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  • il y a 6 jours
Les clefs d'une vie avec Julie Jezequel

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-05-01##

Catégorie

Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:05Le cinéma vous a rendu célèbre avant que vous décidiez de ne plus en faire.
00:09Vous avez tourné la page afin d'en écrire beaucoup d'autres pour la télévision ou la littérature
00:14où vous méritez plus que jamais d'avoir voix au chapitre.
00:17Bonjour Julie Gézéchel.
00:19Bonjour Jacques.
00:20Alors on va évoquer votre nouveau livre, Daron et compagnie, chez Robert Laffont dans quelques instants
00:24car vous êtes romancière, scénariste et vous avez été comédienne au départ.
00:28Et justement, les clés d'une vie évoquent des dates clés.
00:31Et la première, naturellement, c'est le 28 mars 1979, sortie de ce film.
00:41Un film que tout le monde a vu, je crois que les séquences, les extraits sont un record sur internet de flics ou voyous.
00:48C'est vrai.
00:48On en voit partout.
00:49Mais écoutez, en tout cas, c'est certainement le film dont on parle le plus.
00:53Exactement.
00:53Parce que ce sont vos débuts au cinéma avec Jean-Paul Belmondo.
00:56Tout à fait, je faisais sa fille, Charlotte.
00:58Exactement.
00:59Vous avez 14 ans et vous arrivez, vous êtes enfui d'un pensionnat et vous débarquez dans la vie de votre père qui a quelques soucis à régler.
01:06Exactement.
01:07C'est très drôle.
01:08Je débarque dans sa vie habillée avec un uniforme de pensionnat anglais, un petit chapeau melon, une petite jupe et je viens vraiment l'embêter.
01:16Voilà.
01:17Et d'ailleurs, il y a un film que vous voyez dans ce film, le Terminus des Prétentieux.
01:21Et c'était le premier titre des Tonton Flingueurs.
01:23Je ne sais pas si vous le savez.
01:24Ah non, je ne savais pas.
01:25Voilà, c'était le titre initial choisi vers Michel Audiard.
01:28Alors, c'est vraiment un beau souvenir.
01:30Comment c'est arrivé ça, Julie, chez Ezekiel ?
01:32Alors, c'est arrivé parce que mon père réalisait et produisait des films d'entreprise où il faisait tourner à l'époque beaucoup de comédiens.
01:45Des comédiens de la comédie française, toutes sortes de comédiens, dont un comédien qui était Michel Beaune.
01:49Michel Beaune, comédien grand ami de Belmondo.
01:52Complice du conservatoire.
01:53Voilà, exactement.
01:54Avec qui il était très ami.
01:57Et moi, je tournais comme mes deux frères dans les films de mon papa, quand il avait besoin d'enfants.
02:01Moi, je voulais absolument faire ce métier, mais j'avais 4 ans.
02:03Je savais que c'est ça que ça me plaisait.
02:05J'adorais jouer avec mon père, contrairement à mes frères qui se faisaient un peu tirer l'oreille.
02:08Et un jour, Michel Beaune a su qu'on cherchait une fille pour un nouveau film avec Belmondo.
02:18Donc, il a envoyé sa fille, qui était plus âgée que moi.
02:21Et puis, il a parlé de moi.
02:22Et j'ai fait des essais.
02:24Et ça a marché comme ça.
02:24Et ça a marché comme ça.
02:25Je crois que l'un des premiers courts-métrages dans lesquels vous avez tourné s'appelait La Capricieuse.
02:30Oui, voilà.
02:31C'est un film pour lequel la société de production de mon père avait eu de l'argent pour produire.
02:37Et puis, l'année passait.
02:38Il fallait absolument qu'il tourne le film.
02:40Sinon, il allait devoir rembourser.
02:42Et il n'avait pas de comédien.
02:44Et donc, il a pris mon frère et moi.
02:46Et on a tourné ça.
02:47Votre père, Sylvain Gézéchel.
02:49Sylvain Gézéchel.
02:49Sylvain Gézéchel.
02:51Et effectivement, à l'époque, le film d'entreprise, c'était tout à fait nouveau.
02:55Tout à fait, oui.
02:55Il en a fait énormément.
02:57Et j'ai tourné dans plein.
02:58Exactement.
02:59Mais ça, c'est votre filmographie personnelle.
03:01Alors, Belmondo, comment ça s'est passé ?
03:03Il vous a accueilli gentiment sur le film ?
03:05Il m'a accueilli extrêmement gentiment.
03:07C'était un tournage de rêve pour moi.
03:10On était à Nice.
03:12C'était pendant la période scolaire.
03:13J'avais une nounou.
03:16Alors que j'avais quand même 14 ans, je n'avais pas besoin de nounou.
03:17Elle devait avoir 18 ans.
03:18Donc, forcément, on sortait un peu.
03:21Et j'avais un répétiteur qui me courait après pour me faire faire mes devoirs.
03:23J'avais de l'argent de poche, j'avais le room service et j'étais avec des gens absolument
03:30adorables.
03:30Et Belmondo était très paternel.
03:32Il était extrêmement gentil et en même temps, il n'avait pas l'habitude d'avoir un
03:37enfant sur un tournage.
03:39C'était la deuxième fois où il jouait une figure de père.
03:44Et donc, il n'était pas si à l'aise que ça.
03:48Oui, en même temps, il faisait beaucoup de blagues avec ses copains.
03:50Il faisait beaucoup de blagues.
03:51Il rôtait.
03:53Il pétait.
03:53Ça faisait rire tout le monde.
03:54Moi qui venais d'une famille un peu protestante, j'étais étonné de voir des grands daders
03:58rigoler à des choses aussi bêtes.
04:01Mais en même temps, c'est vrai qu'il était adorable.
04:04En plus, quand je dis qu'il était paternel, il n'acceptait aucune interview, sauf quand
04:09on l'appelait, on disait, on voudrait parler de votre père, Paul Belmondo.
04:12Et là, il l'acceptait tout de suite.
04:13Ah oui, parce qu'il l'adorait.
04:14Il l'adorait, il l'admirait.
04:16Et de même, sa mère, il a toujours été présente auprès d'elle jusqu'à la fin.
04:19Il n'a jamais cessé, ce garçon, d'être fier et heureux de ses parents.
04:24Alors, il se trouve qu'il y avait aussi Marie Laforée, là, c'était moins facile.
04:28Mais vous savez tout.
04:29C'est-à-dire qu'elle me disait qu'il n'y avait que l'éducation en Suisse qui était bien,
04:35qu'il fallait que tous les enfants soient dans une école privée, etc.
04:38Je ne venais pas du tout de ce genre de milieu, je trouvais ça très très bizarre.
04:41Non mais, de toute façon, Marie Laforée n'a jamais été très tendre avec les comédiennes.
04:45Je me souviens, pendant le tournage de Joyeux Spa, que j'avais interviewée,
04:48elle m'avait parlé de Sophie Marceau qu'elle appelait Mofi Cerceau.
04:51Ah oui, d'accord.
04:51Donc, on est d'accord là-dessus.
04:53Alors, il se trouve que ce rôle vous a décidé vraiment à exercer ce métier, Julie Zézé.
04:58Non, moi j'étais décidée, mais je pensais faire un cursus plus normal.
05:02J'avais pensé passer mon bac, faire le conservatoire, enfin voilà.
05:08Mais je ne pensais pas commencer à 14 ans.
05:10Voilà, mais effectivement, c'était le déclic.
05:12Car à l'époque où vous avez été engagée, vous pensiez entrer dans une école.
05:15Oui, tout à fait.
05:17Et finalement, ça s'est passé.
05:17Mais je n'ai pas eu le temps.
05:19Oui, parce que finalement, petit à petit, on vous a demandé de plus en plus au cinéma.
05:23Oui.
05:23Et votre père était heureux, votre famille n'était pas inquiète ?
05:28Si, bien sûr.
05:29Mais ils trouvaient que ça allait un peu vite.
05:32Mais je pense que j'étais très décidée et très sérieuse.
05:36Oui.
05:36Alors, le premier, je crois que ça a été l'Étoile du Nord.
05:39Oui.
05:39Avec Philippe Noiré.
05:41Oui, je faisais la fille de Signoret avec Fanny Cotanson.
05:44Et ça aussi, démarrer avec Noiré et Signoret, ce n'était pas évident.
05:49Alors, moi, je ne voyais pas les choses de cette façon-là.
05:51C'est-à-dire que je rêvais vraiment d'être comédienne.
05:54Donc, jouer avec des comédiens, ça me semblait normal.
05:58Et des comédiennes d'époque, alors j'ai de la chance.
06:01C'est vrai que j'ai fait à mes débuts les filles de stars.
06:05Donc, j'ai rencontré des gens formidables.
06:08Simone Signoret, Philippe Noiré, puis plus tard, Jeanne Moreau.
06:11Enfin, voilà, j'ai eu beaucoup de chance.
06:14Mais je ne le vivais pas comme une chance.
06:16Je le vivais, je fais le métier que je veux faire avec des gens qui font ce métier.
06:19Mais Simone Signoret, sous une apparence parfois un peu ronchonne,
06:23était une femme qui avait un énorme cœur.
06:24Elle a été adorable.
06:26Vraiment adorable.
06:27Elle m'a vraiment pris sous son aile.
06:30Sa grande inquiétude, c'est que je ne poursuive pas ma scolarité.
06:35Parce qu'évidemment, quand j'ai fait l'Étoile du Nord, j'avais 16 ans.
06:39Je n'avais pas encore passé le bac.
06:40Elle avait téléphoné, sans me le dire, à ma mère,
06:44pour lui dire, après le film, il faut absolument que Julie retourne au lycée.
06:48C'est ce que j'aurais fait, de toute façon.
06:50Mais je me suis dit, quand même, elle exagère.
06:52Mais bon, je l'ai quand même gardé en tête.
06:54Et à un moment où j'aurais voulu décrocher,
06:57parce que les plateaux me manquaient,
06:59j'ai dit, non, je vais quand même passer le bac,
07:01parce que Simone Signoret m'a dit de le faire.
07:03Et vous avez passé le bac.
07:04Et j'ai eu le bac.
07:04Mais en même temps, c'était quelqu'un...
07:06Bon, comme elle n'avait pas eu d'enfant avec mon temps,
07:08elle aimait les enfants des autres.
07:10Elle s'est beaucoup occupée de Benjamin Castalli, son petit-fils.
07:12C'était vraiment quelque chose d'important dans sa vie.
07:14Un peu comme toutes les causes qu'elle défendait.
07:17Et puis Noiré aussi, Noiré, c'était autre chose.
07:20Je me suis très bien entendue avec lui.
07:22Ça m'avait valu une petite déconvenue.
07:26J'ai beaucoup appris, d'ailleurs, avec cette chose-là.
07:28C'est qu'il aimait beaucoup les chaussures.
07:32L'élégance.
07:33Il était très élégant.
07:34Et moi, je m'étais offert avec un cachet,
07:36une paire de bottines un peu chères,
07:39que je lui avais montrées.
07:40J'étais très fière.
07:41Et il m'avait offert pour mon anniversaire
07:43une boîte de cirage.
07:46Voilà.
07:47Mais il me l'avait vraiment offert au premier degré.
07:50Et bêtement, je l'ai dit à un journaliste.
07:52Ah, Noiré, il a été gentil.
07:55Il m'a offert une boîte de cirage pour mes nouvelles chaussures.
07:57Et donc, ça a donné l'article.
07:59Et Philippe Noiré lui a appris l'art de la brosse à reluire.
08:02Et j'ai dit, on ne peut pas tout raconter aux journalistes.
08:05Non, il faut s'en méfier.
08:06Et en revanche, le metteur en scène, Pierre Grenier-le-Ferre,
08:08était quelqu'un de très important.
08:10Je ne sais pas si vous le savez,
08:11pendant la guerre d'Indochine,
08:12il était au cinéma aux armées.
08:13Il a été le dernier à être arrêté par le Vietnam.
08:18Et il se trouve qu'il a réussi à enterrer les bobines
08:21pour qu'elle ne tombe pas aux mains de l'ennemi
08:23avant d'être arrêtée.
08:24Et on n'a jamais retrouvé ses bobines.
08:26Ah non, je ne l'ai jamais su.
08:27Il y a plein de choses qu'on ne sait pas des gens
08:28qu'on a côtoyées et qu'on regrette après
08:31de ne pas avoir questionnées.
08:32Alors, ça, vous avez lu une nomination au César.
08:34Oui.
08:34Ça, c'était aussi une belle récompense.
08:37Ah, mais c'était chouette, oui.
08:37Oui, oui, c'était la première année
08:41où il y a eu les Jeunes Espoirs,
08:43où ils ont créé les Jeunes Espoirs.
08:45Et ne pas avoir un César, c'était pas grave.
08:48Ah non, c'était l'année où il y avait
08:50Sophie Marceau pour la boum.
08:52C'était une évidence.
08:54C'était une évidence, mais enfin, c'était...
08:55Alors, ensuite, vous avez eu le privilège quand même
08:57de tourner Jusie Jéquel, avec Michel Serrault.
09:01Vous avez tourné sur la direction de Jacques Deray,
09:03de Patrice Lecomte.
09:04C'est quand même formidable de commencer comme ça.
09:06Ben, oui, alors là, c'était plus je commençais,
09:08c'était je continuais.
09:09Oui.
09:09Oui, mais vraiment, j'ai eu un parcours
09:13que je revendique complètement
09:17et qui m'a rendu très heureuse.
09:19Voilà, mais en même temps, Michel Serrault,
09:20lui aussi, c'était quelqu'un de très particulier.
09:22Il avait beaucoup d'humour.
09:24Alors, moi, je n'ai pas vraiment goûté son humour.
09:28Je devais tourner avec lui à un moment
09:30où il n'était pas très en forme
09:31parce qu'il avait été assez dur avec moi,
09:33jeune comédienne.
09:34Il pouvait être très dur ou très gentil.
09:35Voilà, alors moi, je suis tombé sur le très dur.
09:37Et puis, vous avez quand même tourné aussi
09:40avec Gérard Klein,
09:41qui n'était pas un comédien, lui, au départ.
09:43Ah, ben alors, Gérard Klein, lui,
09:44il m'a fait aimer la radio.
09:45Ça a été, à l'époque,
09:47il faisait de la radio
09:48et il faisait de la radio du tournage.
09:52Et j'ai commencé à faire de la radio avec lui.
09:53Et il m'a donné le goût de la radio.
09:54Ah bon ?
09:55Pendant des années, moi,
09:56j'ai eu envie de faire de la radio.
09:57J'en ai fait sur les stations.
09:59Et puis, j'en ai fait pendant trois ans
10:03une émission exactement comme la vôtre.
10:05Ah bon ?
10:06Voilà, là où j'habite, en Dordogne.
10:09Et bien voilà.
10:09Voilà, c'est le média que j'aime le plus.
10:12Vous avez raison.
10:12En plus, il a inventé une émission
10:13qui, à l'époque de vos études,
10:15aurait pu vous servir.
10:16Il faisait faire les devoirs de mathématiques
10:19le soir à 18h par un professeur
10:21aux jeunes auditeurs.
10:22Non, mais il était extraordinaire.
10:24Et d'ailleurs, il vit en Normandie aujourd'hui.
10:25Il continue à travailler
10:26et il n'a pas changé.
10:28Et puis, il y a eu le dernier film,
10:29je crois que c'est...
10:30Enfin, il y a eu,
10:31parmi vos derniers films,
10:32il y a eu
10:32En compagnie d'Antonin Arthaud
10:34de Gérard Mordillat.
10:35Ça aussi, c'est très différent.
10:38Ah ben oui,
10:39j'ai fait plusieurs films
10:39avec Gérard Mordillat.
10:41En compagnie d'Antonin Arthaud,
10:42c'était sur Antonin Arthaud
10:43qui était joué par Samy Frey
10:44à l'époque.
10:47C'est un film en noir et blanc
10:47très spécial
10:48où j'étais blonde platine.
10:49C'était magnifique.
10:51J'ai beaucoup aimé ce travail-là.
10:52Très intéressant.
10:53Et puis, Antonin Arthaud
10:54est un personnage étonnant.
10:55Il a inventé le théâtre
10:56de la cruauté
10:57et quelqu'un lui doit sa carrière.
10:59Ce jeune comédien
11:01va le voir un jour
11:02lors de sa dernière conférence
11:03au Théâtre du Vieux Colombier.
11:05Il l'écoute parler.
11:06Il dit,
11:06je veux faire ce métier
11:07et c'était Raymond De Vos.
11:09Et c'est grâce à Antonin Arthaud
11:10qu'il a fait ce métier.
11:11Alors ça,
11:12c'était votre métier de comédienne
11:13mais après,
11:14il y a eu d'autres choses
11:15et on va les évoquer
11:16à travers une autre date,
11:17le 12 mars 2003.
11:19A tout de suite
11:19sur Sud Radio
11:20avec Julie Chezéquel.
11:21Sud Radio,
11:23les clés d'une vie,
11:24Jacques Pessis.
11:25Sud Radio,
11:26les clés d'une vie,
11:27Julie Chezéquel,
11:27mon invité.
11:28On a évoqué vos débuts au cinéma
11:29avec des metteurs en scène prestigieux.
11:32Vous êtes aujourd'hui romancière.
11:33On parlera tout à l'heure
11:34de Daronne et compagnie,
11:36un roman chez Robert Laffont
11:37qui est le troisième volet
11:39d'un personnage prénommé Clara.
11:41Et puis,
11:41il y a une autre vie
11:43et j'ai trouvé une date
11:43le 12 mars 2003.
11:45C'est la diffusion
11:46du premier épisode
11:47de cette série.
11:51Le Tuteur.
11:56Alors,
11:56Le Tuteur,
11:57en fait,
11:57c'est le premier téléfilm
11:58que j'ai écrit.
11:58Exactement.
11:59Mais ce n'était pas la série.
12:00Il y a eu une série plus tard
12:01qui s'appelait Le Tuteur.
12:02Oui.
12:03Voilà.
12:04Mais là,
12:04c'était un téléfilm,
12:06un unitaire.
12:07Exactement.
12:07Voilà,
12:07pour M6
12:08avec un sujet
12:09qui était quand même
12:10super novateur
12:14qui était
12:14l'homoparentalité.
12:18Exactement.
12:19Et finalement,
12:20c'est là où c'est intéressant
12:21car ensuite,
12:22c'est devenu une série
12:22en 19 épisodes.
12:24Voilà,
12:24mais avec d'autres personnages,
12:26d'autres gens qui travaillaient.
12:27Mais le scénario,
12:29quand on est comédienne,
12:30au départ,
12:31on est réalisatrice,
12:32scénariste,
12:32mais vous avez décidé
12:33un jour de basculer
12:34chez lesquels.
12:35Alors,
12:35en fait,
12:36raconter comme ça,
12:37c'est un peu brusque.
12:37C'est le point de départ.
12:39Il y a peu de choses
12:40qu'on décide réellement
12:41dans la vie.
12:42En fait,
12:42j'avais envie d'écrire
12:44depuis très longtemps.
12:45quand je me voyais jeune,
12:48quand je voyais mon avenir,
12:49il y avait toute une partie
12:50où je voulais être comédienne.
12:51Mais je savais
12:52que je voulais aussi écrire.
12:54Et donc,
12:54j'ai écrit des livres pour enfants
12:56et j'ai commencé
12:57à écrire des scénarios.
12:59Mais je n'avais pas,
13:00je n'avais pas compris
13:01qu'une comédienne
13:02qui écrit,
13:03en fait,
13:04à mon époque,
13:06c'était un peu mal vu.
13:07C'était forcément
13:08une comédienne
13:09qui n'était pas satisfaite
13:10des rôles qu'on lui proposait,
13:11donc qui écrivait
13:12ses propres rôles.
13:13C'était assez lourd.
13:14C'était difficile
13:15de faire lire mes scénarios
13:16à des producteurs
13:17parce qu'ils se disaient
13:18ça y est,
13:19encore une comédienne
13:19qui écrit.
13:20C'était la phrase
13:20qui venait.
13:22Et moi,
13:22je n'écrivais pas du tout
13:23pour moi.
13:24En fait,
13:24j'écrivais pour écrire.
13:26Donc,
13:26un jour,
13:26j'ai dit
13:27je crois que j'ai fait
13:28le tour de ce métier.
13:29J'ai fait plein de trucs bien.
13:31Je veux me consacrer
13:32à l'écriture,
13:32donc je ne veux plus tourner.
13:33Et l'envie d'écrire,
13:35c'était comment ?
13:36Je ne sais pas.
13:38Je pense que
13:39c'est comme l'envie de jouer.
13:41Je suis née
13:41avec ces deux choses
13:43très tôt dans ma vie.
13:44Oui,
13:44et en même temps,
13:45devenir comédienne
13:46et suivre les plateaux
13:47vous a appris
13:48presque instinctivement
13:49à écrire.
13:50À écrire des scénarios,
13:51oui,
13:51ça c'est vrai.
13:52Oui,
13:52tout à fait.
13:53Parce qu'on voit
13:53ce qui se passe,
13:54on devient...
13:54Oui,
13:55et puis j'en ai lu beaucoup.
13:56Exactement.
13:57Alors,
13:57le tuteur seconde version,
13:59c'est une série télévisée
14:00en 19 épisodes
14:01de 100 minutes,
14:02ce qui est plus si fréquent
14:03aujourd'hui.
14:03Oui,
14:04non,
14:04c'est vrai,
14:04ça n'existe pas.
14:05Et c'était né comment ça ?
14:07Le tuteur,
14:08c'est en fait un producteur
14:10qui avait lu des choses
14:11que j'avais écrites
14:12et qui me dit
14:13ce que tu as écrit,
14:15je n'ai pas envie
14:15de le prendre,
14:16mais par contre,
14:16j'ai une idée
14:17et peut-être que tu peux l'écrire.
14:18Et il m'a donné
14:19l'idée du tuteur.
14:20C'était Pierre Grimblat ?
14:21Non,
14:21ce n'était pas Pierre Grimblat.
14:22Parce que Pierre Grimblat
14:23a produit le tuteur.
14:24Oui,
14:24mais pas cette version-là,
14:26pas l'unitaire.
14:27Mais la seconde version.
14:29La seconde version,
14:30il l'a produite.
14:31Et la seconde version,
14:32c'était un tuteur à Marseille
14:34qui protégeait
14:36des gens vulnérables.
14:37Ça n'avait rien à voir.
14:38Oui,
14:38ça n'avait rien à voir.
14:39Mais là aussi,
14:40vous avez beaucoup travaillé
14:41là-dessus.
14:42Non,
14:42je n'ai pas travaillé là-dessus.
14:43Vous n'avez pas travaillé là-dessus ?
14:44Non,
14:44tout à fait.
14:45Il se trouve ensuite
14:46que ce métier de scénariste,
14:48ça vous a amené petit à petit
14:49à écrire des tas de téléfilms.
14:51Oui.
14:51Et à chaque fois,
14:52avec des sujets originaux
14:53et différents.
14:55Oui,
14:55parce qu'en fait,
14:56j'ai commencé en faisant
14:57non pas des séries,
15:00mais ce qu'on appelle
15:01des unitaires.
15:02Donc,
15:03à chaque fois,
15:03il fallait arriver
15:04avec un sujet fort.
15:06je ne me suis pas spécialisée
15:08dans le polar
15:09qui était pourtant à la mode.
15:10Donc,
15:10on a commencé à me demander
15:12pour ce qu'on appelait
15:13les sujets de société.
15:15Donc,
15:15à chaque fois,
15:15c'était des sujets,
15:17effectivement,
15:18des sujets forts.
15:21L'homoparentalité,
15:23le transgenre.
15:25Chose que personne
15:26ne faisait à l'époque.
15:28Ça commençait,
15:29mais...
15:31Et puis,
15:31aussi,
15:32des comédies sociales.
15:34Un peu ce qu'on appelait
15:35les comédies à l'anglaise.
15:36Alors,
15:36là aussi,
15:37il faut une enquête,
15:38il faut trouver le sujet
15:38et puis il faut se documenter.
15:40Oui,
15:41mais c'est un côté
15:42de mon métier
15:42que j'aime beaucoup.
15:43C'est-à-dire que,
15:43vous avez traité,
15:45encore une fois,
15:45l'homoparentalité
15:46ou les transgenres,
15:48tout le monde en parle
15:48aujourd'hui,
15:49mais à l'époque,
15:50personne n'en parlait
15:50et ce n'était même pas évident
15:51de le placer à la télévision.
15:53Non,
15:53c'est vrai que ce n'était pas évident
15:54et je pense que,
15:58comme les sujets étaient forts,
16:00ils interrogeaient,
16:01du coup,
16:01les décideurs
16:03ont accepté
16:03de prendre le risque.
16:04Là aussi,
16:06c'était des mois de travail
16:07parce qu'un scénario,
16:08il y a 150 pages
16:10mais il y en a 1000
16:11en réalité.
16:12Oui,
16:12tout à fait.
16:13C'est vrai.
16:14C'est beaucoup
16:15de versions différentes.
16:16On commence par soumettre
16:17un petit synopsis,
16:19puis les gens le lisent
16:20et puis on avance
16:21petit à petit
16:21dans l'écriture
16:22et puis il y a plusieurs versions
16:23et puis après,
16:23on travaille avec le metteur en scène,
16:25avec les acteurs,
16:26finalement,
16:27on a écrit Guerre et Paix.
16:28Voilà.
16:28Et il y a des sujets très forts.
16:30Bébés volés,
16:31par exemple,
16:31c'est un sujet
16:32que personne n'avait traité.
16:33Vous étiez partie
16:34d'un fait authentique
16:35pendant le franquisme
16:36où des bébés avaient été volés.
16:38Oui,
16:38des bébés avaient été volés
16:39pendant le franquisme
16:40à leur maman,
16:42des nourrissons,
16:43à qui on disait
16:43que leur bébé était mort
16:44à la naissance
16:45et après le franquisme,
16:49ça a continué
16:49jusqu'en 1985 à peu près,
16:53jusqu'à ce qu'en Espagne
16:54il y ait la loi sur l'adoption
16:55qui permette aux personnes
16:57qui ne pouvant pas avoir d'enfants
16:58d'adopter.
17:00Et c'est un scandale
17:01qui n'est pas encore réglé
17:02maintenant en Espagne.
17:04Et quand j'ai appris cette histoire,
17:08je me suis dit
17:08mais on est tellement proche
17:10des Espagnols en France,
17:12il y a tellement d'Espagnols.
17:13Moi, j'étais élevée,
17:14il y en avait qui habitent
17:15dans mon immeuble.
17:15Enfin bon,
17:16il y a forcément
17:17une femme française
17:20qui vient de...
17:21qui a été vendue à des gens,
17:23qui a un ancien bébé volé.
17:25Mais là aussi,
17:26il faut avoir le réflexe
17:27de trouver les choses.
17:28C'est presque un travail
17:29de journaliste au départ.
17:31Oui,
17:31je le dis beaucoup.
17:33Je dis beaucoup
17:33de magazines,
17:36maintenant aussi sur Internet
17:37et tout ça,
17:38je m'intéresse vraiment
17:39aux faits de société.
17:40Et en même temps,
17:42vous êtes intéressée
17:43à ces faits
17:43au moment où personne
17:43en parlait
17:44et qui aujourd'hui
17:44sont à la mode.
17:46Oui,
17:46c'est pas toujours bien
17:48d'être en avance.
17:50Il y a eu aussi,
17:51parce que vous avez
17:51quand même tourné
17:52de temps en temps,
17:53il y a deux téléfilms
17:54qui s'appellent
17:55Les filles des calendriers
17:56où vous avez tourné,
17:57vous êtes rendue à l'écran.
17:58Oui,
17:58parce que c'est...
17:59alors là,
17:59c'est les seules fois
18:02où j'ai tourné
18:03dans des films
18:06que j'ai écrits moi-même.
18:08Les filles des calendriers,
18:08en fait,
18:09c'était des filles
18:09qui voulaient aider
18:11des femmes
18:12qui avaient des problèmes
18:12dans un village
18:13et qui avaient fait
18:15un calendrier
18:15où elles posaient...
18:15C'est les premiers
18:16calendriers nus,
18:17en fait.
18:18Et là aussi,
18:19comment...
18:20Alors là,
18:20c'est une productrice
18:21qui m'a envoyé
18:23un petit fait d'hiver
18:25qui s'était passé
18:25dans un village
18:26en Angleterre.
18:27Et c'est comme ça
18:28qu'on a écrit
18:30des premiers filles
18:30du calendrier
18:31où c'est ses copines.
18:34Elles ont entre 20 et 80 ans.
18:38Elles décident
18:38de faire un calendrier nu
18:40pour récolter de l'argent
18:41pour aider une de leurs amies
18:42qui va être expulsée.
18:44Et retourner devant la caméra,
18:46ça vous a plu ?
18:48Ben ouais,
18:48c'était chouette
18:49parce que c'était
18:49avec cinq autres comédiennes.
18:52J'avais pris soin
18:55d'être la seule
18:55qu'on ne voyait pas posée nue.
18:57Personne n'avait vu
18:58que dans mon rôle,
18:59j'étais la seule
18:59qu'on ne verrait pas nue.
19:01Et j'étais contente
19:03de faire un film choral
19:04avec d'autres comédiennes.
19:06Mais à chaque fois,
19:07vous avez fait une quinzaine,
19:07je crois, de téléfilms,
19:08à chaque fois,
19:09ce sont des mois de travail,
19:10d'enfermement dans le sujet.
19:13Oui,
19:14mais enfin,
19:14comme plein de gestes artistiques.
19:17Oui,
19:17mais ce n'est pas si fréquent
19:18aujourd'hui
19:19car quand on lit les scénarios
19:20qu'on les voit à la télévision,
19:21l'intrigue est toute simple
19:22alors que vous,
19:23elle est totalement fouillée.
19:24Oui,
19:25mais je pense que
19:25je ne suis pas la seule.
19:26Il y a plein de beaux projets
19:27à la télévision.
19:29Et pourquoi n'avez-vous
19:30pas réalisé un de ces films ?
19:32Alors,
19:33autant j'aime
19:34et j'ai besoin
19:36d'être seule
19:37devant mon écran d'ordinateur
19:39pour travailler,
19:40autant vivre la solitude
19:42d'un metteur en scène
19:43entouré de 40 personnes
19:44qui lui demande constamment
19:45où c'est qu'il faut
19:47mettre la caméra
19:48ou est-ce que
19:49la robe de la comédienne
19:50elle est mieux bleue ou rouge ?
19:52Je n'aurais pas supporté.
19:53Ah bon ?
19:54Non,
19:54ça ne m'intéressait pas.
19:56Je l'ai vécu,
19:56je sais ce que c'est,
19:57donc je n'avais pas trop envie
19:58de retourner sur les tournages.
19:59Et puis dans une interview,
20:00vous parlez aussi
20:01du mouvement MeToo
20:02parce que là aussi
20:04vous êtes interrogé
20:05en se disant
20:06est-ce que j'en ai été victime
20:08ou non ?
20:08Ça,
20:09c'est aussi un sujet
20:09qui vous interpelle.
20:11Ah oui,
20:11j'ai été interpellé
20:12par mes enfants
20:14quand le mouvement MeToo
20:16a commencé.
20:18Ils m'ont dit
20:18mais toi maman
20:18qui a commencé si jeune,
20:19est-ce que tu as eu
20:20à en pâtir ?
20:22Et j'ai fait
20:22mais non absolument pas.
20:24Et puis le lendemain matin
20:24j'ai dit
20:25non mais
20:25qu'est-ce que je raconte ?
20:27Mais bien sûr.
20:28Et tous vos téléphones
20:30ont un thème commun,
20:32c'est raconter des histoires
20:33et susciter la réflexion.
20:35Oui,
20:36j'aime bien
20:36prendre des sujets
20:38sur lesquels
20:38je n'ai pas moi la réponse.
20:40Je ne sais,
20:41l'homoparentalité,
20:42lorsque j'en ai parlé,
20:42je ne savais pas
20:43si c'était bien.
20:45Je n'avais pas d'idée en fait,
20:46je n'avais jamais réfléchi.
20:47Je ne suis pas là
20:50pour dire
20:50c'est bien,
20:51il faut que tout le monde,
20:52que tous les homosexuels,
20:54les couples homosexuels
20:54puissent avoir un enfant.
20:55A l'époque,
20:55ce n'est pas ça que je me disais.
20:56Je me disais
20:57en tout cas,
20:57dans mon histoire,
20:58ça marche,
20:59c'est bien,
20:59mais je ne voulais pas
21:01donner,
21:01je ne veux pas spécialement
21:03avoir déjà un avis tranché
21:04quand j'écris.
21:05Ce que je veux,
21:05c'est que les gens
21:05se posent la question.
21:07Et puis,
21:07il y a aussi le côté
21:08réflexion par un débat
21:10car certains téléfilms
21:11comme Bébé Volé
21:12ont été suivis d'un débat,
21:13ce qui est rare
21:14à la télévision
21:14après un téléfilm.
21:16Ah oui,
21:16ça c'est la cerise
21:19sur le gâteau.
21:20On a eu ça
21:21également
21:22pour un téléfilm
21:26assez difficile
21:26que j'ai adapté
21:29le témoignage
21:30des parents
21:30qui s'appelle
21:31Parents à perpétuité
21:32où après,
21:33il y a eu un débat.
21:35C'est des sujets graves.
21:36C'est des sujets graves
21:37et que vous traitez
21:38à votre façon
21:39avec gravité
21:40mais toujours avec humour.
21:42Oui,
21:42enfin là,
21:42dans Parents à perpétuité,
21:43il n'y avait pas
21:43beaucoup d'humour.
21:45Si je peux en mettre
21:46de l'humour,
21:46quelque part,
21:47j'essaie d'en mettre
21:47mais encore faut-il
21:50trouver la place.
21:52Alors ça,
21:52c'est la télévision
21:54après le cinéma
21:55et encore une troisième facette
21:56qu'on va évoquer
21:57à travers la date
21:58du 14 août 2013.
21:59A tout de suite
22:00sur Sud Radio
22:01avec Julie Gézéchel.
22:02Sud Radio,
22:03les clés d'une vie,
22:04Jacques Pessis.
22:05Sud Radio,
22:06les clés d'une vie,
22:07mon invité Julie Gézéchel
22:08pour ce livre
22:09d'Aaron et compagnie
22:10sur Robert Laffont
22:11qu'on va évoquer
22:12tout à l'heure.
22:12C'est la quatrième volet
22:14de votre parcours.
22:15On a évoqué
22:15le cinéma,
22:16la télévision
22:17et si je parle
22:18du 14 août 2013,
22:20c'est le jour
22:20de la naissance
22:21administrative officielle
22:23de la compagnie
22:24Histoire de Jouer.
22:25Ah mais oui,
22:26mais vous êtes
22:26un détective privé
22:27en fait.
22:29Car c'est une troupe
22:31tout à fait particulière
22:32à laquelle
22:33vous avez participé.
22:34Ah ben,
22:34c'est pas que j'ai participé,
22:35c'est que je l'ai créé.
22:36Voilà.
22:36En fait,
22:36je me suis installée
22:38il y a de nombreuses années,
22:39j'ai quitté Paris,
22:40je me suis installée
22:40en Dordogne
22:41où j'ai joué
22:43d'ailleurs un petit peu
22:44au théâtre
22:44dans des troupes locales
22:45parce que ça me faisait plaisir,
22:46il n'y avait pas d'enjeux
22:47professionnels,
22:48c'était vraiment le plaisir
22:48et j'ai eu envie
22:50de créer
22:51moi-même
22:52une troupe de théâtre
22:54pour monter
22:56des spectacles.
22:58On a monté
22:59plusieurs choses,
23:00on a monté
23:00du mot passant,
23:02on a monté
23:03des spectacles musicaux
23:05avec des comédiens
23:06et des musiciens
23:07évidemment.
23:07Et puis,
23:08depuis plusieurs années,
23:10on s'est un peu spécialisé
23:11dans ce qu'on appelle
23:11le théâtre d'improvisation,
23:12le théâtre forum
23:13afin de faire des interventions
23:15dans les collèges,
23:16dans les lycées
23:17sur des sujets
23:18qui nous tiennent à cœur
23:20comme le harcèlement,
23:22comme les violences
23:24intrafamiliales,
23:26comme l'égalité
23:27hommes-femmes
23:27et comme les dangers
23:29du permis de conduire
23:30pour les jeunes conducteurs.
23:31Alors,
23:31le théâtre d'improvisation,
23:32peu de gens le connaissent,
23:33c'est quelque chose,
23:34bon,
23:34on connaît les ligues
23:35d'improvisation,
23:36mais pas forcément
23:36le théâtre,
23:37Julie Gézéchel.
23:38Oui,
23:38le théâtre forum,
23:40c'est l'autre nom
23:41du théâtre d'improvisation,
23:42c'est la possibilité
23:44pour des comédiens
23:45d'improviser des scènes
23:46devant un public
23:47et à l'issue de ces scènes
23:49d'interroger le public
23:50sur la manière
23:51dont on pourrait
23:52trouver des solutions
23:53aux scènes proposées.
23:56Voilà,
23:56afin d'engager avec le public
23:59une réflexion,
24:01une prise de conscience
24:02des problématiques
24:03qui sont sur scène.
24:05C'est quelque chose
24:06de très peu connu ?
24:07Vous avez été une des pionnières
24:08là aussi ?
24:08Non,
24:08non,
24:08pas du tout.
24:09Non,
24:09non,
24:09non,
24:09non,
24:09c'est...
24:10Parce qu'on en parle
24:11très peu.
24:11Oui,
24:12mais c'est entre...
24:13Ce n'est pas parce qu'on n'en parle
24:14pas que ça n'existe pas.
24:16Donc,
24:16non,
24:16non,
24:17c'est...
24:18Il y a beaucoup
24:18d'interventions comme ça
24:20dans les lieux publics,
24:22dans les établissements scolaires
24:24ou même en entreprise.
24:25Et à chaque fois,
24:26on part d'un thème
24:26et on part d'improvisation
24:28autour de ce thème.
24:29Autour de ce thème
24:30dans l'idée
24:31de trouver
24:31une réponse
24:32à un problème.
24:33Mais pour ça,
24:34il faut des comédiens
24:34capables d'improviser.
24:36Oui,
24:36et ça,
24:36c'est un vrai métier.
24:37Et moi,
24:37je ne joue pas dedans.
24:38Je dirige cette troupe,
24:39mais je n'ai jamais fait
24:40de théâtre d'improvisation.
24:42Je ne sais pas
24:43si je serais bien.
24:45Et j'ai,
24:45par contre,
24:46des comédiens
24:46qui travaillent beaucoup,
24:47qui font beaucoup d'entraînement
24:48parce que c'est vraiment
24:49de l'ordre de l'entraînement,
24:50c'est-à-dire des répétitions
24:50pour être capable
24:52d'improviser après.
24:54C'est un travail
24:55tout à fait spécifique.
24:56Ce n'est pas le travail
24:57du comédien
24:57qui va apprendre son texte,
24:58qui va rentrer dans son personnage.
25:00C'est s'entraîner,
25:01avoir la faculté
25:02d'improviser.
25:04C'est un travail
25:05très spécial.
25:06Donc moi,
25:06je ne joue pas,
25:06mais je dirige cette troupe.
25:08Et ces comédiens,
25:09vous avez trouvé
25:09dans votre région,
25:10en Dordogne ?
25:10Oui, bien sûr.
25:11Oui, en Dordogne,
25:12en Gironde,
25:12qui travaillent avec nous
25:13selon les contrats.
25:15Je crois qu'elle est née
25:16à Liorac-sur-Luire,
25:18près de Bergerac.
25:19Voilà,
25:19c'était à l'époque
25:21mon adresse,
25:21parce que ça ne l'est plus.
25:22Mais voilà,
25:23c'est effectivement
25:25l'adresse administrative
25:26de la compagnie
25:26Histoire de jouer.
25:27Pourquoi êtes-vous
25:28allé en Dordogne ?
25:29Pourquoi la Dordogne ?
25:30Alors là,
25:30c'est un hasard.
25:32Voilà,
25:32un coup de cœur
25:33pour une région,
25:34un coup de cœur
25:34pour une maison.
25:35Et d'ailleurs,
25:35le nom de la Dordogne,
25:36vous avez un peu renseigné,
25:37en fait,
25:38ça vient de la racine
25:39pré-celtique,
25:40dure,
25:40signifiant
25:41eau tumultueuse
25:42et eau imprévisible.
25:43Voilà,
25:44moi je suis imprévisible aussi.
25:45Exactement.
25:46Et vous êtes tombé
25:47amoureux de cette région
25:48et c'est là que vous avez
25:48beaucoup travaillé
25:49et écrit vos scénarios.
25:51J'ai commencé à écrire,
25:52je suis partie m'installer
25:53en Dordogne,
25:54j'ai quitté Paris
25:55avec mon premier contrat
25:56de scénariste sous le bras.
25:58Carrément,
25:58et vous êtes installée là-bas
25:59pour écrire tranquillement.
26:00Vous n'en pouviez plus de Paris ?
26:02Je n'avais pas envie
26:02d'élever mes enfants à Paris.
26:04Oui,
26:04je crois que vous n'êtes
26:05pas la seule aujourd'hui,
26:06là aussi,
26:06vous avez été en avance
26:07sur votre temps.
26:08Alors,
26:08vous avez aussi,
26:09et c'est un peu
26:10le capitaine fracas,
26:11joué dans les cours de château,
26:12sur les places des villages,
26:13c'est assez particulier.
26:15C'est-à-dire que
26:16quand vous décidez
26:17de faire du théâtre
26:17ailleurs que dans
26:19des grandes villes,
26:20et ça,
26:21je pense que
26:21toutes les troupes le savent,
26:22tous les comédiens,
26:23les artistes le savent,
26:24c'est qu'il y a peu
26:26de salles de spectacle
26:27dès que vous quittez
26:28les grandes villes.
26:29Donc,
26:29une fois que vous avez écumé
26:30les salles des fêtes
26:31qui ne sont absolument pas faites
26:32pour jouer du théâtre
26:34parce que soit les plafonds
26:35sont trop bas,
26:36soit il n'y a pas de scène,
26:38vous décidez de jouer partout.
26:40Donc,
26:40si ça peut être
26:41dans une cour d'école,
26:42ça peut être
26:42sur une place de village
26:43et ça permet
26:45à des gens
26:45qui n'iront jamais
26:47dans un théâtre
26:48parce qu'ils pensent
26:49que ce n'est pas pour eux
26:50de venir voir
26:51des pièces de théâtre.
26:52C'est vrai qu'il y a
26:52beaucoup de gens
26:53qui n'ont jamais mis
26:53les plis dans un théâtre.
26:55Moi,
26:55je me souviens à Paris,
26:56un jour à la Michaudière,
26:58il y a une dame
26:59à côté de moi
26:59qui dit non,
26:59on n'est jamais venu
27:00dans Paris.
27:01Il y a une porte
27:03qui s'ouvre sur la scène,
27:04Virginie Lemoyne sort
27:05et la dame fait un geste
27:06bonjour !
27:07C'est extraordinaire.
27:08C'est extraordinaire.
27:10Diriger une troupe
27:12d'une histoire,
27:13d'une trame ?
27:15C'est décider
27:16ce qu'on a envie de faire,
27:17pourquoi on est ensemble,
27:21est-ce qu'on a envie
27:21de monter une pièce classique,
27:23est-ce qu'on a envie
27:24de faire justement
27:25du tas d'improvisations,
27:26quel est le public
27:26avec lequel on a envie
27:27de travailler ?
27:29Et puis après,
27:30c'est trouver des contrats.
27:32Et vous avez un crédo,
27:33je crois,
27:33c'est tout le monde
27:34a besoin de s'évader,
27:34d'apprendre,
27:35de rire et de rêver.
27:36Oui.
27:37Pas vous ?
27:38Si, bien sûr,
27:39mais tout le monde.
27:40En fait,
27:41en milieu rural,
27:42on en a besoin
27:43mais on ne le sait pas toujours.
27:45Ils ne sont pas plus bêtes
27:46qu'ailleurs,
27:46mais le milieu rural,
27:47c'est qu'il n'y a pas
27:48un théâtre au chaque
27:49coin de rue,
27:50donc les gens sont contents
27:53quand on s'approche d'eux.
27:55Vous avez fait peu de théâtre,
27:56je crois qu'il y a eu
27:56deux spectacles,
27:57un sur la direction
27:58de Pierre Laville
27:59et un autre sur la direction
28:02de Marcel Maréchal.
28:03Oui, tout à fait.
28:04J'ai fait très peu de théâtre
28:05à Paris.
28:08Et pourquoi ?
28:09Parce qu'on ne proposait pas
28:11en fait,
28:12tout bêtement.
28:14Mais ça vous manquait
28:14quand même ?
28:15Ça me manquait
28:17un peu
28:19puisque quand j'ai quitté Paris
28:21et que j'ai décidé
28:21de ne plus être comédienne,
28:22j'ai fait du théâtre
28:22en Dordogne.
28:24Alors,
28:24votre théâtre aussi,
28:26ce sont des actions
28:26de prévention interactive.
28:28Oui,
28:28c'est ça,
28:29c'est un petit peu
28:30ça le théâtre forum.
28:32C'est-à-dire qu'on prend
28:33des sujets
28:34de prévention
28:35comme le harcèlement
28:36ou comme les violences
28:37et interactifs
28:39parce qu'on demande
28:39au public
28:40de nous aider
28:41à trouver des solutions.
28:42Et je crois
28:43qu'il y a un millier
28:44de collégiens
28:45de la Nouvelle-Aquitaine
28:46qui ont assisté
28:46à vos spectacles.
28:48Il y a beaucoup plus
28:48aujourd'hui.
28:49Ça fait dix ans
28:50qu'on le fait.
28:51Et ça les marque ?
28:52Oui,
28:54je pense que
28:55sur le harcèlement,
28:57on a fait énormément
28:58d'interventions
29:00dans les collèges
29:01et pas que
29:01de Nouvelle-Aquitaine.
29:03On se déplace beaucoup.
29:04Et oui,
29:05il y a quand même
29:06la parole
29:07qui se libère
29:08des élèves
29:09qui n'ont pas dit
29:09qu'ils avaient été harcelés,
29:10qui osent en parler.
29:13Je pense vraiment
29:14que ce soit
29:15notre troupe
29:15ou d'autres troupes
29:16qui interviennent
29:17que c'est très important.
29:18Et votre troupe,
29:19il y a beaucoup
29:19de monde dedans ?
29:20On tourne avec
29:21plusieurs comédiens
29:23en 7-8.
29:24Oui,
29:25qui à l'année
29:26travaillent avec vous.
29:27Mais est-ce que
29:28tout ça n'est pas aussi...
29:29Il n'y a pas une forme
29:29de transmission
29:30dans tout ce que vous faites ?
29:32Je pense que
29:33la transmission...
29:35Je ne sais pas,
29:35à partir du moment
29:36où on est parents,
29:37on est déjà dans la transmission.
29:39Quand on écrit,
29:40on a peut-être
29:41des choses à dire.
29:43Quand on joue,
29:45on fait vivre
29:45des personnages.
29:46Je pense que oui,
29:47mais je ne suis pas
29:48en tout cas
29:48pas plus dans la transmission
29:49que vous.
29:51Nous sommes complémentaires.
29:52Et il y a aussi...
29:53Vous êtes intervenu
29:54dans les prisons,
29:54je crois,
29:55Julie.
29:55Avec la compagnie
29:57Histoire de Jouer,
29:58on fait aussi ce travail
29:59auprès des prisonniers.
30:00surtout pour les prisonniers
30:03condamnés
30:04pour des violences
30:05envers leurs conjointes.
30:08Ce sont des moments
30:09très émouvants
30:09dans ces cas-là.
30:10Ce sont des moments
30:10qui sont durs.
30:12Oui,
30:12qui sont durs,
30:14mais pareil,
30:16qui apportent
30:18une prise de conscience
30:20à des moments
30:20à des condamnés
30:22qui ont besoin
30:23de voir
30:24comme en miroir
30:25ce qu'ils ont fait
30:27pour pouvoir prendre conscience
30:28de ce qu'ils ont fait.
30:29Et vous en parle
30:30après le spectacle ?
30:31Ils en parlent,
30:32oui,
30:32mais ils en parlent
30:33durant toute l'intervention.
30:35C'est quand même
30:36des moments très forts.
30:37Encore une fois,
30:38là aussi,
30:38vous faites oeuvre
30:39de salubrité publique,
30:40ce que peu de gens font.
30:41Je pense qu'il y a
30:42d'autres gens
30:43qui font ça,
30:43mais il y a plein de gens.
30:44Tous les travailleurs sociaux,
30:45vous savez,
30:46ils font ça toute la journée.
30:47Donc, en tout cas,
30:48on le fait.
30:48Et on trouve ça hyper intéressant
30:50et utile.
30:51Il y a une dizaine d'années,
30:52il y a eu un sondage
30:53« Qui aimeriez-vous voir
30:54comme stars dans les prisons ? »
30:57Les réponses,
30:57c'était Johnny Hallyday
30:58et Raymond De Vos.
30:59Ils sont allés dans les prisons
31:01faire des spectacles
31:02pour les détenus.
31:04Oui, mais les détenus,
31:05c'est bien qu'il y ait
31:06des gens d'extérieur
31:07qui viennent faire des spectacles.
31:10Alors, à chaque fois,
31:11même dans ces sujets
31:12très difficiles,
31:13il y a deux traits
31:14de caractère qui restent.
31:15Je vais vous dire
31:15lesquels,
31:16c'est l'humour
31:16et la bienveillance.
31:18Je prends.
31:20Je ne peux pas parler
31:22de moi de cette manière-là,
31:23mais en tout cas,
31:24je fais des choses
31:24avec sincérité
31:25et si je peux avoir
31:27un peu une pointe d'humour
31:28pour faire passer
31:29des choses dures,
31:30je l'utilise volontiers.
31:31Et la bienveillance aussi
31:32parce que c'est une chose
31:33qui n'est pas si fréquente
31:34aujourd'hui ?
31:35Peut-être.
31:37Je ne sais pas.
31:38Alors, il y a aussi
31:39une autre activité,
31:41ce sont les livres jeunesse
31:41car vous avez écrit
31:42quatre romans jeunesse.
31:43C'est aussi une autre chose,
31:45encore une autre aventure,
31:47Julie Gézéchel.
31:48Comment c'est né ça ?
31:49Comment c'est né ?
31:50Je crois que j'ai commencé
31:51par un livre jeunesse
31:52il y a très longtemps.
31:54parce que j'écrivais beaucoup,
31:56je l'ai fait lire
31:57à un ami
31:59qui lui était
32:00dans le milieu d'édition
32:01qui m'a dit
32:01« ça pourrait intéresser
32:02un éditeur ».
32:03Ça a commencé comme ça.
32:04Ça s'appelait
32:04« Ma mère est un totem »
32:05« Ma mère est un totem »
32:06qui était une histoire
32:06d'amour entre deux jeunes enfants.
32:11Et puis, j'ai écrit un livre
32:12sur le harcèlement scolaire,
32:15« L'école me déteste »
32:16parce que c'est un sujet
32:17qui me touchait beaucoup.
32:20Un livre sur le racisme.
32:22Voilà, enfin bon,
32:22des histoires qui me touchaient.
32:25J'aime beaucoup écrire
32:28pour la jeunesse.
32:31Et puis, vous avez aussi
32:32fait des conférences
32:33dans les écoles
32:34et je crois qu'il y avait
32:34un chapeau
32:35avec des petits papiers
32:36et des questions
32:37mises dedans.
32:38Ah oui, ça m'est arrivé souvent
32:39de faire des conférences
32:40dans les écoles
32:41avec des questions préparées
32:46par les élèves
32:47ou parfois
32:47qui sont abracadabrantes.
32:48parce que les élèves,
32:49eux, ne connaissent malheureusement
32:52plus Jean-Paul Belmondo.
32:54Donc, il me parle d'autre chose.
32:55C'est vrai que c'est...
32:57Et tout d'un coup,
32:58au fond de la classe,
32:59il y en a un qui dit
32:59« Ah, mais moi,
33:00je ne vous connais pas,
33:01mais mon grand-père,
33:02il vous connaît. »
33:03Ah, j'ai dit « Ah bon ?
33:04Pourquoi ton grand-père me connaît ? »
33:07Parce qu'il adore Belmondo.
33:08Mais là aussi,
33:11ce sont des choses importantes
33:11parce qu'avec ces questions,
33:13vous ouvrez l'esprit
33:16à ces jeunes.
33:17Je ne sais pas si je leur ouvre
33:18d'esprit.
33:18En tout cas,
33:18je dialogue avec eux.
33:20Et puis,
33:20il y a eu quand même
33:20un problème,
33:21c'est que je crois
33:22que vous avez travaillé
33:23les devoirs de vos enfants
33:25et que vous avez eu
33:25une mauvaise note,
33:26Julie Gisekiel.
33:27Ah non, mais ça,
33:27c'est horrible, ça.
33:28Ah non, c'est
33:29l'une des plus grandes
33:31vexations de ma vie.
33:31C'est-à-dire ?
33:32C'est-à-dire que
33:33quand vous savez,
33:34vous avez...
33:35Je pense que je ne suis pas
33:35la seule mère indigne
33:37qui ait fait ça.
33:37C'est-à-dire qu'un devoir
33:38qui a traîné,
33:39on est dimanche,
33:40il est 18h,
33:41vous avez l'impression
33:48et elle n'est pas faite.
33:49Je dis, bon,
33:49laisse, je vais le faire.
33:50Alors, je te dicte.
33:53Vous trouvez que c'est pas mal
33:53ce que vous avez fait.
33:55Et que vous apprenez
33:56que le voisin
33:59dont la mère a fait
34:00elle aussi la rédaction
34:02a une meilleure note que vous.
34:05Et là, vous dites,
34:05c'est pas possible.
34:06Moi, je gagne ma vie
34:06en écrivant.
34:07Et donc,
34:08je voulais aller voir la prof
34:09en disant,
34:09non, mais attendez,
34:10franchement,
34:10vous vous moquez de moi.
34:11C'est pas possible
34:11que vous m'ayez mis 12
34:13et que l'autre élève
34:15vous l'avez mis 14
34:16alors que sa mère,
34:17franchement,
34:17elle écrit comme un pied.
34:18Et j'avais été très vexée.
34:19Mon fils m'a demandé
34:20de ne pas aller voir la prof.
34:21Je n'ai rien dit.
34:22Mais voilà.
34:23Il y a un exemple concret.
34:24Hervé Christiani
34:25qui nous a quittés
34:26avait fait
34:26Il est libre Max.
34:27Chanson célèbre un jour.
34:28Son neveu arrive en disant
34:29je dois faire à l'école
34:30une explication de texte
34:31sur Il est libre Max.
34:33Hervé Christiani lui écrit.
34:35Et il y a eu la note
34:362 sur 20
34:36n'a rien compris au sujet.
34:38Oui, oui.
34:39Je suis vengée.
34:40Il y a pire que moi.
34:42Voilà.
34:42Mais finalement,
34:43vous avez touché
34:43à tous les genres.
34:45Ben,
34:46j'ai l'impression
34:47que je suis toujours
34:49un peu dans la même ligne.
34:50C'est d'exprimer
34:51des choses
34:52que j'ai envie de dire
34:52alors que ce soit
34:53par le jeu
34:54pendant longtemps,
34:55que ce soit
34:55par faire jouer
34:56les autres
34:57avec la compagnie
34:59ou par la littérature.
35:02Je pense que
35:03j'ai un oeil
35:04pour regarder
35:05ce qui se passe
35:05dans la société
35:07dans laquelle j'évolue
35:08et que j'ai envie
35:09de le partager.
35:10Eh ben,
35:10on va continuer
35:10à le partager ensemble
35:11à travers la date
35:12de la sortie
35:13de votre nouveau livre
35:14le 27 mars 2025.
35:16A tout de suite
35:16sur Sud Radio
35:17avec Julie Gézéchel.
35:19Sud Radio,
35:20les clés d'une vie,
35:21Jacques Pessis.
35:22Sud Radio,
35:22les clés d'une vie,
35:23mon invité Julie Gézéchel.
35:25On a évoqué
35:26votre parcours
35:27de Belmondo
35:27aux compagnies
35:29d'improvisation.
35:30Et puis,
35:31il y a la romancière
35:31parce que vous êtes
35:32aussi une romancière.
35:33Et donc,
35:34le 27 mars 2025
35:36est sorti
35:37votre troisième roman
35:38d'Aaron et compagnie
35:39chez Robert Laffont.
35:40Alors,
35:41la Daron,
35:42on sait ce que c'est
35:43au départ.
35:44C'est la maîtresse
35:45de maison,
35:45la maman.
35:46Et puis,
35:47là,
35:48vous êtes dans le rôle
35:49d'une mère célibataire.
35:52C'est la troisième fois,
35:52je crois,
35:52que vous trouvez ce personnage
35:53à qui il va arriver
35:55des tas d'histoires
35:55à cause de son fils.
35:57C'est ça.
35:58Alors,
35:59c'est donc l'histoire
36:00de Clara
36:00qui élève seule
36:01depuis toujours
36:02son fils
36:03et c'est l'année
36:04du bac.
36:06Il va partir
36:06faire ses études
36:07à Bordeaux
36:08puisqu'ils habitent
36:09en Dordogne
36:10et Clara
36:12travaille un peu précaire
36:15puisqu'elle écrit
36:15des livres
36:17à l'eau de rose
36:18pour une éditrice
36:19anglaise
36:20qui les vend sur Internet.
36:21Donc,
36:21on peut dire
36:22qu'elle ne gagne pas
36:22bien sa vie
36:23et commence à se demander
36:25comment elle va faire
36:25pour financer
36:26les études de son fils.
36:28Il faut savoir
36:29que les romans
36:29à l'eau de rose,
36:30c'est quelque chose
36:30qui a très bien marché
36:31dans les années 50-60.
36:33Puis,
36:33Barbara Catland
36:33a fait fortune
36:34avec,
36:35je crois qu'elle a publié
36:36723 romans
36:38en 38 langues
36:39qui se sont vendus
36:40à 750 millions
36:41d'exemplaires.
36:42C'est extraordinaire.
36:43C'est le rêve.
36:43Alors,
36:44moi,
36:44mon personnage,
36:45Clara,
36:45elle est loin de ça.
36:46Oui.
36:47Voilà,
36:47donc,
36:47elle s'inquiète énormément
36:48pour le futur de son fils
36:49et comment elle va pouvoir l'aider.
36:51Surtout qu'elle est une mère célibataire.
36:52Voilà.
36:53Alors,
36:53c'est là où va intervenir son fils
36:55avec une idée à braque à la brande
36:57pour dire
36:58on va s'en sortir.
36:59Exactement.
37:00Lui,
37:00il dit
37:00t'inquiète maman,
37:02je gère.
37:03Voilà.
37:03Alors,
37:03il faut savoir qu'elle vit en Dordogne
37:05dans un village qui n'existe pas
37:07qui s'appelle Sainte-Caprine.
37:07Oui,
37:08ça n'existe pas.
37:08En fait,
37:09je me suis un peu renseigné
37:09que le Caprine,
37:10c'est un fromage fermier
37:11fabriqué à partir de l'être
37:13chèvre cru.
37:14C'est ça.
37:14C'est ça.
37:15Parce que vous n'avez pas voulu
37:16donner un vrai lieu.
37:16Non.
37:17Mais en même temps,
37:19ça ressemble à la Dordogne
37:20que vous connaissez.
37:21Oui,
37:22oui,
37:22ça ressemble.
37:22En fait,
37:23ce n'est pas que j'ai voulu écrire
37:24une histoire qui se passe en Dordogne,
37:25mais quitte à mettre mon personnage
37:27ailleurs qu'à Paris.
37:28Autant le mettre dans un endroit
37:29que je connais.
37:29C'est plus simple pour moi.
37:31Donc,
37:31l'idée,
37:32on peut le dire
37:32parce que c'est le début du livre
37:33et qu'on le voit sur la couverture.
37:35Non.
37:36Tout le monde ne le voit pas.
37:37On ne le voit pas.
37:38La mère ne le comprend pas.
37:39La mère ne le comprend pas.
37:40Disons qu'il a trouvé
37:41un procédé illicite.
37:42Voilà,
37:42illicite.
37:43Illicite pour justement
37:44faire gagner de l'argent
37:45à sa mère
37:46et lui permettre
37:46de s'en sortir
37:47ce qui va être
37:48le début du livre.
37:49Comment une telle idée
37:50n'est-elle ?
37:51Comment une telle idée
37:54m'est-elle venue ?
37:56Je voulais continuer
37:57à parler de cette héroïne
37:59que je suis depuis 2009.
38:02Clara,
38:03il y a eu deux premiers romans.
38:04Oui,
38:04deux premiers romans avec elle
38:05où son ADN,
38:08c'est de se mettre
38:09dans la merde en fait.
38:10Si je dois résumer.
38:12Donc là,
38:13j'avais envie
38:14que ça soit
38:14à cause de son fils.
38:18Je me dis
38:18quelle bêtise
38:19peut faire un ado
38:20en pensant
38:20qu'il va gagner de l'argent.
38:22J'ai trouvé ça.
38:23Et vous avez trouvé ça
38:23et à partir de là
38:24est née une histoire
38:25qui est une histoire double
38:26parce qu'en même temps
38:27il y a des pages
38:28avec un texte
38:29un peu différent
38:30car en même temps
38:31votre héroïne
38:31tente de vivre
38:33une histoire d'amour
38:33qui se passe à Melun.
38:35Oui.
38:38En fait,
38:39c'est une histoire
38:40qui est un flashback.
38:44Elle raconte à quelqu'un
38:45tout ce qu'elle a vécu
38:47durant cette année
38:48où son fils
38:49devait partir
38:50à Bordeaux
38:51et dans quel bazar
38:53il a mis
38:54dans sa vie
38:55alors qu'elle vivait
38:55elle a eu plein
38:57de problèmes également.
38:58Elle perd son travail
38:58et puis elle va rencontrer
38:59quelqu'un
39:00et on ne sait pas très bien
39:01qui est cette personne
39:02etc.
39:02Et là,
39:03la double construction
39:04d'un roman
39:05avec le flashback
39:06et le présent
39:06ce n'est pas si simple
39:07à réaliser.
39:09Non,
39:10ce n'est pas si simple
39:10mais c'est assez amusant
39:11en fait.
39:12Mais c'est vrai
39:12qu'en écrivant
39:13parfois on se piège
39:14un petit peu
39:14dans la chronologie
39:15mais c'est assez amusant.
39:18Alors il y a aussi
39:19le parcours sub
39:19que vous évoquez
39:20le cauchemar des parents
39:22que j'ai vécu
39:23et là c'est quelque chose
39:25aussi de très important.
39:28Ben oui
39:29parce qu'en fait
39:29Clara
39:30elle aimerait que son fils
39:31fasse des études
39:33qui l'intéressent
39:34qui...
39:35elle ne peut pas
39:37voir son fils partir
39:38s'installer
39:39loin de chez elle
39:40livrer à lui-même
39:41en faisant des études
39:42qui ne l'intéressent pas
39:43et elle se rend compte
39:45qu'en fait
39:45il n'a pas d'envie
39:47spéciale.
39:49Il fait des études
39:50parce qu'on lui dit
39:50de faire des études
39:51mais il n'a rien envie
39:52de faire
39:52il a juste envie
39:53de ne pas rentrer
39:53dans la vie active.
39:56Mais un parcours sub
39:57c'est quelque chose
39:57d'absolument gigantesque
39:59effectivement
39:59il y a une lycéenne
40:01de 18 ans
40:01qui a réussi
40:02à piéger la plateforme
40:03à la place
40:04de la lettre de motivation
40:05elle vit à Pau
40:06elle a fait
40:07une recette de cuisine
40:08et c'est passé.
40:09C'est passé.
40:09C'est passé
40:10elle a été admise
40:11dans un parcours
40:13ce qui prouve
40:13que tout ça
40:14ressemble à n'importe quoi.
40:16Il y a quand même une chose
40:17c'est qu'il y a quand même
40:18une histoire d'amour
40:19qui est née au milieu
40:19de tout ça
40:20et une histoire d'amour
40:21très mystérieuse
40:21parce que
40:22l'homme se méfie
40:25car il dit
40:25les écrivains
40:26ou les femmes écrivains
40:27sont des menteuses.
40:28Ah oui alors ça
40:29c'est pas
40:29c'est pas
40:30c'est pas
40:32l'amoureux de Clara
40:33qui dit ça
40:33c'est un personnage
40:34que je ne peux pas dévoiler
40:35mais de toute façon
40:37ça c'est une phrase
40:39que j'aurais pu entendre
40:41moi je sais que
40:42si un écrivain
40:44va dans un commissariat
40:45qui va porter plainte
40:46pour quelque chose
40:46et qu'on lui dit
40:48et vous faites quoi
40:49comme métier
40:49je suis scénariste
40:50la police
40:52elle vous regarde
40:52en disant
40:52ah oui d'accord
40:53scénariste
40:54et vous me racontez
40:55qu'il s'est passé ça
40:55et là tout d'un coup
40:57il y a une grosse suspicion
40:58sur le fait
40:59que vous êtes en train
41:00de raconter
41:01n'importe quoi
41:01les gens pensent
41:04que quand on écrit
41:05on ment plus facilement
41:07que les autres
41:07ça vous est arrivé ça ?
41:09oui bien sûr
41:10moi ça me fait rire
41:11parce que je sais
41:12que c'est pas vrai
41:12mais oui
41:13il y a une espèce
41:14à partir du moment
41:15où je dis
41:15si on me demande
41:16mon métier
41:17si je peux éviter
41:18de dire que je suis scénariste
41:19ou romancière
41:20j'évite
41:22et ça vous arrive
41:22souvent d'éviter ?
41:24j'essaye de botter en touche
41:25voilà
41:26j'invente pas un autre métier
41:27je suis pas assez menteuse
41:28pour ça
41:28alors il se trouve
41:29qu'un scénario
41:31de télé
41:31ce sont des milliers
41:32de pages
41:32avant de trouver
41:33la bonne solution
41:34est-ce que c'est la même chose
41:34pour un roman ?
41:36alors
41:37il y a toujours
41:39beaucoup de retravail
41:40quand même
41:40sur un manuscrit
41:43oui c'est à peu près
41:45la même chose
41:45parce qu'il y a une liberté
41:47par rapport
41:47à un scénario
41:49de télévision
41:49où on n'a pas
41:50les mêmes contraintes
41:51on n'a pas
41:52les mêmes contraintes
41:53elles sont différentes
41:54il y a quand même
41:55alors on n'a pas
41:56des contraintes
41:57de durée
41:58ni de décor
42:00ni de personnages
42:01ni de budget
42:03ça rentre pas en compte
42:04maintenant
42:04ça doit être lu
42:05oui
42:06donc il faut quand même
42:07qu'on arrive à trouver
42:08la langue
42:10qui entraîne les gens
42:12dans la lecture
42:13oui et la langue française
42:14car vous
42:15à travers ce livre
42:16on comprend
42:17combien vous défendez
42:18la langue française
42:18je sais pas si je la défends
42:20mais enfin
42:20j'essaye de l'écrire
42:23aussi bien
42:24que je peux
42:25c'est un combat
42:28c'est un combat
42:29que vous menez
42:30que beaucoup d'autres mènent
42:31parce que c'est plus
42:31toujours évident
42:32alors c'est pas un combat
42:34que je mène
42:36de manière militante
42:37mais c'est vrai
42:38que j'aime lire
42:40des choses
42:41qui sont bien écrites
42:42et j'essaye
42:43de ne pas écrire
42:44trop mal
42:44et quand le fils
42:46de l'héroïne
42:46parle de la meuf
42:47à ma mère
42:48vous le reprenez
42:49ah oui oui
42:50il y a des
42:51alors j'ai pas envie
42:53de dire faute de français
42:54parce que je trouve
42:55que c'est stigmatisant
42:55pour les gens
42:56qui le font
42:57enfin il y a des tournures
42:58de phrases disons
42:59qui me font des acouphènes
43:01mais en même temps
43:03l'apprentiage de l'écriture
43:05là aussi
43:05pour un roman
43:06comme pour la télévision
43:07c'est venu tout seul
43:07c'est un travail personnel
43:09oui c'est un travail personnel
43:10oui j'ai pas allé à l'école
43:11pour apprendre ça
43:12après le bac
43:13alors il se trouve aussi
43:15que vous aviez déjà fait
43:15deux romans
43:16avec Clara
43:17il y avait
43:19Retour à la ligne
43:20le premier
43:20le premier oui
43:21aux éditions
43:22de la table ronde
43:23c'est la première histoire
43:24de Clara
43:25et pourquoi ce personnage
43:26pourquoi ce personnage
43:27est né
43:28c'est un peu comme si
43:31j'avais voulu
43:31me créer
43:32une soeur
43:33que je n'ai jamais eue
43:34que voilà
43:35j'ai des frères
43:36deux frères
43:36que j'aime tendrement
43:37mais je n'ai pas eu de soeur
43:39et c'est comme si
43:40je m'étais créé
43:41une petite soeur
43:41qui aurait été plus libre
43:44que moi
43:45qui pouvait faire
43:45plein de bêtises
43:46à qui il arrivait plein
43:47qui avait moins de chance
43:48que moi
43:48et à qui il arrivait
43:51plein d'emmerdes
43:52mais qui s'en sortait toujours
43:53et d'ailleurs dans ce premier roman
43:54elle était nègre
43:55un mot qu'on ne peut plus
43:56employer pour des livres
43:57voilà
43:58oui oui
43:58elle était porte-plume
43:59mais c'est vrai
44:01quand on voit
44:01les porte-plumes
44:03qui ont réussi
44:03par exemple
44:04le livre de Rick Azaray
44:05qui s'est vendu
44:06à 3 millions d'exemplaires
44:07ma médecine naturelle
44:08c'est Dan Franck
44:10qui l'a écrit
44:10il m'a raconté
44:11il a touché
44:1230 000 francs à l'époque
44:13et pas un sous de plus
44:14alors que le livre
44:15s'est vendu
44:15à des millions d'exemplaires
44:16c'est un métier
44:18plein d'abnégations
44:19et vous n'avez jamais exercé
44:21ah non pas du tout
44:22non
44:22je ne pense pas
44:23que j'ai les qualités
44:23pour ça
44:24mais en fait
44:25oui
44:25Clara est une ancienne
44:27scénariste de télévision
44:28qui s'est grillée
44:29dans le métier
44:31et qui se dit
44:31qu'est-ce que je vais faire
44:33il faut que je trouve du boulot
44:34elle est déjà mère célibataire
44:35d'un petit garçon à l'époque
44:36et
44:37elle rencontre
44:40un industriel
44:41qui lui dit
44:42moi je voudrais
44:43que quelqu'un
44:43raconte ma vie
44:44et elle commence à travailler
44:46comme porte-plume
44:46donc pour cet industriel
44:48jusqu'à comprendre
44:49qu'en fait
44:50il ne veut pas du tout
44:50qu'il raconte sa vie
44:51il veut qu'elle lui invente
44:53une vie
44:54qui pourrait rester
44:55pour ses héritiers
44:56voilà
44:56il y a eu la suite
44:58parfois une seule solution
44:59souffre à vous
44:59ou déjà il y avait
45:00le fils qui faisait
45:02quelques bêtises
45:02voilà
45:03c'est-à-dire qu'en fait
45:03parfois une seule solution
45:05souffre à vous
45:05donc c'est
45:06aux éditions Robert Laffont
45:07Clara est obligée
45:10de quitter Paris
45:10parce que son fils
45:11commence à avoir
45:13des mauvaises fréquentations
45:14et une amie
45:15lui prête une maison
45:15en Dordogne
45:16où elle va s'installer
45:16avec son fils
45:17exactement
45:17voilà
45:18en fait il y a
45:19une Dordogne rurale
45:20et une Dordogne village
45:21vous vous êtes plutôt
45:22côté rural que village
45:23alors dans mes histoires
45:26de Clara
45:27c'est une Dordogne village
45:29voilà
45:30moi dans la vie
45:31je suis dans la Dordogne
45:32complètement rurale
45:33vraiment campagne
45:35et c'est très différent
45:36ben
45:38non
45:39les voisins sont
45:40même si on a un voisin
45:42à 50 mètres
45:43il sait toujours
45:44ce que vous faites
45:45alors il se trouve aussi
45:46que quand on lit vos romans
45:47on se dit
45:48mais pourquoi
45:49elle n'en fait pas
45:49un scénario de télévision
45:50alors
45:52parce que
45:54j'y pense pas
45:55franchement
45:57qu'on ait jamais
45:58que c'est pas facile
46:00de soi-même
46:01d'aller voir la télévision
46:02en disant
46:02regardez j'ai écrit un livre
46:03vous croyez pas
46:04que ça pourrait faire
46:04un scénario
46:06et qu'il faudrait
46:06que ça vienne
46:07d'un producteur
46:08qui dise mon livre
46:09et qui me propose
46:10d'en faire un scénario
46:11parce qu'il y a
46:11tous les ingrédients
46:12d'une comédie
46:12je pense que dans celui-là
46:13il y a tous les ingrédients
46:14de la comédie
46:15après
46:15peut-être vous avez remarqué
46:17que la télévision
46:19n'est pas très fan
46:20des comédies
46:21il y a peu de téléfilms
46:22qui soient des comédies
46:24oui il y en a quand même
46:25quelques-uns
46:25il y en a peu
46:26mais en même temps
46:28ça ne vous empêche pas
46:29de se réécrire
46:29il y avait une tradition
46:31que Françoise Dorin
46:32et Nicole Dubiron
46:33exerçaient
46:33c'était ce genre de roman
46:34joyeux
46:35avec une intrigue
46:36du début à la fin
46:37est-ce que finalement
46:38vous n'en êtes pas
46:39une descendante
46:39une disciple
46:41et bien je n'y ai jamais pensé
46:42c'est vous qui me l'apprenez
46:43mais pareil
46:44ça fait partie des choses
46:45que je prends
46:46comme un compliment
46:46alors effectivement
46:48un roman comme ça
46:49c'est beaucoup
46:50beaucoup de travail
46:50pour se dire
46:52il faut que je surprenne
46:53le lecteur
46:53alors je ne pense pas du tout
46:55au lecteur
46:55j'avoue que c'est au nom
46:57très égoïstement
46:58quand j'écris
47:00si je dois penser
47:01à une personne
47:02et je pense qu'il
47:05ne nous écoutera pas
47:06parce qu'à ce temps-là
47:07où c'est diffusé
47:08il doit dormir
47:08c'est mon éditeur
47:10j'ai tiré billard
47:11je veux
47:13le surprendre lui
47:14et quand j'écris cela
47:15je me disais
47:15j'espère que ça
47:17ça va lui plaire
47:18j'espère que ça va lui plaire
47:19parce que le surprendre
47:20ça veut dire
47:21parce que je pense
47:23qu'il a en fait
47:24qu'il a l'oreille
47:25d'un lectorat
47:27voilà
47:27donc je ne pense pas
47:29au lecteur invisible
47:30je pense à lui
47:31qui est en me disant
47:32j'espère que ça va lui plaire
47:33qui est le symbole
47:33du lecteur invisible
47:34voilà
47:35c'est mon symbole
47:36et aujourd'hui
47:37vous allez continuer à écrire
47:38je crois que Clara
47:38vous en avez un petit peu assez
47:39ah non
47:40je n'en ai pas du tout assez
47:41vous avez fait trois volumes
47:44voilà
47:45je me suis dit
47:46cette fois
47:47il faut Julie
47:47que la vie est courte
47:49il faut que tu
47:50passes à autre chose
47:51mais ce n'est pas
47:52parce que j'en avais assez
47:53je l'adore
47:54et d'ailleurs
47:54depuis que j'ai décidé ça
47:55et que je l'ai dit
47:56malencontreusement
47:57je n'ai pas encore réussi
47:59à écrire une ligne
47:59pourquoi ?
48:00je ne sais pas
48:01parce que peut-être
48:01j'ai besoin d'être sûre
48:03qu'elle s'envole bien
48:03et à côté de ça
48:06vous avez toujours
48:07des livres
48:08ou des téléphones
48:08en préparation
48:09sur des sujets
48:09à l'actualité
48:10oui oui
48:11j'ai des textes
48:14qui sont en lecture
48:15à la télévision
48:17donc j'attends des réponses
48:18il n'y a rien de sûr
48:19et j'ai envie
48:20d'avoir du temps
48:21pour moi
48:21pour continuer à écrire
48:22ce que j'appelle
48:23pour moi
48:23c'est-à-dire des romans
48:24vous imaginez
48:25un tel parcours
48:26quand vous avez débuté
48:27à quatre ans
48:28à la télévision ?
48:29ben non
48:30parce qu'il y a
48:32plein d'autres choses
48:32que je voulais faire
48:33que je n'ai pas eu le temps
48:34de faire
48:34je voulais être cascadeuse
48:35je ne l'ai pas fait
48:35j'aurais aimé être chanteuse
48:38je ne l'ai pas fait
48:39donc c'est passé très vite
48:40et je n'ai pas eu le temps
48:41de tout faire
48:41et maintenant
48:42l'écriture vous intéresse
48:43plus que jamais ?
48:44ah oui bien sûr
48:45et Daron et compagnie
48:47pourquoi ce titre d'ailleurs ?
48:48parce qu'on cherchait
48:50un titre
48:50un titre
48:51qui
48:52parce que Daron
48:53les jeunes
48:54de la génération
48:56de mes enfants
48:56ils me disent
48:58ils parlent de moi
48:59en disant la Daron
49:00donc ça m'amusait
49:02de le prendre
49:02en hommage à mes fils
49:04et je voulais qu'on comprenne
49:07qu'il n'y avait aussi
49:08pas que la Daron
49:09il y avait la Daron
49:10et compagnie
49:11c'est-à-dire son fils
49:12et tous les autres
49:13et tous les autres personnages
49:14dans ce roman
49:15dont on ne dira rien
49:16parce qu'il faut le suivre
49:17du début à la fin
49:18mais il se passe
49:19beaucoup de choses
49:19il se passe beaucoup de choses
49:20et merci
49:22merci de continuer
49:23à écrire ce genre de livres
49:24qui ne sont pas si fréquents
49:27en France aujourd'hui
49:28merci de m'avoir reçu
49:29Daron et compagnie
49:30chez Robert Rellafont
49:31et puis continuez
49:32comme ça
49:33merci beaucoup
49:34merci Julie Géguel
49:35les clés de nuit
49:36c'est terminé pour aujourd'hui
49:37on se retrouve bientôt
49:38restez fidèles
49:38à l'écoute de Sud Radio
49:39et on se retrouve à l'écoute
49:41et on se retrouve à l'écoute