si on veut rendre service
12:30aux artisans,
12:31si on veut rendre service
12:32aux boulangers,
12:33la première chose à faire,
12:34c'est de réguler
12:35le prix de l'énergie,
12:35de contenir à maintenir
12:37une arène
12:37qui permet un tarif
12:39de l'électricité.
12:39Ça a été un problème,
12:41ça l'est un peu moins aujourd'hui.
12:42Qui dit que le marché,
12:43puisqu'on a continué
12:44à allier le prix
12:45de l'électricité
12:45au marché européen,
12:47que le marché européen
12:48ne va pas subir
12:48de nouvelles fluctuations.
12:50J'étais dans l'industrie
12:51à Dunkerque,
12:52Aluminium France
12:53qui est juste à côté
12:55d'ArcelorMittal
12:56qui est à 10 km
12:57de la centrale de Graveline
12:58voit son prix fluctuer.
13:00On lui dit
13:01l'arène c'est fini
13:02et il faut vous inscrire
13:03sur le marché spot européen.
13:04Donc si on veut rendre service
13:06à ArcelorMittal,
13:09parce qu'ArcelorMittal
13:09si on veut décarboner,
13:10ça veut dire être lié
13:11au tarif de l'électricité.
13:12Si on veut rendre service
13:13de l'artisan
13:14jusqu'à l'industriel
13:15à la place de faire
13:16des gadgets,
13:17ce que doit faire le gouvernement,
13:18c'est réguler
13:19le tarif de l'électricité.
13:19Vous ne m'avez pas dit
13:20s'il pouvait bosser
13:21ou pas le 1er mai.
13:21Si, j'ai dit que
13:22je n'y étais pas favorable.
13:22Vous n'y êtes pas favorable.
13:23Je n'y suis pas favorable.
13:24François Ruffin,
13:25la suppression de postes
13:26chez ArcelorMittal,
13:27plus de 600 emplois
13:29qui sont menacés,
13:30notamment deux usines
13:31dans le nord.
13:32Vous le disiez,
13:33vous étiez à Dunkerque,
13:33vous étiez l'un des premiers
13:34à avoir anticipé
13:35d'ailleurs ces suppressions
13:37de postes
13:38qu'ArcelorMittal
13:38à l'époque cachait
13:40ou n'assumait pas.
13:42Est-ce qu'il est encore
13:43possible d'y échapper ?
13:45La question n'est pas seulement
13:47celle des 634 emplois
13:50aujourd'hui.
13:51Elle n'est même pas celle
13:52des 15 000 emplois
13:54en France
13:55chez ArcelorMittal.
13:57Elle est celle
13:58de toute la sidérurgie
14:01française et européenne
14:02et même derrière,
14:04pour moi,
14:04c'est la question
14:05de l'industrie
14:06sur notre continent
14:07qui est posée.
14:08Je le disais déjà
14:09la dernière fois
14:09que je suis venu,
14:10c'était il y a 5 mois.
14:11Je venais pour tirer
14:11la sonnette d'alarme
14:12en disant
14:13Arcelor ferme
14:14Denain ferme Reims.
14:16Ils abandonnent
14:17leur projet de décarbonation
14:18et ils disent
14:20qu'il leur faut
14:21des protections.
14:23Attention,
14:24c'est possiblement
14:25la fin de la souveraineté
14:27sur l'acier.
14:29Ce micro,
14:29il est fait d'acier.
14:30Ma chaise,
14:31elle est faite d'acier.
14:32Mais les canons
14:34sont faits d'acier.
14:35On nous parle
14:35de souveraineté
14:36en permanence.
14:37On nous dit
14:37qu'il nous faut
14:37une industrie
14:39et une industrie
14:39de la défense
14:40et là,
14:40on est en train
14:41de l'abandonner.
14:41Qu'est-ce qu'il faut faire ?
14:42Moi, je viens pour dire
14:43qu'est-ce qu'il faut faire.
14:44Je ne viens pas seulement
14:45pour être passif
14:45et pour regarder
14:46passer les trains.
14:47en me demandant
14:48comment ça se fait
14:48que depuis des mois
14:49et des mois,
14:50on voit ce naufrage
14:52annoncé.
14:52Pas des mois,
14:52des années.
14:53Je me souviens
14:53de François Hollande,
14:54je me souviens
14:54de Nicolas Sarkozy.
14:56En tout cas,
14:56là, sur la nouvelle séquence,
14:57on la voit se dessiner
14:59depuis des mois
14:59et des mois
15:00avec une inaction
15:01de nos ministres
15:02de l'économie.
15:02Alors, on fait quoi ?
15:03Première chose,
15:04quand on donne
15:05de l'argent
15:06à des géants
15:07comme ArcelorMittal
15:08et les autres,
15:08on entre au capital.
15:10C'est-à-dire,
15:11on a donné
15:11plus de 300 millions d'euros
15:12à ArcelorMittal,
15:14on devrait avoir
15:15un siège
15:16au conseil d'administration
15:17pour l'État français
15:18qui fait qu'on pèserait
15:19sur la décision
15:20plutôt que de mendier
15:22comme on le fait
15:23aujourd'hui
15:23auprès des dirigeants
15:25d'Arcelor.
15:25C'est la première chose.
15:27On entre au capital
15:28quand on donne
15:30de l'argent public.
15:32La deuxième chose,
15:33c'est évidemment
15:33qu'il faut des protections.
15:35Si jamais
15:35il n'y a pas de protections...
15:36Mais quel genre
15:37de protections ?
15:37Des protections,
15:38c'est quoi les protections ?
15:39C'est taxes frontières,
15:40c'est des barrières de niaire.
15:41En un an,
15:42ça a été plus 25%
15:43d'acier importé de Chine.
15:45Et ça ne va faire
15:46qu'être pire demain.
15:47Pourquoi ?
15:48Parce que le marché américain...
15:49Au fond,
15:49de ce point de vue-là,
15:50vous comprenez
15:51ArcelorMittal
15:52qui se dit
15:52victime de cette concurrence.
15:54Il y a deux choses.
15:55ArcelorMittal
15:55est largement bénéficiel
15:57et fait plus d'un milliard
15:58d'euros de bénéfices.
15:59Donc ils auraient
15:59les moyens d'investir,
16:01ils auraient...
16:01Mais aidons-les.
16:02Pardon ?
16:03Aidons-les.
16:04Aidons l'industrie
16:05qui se fait sur notre sol.
16:07En revanche,
16:08si on veut maintenir
16:09une industrie
16:09sur le continent européen,
16:10il nous faut de protection.
16:12C'est ce qu'est venu dire
16:12le patron d'ArcelorMittal.
16:13Mais vous savez,
16:14j'ai fait la liste.
16:15France Chimie,
16:16nous faisons preuve
16:17de naïveté commerciale
16:18par rapport aux autres régions du monde.
16:19Il nous faut protéger
16:20immédiatement
16:21la production européenne.
16:22Valeo,
16:23on a absolument besoin
16:24de cette protection.
16:25Et tous les centres
16:25traitants de l'industrie automobile
16:27qui disent pareil.
16:28ArcelorMittal,
16:29si l'Europe ne décide pas
16:30de protéger son marché
16:31de la concurrence déloyale,
16:32alors ce sont des pans entiers
16:34de notre industrie
16:34qui vont disparaître
16:35à brève échéance.
16:36Et que fait ?
16:37C'est là où on a des fous
16:39qui nous gouvernent.
16:41Il faudra comprendre ça.
16:42Mais que fait Ursula von der Leyen ?
16:44Elle propose au contraire
16:45de continuer à signer
16:46des traités de libre-échange
16:47avec le reste du monde.
16:49Elle l'a proposé aux Etats-Unis,
16:50mais là elle veut aller en Inde,
16:51elle veut aller avec la Malaisie,
16:53elle veut aller avec la Thaïlande
16:54pour continuer à signer
16:55des traités de libre-échange.
16:56Il faut comprendre
16:57pourquoi ils sont nuls
16:58à ce point-là.
16:58Parce que c'est une nullité
16:59de généraliser.
17:00Stéphane Séjourné,
17:02notre commissaire européen,
17:03il dit quoi ?
17:04Il dit,
17:04je ne comprends pas.
17:05On a tout donné à ArcelorMittal
17:07et là je ne comprends pas.
17:08Mais s'ils ne comprennent pas
17:09qu'ils nous donnent la place
17:10parce que ça fait 40 ans
17:11que ça dure.
17:12Vous voyez ?
17:12Donc ça se comprend très bien.
17:15Arcelor dit,
17:16voilà,
17:16quand je fabrique une tonne ici,
17:18je gagne 30 euros.
17:19Donc il gagne de l'argent.
17:20Quand je fabrique une tonne
17:22en Inde ou au Brésil,
17:23je gagne 300 euros.
17:24Donc je vais aller fabriquer là-bas.
17:26Donc qu'est-ce qu'il faut faire ?
17:27Il nous faut nous protéger.
17:29Et on a au contraire
17:29des dirigeants européens
17:31et des dirigeants français,
17:32y compris le ministre de l'économie
17:33encore dernièrement,
17:34qui proposent des nouveaux accords
17:35de libre-échange.
17:36Pourquoi ?
17:37Pourquoi ils sont nuls
17:38à ce point-là ?
17:39Et donc vous vous dites
17:39que ça doit être exactement
17:40l'inverse.
17:41Oui, mais je veux répondre
17:42à pourquoi ils sont nuls
17:43à ce point-là.
17:44Ce n'est pas une question rhétorique.
17:45Ce n'est pas parce qu'ils sont bêtes.
17:46Vous savez,
17:47je suis convaincu
17:47que si on faisait des tests de QI
17:49ou si on jouait à Trivial Pursuit,
17:51ils me battraient.
17:51Quel est leur choix alors ?
17:52Pourquoi ?
17:53Parce qu'ils sont mûs
17:54par une idéologie.
17:55Ils sont habités
17:56par un fanatisme du marché.
17:59Ils croient au marché.
18:00Ils croient au lycée-faire.
18:01Ils croient au libre-échange.
18:03Et ce qui explique
18:04que dans le temps présent,
18:05nous avons des dirigeants
18:06politiques et économiques
18:07qui sont complètement dépassés
18:09et qui sont en fait
18:09hors du temps.
18:11Et il nous faut changer
18:11de dirigeants politiques
18:12et économiques
18:13parce qu'ils ne sont plus adaptés.
18:15Ils ne sont plus adaptés
18:15aux rapports de puissance.
18:16Parce que François Ruffin,
18:17et vous le dites,
18:18il y a une volonté derrière.
18:20Donc il faut protéger.
18:21Il y a un choix.
18:21Vous avez dit
18:22qu'il fallait protéger
18:23et il y a aussi une autre question.
18:24Protéger et réconcilier,
18:25avez-vous dit.
18:26Est-ce qu'il y a en France
18:27un climat d'islamophobie
18:28pour reprendre les mots
18:29de Jean-Luc Mélenchon ?
18:31Écoutez,
18:32quand il y a un meurtre
18:34qui se produit
18:35comme il s'est produit
18:36à la mosquée,
18:39d'abord,
18:39dire nos condolences
18:41à la famille d'Aboubakar.
18:44Dire
18:44qu'on doit
18:46parler avec ça
18:47avec décence
18:49et que,
18:50évidemment,
18:51quand il y a un meurtre
18:51qui se commet
18:52à l'intérieur du mosquée
18:53et qu'il y a
18:54des injures
18:56contre Allah
18:56qui sont prononcées,
18:58c'est manifestement
18:59un meurtre
18:59et un acte islamophobe.
19:02Et donc,
19:02que tout ça,
19:04il y a un terreau,
19:05évidemment,
19:06à ça.
19:06Il y a un discours
19:07y compris
19:07jusqu'au sommet de l'État,
19:09jusqu'au ministre de l'Intérieur
19:11qui cultive
19:12un discours
19:13qui pointe
19:14les musulmans,
19:15l'islam
19:16comme étant
19:17des adversaires
19:18de la République
19:18quasiment de manière
19:19intrasèque
19:20et des médias
19:22qui se sont spécialisés
19:23là-dedans.
19:24Donc,
19:26il s'agit de se demander
19:28comment on fait
19:28pour réconcilier le pays,
19:30comment on fait
19:30pour rassembler
19:31plutôt que pour diviser.
19:31Mais quand on voit
19:32lors de la manifestation,
19:33cette fameuse manifestation
19:34justement contre l'islamophobie,
19:36que l'un de vos
19:37confrères députés,
19:38Jérôme Gage,
19:39en est exclu
19:39parce qu'il ne partagerait
19:40pas tout à fait,
19:41est-ce que chacun,
19:43d'un côté comme de l'autre,
19:44finalement,
19:45renvoie sur l'autre
19:46son manque de sincérité ?
19:47Comment on fait
19:48pour se réconcilier
19:48dans ce moment-là ?
19:49Moi, je suis l'homme
19:52qui veut parler
19:52à tout le monde,
19:53oui,
19:53et je pense que,
19:55en tout cas,
19:55sur la question
19:57quant à meurtre
19:58se produit,
19:59et je le dis,
20:00qu'il se produise à Nantes
20:01et que ça soit Lorraine,
20:02ou qu'il se produise
20:04dans le Gard
20:04et qu'il s'agisse
20:05d'Abou Bakar,
20:07on doit avoir
20:08des paroles de rassemblement.
20:09On doit avoir
20:09des paroles
20:10qui construisent
20:12une unité,
20:13presque une unanimité nationale
20:14pour se solidariser
20:16et qu'on se demande
20:17comment on fait
20:18pour que ça se reproduise.
20:19pas seulement
20:20à toute la gauche
20:20mais à toute la France
20:21comme vous le dites.
20:22François Ruffin,
20:23député de la Somme,
20:24merci d'être venu répondre
20:25à mes questions ce matin.
20:26Il est 8h52
20:27sur RMC et BFM TV.

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