• il y a 5 mois
Plateau exceptionnel d'invités ce soir dans Sports Stream ! Déborah Lassource, championne du monde 2023 avec l'équipe de France féminine de handball ; Adam Siao Him Fa, le jeune prodige du patinage français double champion d'Europe et Alizée Agier, championne d'Europe de karaté (kumite -68kg). En deuxième partie, ils pourront s'essayer à la danse hip-hop avec Fabbreezy !

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Sport
Transcription
00:00:00Salut tout le monde, j'espère que vous allez bien, douzième numéro de SportStream et
00:00:11je peux vous dire que ce soir il y a un sacré paquet de médailles sur le plateau, on va
00:00:14parler de handball, de karaté, de patinage artistique et puis un peu plus tard de danse
00:00:18hip hop, ouais ouais on va danser mais avant ça c'est le dos et des balles, allez c'est
00:00:26parti !
00:00:27Bon il y a du monde, il y a beaucoup de monde sur le plateau, d'habitude il n'y a que deux
00:00:30athlètes, aujourd'hui il y en a trois et je disais il y a un paquet de médailles,
00:00:33il y en a une juste là, Déborah Lassource, championne du monde de handball, incroyable,
00:00:38est-ce que tu peux nous montrer ta médaille tiens ? Oui, à qui ? Alors tiens regarde
00:00:42il y a une caméra juste là, elle est belle cette médaille, championne du monde c'était
00:00:47là c'était en décembre en plus avec l'équipe de France, tiens est-ce que je peux la voir
00:00:51juste là ? Oui, elle est belle, elle est belle, regardez, elle n'est pas trop lourde
00:00:57ça va, c'est la seule médaille que je toucherai, il se moque déjà de moi, ça commence, une
00:01:02médaille d'or au championnat du monde, Alizée Agier, on a une aussi karatéka, Alizée comment
00:01:07ça va ? Ça va bien merci, alors médaille championnat du monde mais aussi championne
00:01:11d'Europe, je la pose là, championne d'Europe, multiple championne de France, mais merci
00:01:16d'être là, merci à toi, avec grand plaisir, merci de l'invitation, et puis juste à côté
00:01:20Adam qui n'a pas encore de médaille de champion du monde mais par contre qui a décroché
00:01:25une magnifique médaille de champion d'Europe, c'était il y a deux semaines c'est ça ? C'est
00:01:29ça oui, c'était bien il y a deux semaines. Et alors tu l'as vécu comment ce championnat
00:01:32d'Europe, t'étais tenant du titre ? C'était l'ascenseur émotionnel, il y a eu beaucoup
00:01:39de stress mais après pendant l'épreuve c'était un kiff, franchement je m'amusais trop. L'étiquette
00:01:44de favori ça t'a pas mis plus de pression que ça ? Au début oui, au début oui parce
00:01:50qu'il y avait beaucoup de pression mais après au moment où j'ai commencé mon passage
00:01:56je me suis juste laissé aller et j'ai arrêté de penser à cette compète et je me suis
00:02:01juste dit bon ben fais ton truc sur glace et amuse-toi, le reste on verra après. On
00:02:06a vu que t'étais bien amusé, tu t'es fait un petit salto arrière en fin de programme,
00:02:11c'était prévu ça ? Non c'était pas prévu, ça a été un peu improvisé, je me suis
00:02:16dit bon ben il faut y aller. Est-ce qu'on précise pour Alizé Déborah, déjà est-ce
00:02:21que vous vous connaissiez entre vous ? Pas personnellement mais sur les réseaux sociaux,
00:02:24est-ce que vous avez déjà... Non c'est bon. Par contre j'ai regardé ton passage avec ma
00:02:29nièce, elle me dit ah c'est quoi toi ? Regarde il fait des pirouettes, c'est beau, c'était génial.
00:02:39Ouais c'est impressionnant donc on précise que le salto arrière en patinage artistique c'est
00:02:44une figure interdite. C'est ça. Pourquoi alors c'est interdit ? Alors ça a été interdit parce
00:02:48que le salto arrière était considéré comme trop dangereux et puis ils considéraient ça
00:02:54comme un saut impossible à réaliser sur une jambe, sauf que Surya Bonaly l'a réalisé au
00:03:01jeu de Nagano c'est ça et depuis personne l'a refait en compétition et moi je me suis fait
00:03:07une petite folie. Parce que comment ça se passe ? T'as des chorégraphes, des coachs,
00:03:12avant de faire ton programme tu leur en parles de ça, tu leur dis bah j'ai bien envie de me faire
00:03:17un petit kiff, un petit salto arrière, ils réagissent comment ? Comment t'arrives à les
00:03:20convaincre en fait ? Ils savent que je suis un peu une tête brûlée donc si je veux le faire je vais
00:03:25le faire mais après bon ils me disent si je fais tout le taf avant donc si je passe tous mes
00:03:32éléments ou bien si je patinasse suffisamment propre je peux me permettre de mettre un salto
00:03:38arrière là sur cette compétition d'autant plus que je savais que j'avais une petite marge donc
00:03:45je pouvais le faire. Et maintenant c'est les mondiaux, c'est ça, bientôt en mars, le niveau
00:03:51par rapport aux Europe c'est beaucoup plus élevé, ça va être vraiment une grosse compétition mais
00:03:57ça va être cool. Il y a des chances de médailles pour toi ou ça se passe comment au niveau de la
00:04:01concurrence ? Oui il y a des chances de médailles donc là j'ai vraiment deux gros concurrents, un
00:04:08américain et un japonais où on fait un petit peu ça tout le long de la saison, on se bat tous les
00:04:14trois donc ça va être cool. Alors Alizé, championne du monde en 2014, ça fait dix ans déjà, c'est fou
00:04:20ça passe vite, dix ans je t'ai demandé de ramener ta médaille mais tu m'as dit
00:04:25aller chez mes parents, alors pourquoi elles sont toutes là-bas ? C'est le fief, dès que je rentre
00:04:31je ramène la médaille là-bas, j'en ai même pas une chez moi dans mon appartement. Du coup tu n'es pas
00:04:37très matérialiste, tu n'as pas besoin de l'avoir auprès de toi cette médaille tout le temps, je ne sais
00:04:43pas peut-être que tu vois des bourras, j'en sais rien mais ta médaille toi tu l'as souvent avec
00:04:46toi, tu la regardes souvent, ça te rappelle des bons souvenirs ? Non pas tellement mais elle est
00:04:51chez moi en tout cas, elle est avec moi je pense parce que c'est la première aussi, je pense qu'Alizé
00:04:55elle a plus l'habitude d'avoir des médailles du coup c'est plus simple de les déposer chez les
00:05:00parents mais oui non c'est cool de l'avoir déjà, de l'avoir déplacée de chez moi ici, j'ai pu la
00:05:06regarder encore. Tu la tenais précieusement. Dix ans déjà, est-ce que ça reste quand même
00:05:13maintenant en 2024 le meilleur souvenir de ta carrière ce titre ? Oui franchement un des
00:05:18meilleurs et je pense le meilleur c'est clair, c'était la compétition parfaite de A à Z même si
00:05:24pendant les éliminatoires sur la demi-finale je suis menée 3-0 à 30 secondes de la fin donc
00:05:29il y a tout qui rebascule derrière où je gagne 6-3, c'était vraiment incroyable cette compétition.
00:05:35Est-ce qu'on précise en plus tu avais 20 ans ? Oui j'avais 20 ans. C'était ta première compète de ce niveau là en
00:05:40senior ? C'était mes premiers championnats du monde senior, oui exactement. Donc tu crées un peu la
00:05:44sensation quoi, on t'attendait ? Forcément on ne m'attendait pas mais voilà j'ai fait le
00:05:50travail au fur et à mesure des tours et puis j'ai avancé combat après combat et puis d'un seul
00:05:55coup A à Z t'es en demi, t'es en finale et après c'était lancé. C'est dur de réaliser quand on est
00:06:02championne du monde de se dire, enfin moi je trouve le terme, enfin c'est ce que vous êtes, mais on se
00:06:07dit je suis championne du monde, il n'y a pas meilleur que moi, que nous en sport collectif dans le
00:06:10monde. On réalise facilement ça ou ça prend du temps quand même ? Ouais c'est dur de réaliser en
00:06:18tout cas pour nous en tant que collectif c'est vraiment dur de réaliser, de se rendre compte de
00:06:23ce qu'on a fait, sachant qu'on retourne très vite en club après la compétition donc on doit très
00:06:29vite enchaîner et on doit passer à autre chose en fait donc c'est dur de se dire oui il faut savourer
00:06:34oui on l'a fait mais du coup les médailles elles sont là pour ça je pense. N'hésitez pas sur le
00:06:40chat à poser vos questions à Déborah, à Alizé, à Adam, il y a plein de questions que vous pouvez leur
00:06:44poser donc allez-y faites bombarder de questions, ils y répondront parfaitement, surtout le sport
00:06:50mais aussi autre chose ça peut aussi être ça. Alors Déborah, c'est championnat du monde donc
00:06:54cet été premier, t'as été prévenue un peu au dernier moment, t'as réintégré le groupe un peu
00:07:00au dernier moment, enfin intégré même le groupe au dernier moment, sur ces championnats du monde
00:07:03t'as un temps de jeu assez limité, comment tu l'as vécu toi ? Est-ce que t'en ressors un peu avec une
00:07:08petite part de frustration de ce point de vue là ou est-ce que le titre fait tout oublier et le
00:07:13collectif passe avant tout ? Non justement c'est un collectif donc on a envie que l'équipe
00:07:20gagne, il y a des filles qui sont en tribune, moi j'ai eu de la chance d'être dans les 16 joueuses
00:07:24sur le terrain à chaque match donc non non il n'y a aucune frustration, ça donne juste envie d'être
00:07:29meilleure pour pouvoir jouer un peu plus les prochaines fois mais non non zéro frustration
00:07:35que du kiff. C'est top, tu le mérites, championne du monde c'est pas rien, il y a un truc aussi que je me
00:07:39demande moi quand on décroche des titres comme ça championne du monde, championne d'europe, tous les
00:07:44titres que vous avez décrochés, est-ce qu'il y a une période après qui est un peu compliquée, un retour
00:07:48un peu violent à la réalité où on a vécu des émotions assez dingues et après comme tu dis
00:07:54on retourne en club dans le train-train quotidien et tout paraît un peu fade, moins exaltant, moins
00:08:00bien. Vous l'avez vécu ça ce truc là ou pas ? Moi je le vois pas comme ça dans le sens où comme
00:08:06tu as dit on enchaîne rapidement donc on se refixe direct des autres objectifs après oui les
00:08:12championnats du monde pour nous le karaté c'est pas tous les ans c'est tous les deux ans donc il
00:08:17faut vite repasser à autre chose et je pense que ça aide justement à relever la barre encore pour
00:08:24être performant derrière, aller chercher d'autres médailles donc il n'y a pas trop de sentiments
00:08:29que ce soit fade ou quoi vu qu'on est tellement à 100 à l'heure dans les choses qu'on se rend même
00:08:34plus compte mais comme tu as dit le temps de savourer la médaille finalement on est déjà sur
00:08:38autre chose donc tout s'enchaîne tellement vite qu'en tout cas j'ai pas trop le temps de penser
00:08:44à un moment un peu plus calme quoi. Ça gâche pas un peu, enfin gâcher c'est peut-être un mot un peu
00:08:49fort mais la saveur de la médaille justement ce truc de on a une super médaille et hop il faut
00:08:54enchaîner tout de suite, retourner à l'entraînement, repartir sur des compètes, vous n'avez même pas
00:08:57le temps en fait de vous poser vraiment et de être face à cette médaille et dire wouah attends
00:09:01c'est ouf ce que j'ai fait quoi. Je pense qu'on y repense après, plus tard, enfin du moins pour
00:09:07moi c'est le cas mais une fois que cette compétition est terminée sur l'instant même j'en profite je
00:09:13me dis ah ça y est c'est cool c'est terminé bah j'ai gagné cette compète mais comme tu l'as très
00:09:20bien dit on pense à la suite derrière et en fait on va directement viser le prochain objectif la
00:09:26prochaine compète donc on se remet dans le jus et en fait on a envie de ressentir encore cette
00:09:31adrénaline. C'est vraiment la compétition aussi c'est votre esprit compétiteur tout le temps
00:09:38jamais rassasié c'est ça en fait. Et on va comprendre d'ailleurs comment vous êtes devenus
00:09:43maintenant des champions ou des championnes, on va parler un peu de votre parcours. Alors c'est une
00:09:47histoire de famille pour tous les trois, Alizé je crois que c'est ton frère qui faisait du
00:09:51karaté, t'as commencé à cinq ans, Déborah c'est ta grande sœur qu'on connaît dans le milieu du handball
00:09:56Coralie Lassource qui joue du côté de Brest en équipe de France qui a d'ailleurs partagé ce titre
00:10:00avec toi et puis Adam toi t'es l'aîné d'une famille de quatre enfants. Ah non je suis le dernier.
00:10:05T'es le dernier, bon ben voilà tu vois, bien que je me trompe un moment quand même, là j'avais tout bon.
00:10:08T'es le dernier d'une famille de quatre enfants tous patineurs. C'est ça. Donc c'est vraiment frères
00:10:14et sœurs qui vous ont immissé un peu dans leur discipline. Est-ce que vous pensez que sans eux
00:10:18vous auriez quand même pratiqué ces disciplines-là ou vous auriez peut-être fait autre chose ?
00:10:24Alors moi je pense pas, je pense que je voulais faire vraiment tout comme mes frères et ma sœur, je voulais
00:10:29vraiment les copier sur tout et tout et je pense que sans eux je n'aurais pas fait de patinage.
00:10:36Ok, pas fait de patinage. Toi Alizé, le karaté, je sais que tu faisais beaucoup
00:10:41d'autres disciplines en parallèle aussi. Oui j'ai fait de la gymnastique et du ski nautique mais
00:10:45c'est le karaté qui est resté. Et puis le fait de mettre mise au karaté c'est grâce à mon grand frère.
00:10:51Mais derrière ouais, c'était une évidence de choisir le karaté quand ça faisait un peu
00:10:56trop de faire tout ça en même temps. Alors vous deux c'était une évidence. Déborah, toi c'était
00:11:02pas une évidence tout de suite. C'est bien à cause de ma sœur que j'ai fait du handball.
00:11:06Maintenant c'est grâce à elle mais moi j'ai été forcée, je voulais pas faire de sport. On m'a laissé
00:11:12le choix mais je voulais pas décider donc vu que ma sœur et ma mère aussi à l'époque faisaient du
00:11:17handball, on m'a mis au handball. Ça a mis combien de temps à te plaire ? T'arrives dans le gymnase, c'est cool.
00:11:22Deux ans je pense. Au bout de deux ans on m'a laissé le choix de continuer ou d'arrêter et j'ai dit bon je continue.
00:11:28D'accord mais du coup pendant deux ans c'est ta mère qui te dit allez Déborah tu vas à l'entraînement.
00:11:32Ouais. Ok, c'est fou ça. Et ta sœur pas du tout. Par contre ta sœur directe elle a la
00:11:36accrochée. Ok. C'est dingue ce parcours assez différent de ta sœur au final. Et malgré tout ça a été une inspiration.
00:11:44Ouais. C'est fou. Alors Adam, toi t'as patiné à quel âge pour la première fois ? Je crois que c'est très précoce le patinage artistique.
00:11:50J'ai commencé à l'âge de 4 ans. 4 ans, j'arrive pas à imaginer comment à 4 ans tu peux être sur des patins.
00:11:56Même moi je comprenais pas. Mon premier cours j'étais sur le glace, j'étais debout, je comprenais pas ce qui se passait
00:12:03et je comprenais pas ce qu'on me disait de faire. Donc j'ai pleuré et j'ai sorti de piste. Ok. D'accord.
00:12:10Et je suis revenu le lendemain parce que j'avais envie de réessayer. Ok. C'est top. Et puis après direct, passion à l'extrême ou ça a mis un peu de temps à se...
00:12:18Ça a mis un peu de temps avant de me dire bon bah je vais faire ça toute ma vie je pense. C'est vers mes 15 ans quand j'ai participé aux Jeux Olympiques de la jeunesse.
00:12:28T'étais où quand t'as participé ? Lillehammer. Ok. En Norvège. Et ça a été ma première grosse compétition internationale et le fait de voir un peu comment ça se passait,
00:12:39l'ambiance et tout, rencontrer d'autres personnes de d'autres pays et toute cette atmosphère était vraiment trop bien et je voulais juste revivre ça et continuer toutes ces compétitions.
00:12:51Est-ce que ça a été compliqué à gérer ? Je sais que quand on veut accéder au niveau, il y a pas mal d'étapes à passer dans vos sports à vous.
00:12:58Je pense que c'est des structures comme les Crêpes, les Pôles Espoir, les Pôles France. Je ne sais pas trop comment ça se passe au patinage artistique. Est-ce que c'est un peu pareil ? Est-ce que c'est différent ?
00:13:06C'est un peu différent maintenant. Comme il n'y a plus de pôle, c'est un peu on choisit où on veut s'entraîner et avec qui on veut s'entraîner. D'accord.
00:13:16C'est un peu ça. J'ai fait plusieurs clubs en France. J'ai commencé à Villeneuve-Dornon, donc à côté de Bordeaux. La patinoire, elle avait fermé. Après, je suis parti à Toulouse.
00:13:26Après, à chaque fois, je changeais un peu de structure d'entraînement ou de coach. C'est un peu une équipe que je mets en place en fonction d'où je suis.
00:13:40Poitiers aussi ? Oui. Toulouse, Poitiers, Courbevoie et Nice.
00:13:45Je suis né à Poitiers, donc ça m'a marqué. J'ai vu Poitiers, je me suis dit « Oh, Poitiers, qu'est-ce qu'il allait faire là-bas ? »
00:13:49C'était avec le champion Brian Joubert, c'est ça ? Tu t'entraînais avec lui, c'est ton coach. En trois ans.
00:13:55Je reprends sur le fait de quitter la famille quand on intègre ces structures. Parfois, on doit quitter un peu la famille, faire un peu des sacrifices.
00:14:03Ça, ça a été compliqué à gérer pour vous qui êtes en plus assez précoces dans vos différents sports.
00:14:08Toi, à 16 ans, tu faisais déjà des grosses compètes à l'international. Alizé, 20 ans, championne du monde.
00:14:13Déborah, je crois qu'à 16 ans aussi, tu étais dans l'équipe première d'Issy-les-Moulineaux.
00:14:18Est-ce que vous avez eu l'impression qu'on vous a un peu volé votre jeunesse, de ne pas avoir eu une vie classique d'un ado, d'une ado, comme on peut le voir ?
00:14:30C'est vrai qu'on n'a pas eu une vie classique, je pense, mais je ne pense pas qu'on nous ait volé la jeunesse.
00:14:35Moi, je ne regrette pas du tout d'être partie à 15 ans en Pôle France Jeunes à Bordeaux, aux Crêpes.
00:14:41Je suis partie de Bourgogne pour aller jusque là-bas et ce n'étaient que des beaux souvenirs.
00:14:47C'est sûr que c'est différent de ce que vivent les ados de notre âge, mais ce sont des moments qui restent gravés.
00:14:54Déborah, c'est pareil. Quand tu as commencé au haut niveau, en plus c'est difficile dans les sports courts.
00:14:59Souvent, tu as des effectifs assez rodés, tu arrives en équipe première, je suppose que tu n'as pas un temps de jeu incroyable.
00:15:05Est-ce que tu te sens à ta place quand tu arrives à 16 ans dans le championnat de France ?
00:15:12C'est vrai que c'était très précoce à l'époque. Tout est allé très vite. Je n'ai même pas eu le temps de comprendre ce qui m'arrivait.
00:15:18On m'a très bien accueillie aussi. Franchement, l'expérience était incroyable à cet âge-là.
00:15:24Jouer avec des joueuses mondiales reconnues par tout le monde, franchement, c'était trop bien. C'était grave enrichissant.
00:15:34Et on ne se dit jamais, Adam, j'aimerais bien avoir la vie classique d'un ado qui profite, qui sort, qui mange un peu ce qu'il veut.
00:15:44Je ne sais pas, moi c'est un truc, vu que je ne suis pas dans votre milieu, je ne suis pas athlète de haut niveau.
00:15:49C'est toujours quelque chose que je me dis, c'est compliqué quand même une vie de sportif de haut niveau.
00:15:53Vous l'avez choisi, mais ça demande énormément de rigueur. Et très tôt, à 16 ans, des fois, ça peut être un peu barbant.
00:16:01Pour le coup, ce n'est pas du tout barbant. Je sais pourquoi je me lève tous les matins pour aller patiner.
00:16:06Et en fait, c'est un kiff. Donc si on me dit, reste sur la piste toute la journée, je vais y rester.
00:16:13Parce que franchement, je m'amuse trop. Et c'est vrai que c'est atypique, le parcours qu'on a choisi.
00:16:20Mais pour le coup, je ne regrette vraiment pas. Et je pense que je n'ai rien à envier.
00:16:30Tous ces moments que j'ai eus dans ma jeunesse et tout, franchement, je les échangerais pour rien au monde.
00:16:38Je le vois, vous êtes tous hyper passionnés, investis dans votre discipline, forcément.
00:16:43C'est compliqué des fois de sortir un peu de cette case de « je suis sportif de haut niveau, je suis sportif de haut niveau »
00:16:48et se trouver un peu une identité en dehors de ça, de se qualifier autrement, de trouver d'autres cendres d'intérêt.
00:16:55Alizé, toi, tu le vis comment, ça ?
00:16:59Je dirais que je pense que le fait d'être proche de ma famille, de mes amis, ça ramène aussi...
00:17:05On garde bien les pieds sur terre, on se ressente sur soi-même, on se ressource quand on va les voir.
00:17:10Donc c'est des moments où on vit d'autres choses aussi.
00:17:13On peut mettre un peu de côté le kimono, le temps d'un week-end, pour profiter d'autres choses de la vie.
00:17:20Mais c'est sûr que c'est des moments qu'on a moins souvent que les autres.
00:17:26Pour l'instant, dans la discussion, j'ai l'impression que dans vos carrières, tout se passe très bien, tout se déroule bien, vous êtes tous passionnés.
00:17:32Mais est-ce que, comme dans la vie, en sportif ou pas, il y a toujours des moments un peu de doute, des moments compliqués ?
00:17:38Est-ce que vous en avez vécu déjà ? Ce n'est pas obligatoire, mais est-ce que vous en avez vécu ?
00:17:42Et si oui, lesquels ?
00:17:44Lesquels, je ne pourrais pas les dire, mais c'est vrai que ce n'est jamais tout lisse de sportif de haut niveau.
00:17:53Il y a des hauts, il y a des bas. Des fois, on est moins motivé.
00:17:56Mais moi, tant que j'ai toujours le petit truc au fond de moi, je continuerai le handle.
00:18:01Le jour où ça n'existera plus, j'arrêterai.
00:18:04Mais c'est la vie. Parfois, ça va. Parfois, ça ne va pas.
00:18:08Mais il faut faire avec. Et justement, c'est toute la richesse du sport.
00:18:12C'est trop bien de vivre ces choses-là.
00:18:15Et je pense aussi que ça nous fait grandir plus vite mentalement qu'une vie lambda, on va dire.
00:18:24Donc, voilà.
00:18:26Toi, Elisée, tu vivais comme ça aussi ?
00:18:27Il n'y a pas un moment où tu étais un peu au bord de la rupture en disant,
00:18:31je ne sais pas si ma place allait vraiment dans une pratique de haut niveau ou tu avais un peu envie d'autre chose ?
00:18:37Non, pas dans ce sens-là. Mais bien sûr, il y a des hauts et des bas sur les compétitions.
00:18:43Moi, il y a juste eu un moment assez dur dans ma carrière,
00:18:46c'est quand je ne me suis pas qualifiée pour les Jeux de Tokyo,
00:18:50sachant que c'était la seule apparition du karaté au jeu, malheureusement.
00:18:52Donc, ça a été un gros coup dur pour moi,
00:18:55parce que j'avais tout mis en place pour performer et je suis passée totalement à côté.
00:19:01Donc, ça a été dur.
00:19:02Mais derrière, il y avait d'autres compétitions, d'autres challenges.
00:19:06Donc, on se rappelle pourquoi on fait ça, pour la passion qu'on a de notre sport.
00:19:12Et voilà, la médaille de Steven au jeu, je sais qu'elle m'avait fait grand bien,
00:19:16parce que j'étais tellement contente pour lui.
00:19:17Et derrière, j'ai pu préparer les championnats du monde plus sereinement et me relancer sur autre chose.
00:19:22Mais c'est vrai que c'était un moment compliqué, parce que vraiment, j'étais passée totalement à côté.
00:19:29Mais pas de là à remettre tout en question, parce que finalement, comme tu dis, il y a cette flamme qui est toujours là.
00:19:34On sait pourquoi on le fait, même dans les moments compliqués.
00:19:37Donc, ça nous permet de se relever derrière.
00:19:40– Et quand on est sportif, sportif de haut niveau, c'est facile de se confier,
00:19:44de montrer un peu ces, je ne vais pas dire faiblesses, mais ces failles, d'accepter d'en parler aussi.
00:19:52Je ne sais pas si vous êtes suivi là-dessus par des préparateurs mentaux, par des psys.
00:19:56Comment ça se passe dans votre quotidien ?
00:20:00– Oui, alors moi, je suis par un préparateur mental depuis un an.
00:20:05Mais je n'ai jamais vraiment eu de mal de discuter de tout ça,
00:20:12de dire un peu comment je ressens les choses, si je me sens plus ou moins bien ou mal.
00:20:17Je pense aussi au fait d'être dans une discipline où c'est un peu un sport d'expression.
00:20:26Ça m'a beaucoup aidé aussi pour m'affirmer et pour m'exprimer,
00:20:31que ce soit d'une certaine manière ou d'une autre.
00:20:35– Toi, Déborah, tu l'as parlé avec un préparateur mental, psy.
00:20:40Tu l'as fait au cours de ta carrière ?
00:20:41– Oui, moi, j'ai eu un préparateur mental.
00:20:44Quand j'étais jeune, je pense que du coup, tout allait tellement vite
00:20:47qu'il fallait qu'il y ait des trucs qui sortent.
00:20:51Et le préparateur mental, c'était la personne la plus à même de m'aider à ce moment-là.
00:20:56Maintenant, je ne suis plus suivie, mais j'ai du monde à qui parler.
00:21:00Enfin, j'ai ma sœur qui sait ce que je vis parce qu'elle fait la même chose que moi.
00:21:03Donc, on échange beaucoup quand ça va, quand ça va moins bien.
00:21:07C'est plus facile d'écouter, d'entendre ce que quelqu'un te dit
00:21:11quand elle fait la même chose que toi et qu'elle sait exactement ce que tu ressens.
00:21:15Et je trouve que c'est cool aussi de la voir parce que c'est plus simple.
00:21:20– Et toi, Alizé, après justement les Jeux de Tokyo, quand tu n'es pas qualifiée…
00:21:25– Moi, cette période-là, oui, j'avais repris un préparateur mental.
00:21:28Maintenant, je ne suis plus suivie, mais j'ai gardé des bons outils pour travailler derrière.
00:21:33Et puis voilà, les proches, la famille à qui on peut se confier
00:21:38et qui sont toujours là pour nous soutenir.
00:21:41– Bon, allez, on va parler un peu aussi de votre sport.
00:21:44Forcément, c'est un peu différent parce que toi, Adam et Alizé,
00:21:47vous faites des sports individuels.
00:21:49Toi, Déborah, c'est un sport co.
00:21:51Ce que je me demande toujours, c'est est-ce que dans les sports collectifs,
00:21:54quand tu perds un match, mais que toi, tu joues bien ou l'inverse,
00:21:58est-ce que t'es… imaginons, tu vois, hier, vous avez joué contre Brest, c'est ça ?
00:22:03Vous perdez le match.
00:22:03Imaginons si toi, tu fais un match super, est-ce que t'es quand même un peu contente
00:22:07ou est-ce qu'il n'y a plus du tout cette part d'individualisme
00:22:09et le collectif prend totalement le dessus quand tu pratiques un sport co ?
00:22:12– Non, le collectif, il prend le dessus.
00:22:13Franchement, je préfère faire un match claqué et gagner le match.
00:22:18Bon, après, je vais me remettre en question, forcément,
00:22:20mais je préfère largement que le collectif gagne,
00:22:23que ce soit moi qui sorte une perf et au final, on ait perdu le match.
00:22:29– Moi, j'ai fait un peu de honte, bon, pas à ce niveau,
00:22:32mais je me rappelle qu'à un moment, quand on perdait et que moi, je jouais bien,
00:22:36j'étais super content, donc du coup, j'ai arrêté les sports co, je suis bossé.
00:22:39Voilà, c'était pas du tout normal.
00:22:42Un sport individuel, t'aurais pu en faire un ou pas ?
00:22:45– Bonne question, je ne sais pas.
00:22:47– Après, ce qui est bien au karaté, c'est qu'on a aussi la compétition par équipe.
00:22:50– Eh oui, oui.
00:22:51– Donc, on retrouve aussi ce que tu dis dans le sens où tant que l'équipe gagne,
00:22:56voilà, s'il y en a une qui a perdu son combat et que toutes les autres ont gagné,
00:23:00on est en route pour la suite, pour la prochaine étape et puis on avance ensemble.
00:23:04Et puis c'est pareil, s'il y a une défaite…
00:23:06– Oui, et puis en plus, c'est individuel, mais certes,
00:23:09t'es seul dans ton combat, t'es seul sur la glace,
00:23:11mais il y a tout un staff derrière, il y a un chorégraphe, un coach,
00:23:16au final, quand tu gagnes quelque chose, c'est collectif.
00:23:19C'est ça, vous le vivez comme ça ?
00:23:21– Oui, totalement.
00:23:21– Et sport court ? Vous n'auriez plus sport de balle ou autre ?
00:23:25– Je pense que j'aurais adoré faire du volet.
00:23:27– Ah ouais ? – Ouais.
00:23:28– Ok.
00:23:29– Parce que de base, j'aime beaucoup et, je ne sais pas,
00:23:31juste le fait de sauter et de taper dans la balle…
00:23:35– Cette impression de voler un peu aussi, tu vois, tu le ressens dans le patinage artistique.
00:23:40– C'est aussi une manière où je peux me dépenser à fond et ça me vide la tête.
00:23:47– Alizé ?
00:23:48– Quand j'étais jeune, j'aurais bien aimé faire un peu de rugby aussi.
00:23:51– Ah ouais ? – Ouais.
00:23:52Mais sinon, oui, sport court, ça m'aurait bien plu aussi, je pense.
00:23:57– Donc il y a le sport, il y a aussi la vie à côté.
00:24:01Alizé, toi, tu travailles à la SNCF, c'est ça ?
00:24:03– Oui, exactement, ouais.
00:24:04– Tu fais quoi là-bas ?
00:24:05– Je travaille à Paris Garde de Lyon.
00:24:07– Ok.
00:24:07– Donc je suis dirigeante opérationnelle service,
00:24:09donc je manage les équipes sur le terrain.
00:24:11– Ouais.
00:24:12– Et c'est un contrat aménagé qui me permet de m'entraîner, d'aller en compétition
00:24:16et voilà, je place mes jours de travail en fonction du calendrier sportif,
00:24:20donc ça me permet d'allier les deux et d'assurer l'après-carrière aussi,
00:24:25parce qu'il faut y penser.
00:24:26– C'est pas de ta faute si les trains sont en retard ?
00:24:28– Non, c'est pas de ma faute.
00:24:30– Allez hop, le petit tac là, la SNCF.
00:24:32– Mes amis et mes proches, dès qu'il y a un problème avec la SNCF, ça va être ma faute.
00:24:38– Non mais après, c'est vrai que c'est intéressant aussi,
00:24:40t'es encore dans ta carrière, t'as 28 ans, 29 ans, 29.
00:24:44T'anticipes forcément un peu, même si ta carrière est loin d'être terminée,
00:24:47karaté, tu peux aller jusque 1, t'entends qu'il y en a qui ont 34-35 ans.
00:24:50– Oui, oui, exactement.
00:24:51Après, j'ai signé en 2019 à la SNCF,
00:24:54donc ça va permettre de continuer le sport de haut niveau aussi, tout simplement,
00:24:58parce que je ne peux pas vivre du karaté simplement.
00:25:01Donc c'était le but aussi, une fois que mes études étaient terminées,
00:25:04d'avoir un emploi et en plus de ça,
00:25:07il me permet de lier sport et carrière professionnelle,
00:25:13c'était bingo, quoi.
00:25:15– On va continuer à parler d'après-carrière, pour l'instant, t'es à la SNCF,
00:25:17mais on va peut-être se demander si tu peux faire autre chose.
00:25:20Il y a quelqu'un qui voulait te poser une petite question là-dessus,
00:25:22c'est une petite surprise, on va l'écouter.
00:25:25– Salut Ali, bon, même si on s'envoyait des petits messages de vide-voix,
00:25:29déjà, je te souhaite une belle et heureuse année 2024.
00:25:33Écoute, j'ai été sollicité pour te laisser un petit message
00:25:38et j'en profite pour te poser deux questions.
00:25:40Tout le monde sait que la force de ton karaté
00:25:45réside dans la qualité de tes jambes
00:25:47et il y a des rumeurs qui disent que pour travailler tes jambes
00:25:53et la qualité de tes jambes,
00:25:54tu t'entraînerais encore avec tes crepers en moumou de panthère.
00:25:58Est-ce que c'est vrai ou est-ce que ce n'est pas vrai ?
00:26:01Et la deuxième question, un petit peu plus sérieuse,
00:26:05tu sais que dans le staff des équipes de France, jeunes ou seniors,
00:26:10on a toujours eu le sentiment qu'il manquait d'une présence de femmes dans le staff.
00:26:16Est-ce qu'à la fin de ta carrière,
00:26:19est-ce que c'est quelque chose qui pourrait te motiver, t'intéresser
00:26:24de prendre le lead sur de l'entraînement,
00:26:28entraîner des jeunes potentiels comme toi
00:26:31pour les aider à avoir une aussi belle carrière que toi,
00:26:35avoir une plus belle carrière que toi ?
00:26:37Voilà, c'était les deux questions,
00:26:39une un peu plus fun, une un peu plus sérieuse.
00:26:42Je te fais un gros bisou.
00:26:44Je sais que ce week-end, il y a l'Open de Paris,
00:26:46donc je te souhaite beaucoup, beaucoup de réussite
00:26:50et je t'embrasse bien fort et on se voit très, très bientôt
00:26:54pour un stage sportif du côté de Talens Bordeaux.
00:26:58Voilà, je t'embrasse, bise, bye.
00:27:01La petite surprise.
00:27:02Ah bah vraiment, surprise réussie, je ne m'y attendais pas du tout.
00:27:04Alors est-ce que tu peux nous expliquer ?
00:27:06Et ça me fait très plaisir.
00:27:07Qu'est-ce qu'il représente pour toi ?
00:27:08C'est Ludovic Cacheux, c'est mon entraîneur.
00:27:12Il m'a entraînée au CREPS de Talens au côté de Franck Bisson
00:27:14et il m'a coachée en équipe de France pendant beaucoup d'années.
00:27:18Et c'est notamment avec lui que j'ai gagné le titre de championne du monde en 2014.
00:27:23Et trop contente d'avoir cette surprise.
00:27:26Alors non, je n'avais plus ma paire de Creepers Moumoute.
00:27:30C'est quoi cette histoire là ?
00:27:31Non, j'avais une paire de chaussures parce que j'ai eu une période un peu roqueuse.
00:27:35Et les Creepers, c'était un peu décompensé
00:27:37et dessus il y avait une fourrure, ça va faire bizarre.
00:27:41C'était un peu une petite moumoute dessus.
00:27:47Et du coup, il s'était moqué de moi quand j'étais venue avec ces chaussures-là.
00:27:52Donc non, je ne les ai plus.
00:27:54Et du coup, pour la question sérieuse, oui bien sûr, j'adore entraîner.
00:27:58Je donne des stages dès que j'en ai l'occasion,
00:28:00aller au contact des jeunes générations qui ont aussi
00:28:04les rêves de haut niveau, de performance, etc.
00:28:08Et de partager ma passion.
00:28:10Et pourquoi pas, si l'occasion se présente,
00:28:15d'essayer de mettre un pied dans le staff, ce serait cool.
00:28:18On pense déjà à la pré-carrière, Adam, Déborah ?
00:28:22Ou c'est trop tôt ? Toi tu y penses déjà ?
00:28:24Je pense que je resterai dans le patin.
00:28:26Je ferai coach ou chorégraphe, ou les deux.
00:28:28D'accord, la vie dans le patin.
00:28:32Depuis quand tu sais que tu veux rester dans ce domaine-là ?
00:28:36Est-ce que c'était déjà très tôt ?
00:28:38Tu étais déjà intéressé par l'entraînement, la chorégraphie ?
00:28:40Non, même pas.
00:28:42J'avais toujours pensé à cette possibilité de coacher et d'être chorégraphe.
00:28:48Mais je m'étais plus dit ça dans le sens où, si je ne sais pas quoi faire après,
00:28:52j'ai cette possibilité-là.
00:28:54Mais d'un autre côté, je coache aussi un petit peu.
00:29:00J'adore monter des chorégraphies.
00:29:02Ça fait peut-être deux ans que je me suis dit que je voulais faire ça.
00:29:06Ça va être trop bien.
00:29:08Juste transmettre ma passion à d'autres personnes, c'est que du bonheur.
00:29:16Déborah, entraîneuse de hand après ?
00:29:18Non, pas spécialement, mais dans le sport, oui.
00:29:22Comme quoi ? Tu as déjà un peu des idées ?
00:29:26Oui, j'ai fait des études de communication.
00:29:28Je travaille dans l'événementiel, dans le sport.
00:29:30Dans le handball, forcément, mais aussi dans d'autres sports, si possible.
00:29:34Vous avez tous des bons projets, c'est top.
00:29:37C'est rare d'avoir un.
00:29:39J'en ai reçu sur ce plateau quand je leur demandais ce qu'ils voulaient faire après.
00:29:42Ils n'ont aucune idée, ils ne se projettent pas jusque-là.
00:29:44Vous avez déjà un plan bien établi.
00:29:46C'est marrant, mais c'est cool.
00:29:48On va parler un peu de la compétition.
00:29:51Quand vous rentrez en compétition, c'est une question que je pose à presque tous les invités.
00:29:55Je veux savoir ce qui se passe dans votre tête.
00:29:57Moi, je trouve ça fascinant.
00:29:59Il y a la pression.
00:30:01Quand tu rentres sur la glace, sur le tatami, sur un terrain de handball,
00:30:03qu'est-ce qui se passe ?
00:30:05Adam, peut-être ?
00:30:07Il se passe trop de choses quand on est sur la piste.
00:30:09Déjà, on a un petit temps avant de se placer.
00:30:12On a 30 secondes pour se placer au moment où ils nous appellent.
00:30:18J'ai tout qui me vient en tête.
00:30:20Ça peut être un moment où je vais me concentrer.
00:30:24En me disant qu'il faut que je fasse attention à telle partie de mon programme.
00:30:28Ou alors, est-ce que j'ai bien débranché tel appareil dans l'hôtel ?
00:30:35Vraiment, c'est tout et n'importe quoi.
00:30:36D'accord, tout te passe par la tête.
00:30:38Ou alors, est-ce que j'ai assez mangé ?
00:30:41Vraiment, tout et n'importe quoi.
00:30:44Et après, au moment où la musique va se lancer, c'est le vide total.
00:30:49Et je rentre dans ma bulle.
00:30:51Il y a Tonyo51 qui nous demande si tu as dû suivre des cours de danse classique pour pratiquer après sur Glace.
00:30:58J'ai pris des cours de danse classique.
00:31:01J'ai fait plusieurs styles de danse différents.
00:31:05Ça a été mon complément.
00:31:08Ça a été très utile.
00:31:10Et aujourd'hui encore, j'en fais.
00:31:12Ça m'aide.
00:31:13T'as intérêt d'être bon parce qu'après, on va avoir la danse hip-hop.
00:31:16On va tous faire une démo.
00:31:17Je t'attends.
00:31:18Je t'attends au tournant.
00:31:19Alizé, toi aussi, comment tu te sens ?
00:31:23Avant de rentrer sur le tatami, sport de combat, t'as ton adversaire.
00:31:27Je suis hyper concentrée.
00:31:29Et puis en plus, déjà, il y a déjà un combat en cours.
00:31:32Et on attend, d'abord, avant de rentrer, les deux prochaines à combattre.
00:31:36Et à ce moment-là, je suis avec mon coach.
00:31:38Il me donne des dernières consignes.
00:31:40Moi, je reste concentrée.
00:31:42Je regarde le timing du combat d'avant, voir combien de temps il me reste.
00:31:45Je me remets dedans.
00:31:46Je me rebouscule un petit peu 15 secondes avant.
00:31:50Et une fois que c'est parti, c'est parti.
00:31:52Je ne pense plus à rien.
00:31:53Et let's go.
00:31:54T'es dans ta bulle ou t'as déjà un regard sur ton adversaire ?
00:31:58Non, je suis dans ma bulle.
00:32:00Et après, concentrée sur l'adversaire.
00:32:02J'essaie de ne pas trop me centrer sur moi-même
00:32:04pour prendre un maximum d'infos de l'adversaire.
00:32:07Et que moi, ça parte à l'instinct.
00:32:09Il y a un peu de trashtalk en karaté ou pas du tout ?
00:32:11Non, pas du tout.
00:32:12C'est pas trop dans le DL ?
00:32:14Non, pas du tout.
00:32:16Je ne saurais plus être mort.
00:32:19On va laisser ça au MMA.
00:32:21Et toi, Déborah ?
00:32:22Le handball, c'est un peu différent.
00:32:24Adam rentre sur la glace.
00:32:25Ça dure combien de temps un programme ?
00:32:27Le programme court, c'est 2 minutes 50.
00:32:28Et le programme libre, 4 minutes.
00:32:30Sur des temps assez courts.
00:32:31Un combat de karaté, c'est 3 minutes.
00:32:33Un match de handball, c'est 1 heure.
00:32:35C'est un peu différent.
00:32:36Est-ce que quand tu rentres sur le terrain,
00:32:37t'es directe guerrière ?
00:32:39Ou est-ce que ça prend un peu de temps dans le match ?
00:32:42Ça prend du temps.
00:32:43Déjà, on a tout le temps de l'échauffement avant.
00:32:45On a 40 minutes d'échauffement sur le terrain.
00:32:48Après, on retourne dans les vestiaires et on revient pour le match.
00:32:51Donc, on a 40 minutes pour se mettre dans le truc.
00:32:54Ça arrive, ça vient tout doucement.
00:32:56On est dans le truc.
00:32:57Et puis, quand le match commence, le sifflet, il est retenti.
00:33:01On va au combat.
00:33:02C'est à quel moment que tu passes vraiment en mode match ?
00:33:05C'est quand il y a le coup de sifflet ou quand même un peu avant ?
00:33:08T'es déjà en focus complètement ?
00:33:10Au moment de l'échauffement, je suis focus mais détendue.
00:33:13Et au moment du match, on est focus.
00:33:15Il faut y aller.
00:33:16L'échauffement, c'est parce que t'as de la musique ou tu joues avec les autres ?
00:33:20Non, on s'échauffe.
00:33:21Il y a de la musique dans la salle.
00:33:25On s'échauffe chacune de notre côté.
00:33:27Après, on se regroupe.
00:33:28On échauffe les gardiens, les bras, etc.
00:33:30T'as une routine toi particulière ?
00:33:32Un truc précis que tu fais pour te mettre en confiance ?
00:33:35Non, pas spécialement.
00:33:36J'écoute de la musique avant l'échauffement.
00:33:39Dans les vestiaires quand on se prépare.
00:33:41T'écoutes quoi ?
00:33:42Un peu de tout.
00:33:43J'écoute du zouk.
00:33:45Franchement, de tout.
00:33:47Je n'ai pas de routine particulière musicale.
00:33:50Mais oui, j'ai ma musique, j'ai mes écouteurs.
00:33:53Je relis encore les dernières tactiques qu'on a mises en place
00:33:57pour essayer de contrer l'adversaire.
00:33:59Et puis après, on va à l'échauffement.
00:34:01Il y a beaucoup quand même de sportifs qui ont des routines très précises.
00:34:05Vous en avez, vous deux ?
00:34:07J'ai pas des petits gestes ?
00:34:09Un petit truc que tu fais tout le temps avant de rentrer sur la glace ?
00:34:12Toi pareil, Alizé, je ne sais pas si vous avez ça.
00:34:14Moi, je me craque la nuque.
00:34:15Ah ouais, je le fais tout le temps aussi.
00:34:17Regarde, c'est pour vous là.
00:34:19Allez, c'est pour le direct.
00:34:21Je me craque la nuque avant de passer à chaque fois.
00:34:23Tout le temps, ok.
00:34:25Et pourquoi ? C'est juste un réflexe.
00:34:26Ça me détend.
00:34:27Ok, pour te sentir...
00:34:29C'est ça.
00:34:30Je me dis bon, c'est bon, là je suis tranquille.
00:34:32Alizé, tu ne craques pas la nuque ?
00:34:33Non, mais après j'ai ma petite routine d'échauffement.
00:34:36C'est pareil avec la musique et je me mets dedans.
00:34:39Je me répète des mots avant de rentrer sur le tatami.
00:34:42Après, c'est parti.
00:34:44Et quand ça commence, du coup, il n'y a plus rien autour.
00:34:47Tu es seule avec toi-même et ton adversaire
00:34:50ou tu es quand même connectée encore à ce qui se passe,
00:34:53les consignes de ton coach, l'ambiance ?
00:34:55Autour, c'est vrai que c'est un peu à l'extérieur.
00:35:00Et pendant le combat, il peut y avoir des consignes que je capte.
00:35:05Sinon, je suis vraiment focus sur l'adversaire.
00:35:08Sachant qu'il y a des temps de pause
00:35:10quand l'arbitre donne des points ou des sanctions.
00:35:13On peut faire un regard au coach
00:35:15pour qu'il nous donne une indication particulière.
00:35:18Mais dans le combat, je capte les infos de mon entraîneur.
00:35:23Sinon, c'est le combat.
00:35:25Je vais vous poser une question un peu bateau,
00:35:28mais ça m'intéresse.
00:35:29Qu'est-ce que vous aimez dans votre discipline ?
00:35:31Qu'est-ce qui vous fait vibrer ?
00:35:34Être tout seul sur la glace avec de la musique.
00:35:38Faire un peu ce que je veux.
00:35:40Et surtout faire des sauts.
00:35:42Faire tour en l'air.
00:35:44Ou des backflips.
00:35:46C'est vraiment ce truc de voler.
00:35:49Je me sens vraiment libre sur la glace.
00:35:51J'ai vraiment cette sensation de liberté.
00:35:53Il y a de la vitesse.
00:35:56Il y a un moment où je vole.
00:35:58Je passe partout.
00:36:00Toutes sortes d'émotions.
00:36:02C'est vraiment ma bulle.
00:36:04C'est là où tu te sens bien.
00:36:06Toi, Alizée ?
00:36:08C'est le moment où j'oublie tout le reste.
00:36:10Et je m'exprime le mieux.
00:36:12C'est là où tu te sens le plus toi-même sur un tatami ?
00:36:15C'est possible.
00:36:17Une fois que je mets le kimono,
00:36:19que c'est parti pour la compétition,
00:36:21je m'exprime et je sais que c'est parti.
00:36:24J'oublie tout le reste.
00:36:26Déborah, pareil.
00:36:27Tu oublies tout quand tu es sur un terrain de vente.
00:36:29Il ne faut pas trop tout oublier.
00:36:31Il faut rester concentré.
00:36:33Si tu oublies tout, tu ne rattrapes aucun ballon.
00:36:35Il ne faut pas trop être dans sa bulle.
00:36:37Il faut rester concentré.
00:36:38Ce que j'aime, c'est l'esprit d'équipe.
00:36:40C'est le fait que chacun a quelque chose à apporter à l'autre
00:36:43pour qu'on puisse gagner tous ensemble.
00:36:46On va se projeter sur cette année 2024.
00:36:48Une année historique, forcément.
00:36:50Il y a les Jeux.
00:36:51Déborah, tu as fait les championnats du monde.
00:36:53Maintenant, je suppose que l'objectif numéro un,
00:36:55c'est les Jeux.
00:36:56Je suppose aussi que tu en as marre,
00:36:58que tout le monde te rabâche ça,
00:36:59parce que ça doit être chiant.
00:37:00Le sportif, c'est les Jeux, les Jeux, les Jeux tout le temps.
00:37:02Mais bon, je suis journaliste.
00:37:04Je te repose la question.
00:37:06Les Jeux, est-ce que c'est l'objectif numéro un pour toi ?
00:37:08Est-ce que tu ressens déjà une pression
00:37:10vis-à-vis de cet événement ?
00:37:12Tu laisses couler.
00:37:13Tu as aussi ta saison avec Paris 92.
00:37:15Comment tu le vis, toi ?
00:37:17Oui, c'est tellement loin.
00:37:19En vrai, c'est dans quelques mois.
00:37:21Mais dans une carrière de sportif, c'est loin.
00:37:23Il peut se passer tellement de choses avant ça.
00:37:25Déjà, j'ai les objectifs en club.
00:37:28C'est vrai que nous, en sport collectif,
00:37:30c'est vraiment différent des sports individuels,
00:37:32parce que la sélection se fait
00:37:34quelques jours avant les Jeux.
00:37:36Au handball, la sélection,
00:37:38c'est beaucoup moins de joueurs
00:37:40qu'en championnat du monde.
00:37:42Il y a tellement de paramètres
00:37:44qui peuvent faire que j'y sois ou que j'y sois pas.
00:37:46Je n'ai pas trop envie
00:37:48de me mettre la pression sur ça.
00:37:50J'ai juste envie de travailler.
00:37:52Et puis, s'il y a sélection, il y aura sélection.
00:37:54Je serai la plus heureuse.
00:37:56Je serai forcément déçue.
00:37:58Mais je n'ai pas envie
00:38:00de mettre trop de pression sur ça.
00:38:02Tu as une saison à jouer, à faire.
00:38:04Le seul qui a fait des Jeux, ici,
00:38:06c'est Adam.
00:38:08Les Jeux d'hiver, forcément, à Pékin en 2022.
00:38:10Tu peux nous parler un peu de cette expérience ?
00:38:12C'était dans un contexte particulier.
00:38:14Il y avait le Covid.
00:38:16C'était spécial, mais c'était quand même
00:38:18une très bonne expérience.
00:38:20Je pense que le fait que ce soit
00:38:22une année Covid, c'était particulier
00:38:24parce qu'on n'a pas vraiment échangé
00:38:26avec d'autres athlètes.
00:38:28On ne se croisait quasiment pas.
00:38:30Surtout, moi, je suis arrivé
00:38:32là-bas. On m'a testé. J'étais positif.
00:38:34Donc, gros coup de stress.
00:38:36Mais après,
00:38:38l'expérience, c'était quand même top.
00:38:40Voir les anneaux olympiques
00:38:42partout
00:38:44et sur la glace,
00:38:46c'est un rêve, en fait.
00:38:48Positif, mais c'était un faux test.
00:38:50Au final, tu as pu quand même concourir.
00:38:52J'étais positif. Quelques jours après,
00:38:54on m'a refait des tests et j'ai été négatif.
00:38:56C'est vite passé.
00:38:58Tu fais combien ? 14, 15e ?
00:39:0014e.
00:39:02Sur Star Wars, non ?
00:39:04Le programme court, c'était Star Wars.
00:39:06Le programme libre, c'était Daft Punk.
00:39:08Les choix de musique, ça se passe comment ?
00:39:10C'est toi qui as la main mise là-dessus totalement ?
00:39:12Tu dis que tu veux avoir cette musique
00:39:14pour faire ton programme ou tu es un peu orienté ?
00:39:16J'en discute avec mon staff technique,
00:39:18mon chorégraphe et mes coachs.
00:39:20On essaie un peu de réfléchir
00:39:22à trouver un thème assez original
00:39:24et surtout une histoire à raconter.
00:39:26Et après,
00:39:28si la musique accroche,
00:39:30chacun propose des musiques
00:39:32et si, moi, j'aime bien la musique,
00:39:34je veux dire, on peut y aller,
00:39:36on prend cette musique
00:39:38ou alors peut-être une autre musique.
00:39:40Et après,
00:39:42on fait retravailler la musique
00:39:44avec un musicien
00:39:46ou un spécialiste.
00:39:48C'est beaucoup de travail,
00:39:50beaucoup de recherche.
00:39:52Tu aimes bien casser les codes,
00:39:54Salto arrière, Star Wars, Daft Punk.
00:39:56C'est cool, on voit que ça dépoussière
00:39:58un peu la discipline.
00:40:00C'est ce que tu disais d'ailleurs,
00:40:02tu t'emploies souvent ce terme-là,
00:40:04dépoussiérer un peu le patinage artistique.
00:40:06Oui, il faut. Je pense que c'est bien aussi
00:40:08d'apporter un peu de nouveauté,
00:40:10une petite touche de fraîcheur.
00:40:12Il y a plein de choses à faire.
00:40:14Je fais une discipline qui est
00:40:16en train de se développer.
00:40:18Il y a tellement de possibilités.
00:40:20C'est juste fou et je pense qu'il faudrait
00:40:22essayer de toutes les exploiter.
00:40:24On a parlé des jeux avec Adam.
00:40:26Alizé, tu nous as expliqué
00:40:28que tu n'étais pas qualifiée
00:40:30au jeu à Tokyo en 2021.
00:40:32On ne savait pas encore à ce moment-là
00:40:34que le karaté n'allait plus être au jeu
00:40:36si on le savait déjà.
00:40:38On savait avant de les faire.
00:40:40La blessure est d'autant plus violente
00:40:42quand tu sais que c'est les seuls.
00:40:44C'est digéré.
00:40:46Mais tu l'as vécu comment,
00:40:48le fait que le karaté soit là
00:40:50juste pour une Olympiade
00:40:52et après plus rien ?
00:40:54C'est un peu de l'incompréhension.
00:40:56Si on rentre, on a tous les critères
00:40:58pour rentrer.
00:41:00En tant qu'athlète, on se demande
00:41:02ce qui se passe.
00:41:04On nous met au jeu, on nous enlève.
00:41:06C'est dur pour les athlètes aussi.
00:41:08On change de dimension
00:41:10quand on devient discipline olympique.
00:41:12L'année où il y a eu les Jeux de Tokyo,
00:41:14le karaté est rentré dans le programme olympique.
00:41:16Tu as senti une différence ?
00:41:18Dès qu'on est rentré discipline olympique,
00:41:20il y avait une effervescence différente
00:41:22autour du karaté.
00:41:24L'accès, par exemple,
00:41:26à un contrat comme j'ai avec la SNCF,
00:41:28c'est des choses qui sont
00:41:30accessibles aux disciplines olympiques.
00:41:32Ça change quand même
00:41:34pas mal de choses pour nous.
00:41:36C'était une grosse déception
00:41:38et de l'incompréhension.
00:41:40Il faut avancer.
00:41:42On a d'autres objectifs,
00:41:44mais c'est sûr que ça nous fait
00:41:46un petit point au cœur de se dire
00:41:48que c'est dommage de ne pas pouvoir
00:41:50faire partie de cet événement.
00:41:52Ce n'est pas trop dur
00:41:54de voir l'événement se rapprocher,
00:41:56l'engouement monter ?
00:41:58Tu as digéré, c'est bon maintenant ?
00:42:00On s'est digéré depuis longtemps.
00:42:02On veut juste
00:42:04que ce soit une belle réussite
00:42:06et que ce soit un bel événement.
00:42:08Il n'y a pas les Jeux,
00:42:10mais il y a quand même
00:42:12une grosse saison qui s'annonce
00:42:14après-demain pour toi,
00:42:16samedi, l'Open de Paris.
00:42:18Ça lance la saison
00:42:20et c'est une compétition
00:42:22qui est dans le circuit
00:42:24de la première ligue.
00:42:26Pour ceux qui ne connaissent pas trop
00:42:28le karaté, c'est l'équivalent
00:42:30d'un grand chelème en tennis.
00:42:32Une grosse compétition,
00:42:34un gros tournoi.
00:42:36C'est une petite saison
00:42:38parce qu'on a de septembre à décembre
00:42:40une première partie.
00:42:42Là, ça y est,
00:42:44l'Open de Paris.
00:42:46Il y a la même compétition en Turquie,
00:42:48en Égypte.
00:42:50Après, il y a les championnats d'Europe
00:42:52aussi en mai.
00:42:54Jusqu'à mai, on va enchaîner.
00:42:56Tu es tenante du titre,
00:42:58de l'Open de Paris.
00:43:00Tu arrives dans quel état d'esprit ?
00:43:02Est-ce que tu as des concurrents que tu as ciblées ?
00:43:04Non.
00:43:06Les compteurs sont remis à zéro
00:43:08même si je repars de zéro.
00:43:10Je me dis qu'il faut refaire le travail.
00:43:12Je ne fais pas de calcul.
00:43:14Je pense que les tableaux
00:43:16vont pas tarder d'être sortis ce soir
00:43:18vu qu'il y a eu la pesée aujourd'hui.
00:43:20Je regarderai ça tranquillement
00:43:22mais après, je ne vais pas me prendre la tête.
00:43:24Je vais faire mon travail, combat par combat.
00:43:26Je te le disais en off,
00:43:28mais il faut que tu sois en finale.
00:43:30Je commente le karaté,
00:43:32donc il faut que tu sois en finale.
00:43:34Je compte sur toi.
00:43:36Je ferai tout pour Antoine.
00:43:38Il y a une dernière chose que je voulais aborder avec toi,
00:43:40parce que ça a impacté ta carrière
00:43:42mais aussi ta vie en général.
00:43:44C'est ton diabète.
00:43:46Tu as été décelée diabétique
00:43:48de type 1 à 19 ans.
00:43:50Comment tu l'as vécue
00:43:52dans ton sport
00:43:54et dans la vie de tous les jours ?
00:43:56Dans mon sport,
00:43:58je me suis posée rapidement la question
00:44:00de pouvoir continuer.
00:44:02J'ai été rassurée directement.
00:44:04Après, ça a mis du temps
00:44:06à se mettre en place.
00:44:08Il faut apprendre à gérer cette maladie,
00:44:10d'autant plus dans un effort physique
00:44:12avec du stress de la compétition.
00:44:14De ce côté-là,
00:44:16le sport m'a aidée dans tous les cas.
00:44:18Déjà mentalement,
00:44:20parce que c'était un exutoire
00:44:22et ça l'est toujours.
00:44:24Au-delà de ça, les bienfaits du sport sur ma glycémie.
00:44:26La rigueur aussi.
00:44:28Quand tu es diabétique...
00:44:30La rigueur, savoir prendre du recul
00:44:32sur les choses aussi.
00:44:34Je compare souvent ça
00:44:36au sport de haut niveau
00:44:38dans le diabète de type 1.
00:44:40C'est tous les jours, 24h sur 24.
00:44:42Même la nuit, quand je dors,
00:44:44la glycémie fluctue.
00:44:46Je fais des efforts
00:44:48tous les jours, à chaque moment,
00:44:50que ce soit dans la glycémie
00:44:52ou à l'entraînement.
00:44:54En compétition, ça peut marcher
00:44:56mais ça ne veut pas dire que les efforts sont vains.
00:44:58Je pense beaucoup au diabète
00:45:00par rapport à ça.
00:45:02Il y a des moments où je mets tout en place
00:45:04pour que j'ai une bonne glycémie.
00:45:06Si ça ne veut pas, ça ne veut pas dire
00:45:08que je n'ai pas bien fait avant.
00:45:10Il faut prendre du recul.
00:45:12Le sport m'a beaucoup aidée
00:45:14dans ce cheminement.
00:45:16Après, il y a eu tout un tas
00:45:18de difficultés derrière pour l'accès
00:45:20à certains métiers.
00:45:22Ça a été assez difficile.
00:45:24Je voulais rentrer dans la police.
00:45:26J'ai réussi le concours, j'ai été refusée
00:45:28à cause du diabète,
00:45:30mais j'avais fait appel à la décision.
00:45:32Finalement, on m'a donné raison.
00:45:34J'ai eu la SNCF entre-temps.
00:45:36Il y a eu pas mal de rebondissements.
00:45:38Il faut sans cesse continuer d'avancer,
00:45:40se refixer des objectifs.
00:45:42Ça peut être parfois épuisant
00:45:44car ça demande beaucoup de ressources.
00:45:46Maintenant, ton combat,
00:45:48tu le mènes sur le tatami
00:45:50mais aussi pour essayer
00:45:52d'accepter cette maladie
00:45:54qui est le diabète dans toutes les professions
00:45:56et que ça ne soit plus une barrière.
00:45:58Oui, exactement.
00:46:00D'en parler, d'informer les gens
00:46:02pour qu'ils connaissent bien cette maladie.
00:46:04Que non, ce n'est pas parce que j'ai mangé
00:46:06trop de sucre que je suis diabétique.
00:46:08De faire avancer les choses
00:46:10dans les professions,
00:46:12dans la vision qu'on peut avoir
00:46:14de cette maladie.
00:46:16On avance pas à pas
00:46:18dans cette direction.
00:46:20On a bien parlé
00:46:22de votre parcours,
00:46:24de vos objectifs.
00:46:26Maintenant, on va danser.
00:46:28C'est l'heure, vous êtes prêts ?
00:46:30On va écouter notre danseur
00:46:32qui va venir en plateau.
00:46:34C'est parti !
00:46:40Voici notre invité,
00:46:42Fabrice Labrada.
00:46:44Comment ça va ?
00:46:46Rebonjour.
00:46:48Magnifique.
00:46:50On dit Fabrizi ou Fabrizzi ?
00:46:52Fabrizzi.
00:46:54Pourquoi ce nom de scène ?
00:46:56C'est recherché.
00:46:58Mes potes m'appellent Fab.
00:47:00Les Américains ne disaient pas
00:47:02le R de Fabrice.
00:47:04Ils m'appelaient Yo Brizi.
00:47:06J'ai joint les deux.
00:47:08Fab, Brizi.
00:47:10Je trouvais que ça faisait passé, présent, futur.
00:47:12J'ai bien aimé le délire.
00:47:14Tu m'as convaincu.
00:47:16Tu ne fais pas du break,
00:47:18cette discipline qui va rentrer
00:47:20aux Jeux Olympiques à Paris.
00:47:22Tu es un danseur hip-hop.
00:47:24Peux-tu nous expliquer la différence ?
00:47:26La danse hip-hop,
00:47:28c'est une danse qui vient
00:47:30des Etats-Unis.
00:47:32On connaît l'histoire, New York, etc.
00:47:34C'est une danse
00:47:36très liée à la musique.
00:47:38Le break, c'est plus les phases au sol,
00:47:40les grandes phases qu'on connaît dans la gym,
00:47:42le Thomas, la coupole,
00:47:44mais il y a le côté danse artistique
00:47:46qui est très important,
00:47:48la musicalité, etc.
00:47:50Dans ma discipline, le hip-hop,
00:47:52on va dire hip-hop freestyle,
00:47:54parce qu'il y a énormément d'ouvertures.
00:47:56Pourquoi j'ai choisi le hip-hop ?
00:47:58C'est une danse qui rassemble
00:48:00toutes les disciplines qu'on retrouve dans le hip-hop.
00:48:02On a des mouvements au sol,
00:48:04des acrobaties,
00:48:06des vagues, des mouvements fluides.
00:48:08Le hip-hop, c'est un alliage
00:48:10d'énormément de choses
00:48:12dans la discipline hip-hop
00:48:14et qui nous permet aujourd'hui d'avoir
00:48:16beaucoup plus de liberté qu'on avait avant
00:48:18avec les petits codes.
00:48:20On parlait tout à l'heure avec Adam
00:48:22du patinage, tu es tombé dedans,
00:48:24la passion directe, tu n'as pas eu
00:48:26d'autre choix, vraiment c'était ça.
00:48:28La danse pour toi, c'est un peu pareil.
00:48:30Ma mère était danseuse,
00:48:32mon père musicien et prof de langue,
00:48:34donc j'ai écouté de la musique toute ma vie.
00:48:36Les cousins, les cousines
00:48:38qui me trimbalaient derrière un peu comme un sac à main
00:48:40dans toutes les soirées,
00:48:42dans tous les battles.
00:48:44J'ai l'impression d'avoir dansé toute ma vie
00:48:46et que les années ont défilé un peu comme ça.
00:48:48Et tu te projetais déjà quand tu étais gosse ?
00:48:50Est-ce que tu avais un rêve dans la danse
00:48:52ou c'était juste un kiff
00:48:54et un truc que tu faisais naturellement ?
00:48:56Je crois que je ne l'ai jamais vu
00:48:58comme un rêve.
00:49:00Je pense que c'était tellement naturel
00:49:02que je ne me disais même pas que ça allait être un métier.
00:49:04Moi, j'aimais jouer au basket, j'aimais jouer au round,
00:49:06j'aimais faire du sport de façon générale,
00:49:08j'aimais faire du roller,
00:49:10j'adorais les sports un peu extrêmes.
00:49:12Et du coup, la danse,
00:49:14c'était vraiment quelque chose
00:49:16qui me paraissait naturel.
00:49:18Je ne me suis pas dit que c'était un rêve.
00:49:20Lorsque je me suis entraîné avec des bons,
00:49:22j'ai eu des bons mentors
00:49:24quand j'étais plus jeune aux Antilles, après en France.
00:49:26Et puis un jour, j'ai fait ma première audition
00:49:28et je me suis dit, waouh,
00:49:30je ne savais pas que j'avais ce niveau-là.
00:49:32Du coup, tout s'est enchaîné après.
00:49:34On précise, cette première audition,
00:49:36avec qui ? Avec n'importe quelle marque.
00:49:38Je peux citer des marques.
00:49:40Avec Nike.
00:49:42Et tu décroches direct le contrat.
00:49:44Oui, c'est vrai en plus.
00:49:46C'était avec Stéphie Session à l'époque.
00:49:48C'était une compagnie qui venait de San Francisco
00:49:50qui s'était implantée en France, Culture Shock.
00:49:52Et c'était mon premier contrat.
00:49:54Je devais avoir 19 ans ou 19-20 ans.
00:49:56Et ça se passe comment ?
00:49:58C'est Nike qui dit, on a besoin de danseurs
00:50:00pour une promo
00:50:02d'un vêtement, d'une chaussure, d'un truc ?
00:50:04C'était un peu plus ouvert que ça.
00:50:06C'est-à-dire que la compagnie Culture Shock
00:50:08s'était implantée en France
00:50:10et Stéphie Session avait été voir Nike
00:50:12en leur disant qu'on a une compagnie
00:50:14à San Francisco et le but du jeu à l'époque
00:50:16c'était d'ouvrir plusieurs Culture Shock
00:50:18un peu partout dans le monde.
00:50:20C'était le premier qui ouvrait en Europe.
00:50:22Après ils l'ont eu en Italie, etc.
00:50:24Et elle, elle a cherché un sponsoring avec Nike.
00:50:26Donc on avait pas mal de performances pour Nike, etc.
00:50:28Et ça s'est fait naturellement
00:50:30parce que j'ai progressé assez vite
00:50:32et je suis rapidement monté en échelon
00:50:34et voilà, je me retrouve
00:50:36aujourd'hui ici, toujours avec eux d'ailleurs.
00:50:40Mais tu t'y attendais,
00:50:42d'écrocher le contrat comme ça ?
00:50:44Même les autres, ils ont dû te voir arriver.
00:50:46Je sais pas si t'avais déjà un petit nom dans le milieu ou pas.
00:50:48Même pas.
00:50:50À vrai dire, je m'entraînais beaucoup.
00:50:52J'étais un peu le nomade du hip-hop.
00:50:54J'allais dans toutes les salles.
00:50:56Je suis un peu, j'ai entendu tout à l'heure
00:50:58parler un peu des sportifs,
00:51:00je suis un peu un mec comme ça, sans pression.
00:51:02Je fais toutes les choses très à l'instinct.
00:51:04J'y vais et je pense que
00:51:06il y a beaucoup de gens qui croient que j'ai une sorte confiance en moi.
00:51:08Alors que pas du tout.
00:51:10J'ai juste pas peur de faire les choses
00:51:12et puis si ça marche, tant mieux.
00:51:14Si ça rate, je retournerai.
00:51:18Toi, t'as été papa très tôt.
00:51:20Très tôt.
00:51:2222 ans, je crois, ton premier, ta première
00:51:24et 24 ans ensuite.
00:51:26Comment on gère ça,
00:51:28on commence à se faire un petit nom dans le milieu de la danse
00:51:30et puis en même temps, on doit gérer une famille
00:51:32et tout ce qui va avec.
00:51:34Oui, complètement.
00:51:36C'est arrivé tôt.
00:51:38Je ne l'avais pas prémédité non plus.
00:51:40Mais ça m'a mis un wake-up.
00:51:42Je me suis réveillé tout de suite.
00:51:44Je me suis réveillé tout de suite.
00:51:46Beaucoup de gens voient la danse comme un loisir.
00:51:48C'est cool, tu danses.
00:51:50Et toi, tu le voyais comme ça aussi.
00:51:52Je le voyais comme ça, voilà.
00:51:54Sauf qu'avec des enfants, on se dit
00:51:56que c'est pas grave.
00:51:58Effectivement, tu as deux choix.
00:52:00C'est soit tu fais un métier normal, alimentaire,
00:52:02chose que j'ai fait avant.
00:52:04Et d'un seul coup, je me suis dit
00:52:06non, on fait des économies
00:52:08et je vais tester pendant un an.
00:52:10Et du coup, tout a marché comme prévu
00:52:12mais ça m'a mis une bonne détermination.
00:52:14Ça m'a allumé tous les...
00:52:16Je ne m'entraînais pas pour rien, je dansais pas pour rien.
00:52:18Quand je rentrais à la maison, je revoyais la réalité.
00:52:20Donc du coup,
00:52:22je me suis entraîné un peu
00:52:24comme un sportif de haut niveau.
00:52:26Je pense que c'est ce qui a fait ma longévité.
00:52:28Je me suis vraiment entraîné très très dur.
00:52:30Je faisais toutes les auditions, toutes les compètes.
00:52:32Je ne laissais rien passer.
00:52:34Du coup, il y a même des gens qui ne m'aimaient pas trop à cause de ça.
00:52:36Il est partout.
00:52:38Il est partout, il saoule.
00:52:40Et du coup,
00:52:42ça m'a ouvert beaucoup de chemin
00:52:44dans ma détermination,
00:52:46dans ma vision
00:52:48de ce que j'avais envie de faire plus tard.
00:52:50Ça ne t'a pas, sur le moment,
00:52:52gâché un peu le plaisir, parfois ?
00:52:54Ou te dire, je passe d'une danse
00:52:56où je suis libre, où je kiffe,
00:52:58à il faut absolument que j'assure toutes les battles,
00:53:00sur tous les trucs, pour aussi vivre ?
00:53:02Je ne l'ai pas vu
00:53:04comme ça, tout de suite, parce que
00:53:06il s'avère, hashtag no modesty,
00:53:08que quand on a un peu de talent,
00:53:10ça va plus vite qu'on pense.
00:53:12Et comme en plus je suis déterminé,
00:53:14donc quand on rajoute un peu de talent
00:53:16et un peu de détermination, on va à des endroits
00:53:18où tout le monde ne va pas.
00:53:20Je suis très nomade, c'est-à-dire que
00:53:22j'étais le mec qui pouvait prendre sa voiture,
00:53:24aller faire un battle en Allemagne,
00:53:26et revenir avec la victoire comme si de rien n'était,
00:53:28alors que les gens se disaient,
00:53:30tu as quand même fait 6 heures de route,
00:53:32tu as les retours.
00:53:34Et moi, je me disais, non, mais c'est normal.
00:53:36Et du coup, c'est comme ça que
00:53:38je pouvais nourrir ma famille, etc.
00:53:40Je faisais des compètes, je faisais des auditions
00:53:42pour des comédies musicales,
00:53:44je bossais avec Kamel Wali à l'époque.
00:53:46J'ai eu la chance de bosser avec des grands noms aussi,
00:53:48donc en tant que danseur, on va dire que
00:53:50j'ai eu une expérience très complète.
00:53:52J'ai été dans tous les milieux
00:53:54et ça m'a beaucoup appris.
00:53:56On parle de cette polyvalence,
00:53:58donc les battles,
00:54:00et puis il y a une artiste
00:54:02en particulier qui t'a lancé,
00:54:04c'était elle.
00:54:06C'est vrai.
00:54:10Est-ce que ça parle, là, sur le plateau ?
00:54:12Déborah, tu sais qui c'est ?
00:54:14Mais j'ai peur de me tromper.
00:54:16Laurie ?
00:54:18Oui, Laurie, c'est ça.
00:54:20Ma meilleure amie.
00:54:22J'avais mis aussi J'ai besoin d'amour.
00:54:24Ça va aussi dans le thème.
00:54:26Explique-nous un peu.
00:54:28Tiens, elle est là aussi.
00:54:30J'ai besoin d'amour.
00:54:34En plus, c'est à peu près ta génération.
00:54:36Oui, c'est ça.
00:54:3829 ans, c'est à peu près ça.
00:54:40Laurie, Jennifer.
00:54:42Adan, tu pourrais faire un programme là-dessus ?
00:54:44Peut-être pas.
00:54:46On le kiffe.
00:54:48Donc, Laurie, comment ça se fait ?
00:54:50C'était un chorégraphe américain.
00:54:52C'était un casting,
00:54:54pour moi, un casting comme un autre.
00:54:56Beaucoup de gens voyaient les clichés à l'époque
00:54:58de tes danseurs hip-hop.
00:55:00Tu ne peux pas faire ça, tu ne peux pas faire ça.
00:55:02Et moi, je voulais l'expérience de la scène.
00:55:04C'était quelqu'un qui avait des shows
00:55:06un peu à la Britney Spears à l'époque.
00:55:08Et moi, je me suis dit, en tant que danseur hip-hop,
00:55:10j'aimerais toucher la grosse scène,
00:55:12qui se passe de l'autre côté,
00:55:14et rentrer dans l'apprentissage, au premier abord.
00:55:16C'était bien sûr pas mon style de musique.
00:55:18Mais il y avait un chorégraphe américain dessus.
00:55:20Gio,
00:55:22un grand chorégraphe américain
00:55:24qui avait chorégraphé pas mal d'artistes américains
00:55:26qui avait fait le casting.
00:55:28Et j'étais assez bon en choré, assez bon en freestyle.
00:55:30On va dire good-looking pour les Américains.
00:55:32Donc, c'est passé à l'audition.
00:55:34Et derrière, on a quand même
00:55:36enchaîné 3-4 tournées.
00:55:38Mais les chorés étaient très hip-hop.
00:55:40C'est vrai qu'il y a Laura, Laurie,
00:55:42quelqu'un de très très sympa.
00:55:44C'est la question que je me posais.
00:55:46Quand tu es danseur pour une artiste comme ça,
00:55:48est-ce que tu la côtoies ?
00:55:50Tu peux discuter avec elle ?
00:55:52J'ai eu de la chance dans ma carrière.
00:55:54Tous les artistes pour qui j'ai eu la chance de danser
00:55:56étaient très humains, très disponibles.
00:55:58On passait beaucoup de temps avec elles.
00:56:00Des discussions,
00:56:02après les concerts, avant les concerts.
00:56:04J'ai eu la chance de...
00:56:06Tu n'es jamais tombé sur un artiste...
00:56:08Allez, lâche des noms.
00:56:10Non, je ne vais pas lâcher de noms.
00:56:12Mais il y a des relous.
00:56:14Il y a des relous, des divas, tout ça.
00:56:16Tu peux d'ailleurs nous faire une petite liste.
00:56:18Tu dis tous les artistes avec lesquels j'ai bossé.
00:56:20Il y en a beaucoup.
00:56:22Il y en a beaucoup.
00:56:24J'ai eu la chance à l'époque de faire
00:56:26Mariah Carey, Robbie Williams, un peu de Chris Brown à l'ancienne.
00:56:28George Michael, avant son décès.
00:56:30J'ai fait Matt Pokora.
00:56:32J'ai fait Laurie,
00:56:34vous venez de le dire.
00:56:36J'ai fait Angel Munoz à l'époque,
00:56:38qui faisait la série Undo Stress.
00:56:40J'ai fait vraiment beaucoup d'artistes,
00:56:42français, américain, pas mal de choses.
00:56:44Des fois, je les oublie même.
00:56:46Récemment, Kinvey, Sola.
00:56:48Tu en as un ou une en particulier
00:56:50qui t'a vraiment marqué ?
00:56:52Après avoir discuté avec lui, avec elle,
00:56:54où tu t'es ressorti, t'as dit...
00:56:56Je vais dire...
00:56:58Matt, c'était cool.
00:57:00Matt, c'était vraiment cool.
00:57:02C'était aussi un ami d'ami d'ami.
00:57:04C'était une très bonne connexion
00:57:06de façon générale.
00:57:08Un mec très humain
00:57:10où les choses se passent très naturellement.
00:57:12Jusqu'à aujourd'hui, quand on se croit,
00:57:14c'est le type de mec qui peut traverser
00:57:16l'aéroport juste pour te dire bonjour
00:57:18parce qu'il te connaît et que c'est comme ça.
00:57:20Et George Michael, je pense que c'était une aura.
00:57:22Le mec, il est là.
00:57:24Il apprécie les chutes.
00:57:26Il arrive, tu danses bien,
00:57:28il apprécie, il te claque,
00:57:30il vient te checker.
00:57:32C'est un mec très intuitueux,
00:57:34grosse présence.
00:57:36Comme ça, deux têtes, il y en a plein.
00:57:38Deux artistes avec qui j'ai aimé collaborer
00:57:40et qui sont très humains
00:57:42et qui m'ont marqué pour ce côté-là.
00:57:44Tu le dis, la pression, ça te passe un peu dessus.
00:57:46T'as l'air un gars assez détendu,
00:57:48assez sûr de toi, mais dans le bon côté.
00:57:50Est-ce que quand tu taffes avec des artistes
00:57:52comme Mariah Carey, par exemple,
00:57:54est-ce qu'il y a de la pression
00:57:56avant de la rencontrer,
00:57:58avant de taffer pour elle,
00:58:00avant de faire mon taff,
00:58:02parce qu'elle va être satisfaite
00:58:04de ce que je fais ?
00:58:06Il y a cette assurance, certes,
00:58:08mais en général,
00:58:10l'un de mes meilleurs talents
00:58:12au-delà de danser,
00:58:14c'est peut-être de rester à ma place.
00:58:16Je pense qu'il y a des artistes
00:58:18qui nous donnent l'opportunité
00:58:20d'être plus proche d'eux
00:58:22et des artistes où tu sens qu'il y a une distance.
00:58:24Moi, j'aime bien rester à ma place.
00:58:26Je suis le type de mec,
00:58:28je dirige, mais quand je suis à ma place de danseur,
00:58:30j'écoute ce que le chorégraphe me dit.
00:58:32Je pense que c'est là aussi
00:58:34où j'ai beaucoup appris.
00:58:36Peu importe l'artiste avec qui je collabore,
00:58:38en général, ça se passe bien
00:58:40parce qu'il peut être sympa ou pas sympa,
00:58:42je reste à ma place et je fais ce que j'ai à faire.
00:58:44Si j'ai plus à faire, on me le dit.
00:58:46Si j'ai moins, je reste à ma place.
00:58:48En général, c'est même pour ça
00:58:50que je taffe.
00:58:52On parlait avec Adam de casser les connes
00:58:54avec ton salto,
00:58:56sur lesquels tu fais tes programmes.
00:58:58Casser les connes, ça te parle aussi ?
00:59:00Parce que dans le milieu de la danse,
00:59:02tu l'as dit, c'était pas forcément super bien vu
00:59:04ou en tout cas, c'était pas commun
00:59:06d'être danseur underground dans les battles
00:59:08et puis ensuite d'aller sur des spectacles
00:59:10avec Laurie ou d'autres artistes.
00:59:12Toi, t'as dit, je m'en fous de tout ça.
00:59:14Moi, je fais ce que j'aime et si je peux faire les deux,
00:59:16je fais les deux.
00:59:18Tu voulais un peu dépoussiérer,
00:59:20décloisonner un peu le milieu de la danse ?
00:59:22Complètement, puisqu'on part de la base
00:59:24où souvent, le danseur, c'est le cliché
00:59:26qu'on parle du hip-hop, du mec qui tourne sur la tête
00:59:28et qui fait des vagues et qui a des gants
00:59:30et qui marche sur des vitres.
00:59:32En fait, moi, tout de suite,
00:59:34je dis pas que j'avais déjà
00:59:36cette vision tout jeune,
00:59:38mais j'avais envie
00:59:40déjà dans les battles,
00:59:42même dans mon accoutrement,
00:59:44que souvent, les danseurs hip-hop,
00:59:46c'était la casquette, le truc,
00:59:48le blouson, le cliché.
00:59:50Moi, j'aimais venir bien habillé.
00:59:52Tout ça, en fait, c'était ma vision
00:59:54de me dire, on peut être underground,
00:59:56on peut aimer les battles,
00:59:58mais on peut apprendre de l'autre côté,
01:00:00voir ce qui s'y passe pour peut-être améliorer
01:00:02aussi notre discipline et ramener des touches,
01:00:04même aujourd'hui qu'on voit dans la musique,
01:00:06avec le mélange du hip-hop et du classique
01:00:08ou toutes ces choses-là.
01:00:10Moi, tout de suite, je pense que jeune,
01:00:12j'étais grave curieux du mélange,
01:00:14de savoir comment éclairer un spectacle,
01:00:16comment s'habiller,
01:00:18comment mettre en lumière des danseurs.
01:00:20Je trouve qu'en faisant de la télé,
01:00:22en allant dans les concerts,
01:00:24la touche underground me donnait,
01:00:26comme on dit,
01:00:28le pur, le sol, le dur.
01:00:30Et l'autre côté
01:00:32m'amenait un peu plus
01:00:34les light sur la danse.
01:00:36Du coup, quand j'ai mélangé les deux,
01:00:38ça me donne moi aujourd'hui.
01:00:40Quand tu vois maintenant la nouvelle génération,
01:00:42comment ça se développe,
01:00:44tu sens que tout le taf que t'as fait,
01:00:46d'autres aussi sûrement,
01:00:48tu sens que ça a apporté ses fruits,
01:00:50que maintenant, c'est beaucoup plus ouvert ?
01:00:52Je suis content d'une chose, en tout cas,
01:00:54c'est que déjà, beaucoup de danseurs
01:00:56qui cartonnent aujourd'hui,
01:00:58si je dis les noms comme ça,
01:01:00des Diablo, même des Twins,
01:01:02Rubix, Cutie,
01:01:04beaucoup de danseurs que je connais
01:01:06qui ont un très gros niveau junior,
01:01:08j'ai eu la chance de tous les côtoyer très jeunes
01:01:10et pour beaucoup,
01:01:12ils m'ont dit que j'étais une bonne inspiration
01:01:14parce que j'ai beaucoup décloisonné
01:01:16et je suis content
01:01:18parce que j'ai gardé cette connexion,
01:01:20c'est pour ça que je fais encore des compètes d'ailleurs aujourd'hui,
01:01:22j'ai gardé cette connexion avec les jeunes
01:01:24et je suis super content, en tout cas,
01:01:26de voir ce que ça devient
01:01:28parce que ce que je faisais il y a 15-20 ans,
01:01:30aujourd'hui, c'est devenu normal.
01:01:32Du coup,
01:01:34je suis content d'avoir dépoussiéré ce truc
01:01:36et que ça ait inspiré d'autres générations
01:01:38et aujourd'hui,
01:01:40on va dire qu'il y a le bon et le mauvais
01:01:42avec toute l'évolution,
01:01:44mais j'aime bien les crash-test,
01:01:46sans crash-test, on n'a rien après.
01:01:48On parlait tout à l'heure avec Déborah,
01:01:50lisez Adam, des ressentis en compétition,
01:01:52quand tu rentres sur la glace,
01:01:54sur le terrain, sur le tatami,
01:01:56t'es dans ta bulle, il n'y a plus rien autour,
01:01:58c'est pareil quand tu danses ou pas ?
01:02:00Tu ressens ce truc-là ?
01:02:02Alors, on va dire que la danse,
01:02:04c'est vraiment l'expérience
01:02:06et la maturité
01:02:08qui crée ça,
01:02:10c'est-à-dire qu'au départ,
01:02:12comme tout le monde,
01:02:14moi, je préfère danser devant 150 personnes
01:02:16que devant une personne.
01:02:18C'est vrai, en plus,
01:02:20moins il y a de monde
01:02:22et plus on prend la pression,
01:02:24c'est bizarre à dire comme ça,
01:02:26mais c'est vrai que
01:02:28la timidité,
01:02:30la danse,
01:02:32c'est comme une thérapie,
01:02:34comme le sport,
01:02:36c'est-à-dire qu'on ne parle pas,
01:02:38on n'est pas un rappeur,
01:02:40on ne raconte pas sa vie,
01:02:42les gens juste nous regardent bouger,
01:02:44donc c'est comme un peu se mettre à nu
01:02:46devant les autres avec ses émotions,
01:02:48avec la justesse que ça demande.
01:02:50Des fois, il y a des gens, c'est too much,
01:02:52il y a des gens, c'est pas assez
01:02:54et du coup, toutes ces questions-là,
01:02:56pour répondre à ta question,
01:02:58c'est que toutes ces questions,
01:03:00elles nous aident à mûrir
01:03:02et au fur et à mesure,
01:03:04on est de plus en plus à l'aise
01:03:06en compète, dans toutes ces choses-là
01:03:08Le rythme du cœur, le heart beat,
01:03:10c'est vraiment le truc de...
01:03:12on ferme les yeux et on sent l'énergie
01:03:14qui vient du sol jusqu'au centre
01:03:16et une fois que je sens ce heart rhythm
01:03:18comme on dit, ben tout roule
01:03:20et avant, je le cherchais,
01:03:22je pouvais regarder les gens,
01:03:24je pouvais me mettre dans ma bulle
01:03:26avec mon casque, j'allais dehors
01:03:28faire des tours du pâté de maison
01:03:30pour décontracter et tout
01:03:32et puis maintenant, c'est beaucoup plus direct
01:03:34Quand tu fais tes battles,
01:03:36tu es au service de l'artiste
01:03:38et quand tu fais tes compos perso,
01:03:40est-ce qu'il y a un message en particulier
01:03:42que tu veux faire passer
01:03:44à travers ta danse, tes danses ?
01:03:46Il y a des danseurs qui ne sont pas toujours comme ça
01:03:48moi, j'adore faire passer des messages
01:03:50je suis un mec, je suis un grand poète
01:03:52même dans mes posts, si tu as regardé
01:03:54mon Instagram, etc.
01:03:56Je suis un mec,
01:03:58j'adore laisser des messages
01:04:00même les gens qui me suivent, j'aime bien
01:04:02parce qu'il y a des gens qui ne dansent pas
01:04:04parce qu'il y a des gens qui passent sur ma page
01:04:06j'adore, il y a plein de choses différentes
01:04:08et moi, il y a des messages partout
01:04:10c'est-à-dire qu'on connaît un peu ce danseur
01:04:12qui est toujours derrière l'artiste
01:04:14qui est toujours le danseur d'eux
01:04:16et ma petite fierté à moi, c'est qu'aujourd'hui
01:04:18on connaît Fabrizi
01:04:20et même si j'ai dansé pour tel artiste
01:04:22ma petite fierté, c'est de me dire
01:04:24qu'en tant que danseur, je suis reconnu
01:04:26pour ce que je fais, pour ce que je diffuse
01:04:28comme message
01:04:30et derrière toutes mes vidéos, il y a toujours un message
01:04:32de bosser dur pour y arriver
01:04:34le voyage, j'adore les rencontres
01:04:36j'adore plein de choses
01:04:38parce que tu as parcouru le monde un peu
01:04:40et vraiment
01:04:42je pense que j'ai beaucoup appris en voyageant
01:04:44et quand on regarde un peu mes vidéos
01:04:46c'est totalement ce qui
01:04:48diffuse de tout ça
01:04:50c'est vrai que les voyages, ça fait partie
01:04:52de la vie d'un sportif de haut niveau
01:04:54vous voyagez dans énormément de pays
01:04:56vous l'avez ressenti ça aussi, tous les trois
01:04:58ce truc de, on apprend plus vite
01:05:00au contact des autres
01:05:02on découvre des nouveaux pays
01:05:04ça fait grandir un peu plus vite peut-être dans la tête
01:05:06je sais pas si c'est bon pour toi
01:05:08forcément
01:05:10de voir bouger partout, de rencontrer
01:05:12d'autres cultures, de voir comment
01:05:14ça se passe dans d'autres pays, forcément ça
01:05:16aide à se développer plus vite
01:05:18on a le temps de profiter vraiment, à liser
01:05:20des endroits où on va quand on est en compète
01:05:22parce que t'as quand même ta compète dans la tête
01:05:24plus ou moins le temps
01:05:26d'aller visiter, mais ça dépend
01:05:28le temps qu'on reste sur place
01:05:30des fois on essaye quand même de faire un petit tour
01:05:32rien que pour s'aérer et pas rester
01:05:34trop enfermé dans la compète
01:05:36donc on essaye
01:05:38on se fait des petits kiffs quand même
01:05:40on va tester la bouffe locale
01:05:42on fait ça
01:05:44des fois ça peut mal tourner
01:05:46indigestion et t'arrives sur la glace
01:05:48c'est arrivé cette année
01:05:50vas-y raconte
01:05:52en fait
01:05:54j'ai fait une compétition en Chine
01:05:56j'ai fait une intoxication alimentaire
01:05:58entre le programme court et le programme libre
01:06:00donc j'étais cloué au lit
01:06:02toute la journée, toute la nuit
01:06:04et le lendemain j'étais pâle
01:06:06j'avais la tête qui tournait
01:06:08donc il y a eu les entraînements officiels
01:06:10j'étais pas bien
01:06:12j'étais vraiment dans le mal
01:06:14j'avais un staff médical qui était sur place
01:06:16donc j'ai pu
01:06:18faire la compète jusqu'au bout
01:06:20et après ça s'était bien
01:06:22ça s'était très bien passé
01:06:24pas trop
01:06:26mauvaise intention
01:06:28tu l'as dit tout à l'heure
01:06:30on connait Fabrizi le danseur
01:06:32mais on connait aussi Fabrice Labrana le producteur
01:06:34est-ce que tu peux nous parler de cette double casquette
01:06:36et qu'est-ce que ça veut dire exactement être producteur
01:06:38alors
01:06:40c'est un ami à moi
01:06:42Chris Coxon
01:06:44qui est cofondateur de cette société qu'on a créée
01:06:46Bifresi Productions
01:06:48et en fait c'est venu
01:06:50parce que j'ai travaillé sur énormément de projets
01:06:52et toujours en tant que
01:06:54directeur artistique
01:06:56et lui m'a dit Fab
01:06:58t'as du contenu à foison
01:07:00tu fais des choses tout le temps
01:07:02t'as une carrière ok
01:07:04mais faudrait qu'on monétise ça
01:07:06et qu'est-ce que t'aimerais faire de tout ça
01:07:08et j'ai vu défiler ma carrière
01:07:10en 3 minutes
01:07:12de mes 16-17
01:07:14même plus jeune jusqu'à aujourd'hui
01:07:16et je me suis dit ok
01:07:18j'aimerais pouvoir produire des choses
01:07:20dans le monde du spectacle
01:07:22ou de pouvoir aussi amener les gens qui ne connaissent pas
01:07:24le milieu du hip-hop
01:07:26parce qu'aujourd'hui on voit toutes les pubs
01:07:28même une pub pour le péage
01:07:30on entend un gros DMX
01:07:32donc en fait
01:07:34beaucoup de gens ne connaissent pas les codes
01:07:36qu'on a dans le hip-hop
01:07:38et avec ma quadrupe voire quintuple casquette
01:07:40j'arrive
01:07:42c'est l'un de mes talents
01:07:44j'arrive facilement à comprendre l'envie
01:07:46de quelqu'un qui veut réaliser un film
01:07:48ou une pub
01:07:50et lui m'a proposé de mettre mes compétences
01:07:52dans cette production
01:07:54avec toutes mes différentes compétences
01:07:56et en fait
01:07:58envie de produire des danseurs
01:08:00de les aider à se développer
01:08:02parce que j'ai vu les galères que j'ai eues
01:08:04envie de faire plein de choses dans le cinéma
01:08:06puisque j'ai travaillé en tant que chorégraphe sur des séries
01:08:08sur plein de choses
01:08:10et je pense que la danse nous apprend tellement de choses
01:08:12que je me suis même formé pendant le Covid
01:08:14sur les métiers de la communication
01:08:16enfin business, marketing, etc.
01:08:18et j'ai vu en fait
01:08:20tout ce que je pouvais amener
01:08:22en plus de mes compétences de danseur
01:08:24donc effectivement
01:08:26aujourd'hui on est sur énormément de projets
01:08:28événementiels, festivals, étrangers
01:08:30en France
01:08:32donc ce serait trop long à expliquer comme ça
01:08:34mais nous expliquez au moins l'événement qui arrive
01:08:36en février, Spot 24
01:08:38ça montrera un peu ce que je fais
01:08:40alors il y a l'événement au Spot 24
01:08:42qui est le musée olympique
01:08:44des sports urbains et extrêmes
01:08:46des JO
01:08:48voilà
01:08:50et qui va ouvrir très bientôt
01:08:52ou qui ouvrira presque en même temps que notre événement
01:08:54le 17 février 2024
01:08:56et en fait moi je suis
01:08:58antillais d'origine
01:09:00et énormément de steps
01:09:02que je pratique dans mon Hip Hop
01:09:04viennent de mes origines
01:09:06et j'amène tout le temps ce mélange entre style
01:09:08caribéen et Hip Hop, etc.
01:09:10donc le K-Vibes en fait
01:09:12c'est un mélange de caribéen, afro
01:09:14Hip Hop Vibes
01:09:16donc en fait voilà, on a voulu
01:09:18avec mes compatriotes de
01:09:20La Team Adrie et
01:09:22Bifresi Productions faire un événement
01:09:24un peu différent de ce qu'on voit tout le temps dans le Hip Hop
01:09:26c'est-à-dire un événement qui
01:09:28parle des origines un peu de la musique
01:09:30qui parle, parce qu'il y a beaucoup de mélanges
01:09:32dans le Hip Hop entre les origines
01:09:34caribéennes, jamaïques, etc.
01:09:36des îles et l'Afrique
01:09:38et le Hip Hop en lui-même qu'on connait des Etats-Unis
01:09:40aujourd'hui, on casse encore plus les frontières
01:09:42avec tout ce qu'on écoute, et moi je me suis dit
01:09:44il faudrait un battle qui puisse rallier
01:09:46les origines de la musique
01:09:48et le Hip Hop en lui-même
01:09:50et il y a énormément de bons danseurs
01:09:52qui ont répondu présents
01:09:54et on a proposé au Spot 24 à François Gautré
01:09:56qui fait partie d'Airstyle
01:09:58et qui est l'un des
01:10:00principaux contacts qu'on a
01:10:02et qui s'occupe de la programmation là-bas
01:10:04et je lui ai proposé le projet
01:10:06et il a trouvé ça ouf, donc on s'est dit, ben on y va
01:10:08et du coup, prochain événement, 17 février
01:10:10au Spot 24 avec des guests américains
01:10:12français, etc
01:10:14et si vous êtes dans les environs
01:10:16vous êtes les bienvenus
01:10:18Le 17 février mais nous on va avoir un petit
01:10:20show perso là juste avant
01:10:22aujourd'hui, là tout de suite
01:10:24il va nous faire un petit démo, allez c'est parti
01:10:26on va bouger un peu tout
01:10:28Alors là Régis, est-ce qu'on peut rester
01:10:30nous sur nos sièges, nos canapés
01:10:32pendant que Fabrizi nous fait la démo, si on décale un peu
01:10:34vous me dites
01:10:36Je ne vais pas bouger comme un fou
01:10:38Ah ben si, nous on veut des saletés dans tous les sens
01:10:40Je ne suis pas un sportif de haut niveau
01:10:42mais j'ai quand même des nids parce que
01:10:44j'ai besoin d'un échauffement
01:10:46Bon allez
01:10:48Alors est-ce que ça va là Régis, est-ce que c'est tout bon pour vous
01:10:54Ouais
01:10:56Bon là on a un concert privé là, c'est pas mal
01:10:58Ouais là
01:11:00Magnifique
01:11:02Bon ça ira
01:11:04Bouge la chaise derrière toi
01:11:06Ça ira, ça ira
01:11:08Alors on a une musique en Régis
01:11:10Ok
01:11:12Et ben quand tu veux, allez
01:11:34Ouais
01:12:04Bravo
01:12:06Des fois dans tes mouvements j'avais mal pour toi
01:12:08Je me disais comment il fait pour mettre sa jambe comme ça
01:12:10Incroyable
01:12:12Bon allez maintenant à nous
01:12:14Allez on se lève tous
01:12:16Alors comment on fait
01:12:18On pourrait faire un petit truc sympa
01:12:20C'est que t'as l'habitude de donner des cours
01:12:22Donc on peut faire un truc où genre
01:12:24Toi t'es là un peu en mode tu nous apprends un mouvement
01:12:26Et nous on est derrière
01:12:28C'est comme ça que ça se passe en France
01:12:30C'est ça
01:12:32Alors tu vas être devant mon fauteuil
01:12:34C'est ça comme ça et nous on se met là
01:12:36Ok
01:12:38C'est ça
01:12:40Alors je vais prendre
01:12:42Attends on va bouger ça
01:12:44On va assister à un grand moment
01:12:46Je vais prendre une base on va dire simple
01:12:48Les deux choses les plus importantes pour moi dans la danse
01:12:50Le style
01:12:52La musique
01:12:54Et le temps
01:12:56Le style c'est comment on est
01:12:58Je vais pas vous demander d'être des clones
01:13:00Je vais vous demander d'être relâchés
01:13:02Voilà
01:13:04Et juste d'avoir ce truc un peu
01:13:06Tout le monde est droitier ou gaucher
01:13:08Tu fais gaffe il y en a beaucoup qui enchaînent les compètes après
01:13:10Ok
01:13:12Je vais y aller doucement
01:13:14On va juste aller sur 4 tempos
01:13:16Le premier
01:13:182, 3, 4
01:13:20Juste plier un peu
01:13:22Le deuxième tempo juste deux fois
01:13:241
01:13:26Boom
01:13:28Boom
01:13:30J'ai mon premier tempo
01:13:321, 2, 3
01:13:344, 5, 6
01:13:36Mon deuxième tempo
01:13:38Deux fois
01:13:40Deux fois
01:13:42On essaye ça
01:13:44Ça va Basique
01:13:46Je donne la version simple
01:13:486, 7
01:13:50Un tempo
01:13:521, 2, 3, 4, 5, 6
01:13:54Deuxième tempo
01:13:561, 2, 3, 4, 5, 6
01:13:58Et maintenant je vais en rajouter un troisième
01:14:00Ça va jusque là
01:14:02Le troisième
01:14:04C'est le rapide
01:14:063, 4, 5, 6, 7, 8
01:14:081, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
01:14:10Ça va
01:14:12Et le dernier
01:14:14C'est le lent
01:14:161, 3, 5
01:14:18Attends merde
01:14:20Je suis dans le mauvais sens
01:14:221, 3, 5
01:14:245, 7
01:14:26Et souvent ce que je fais
01:14:28Avec des débutants
01:14:30C'est que je m'amuse à leur dire
01:14:32Numéro 1, numéro 2, numéro 3, numéro 4
01:14:34Ok
01:14:36Et ce qui devient sympa c'est qu'on les mélange
01:14:38Mais pour l'instant
01:14:40On le fait dans l'ordre
01:14:42Attends parce que nous on est débutants
01:14:44Non tu danses pas un peu toi ?
01:14:46En tout cas tout le monde était dans le rythme
01:14:48Mais par contre Adam
01:14:50Toi t'es pas un débutant toi, tu sais danser
01:14:52On verra après pour complexifier un peu
01:14:54Mais même avec cet exercice
01:14:56On peut déjà complexifier
01:14:58On prend le premier tempo
01:15:00Deuxième, troisième, quatrième
01:15:02Tranquillement
01:15:045, 6, 7, 8
01:15:061, 2, 3, 4, 5, 6
01:15:08Deuxième tempo
01:15:101, 2, 3, 4, 5, 6
01:15:12Troisième tempo
01:15:141, 2, 3, 4, 5, 6
01:15:16Quatrième tempo
01:15:181, 2, 3, 4, 5, 6
01:15:201, 2, 3, 4, 5, 6
01:15:221, 2, 3, 4, 5, 6
01:15:24Et souvent ce que je fais un peu
01:15:26C'est que je dis à chacun
01:15:28De juste respecter les temps
01:15:30Et de bouger comme il veut sur la musique
01:15:32Donc souvent ça donne
01:15:341, 2, 3, 4, 5, 6
01:15:36Deuxième tempo
01:15:38Et 1, 2, 3
01:15:40Et en fait justement
01:15:42Ce que je m'amuse à faire c'est de dire numéro 1
01:15:44Numéro 4
01:15:46Numéro 2, numéro 3
01:15:48Pour que les gens se rendent compte naturellement
01:15:50Comment on accompagne la musique en freestyle
01:15:52Ah stylé, t'as pas un petit move à nous montrer
01:15:54Je sais pas, un truc
01:15:56Toi tu dis que tu fais pas trop de sol
01:15:58Tu peux nous montrer un petit truc
01:16:00Qu'on pourrait peut-être essayer de faire
01:16:02Je vais essayer
01:16:04D'en trouver un simple
01:16:06Sans blesser personne
01:16:08La décompo
01:16:10Hop
01:16:12Et là je vais ouvrir la jambe droite
01:16:14Ouais pour vous la droite
01:16:16Et aller au sol
01:16:18Et là je vais juste sans trop tricher
01:16:20Passer à l'intérieur
01:16:22Et m'asseoir
01:16:24Ok c'est possible
01:16:26Je pense que c'est possible
01:16:28C'est juste la place
01:16:30Ça va
01:16:32Souvent c'est un exercice
01:16:34Qui paraît comme ça un peu bête
01:16:36Mais quand on l'enchaîne ça nous fait juste ça
01:16:38Boum, boum, boum
01:16:40Boum
01:16:42Ah ouais
01:16:44Et là on reste en général
01:16:46Et moi quand je suis un peu fou
01:16:48Je fais des trucs un peu voilà
01:16:50Boum, boum, boum
01:16:52C'est même plus compliqué
01:16:54C'est juste le fait de faire un mouvement
01:16:56Après l'autre
01:16:58Un, et
01:17:00Deux, et
01:17:02Trois
01:17:04Quatre
01:17:06Et en général on peut tomber
01:17:08On peut faire plein de choses
01:17:10Mais là quand je vais blesser personne
01:17:12Je vais
01:17:14Je vais
01:17:16Elle est perdue
01:17:18Tu as un truc un peu plus dur pour Adam
01:17:20Attends lui il maîtrise
01:17:22Qu'est-ce que je pourrais faire
01:17:24Tour, descend, glisse, reviens
01:17:26Peut-être que c'est possible
01:17:28Descend
01:17:30Glisse
01:17:32Pas glisser mais je pense qu'il faudrait
01:17:34Faire le tour et descendre à la fin
01:17:36Pour glisser en fluidité
01:17:38Mais il l'a fait du premier coup
01:17:40Bravo bravo
01:17:42Tu sais les trucs
01:17:44Je sais pas comment ça s'appelle
01:17:46Ce qu'ils font un peu dans le break
01:17:48Les coupoles
01:17:50Alors là si tu veux aller là-dedans
01:17:52Qu'est-ce que je pourrais te donner de simple
01:17:54Même pas simple moi je suis un homme de défi
01:17:56Tu peux y aller
01:17:58Au moins si tu passes un freeze
01:18:00Le freeze tout simple
01:18:02Si t'arrives déjà à placer un freeze
01:18:04On peut dire déjà que c'est possible
01:18:06Si j'ai fait de la pole dance
01:18:08Je suis un peu le jumeau du basket freestyle
01:18:10Attends
01:18:12Attends comment tu fais
01:18:14Comme ça
01:18:16Là toi t'es déjà sur celui du coude
01:18:18Moi ce que je te conseillerais
01:18:20C'est de placer ici
01:18:22De coincer sur le flanc
01:18:24Ici
01:18:26Juste ici
01:18:28Voilà t'as un petit
01:18:30Et ici
01:18:32Rien que ça ça fait mal
01:18:34Si tu veux faire une coupole
01:18:36Ici
01:18:38Là ce que je fais c'est que je prends l'appui
01:18:40Je coince un peu avec la tête
01:18:42Et je lève les jambes
01:18:44Mais déjà
01:18:46Rien que le fait
01:18:48Attends comment
01:18:50C'est pas mal en fait
01:18:52Ce qu'il faut c'est de pas mettre son corps
01:18:54Vers l'arrière mais plutôt vers l'intérieur
01:18:56C'est ça
01:18:58Et là
01:19:00C'est ça
01:19:02Sauf que là ce que je vous conseillerais
01:19:04Moi ce que je vous conseillerais c'est d'être face
01:19:06Pour l'instant
01:19:08Et de poser
01:19:10De poser face
01:19:12On pose
01:19:14Je pense aux gens qui arrivent en plein milieu du live
01:19:16Ils doivent se dire qu'est ce qu'il fait
01:19:18Attends
01:19:20On va dire c'est validé
01:19:22Juste ça
01:19:24On a encore un peu de travail
01:19:26Si tu veux apprendre une coupole
01:19:28Et que t'as pas cette position
01:19:30Ca va être très dur de tourner
01:19:32Bonjour vous allez bien
01:19:36Magnifique
01:19:38Bravo à toi
01:19:40On a encore un peu de taf
01:19:42La danse c'est comme tout
01:19:44Je pense pas que je vais arriver demain sur un tatami
01:19:46Je sais pas
01:19:48On va tous se mettre là
01:19:50Venez tous avec moi
01:19:52La cam au centre c'est celle ici
01:19:54Merci beaucoup
01:19:56Merci à tous d'avoir été là
01:19:58Bon courage pour l'événement du 17
01:20:00A continuer à danser
01:20:02A kiffer tout simplement
01:20:04Malgré les années qui passent
01:20:06Tu continues à être passionné
01:20:08C'est top
01:20:10Les mondiaux qui arrivent en mars
01:20:12Force à toi
01:20:14On sait que tu peux le faire
01:20:16Si t'es pas blessé
01:20:18Alizé je te dis à dimanche
01:20:20Et puis Deborah
01:20:22Bon courage pour la saison
01:20:24Avec le Paris 92
01:20:26Prochain match ?
01:20:28On va se quitter
01:20:30Il y a quand même le programme de la semaine
01:20:32Il y a pas mal de compètes
01:20:34Dont l'Open de Paris
01:20:36Mais il y en a d'autres aussi
01:20:38Il y a le hockey sur glace
01:20:40À 20h30
01:20:42Le billard blackball
01:20:44Les andies aussi
01:20:46Le volet
01:20:48Le basket
01:20:50Le dimanche
01:20:52Votre rendez vous
01:20:54Et puis le karaté
01:20:56À partir de 17h30
01:20:58Le programme est fait
01:21:00Merci à tous de nous avoir suivis
01:21:02On se donne rendez-vous jeudi prochain
01:21:04Pour un nouvel épisode
01:21:06Salut !