Tout ce que vous avez toujours voulu savoir des gladiateurs ! Loisir préféré de la plèbe dans la Rome antique, popularisé au XXe siècle avec le film de Ridley Scott, que savons nous vraiment de ces combattants ?
Tantôt comparés aux catcheurs (qui simulent leurs combats), tantôt assimilés à des esclaves qui luttent pour leur survie dans l'arène, comment démêler le vrai du faux ? Grâce à l'association de reconstitution, Lugdunum Antica, et à ses gladiateurs, vous saurez enfin qui étaient vraiment les gladiateurs.
Pour ceux qui me suivent, vous aurez sûrement reconnu le narrateur, costumé en rudis (l'arbitre), le désormais célèbre Jérémy. C'est lui que vous voyez dans mes vidéos sur "Les clichés sur l'épée au Moyen-âge" ou "Médiévales : comment se battaient les templiers durant les Croisades" qui vous a tellement plû.
Dans cette vidéo, Jérémy vous présentera les différents types de gladiateurs, vous révèlera s'ils faisaient des combats à mort ou pas, pourquoi étaient-ils si populaires, comment ils s'entrainaient... et bien d'autres anecdotes.
Comme, Jérémy le dit au début de chaque combat : "Gladiatores, Pugnate!"
#pourtoi #histoire #foryou #fypシ #anecdotes #patrimoine #apprendre #culture #gladiator #gladiators #romanempire #archeology #archeological #gladiateurs, #antiquité #empireromain #documentaire
Tantôt comparés aux catcheurs (qui simulent leurs combats), tantôt assimilés à des esclaves qui luttent pour leur survie dans l'arène, comment démêler le vrai du faux ? Grâce à l'association de reconstitution, Lugdunum Antica, et à ses gladiateurs, vous saurez enfin qui étaient vraiment les gladiateurs.
Pour ceux qui me suivent, vous aurez sûrement reconnu le narrateur, costumé en rudis (l'arbitre), le désormais célèbre Jérémy. C'est lui que vous voyez dans mes vidéos sur "Les clichés sur l'épée au Moyen-âge" ou "Médiévales : comment se battaient les templiers durant les Croisades" qui vous a tellement plû.
Dans cette vidéo, Jérémy vous présentera les différents types de gladiateurs, vous révèlera s'ils faisaient des combats à mort ou pas, pourquoi étaient-ils si populaires, comment ils s'entrainaient... et bien d'autres anecdotes.
Comme, Jérémy le dit au début de chaque combat : "Gladiatores, Pugnate!"
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00:00 Le fameux geste avec le pouce en l'air ou le pouce en bas existe-t-il ?
00:04 Alors oui, mais ce n'est pas tout à fait le geste qu'on voit dans les films.
00:07 Hollywood, on a voulu faire quelque chose qui se voit de l'autre.
00:09 Les gladiateurs, ça s'étale sur une période très longue,
00:24 qui va de la République romaine jusqu'à la fin de l'Empire.
00:27 Nous, ce qu'on vous présente, c'est le début de l'Empire,
00:31 le début du premier siècle après Jésus-Christ.
00:33 A l'origine, ça va être plutôt des combats rituels,
00:40 qu'on va faire lors de cérémonies funéraires, par exemple,
00:42 ou lors de certains événements à caractère religieux.
00:46 Voilà. Ça, ça va évoluer jusqu'à la fin de la République,
00:50 où on va avoir ce qu'on appelle la proto-gladiature.
00:52 Vraiment, on va commencer à avoir des combats plus organisés,
00:57 avec deux gladiateurs qui s'affrontent.
00:59 Mais à ce moment-là, ce sont des guerriers ethniques qui vont garder leur équipement.
01:03 Par exemple, les Gaulois qui vont garder leur équipement traditionnel, les traces, etc.
01:07 Au début de l'Empire, là, la grande époque de la gladiature,
01:11 ça va vraiment être codifié.
01:13 Les armaturas sont ce qu'on a ici,
01:16 et elles vont encore évoluer ensuite.
01:18 On va chercher tout le temps à les améliorer
01:20 pour équilibrer de plus en plus les combats.
01:22 On va rajouter des pièces d'équipement, en enlever, en modifier,
01:25 pour que les combats soient le plus jolis possible
01:28 et le plus équilibrés possible.
01:30 Il faut garder à l'esprit que c'est vraiment un spectacle.
01:32 Le but, contrairement à ce qu'on pense,
01:34 c'est pas seulement de mettre à mort, c'est pas d'avoir du sang,
01:36 c'est que le combat plaise au public.
01:38 Vous connaissez tous le fameux Spartacus,
01:41 qui s'est révolté, et là, c'est quelque chose qui est un petit peu plus ancien.
01:45 À cette époque-là, c'est principalement des hommes libres,
01:47 des citoyens romains, parfois,
01:49 qui vont s'engager, qui vont signer un contrat,
01:51 qui les engage soit sur une période, soit sur un nombre de combats.
01:55 Par contre, ce qui peut faire croire que c'était des esclaves,
01:58 c'est qu'à ce moment-là, quand ils vont signer ce contrat,
02:01 ils vont devoir renoncer à leur citoyenneté et à leur liberté pour un temps.
02:05 Pourquoi ? En fait, il est impensable de mettre en danger,
02:10 voire de mettre à mort un citoyen romain dans l'arène.
02:13 Donc voilà, ils mettent en pause leur citoyenneté le temps du contrat.
02:16 Par contre, à la fin de leur contrat, s'ils ont survécu,
02:19 ils vont récupérer leur droit.
02:20 Techniquement, ça va être ouvert à tous,
02:23 même si, en vérité, dans les faits, ça va être essentiellement des gens d'origine modeste.
02:28 Les patriciens ne vont pas, généralement, aller risquer leur vie dans l'arène,
02:33 même s'il peut y avoir des exceptions.
02:35 Par exemple, il y a même eu un empereur,
02:38 un empereur commode, qui était fan de gladiature,
02:41 et qui est allé se battre directement dans l'arène avec les gladiateurs.
02:46 En fait, ça va perdurer quasiment jusqu'à la fin de l'Empire,
02:53 même si là encore, on a beaucoup moins de sources sur le Bas-Empire.
02:57 Après la fin du IIIe siècle, on commence à avoir moins de renseignements,
03:01 mais ça perdure, en tout cas, jusqu'à la fin, jusqu'à la chute de l'Empire romain.
03:04 Alors, il existait de nombreux types de gladiateurs.
03:09 En fait, là, on est au début du Ier siècle après Jésus-Christ, sur le Haut-Empire.
03:13 Je vais vous présenter les plus célèbres,
03:15 les plus célèbres aujourd'hui pour le grand public,
03:17 mais ceux aussi qui étaient les plus appréciés du public à cette époque-là.
03:21 On va commencer ici par le fameux Mermillon,
03:26 qui est un des gladiateurs les plus lourdement équipés,
03:29 qui a ce qu'on appelle une armatura,
03:31 c'est-à-dire un équipement proche de celui du légionnaire.
03:35 On va retrouver, en fait, le grand bouclier qu'on appelle le scutum,
03:39 qui lui offre une protection vraiment optimale.
03:42 Voilà, il se bat avec le glaive.
03:45 C'est un glaive qui va être plus court que le glaive utilisé par les légionnaires à la guerre.
03:49 C'est une arme ici qui est faite pour le spectacle.
03:52 En termes de protection, il y a très peu de protection corporelle pour les gladiateurs,
03:56 mais, par contre, le casque, ici, va lui offrir une protection totale.
04:01 On a ici une protection sur le visage, qui va vraiment le prévenir de tous les coups.
04:06 C'est la zone la plus exposée.
04:08 Ce casque est aussi mémis d'une crête, qui va avoir deux fonctions.
04:12 Alourdir le casque, lui donner un handicap,
04:14 mais aussi lui permettre de percuter son adversaire.
04:18 Il a, au niveau du bras, une manica, une protection de bras ici, comme ça.
04:23 Il en existait deux différents types.
04:25 Ici, c'est une armure d'écaille de cuir,
04:28 ça pourrait être des écailles de métal, ça pourrait être de la maille, ou tout autre chose.
04:33 Et enfin, sur les jambes, il a une partie qu'on appelle l'ocréa, assez courte ici,
04:38 puisqu'il a son scutum, qui lui protège le genou et le reste de la cuisse.
04:42 Il n'opportune que sur la jambe gauche, qui est la plus exposée.
04:46 C'est un gladiateur qui va affronter beaucoup d'adversaires.
04:50 Les gladiateurs fonctionnent toujours par paire.
04:52 On n'affronte pas n'importe qui, on a des adversaires attitrés.
04:55 Le mermillon, on va le faire s'opposer aux thrasses, qu'on verra après, à l'oplomac.
05:00 Et au début du 1er siècle, il va aussi parfois affronter le rétière.
05:05 Le thrasse, il fait partie de ce qu'on appelle les gladiateurs ethniques.
05:10 A l'origine, les thrasses, c'est un peuple guerrier,
05:13 et qui va donner ce type de gladiateur,
05:15 même si son armatura n'a plus grand-chose à voir avec l'équipement des guerriers thrasses à l'origine.
05:20 Lui, il va porter un bouclier plus court que celui du mermillon,
05:25 qui lui offre une protection moindre,
05:27 mais par contre qui lui permet d'être plus rapide, plus mobile,
05:30 et d'avoir aussi un maniement offensif avec ce bouclier.
05:33 Il porte des ocréas qui sont bien plus grandes, il en a deux sur chaque jambe,
05:37 et qui vont remonter au-dessus du genou.
05:40 Il porte ici une manica, ce qu'on appelle aujourd'hui la cote de maille,
05:45 lorica amata pour les romains.
05:47 Et enfin, il porte un casque avec une particularité, c'est une tête de griffon,
05:51 c'est ce qui va caractériser justement le gladiateur thrasse.
05:55 Son arme, qu'on appelle la sika,
05:58 voyez, elle a une forme bien particulière,
06:00 ici elle porte soit un angle, soit une courbure,
06:03 et en fait, ça va permettre de faire des coups que l'adversaire ne va pas voir venir,
06:07 de par l'angle de la lame, il va pouvoir contourner le bouclier,
06:10 donc ça lui donne un avantage.
06:12 Son casque lui offre aussi une bonne protection,
06:14 mais il a encore aussi un handicap,
06:16 c'est le principe qu'il y a toujours un équilibre recherché dans le combat de gladiateur,
06:20 le casque va autant le protéger que lui cacher la vision et l'étouffer un petit peu aussi.
06:25 Alors le thrasse, on va principalement l'opposer à l'oplomaque et au mermure.
06:30 [musique]
06:32 Donc on a ici, non pas un gladiateur, mais une gladiatrice,
06:36 parce qu'il y avait aussi des femmes qui combattaient dans l'arène,
06:38 c'est un oplomaque ici.
06:40 Donc l'oplomaque descend directement du hoplite grec,
06:44 encore une fois, inspiré même si son armatura n'est plus comme à l'origine.
06:48 Donc il va porter le bouclier, du hoplite,
06:51 bouclier qui est encore plat incurvé à cette époque-là,
06:54 qui va devenir semi-circulaire un peu plus tard,
06:56 et surtout il va se battre à la lance.
06:58 C'est son arme principale, c'est ce qu'il caractérise.
07:02 Il va aussi avoir un gladius, un glaive, comme arme secondaire.
07:06 Il porte ici une manica en tissu rambourré,
07:10 on pourrait croire que c'est une armure qui va être légère,
07:13 mais non, c'est très efficace contre le type d'arme qu'on utilise en gladiature.
07:16 Ça va être essentiellement des estaphilades, des coups de tranche,
07:19 donc ça va très bien protéger.
07:21 Un casque qui n'est pas très différent de celui du Thras,
07:24 à ceci près qu'il n'a pas la tête de griffon dessus,
07:27 et des ocréas qui protègent ses jambes également.
07:30 On a un gladiateur que tout le monde connaît, c'est le rétière.
07:36 C'était le chouchou du public, c'était le plus apprécié.
07:39 Alors il a un statut vraiment particulier,
07:41 puisque contrairement aux autres qui sont soit des gladiateurs d'origine ethnique,
07:45 soit des gladiateurs qui dérivent par exemple du légionnaire,
07:49 ici il s'agit d'un gladiateur publicitaire.
07:52 C'est-à-dire qu'il va être créé par une guilde, celle des pêcheurs,
07:56 ça commence à Ostia Antica, le port de Rondres,
07:59 qui vont créer et financer totalement ce nouveau gladiateur
08:03 dans le but de se faire de la pub.
08:05 Clairement, c'est le spectacle le plus populaire,
08:08 en tout cas l'un des plus populaires avec les courses de char, la gladiature.
08:11 Et donc voilà, ils veulent se faire un coup de pub littéralement,
08:14 ils vont financer ça, ce qui explique son armatura un peu particulière.
08:18 Il a le trident, symbole de Poseidon,
08:21 le filet qui est à l'origine le filet de pêche,
08:23 mais celui-ci est adapté au combat, il est plus lourd,
08:26 et il a très peu de protection.
08:28 Ça va être le chouchou du public, pourquoi ?
08:30 Eh bien parce que d'abord il ne porte pas de casque,
08:33 c'est le seul dont on connaît le visage, dont on connaît l'identité exacte,
08:37 et son équipement très léger lui permet une grande mobilité,
08:40 donc c'est lui qui assure le show, en plus que tout autre.
08:43 Voilà.
08:44 Donc le filet, c'est quelque chose de très lourd,
08:47 il va le projeter sur son adversaire,
08:49 et une fois qu'on est pris dedans,
08:51 ça va être compliqué de s'en sortir,
08:53 notamment à cause des crêtes, par exemple, qui sont les casques,
08:56 sur les casques du murmurant, entre autres,
08:58 qui vont se coincer dedans.
09:00 Le trident, ensuite, va lui permettre évidemment de finir le travail.
09:03 Par contre, le gros défaut pour ce gladiateur,
09:06 c'est qu'il est très peu protégé, il n'a aucun bouclier.
09:09 La seule protection dont il dispose, c'est cette manique ici,
09:13 qui va lui protéger le visage très légèrement.
09:17 Voilà.
09:18 Ce qu'on appelle un ludus, une école de gladiateurs,
09:23 on en connaît certaines qui sont très célèbres,
09:25 celle de Rome, celle de Pompéi, bien sûr,
09:27 que l'archéologie nous a montré, le fameux ludus de Pompéi.
09:30 Est-ce que ce sont des guerriers professionnels ?
09:34 Oui, totalement.
09:35 Leur statut est en fait assez proche d'un sportif de haut niveau d'aujourd'hui.
09:40 Voilà, mais vraiment.
09:41 C'est-à-dire qu'ils sont considérés comme tels,
09:43 on va avoir des médecins qui les suivent en permanence,
09:45 qu'ils soient à leurs blessures, évidemment,
09:48 mais qui suivent aussi leur régime alimentaire,
09:50 leur santé globale, qu'ils restent en forme, etc.
09:53 Ils s'entraînent au quotidien,
09:55 que ce soit physiquement pour garder la forme,
09:57 ou au combat, bien entendu.
09:59 Et ils ont aussi un statut auprès du public,
10:02 et celui d'un sportif de haut niveau d'aujourd'hui,
10:04 d'une star du football, par exemple.
10:06 On va avoir les meilleurs médecins.
10:11 Encore une fois, comme un sportif de haut niveau d'aujourd'hui,
10:13 on va lui fournir les meilleures prestations médicales.
10:16 Par exemple, un des médecins romains les plus célèbres, Galien,
10:19 a commencé sa carrière comme médecin de gladiateur à Pergame.
10:23 L'état de la médecine romaine est bien plus en avance que ce qu'on peut imaginer.
10:27 On sait recoudre les plaies, ça, sans aucun problème.
10:30 On a des plantes antiseptiques pour empêcher l'infection.
10:34 Alors, on ne connaît pas encore l'alcool, évidemment,
10:36 mais on a des choses pour désinfecter un peu.
10:38 On utilise du vinaigre, notamment.
10:40 Et on sait aussi faire de la chirurgie,
10:43 beaucoup plus poussée.
10:44 On sait soigner un traumatisme crânien.
10:46 On sait faire ce qu'on appelle une trépanation,
10:48 une opération du cerveau.
10:49 On sait soigner les yeux, à l'époque romaine,
10:51 on sait soigner la cataracte, par exemple.
10:53 Donc, on est déjà assez avancé au niveau de la chirurgie.
10:56 Évidemment, pas au niveau de ce qu'on a sur la médecine moderne,
10:59 mais on sait sauver la vie d'un gladiateur,
11:02 la plupart du temps, quand même.
11:03 C'est d'ailleurs la tenue que je porte ici.
11:10 C'est ce qu'on appelle un rudis.
11:12 On va en avoir un, voire deux,
11:14 si les combats sont assez importants,
11:15 le prima rudis, le segunda rudis,
11:17 qui vont arbitrer tout ça,
11:19 qui vont ordonner le combat,
11:21 quand il commence, quand il s'arrête.
11:23 Il y a donc des règles bien précises.
11:25 On ne va pas lâcher deux combattants
11:26 jusqu'à ce qu'il y en ait deux qui soient morts.
11:28 On va compter les touches,
11:30 les blessures qui vont saigner, essentiellement.
11:32 Et si jamais il y a faute,
11:34 on va les séparer.
11:35 Si un des gladiateurs tombe, par exemple,
11:37 on interrompt le combat,
11:38 on le laisse se relever,
11:40 et on recommence le combat.
11:42 Le bras, c'est ce qui va prendre le plus de coups,
11:46 vu que c'est exposé, quand même,
11:48 rapidement dans le combat.
11:49 Le reste, c'est une vraie volonté
11:51 de peu protéger les gladiateurs,
11:53 puisqu'il faut qu'ils puissent avoir des blessures,
11:55 et surtout des blessures visibles par le public.
11:58 Le torse, ça va saigner,
12:00 et néanmoins, ça fait des blessures qui ne sont pas si graves.
12:02 Alors là, ce n'est pas trop le cas sur mes gladiateurs,
12:04 mais parfois, on avait des protections,
12:06 des ceintures très larges,
12:07 qui protégeaient quand même les viscères.
12:09 Voilà.
12:10 Donc on protège les zones les plus vitales,
12:12 mais le reste, au contraire,
12:13 on veut que ça puisse saigner.
12:14 Deux combats sur trois,
12:16 on va utiliser ce que les textes décrivent
12:18 comme des armes plombées.
12:20 C'est-à-dire qu'on va mettre une boule de plomb sur la pointe,
12:22 et les tranchants vont être émoussés.
12:24 Alors, ce que ce sont des armes qui sont plombées,
12:27 donc ni tranchantes ni pointues,
12:29 les blessures vont être légères.
12:31 Ça va être des équimauses, des coups, ce genre de choses.
12:33 Pour les combats avec les armes seulement tranchantes,
12:35 et bien, ça va être des estaphylas,
12:37 donc des blessures qui ne sont pas si graves que ça.
12:39 Et pour les combats avec les vraies armes coupantes et pointues,
12:44 là, ça peut être des blessures graves.
12:46 Les estocs, notamment, les coups avec la pointe,
12:48 et bien, vont pénétrer la chair assez profondément,
12:51 peuvent faire des blessures parfois mortelles.
12:53 [Musique]
12:55 Comment les gladiateurs touchent de l'argent ?
12:57 C'est dans leur contrat, simplement.
12:59 Plus ils sont célèbres, plus on va mettre des sommes importantes en jeu.
13:03 Voilà, donc c'est le commanditaire des jeux, simplement,
13:05 qui va payer, et qui va donc rémunérer ces gladiateurs.
13:10 Mais après, ils peuvent aussi avoir des cadeaux, notamment.
13:12 Si une riche patricienne désire passer un moment privilégié avec un gladiateur,
13:17 elle ne va pas hésiter à lui offrir des cadeaux somptueux, également.
13:20 [Musique]
13:23 Ça va même changer énormément, en fonction de l'occasion et de l'endroit où ça se trouve.
13:28 D'ailleurs, on pense que les gladiateurs faisaient forcément des combats à mort.
13:31 Non, ce n'est pas le cas.
13:33 Au maximum, un combat sur trois va être potentiellement mortel.
13:37 Je dis bien potentiellement.
13:39 Après, ça dépend où on se trouve.
13:40 Les combats qu'il va y avoir à Rome, dans le Colisée,
13:43 évidemment, le public attend un peu plus
13:46 que dans le fin fond d'une province obscure, dans un autre pays.
13:50 Donc, les combats à Rome vont être potentiellement plus sanglants, plus souvent à mort,
13:55 alors que dans les provinces, bien beaucoup moins.
13:57 Pourquoi ? C'est une question d'argent.
14:00 Un gladiateur, comme on le disait précédemment, c'est un sportif de haut niveau.
14:03 Donc, ce titre coûte cher à entretenir.
14:06 Il a coûté très cher à former et équiper.
14:09 Donc, on va éviter de les tuer sans une bonne raison.
14:13 Donc, ça va vraiment être très différent en fonction des lieux.
14:17 Les gladiateurs, c'est uniquement entre eux.
14:19 Il y a dans les amphithéâtres, dans ce qu'on appelle aujourd'hui les arènes,
14:22 des combats avec des animaux, parfois des simulacres de bataille,
14:26 mais c'est autre chose.
14:27 Ce ne sont pas les gladiateurs qui vont se prêter à ce genre d'exercice.
14:31 Est-ce que les gladiateurs étaient célèbres chez les Romains ?
14:35 Oui, énormément.
14:36 Dans toutes les classes sociales, oui, mais pas de la même manière.
14:40 C'est avant tout les classes les plus populaires qui vont les aimer.
14:44 C'est le spectacle de la plèbe par excellence.
14:47 Ce qui ne veut pas dire que les gens des classes supérieures ne les aiment pas,
14:51 mais ils vont préférer d'autres spectacles plus intellectuels,
14:54 aller au théâtre ou à l'Odéon, écouter de la musique, voir une pièce de théâtre, par exemple.
14:59 Néanmoins, ils avaient quand même une très grande popularité auprès de la gente féminine,
15:03 auprès des patriciennes, qui payaient parfois très cher
15:06 pour passer une nuit avec un gladiateur célèbre.
15:10 Il pouvait y avoir des paris.
15:12 En fait, c'est une manne financière très importante.
15:15 Il y a des enjeux financiers très importants.
15:17 Les gens qui vont commanditer ces jeux,
15:19 souvent, c'est eux qui les offrent, c'est pour plaire au public.
15:22 Le gladiateur, lui-même, espère toucher une somme d'argent conséquente
15:26 s'il gagne son combat, mais le public va aussi parier là-dessus.
15:30 Le fameux geste avec le pouce en l'air ou le pouce en bas, existe-t-il ?
15:36 Alors oui, mais ce n'est pas tout à fait le geste qu'on voit dans les films.
15:39 Hollywood, on a voulu faire quelque chose qui se voit de loin.
15:42 En fait, le geste, c'est soit pouce extérieur, soit pouce à l'intérieur de la pomme.
15:46 Le pouce dans la pomme, qui signifie la mort, en fait, puisque le glaive est dans le corps,
15:51 ou le pouce à l'extérieur, qui signifie la vie,
15:55 puisque le glaive reste hors du corps de l'adversaire.
15:57 Est-ce que le public peut intervenir là-dedans ?
16:00 Bien, complètement. C'est même, en vérité, lui qui décide.
16:04 Techniquement, bien entendu, si c'est un combat à Rome face à l'empereur,
16:07 c'est l'empereur qui a le dernier mot, mais jamais au grand jamais,
16:10 l'empereur va aller contre l'avis du public, puisque le but de ces jeux, c'est de plaire au public.
16:16 Donc c'est totalement lui qui va décider.
16:19 Ce qui nous amène à une petite chose d'important, c'est-à-dire que pour survivre,
16:22 pour un gladiateur, le but, ce n'est même pas d'être le meilleur combattant,
16:25 c'est d'être celui que le public aime.
16:28 Les gladiatrices ne savent fronter qu'entre elles.
16:32 Un petit peu comme le sport aujourd'hui, à haut niveau, les femmes ne se battent qu'entre elles.
16:36 Elles portent les mêmes armaturas, donc les mêmes équipements,
16:39 elles font le même type de combat que les hommes.
16:41 Malheureusement, c'est un combat qui était moins populaire.
16:44 Généralement, sur une journée de jeu, les femmes allaient se battre le matin,
16:48 le moment où il y avait le moins de monde dans les gradins,
16:51 et c'est des combats qui sont moins recherchés que celui des hommes.
16:54 Parfois même, certains auteurs latins les ont moqués un petit peu.
17:01 Alors, est-ce que les gladiateurs pouvaient devenir riches ?
17:03 Oui, complètement. C'est même d'ailleurs le but recherché.
17:06 Riche et célèbre.
17:08 Comment ça se passe ?
17:09 Eh bien, encore une fois, il faut être le chouchou du public.
17:13 Il faut savoir bien se battre, il faut survivre, évidemment,
17:16 mais savoir se battre et gagner ses combats ne suffit pas.
17:19 C'est un combat qui va être très différent de ce qu'on va pratiquer à la guerre,
17:23 où on cherche une efficacité immédiate.
17:25 Là, non. Le but, ce n'est pas de vaincre son ennemi très vite.
17:27 Au contraire, c'est de faire un combat joli, qui dure, et qui va plaire au public.
17:32 Et plus on est populaire, plus les sommes qu'on va gagner vont être importantes.
17:36 Il y a eu des gladiateurs célèbres, outre le fameux Spartacus, que tout le monde connaît.
17:41 Il y a des noms de certains gladiateurs qui sont arrivés jusqu'à nous,
17:44 soit par les textes, soit par les graffitis.
17:47 Alors, notamment, j'en ai deux en tête, c'est Priscus et Verus,
17:51 qui ont été présents lors de l'inauguration du Colisée, de l'amphithéâtre flavien,
17:56 et qui ont été le clou du spectacle, très attendu.
17:59 On a dépensé des sommes colossales, justement, pour organiser ce spectacle.
18:03 Et donc, les auteurs latins nous ont ramené leurs noms jusqu'à aujourd'hui.
18:06 Après, il y en a d'autres qu'on connaît grâce aux graffitis qu'on a retrouvés à Rome et à Pompéi, entre autres.
18:11 Ces deux-là étaient connus au moment du spectacle du Colisée,
18:14 c'est justement parce qu'ils étaient déjà les favoris du public,
18:17 qu'on les a fait venir pour l'événement, et qu'on les a gardés pour la fin.
18:20 C'était vraiment le clou du spectacle.
18:22 Après, ce qui faisait qu'ils devenaient célèbres, eh bien, encore une fois,
18:26 c'était le fait que leur style de combat plaisait particulièrement au public.
18:29 Le fait qu'ils s'adressaient au public, un petit peu comme un spectacle d'aujourd'hui.
18:33 Ils se contentaient pas forcément de se battre,
18:35 mais lorsqu'ils mettaient une touche, ils faisaient le show, se tournaient vers le public, se faisaient acclamer.
18:39 Voilà.
18:40 [Générique]