Dans « LCP-Lundi C'est Politique », en partenariat avec franceinfo et Challenges, Francis Letellier reçoit ce lundi, la ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire, Annie Genevard.
Francis Letellier présente ce rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et Challenges.
Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et Challenges, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.
Francis Letellier présente ce rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et Challenges.
Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et Challenges, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.
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00:00:00Dans le gouvernement Bayrou, la droite est en force, à l'image d'Annie Gennevard, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire.
00:00:06L'agriculture reste aussi un atout particulier de l'économie française, mais de plus en plus concurrencée, y compris par des pays européens.
00:00:13Annie Gennevard est également un pilier du parti Les Républicains, actuellement en pleine campagne pour choisir son futur président.
00:00:18Annie Gennevard est l'invité de LCP, l'indice est politique.
00:00:30– Sous-titrage Société Radio-Canada
00:01:00pour nous faire remonter les questions, les commentaires en direction de la ministre.
00:01:04Avec vous Annie Gennevard, nous allons parler de la pénurie d'eux, parce que c'est un vrai sujet de questionnement pour les consommateurs,
00:01:10des pesticides qui empoisonnent le débat entre agriculteurs et défenseurs de l'environnement, ça c'est pour ce qui concerne vos dossiers,
00:01:16mais également de cette idée émise par François Bayrou de consulter les Français par référendum sur les finances de la France.
00:01:21Vous direz ce que vous en pensez.
00:01:22Et puis tout à l'heure, Gaspard Koenig, philosophe essayiste qui a choisi de sauter le pas et de s'installer à la campagne en Normandie,
00:01:28nous rejoindra pour débattre avec vous sur le besoin de se rapprocher et de respecter la nature.
00:01:35La France est l'Europe, terre d'accueil pour les universitaires américains.
00:01:38Aujourd'hui à la Sorbonne, Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen ont lancé un appel aux chercheurs américains
00:01:42qui sont empêchés de poursuivre leurs travaux depuis l'élection de Donald Trump.
00:01:46Ils les appellent à venir s'installer en Europe.
00:01:48Choose Europe for Science.
00:01:50Choisissez l'Europe pour la science.
00:01:51La France s'adresse à plusieurs chercheurs et s'intéresse à plusieurs domaines comme la santé, le climat, la biodiversité, le numérique, l'intelligence artificielle, l'espace et l'agriculture.
00:02:01La France va débloquer 100 millions d'euros pour l'occasion.
00:02:05Le stand-up for science qui a été poussé par beaucoup de chercheurs et je veux ici leur dire toute notre gratitude
00:02:11est relayé aujourd'hui par ce Choose Europe for Science qui a pour vocation d'accompagner cette initiative
00:02:19et au fond de permettre aux chercheuses, aux chercheurs du monde entier qui croient dans cette science libre,
00:02:26ouverte pour toutes et pour tous, de rejoindre l'Europe et de pouvoir en effet y travailler, y chercher, y enseigner, eux et leurs familles en toute liberté.
00:02:40– Annie Gennevard, quand on parle de chercheurs américains qui pourraient venir s'installer en France
00:02:46pour l'agriculture, pour faire avancer l'agriculture, de quoi on parle ?
00:02:50Qui sont ces chercheurs américains ?
00:02:51– D'abord, il faut savoir que l'agriculture est un monde très ouvert sur l'innovation, sur la science.
00:02:58En matière de recherche, il y a beaucoup d'initiatives qui sont prises par des chercheurs français
00:03:03et par des chercheurs internationaux. Par exemple, on collabore avec les instituts européens
00:03:10sur la recherche d'alternatives aux pesticides, sur la recherche de vaccins
00:03:15pour lutter contre les maladies qui affectent les troupeaux.
00:03:19C'est de l'innovation numérique pour le machinisme agricole intelligent.
00:03:23Donc il y a des tas de domaines dans lesquels la recherche, effectivement…
00:03:28– Et là, les Américains pourraient apporter quelque chose de plus.
00:03:30– Mais la recherche a forcément une dimension internationale.
00:03:34Vous savez, il y a une communauté internationale de chercheurs.
00:03:37Moi, je trouve que c'est un peu triste pour les États-Unis, finalement.
00:03:40Cet exode de chercheurs possibles vers l'Union européenne
00:03:43traduit quand même une politique publique qui est désolante,
00:03:47puisqu'elle met à distance la science.
00:03:48Elle considère que la science est dangereuse.
00:03:52Elle coupe les crédits aux chercheurs et aux universités.
00:03:54Maintenant, ces chercheurs américains trouveront peut-être agiles en Europe.
00:03:59Il y a d'ailleurs un retournement de situation,
00:04:01parce que pendant très longtemps,
00:04:05les chercheurs européens sont partis aux États-Unis
00:04:08y trouvant de meilleures conditions de travail
00:04:10qu'ils ne pouvaient en avoir en Europe.
00:04:13Et là, on a une aversion, finalement, des choses.
00:04:15Et si l'Europe bénéficiait de la qualité,
00:04:19de l'ingéniosité des chercheurs étrangers et américains singulièrement,
00:04:24c'est une bonne chose pour l'Europe.
00:04:25Mais la France, où pourraient-ils être accueillis
00:04:28ces chercheurs américains en France ?
00:04:30On a des instituts de recherche en matière agrologique, agroécologique.
00:04:36L'INRAE, par exemple, est un institut
00:04:38qui a des correspondants dans le monde entier.
00:04:41Donc, il pourrait accueillir des chercheurs américains.
00:04:42Il est très reconnu.
00:04:43Il peut accueillir des chercheurs.
00:04:46La France, vous voyez, l'Europe va consentir 500 millions d'euros
00:04:49pour l'accueil de chercheurs américains.
00:04:52Et la France, 100 millions d'euros.
00:04:54Donc, en proportion, la France fait un effort considérable.
00:04:57Je pense à Agro-ParisTech aussi.
00:04:59Ça pourrait être un lieu d'accueil.
00:04:59Bien sûr, bien sûr.
00:05:01Ça peut être un lieu d'accueil.
00:05:02Les universités françaises peuvent accueillir...
00:05:04Et les écoles vétérinaires, je pensais aussi.
00:05:07Enfin, tous les établissements sont disponibles
00:05:09et sont ouverts à l'accueil de...
00:05:11On parle de recherche fondamentale,
00:05:13on parle de recherche appliquée.
00:05:15Ce ne sont pas les mêmes lieux
00:05:16qui peuvent accueillir les chercheurs,
00:05:17les enseignants-chercheurs.
00:05:19Donc, il y a l'université, Agro-ParisTech,
00:05:22tous les organismes de formation français
00:05:25d'ordre supérieur sont très renommés, très réputés.
00:05:29Est-ce qu'il n'y a pas un risque de choc des cultures
00:05:31entre les chercheurs américains et les chercheurs français ?
00:05:33Je vais vous donner un exemple.
00:05:34Aux États-Unis, les OGM sont très développés.
00:05:37Et puis, j'allais dire, ils y vont à fond sur les OGM.
00:05:38En Europe et en France en particulier,
00:05:40on est plutôt réservés sur les OGM.
00:05:43Il ne peut pas y avoir éventuellement des conflits de culture
00:05:45entre chercheurs américains et français ?
00:05:48Alors, sur la question des OGM, je ne pense pas
00:05:50puisque l'affaire a été tranchée.
00:05:52Et je dirais presque de façon définitive,
00:05:55en tout cas, rien ne laisse à penser
00:05:57qu'on reviendra sur ce sujet qui est extrêmement éruptif
00:06:01et qui a été tranché au Parlement.
00:06:04Il est clair que, sur ce point,
00:06:06les Américains se sont montrés beaucoup plus offensifs.
00:06:09Mais est-ce que c'est le fait de la recherche ou de l'industrie
00:06:11ou des pouvoirs publics ?
00:06:13Vous ne craignez pas des frictions, je vous dis,
00:06:15pour des différences de cultures scientifiques ?
00:06:17Alors, il y aura certainement de la discussion,
00:06:20mais comme il y en a aujourd'hui, je le répète,
00:06:22les chercheurs, c'est une communauté internationale
00:06:24qui ne s'arrête pas aux frontières.
00:06:25On met en commun un certain nombre de choses,
00:06:28notamment quand il y a des enjeux importants
00:06:30en termes de santé publique, santé animale, santé végétale.
00:06:34Il y a des échanges qui se font, et c'est heureux.
00:06:39Mais là, c'est une force vive
00:06:42qui va devenir une force importante, d'un point,
00:06:46parce que l'enjeu, il n'est pas seulement un enjeu,
00:06:49je dirais, de recherche fondamentale,
00:06:52ce n'est pas seulement un enjeu académique,
00:06:55c'est aussi un instrument de puissance,
00:06:58de puissance économique, de puissance stratégique.
00:07:02Le pays qui investit pour sa recherche fondamentale et appliquée,
00:07:06c'est un pays qui est résolument tourné vers l'avenir.
00:07:09En attendant, pour les agriculteurs français,
00:07:10quand on parle des Etats-Unis,
00:07:11eux, ils voient plutôt des concurrents redoutables.
00:07:13Et les menaces que font peser les droits de douane,
00:07:15évidemment, pèsent beaucoup, Rémi.
00:07:17Tout à fait.
00:07:18Donc, depuis début avril, les vins français, le cognac,
00:07:21les fromages AOP sont taxés à hauteur de 10% par Donald Trump,
00:07:24peut-être demain 20%.
00:07:25Mais aujourd'hui, sur ces 10%,
00:07:27quelles conséquences concrètes cela a sur les filières ?
00:07:29Est-ce que vous avez des chiffres, des retombées concrètes ?
00:07:32Alors, il est clair que l'augmentation des droits de douane,
00:07:36c'est quelque chose qui impactera forcément et lourdement nos filières.
00:07:43Je pense, bien sûr, aux filières des vins et spiritueux.
00:07:46Je vous rappelle qu'on partait d'une taxe de 200% sur le cognac,
00:07:50en rétorsion de la taxe européenne contre le bourbon.
00:07:57Ça touche les produits laitiers, ça touche les produits d'épicerie.
00:08:03Ce sont des sommes très importantes.
00:08:05Est-ce qu'à l'heure qu'il est, justement, il y a déjà des retombées négatives ?
00:08:09Est-ce qu'on peut les mesurer dès maintenant ?
00:08:10On les mesure dès maintenant, notamment sur les vins et les spiritueux,
00:08:14puisque c'est là où le préjudice est le plus important.
00:08:18C'est près de 4 milliards de préjudice.
00:08:23On exporte 20 milliards de vins et de spiritueux dans le monde.
00:08:26Déjà 4 milliards à l'heure qu'il est ?
00:08:28Alors, le risque, à terme, c'est une déperdition de 4 milliards
00:08:33et sur les produits laitiers, les produits d'épicerie, c'est encore 1 milliard.
00:08:37Donc l'enjeu, il est effectivement très important.
00:08:39Mais ça se ressent déjà, concrètement ?
00:08:40Ça se ressent déjà parce qu'évidemment, aux États-Unis,
00:08:44le renchérissement des produits européens a un effet sur le consommateur.
00:08:50C'est une évidence.
00:08:52Donc nous, ce que nous espérons, d'abord, il faut établir un rapport de force.
00:08:56L'Europe ne peut pas se laisser déposséder.
00:08:58Donc elle a pris des contre-mesures pour répondre aux Américains.
00:09:02Est-ce que vous vous attendez à un échec des négociations ?
00:09:05Est-ce que c'est quelque chose qui vous enquête
00:09:07et que les droits de douane augmentent à nouveau en juillet ?
00:09:10Alors, moi, je pense que le fait que ce soit préjudiciable aux Américains eux-mêmes,
00:09:16y compris pour leur propre business, vous voyez, par exemple, sur les vins spiritueux,
00:09:20le fait qu'on raréfie les importations européennes,
00:09:24porte préjudice au commerce de vins et de spiritueux
00:09:27qui se nourrit de la diversité des produits américains et européens.
00:09:34Donc, très rapidement, je pense que le monde économique,
00:09:38et d'ailleurs, c'est ce qui s'est produit,
00:09:39pourquoi est-ce que Donald Trump a fait, a rebroussé chemin ?
00:09:45C'est parce qu'il a la pression des domaines économiques.
00:09:48Vous pensez que les producteurs français sont en mesure aujourd'hui
00:09:50de faire face à une future augmentation des droits de douane ?
00:09:53Il n'y aura pas de casse ?
00:09:54Il y aura de la casse, bien sûr.
00:09:56Si ces droits de douane sont confirmés, parce qu'aujourd'hui...
00:09:59Combien vous voulez évaluer en termes d'emploi, en termes de pertes sèches ?
00:10:03Alors, moi, je ne veux pas être la voix du catastrophisme.
00:10:07Je veux croire en l'intelligence des uns et des autres pour désescalader.
00:10:13L'enjeu, et d'ailleurs, les producteurs nous le disent,
00:10:16c'est d'aller vers une désescalade de part et d'autre,
00:10:18puisque ces droits de douane réciproques sont mauvais.
00:10:21Et l'autre enjeu, c'est retrouver de la compétitivité.
00:10:27Ce qu'on perd en part de marché, il faut retrouver de la compétitivité.
00:10:30Justement, vous parlez de désescalade.
00:10:32Jean-Luc Mélenchon estime que la France n'a aucun intérêt
00:10:35à entrer dans une bataille de droits de douane,
00:10:37notamment parce qu'à la fin, c'est le consommateur qui paye.
00:10:40Vous comprenez ce raisonnement ?
00:10:41Alors, moi, je pense que le consommateur paye, le producteur aussi.
00:10:46Jean-Luc Mélenchon oublie le producteur.
00:10:48Oublie l'économie française.
00:10:52L'agriculture française est une agriculture exportatrice,
00:10:55ce qui fait sa puissance.
00:10:57On est la première puissance agricole européenne,
00:11:00la sixième puissance agricole mondiale.
00:11:03Donc, on a un devoir vis-à-vis de cette richesse de se défendre.
00:11:08Mais on ne peut pas nous se désarmer face à une...
00:11:12Mais alors, dans ce cas-là,
00:11:13pourquoi la réponse de la France et de l'Europe est aussi timide
00:11:16s'il faut se défendre ?
00:11:18Non, elle n'est pas timide.
00:11:19On a, dès l'annonce des premières mesures d'augmentation de droits de douane,
00:11:25réagi, répondu.
00:11:27Et c'est normal.
00:11:28Si on n'introduit pas un rapport de force avec Donald Trump,
00:11:31qui n'entend que cela,
00:11:32eh bien, on n'a pas en retour cette désescalade
00:11:34que nous espérons, que nous attendons,
00:11:37avec évidemment beaucoup d'impatience.
00:11:39Une question sur le CETA, peut-être ?
00:11:42Oui, bien sûr.
00:11:43La semaine dernière, on recevait sur ce plateau la députée européenne Valérie Ayet,
00:11:48qui, comme vous, connaît bien les enjeux agricoles.
00:11:51Et elle disait qu'il était temps de ratifier le CETA,
00:11:54cet accord de libre-échange avec le Canada.
00:11:56Est-ce que vous êtes d'accord ?
00:11:57Alors, vous savez que le CETA est un accord de libre-échange
00:12:00qui a été beaucoup débattu dans cette maison, à l'Assemblée nationale.
00:12:04Comme toujours, les accords du libre-échange
00:12:06comportent toujours un volet agricole.
00:12:09C'est le cas du Mercosur, c'est le cas du CETA.
00:12:11Il y a une partie de cet accord qui est bon pour l'agriculture,
00:12:15je pense aux vins, aux spirituels, aux produits laitiers, pour le CETA.
00:12:18Mais il y avait un domaine dans lequel nous sommes fermement opposés au CETA,
00:12:23c'est l'importation de viande de bœuf
00:12:26qui sont produits au Canada dans des conditions
00:12:29qui n'ont rien à voir avec celles qu'on impose à nos propres...
00:12:32Aux hormones, notamment ?
00:12:33Les modes de croissance, effectivement,
00:12:36les antibiotiques, les hormones de croissance.
00:12:39Donc, on a imposé au CETA des clauses miroirs
00:12:42pour leur dire, vous voulez venir sur le marché européen,
00:12:46le marché français ?
00:12:48Eh bien, il faut vous plier aux mêmes exigences
00:12:50que celles qu'on impose à nos producteurs.
00:12:51Donc, pour l'instant, Geneveur, vous n'êtes pas d'accord
00:12:52pour que le CETA soit ratifié ?
00:12:53Alors, il faut regarder, parce qu'il s'applique aujourd'hui,
00:12:57CETA, il faut le savoir, il s'applique.
00:12:59De façon pas officielle.
00:13:00Sans être ratifié, il s'applique.
00:13:02Donc, il faut mesurer exactement les conséquences
00:13:05pour voir si nos craintes étaient justifiées ou non.
00:13:08J'entends.
00:13:09Mais il est clair que le Parlement,
00:13:11certainement, voudra se mêler du sujet.
00:13:13Mais ce que disait Sonia, c'est que Valérie Ayet,
00:13:16qui est présidente du groupe Renew au Parlement européen,
00:13:18c'est quand même une voix qui compte,
00:13:19disait la semaine dernière à votre place,
00:13:21oui, il faut le ratifier.
00:13:22Vous, vous n'êtes pas tout à fait là-dessus ?
00:13:23Moi, je dis, il faut regarder les effets produits
00:13:26sur le marché français.
00:13:27Donc, pas pour l'instant de ratification, tout de suite.
00:13:29Je dis, il faut regarder les choses.
00:13:31S'il s'avère qu'il n'y a pas eu de concurrence déloyale
00:13:34sur le bœuf,
00:13:35et que ça a été bon globalement pour notre agriculture,
00:13:38il n'y a aucune raison de ne pas le ratifier.
00:13:40Ça peut s'évaluer rapidement, quand même.
00:13:43C'est-à-dire, je ne sais pas, moi ?
00:13:44Je pense que, si la question se pose maintenant,
00:13:49il faut produire des éléments
00:13:50à destination de la connaissance,
00:13:53porter à la connaissance des Français
00:13:55et des agriculteurs.
00:13:56Parce que, vous savez,
00:13:58les agriculteurs en ont assez d'être toujours
00:14:00la variable d'ajustement des accords internationaux.
00:14:03Et qui va pouvoir apporter ces éléments ?
00:14:05Il y a des éléments qui peuvent être donnés
00:14:07par le commerce extérieur, évidemment.
00:14:11Vous voulez demander le plus vite possible, ces éléments ?
00:14:13Le plus vite possible,
00:14:14pour qu'on fasse un point sur cette question.
00:14:15Sonia ?
00:14:16Mais dans le cas contraire, vous faites quoi ?
00:14:18On arrête cet accord ?
00:14:19On arrête ces échanges ?
00:14:20Il s'applique, puisque l'accord a été
00:14:22ce qu'on appelle splitté, c'est-à-dire scindé.
00:14:24Il y a un accord commercial
00:14:25qui s'applique de façon transitoire.
00:14:28Donc, il s'applique.
00:14:30Mais s'il faut corriger des choses
00:14:31avant la signature définitive,
00:14:33c'est le moment ou jamais de le faire.
00:14:35Clément ?
00:14:35Alors, il y a aussi le Mercosur,
00:14:37autre accord de libre-échange
00:14:38entre l'Union européenne et l'Amérique du Sud.
00:14:40La France s'y oppose, là aussi,
00:14:42au nom notamment de la défense de ses agriculteurs.
00:14:44Sauf que le contexte a changé.
00:14:45L'Europe cherche de nouveaux débouchés commerciaux
00:14:47avec cette guerre commerciale
00:14:49qui a été déclenchée par Donald Trump.
00:14:51Alors, est-ce que vous, aujourd'hui,
00:14:52ministre de l'Agriculture,
00:14:53vous pouvez vous engager fermement
00:14:55devant les agriculteurs français
00:14:56à ce que la France ne ratifie pas le Mercosur ?
00:14:59Moi, je fais ma part du travail.
00:15:02C'est un accord qui sera ratifié
00:15:03au niveau européen.
00:15:04Ce n'est pas la seule ministre de l'Agriculture
00:15:06qui peut déterminer du sort de cet accord,
00:15:09de ce projet d'accord.
00:15:11Ce à quoi je m'engage, en revanche,
00:15:14c'est de porter la voix des agriculteurs français
00:15:17qui vont être pénalisés par ce projet d'accord,
00:15:21qui portent préjudice à la filière de la volaille,
00:15:25à la filière du bœuf, du sucre, de l'éthanol,
00:15:29encore et toujours les filières d'élevage.
00:15:31La France est probablement le plus grand pays d'élevage
00:15:34au niveau de l'Union européenne.
00:15:36Par la richesse de ces races,
00:15:38par la variété de ces races,
00:15:40on est un grand producteur.
00:15:42Et donc, chaque fois que les choses sont préjudiciables,
00:15:45moi, mon rôle, mon job, c'est de défendre.
00:15:47Et pour ça, vous avez besoin d'alliés.
00:15:48Vous avez besoin d'alliés.
00:15:49Où est-ce qu'on en est par rapport à cela ?
00:15:51Est-ce qu'on a suffisamment d'alliés ?
00:15:53Parce que seule la France ne peut pas s'y opposer.
00:15:54C'est difficile.
00:15:55On n'est pas seuls.
00:15:56Mais parviendrons-nous à avoir une minorité de blocage ?
00:16:00Je n'en sais rien.
00:16:01En tout cas, moi, je continue mon tour des capitales.
00:16:03Vous étiez plus optimiste il y a quelques mois.
00:16:05Je continue mon tour des capitales européennes.
00:16:08Je suis allée en Pologne.
00:16:10Je vois mes homologues régulièrement.
00:16:12Je vais aller prochainement en Hongrie.
00:16:15Donc, je vais aller en Autriche.
00:16:17Je continue à porter la voix parce que, dans cet accord,
00:16:21il y a effectivement des dispositions qui sont préjudiciables pour l'agriculture.
00:16:26Et puis, surtout, le seul point fort de cet accord,
00:16:29c'était d'imposer aux pays du Mercosur des clauses miroirs
00:16:32pour que les productions qui viennent sur le territoire européen
00:16:35obéissent aux mêmes règles de production que les agriculteurs européens.
00:16:41Et ça, ça va tomber.
00:16:42Donc, ce n'est pas possible.
00:16:43Sur le Mercosur, vous allez aller en Hongrie, par exemple.
00:16:45Sauf que le gouvernement hongrois, lui, il est prêt à négocier directement avec les Etats-Unis.
00:16:49L'Italie, la France comptait sur l'Italie pour bloquer le Mercosur.
00:16:52L'Italie, on a vu Giorgia Meloni aller négocier avec Donald Trump.
00:16:55Vous disiez, c'est difficile.
00:16:56Vous êtes plutôt pessimiste.
00:16:58Je dis que c'est difficile, mais que ça n'exclut pas le combat.
00:17:02D'accord.
00:17:03Mais vous êtes moins optimiste qu'il y a quelques semaines sur le blocage du Mercosur.
00:17:08Je vous dis que, dans cette affaire,
00:17:10je vois bien la stratégie qui consiste à essayer de diviser pour mieux imposer ce projet d'accord.
00:17:18Ursula von der Leyen négocie isolément avec chacun des pays.
00:17:23Mais ce qui me rend moins pessimiste que vous ne le pensez,
00:17:27c'est le fait que des amendements ont été adoptés ou quasiment adoptés
00:17:32qui proposaient de s'opposer au Mercosur.
00:17:35Ça veut dire que le Parlement, lui, n'est pas du tout sur la même ligne
00:17:39que la Commission européenne.
00:17:42Et là, ça devrait inciter Ursula von der Leyen
00:17:45à bien mesurer la portée de son projet d'accord.
00:17:50Parce que, lorsque vous avez quasiment la moitié des parlementaires européens
00:17:55qui disent non ou qui disent tout juste oui,
00:17:59ça veut dire qu'elle ne peut pas passer en force.
00:18:01Moi, je trouve qu'il y aurait, à ce moment-là,
00:18:04un problème de fonctionnement démocratique de l'Union européenne.
00:18:07C'est un avertissement, là, carrément, à Ursula von der Leyen.
00:18:10Non, mais je l'entends.
00:18:11Moi, je dis simplement que ce projet d'accord,
00:18:14ça fait 20 ans qu'il est sur la table.
00:18:17Un projet qui, depuis 20 ans, est sur la table
00:18:19et n'a pas été adopté, c'est qu'il y a quand même un sujet.
00:18:22Hugo.
00:18:23Oui, Madame la ministre, il y a beaucoup de réactions
00:18:25sur la première partie qu'on a évoquée sur la recherche.
00:18:28Sur les chercheurs, on y revient.
00:18:29Sur les chercheurs, il y a Prosper qui dit
00:18:30comment peut-on faire venir des chercheurs étrangers
00:18:32alors que le gouvernement a diminué l'enveloppe de recherche en France ?
00:18:35Le Bécoff qui dit on ne paye pas nos chercheurs
00:18:37et on veut accueillir les Américains.
00:18:38MDR, ils n'iront jamais en France.
00:18:40C'est vrai, j'ai regardé le budget.
00:18:41Il y a une baisse de 630 millions d'économies
00:18:44sur le ministère de la Recherche et de l'Enseignement supérieur.
00:18:47Vous dites vous-même, il faut investir.
00:18:48Comment investir quand on ne paye pas nos chercheurs
00:18:52et qu'on baisse leur budget ?
00:18:53Alors, vous connaissez la situation budgétaire et financière de notre pays.
00:19:00Nous sommes tous convoqués à faire un effort sur nos budgets.
00:19:03Cela étant, ce qu'a annoncé le président de la République,
00:19:05c'est quand même un budget pour l'accueil de ces...
00:19:08Je ne vous dis pas qu'on va accueillir des cohortes entières de chercheurs.
00:19:11Est-ce qu'il ne faudrait pas d'abord payer les chercheurs français ?
00:19:14Alors, je ne pense pas que les chercheurs américains
00:19:17bénéficieront de conditions d'accueil
00:19:19qui les mettront en concurrence avec nos propres chercheurs.
00:19:25Il faut qu'il y ait une égalité, une équité de traitement.
00:19:28D'ailleurs, on ne sait pas combien de chercheurs américains
00:19:31seront tentés de venir en Europe.
00:19:34Il y a des dispositions pour les accueillir en Europe.
00:19:37Quels seront les pays qui seront...
00:19:39Je rappelle que c'est 500 millions à échelle de l'ensemble de l'Union européenne,
00:19:44dont 100 millions et 100 millions pour la France.
00:19:47Donc, avec 100 millions,
00:19:49on n'accueillera pas non plus des milliers de chercheurs américains.
00:19:51Alors, on a parlé de l'Europe,
00:19:53on a parlé évidemment de chercheurs américains
00:19:56et de l'Ukraine aussi.
00:19:58Oui, dès le mois prochain, l'Union européenne va réduire
00:19:59ses importations de produits agricoles venus d'Ukraine.
00:20:03Comme ça, on serait tenté de se dire
00:20:04que c'est parce qu'il voit une menace
00:20:07pour les agriculteurs européens.
00:20:10Est-ce que vous, c'est votre sentiment ?
00:20:11Est-ce que vous êtes opposé à l'entrée de l'Ukraine dans l'Europe,
00:20:14notamment en raison de cette menace sur la filière agricole ?
00:20:17Soutenir l'Ukraine est un devoir.
00:20:21Et on ne peut pas transiger sur l'engagement
00:20:26qui est celui de l'Union européenne
00:20:29en faveur d'un pays agressé
00:20:31qui, du reste, est aux frontières de l'Union européenne.
00:20:36Mais là encore, l'agriculture européenne
00:20:39a payé un lourd tribut au soutien à l'Ukraine,
00:20:42au point qu'il a fallu mettre des freins d'urgence.
00:20:45ATM, le dispositif ATM.
00:20:47Pourquoi ?
00:20:48Parce que la levée de droits de douane
00:20:50sur les productions ukrainiennes
00:20:52ont déstabilisé quasiment immédiatement
00:20:54des filières entières.
00:20:56Céréales, volailles, etc.
00:21:00Pour la suite, qu'est-ce qu'il faut faire ?
00:21:01Donc, il faut des freins d'urgence
00:21:04parce que l'agriculture ukrainienne,
00:21:06la surface agricole utile de l'Ukraine,
00:21:10c'est l'équivalent de la surface agricole utile
00:21:12de toute l'Union européenne.
00:21:14Vous voyez bien qu'on est dans une agriculture monde.
00:21:16On ne peut pas, à mon sens,
00:21:19la question de l'intégration de l'Ukraine
00:21:21dans l'Union européenne...
00:21:22Alors ça, c'est un sujet à long terme.
00:21:24Mais aujourd'hui, par exemple,
00:21:25sur l'accord d'importation...
00:21:27Il faut des freins d'urgence, c'est évident.
00:21:29Mais il ne faut pas remettre en cause cet accord ?
00:21:31Disons que, sur ce point,
00:21:33le soutien à l'Ukraine ne peut pas se payer
00:21:38du prix de la déstabilisation des filières européennes.
00:21:42Ça, c'est très clair.
00:21:43Vous réclamez une baisse des quotas de combien, précisément ?
00:21:46Alors, les freins d'urgence qui ont été mis en place
00:21:48doivent demeurer.
00:21:49Moi, j'ai demandé que l'on prolonge ces freins d'urgence.
00:21:53D'accord.
00:21:54Parce qu'ils ont produit leur effet
00:21:56sur notamment la filière volaille.
00:21:58Et il faudrait pouvoir y intégrer les céréales aussi,
00:22:01qui n'y sont pas, aujourd'hui.
00:22:02Qui n'y sont pas.
00:22:04Les Français mangent de plus en plus d'œufs,
00:22:06au point que ça crée des tensions,
00:22:08voire même des pénuries par endroits.
00:22:11Est-ce que ça va durer ?
00:22:12Est-ce que ça va s'aggraver ?
00:22:14Alors, c'est une des filières
00:22:16où nous sommes quasiment en autosuffisance,
00:22:20la filière de l'œuf.
00:22:21Elles ne sont pas si nombreuses,
00:22:22les filières où nous sommes en autosuffisance.
00:22:24La France est un champion d'Europe
00:22:27de la production d'œufs.
00:22:29On peut s'en réjouir.
00:22:30Et du reste, les Français consomment
00:22:33à 95% de l'œuf français.
00:22:36Simplement, la pénurie aux États-Unis
00:22:38a provoqué une réaction, comme toujours,
00:22:42de la part des Français
00:22:44qui ont stocké de l'œuf
00:22:46pour être sûrs de ne pas en manquer.
00:22:48Ce qui fait que certains rayons
00:22:49dans les supermarchés ont été vidés rapidement.
00:22:52Donc, c'est temporaire ou...
00:22:54Moi, je pense que c'est temporaire
00:22:57parce qu'on a aujourd'hui
00:22:59de quoi fournir la consommation française en œuf
00:23:02et il faut veiller à rester souverain
00:23:05en matière d'œuf.
00:23:06C'est la question de la souveraineté alimentaire.
00:23:07Alors, cette question,
00:23:08vous l'évoquez souvent en parlant
00:23:10de la volaille, de la viande, du poulet,
00:23:13où là, pour le coup,
00:23:13on n'est pas du tout autosuffisant.
00:23:15On l'était en 2000,
00:23:16on produisait même 140% de ce qu'on consommait.
00:23:19Aujourd'hui, on produit, je crois,
00:23:20que la moitié de ce qu'on consomme en France.
00:23:23Il faudrait construire beaucoup,
00:23:24beaucoup de poulaillers tous les ans.
00:23:26Je crois que c'est 400 poulaillers d'ici 5 ans
00:23:28pour répondre à cette demande française.
00:23:30Est-ce que vous allez faciliter
00:23:32l'installation de nouveaux poulaillers en France ?
00:23:34Et si oui, comment ?
00:23:34Alors, c'est tout l'enjeu
00:23:36du grand plan de reconquête
00:23:39de la souveraineté alimentaire
00:23:40que je veux mettre en place,
00:23:41qui est d'ailleurs issue d'une disposition
00:23:43que j'avais introduite
00:23:44dans la loi d'orientation agricole.
00:23:46Il faut, pour cela,
00:23:48travailler avec les filières.
00:23:49Je vais demander aux filières
00:23:50de m'établir des plans
00:23:52de reconquête de souveraineté.
00:23:54Il faut qu'elles nous disent,
00:23:55elles, comment elles veulent faire.
00:23:56Alors, la question des poulaillers,
00:23:58l'installation des poulaillers
00:23:59est très importante.
00:24:01Pour produire de la volaille,
00:24:03pour produire des œufs,
00:24:04il faut des poulaillers.
00:24:05Donc, j'observe que le Comité national
00:24:07pour la production de l'œuf
00:24:08ambitionne de construire 300 poulaillers,
00:24:11ce qui est un très bel engagement.
00:24:13Il faut aussi que les Français mesurent
00:24:15qu'il y a un enjeu important pour eux.
00:24:18Il y a un enjeu d'acceptabilité aussi
00:24:20pour les riverains de ces installations.
00:24:22Il y a des questions de normes,
00:24:23notamment environnementales.
00:24:24Est-ce que vous voulez revoir un peu tout ça ?
00:24:26Mais écoutez, en matière de normes,
00:24:28on est servi.
00:24:28On est le pays le plus normatif au niveau.
00:24:30Donc, il faut revenir sur certaines normes,
00:24:32vous pensez ?
00:24:32Alors, il y a des bonnes normes
00:24:33et il y a de mauvaises normes.
00:24:35Les normes qui demandent,
00:24:36des années avant de délivrer
00:24:38une autorisation
00:24:39après de multiples contraintes administratives,
00:24:44ça, c'est de la norme qui peut être allégée.
00:24:46Maintenant, les normes
00:24:47qui visent à concilier la production
00:24:51avec le bien-être animal,
00:24:53avec le respect de l'environnement,
00:24:55avec le respect des riverains,
00:24:56ça, ce sont de bonnes normes.
00:24:57D'ailleurs, j'observe que le projet
00:24:59de construction de 300 poulaillers,
00:25:01ce sont des projets qui visent
00:25:03à des projets alternatifs,
00:25:05des projets bio, des projets de plein air.
00:25:07C'est-à-dire que ce ne sont pas des projets industriels,
00:25:10ce ne sont pas les grands poulaillers industriels
00:25:11d'il y a 20 ans ?
00:25:12Mais ce n'est pas ce qui va permettre
00:25:14de produire de la viande peu chère
00:25:16parce que c'est sur ce secteur précis aujourd'hui
00:25:18que la France a du mal.
00:25:20On a à reconquérir l'intégralité de la gamme.
00:25:23On est beaucoup allés sur le poulet,
00:25:25la Belle Rouge, le poulet de Brest,
00:25:28mais tout le monde ne peut pas s'offrir.
00:25:30Donc, ça veut dire qu'on va revoir
00:25:31des poulaillers industriels se construire ?
00:25:33Non, ça veut dire que la France,
00:25:35les Français, le talent de nos producteurs,
00:25:39de nos éleveurs,
00:25:40font qu'ils sont capables de produire
00:25:42un poulet de qualité,
00:25:45d'entrée de gamme et de cœur de gamme.
00:25:46Ils le font déjà.
00:25:47Quand vous dites 300 poulaillers,
00:25:49quand vous dites ça,
00:25:50l'image qu'on a, je vous dis,
00:25:51c'est l'image de poulaillers
00:25:52avec des poules énormes,
00:25:54des centaines de poules.
00:25:54Mais bien sûr, des centaines de poules,
00:25:57oui, d'accord,
00:25:58mais ce n'est pas...
00:25:58Ce qu'on appelle des poulaillers industriels.
00:25:59Mais il faut s'entendre sur le terme de...
00:26:03Si on veut revenir à une agriculture vivrière
00:26:06où chacun aura trois poules dans son jardin,
00:26:08je vous prédis alors, à coup sûr,
00:26:12une pénurie d'œufs...
00:26:14Immédiate, enfin, rapidement.
00:26:16Quasi-immédiate.
00:26:17Donc, il faut bien...
00:26:18Mais il faut s'entendre.
00:26:20On peut, aujourd'hui,
00:26:21et moi, j'en connais et j'invite d'ailleurs
00:26:24les Français à se renseigner
00:26:27sur ce dont on parle.
00:26:29Il y a aujourd'hui des poulaillers
00:26:30avec des bâtiments,
00:26:32mais une ouverture sur l'extérieur,
00:26:33des poulets qui peuvent sortir à l'extérieur,
00:26:36du poulet bio,
00:26:37du poulet respectueux du bien-être animal.
00:26:39Ce n'est plus le poulet en cage qui...
00:26:42Et ce projet de 300 poulaillers,
00:26:44vous, vous le signez,
00:26:45vous dites oui, il faudra ça.
00:26:46Moi, je dis qu'il faut absolument veiller
00:26:48à ce que les Français acceptent...
00:26:51Il faut travailler à l'acceptabilité sociale
00:26:54de ces lieux d'élevage
00:26:55qui sont indispensables
00:26:57pour la souveraineté alimentaire.
00:26:58Sinon, à quoi sont condamnés les Français ?
00:27:01À manger des poulets
00:27:02qui nous viennent de l'étranger.
00:27:06D'Ukraine, par exemple.
00:27:07D'Ukraine ou du Brésil
00:27:09qui ne sont pas produits
00:27:11avec les normes qu'on impose
00:27:13à nos propres producteurs.
00:27:14Ils sont extrêmement contraignants.
00:27:16Sur un autre sujet,
00:27:17pour faire des économies,
00:27:18la ministre des Comptes publics,
00:27:19Amélie de Montchalin,
00:27:20souhaite fusionner ou supprimer
00:27:22un tiers des agences de l'État.
00:27:24Plusieurs sont dans le collimateur de la droite.
00:27:27Est-ce que, pour vous,
00:27:27ministre de l'Agriculture,
00:27:28il faut fondre l'Office français
00:27:32de la biodiversité
00:27:33avec d'autres agences ?
00:27:35Ou, au contraire,
00:27:35est-ce que l'OFB doit rester
00:27:37une entité à part entière ?
00:27:39Alors, d'abord,
00:27:41entendons-nous,
00:27:41le projet d'Amélie de Montchalin,
00:27:43c'est de mettre de la rationalité.
00:27:45Il y a énormément d'agences.
00:27:46Vous savez que ce sont
00:27:47des coûts de fonctionnement considérables
00:27:49parce que, chaque fois,
00:27:50vous avez des locaux dédiés,
00:27:52vous avez des directions,
00:27:53des fonctions-supports différentes.
00:27:55Tout ça, il y a une déperdition
00:27:56d'argent public.
00:27:57La question est de savoir
00:27:59comment on peut mettre
00:28:00de la rationalité budgétaire
00:28:02dans tout ça,
00:28:03sans enlever, évidemment,
00:28:05de l'efficacité.
00:28:06Mais c'est justement
00:28:07pour en gagner.
00:28:09Alors, vous citez l'OFB.
00:28:10Moi, je n'ai pas
00:28:11d'hésitation à dire
00:28:14l'Office français
00:28:16de la biodiversité,
00:28:17on a des sujets de discussion
00:28:19avec l'Office français
00:28:21de la biodiversité.
00:28:22Ça ne veut pas dire
00:28:22que je demande la suppression
00:28:24de l'Office français
00:28:25de la biodiversité.
00:28:26Je demande simplement
00:28:27qu'ils travaillent
00:28:28à une meilleure collaboration
00:28:29avec le monde agricole.
00:28:30Ni à une fusion
00:28:32avec un autre organisme.
00:28:33Ça doit rester
00:28:33une entité à part.
00:28:34C'est déjà une agence
00:28:35très conséquente
00:28:37qui remplit
00:28:37des actions spécifiques
00:28:39à la fois à l'égard
00:28:40de la faune sauvage
00:28:41et de la faune...
00:28:43La faune sauvage ?
00:28:45La faune sauvage
00:28:47et puis la production domestique,
00:28:48d'animaux domestiques.
00:28:50Et puis,
00:28:50qui est là aussi
00:28:52pour inviter
00:28:54les producteurs
00:28:55à avoir des pratiques
00:28:57respectueuses
00:28:58dans l'environnement.
00:28:59Aujourd'hui,
00:28:59on sait où sont
00:29:00les difficultés.
00:29:01Elles sont essentiellement
00:29:02relationnelles.
00:29:03avec des contrôles...
00:29:06Je vous rappelle
00:29:07que j'ai voulu,
00:29:08par souci de simplification
00:29:09et d'acceptabilité
00:29:11par le monde agricole,
00:29:13réduire le nombre
00:29:14de contrôles
00:29:15à un contrôle
00:29:16par exploitation
00:29:17et par contrôle administratif.
00:29:19Quand vous évoquez
00:29:19ces contrôles
00:29:20et ces relations difficiles
00:29:21entre l'OFB
00:29:22et le monde agricole...
00:29:23Elles ne sont pas difficiles
00:29:24partout.
00:29:25Elles ne sont pas difficiles
00:29:26partout.
00:29:27Et là,
00:29:27ça dépend vraiment
00:29:28de la façon de faire.
00:29:29Il y a des tas d'endroits
00:29:30où les relations
00:29:31entre le monde agricole
00:29:32et l'OFB
00:29:33sont parfaitement sereines
00:29:34et heureusement.
00:29:35Ce n'est pas un bouc émissaire
00:29:36un peu facile
00:29:36du monde agricole ?
00:29:38Je crois qu'il faut bien comprendre
00:29:41que le monde agricole,
00:29:44les agriculteurs travaillent dur.
00:29:46C'est dur,
00:29:47le métier d'agriculteur.
00:29:48On est soumis
00:29:49à des règles de concurrence.
00:29:51On est soumis
00:29:52aux caprices de la météo.
00:29:54On est soumis
00:29:55aux ravageurs,
00:29:56aux attaques sanitaires
00:29:58dans les cheptels.
00:29:58Il faut voir
00:29:59ce que vivent
00:30:00nos agriculteurs.
00:30:02Ils ont besoin
00:30:02de soutien
00:30:03et de compréhension.
00:30:04Et donc,
00:30:04ils ne demandent pas
00:30:05de s'affranchir
00:30:06de toutes les règles.
00:30:08Ils demandent simplement
00:30:09qu'il y ait
00:30:09une compréhension mutuelle
00:30:10de leur travail,
00:30:12de leur métier.
00:30:13Et je pense que
00:30:15c'est possible,
00:30:16c'est à portée de main
00:30:16s'il y a de la bonne volonté
00:30:17de part et d'autre.
00:30:18Alors justement,
00:30:19les agriculteurs demandent
00:30:19de s'affranchir
00:30:20d'une règle précisément
00:30:21et ça va être débattu
00:30:22par les députés
00:30:23en commission dès demain
00:30:24avec la proposition de loi
00:30:25du sénateur Laurent Duplomb
00:30:26qui prévoit...
00:30:27Franck-Menonville,
00:30:28ils sont deux.
00:30:28Ils sont deux, pardon.
00:30:30Qui prévoit de réautoriser
00:30:31un néonicotinoïde,
00:30:33donc un insecticide
00:30:34que nos voisins européens
00:30:35continuent d'utiliser,
00:30:37c'est l'acétamipride
00:30:38et les agriculteurs
00:30:39le réclament notamment
00:30:40pour produire
00:30:41des asperges
00:30:42ou des noisettes.
00:30:43Vous n'êtes pas opposé
00:30:44à cette mesure
00:30:45lors de l'examen
00:30:46du texte au Sénat ?
00:30:47Est-ce que ça veut dire
00:30:47que vous soutenez
00:30:48la réintroduction
00:30:50de cet insecticide ?
00:30:51J'ai défendu
00:30:51la position du gouvernement.
00:30:53La position initiale
00:30:54des sénateurs
00:30:55auteurs de cette proposition
00:30:56de loi
00:30:57voulaient le rétablissement
00:30:59de l'acétamipride
00:31:01partout,
00:31:02en toutes circonstances,
00:31:03pour tout type de culture.
00:31:05Le gouvernement a dit non.
00:31:06J'ai déposé
00:31:06un amendement de suppression
00:31:07qui a été adopté.
00:31:09Les rapporteurs
00:31:10ont déposé
00:31:10un autre amendement
00:31:12restreignant...
00:31:13Vous avez donné
00:31:13un avis de sagesse.
00:31:15Restreignant l'usage
00:31:17de ce néonicotinoïde
00:31:19autorisé partout en Europe,
00:31:21dans les 26 autres
00:31:22pays européens.
00:31:23Je dis ça
00:31:25simplement pour
00:31:26qu'on relativise
00:31:28la portée
00:31:29de cette disposition.
00:31:30Qu'elle soit
00:31:31réservée
00:31:32aux productions
00:31:34en impasse
00:31:35de traitement,
00:31:35aujourd'hui,
00:31:36on est en train
00:31:36de perdre
00:31:37la filière
00:31:38de la noisette.
00:31:40On a la France
00:31:41grand producteur
00:31:42de pommes
00:31:42et attaquée
00:31:44par des ravageurs
00:31:46qu'elle ne sait pas
00:31:47réduire.
00:31:48Donc,
00:31:48nous avons donné
00:31:52le gouvernement,
00:31:54le gouvernement,
00:31:55je précise,
00:31:56je suis la voix
00:31:56du gouvernement,
00:31:57a donné un avis
00:31:58de sagesse.
00:31:59Ça veut dire
00:31:59qu'on n'est pas
00:32:00hostile
00:32:01au rétablissement,
00:32:03mais qu'il appartient
00:32:04au Parlement
00:32:05d'en débattre.
00:32:07Je veux dire
00:32:07simplement
00:32:08une seule chose.
00:32:09Il faut mettre
00:32:10nos producteurs
00:32:12à égalité
00:32:12de concurrence
00:32:13avec les producteurs
00:32:14européens.
00:32:1626 pays
00:32:17ont conservé
00:32:18l'acétamipride
00:32:21le jugeant
00:32:23non nocif
00:32:24pour la santé.
00:32:26Quand vous dites ça,
00:32:26on entend
00:32:27qu'il n'y a pas
00:32:27de raison
00:32:27que la France
00:32:28reste une exception.
00:32:29Il faut veiller
00:32:31à ce que
00:32:32nos producteurs
00:32:33ne soient pas
00:32:34au sein
00:32:34d'un même espace
00:32:35de production
00:32:36qu'est l'Union européenne,
00:32:38ne soient pas
00:32:38désavantagés.
00:32:39C'est pour ça
00:32:39que vous êtes favorable.
00:32:40Mais il appartiendra
00:32:42aux parlementaires
00:32:44d'en débattre.
00:32:44Je vous dis ça.
00:32:45Votre avis ?
00:32:46Demain,
00:32:46il y a quand même
00:32:47des médecins,
00:32:47des scientifiques,
00:32:48des apiculteurs
00:32:49qui se mobilisent
00:32:50à l'Assemblée
00:32:50pour dire exactement
00:32:51le contraire.
00:32:52Il y a aussi
00:32:52des médecins,
00:32:53des scientifiques,
00:32:54des producteurs
00:32:54qui disent le contraire.
00:32:56C'est une question
00:32:56très débattue.
00:32:57Est-ce que vous croyez
00:32:58que les 26...
00:32:59La science a pas français
00:32:59pour vous cette question.
00:33:01Est-ce que vous croyez
00:33:01que les chercheurs
00:33:02des autres pays européens
00:33:04empoisonnent à dessein
00:33:06leur population ?
00:33:08Mais vous, votre avis,
00:33:09c'est de dire quoi ?
00:33:11Moi, je dis simplement
00:33:12qu'il faut adopter
00:33:14une position
00:33:15qui est sage,
00:33:17qui est celle
00:33:17de la sagesse.
00:33:18Les réintroductions
00:33:18limitées dans le temps.
00:33:20Il faut soumettre ça
00:33:21à un collège.
00:33:23C'est le cas aujourd'hui.
00:33:24C'est la disposition
00:33:25qui a été validée
00:33:26par le Conseil constitutionnel.
00:33:28Qu'est-ce qu'a dit
00:33:28le Conseil constitutionnel
00:33:30il y a quelques années
00:33:32sur la réintroduction
00:33:33pour les betteraves
00:33:34de ce néonicotinoïde ?
00:33:36Il a dit
00:33:36il faut réintroduire
00:33:38pour une durée limitée
00:33:40à titre dérogatoire
00:33:41après l'avis d'un Conseil
00:33:42composé de parlementaires,
00:33:44de scientifiques,
00:33:45de producteurs.
00:33:46Voilà.
00:33:47C'est quand même...
00:33:48Il y a ceinture, bretelles,
00:33:49parapluies, parasols.
00:33:51Enfin, toutes les garanties
00:33:52ont été données
00:33:53par le Conseil constitutionnel
00:33:55qui est quand même
00:33:56la loi fondamentale.
00:33:57Oui, Madame la ministre.
00:33:58TF1 annonce
00:33:59que le chef de l'État
00:34:00sera en interview
00:34:01la semaine prochaine,
00:34:02mardi prochain,
00:34:03où il répondra
00:34:03aux questions de Gilles Boulot.
00:34:04D'après le Figaro,
00:34:05il annoncera plusieurs référendums.
00:34:08Est-ce que votre ministère
00:34:09a été consulté
00:34:10sur un potentiel sujet
00:34:11de référendum ?
00:34:12Et sinon,
00:34:13est-ce que vous aimeriez
00:34:14qu'il y ait une convention citoyenne
00:34:15ou un référendum
00:34:16sur la question de l'agriculture ?
00:34:19Écoutez,
00:34:20sur la question de l'agriculture,
00:34:21elle a déjà été
00:34:22très largement traitée
00:34:24dans la Convention
00:34:25sur l'environnement.
00:34:26Mais l'agriculture
00:34:27n'avait été envisagée
00:34:28que sous l'angle
00:34:28d'environnement.
00:34:30Moi, je considère
00:34:30qu'il ne faut pas opposer
00:34:32défense de l'environnement
00:34:33et défense de l'agriculture
00:34:35puisque les agricultures
00:34:36travaillent avec le milieu naturel.
00:34:38Ils travaillent avec le vivant.
00:34:39C'est leur outil de travail.
00:34:40Donc,
00:34:42vous savez,
00:34:43les conventions citoyennes,
00:34:44oui,
00:34:45pourquoi pas,
00:34:45j'en suis.
00:34:47Après,
00:34:48il faut voir
00:34:49comment on traite
00:34:49les conclusions
00:34:50des conventions citoyennes.
00:34:51Et si on garde tout ?
00:34:52Parce que ça n'a pas toujours été le cas.
00:34:53Alors maintenant,
00:34:53comme on a pris beaucoup de temps,
00:34:55ce sera une question chacun.
00:34:56Clément ?
00:34:56Je vais rebondir sur l'annonce
00:34:58que vient de nous faire Hugo
00:34:59sur cette interface
00:35:00du chef de l'État.
00:35:01Je voulais vous faire réagir
00:35:03à ce qu'a dit François Bayrou
00:35:05hier dans la presse.
00:35:06Il souhaite consulter
00:35:07les Français
00:35:07sur la réduction
00:35:09des déficits
00:35:09et de la dette.
00:35:10Il précise bien
00:35:11que cette décision
00:35:11d'organiser un référendum
00:35:12relève du président de la République.
00:35:14Est-ce que vous avez été surprise
00:35:15par cette décision ?
00:35:17Est-ce que c'est
00:35:17une bonne idée pour vous ?
00:35:19Vous,
00:35:19ancienne vice-présidente
00:35:20de l'Assemblée
00:35:20qui défend les droits
00:35:21de l'Assemblée
00:35:22et c'est quand même
00:35:22une prérogative
00:35:23des députés et des sénateurs
00:35:24de voter le budget.
00:35:26Tout à fait,
00:35:26mais je voudrais dire
00:35:28que la famille politique
00:35:30à laquelle j'appartiens,
00:35:31les Républicains,
00:35:32a un attachement profond
00:35:33au référendum.
00:35:34Vous le savez,
00:35:35donner le mot final au peuple,
00:35:37c'est parfois une façon
00:35:38de trancher le nœud gordien
00:35:40quand on ne peut pas arriver
00:35:42à dégager un consensus
00:35:44sur une question difficile.
00:35:46Le Premier ministre
00:35:48a évoqué deux sujets.
00:35:49La question budgétaire
00:35:50est la question de la production.
00:35:52Moi, je suis très attachée
00:35:53à la question de la production,
00:35:54mais je pense qu'on en reparlera
00:35:55avec Gaspard Koenig.
00:36:00Donc, oui,
00:36:01la France ne produit pas assez
00:36:02et cette question
00:36:03peut être soumise
00:36:04à référendum.
00:36:05Donc, ça ne vous inquiète pas ?
00:36:06La question budgétaire,
00:36:10elle est majeure
00:36:11parce qu'aujourd'hui,
00:36:11on sait que pour rentrer
00:36:13dans les clous
00:36:13d'une soutenabilité budgétaire,
00:36:15il faut faire 40 milliards d'économies
00:36:17pour être...
00:36:18Sonia.
00:36:19dans les standards
00:36:22de soutenabilité
00:36:23de la dette
00:36:24et du service de la dette.
00:36:27Donc, cette question,
00:36:29elle...
00:36:29Le fait de parler
00:36:30de référendum
00:36:31signifie que
00:36:33c'est une question
00:36:33qui concerne chaque Français
00:36:35et pas seulement
00:36:35la classe politique.
00:36:36Ça ne fera pas l'objet
00:36:37d'un référendum,
00:36:38les déserts médicaux.
00:36:39Le député socialiste
00:36:40porte un texte
00:36:41qui sera débattu demain
00:36:42à l'Assemblée.
00:36:43Lui, propose de réguler
00:36:44l'installation des médecins.
00:36:46Un peu trop autoritaire,
00:36:47je cite François Bayrou,
00:36:48qui lui propose
00:36:49deux jours de consultation par mois.
00:36:51Vous préférez quelle option ?
00:36:53Alors, moi,
00:36:53je suis contre la coercition.
00:36:56J'ai été maire,
00:36:57je me suis beaucoup investie
00:36:59sur la question
00:36:59de l'accès aux soins.
00:37:02J'ai créé une maison
00:37:03pluriprofessionnelle médicale.
00:37:05J'ai fait venir des médecins,
00:37:07des spécialistes
00:37:08en consultation avancée.
00:37:09Il y a une ingéniosité
00:37:10chez les maires
00:37:11pour pouvoir amener
00:37:13sur leur territoire
00:37:14du soin
00:37:15les pratiques avancées
00:37:18chez les pharmaciens.
00:37:19Beaucoup n'y arrivent pas non plus.
00:37:20Beaucoup n'y arrivent pas
00:37:21parce que c'est difficile,
00:37:22parce qu'on manque de médecins.
00:37:24Et c'est pour ça
00:37:24que la levée du numerus clausus
00:37:26était une bonne chose
00:37:27et qu'il faut...
00:37:28Donc, moi,
00:37:28je suis plutôt sur l'incitation
00:37:30et je trouve intéressante
00:37:32l'idée qu'on puisse
00:37:33sensibiliser les médecins
00:37:35au fait qu'ils donnent
00:37:36un peu de leur exercice
00:37:38professionnel
00:37:39sur les zones
00:37:40très...
00:37:40Donc, je vous ai dit
00:37:41qu'ils sont Bayrou,
00:37:42finalement.
00:37:42Ah ben moi,
00:37:43si je devais choisir
00:37:44entre les deux options,
00:37:45évidemment,
00:37:45c'est celle du Premier ministre
00:37:47que je privilégie.
00:37:47Mais en tant qu'élu local
00:37:49que vous avez été
00:37:50et puis député aussi,
00:37:52vous entendez
00:37:52les syndicats de médecins
00:37:53qui disent hors de question
00:37:54qu'on s'installe
00:37:54à la campagne, etc.
00:37:55Comment vous vivez
00:37:56cette hostilité des médecins
00:37:58à s'installer à la campagne ?
00:37:59Moi, j'observe que quand on...
00:38:00C'est incroyable
00:38:01ce qu'on entend quand même.
00:38:01Vous entendez les propos
00:38:02des fois.
00:38:03Moi qui viens de la ruralité.
00:38:04Comment les médecins
00:38:05peuvent parler comme ça ?
00:38:06On vit si bien.
00:38:07Non, mais que les médecins
00:38:08veuillent s'assurer
00:38:09que là où ils vont vivre
00:38:10avec leurs familles,
00:38:12ils puissent disposer
00:38:13d'une école,
00:38:13d'un collège,
00:38:14d'un lycée,
00:38:15d'une offre...
00:38:15Partout, il y en a,
00:38:16grosso modo.
00:38:17Bien sûr.
00:38:18Je crois que la difficulté,
00:38:19c'est de les faire venir.
00:38:21Ils ne veulent pas aller
00:38:22à la campagne, tout simplement.
00:38:23Oui, mais quand on les fait venir,
00:38:24ils découvrent aussi
00:38:25le bonheur de vivre
00:38:27en milieu rural.
00:38:29Parce que je peux témoigner
00:38:30du fait que c'est
00:38:31un vrai bonheur.
00:38:32Vous avez réaffirmé
00:38:34votre opposition
00:38:34au projet de loi Fin de Vie
00:38:35qui vient d'être adopté
00:38:36en commission à l'Assemblée
00:38:37et qui sera débattu
00:38:38au Parlement.
00:38:39Pourtant, les Français,
00:38:40ils sont largement favorables.
00:38:41Pourquoi vous leur refusez
00:38:42ce nouveau droit ?
00:38:43Alors, d'abord,
00:38:45ce n'est plus dans mon champ
00:38:46de compétences.
00:38:47Donc, je vais m'exprimer
00:38:48à titre personnel
00:38:50et pas comme ministre...
00:38:52De l'agriculture, bien sûr.
00:38:54Mais lorsque j'étais députée,
00:38:55il y a peu,
00:38:56j'ai participé activement
00:38:57à ce débat.
00:38:59Ce que j'attends de ce débat,
00:39:00c'est qu'il éclaire
00:39:00les Français
00:39:01sur les implications
00:39:02que ce débat emporte
00:39:04avec lui.
00:39:06La France est très en retard
00:39:08sur les soins palliatifs.
00:39:11Les Français,
00:39:11craignent deux choses
00:39:14dans la fin de vie.
00:39:15Ils craignent la solitude
00:39:17et ils craignent la souffrance.
00:39:19Et toutes les études
00:39:20et toutes les pratiques professionnelles
00:39:22montrent que quand
00:39:23vous soulagez la souffrance,
00:39:25et on est très en retard en France
00:39:27pour la prise en charge
00:39:28de la douleur,
00:39:29et quand vous soulagez
00:39:31la solitude,
00:39:33parce que la solitude,
00:39:34c'est aussi le sujet
00:39:35de grand âge,
00:39:37et bien vous éteignez
00:39:38l'envie de mourir.
00:39:41L'euthanasie
00:39:42ou le suicide assisté,
00:39:44c'est franchir
00:39:45une barrière éthique
00:39:46qui mérite
00:39:47un débat approfondi,
00:39:49qui mérite
00:39:50une discussion.
00:39:50Alors,
00:39:53peut-être un référendum,
00:39:54mais un référendum
00:39:55qui serait très éclairé,
00:39:57parce que,
00:39:58en fait,
00:39:58les Français,
00:40:00quand ils veulent
00:40:00le recours
00:40:02au suicide assisté
00:40:03ou à l'euthanasie,
00:40:04pensent à deux maladies,
00:40:05la maladie de Charcot
00:40:06et la maladie d'Alzheimer.
00:40:08Et le cancer aussi.
00:40:10Oui, bien sûr,
00:40:11et le cancer,
00:40:12mais c'est surtout
00:40:12ces deux maladies
00:40:13qui leur font perdre
00:40:15de l'autonomie.
00:40:16Et donc,
00:40:17là,
00:40:18il y a des réponses.
00:40:19La science,
00:40:20la médecine,
00:40:21et moi,
00:40:22ce qui me frappe
00:40:22dans ce débat,
00:40:24c'est que le corps médical,
00:40:25dans une grande proportion,
00:40:27est hostile
00:40:28au suicide assisté
00:40:31et à l'euthanasie.
00:40:31Ça pourrait engager
00:40:31votre solidarité gouvernementale
00:40:32ou là-dessus,
00:40:34vous démissionneriez pas
00:40:35sur cette question ?
00:40:35Non, mais vous savez,
00:40:36on nous pose cette question
00:40:37en permanence.
00:40:38Est-ce que si on fait ça,
00:40:39est-ce que ça engage
00:40:40la solidarité gouvernementale ?
00:40:42Je voudrais rappeler
00:40:43simplement les conditions
00:40:44dans lesquelles
00:40:44la droite est entrée
00:40:46au gouvernement.
00:40:47Elle est entrée au gouvernement,
00:40:48un, parce qu'elle ne voulait pas
00:40:49d'alternative à gauche,
00:40:50et deux,
00:40:51parce que la France
00:40:53était dans un tel état
00:40:55que nous avions le devoir
00:40:57de participer
00:40:58à son redressement.
00:40:59Ces conditions
00:40:59n'ont pas changé.
00:41:00On va parler de la droite,
00:41:01justement,
00:41:01avec une question
00:41:02pour chacun de mes frères
00:41:03et consoeurs.
00:41:04Vauquille Rotaillot,
00:41:05qui sera le président
00:41:05des Républicains.
00:41:06Le ministre de l'Intérieur
00:41:07a choisi de se lancer
00:41:08dans la compétition
00:41:08face au président du groupe
00:41:10Les Républicains
00:41:10à l'Assemblée nationale.
00:41:11L'un comme l'autre
00:41:12mène campagne
00:41:12sans attaquer vraiment
00:41:13son concurrent.
00:41:13Mais, en tout cas,
00:41:15l'un des bénéfices,
00:41:16c'est qu'il y a maintenant
00:41:16120 000 adhérents
00:41:18aux Républicains.
00:41:18Sonia ?
00:41:19Là, vous venez
00:41:20en quelque sorte
00:41:21de désavouer Laurent Wauquiez
00:41:22en excluant
00:41:23toute démission
00:41:24du gouvernement.
00:41:26Vous êtes secrétaire
00:41:27générale des Républicains.
00:41:28Est-ce que vous avez
00:41:29fait votre choix
00:41:29entre Laurent Wauquiez
00:41:30et Bruno Rotaillot ?
00:41:32Je suis secrétaire
00:41:33générale des Républicains.
00:41:34Je suis donc en charge
00:41:35de l'organisation
00:41:36de ce scrutin interne.
00:41:38Je suis tenue
00:41:39par les statuts
00:41:40à la neutralité.
00:41:41Donc, ne cherchez pas
00:41:42dans mes propos
00:41:43le soutien à l'un,
00:41:45le désavis de l'autre.
00:41:45Est-ce que vous avez
00:41:46fait votre choix ?
00:41:47Mon choix en conscience,
00:41:49il sera fait
00:41:51le moment venu.
00:41:52Vous avez encore
00:41:52des doutes
00:41:53sur l'un ou l'autre
00:41:53des candidats ?
00:41:55Je vous demande
00:41:55si vous avez fait
00:41:57votre choix.
00:41:58Je ne vous demande
00:41:58pas lequel.
00:41:58Je fais la réponse
00:41:59la plus neutre possible.
00:42:01Je ne vous demande
00:42:01pas lequel.
00:42:02Je vous demande
00:42:02si vous avez fait
00:42:03votre choix.
00:42:04Vous pensez
00:42:05qu'ils vont réussir
00:42:06à travailler ensemble
00:42:07après cette élection
00:42:08ou est-ce qu'il risque
00:42:09d'y avoir un mauvais
00:42:10perdant en quelque sorte ?
00:42:11L'expérience politique
00:42:12m'a instruite
00:42:13sur le fait
00:42:14que les ennemis
00:42:15irréductibles d'hier
00:42:16peuvent devenir
00:42:17les alliés de demain
00:42:18quand l'enjeu
00:42:20le commande.
00:42:21Devant nous,
00:42:22on a un très gros enjeu
00:42:24qui est 2027.
00:42:26J'ose espérer
00:42:26que pour 2027,
00:42:28la droite sera
00:42:28parfaitement
00:42:29et responsablement
00:42:32muni.
00:42:32On va y venir
00:42:32sur 2027.
00:42:33Une question d'abord.
00:42:34Il faut savoir
00:42:35que seuls les adhérents
00:42:36à votre parti
00:42:36peuvent participer
00:42:38à ce vote
00:42:38et en deux mois,
00:42:39votre parti a presque
00:42:40triplé son nombre
00:42:41d'adhérents.
00:42:42C'est énorme.
00:42:43On se souvient
00:42:43qu'en 2021,
00:42:45il y a un chien
00:42:46qui avait voté
00:42:47à la primaire
00:42:48pour désigner
00:42:49votre candidate
00:42:50à la présidentielle.
00:42:51Un adhérent
00:42:51avait réussi
00:42:51à inscrire son chien
00:42:52et à le faire voter.
00:42:53Est-ce que vous,
00:42:54aujourd'hui en charge
00:42:55de l'organisation
00:42:55de ce scrutin,
00:42:56vous pouvez nous garantir
00:42:56qu'aucun chien
00:42:57ne votera
00:42:57les 17 et 18 mai prochains ?
00:43:00Écoutez,
00:43:01nous avons une instance
00:43:02qui s'appelle
00:43:04la Haute Autorité,
00:43:06présidée excellemment
00:43:07par Henri de Bourgard
00:43:08qui comprend
00:43:09des parlementaires,
00:43:10des juristes
00:43:10et qui sont à la manœuvre
00:43:13pour l'organisation
00:43:14et le contrôle.
00:43:15Ce sont eux
00:43:16qui sont chargés
00:43:16du contrôle
00:43:17du corps électoral.
00:43:18On a 122 000.
00:43:19On a des procédures
00:43:20pour débusquer...
00:43:20Pour l'instant,
00:43:21vous n'avez pas eu
00:43:21de remontées,
00:43:22de choses louches ?
00:43:23Non,
00:43:24on n'a pas eu.
00:43:24Maintenant,
00:43:25vous savez,
00:43:26la malveillance
00:43:27a parfois
00:43:28des stratégies retors.
00:43:32Chacun d'entre nous
00:43:32peut être l'objet
00:43:33de tromperies,
00:43:34de duperies.
00:43:35Peut-être que demain,
00:43:37vous serez trompés
00:43:38par un mafieux
00:43:41particulièrement habile
00:43:42qui vous convaincra...
00:43:43On ne va pas parler
00:43:44de mafia pour les Républicains,
00:43:45mais juste,
00:43:45il n'y a pas de risque
00:43:47de triche.
00:43:47Il est votre conseiller
00:43:49bancaire
00:43:50ou qu'il est...
00:43:51Voilà,
00:43:52et qu'il pourra
00:43:52accéder à des données
00:43:54tout à fait personnelles.
00:43:56Ils sont d'une ingénierie,
00:43:57d'une ingéniosité extraordinaire.
00:43:59Donc,
00:43:59la malveillance
00:44:00n'a pas de limite.
00:44:01Qu'est-ce que vous voulez dire,
00:44:01Annie Genevard ?
00:44:02Que même si c'est
00:44:03un vote électronique,
00:44:04il pourrait y avoir
00:44:04éventuellement...
00:44:06Non,
00:44:06je dis simplement
00:44:07que nous avons
00:44:09des procédures
00:44:10extraordinairement exigeantes.
00:44:12Il n'y aura pas de friche.
00:44:13Il faut fournir,
00:44:14il faut fournir
00:44:14son mail,
00:44:16son numéro de téléphone
00:44:17par lequel vous allez recevoir
00:44:19un numéro d'adhérent,
00:44:21un numéro de...
00:44:23un code pour voter.
00:44:24Donc,
00:44:25tout ça est hyper,
00:44:26hyper encadréable.
00:44:27hyper encadré.
00:44:28Voilà.
00:44:29Donc,
00:44:29le vainqueur
00:44:30au soir du 18 mai
00:44:32sera le vainqueur
00:44:32indiscutable.
00:44:34Toutes les conditions
00:44:34sont réunies
00:44:35pour que cette élection
00:44:37soit propre
00:44:38et je suis convaincue
00:44:40qu'elle le sera.
00:44:41Il n'y aura pas de coco.
00:44:42Rémi,
00:44:42Rémi ?
00:44:43Sur la présidentielle 2027,
00:44:45justement,
00:44:45on y vient,
00:44:46un sondage publié ce matin
00:44:47voit le candidat de LR
00:44:48éliminer,
00:44:49quelle que soit la configuration
00:44:50et quel que soit le candidat,
00:44:51Bruno Rotailleux
00:44:51ou Laurent Wauquiez.
00:44:52On se demande presque
00:44:53est-ce qu'il y a nécessité
00:44:55d'avoir un candidat à LR
00:44:57en 2027
00:44:57et est-ce qu'il ne faudrait mieux
00:44:58pas pour vous
00:44:59déjà négocier
00:45:00avec Edouard Philippe ?
00:45:02Vous savez,
00:45:03les favoris d'aujourd'hui
00:45:04ne sont pas nécessairement
00:45:05les favoris de demain.
00:45:07L'histoire politique française
00:45:10est truffée de favoris
00:45:12qui ne l'ont plus été
00:45:13et qui ont été battus.
00:45:15J'aurais l'indulgence
00:45:18de ne pas donner de nom
00:45:19mais chacun connaît
00:45:21cette longue histoire.
00:45:23Edouard Balladur,
00:45:24Alain Juppé,
00:45:24par les bas-droites.
00:45:25Donc, je crois
00:45:26qu'il est absolument urgent
00:45:28d'abord de donner à LR
00:45:31un président,
00:45:32un organigramme renouvelé.
00:45:34Un président qui sera le candidat ?
00:45:36Un président qui sera peut-être
00:45:37candidat ou pas,
00:45:38je n'en sais rien.
00:45:40J'entends que...
00:45:41Ce n'est pas automatique ?
00:45:42Ce n'est pas automatique.
00:45:44Non, ce n'est pas automatique
00:45:45parce qu'on est dans
00:45:45une configuration politique
00:45:47tout à fait inédite
00:45:48puisqu'on a une archipélisation
00:45:50de la vie politique
00:45:51qui fait que
00:45:53ce que je peux dire
00:45:54à ce stade,
00:45:55c'est qu'il me semble,
00:45:56vu ce que j'observe
00:45:57de notre vie politique
00:45:58aujourd'hui,
00:46:00c'est que la multiplication
00:46:01des candidats
00:46:02entre Le Pen,
00:46:05entre le Rassemblement national
00:46:06et Jean-Luc Mélenchon
00:46:08ou la gauche
00:46:09la plus ultra,
00:46:11la plus extrême,
00:46:13si on multiplie les candidats,
00:46:14le risque,
00:46:15c'est de ne pas être
00:46:16au deuxième tour.
00:46:17Mais l'autre impératif
00:46:18pour nous,
00:46:18pour la droite
00:46:19que je représente,
00:46:21c'est d'être fidèle
00:46:23à ce que nous sommes.
00:46:24Et d'être représenté.
00:46:24pas d'être représenté,
00:46:26mais de faire valoir
00:46:28ce que nous croyons bon
00:46:30pour notre pays.
00:46:31Si c'est pour faire
00:46:32une espèce de mélange
00:46:35de projets politiques
00:46:37qui n'auraient pas de sens
00:46:39et qui n'auraient pas
00:46:40de colonne vertébrale,
00:46:42voilà,
00:46:42la droite veut peser
00:46:44dans cette élection
00:46:44et elle pèsera,
00:46:45j'en suis convaincue.
00:46:47Hugo,
00:46:47vraiment un mot.
00:46:47Oui,
00:46:48ce sondage,
00:46:49il a été financé
00:46:50via Hexagone
00:46:51qui est financé
00:46:52par le milliardaire
00:46:52d'extrême droite
00:46:53Pierre-Edouard Sterrin.
00:46:55Le directeur général
00:46:55du projet Périclès
00:46:56qui est financé par Sterrin
00:46:57sera auditionné
00:46:58demain à l'Assemblée nationale
00:46:59dans le cadre
00:47:00de la commission d'enquête
00:47:00sur le cadre
00:47:01des élections en France.
00:47:03Il a prévu un budget
00:47:04de quasiment,
00:47:04je crois,
00:47:04150 millions d'euros
00:47:05pour influencer
00:47:06la présidentielle.
00:47:07Ça vous inquiète
00:47:08qu'il y ait des milliardaires
00:47:08qui tentent
00:47:09d'influencer
00:47:09les élections en France
00:47:10en organisant des sondages,
00:47:13par exemple ?
00:47:13D'abord,
00:47:16les sondages existent,
00:47:18qu'ils soient financés
00:47:19par les uns
00:47:19ou par les autres.
00:47:20Il y a toujours
00:47:20eu des sondages.
00:47:22Est-ce que le caractère
00:47:23prédictif des sondages
00:47:24est réel ?
00:47:26Le peuple français
00:47:29a une intelligence collective
00:47:30qu'on sous-estime,
00:47:32qu'on mésestime.
00:47:33Donc, moi,
00:47:34je pense qu'il faut
00:47:36faire confiance au peuple.
00:47:37Bien.
00:47:38Ça, c'est une première remarque.
00:47:41Ensuite,
00:47:41tous les vecteurs
00:47:44d'opinion,
00:47:45qu'ils soient médiatiques
00:47:47ou non,
00:47:47ambitionnent
00:47:48d'influencer
00:47:49l'opinion publique.
00:47:50Voilà,
00:47:50c'est quelque chose
00:47:51qui existe
00:47:52depuis fort longtemps.
00:47:54On va recevoir maintenant
00:47:55l'invité qui va débattre
00:47:56face à vous,
00:47:57Gaspard Koenig,
00:47:58dont le portrait est signé
00:47:59Marco Pommier.
00:48:01Face à vous,
00:48:02Annie Gennevar,
00:48:03le philosophe des champs.
00:48:05Également écrivain,
00:48:06auteur de plusieurs essais
00:48:07remarqués,
00:48:09connu surtout
00:48:09pour ses idées libérales.
00:48:11Il a fondé
00:48:12le think tank
00:48:12Génération Libre.
00:48:14En 2022,
00:48:15il tente
00:48:15l'aventure présidentielle
00:48:17avant de jeter l'éponge,
00:48:19faute de parrainage.
00:48:20Aujourd'hui,
00:48:21il nous invite
00:48:22à repenser
00:48:22notre rapport à la Terre.
00:48:24Comment réconcilier
00:48:25respect de l'environnement
00:48:26et liberté d'entreprendre ?
00:48:29C'est la question
00:48:29au cœur de son livre
00:48:31Agrophilosophie.
00:48:32Ce que j'ai essayé
00:48:33de montrer
00:48:33avec ce mot,
00:48:34c'est que
00:48:35toute pensée
00:48:36vient du sol
00:48:37et que la manière
00:48:38dont on pense,
00:48:39dont on réfléchit
00:48:40le monde
00:48:40est très souvent inspirée,
00:48:42même de manière
00:48:42un peu inconsciente,
00:48:43de la manière
00:48:44dont on se comporte
00:48:45vis-à-vis de son propre
00:48:46environnement,
00:48:46vis-à-vis de ses ressources.
00:48:48Une réflexion
00:48:49née de sa propre expérience
00:48:50de cultivateur
00:48:51dans une petite parcelle
00:48:53au milieu
00:48:53du bocage normand.
00:48:55Dans son jardin potager,
00:48:56il invoque
00:48:57les grands philosophes,
00:48:59des chèvres feuilles
00:48:59de Rousseau,
00:49:00aux oliviers de Thalès
00:49:01en passant par
00:49:02les poires de Saint-Augustin
00:49:04pour mieux interroger
00:49:05nos conceptions
00:49:06de la liberté,
00:49:07de la propriété,
00:49:08de l'autorité
00:49:08ou de la responsabilité
00:49:10collective.
00:49:12Notre invité
00:49:12souligne aussi
00:49:13l'importance
00:49:14de la biodiversité
00:49:15et le respect
00:49:16des cycles naturels.
00:49:17Par exemple,
00:49:18Proudhon,
00:49:18qui est philosophe anarchiste
00:49:20du milieu du 19e siècle,
00:49:21fait des tours d'une phrase
00:49:22l'éloge de la ronce.
00:49:24Il dit
00:49:24« Mais pourquoi
00:49:24vous ne laissez pas
00:49:24les ronces pousser
00:49:25dans les champs ? »
00:49:26Et il a raison
00:49:27parce que la ronce
00:49:27a un vrai rôle
00:49:29écosystémique,
00:49:30c'est elle qui prépare
00:49:31les arbres pionniers.
00:49:32Face à vous,
00:49:33Gaspard Koenig.
00:49:35Et nous accueillons
00:49:36Gaspard Koenig
00:49:37sur ce plateau
00:49:38qui va entrer.
00:49:39Je vous laisse saluer
00:49:40Madame la Ministre.
00:49:41Bonjour.
00:49:42Bonsoir,
00:49:43bienvenue ici
00:49:43dans l'Indice et Politique.
00:49:45Je vous laisse
00:49:45vous installer
00:49:46pour échanger
00:49:47pendant 7-8 minutes
00:49:48avec Annie Gennevard.
00:49:49Parfait.
00:49:51À vous la parole.
00:49:53Eh bien,
00:49:54d'abord,
00:49:54je suis heureux
00:49:55de vous rencontrer
00:49:55parce que pour moi,
00:49:56vous avez presque
00:49:57le poste le plus important
00:49:58du pays.
00:50:00Je pense que
00:50:00nous entrons
00:50:01dans une ère
00:50:02physiocratique.
00:50:02Les physiocrates,
00:50:03c'est ceux qui pensaient
00:50:04que toute richesse
00:50:04venait du sol
00:50:05et qu'un ministre
00:50:08de l'Environnement
00:50:08britannique,
00:50:09conservateur,
00:50:10d'ailleurs,
00:50:10il y a quelques années,
00:50:11m'avait expliqué
00:50:12qu'un pays
00:50:12peut se remettre
00:50:13de la perte,
00:50:15de la faillite,
00:50:17de la guerre,
00:50:18de la famine,
00:50:19mais jamais
00:50:20de la perte
00:50:20de son sol.
00:50:21et qu'aujourd'hui,
00:50:25les sols,
00:50:25alors les sols
00:50:26sur lesquels je travaille
00:50:26à travers mon roman
00:50:28Humus
00:50:28et puis à travers
00:50:29ce livre,
00:50:29Agro-Philosophie,
00:50:30ont un rôle métaphysique
00:50:31évidemment fondamental
00:50:32parce que ce sont eux
00:50:33qui transforment
00:50:34la mort en vie,
00:50:36qui décomposent en fait
00:50:37le légo
00:50:37de l'évolution naturelle
00:50:39à chaque génération
00:50:39pour permettre
00:50:40à de nouvelles formes
00:50:41de vie d'apparaître,
00:50:43que ces sols
00:50:43sont mal connus,
00:50:44sont immenses,
00:50:45vous avez dans une cuillère
00:50:46de sol plus d'êtres vivants
00:50:48qu'il y a d'êtres humains
00:50:49sur la planète
00:50:49et que ces sols
00:50:51sont aujourd'hui
00:50:52ont des fonctions
00:50:53agronomiques essentielles,
00:50:55vous allez en être convaincus
00:50:57sans difficulté,
00:50:58mais aussi des fonctions
00:50:59hydrologiques
00:51:00parce que ce sont eux
00:51:00qui permettent
00:51:01de dépolluer l'eau
00:51:01ou de ne pas la polluer,
00:51:04des fonctions médicales,
00:51:05Christian Bréchot
00:51:06qui est l'ancien patron
00:51:07de l'INSEM
00:51:07et l'Institut Pasteur
00:51:08a écrit un livre entier
00:51:09sur la révolution
00:51:10du microbiome
00:51:11et comment les microbiotes
00:51:12des intestins
00:51:12communiquent avec ceux
00:51:13des sols
00:51:14en concluant
00:51:15que la transition agroécologique
00:51:16s'imposait
00:51:17pour des raisons médicales
00:51:18pour diminuer
00:51:19les risques de cancer,
00:51:20de maladies auto-immunes,
00:51:21etc.
00:51:22Ils enterrent le carbone
00:51:23et puis surtout
00:51:24ils sont à la fois
00:51:25le reflet,
00:51:26la cause et l'effet
00:51:26de la biodiversité.
00:51:29Or ces sols
00:51:29aujourd'hui
00:51:30sont considérablement menacés.
00:51:31L'Union européenne
00:51:32nous explique
00:51:32que 61% des sols
00:51:35sont dégradés.
00:51:36Il y a une étude récemment
00:51:36en France
00:51:37qui parle de 50%,
00:51:38on est à peu près
00:51:38dans ces eaux-là.
00:51:39La biomasse s'effondre
00:51:40à l'intérieur de nos sols.
00:51:42Pour ce que je connais,
00:51:43le nombre de vers de terre
00:51:43diminue,
00:51:44moins 80%
00:51:45sur des surfaces cultivées
00:51:47et qu'est-ce que vous attendez
00:51:48donc, Denis Gennevard,
00:51:48de ce fait ?
00:51:49J'attends de reconnaître
00:51:50qu'aujourd'hui,
00:51:52d'abord,
00:51:52il ne faut pas opposer
00:51:53écologie et productivité.
00:51:56C'est absurde.
00:51:57En fait,
00:51:58on voit très bien
00:51:59que vous avez 63%
00:52:00d'insectes en moins
00:52:01au Royaume-Uni
00:52:02sur les trois dernières années.
00:52:03L'étude vient de sortir,
00:52:04en France,
00:52:04les chiffres sont comparables.
00:52:05On s'aperçoit de quoi ?
00:52:06Mais que la productivité chute
00:52:07quand vous n'avez plus
00:52:08d'insectes pour polliniser
00:52:08au point que le MIT
00:52:10imagine créer
00:52:11des abeilles robots
00:52:13ou des drones pollinisateurs.
00:52:14Tout ça n'a aucun sens.
00:52:15En fait,
00:52:15il faut juste arrêter
00:52:16d'enlever des haies
00:52:17pour que les pollinisateurs
00:52:18puissent nicher.
00:52:18Il y en a eu des secteurs entiers.
00:52:20Mais je vous laisse faire
00:52:21que Annie Joddard,
00:52:22je vous réponds.
00:52:23C'est la raison
00:52:23et pas l'idéologie.
00:52:24C'est la raison
00:52:25qui nous impose
00:52:26d'envisager
00:52:27la nouvelle révolution agricole
00:52:28qui ne sera pas
00:52:29la révolution verte
00:52:30des années 60
00:52:31qui avait ses raisons d'être
00:52:32à l'époque
00:52:33mais qui sera
00:52:34la révolution agroécologique
00:52:35c'est-à-dire
00:52:36fournir des solutions
00:52:37fondées sur la nature
00:52:38aux problèmes posés
00:52:40par la nature.
00:52:41C'est aujourd'hui
00:52:41l'horizon de la science.
00:52:42Ce n'est en aucun cas
00:52:43un retour en arrière.
00:52:44Vous avez sur le site
00:52:45de l'INRAE
00:52:45de l'Institut d'agronomie.
00:52:47Agroécologie, agroécologie.
00:52:48Justement,
00:52:49Annie Joddard
00:52:49va pouvoir vous dire
00:52:50si elle est d'accord avec ça.
00:52:51En fait,
00:52:52aujourd'hui,
00:52:53toute la profession
00:52:54devrait se mettre en branle
00:52:55sous l'égide du politique.
00:52:56Il ne faut pas lui cacher.
00:52:58On va laisser Annie Joddard
00:52:59justement vous répondre.
00:53:01On va laisser Annie Joddard
00:53:02vous répondre.
00:53:03Tout ce saut
00:53:03qui est énorme
00:53:04et qui demande
00:53:05des changements culturels.
00:53:07On va laisser Annie Joddard
00:53:07vous répondre.
00:53:09Tout d'abord,
00:53:10je comprends
00:53:11tout à fait
00:53:12l'idéal agroécologique
00:53:14qui est le vôtre
00:53:15et je le partage,
00:53:16je l'ai dit
00:53:16il y a peu
00:53:17sur ce plateau.
00:53:19On ne peut pas opposer
00:53:20environnement,
00:53:21défense de l'environnement,
00:53:23restauration de l'environnement
00:53:24et notamment les sols,
00:53:26je vais y revenir,
00:53:27et agriculture.
00:53:28Je pense que c'est l'enjeu
00:53:29qui est devant nous.
00:53:30Il faut à la fois
00:53:30produire de la nourriture
00:53:32pour être souverain
00:53:33parce que sinon
00:53:33on se met dans la main
00:53:34de pays
00:53:35qui n'ont pas du tout
00:53:37les impératifs
00:53:38que nous avons
00:53:39en matière de respect
00:53:40de l'environnement
00:53:41et en même temps
00:53:42il faut tenir compte
00:53:44effectivement
00:53:45d'une production
00:53:46qui soit la plus respectueuse
00:53:48possible
00:53:48de l'environnement.
00:53:50Et vous évoquez
00:53:51singulièrement
00:53:52les sols
00:53:52et c'est curieux
00:53:53parce que ce matin
00:53:54j'avais une réunion
00:53:55avec les auteurs
00:53:57d'un rapport
00:53:57sur l'agriculture
00:53:58de conservation des sols,
00:54:00ce qu'on appelle
00:54:00l'agriculture régénérative
00:54:02parce qu'il y a des techniques
00:54:04qui régénèrent.
00:54:05Il faut bien considérer
00:54:08que tout n'est pas perdu.
00:54:10Moi je refuse
00:54:11une vision catastrophiste
00:54:13du monde.
00:54:14Vous ne pouvez pas imaginer
00:54:15les efforts
00:54:16que les agriculteurs
00:54:16ont faits
00:54:17pour produire
00:54:18de façon plus respectueuse
00:54:20le plan éco-phito
00:54:21qui a pour ambition
00:54:22de diminuer
00:54:23l'usage des phytosanitaires
00:54:25de 50%
00:54:26de moitié.
00:54:27Il est à l'oeuvre
00:54:28et les agriculteurs
00:54:30qui pratiquent
00:54:32l'agriculture
00:54:33de conservation des sols,
00:54:34c'est ce que me disaient
00:54:35les auteurs
00:54:36de ce rapport ce matin,
00:54:37sont heureux
00:54:38parce qu'ils font
00:54:39de l'agronomie.
00:54:41Absolument.
00:54:41C'est aujourd'hui
00:54:42la science fondamentale
00:54:43qui nous guide
00:54:43vers cet horizon
00:54:44et je suis d'accord
00:54:46avec vous pour dire
00:54:46parce que moi aussi
00:54:47j'interviens dans des agriculteurs
00:54:48des céréaliers de Réloir
00:54:49qui sont en plein
00:54:50dans ces problèmes
00:54:52qui sont l'incarnation
00:54:53de l'agriculture conventionnelle
00:54:54et je vois bien
00:54:56qu'une très grande partie
00:54:57de la profession
00:54:58en a marre
00:55:00de sortir le pulvérisateur
00:55:01et demande
00:55:02à faire cette transition.
00:55:04Mais ils ne peuvent pas
00:55:04faire cette transition
00:55:05dans le système économique
00:55:07et politique actuel,
00:55:08toutes choses égales
00:55:09par ailleurs.
00:55:09C'est-à-dire qu'avec
00:55:10les traités de libre-échange
00:55:11que nous avons
00:55:11et Dieu sait que je suis libéral,
00:55:13sans clause miroir,
00:55:14on ne peut pas évidemment
00:55:15s'imposer des normes
00:55:16que d'autres produits
00:55:16ne respecteraient pas.
00:55:18Avec des subventions PAC
00:55:19qui sont quand même
00:55:19encore essentiellement fondées
00:55:21sur l'hectare,
00:55:22on n'encourage pas
00:55:23à rendre ce qu'on appelle
00:55:24des services environnementaux
00:55:25et par ailleurs
00:55:26les agriculteurs
00:55:26ont parfaitement raison
00:55:27de se plaindre
00:55:28de la paperasse
00:55:29et de la bureaucratie.
00:55:30Mais alléger la paperasse,
00:55:33faire des normes simples,
00:55:34ce n'est pas alléger
00:55:35les contraintes.
00:55:36Si vous mettez par exemple
00:55:37des normes très simples
00:55:38de qualité des sols,
00:55:40aujourd'hui on sait mesurer
00:55:41la qualité d'un sol,
00:55:42on dit en fait
00:55:42vous faites ce que vous voulez.
00:55:44Vous faites ce que vous voulez
00:55:44à partir du moment
00:55:45où vous améliorez
00:55:46la qualité du sol
00:55:47parce que si vous améliorez
00:55:48la qualité du sol,
00:55:48on sait que ce que vous faites
00:55:50c'est bon.
00:55:50On peut faire des choses simples,
00:55:52des choses sans paperasse,
00:55:53mais pour ça,
00:55:53il faut une volonté politique
00:55:55digne de ce qu'a fait
00:55:56Edgar Pisani
00:55:56pendant la Révolution verte
00:55:58qui a détruit des haies,
00:56:00d'ailleurs il l'a regretté.
00:56:01Il l'a regretté.
00:56:02Absolument, il l'a regretté.
00:56:03Et qui a redressé
00:56:04les cours d'eau.
00:56:04Je parle de la méthode,
00:56:06je parle de la méthode,
00:56:07c'est-à-dire que tout s'est mis
00:56:08en branle,
00:56:09on ne peut pas demander
00:56:09aux agriculteurs
00:56:10de faire ça tout seul
00:56:10dans leur coin,
00:56:11il faut leur expliquer
00:56:12explicitement quel est l'objectif.
00:56:14Je sais que le terme
00:56:15agroécologie ne figure pas
00:56:16dans la loi d'orientation,
00:56:18mais quelque part
00:56:18vous mettez la poussière
00:56:19sur le tapis
00:56:20quand vous ne le dites pas explicitement.
00:56:20La parole est à la défense.
00:56:22Mais dans la loi
00:56:24d'orientation agricole,
00:56:25il y a l'adaptation
00:56:27au changement climatique
00:56:28et environnemental.
00:56:29C'est de l'agroécologie.
00:56:31Non, alors d'abord,
00:56:31la biodiversité,
00:56:32c'est quand même
00:56:33autre chose simplement
00:56:34que le changement climatique.
00:56:35C'est-à-dire que toujours
00:56:36on remet la question
00:56:37sur le carbone.
00:56:38L'effondrement des populations
00:56:39d'insectes a aussi à voir
00:56:40avec le réchauffement climatique.
00:56:42Selon l'IPBES,
00:56:43qui est le GIEC
00:56:43de la biodiversité,
00:56:45les deux premières causes
00:56:46d'effondrement
00:56:46des populations d'insectes,
00:56:48d'oiseaux, de vers de terre, etc.,
00:56:50c'est la perte des habitats
00:56:51et la destruction des ressources.
00:56:54Et le changement climatique
00:56:55n'arrive qu'en troisième position.
00:56:56Ce que je veux dire par là,
00:56:57c'est que bien sûr,
00:56:57c'est important.
00:56:58Mais à force de concentrer
00:56:59tout le débat environnemental
00:57:01et écologique
00:57:01sur le carbone,
00:57:02le carbone, le carbone,
00:57:03on oublie que si demain
00:57:04on résolvait nos problèmes
00:57:06de carbone,
00:57:06on n'aurait rien résolu
00:57:07de la question
00:57:08des services vivants.
00:57:08Alors, Annie Gennevard,
00:57:09je vais vous répondre.
00:57:09Alors, d'abord,
00:57:11la question de la captation
00:57:12du carbone
00:57:13a son importance.
00:57:14Et puis, je crois aujourd'hui
00:57:15que pas un agriculteur
00:57:17ne vous dira
00:57:17que la restauration des haies
00:57:20est inutile,
00:57:21que replanter des haies,
00:57:23ça ne sert à rien.
00:57:24Au contraire.
00:57:24Alors, comment expliquez-vous
00:57:25que 20 000 kilomètres
00:57:25continuent à disparaître
00:57:26tous les ans en net ?
00:57:27Mais vous passez sous silence
00:57:30une politique
00:57:30qui a été initiée
00:57:31par Marc Fénaud,
00:57:32mon prédécesseur,
00:57:33et que je continue
00:57:34qui consiste à replanter des haies.
00:57:37On en replante,
00:57:37mais on en détruit davantage
00:57:38qu'on en replante aujourd'hui.
00:57:39Non, parce qu'on ne peut plus...
00:57:40On échite au moins 20 000 kilomètres
00:57:41de haies par an.
00:57:42C'est un rythme
00:57:43qui n'a jamais été aussi rapide.
00:57:44Pas dans la dernière année,
00:57:45pas en 2024.
00:57:46Pas en 2024.
00:57:47C'est combien ?
00:57:47C'est pas 20 000,
00:57:48c'est 20 000.
00:57:48Non, non, en 2024,
00:57:50on a replanté du linéaire de haies
00:57:52dans des proportions
00:57:52très importantes.
00:57:53Pas en net.
00:57:55Écoutez...
00:57:55Et de toute façon,
00:57:56ce que je voudrais vous dire,
00:57:58c'est que...
00:57:59Aujourd'hui,
00:58:00il faut qu'il y ait
00:58:01un message politique
00:58:02clair et global,
00:58:03assumer le fait
00:58:04que le gouvernement...
00:58:05Mais je sais que vous ne le ferez pas
00:58:06parce que vous êtes
00:58:07un gouvernement
00:58:07qui n'a pas beaucoup de poids,
00:58:09dans une situation
00:58:11qui est très instable,
00:58:12et vous ne pouvez pas,
00:58:13en fait,
00:58:13je ne vous en veux pas
00:58:14parce que vous ne pouvez pas
00:58:15vraiment assumer
00:58:15une vision vraiment transformatrice.
00:58:18Mais les politiques demain
00:58:19qui seront à votre siège
00:58:21devront faire
00:58:22ce qu'on avait fait
00:58:23dans les années 60,
00:58:24c'est-à-dire
00:58:24la population agricole
00:58:25est extrêmement adaptative.
00:58:27Mais bien sûr...
00:58:27Ce sont des gens
00:58:28qui passent leur temps
00:58:28à s'adapter aux confirmateurs,
00:58:30à la jeunesse.
00:58:31Il faut leur dire,
00:58:32il faut arrêter
00:58:32avec les injonctions contradictoires
00:58:33et leur dire clairement
00:58:34ce vers quoi va vers le pays.
00:58:35Et ce vers quoi il doit aller,
00:58:38c'est l'agroécologie
00:58:39parce que ça changera tout,
00:58:40même à notre vie quotidienne
00:58:41parce que ça transformera
00:58:42nos paysans.
00:58:43Oui, je ne vais pas.
00:58:43Gaspard Koenig,
00:58:44je voudrais que vous rendiez
00:58:46hommage aux agriculteurs
00:58:49qui sont engagés
00:58:50dans cette transition.
00:58:51Mais ils sont la grande majorité.
00:58:52Ils sont la grande majorité.
00:58:54Ils ne sont pas soutenus
00:58:55par le système économique.
00:58:56On ne reconnaît jamais
00:58:58les efforts qu'ils font
00:58:59pour moins de phytosanitaires,
00:59:01moins d'intrants,
00:59:02plus de plantations de haies,
00:59:04plus de captations de carbone.
00:59:05Mais ils le font contre
00:59:06le système d'incitation
00:59:07qui est aujourd'hui en place
00:59:08et qui les tirent vers le contraire.
00:59:11Mais non,
00:59:11on consacre beaucoup d'argent.
00:59:13La moitié du budget de la PAC
00:59:14est consacrée à des pratiques
00:59:16qui sont agroécologiques.
00:59:18La moitié, 43% du budget de la PAC
00:59:21est pour ça.
00:59:22Ne dites pas qu'il n'y a pas
00:59:24d'incitation.
00:59:25à l'hectare.
00:59:26Et c'est les clauses miroirs,
00:59:29c'est les subventions de la PAC,
00:59:30c'est la formation agricole.
00:59:32C'est ce qu'il y a dans la LOA,
00:59:34la sixième mission
00:59:35de l'enseignement agricole
00:59:36et pour la transition.
00:59:37C'est ce que je vous dis.
00:59:38C'est de l'agroécologie.
00:59:39Mais bien sûr.
00:59:41Merci.
00:59:42Merci, Gaspard Koenig.
00:59:43Merci, Annie Jeudvar.
00:59:44Il y a les mots et les pratiques.
00:59:44C'est la fin de LCP lundi,
00:59:46c'est politique.
00:59:47Et nous allons souhaiter
00:59:49une bonne soirée à tout le monde
00:59:50sur la chaîne parlementaire
00:59:50avant de nous donner rendez-vous
00:59:52lundi prochain.
00:59:52Bonne soirée.
00:59:53Merci.