Charlotte d'Ornellas : «Le nouveau président syrien recycle tout ce qui se passait»

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Charlotte d'Ornellas, journaliste, à propos de la visite du président syrien à l'Élysée ce mercredi : «Le nouveau président syrien recycle tout ce qui se passait sous le régime de Bachar el-Assad».

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00:00Alors en effet c'était une condition, vous avez raison, et il y a un peu plus d'un mois le gouvernement syrien a été formé

00:05et il y a, c'était la grande victoire pour présenter au monde, il y a un ministre pour chaque minorité en Syrie, c'est-à-dire pour chaque communauté en Syrie.

00:14Mais il y a aussi le maintien d'une autorité administrative indépendante, avec la même indépendance que l'on connaît ailleurs,

00:23une autorité administrative indépendante qui existait déjà sous l'ancien régime.

00:26Parce que ce qu'il faut savoir c'est que le nouveau président, il recycle absolument ce qui se passait dans le régime de Bachar Assad,

00:31tout ce qu'il y avait justement de verrouiller, il recycle absolument tout.

00:35Et donc il a maintenu l'autorité centrale pour la supervision et l'inspection, qui double concrètement tous les ministères.

00:42Donc il a nommé des ministres pour satisfaire la volonté d'inclusion qui lui était demandée par l'Occident.

00:48Et à la tête de cette autorité, il a placé un dur de dur, qui le suit depuis le début, dans son aventure djihadiste.

00:53Et ensuite, depuis cette condition, il y a quand même eu le massacre des Alaouites.

00:57On en avait également parlé sur ce plateau, 1300 morts en quelques heures.

01:02Le gouvernement avait promis l'installation d'une commission et un rapport dans les 15 jours pour savoir ce qui s'était passé.

01:08La commission a été formée et le rapport n'a jamais été rendu.

01:10C'était déjà il y a évidemment plus de 15 jours.

01:12La semaine dernière, plusieurs dizaines de druzes ont été tuées dans des affrontements, accusées notamment de blasphème à l'origine.

01:20Alors il y a bien eu des procès dès le lendemain, mais pas celui des islamistes, en l'occurrence celui de ceux qui s'étaient révoltés,

01:26dont un maire, le maire d'une commune à côté de Damas, qui lui a été exécuté.

01:31Les procès ont été rapides, en effet, il a été exécuté.

01:33Vous avez évoqué, Charlotte, une situation encore extrêmement fragile en Syrie et une sincérité très largement remise en cause. Pourquoi ?

01:43Si certains se demandent si Joulani, si le président syrien, est dépassé par la situation,

01:49certains se demandent sincèrement d'ailleurs, est-ce qu'il est complètement dépassé par l'existence de ces groupes djihadistes qui pullulent partout en Syrie

01:55ou est-ce qu'il laisse faire parce qu'il n'a pas abandonné son projet ?

02:00En tout cas, ce qui est sûr, c'est que peut-être qu'il est dépassé, mais rien ne le prouve jusqu'à maintenant.

02:04Et il y a une note des services secrets américains qui a été révélée par Europe 1 ce matin,

02:08qui s'inquiète précisément et qui précise qu'aucune preuve ne montre qu'à Joulani.

02:12Et l'intention de démanteler ou de combattre, je cite, les groupes terroristes qui pullulent aujourd'hui en Syrie.

02:18Il a d'ailleurs fallu une dérogation de l'ONU pour que Joulani se rende en France et vienne jusqu'à l'Elysée,

02:24parce que là, encore une fois, ce n'est pas une reprise des relations diplomatiques.

02:27L'ambassade a rouvert en Syrie, c'est une très bonne chose.

02:29On a besoin de relations diplomatiques, notamment avec les enjeux qu'il peut y avoir dans la Syrie de demain.

02:34Là, c'est une invitation à venir à l'Elysée.

02:36C'est évidemment autre chose sur le terrain diplomatique.

02:39Il lui a fallu cette dérogation.