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"SOS Zinzin : chroniques politiques et satiriques" est un ouvrage de Pierre Henri qui compile, avec bonheur, plus de 150 chroniques initialement parues dans la revue Reconquête du Centre Charlier. L’auteur analyse avec humour et esprit critique les idéologies et discours de la gauche politique. Il aborde des thèmes tels que l'immigration, l'antiracisme, le sectarisme et les projets totalitaires, en dénonçant ce qu'il perçoit comme des absurdités et des contradictions. L'objectif de Pierre Henri est d'offrir, par le biais de la logique et de la dérision, une "thérapie de choc par le rire et le bon sens" face aux dérives qu'il observe dans notre société et dans le paysage politique contemporain. Formidable intercesseur politico-littéraire, Pierre Henri inscrit ses pas dans ceux de Vialatte, Thibon, Salleron ou Marcel de Corte. On ne peut pas choisir plus belle filiation.

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Transcription
00:00Pierre-Henri est enseignant et il publie SOS, Zinzin, chroniques politiques et satiriques,
00:10une compilation de textes parues de 2008 à 2024 dans la revue Reconquête du Centre Charlier.
00:17Pierre-Henri, bonjour.
00:18Bonjour, Martial.
00:19Merci d'être sur le plateau de TVL pour répondre à nos questions et pour présenter cet ouvrage
00:23qui est bien évidemment dès maintenant en vente sur la boutique de TVL.
00:26Vous allez sur le site tvl.fr, vous savez comment faire bien évidemment pour vous procurer cet ouvrage dès maintenant.
00:32D'où vient le titre SOS, Zinzin, est-ce une alerte comique ou un signal de détresse face à la politique actuelle ?
00:38Peut-être un peu des deux d'ailleurs.
00:39Alors c'est un peu des deux.
00:40En fait, pour l'anecdote, ça vient d'un film.
00:42Ça vient d'un film avec Bruce Willis qui est le troisième volet de la série Die Hard qui s'appelle Une journée en enfer
00:47et où c'est le fameux flic New Yorker John McLean qui est aux prises avec une espèce de terroriste est-allemand
00:54qui en fait est surtout un braqueur, qui se camoufle en idéologue et qui lui fait faire un jeu de piste dans New York.
00:59Et à un moment, ils ont une conversation téléphonique où John McLean lui explique qu'il était en train d'appeler pour son cas, d'appeler SOS Zinzin.
01:07Et cette formule m'avait bien plu à l'époque parce que c'était un petit peu le pendant de SOS Amitié ou SOS Baleine, on peut dire,
01:13en fait pour les dingues et pour les dingues idéologiques.
01:17Alors c'est à la fois, vous savez, c'est un peu à la déproge, c'est la minute nécessaire de M. Cyclopède
01:23et en même temps, c'est aussi un cri de détresse mais qui vient toujours derrière l'arme de l'humour ou en tout cas de l'ironie.
01:33Est-ce que vous avez fait le choix de la satire et non, dites-vous, des ricanements de dérision ?
01:38– Oui, quelle est la différence, très précisément dans notre esprit ?
01:41– Alors, les ricanements de dérision, c'est un peu l'esprit de l'époque dans les grands médias,
01:46dans les émissions façon et Anne-Marthe-Est, quotidien, etc.,
01:50où on a toujours en fait l'alibi du camp du bien.
01:53C'est-à-dire qu'on sait qu'on est du bon côté de l'histoire, on sait qu'on est du bon côté de la morale,
01:58on sait qu'on est pur parce qu'on est de gauche, parce qu'on est d'extrême gauche,
02:01parce qu'on agit pour le progrès, pour le bien de l'humanité.
02:03Et donc, à partir de ce point de vue moral, on se permet de tourner en dérision méchante,
02:10toujours méchante, les cibles les plus faciles.
02:13Ça peut être tantôt l'Église catholique, tantôt les ploucs dans les campagnes,
02:17tantôt les gens qui considèrent qu'il n'y a que deux sexes
02:20et pas 42 genres différents ou 50 000.
02:24Et ça, en fait, cette méchanceté-là, c'est l'arme de la domination idéologique de la gauche.
02:33Et je pense que notre tradition idéologique à droite, notre tradition politique,
02:37notre tradition aussi littéraire, ce n'est pas du tout le même style d'humour.
02:41Ce ne sont pas du tout les mêmes cibles et ce ne sont pas du tout les mêmes armes.
02:45Et moi, j'ai préféré prendre le contre-pied exact,
02:49c'est-à-dire m'attaquer aux idées, m'attaquer aux argumentations,
02:52m'attaquer au paralogisme, m'attaquer à tout ce qui est fou dans le raisonnement,
02:58plutôt que d'aller m'attaquer à des cibles faciles,
03:01comme le font toutes ces belles personnes du haut de leur pilier moral.
03:06Pensez-vous quand même que la satire politique est encore un pouvoir de réveil aujourd'hui ?
03:11Parce que c'est bien ça que vous cherchez, réveiller les consciences, réveiller les peuples.
03:15Oui, mais c'est en même temps, je pense que c'est aussi un antidépresseur, la satire.
03:20C'est-à-dire que, vous le savez encore mieux que moi, vous êtes journaliste,
03:24tous les jours, si on est plongé, si on a le nez dans le guidon des faits divers
03:28qui sont de plus en plus atroces et de plus en plus fréquents,
03:31si on a le nez dans le guidon des déclarations de nos gouvernants français, européens ou mondiaux,
03:37on ne peut qu'être parfois, voire souvent, entraîné dans une espèce de spirale de désespoir.
03:46Et je pense que l'arme de la satire, c'est d'abord un antidépresseur,
03:49c'est-à-dire que c'est ce qui nous permet, de temps en temps, de reprendre un petit peu espoir,
03:54de reprendre un petit peu une peinte de bon sang, comme on disait avant,
03:57quand on part en fourrie, on se prend une peinte de bon sang,
04:00et ça nous aide à aller de l'avant.
04:02Et ça nous aide aussi à avoir un petit peu cette capacité à ne plus nous justifier de tout.
04:09Nous, gens de droite, gens de droite de conviction, gens de droite de tradition,
04:13nous qui sommes constamment justement moqués, vilipendés par la gauche,
04:17et au contraire, l'arme du rire, en la retournant,
04:20ça nous redonne à la fois de l'espoir et de l'armement intellectuel, je pense aussi.
04:24– Parlez du terme antidépresseur, est-ce que c'est un antidépresseur pour les autres
04:27ou est-ce que c'est un antidépresseur pour vous-même, pour tous les esprits lucides
04:31qui vivent dans un monde devenu absurde ?
04:33– Très sincèrement, je ne sais pas si l'humour est une qualité innée ou acquise.
04:38Moi, j'ai l'impression qu'elle m'a été en grande partie transmise par mes parents,
04:42que je remercie, le moins qu'on puisse dire.
04:45Mais je pense que c'est les deux, c'est-à-dire que le fait d'avoir la capacité
04:50de rire de nos adversaires et de tous leurs actes et de tous leurs propos,
04:55c'est d'abord, oui, un antidépresseur pour soi,
04:58parce que sinon, il y aura des moments, vous savez,
05:00où le fatalisme, le défaitisme, l'abandon, le désespoir
05:05peuvent vraiment nous submerger, nous, militants, nous, sympathisants,
05:10nous, citoyens de la France du XXIe siècle.
05:14Donc, d'abord pour moi, ça c'est vrai,
05:17et puis peut-être une proposition justement pour les gens
05:20qui aimeraient sortir un petit peu la tête de ces eaux saumâtres
05:25et la sortir par le haut et par le rire.
05:27– Allez, pour les ennemis de la France, pour les azins,
05:30vous avez réalisé, donc je l'ai dit, entre 2008 et 2024,
05:33150 chroniques, très incisives, très humoristiques, c'est vrai.
05:36Comment choisissez-vous vos cibles ?
05:37– Alors, les cibles, je les choisis principalement dans médias,
05:43médias écrits, médias télévisés, ça peut être aussi des extraits de conférences,
05:48des extraits d'ouvrages universitaires.
05:51Très souvent, en fait, ce sont des magazines,
05:52je vais chercher dans les parties chroniques, les parties idées, cultures, débats.
05:56Alors, j'ai des, on va dire, des cibles récurrentes,
05:58généralement, je vais aller chercher dans Libération, dans l'Obs,
06:01dans Philosophie Magazine, très souvent.
06:03Sur certains sites internet, à l'époque, vous aviez le plus du Nouvelle Obs,
06:07qui était une espèce d'amas de blogs, ou de micro-blogs,
06:11sur lesquels il y avait, entre autres, Bruno Roger Petit,
06:13avant qu'il ne devienne porte-parole de l'Élysée,
06:16au début du premier mandat de Macron,
06:18et où il écrivait tout un tas d'insanités.
06:20Alors, on va le retrouver plusieurs fois au fil de ses pages, Bruno Roger Petit.
06:23Donc, c'est généralement dans ces médias-là,
06:26écrits ou télévisuels, que je vais chercher
06:31les tribunes, les papiers d'opinion,
06:35qui diffusent les théories les plus farfelues.
06:37– Est-ce que c'est l'actualité qui vous guide,
06:39ou c'est plutôt les figures idéologiques récurrentes ?
06:41Vous parlez de Roger Petit, par exemple.
06:44– C'est un mélange des deux.
06:45C'est-à-dire qu'on a vu émerger, il y a maintenant, on va dire,
06:494-5 ans, ce que l'on appelle aujourd'hui le wokisme.
06:51Le wokisme, en fait, c'est tout sauf nouveau, bien évidemment,
06:54puisqu'il y a 30 ans, 40 ans, dans les années 80,
06:56sur les campus américains, on parlait déjà de politically correct,
07:01donc le politiquement correct, le PC, disent les Américains,
07:04et qu'il y a eu, en fait, tout un tas de nouvelles têtes,
07:07une hydre qui a de nouvelles têtes,
07:10et tout un tas de nouvelles résurgences,
07:11jusqu'à ce que l'on appelle aujourd'hui le wokisme.
07:14Donc, bien évidemment, il y a des éléments d'actualité
07:17qui font que, forcément, à un moment,
07:20époque manif pour tous, il y a eu énormément de choses
07:22qui ont été dites en faveur du militantisme LGBTQIA+,
07:26en faveur du mariage homosexuel, etc.
07:28Donc, oui, là, ça me guide dans mes recherches,
07:31mais pas toujours.
07:32Il m'est arrivé de trouver des articles délirants
07:34qui parlent d'urbanisme, qui parlent de littérature.
07:39J'en avais fait un, il y a assez longtemps,
07:41sur une interprétation queer de Rabelais.
07:44Ce n'est pas vraiment un sujet d'actualité,
07:45mais c'était largement assez bidonnant
07:47pour que je m'en empare et que j'en fasse une chronique.
07:49– Alors, quel personnage contemporain incarne le mieux,
07:52selon vous, l'esprit Zinzin ?
07:54Je sais que vous avez l'embarras du choix.
07:56– Alors, l'embarras du choix, oh, il y en a plein.
07:58J'aurais tendance à vous dire, un qui est très connu
08:01sur les plateaux de télévision et de radio,
08:04c'est Édouard Louis.
08:05Édouard Louis qui forme une espèce de trinôme,
08:10enfin, en tout cas, de duo avec Geoffroy de Lagannerie,
08:13qui est une espèce de sociologue
08:15qui n'a pas produit grand-chose en production universitaire,
08:17mais qui vient sur les plateaux télé et radios
08:19nous expliquer alors dernièrement
08:21qu'il fallait absolument abolir le système pénal
08:23et le système judiciaire,
08:24parce qu'en fait, la répression des crimes et des lits
08:26était une oppression capitaliste et fasciste,
08:30et donc qu'il proposait, d'ailleurs,
08:31on ne sait pas tout à fait quoi,
08:33et lui, à part ses ricanements,
08:34n'avait pas grand-chose à dire de concret.
08:35Donc, Édouard Louis et Lagannerie,
08:37c'est vraiment, je pense, la synthèse et la caricature
08:41de cette gauche intellectuelle et littéraire,
08:45bouffie de prétentions, bouffie d'infatuation,
08:48et qui va nous asséner des théories
08:50avec un jargon incompréhensible la plupart du temps,
08:53et avec des propositions absolument délirantes.
08:56Alors, Édouard Louis, au niveau international,
08:58il y a Judith Butler, dont on parle beaucoup,
09:00qui est en gros la papesse des « des théories du genre »
09:03et du genre fluide en particulier.
09:05Oui, ça, ce sont des figures comme ça, plutôt pas mal.
09:09– Vous écrivez, comme dans toute escroquerie sectaire,
09:11la gauche exploite les passions tristes et les psychoses.
09:14Vous parlez aussi d'idéologie gauchiste,
09:16devenue hystérique, mais quel est l'élément déclencheur
09:19de cette folie moderne ?
09:21– Ça, c'est une vaste question.
09:23– C'est une école de zinz.
09:23– C'est une vaste question, Martial.
09:25Je pense qu'on pourrait peut-être même aller jusqu'à nous interroger
09:29sur le déclin ou la décadence de l'Occident,
09:31parce que je ne suis pas tout à fait sûr
09:33que ce genre de délire idéologique et intellectuel
09:37apparaisse de la même manière dans d'autres ères civilisationnelles.
09:41Et en tout cas, je pense que dans l'Occident tel qu'il est aujourd'hui,
09:45en gros l'Europe et l'Amérique du Nord principalement,
09:48on a une espèce de lassitude de la vie,
09:51de lassitude de l'énergie vitale,
09:54de lassitude de tout ce qu'on a créé depuis 2000 ou 3000 ans,
09:58et qu'on est à une époque d'instinct de mort.
10:00Et cet instinct de mort se traduit par des formes très hystérisées
10:03pour les gens qui sont les plus en déshérence à cause de faiblesses psychologiques, sociales.
10:08Ça, on le voit dans le mouvement woke ou dans le mouvement LGBT, par exemple.
10:13Et parfois, vous savez, ce sont des phénomènes vraiment sectaires.
10:17Et les sectes recrutent leurs adeptes, bien évidemment,
10:19chez les gens les plus malléables, chez les gens les plus faibles
10:22et chez les gens qui ont du ressentiment à assouvir.
10:25Et ça, c'est le ressort de ce qu'on pourrait appeler le socialisme éternel
10:28ou la gauche éternelle.
10:29C'est une espèce de ressentiment qu'on a absolument besoin de déverser
10:33pour oublier la médiocrité de sa propre vie ou ses propres échecs.
10:36Et donc, c'est dans ce fonctionnement-là
10:37que les formes les plus extrêmes d'hystérie politique et idéologique
10:42vont trouver leurs recrues et leurs piétailles, en fait.
10:46Alors, ça ne dure pas toute la vie.
10:47Chez ces recrues-là, certains peuvent avoir, à un moment,
10:50des éclairs de lucidité,
10:51revenir à des choses plus rationnelles, plus terre-à-terre.
10:54Et moi, mon livre et mes chroniques, c'est aussi un appel
10:57à un retour au sol bien dur, au plancher des vaches.
11:00Mais on a aussi des soldats idéologiques
11:03qui, toute leur vie, vont être dans une espèce de volonté de détruire, en fait.
11:08– En fait, vous êtes en train de me dire que la France a disparu
11:11il y a quelques siècles au profit de l'Europe.
11:14L'Europe a disparu au profit de l'Occident.
11:16L'Occident est en train de disparaître.
11:17C'est ça que vous me dites ?
11:18C'est que vous êtes en train de signer les derniers feux
11:21de la décadence de cet Occident ?
11:23– J'aimerais que ça ne soit pas les derniers feux.
11:27C'est-à-dire, j'aimerais qu'il y ait un avenir viable
11:30pour notre ensemble civilisationnel.
11:33Alors, bien évidemment, je pense d'abord à la France,
11:35mais bien évidemment, la civilisation européenne a un sens
11:37et veut dire quelque chose.
11:39Et même l'Occident, mais ça, ça serait pousser un peu plus loin l'analyse.
11:42Je ne sais pas si nous sommes voués à disparaître,
11:45comme le pensent beaucoup de théoriciens de la décadence.
11:48Je pense qu'il y a de véritables manifestations d'épuisement.
11:52C'est-à-dire qu'ils se traduisent par du désespoir,
11:56par du fatalisme, par de l'inaction,
11:57ou par vraiment ce nihilisme de gauche
11:59qui a une volonté qui est celle de détruire
12:02et de saper ce qui fonctionne et ce qui a fonctionné.
12:05On est à un moment de...
12:07Oui, comme peut-être l'être humain souffre parfois de dépression,
12:10et les dépressions sont de véritables maladies,
12:12mais dont on peut guérir.
12:13Je pense que l'Occident est en dépression.
12:16Mais je ne sais pas s'il en sortira.
12:18La logique et le bon sens, ce sont en fait vos armes.
12:22Est-ce que c'est encore audible dans une époque
12:24où on a l'impression que seules l'émotion,
12:27ou les émotions, dominent le débat ?
12:31C'est une discipline, je pense.
12:34Je pense que c'est une discipline
12:35que l'on doit d'abord s'imposer à soi-même,
12:37parce que bien évidemment,
12:38c'est l'une des pentes et des tendances
12:40les plus naturelles chez les hommes,
12:45l'un des vices les plus naturelles chez les hommes,
12:47c'est de se laisser aller au pulsionnel.
12:48Et dans le pulsionnel, il y a bien évidemment
12:50le commentaire immédiat.
12:53Et ça, on en est tous victimes,
12:54que ce soit à droite, au centre, à gauche,
12:56chez les apolitiques, ce que vous voulez.
12:58Et ce que vous dites est tout à fait pertinent,
13:00c'est-à-dire qu'on se laisse complètement dominer
13:02par la culture de l'instantané.
13:05Alors, ça, c'est pour parler globalement.
13:07Donc, je pense qu'on doit d'abord s'imposer la discipline,
13:11d'essayer d'analyser les propos, les actes,
13:14les choses et les situations
13:15de la manière la plus froide
13:16et la plus dépassionnée possible.
13:18Alors, bien évidemment, c'est difficile.
13:20Je passe mon temps dans mes chroniques
13:21à analyser des gens qui me disent que j'existe pas,
13:24parce que les Français de souche n'existent pas,
13:26les Blancs n'existent pas, l'Europe n'existe pas,
13:27l'histoire de France n'existe pas,
13:29il n'y a pas d'art français, merci Macron, etc.
13:31Donc, je passe mon temps à analyser des gens
13:33qui me nient et qui m'insultent.
13:34Mais en attendant, l'exercice de l'écriture,
13:38c'est aussi une prise de recul.
13:40Et on en manque énormément.
13:41Alors, je ne parle même pas de l'analyse
13:42de la politique internationale,
13:44où là, on est dans une espèce
13:46de défoulement hormonal de part et d'autre.
13:49Et de l'autre côté, je pense aussi
13:51qu'on a des adversaires qui fonctionnent
13:53sur un principe beaucoup plus émotif
13:56et pulsionnel que ce que la droite
13:58a essayé de cultiver pendant des siècles,
14:00c'est-à-dire, on va dire, la raison d'un côté,
14:03l'ironie de l'autre.
14:05Et donc, oui, en effet, le bon sens terrien,
14:07le terre-à-terre et la logique
14:09sont sans doute les principales armes,
14:13de mon point de vue, pardon,
14:15pour combattre le discours de gauche.
14:17– Et quel est le thème le plus important, alors ?
14:18Parce que vous évoquez plusieurs thèmes.
14:20Quel est le plus important ?
14:21La vie politique en général ?
14:22La culture ?
14:23Les médias ?
14:24Le féminisme ?
14:25Le phénomène LGBTQ, etc.
14:27L'immigration ?
14:28L'islam ?
14:28Le roquisme ?
14:30– Alors, le thème, je vais vous faire une réponse de Normand.
14:33– J'ai failli comptabiliser le nombre de chroniques par thème.
14:36– Oui, alors là, en effet,
14:38déjà, avant première, c'est un premier tome,
14:40il y en aura un deuxième.
14:42Dans ce premier tome-là, en effet,
14:43c'est la partie politique et immigration
14:45qui sont les plus importantes,
14:46sachant que les deux sont bien évidemment
14:48extrêmement liées, extrêmement corrélées.
14:50Et je pense que c'est déjà la menace principale
14:53qui passe sur nous, qui passe sur la France,
14:54c'est l'immigration de masse et ses conséquences, d'une part.
14:56Mais c'est à la fois la menace principale
14:59et en même temps le symptôme de cet instinct de mort
15:03qui nous tire vers le bas.
15:04Et cet instinct de mort, il se traduit aussi par
15:06tout ce qui va avec dans la promotion médiatique et politique
15:09des idéologies les plus farfelues, les plus douteuses
15:12ou les plus mortifères,
15:13qu'elles soient militantisme LGBT extrême,
15:15qu'elles soient l'immigrationnisme de masse,
15:17qu'elles soient la promotion de l'art contemporain.
15:19Donc en fait, c'est quand même un tout.
15:20J'ai tendance à vous dire que le thème principal,
15:23c'est l'action de l'instinct de mort dans la politique.
15:26– Y a-t-il une chronique du livre que vous jugez plus importante
15:29ou peut-être plus révélatrice que les autres ?
15:31– Ah oui !
15:32– J'ai cherché, j'ai pas trouvé.
15:33– Alors, moi je vous dirais que révélatrice,
15:35pour saisir un petit peu l'esprit des chroniques,
15:40on a une chronique plutôt récente que j'aime bien.
15:42Alors, c'est pas par auto-flagornerie,
15:45mais c'est Escoffier égale croix gammée,
15:47qui est à la page 270.
15:50Et alors ça, c'était…
15:51– Merci, comme ça, ça me permet d'y aller.
15:52– C'était une chronique qui réagissait en fait à une vidéo
15:57d'une chercheuse dans une université américaine,
16:02mais une chercheuse française qui était associée
16:04et hébergée par Sciences Po Paris.
16:06Sciences Po Paris s'en était lavé les mains a posteriori,
16:09mais c'était complètement de mauvaise foi,
16:11parce qu'ils avaient à poser leur sigle sur la vidéo
16:13diffusée par cette fille-là,
16:15qui nous parlait, dans un anglais avec un très mauvais accent,
16:18de blanchité alimentaire.
16:20C'est-à-dire qu'elle poussait en fait l'interprétation
16:23décolonialiste, anticapitaliste,
16:28anti-hétéronormativité patriarcale,
16:31jusqu'à en fait analyser l'histoire de la gastronomie française
16:34comme une manifestation du suprémacisme blanc.
16:38Et ça en fait, ça a fait beaucoup rire,
16:40et ça a aussi soulevé beaucoup d'indignation
16:42quand cette vidéo est sortie sur les réseaux sociaux
16:45et sur le site de Sciences Po en 2021.
16:47Et là, en effet, je me suis emparé du discours de cette fille
16:50qui nous explique qu'il y a une construction,
16:53parce que tout est construit bien évidemment,
16:54une construction volontaire des référents identitaires
16:56avec les plats à base de cochons,
16:58un dénigrement du couscous.
17:00Et en fait, c'est une interprétation complètement farfelue
17:02et paranoïaque de sujets triviaux, on va dire,
17:05comme la gastronomie et la cuisine,
17:07pour prouver que le grand coupable de tout,
17:10c'est, comme d'habitude, l'homme blanc hétérosexuel
17:12et généralement de plus de 50 ans, mais pas toujours.
17:15– Poulet rôti égale nazi, quoi.
17:16– Poulet rôti égale nazi, absolument.
17:18– D'accord.
17:18– Bernard Anthony, dans sa préface, explique
17:21« Pierre-Henri est un formidable intercesseur politico-littéraire.
17:26Vous n'avez pas songé, puisque vous êtes un passeur
17:29entre la littérature et la politique,
17:31est-ce que vous n'avez pas songé à délaisser la littérature
17:33pour la politique ? »
17:36– Je pense qu'il y a plein de manières de faire de la politique.
17:38Ce n'est pas à vous, je vais l'apprendre, Martial,
17:40mais le militantisme recouvre des formes assez larges.
17:43Donc moi, grâce à Bernard Anthony,
17:45à ses différentes associations, j'ai commencé à militer,
17:47et j'étais encore étudiant à l'époque,
17:49donc ça commence à remonter.
17:50Et je pense qu'on a des vocations qui sont un petit peu différentes,
17:57suivant les personnalités, suivant les talents, comme on dit.
17:59– C'est ce qu'il y a fait de la politique.
18:00– Oui, lui en a fait.
18:01– Ça ne s'est pas échappé.
18:01– Oui, lui en a fait beaucoup.
18:03Mais à la limite, je me vois plus dans l'ombre,
18:06dans l'écriture des discours, pourquoi pas,
18:08ou dans la rédaction des programmes, si jamais, sait-on jamais,
18:11plus qu'à la tribune en train de vendre mon programme.
18:14– Pourquoi ?
18:15– C'est une question de talent, voilà.
18:17C'est une question de… Il ne faut pas forcer son talent.
18:20Quand on se sent bon dans un certain domaine,
18:23je pense qu'il faut plutôt essayer de l'exploiter.
18:26Après, on peut tester différentes choses.
18:28J'ai déjà pensé éventuellement à un engagement
18:31au niveau des responsabilités locales, pourquoi pas ?
18:35Ça arrivera peut-être un jour, municipale, sait-on jamais.
18:39– Si les politiques avaient attendu d'avoir du talent
18:41pour faire de la politique, ça se saurait.
18:42– Bernard Vialat, toujours lui, vous voit à la croisée des écrivains précieux,
18:48l'Auvergnat, tout comme vous d'ailleurs, Alexandre Vialat,
18:51mais il cite aussi Gustave Thibon, Louis Salron,
18:54Marcel Decorte et Simone Veil, la grande philosophe.
18:56Est-ce que vous acceptez cette filiation ?
18:58– C'est une filiation qui est un peu prestigieuse pour mes épaules
19:01et vraiment, j'en sais encore gré à Bernard d'avoir dit des choses
19:04aussi gentilles dans sa préface.
19:06Filiation avec Alexandre Vialat, oui, déjà par l'Auvergnitude,
19:10si je puis dire, et parce que Vialat a été, entre autres,
19:12le rédacteur pendant des décennies de chroniques dans la montagne,
19:16avant que la montagne ne devienne, comme le Parisien,
19:18une espèce d'organe local de gauche,
19:20mais de chroniques absolument délicieuses,
19:22qui étaient vraiment d'un grand style français
19:23et d'un grand style propre à Vialat,
19:25et qui maniait en fait une espèce d'humour,
19:28presque un humour à l'anglaise, un humour absurde,
19:30sur des sujets d'actualité, mais extrêmement divers,
19:33parfois extrêmement triviaux, comme le Tour de France,
19:35la bicyclette, etc., mais avec vraiment une pensée élevée,
19:40une pensée érudite aussi, c'était quelqu'un de grand style
19:43et de grande culture.
19:44– Tout comme Gustave Thibon.
19:45– Tout comme Gustave Thibon, dans un style très différent,
19:48parce que lui, c'était plus l'analyse.
19:50Alors, ce que j'admire, entre autres choses, chez Thibon,
19:53c'est justement l'attachement, l'enracinement dans le sol,
19:56et le sol paysan en particulier.
19:58Et s'il y a un grand philosophe paysan,
20:01quand cet imbécile de Bernard-Henri Lévy disait de lui
20:03que c'était un philosophe provincial, je crois,
20:06ou quasiment un plouc,
20:08c'est bien au contraire ce qui fait l'immense intérêt,
20:11l'immense dignité de la pensée de Gustave Thibon,
20:13en plus en rapport, bien évidemment,
20:15avec tous les sujets ayant trait à la fois.
20:17La découverte de Simone Veil, d'ailleurs,
20:19qui, elle, a écrit magnifiquement sur l'enracinement.
20:22– L'identité, bien évidemment.
20:23– L'identité.
20:24– Donc, cette filiation, vous l'acceptez, finalement ?
20:26– Oui, modestement.
20:27– Voilà, pas de talent pour faire de la politique,
20:29mais suffisamment peu d'humilité pour accepter cette filiation.
20:33– On fait ce qu'on peut, voilà.
20:35Non, mais oui, oui, je prends à mon compte, en tout cas, via l'at.
20:39– C'est un propos satirique, bien évidemment.
20:40– Oui, bien sûr.
20:41– Avez-vous un nouveau projet en cours ?
20:43Peut-on s'attendre dans une suite de la SOS ?
20:44– Alors, tout à fait.
20:46– Un deuxième, pas un second.
20:47– Alors, un deuxième, parce qu'il y aura,
20:50et on continue d'écrire, quand même,
20:51parce que les chroniques continuent de sortir
20:53dans chaque nouveau numéro de Reconquête,
20:55donc tous les mois,
20:56la revue du Centre Henri et André Charlier.
20:58Il y aura un tome 2 qui portera sur des thématiques différentes,
21:00en particulier la culture et l'art contemporain,
21:02les médias, les questions religieuses,
21:04et tout ce qui concerne les délires LGBT, etc.
21:08Militantisme féministe aussi, ça, j'en parlerai pas mal.
21:09– Mais sur l'art contemporain,
21:10je pense que Haute de Kéros pourra lire tranquillement l'ouvrage ou pas ?
21:13– Je pense qu'elle pourra lire aussi, avec grand plaisir.
21:17Et j'ai puisé chez Haute de Kéros, d'ailleurs,
21:18beaucoup de réflexions chez Christine Surgens aussi,
21:21qui avait fait…
21:22– Haute de Kéros qui est venue souvent à TV Liberté,
21:24et qui pourfend les escroqueries souvent nombreuses de l'art contemporain.
21:29– Ce qu'elle appelle l'AC, qui est en effet l'art contemporain,
21:31qui est une espèce de système de pyramide de Ponzi
21:35qui repose sur la crédulité des uns et la rouerie des autres.
21:38– Mais pas toujours, il y a du talent aussi, quelque part.
21:40– Bien caché, il y en a forcément, toute époque à ses talents,
21:44mais ce ne sont pas ceux qu'on met en avant dans les grands musées,
21:47les grandes galeries internationales, malheureusement.
21:48– Satirique, mais aussi réactionnaire.
21:51– Ah oui, intégralement, intégral.
21:53– Réactionnaire intégral, c'est pas pour ça ?
21:54– Oui, la réaction c'est la vie, disait Bruno Golnisch.
21:58Et réactionnaire intégral comme Nicolas Gomez Davila,
22:01penseur colombien aussi de très haute tenue comme Gustave Thibon.
22:05Oui, en fait, pas réactionnaire dans tout, bien évidemment,
22:07c'est archéo-futuriste peut-être, d'une certaine manière aussi,
22:12mais il y a en effet, tout a toujours très mal marché, disait Bainville,
22:16mais à certaines époques plus qu'à d'autres,
22:18et je regarde en effet beaucoup d'éléments du passé,
22:22du passé que j'ai connu et du passé que je n'ai pas connu,
22:25avec beaucoup de nostalgie, avec beaucoup de regrets.
22:28Mais le futur reste une source d'espoir et de créativité aussi.
22:32Donc il faut savoir faire la part des choses.
22:33– Oui, mais une partie réactionnaire assumée avec plaisir.
22:36– C'est dit, Pierre-Henri, merci beaucoup.
22:38Merci d'avoir défendu si joliment votre ouvrage.
22:41– Merci à vous, Martial.
22:41– Vous avez été spectateur à découvrir un ouvrage
22:44qui ne laissera pas de marbre et surtout vous passionnera.
22:48Et merci de l'avoir fait avec beaucoup de dynamisme.
22:49– Merci à vous, Martial.
22:50– Et de force, merci à vous. Bon courage.
22:52– Merci.
22:53– Sous-titrage Société Radio-Canada
22:58– Sous-titrage Société Radio-Canada

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