Cette semaine dans le Club, on découvre l'Aérostation et son nouveau président : Éric Decellières. Ce dernier a notamment remporté la Coupe Aéronautique Gordon Bennett en 2023, en parcourant avec Benoît Havret 2661,40km en 85h43min, dans un ballon à gaz ! Mais la Fédération compte aussi deux autres aérostats qui valent le coup d'oeil : la montgolfière, et le dirigeable, dont l'un des trois seuls pilotes en France sera avec nous.
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00:00Générique
00:10Bonsoir à toutes et tous, soyez les bienvenus dans le club.
00:13Sur Sport en France, évidemment le lieu de passage de tous les athlètes
00:17et nous allons découvrir toutes les disciplines.
00:19Vous connaissez évidemment la promesse.
00:21Cette semaine, on va tout simplement prendre de la hauteur
00:24avec une fédération qui nous tient à cœur, la Fédération Française d'Aérostations.
00:28Et pour en parler, nous avons trois invités dont deux sur le plateau à mes côtés.
00:32Je commence par le président de la Fédération Française d'Aérostations
00:36et pratiquant de ballon à gaz, Éric De Cellière.
00:38Bonjour Éric.
00:39Bonjour Anthony.
00:40On va parler donc d'aérostat, on va parler de ballon,
00:43on va parler de plein de choses.
00:44Et on a un autre pratiquant, montgolfier et ballon à gaz
00:48et instructeur, senior, examinateur.
00:50Il nous vient du Nord, Benoît Avray.
00:52Bonjour Benoît.
00:53Bonjour Anthony.
00:54On va parler de tout ça aussi avec un invité en duplex.
00:57Et oui, depuis les montagnes, depuis les Pyrénées,
00:59il nous fait l'amitié de nous accepter quelques minutes,
01:03j'allais dire, pour nous répondre.
01:05Il est pilote de dirigeable en Touraine habituellement.
01:07C'est Olivier Fabregas.
01:08Bonjour Olivier.
01:10Bonjour Anthony.
01:11Alors on va donc se lancer.
01:13Merci à tous les trois d'avoir accepté cette invitation.
01:16On va tout simplement parler, découvrir la discipline, l'aérostation.
01:20Et c'est parti donc avec FEDECODAGE.
01:23Alors sur SPORT EN FRANCE, évidemment, vous le savez,
01:26dans le club SPORT EN FRANCE, on s'intéresse vraiment
01:28particulièrement à une discipline et une fédération.
01:31Alors on connaît tous la montgolfière.
01:33J'imagine que vous connaissez tous la montgolfière.
01:35On appelle ça un aérostat, d'où le nom de la fédération.
01:37Alors Éric, je commence par le président.
01:39Il y a trois disciplines principales.
01:41Est-ce qu'on peut savoir justement quelles sont-elles ?
01:43Alors la Fédération Française d'Aérostation
01:45couvre les trois disciplines qui sont la montgolfière,
01:47qui est la plus connue, donc une montgolfière,
01:49qu'on gonfle avec de l'air chaud.
01:51Dès qu'on en chauffe avec un brûleur, le ballon s'élève.
01:53Et en général, on en voit un peu partout en France.
01:55Les vols durent une heure, une heure et quart.
01:57C'est assez classique, tôt le matin et tard le soir.
01:59La deuxième discipline, c'est le ballon à gaz,
02:01donc un ballon qui est gonflé soit à l'hélium,
02:03soit à l'hydrogène.
02:05Alors nous, quand on vole, on vole à l'hydrogène,
02:07donc un ballon à un gaz plus léger que l'air.
02:09Et là, il y a un tout petit nombre de pilotes en France.
02:11Et enfin, la dernière discipline, représentée par Olivier,
02:13c'est le dirigeable.
02:15Donc lui, il pilote des dirigeables à air chaud,
02:17c'est comme une montgolfière,
02:19sauf qu'il a des gouvernes pour diriger son dirigeable
02:21avec un moteur et un ventilateur
02:23qui permet de faire des circuits.
02:25Donc là, la discipline, elle est limitée par
02:27moins de cinq personnes en France,
02:29donc on est très content de l'avoir.
02:31Voilà un petit peu les trois disciplines d'aérostations.
02:33Alors la Fédération Française d'Aérostations,
02:35ça représente combien d'adhérents,
02:37combien de clubs, d'associations
02:39et combien de pratiquants ?
02:41Alors, c'est...
02:43C'est rigolo parce que
02:45beaucoup de gens nous posent ces questions
02:47dans les ministères et autres.
02:49On est une toute petite fédération,
02:51on est 700 membres à peu près,
02:53qui sont la plupart pilotes de montgolfières
02:55et pour une centaine de clubs en France.
02:57Aujourd'hui,
02:5995% sont pilotes de montgolfières.
03:01Il y a une petite vingtaine
03:03de pilotes de ballons à gaz en France
03:05et en dirigeable, actuellement,
03:07il y en a 3-4.
03:09Mais on en parlera plus tard.
03:11C'est une discipline qui est assez accessible.
03:13Il faut démystifier le fait qu'on ne puisse pas faire de la montgolfière
03:15quand on en voit. On peut aller s'inscrire
03:17dans n'importe quel club et
03:19même si on n'est que 700, j'espère à l'avenir qu'on sera
03:21beaucoup plus nombreux, surtout les jeunes qui peuvent être intéressés
03:23par cette discipline.
03:25Quand on voit des images comme on a, on ne peut être
03:27qu'intéressé justement par cette discipline.
03:29Alors Benoît, comment est-ce que vous avez découvert
03:31justement à la fois la montgolfière et le ballon à gaz ?
03:33Alors ça s'est fait par le jeu de rencontre.
03:35En fait, simplement, j'avais un ami
03:37qui apprenait à faire de la montgolfière
03:39et de fil en aiguille,
03:41il est devenu pilote.
03:43On découvre généralement
03:45en accompagnant et en suivant,
03:47il y a toujours un véhicule de récupération qui suit la montgolfière
03:49parce qu'on ne sait jamais où on va se poser.
03:51Alors ça, c'est l'aventure.
03:53Il faut récupérer les passagers
03:55et le ballon.
03:57C'est généralement comme ça qu'on accède.
03:59C'est en étant équipier, simplement.
04:01De fil en aiguille, il est devenu instructeur. Il m'a fait passer mon brevet.
04:03D'accord.
04:05Et puis, toujours par le jeu des rencontres, dans le Nord,
04:07j'ai rencontré un grand champion de ballon à gaz
04:09qui a remporté le plus
04:11le championnat du monde de ballon à gaz au monde.
04:13Il a gagné 9 fois ses Vincent Leys.
04:15Lui était instructeur et de ballon air chaud
04:17et de ballon à gaz.
04:19Il m'a fait passer mon brevet en air chaud également.
04:21C'est deux brevets différents.
04:23C'est comme ça que j'ai découvert les deux disciplines.
04:25Et que maintenant, vous êtes senior examiner.
04:27C'est ça ?
04:29Je suis instructeur dans les deux disciplines.
04:31Je suis examinateur et senior examiner.
04:33Absolument.
04:35On en parlera tout à l'heure sur ces brevets
04:37et sur la façon de pouvoir enseigner.
04:39Olivier, j'ai une question.
04:41On parle de peu de pilotes
04:43de dirigeables. Seulement trois en France.
04:45Comment vous avez découvert
04:47cette discipline ?
04:49C'est par notre instructeur
04:51de Montgolfière.
04:53Je dis notre parce que j'étais associé avec mon frère à l'époque
04:55quand on avait notre activité
04:57dans l'aéronautique.
04:59On a acheté un dirigeable.
05:01On était très motivé
05:03par le côté nouveau.
05:05Il y en avait très peu.
05:07De cette taille-là, c'était le premier.
05:09Du coup, on s'est lancé
05:11dans l'aventure qui était un peu compliquée.
05:13Quand on est dans
05:15un environnement assez marginal
05:17qui est le dirigeable à air chaud,
05:19on rencontre quelques difficultés.
05:21Mais on a pu le faire voler quand même
05:23pas mal de fois.
05:25J'imagine quelles images. C'est magnifique.
05:27On en prend plein les yeux à chaque fois.
05:29Le gabarit est important. On y reviendra tout à l'heure.
05:31On commence par la montgolfière.
05:33Tout le monde connaît.
05:35Quel est le principe
05:37généralement, Benoît ?
05:39Cette montgolfière,
05:41comment elle se mouvoie ?
05:43Comment elle bouge ?
05:45C'est le principe d'Archimède.
05:47C'est une question de volume,
05:49de densité et de déplacement d'air.
05:51On réchauffe un volume d'air.
05:53L'air chaud est tant plus léger
05:55que l'air froid.
05:57Le ballon s'élève.
05:59Une montgolfière, c'est un volume
06:01d'air chaud, d'air
06:03qui est emprisonné dans une enveloppe.
06:05On a un brûleur pour réchauffer et amener
06:07cet air à température.
06:09Ça permet de se lever.
06:11On ne se déplace
06:13réellement, on ne maîtrise réellement
06:15que la verticalité de l'appareil.
06:17En montant,
06:19on est descendant. Vous chauffez un peu,
06:21le ballon monte. Vous arrêtez
06:23de chauffer, il descend naturellement.
06:25Après, on est guidé par les vents.
06:27On se laisse
06:29diriger par les vents.
06:31C'est toujours une improvisation.
06:33On regarde, on fait la météo.
06:35On sait dans quelle direction on va,
06:37mais on ne sait jamais précisément
06:39où on va se poser. C'est toujours une aventure.
06:41L'aéronaute,
06:43à son plan de bataille,
06:45c'est le pilote de
06:47Montgolfière,
06:49il ne sait pas vraiment où il va atterrir.
06:51Il faut avoir une sensibilité
06:53sur le vent.
06:55C'est une aventure à chaque fois,
06:57mais une aventure bien préparée.
06:59Benoît le sait très bien,
07:01puisqu'il contrôle des instructeurs
07:03et il forme des nouveaux pilotes.
07:05On prépare son plan de vol à l'avance,
07:07en fonction des voies aériennes, de la météo,
07:09de la vitesse du vent, de la direction du vent.
07:11Je vois que vous passez des belles images
07:13du Championnat du Monde.
07:15Les pilotes de compétition peuvent faire
07:17des vols de 10, 15 ou 20 km
07:19et aller jeter leur marqueur à 10 cm
07:21du centre de la cible.
07:23L'atmosphère est composée
07:25de différentes strates.
07:27Selon les différentes strates,
07:29le vent va à droite, à gauche, etc.
07:31Les pilotes qui font de la compétition
07:33savent qu'à 1 200 m, il y a 232°
07:35à 5 nœuds. En descendant un peu,
07:37il y a 228° à 8 nœuds.
07:39Ils calculent la vitesse, la direction
07:41et plus ils s'entraînent,
07:43plus ils arrivent à être performants.
07:45C'est assez sidérant de voir
07:47le Championnat du Monde.
07:49C'était 120 ballons.
07:51A 5 m de la cible, il était 50e.
07:53C'est d'une précision diabolique.
07:555 m, c'est nul.
07:57Avec un engin non dirigeable,
07:59on arrive à très bien se diriger.
08:01Les pilotes comme Benoît
08:03et plein d'autres, quand on fait des baptêmes
08:05avec des gens, on va leur dire
08:07qu'on va se poser à 10 km dans un champ.
08:09On ne sait pas quel champ, mais on y va.
08:11Ce n'est pas si improvisé que ça.
08:13C'est pour ça que je comprends mieux
08:15qu'il faut un brevet
08:17pour pouvoir à la fois emmener
08:19des passagers et savoir où on va
08:21et ne pas faire prendre de risques
08:23à n'importe qui.
08:25Ne pas s'atterrir dans la propriété
08:27de quelqu'un en particulier.
08:29Le brevet, c'est une formation pratique
08:31qui n'est pas énorme.
08:33C'est 16 heures de pratique
08:35en double pilote.
08:37Par contre, il y a tout un volet théorique
08:39qui est plus important.
08:41Il y a la réglementation, la météo
08:43qui sont vraiment essentielles.
08:45Après, il y a des aspects spécifiques
08:47comme le règlement européen français.
08:49Aujourd'hui, il y a une unité
08:51sur toutes les formations aéronautiques.
08:53On est sous le régime européen.
08:55Je vais parler à Olivier
08:57qui est en montagne.
08:59Il a déjà pris de la hauteur.
09:01Il a pris de l'avance sur nous.
09:03Je sais que vous avez une société
09:05de baptême de l'air en Touraine.
09:07Est-ce que c'est pour piloter ?
09:09Est-ce que c'est pour partir en baptême
09:11et se faire emmener ?
09:13Comment est-ce qu'on aborde ça ?
09:15On fait des vols
09:17sur la vallée de la Loire
09:19en montgolfière, en dirigeable
09:21et en hélicoptère.
09:23On est hors sujet.
09:25On est également école de formation.
09:27Je suis moi-même instructeur de montgolfière
09:29comme Benoît-Éric.
09:31Je suis également instructeur dirigeable.
09:35C'est pas mal.
09:37C'est assez complet finalement.
09:39Comment ?
09:41C'est assez complet, j'allais dire.
09:43J'ai cru que vous aviez fini, mon cher Olivier.
09:45En tout cas, j'avais une note
09:47aussi sur mes fiches.
09:49Premier vol en dirigeable
09:51et co-responsable à Airshow.
09:53Qu'est-ce que c'est que ce projet, Olivier ?
09:55J'ai vu ça, c'était en 2023.
09:57En fait,
09:59le principe, c'est qu'on
10:01est comme la montgolfière.
10:03On se sert des éléments
10:05malgré tout, malgré
10:07le pouvoir
10:09de se diriger.
10:11On est comme une montgolfière,
10:13c'est-à-dire que ça se gonfle à Airshow.
10:15On peut monter verticalement comme une montgolfière.
10:17Et on a un moteur derrière
10:19qui émet très peu de bruit
10:21et qui est très faible en émission.
10:23C'est pour ça qu'on a ce projet-là.
10:25Et on ambitionne de le passer en électrique.
10:27Ah, ok, pas mal.
10:29C'est toujours de l'adaptation là aussi,
10:31parce que cette fédération,
10:33elle doit aussi se renouveler ou se faire connaître.
10:35On a parlé de la montgolfière.
10:37On parle du ballon à gaz.
10:39Le ballon à gaz, ce qui est très intéressant
10:41pour la France et pour le niveau mondial,
10:43c'est que c'est une invention française.
10:45Le 21 novembre 1783,
10:47les frères montgolfiers font le premier vol devant Louis XVI
10:49et donc la France est connue pour ce premier vol.
10:51Mais ce qu'on sait moins, c'est que le physicien français
10:53Jacques Charles, il fait le premier vol
10:55en hydrogène le 1er décembre 1783.
10:5710 jours après.
10:59C'est-à-dire qu'en 10 jours, la France invente
11:01la montgolfière et le ballon à gaz,
11:03et aujourd'hui on vole de la même manière.
11:05On prend un gaz plus léger que l'air.
11:07On connaît l'hélium des petits ballons
11:09dans les écoles qu'on fait gonfler.
11:11Nous, on vole à l'hydrogène qui est beaucoup moins cher.
11:13À l'époque, ils fabriquaient de l'hydrogène
11:15en mettant de l'acide sur des copeaux de métal.
11:17Ils remplissaient un ballon en hydrogène
11:19et ils ont découvert qu'on pouvait voler très longtemps.
11:21À la différence, c'est qu'en ballon à gaz,
11:23nous on fait de la compétition
11:25à longue distance avec Benoît,
11:27on peut arriver à voler 2 jours,
11:293 jours, non-stop.
11:31Là, c'est quelque chose qui se prépare
11:33longtemps à l'avance et ça ne demande pas
11:35la même résistance, on va dire.
11:37Mais voilà, montgolfière et ballon à gaz,
11:39on a un aérostat qui s'élève
11:41avec un gaz plus léger que l'air,
11:43que ce soit de l'air chaud, de l'hydrogène ou de l'hélium.
11:45Par contre, pour la direction,
11:47c'est la même chose, ballon à gaz ou montgolfière.
11:49Alors en ballon à gaz, pour monter,
11:51on jette du sable, on a tous vu ça
11:53dans les films ou dans les BD, avec une petite pelle à sable.
11:55Et puis pour descendre,
11:57on tire sur une ficelle qui ouvre une soupape
11:59et qui libère de l'hydrogène, donc on redescend.
12:01Et c'est exactement la même technologie
12:03qu'en 1783.
12:05La soupape, le filet, le ballon et la pelle à sable,
12:07on pilote de la même manière depuis 241 ans.
12:09Ça, c'est magnifique.
12:11Franchement, Benoît, on n'a pas
12:13beaucoup de matériel à disposition,
12:15outre aussi la pelle à sable
12:17et le sable, mais comment est-ce qu'on peut
12:19faire les grosses différences
12:21entre montgolfière et ballon à gaz
12:23sur le matériel ?
12:25Sur le matériel, la grosse différence,
12:27c'est l'absence de brûleur sur un ballon à gaz.
12:29Évidemment, on est à l'hydrogène.
12:31Un, ce serait très dangereux,
12:33et deux, ça n'a aucun intérêt.
12:35C'est vraiment la grosse différence,
12:37et c'est notable, c'est-à-dire qu'en fait,
12:39vous n'avez aucun bruit dans un ballon à gaz,
12:41alors qu'une montgolfière, il y a toujours
12:43cette nécessité de réchauffer,
12:45donc en permanence, le brûleur fonctionne.
12:47Et c'est aussi la grande différence,
12:49c'est-à-dire qu'en fait, quand vous mettez le ballon
12:51en équilibre, en gaz, vous ne touchez plus à rien
12:53et le ballon, il se porte tout seul
12:55et vous pouvez profiter
12:57du balcon dont vous disposez,
12:59alors qu'en montgolfière, si vous n'agissez pas sur le brûleur,
13:01le ballon redescend.
13:03Voilà les grandes différences.
13:05L'avantage, c'est qu'en effet, on peut voler
13:07sur des vols de beaucoup plus longue durée,
13:09et donc, on peut voler de nuit.
13:11Alors en montgolfière, il y a des vols de nuit qui sont possibles,
13:13ça veut dire qu'on décolle la nuit,
13:15par contre, il faut se poser le jour
13:17pour voir où on se pose.
13:19Tandis qu'en ballon à gaz,
13:21on a l'avantage aussi de pouvoir profiter
13:23des paysages nocturnes et de la voûte étoilée,
13:25donc ça, c'est magnifique.
13:27C'est absolument contemplatif,
13:29c'est d'une zénitude absolue,
13:31le plus beau balcon du monde, jour et nuit,
13:33et c'est contemplatif de la nature.
13:35On est vraiment dans l'élément,
13:37on pourrait fermer les yeux, on sent si ça monte,
13:39si ça descend, c'est une sensation,
13:41on est en plein milieu de la nature,
13:43donc c'est top.
13:45Finalement, je rebondis, c'est plus facile
13:47de se projeter et de faire des plans,
13:49j'allais dire, avec un ballon à gaz,
13:51plutôt qu'en montgolfière,
13:53parce que les baptêmes se font souvent en montgolfière,
13:55donc c'est peut-être pas tout à fait la même chose
13:57en ballon à gaz ?
13:59En ballon à gaz, malheureusement,
14:01on ne peut plus voler en France,
14:03le prix de l'hydrogène a été multiplié
14:05par 4 en 4-5 ans,
14:07donc on va voler en Allemagne,
14:09comme tout un tas de pays d'Europe,
14:11les Polonais, les Espagnols, les Français,
14:13même les Américains viennent voler en Allemagne
14:15parce que l'hydrogène est 10 fois moins cher
14:17qu'en France, parce qu'ils ont des usines
14:19qui leur fournissent.
14:21C'est des vols qu'on prépare,
14:23donc ce n'est pas aussi facile qu'une montgolfière.
14:25Une montgolfière, vous décidez de voler ce soir ou demain matin,
14:27en 20 ou 25 minutes, vous êtes debout.
14:29S'il ne pleut pas, s'il n'y a pas de vent.
14:31S'il n'y a pas de vent, s'il ne pleut pas.
14:33D'accord.
14:35Intéressant, effectivement.
14:37La troisième famille de ces aérostats,
14:39c'est le dirigeable.
14:41On a Olivier pour nous en parler.
14:43C'est un aéronef qui utilise un gaz porteur
14:45et on peut se diriger, Olivier,
14:47en tridimension.
14:49Est-ce que j'ai bon là-dessus ?
14:51C'est simplement en hauteur,
14:53mais on peut aussi tourner.
14:55La dimension verticale est assurée
14:57comme une montgolfière.
14:59On chauffe pour monter
15:01et on laisse refroidir pour descendre.
15:03Et après, le côté droite et gauche
15:05se fait par une gouverne qui est gonflée derrière.
15:07C'est comme les formes spéciales
15:09qu'on peut avoir en montgolfière.
15:11Là, on a quelque part une forme spéciale
15:13en ogive et qui nous permet
15:15de se diriger en l'air.
15:17On est un peu le sous-marin de l'air.
15:19Le zeppelin est un dirigeable
15:21à gaz.
15:23C'est du gaz
15:25comme les ballons à gaz,
15:27hydrogène ou hélium.
15:29Du coup, ça vous permet
15:31de rester constamment en l'air.
15:33Par contre, il y a beaucoup plus
15:35de logistique au sol.
15:37Il faut un véhicule avec un mât
15:39pour l'accrocher.
15:41C'est un peu plus de logistique
15:43et c'est excessivement plus cher.
15:45Moi qui suis très passionné de sport mécanique,
15:47je connais évidemment un dirigeable
15:49très connu avec un manufacturier de pneus.
15:51La dimension est énorme.
15:53J'avais noté 75 m de long,
15:5519 m de large, 17 m de haut.
15:57Votre dirigeable, Olivier,
15:59il est de quelle taille ?
16:01Nous, il est un peu plus modeste.
16:03On est à 42 m de long,
16:0518 m de haut et 12 m de large.
16:07C'est pas mal quand même.
16:09Avec un grand champ, ça marche.
16:11C'est ça. Le secret, c'est le grand champ.
16:13Finalement,
16:15cette passion est importante.
16:17On n'a que 3 pilotes
16:19qui existent en France.
16:21C'est une crainte ?
16:23C'est une opportunité
16:25de pouvoir former d'autres pilotes ?
16:27Ça a été une crainte.
16:29Ça ne l'est plus.
16:31On arrive à se renouveler ensemble.
16:33Mais il y a peu de temps,
16:35j'étais le seul pilote de dirigeable
16:37en France.
16:39Ça commençait à être inquiétant.
16:41La direction générale de la France
16:43nous a aidés à porter le projet
16:45et à trouver des solutions
16:47pour développer un peu plus
16:49cette activité.
16:51On a parlé des compétitions.
16:53Comment on peut s'entraîner ?
16:55C'est pas si simple.
16:57Ça dépend si on parle
16:59de compétition de montgolfière
17:01ou de ballon à gaz.
17:03En compétition de montgolfière,
17:05les pilotes s'entraînent
17:07plusieurs fois dans l'année.
17:09Il y a un championnat de France
17:11dans lequel il y a 12, 15,
17:1318, 20 épreuves.
17:15Il y a souvent 7, 8 ou 9 vols.
17:17Avant d'arriver, comme l'a fait
17:19Clément Séjour,
17:21c'est 15 ans de travail,
17:2315 ans de compétition
17:25pour être sélectionné
17:27pour aller au championnat d'Europe
17:29ou du monde.
17:31Pour nous, le ballon à gaz,
17:33c'est compliqué.
17:35On essaie d'aller voler
17:37tant bien qu'on puisse.
17:39Pour former de nouveaux pilotes
17:41que Benoît va assurer en Allemagne.
17:43Ça arrive une ou deux fois dans l'année.
17:45Par contre, le ballon à gaz
17:47se prépare beaucoup plus en compétition
17:49en amont, c'est-à-dire la logistique,
17:51la stratégie, le matériel, la checklist.
17:53Il y a beaucoup de choses à se préparer
17:55et une grosse préparation mentale
17:57pour résister au froid, à la chaleur,
17:59au stress, à l'altitude,
18:01à l'oxygène, etc.
18:03En montgolfière, ils vont faire
18:05une compétition sur des vols
18:07où il faut une concentration maximum.
18:09Au bout de trois heures, ils sont rincés,
18:11ils vont dormir la journée et revolent le soir.
18:13C'est deux préparations très différentes
18:15mais pour le même objectif
18:17puisqu'on navigue avec l'air,
18:19avec les éléments.
18:21On va en venir dans quelques petits instants
18:23d'une belle présentation,
18:25une belle préparation, une belle performance
18:27que vous avez effectuées.
18:29Je vais saluer Clément Sejaud,
18:31champion du monde de montgolfière,
18:33en Hongrie, avec ses équipiers
18:35français engagés.
18:37La France termine deuxième au classement des nations.
18:39Je pense que la France se porte bien.
18:41Deux ans avant, en 2022, la France avait été
18:43numéro un mondial, championne du monde
18:45par équipe.
18:47En 2023, championne d'Europe par équipe.
18:49Ça fait trois années de suite.
18:51En montgolfière,
18:53ballon à air chaud, la France performe
18:55vraiment bien et on est très contents.
18:57Pour le ballon à gaz, il y avait la Vasque olympique
18:59au mois de juillet. Le monde entier a admiré
19:01la Vasque olympique. Ça rappelle l'histoire de France.
19:031783, etc.
19:05Tout le monde nous en a parlé.
19:07Cette année, avec la Gordon Bennett Allure en France,
19:09on va sans doute en parler. On est très contents
19:11et très fiers de pouvoir le faire.
19:13Il me fait la transition. C'est parfait. Merci Eric.
19:15La Gordon Bennett, c'est une compétition
19:17exceptionnelle. Vous allez tout savoir.
19:19C'est tout de suite.
19:23Cette Gordon Bennett,
19:25vous la connaissez bien, Eric.
19:27Et également, bien sûr,
19:29vous n'êtes pas le seul, puisque Benoît
19:31a aussi oeuvré.
19:33Vous êtes le président depuis peu,
19:35Eric, de cette fédération française
19:37d'aérostations. Vous avez succédé à Olivier Cuenau,
19:39à Benoît Pellard. On est heureux
19:41de mettre en valeur cette discipline.
19:43Cette discipline, qui est donc
19:45purement française, avec les frères
19:47montgolfiers, a donc
19:49des compétitions. Cette Gordon Bennett,
19:51c'est une coupe aéronautique
19:53qui date de 1906, c'est ça ?
19:55En 1906, comme beaucoup de choses
19:57se passaient en France, les premières courses automobiles,
19:59les premières courses en avion, les premières courses en ballon,
20:01le magnat de la presse James Gordon Bennett
20:03a eu l'idée de créer un prix et de créer la coupe aéronautique
20:05Gordon Bennett. Aujourd'hui,
20:07ça reste la plus vieille compétition aéronautique au monde.
20:09Depuis 1906, et c'est une compétition
20:11entre nations, et chaque pays
20:13ne peut être représenté que par trois concurrents.
20:15Et le pays qui gagne
20:17a l'honneur d'organiser deux ans
20:19après dans son pays. Donc nous, avec Benoît, on a gagné en
20:212023, on était très fiers de ramener la médaille d'or,
20:23et cette année, la course partira
20:25de France. En 2024, c'est l'Autriche
20:27qui a gagné, donc en 2026, on partira d'Autriche.
20:29Et ainsi de suite.
20:31Ah, très bien. Intéressant, effectivement.
20:33Donc là, on court, court, le drapeau bleu, blanc, rouge.
20:35Évidemment. Là, c'est la pression.
20:37Alors Benoît, première
20:39compétition aux Tuileries devant
20:41200 000 spectateurs. Est-ce que l'ambiance
20:43est toujours au rendez-vous dans cette Gordon Bennett ?
20:45Ça faisait quoi d'y participer ?
20:47C'est très émouvant, c'est vrai que c'est très particulier.
20:49On passe beaucoup de temps en amont à préparer
20:51tout le long de l'année le matériel, et puis
20:53effectivement, le PC course,
20:55donc c'est beaucoup de préparation,
20:57de la préparation mentale, etc.
20:59Et après, on a une phase
21:01où on prépare le matériel sur place,
21:03et on gonfle le ballon,
21:05donc c'est aussi beaucoup d'intensité.
21:07Et au moment de décoller, on décolle d'un podium
21:09au centre de l'hymne national,
21:11pas toujours devant beaucoup de public,
21:13parce qu'on décolle souvent de nuit,
21:15et parfois assez tard.
21:17Là, aux États-Unis, il y avait énormément de public,
21:19on a décollé relativement tôt dans la soirée,
21:21et c'était le tombe du ballon,
21:23et d'Albuquerque,
21:25donc c'est très émouvant.
21:27Et après, on est seul,
21:29le silence, à deux,
21:31et la course commence.
21:33C'est vraiment des ruptures comme ça,
21:35à chaque fois, temporelles,
21:37donc c'est très intense.
21:39Donc la préparation en amont, bien sûr,
21:41et après, il faut se supporter, j'allais dire,
21:43pendant 3-4 jours ?
21:45Alors oui, c'est très exigu,
21:47la nacelle fait 1m10 par 1m20,
21:49donc on est à deux, H24,
21:51quand on a gagné aux États-Unis,
21:53on a volé 86h,
21:55donc jour et nuit, on est assis à deux,
21:57sur une petite banquette,
21:59et quand il y en a un qui veut se reposer,
22:01il s'allonge, les pieds se prolongent vers l'extérieur,
22:03et l'autre est assis sur un petit tabouret,
22:05donc c'est très exigu,
22:07et c'est très particulier.
22:09Autant dire qu'on ne se repose pas, Eric,
22:11et là, le record de distance, 2661 km,
22:13c'est quasiment le record,
22:15c'est la deuxième meilleure distance,
22:17il y a des Belges qui vous ont battu
22:19sur la distance en 2005,
22:21à 3400 km, mais c'est quand même dingue.
22:23Alors ce qui est fou, c'est que nous,
22:25on est dans notre course,
22:27comme le disait Benoît, on décolle,
22:29aux États-Unis, on a décollé devant 100 000 personnes,
22:31on ne se rend pas compte, on le voit après dans les vidéos,
22:33nous, on est super concentré,
22:35on voit plein de gens qui nous saluent,
22:37qui nous claquent la bise, etc.,
22:39on ne sait même pas qui l'a fait,
22:41on le voit après sur les vidéos,
22:43parce qu'on est dans la course,
22:45on décolle à la Marseillaise,
22:47on regarde notre trajectoire,
22:49on est en lien satellite avec le PC course,
22:51on est déjà dans la course.
22:53Et quand on a atterri,
22:55on a traversé tous les États-Unis,
22:57d'ouest en est,
22:59on s'est posé à Jacksonville,
23:01au bord de l'Atlantique,
23:03pour gagner la médaille d'or,
23:05on se pose, on avait passé 86 heures
23:07sur la taille de cette chaise,
23:09on a 40 cm chacun,
23:1140 cm par 40 cm,
23:13et on se dit, waouh,
23:15il y a tout un tas de choses,
23:17et en fait ça passe très vite,
23:19on est extrêmement concentré,
23:21et on a une règle,
23:23le premier qui est fatigué, il dort.
23:25C'est un peu comme les gens
23:27qui traversent l'Atlantique en bateau,
23:29eux ils sont tout seuls,
23:31ils vont faire des siestes de 20 ou 30 minutes,
23:33moi je sais que j'ai des siestes
23:35qui durent 30 à 45 minutes,
23:37Benoît un peu plus longtemps,
23:39et on s'alterne pour dormir
23:418 à 10 heures sur 3 jours de course.
23:43On veille 20 heures sur 24 quasiment,
23:45donc on est tout le temps
23:47en train de bosser.
23:49Et ce qui est fou, c'est qu'aux Etats-Unis,
23:51quand on a gagné, la dernière nuit,
23:53on n'a pas dormi une minute.
23:55Parce que la dernière nuit,
23:57on a fait du rasmot,
23:59à 100 mètres seul,
24:01à 50 km heure de nuit,
24:03avec les lunettes de vision nocturne
24:05et le radar d'altitude,
24:07il fallait être super concentré
24:09pour ne pas aller au tas.
24:11On a envie de gagner !
24:13On le sait en temps réel,
24:15comment on est placé par rapport aux adversaires ?
24:17Aujourd'hui, on est suivi par des applications,
24:19donc on a un logger
24:21qui permet de suivre la course en direct.
24:25Nous, on est concentré sur notre course,
24:27on ne s'occupe pas trop des concurrents,
24:29on est sur notre objectif,
24:31en liaison avec notre PC course
24:33qui nous donne
24:35le cap optimal
24:37pour pouvoir aller le plus loin possible sur la carte.
24:39Mais oui,
24:41tant que vous avez du réseau,
24:43vous pouvez voir où sont les autres concurrents.
24:45Est-ce que les 2600 km,
24:47on a vu cette petite infographie,
24:49ils étaient dans la tête, visés ?
24:51Ou est-ce qu'on ne sait pas exactement
24:53la distance qu'on peut effectuer
24:55selon les vents ?
24:57Oui, c'est toujours selon les vents.
24:59Quand on prépare le ballon sur le terrain,
25:01notre PC course se réunit
25:03et trace les trajectoires.
25:05Mais ce ne sont que des prévues météo,
25:07on n'est jamais complètement sûr
25:09de ce qui va arriver.
25:13Le PC course adapte
25:15tout le long de notre vol
25:17pour ajuster au mieux
25:19en fonction de la réalité de la météo.
25:21On est que sur des modèles prévisionnistes
25:23et qui sont plus ou moins fiables.
25:25Ils passent leur temps à recaler
25:27notre trajectoire.
25:29Ils ne dorment pas ?
25:31Non, ils se relaient.
25:33On sait la direction,
25:35puisque on avait un vent de l'ouest.
25:37On sait qu'on allait à l'est.
25:39À l'est, il y a la frontière
25:41qui est l'Atlantique.
25:43On ne peut pas traverser l'Atlantique.
25:45C'était une fin de course à l'est.
25:47Il n'y a pas moyen de remonter ?
25:49C'est impossible d'aller au Canada ?
25:51Si les vents météo ne vous mènent pas là,
25:53non. Le record dont vous parliez
25:55est de la distance absolue.
25:57On était sur un vent qui est amené
25:59beaucoup plus au nord.
26:01Cela permettait de tracer une trajectoire
26:03sur l'ère de compétition.
26:05Nous, malheureusement,
26:07on n'avait qu'une direction vers l'est.
26:09La limite, c'était l'Atlantique.
26:11On a essayé,
26:13et toute la course
26:15qu'on a faite,
26:17en volant à très basse altitude,
26:19de gagner quelques degrés
26:21pour remonter plus au nord
26:23pour tirer une trajectoire
26:25sensiblement plus éloignée
26:27que si on avait été à l'est.
26:29C'est passionnant.
26:31Est-ce que vous avez suivi
26:33cette performance d'Eric
26:35et de Benoît ?
26:37Bien sûr. Je la suis depuis
26:39quelques années. J'ai une grande admiration pour eux.
26:41Eric,
26:43ou je ne sais plus si c'est Benoît qui l'a dit,
26:45je compare ça à la Vendée Globe.
26:47Ils sont tout seuls
26:49là-haut.
26:51Tout se fait là-haut.
26:53C'est vraiment impressionnant.
26:55J'ai un profond respire pour eux.
26:57Il faut le faire.
26:59C'est vraiment des aventuriers.
27:01C'est impressionnant.
27:03Il y a des compétitions
27:05de dirigeables aussi.
27:07C'est quoi le principe ?
27:09Il y a eu des compétitions
27:11de dirigeables en France.
27:13Le principe est
27:15pareil, de vitesse, de précision.
27:17C'est un peu
27:19le même principe que
27:21la Montgolfière.
27:23Avec une manière de se diriger plus facile.
27:25C'est pas de la triche,
27:27que le ballon à gaz
27:29ou la Montgolfière.
27:31Eric, comment on se nourrit ?
27:33On a parlé du sommeil.
27:35Comment on se prépare en amont ?
27:37Je crois qu'on a des images.
27:39On va juste préciser un petit truc
27:41qui est important pour les trois disciplines de l'aérostation.
27:43Les pilotes, on ne fait rien sans notre équipe.
27:45Il y a les équipiers.
27:47Ils sont 2, 3, 4. En dirigeable, il faut beaucoup de monde.
27:49En Montgolfière, c'est souvent 2, 3, 4 personnes
27:51qui aident au gonflement, qui suivent en voiture, etc.
27:53En Gordon Bennett, c'est encore plus parce qu'il faut être
27:557 ou 8 pour le gonflement.
27:57Et surtout, le PC course.
27:59On y tient depuis 12 ans.
28:01C'est un PC course commun.
28:03C'est une quinzaine de personnes qui bossent pour l'équipe de France.
28:052 météorologues, 3 ou 4 contrôleurs aériens.
28:07Chaque équipe a 2 ou 3 routeurs
28:09qui se relaient jour et nuit pendant 3 ou 4 jours.
28:11C'est fou parce que moi, j'aimerais pas faire leur job.
28:13Ils sont devant un ordinateur.
28:15Je trouve ça hyper stressant de prendre soin des pilotes
28:17qui sont en altitude.
28:19Et eux, ils voudraient pas être à notre place
28:21parce qu'on est à 5000 ou 6000 mètres par moins 15°.
28:23Maintenant, comment on vit ?
28:25On essaie de vivre. Le matin, on profite du soleil.
28:27On prend un petit déjeuner tous les deux
28:29comme si on était entre potes à un bar.
28:31Mais là, on déjeune et on profite.
28:33À midi, on prend la petite apéro
28:35avec des tomates, du saucisson et on fait notre repas.
28:37Et le soir, on mange un petit peu plus tôt
28:39parce que le soir, comme il va faire froid la nuit,
28:41il faut penser à s'habiller.
28:43On essaie toujours d'anticiper parce que s'habiller,
28:45se changer, aller aux toilettes, tout est compliqué.
28:47Par exemple, on se rappelle, il y a 3 ans en arrière,
28:49on a passé toute la dernière journée
28:51à 6000 mètres au-dessus de la Roumanie
28:53avant d'aller se poser pas loin de la mer Noire en Bulgarie.
28:55Il faisait moins 13°,
28:57on était sous oxygène.
28:59Je raconte toujours cette anecdote,
29:01c'est intéressant de savoir.
29:03Moi, je suis allé aux toilettes.
29:05Ça nous arrive en 3-4 jours.
29:07Rien que pour aller aux toilettes,
29:09c'est pas 10 minutes, c'est 3 quarts d'heure.
29:11Parce qu'il faut se déshabiller entièrement
29:13et se mettre en slip, il fait moins 13°,
29:15on est à la radio, on a l'oxygène dans le nez,
29:17il y a le câble qui passe, on a 40 cm chacun.
29:19Manger, c'est fatiguant de manger,
29:21parce que quand on est à 1000 mètres d'altitude,
29:23on mange comme ça.
29:25Quand on est à 5000 ou 6000,
29:27on a l'oxygène dans le nez, on a la radio à faire,
29:29rien que de mâcher et d'avaler.
29:31Tout prend plus de temps.
29:33On surveille notre oxygène avec un oxymètre,
29:35on surveille les paramètres,
29:37le transpondeur qui nous suit, la radio,
29:39la trajectoire, parce qu'il faut piloter.
29:41Il faut faire tout ça en même temps.
29:43Finalement, 2 jours, 3 jours ou 4 jours,
29:45ça passe très vite et on a vraiment les moments
29:47où on admire le paysage.
29:49On vit à peu près normalement,
29:51sauf qu'on est dans un panier à 3000 ou 5000 mètres.
29:53On trouve ça cool.
29:55Moi aussi.
29:57On va dépasser la durée,
29:59mais c'est tellement passionnant.
30:01Je voulais vous faire réagir rapidement
30:03sur les 2600 km.
30:05On part de Metz, on a une petite carte,
30:07ça nous emmènerait où ?
30:09On va partir de France,
30:11on ne va pas se retrouver en Islande.
30:13Si on regarde bien la carte,
30:15c'est beaucoup plus compliqué.
30:17L'Europe est toute petite,
30:19l'Afrique est interdite, la Turquie est interdite,
30:21la Russie est hors zone, la Biélorussie,
30:23l'Ukraine, etc.
30:25Ce ne sont que les pays européens
30:27qui ont demandé les autorisations.
30:29On est obligé de se poser avant d'arriver en mer.
30:31Cette année, en 2024,
30:33on est parti de Münster dans le nord de l'Allemagne.
30:35On a traversé la France, l'Espagne, le Portugal.
30:37Il y a 7 ballons qui ont fait plus de 2000 km
30:39en se posant au Cap Saint-Vincent,
30:41dans la pointe du Portugal.
30:43Nous, on a fait 2100 km.
30:45Nous, on a fait 2050 km, on était cinquième.
30:47Tout le monde va dans la petite pointe.
30:49Il n'y a que l'Amérique du Nord,
30:51l'USA, le Canada qui permet de faire des grandes distances.
30:53On a réagi après avec Benoît.
30:55Quand on a fait nos 2664 km,
30:57qui était le nouveau record de France,
30:59la distance précédente,
31:01c'était 2191 km,
31:03c'était de 1912.
31:05Wow !
31:07Maurice Bien-Aimé, qui avait gagné la Gordonnette
31:09en 1912,
31:11il était allé se poser à côté de Moscou.
31:13Aujourd'hui, battre
31:152100, 2200 km, c'est quasiment impossible
31:17en Europe. Si on veut rebattre notre coeur
31:19de France, il faudra retourner aux Etats-Unis.
31:21Il faut laisser gagner les Etats-Unis.
31:23Non, on n'a pas envie de laisser gagner les Etats-Unis.
31:25C'était passionnant.
31:27Merci beaucoup à tous les trois.
31:29On retrouve également
31:31en Touraine, évidemment,
31:33Olivier et votre
31:35école, j'allais dire, ou en tout cas
31:37votre entreprise qui permet de faire des baptêmes.
31:39On a vu l'affiche de la Gordonnette
31:41qui s'élancera depuis la France
31:43et vous êtes les bienvenus une nouvelle
31:45fois dans le club parce que, franchement, c'est
31:47une discipline géniale. Plaisir
31:49pour les aéronautes, les pilotes,
31:51puis plaisir pour nous aussi, évidemment.
31:53Je le rappelle, c'est vraiment accessible à tout le monde.
31:55Allez taper la porte à un club, dites que vous voulez
31:57commencer comme équipier. Il y a plein d'équipiers qui sont
31:59devenus copilote, puis après pilote, puis
32:01instructeur, senior instructeur. On a tous démarré
32:03comme ça et je pense que
32:05dans la voile, dans le tennis, dans plein de sports,
32:07on démarre en rentrant dans un club.
32:09Aujourd'hui, on essaie de faire une grosse promotion des clubs
32:11parce que c'est accessible à tout le monde.
32:13Oui, c'est clair. Merci beaucoup. C'est le mot de la fin,
32:15Président Éric De Cellière,
32:17Benoît Avray, merci beaucoup également
32:19senior examinateur et instructeur
32:21et puis Olivier Fabregas, on l'a dit,
32:23un des trois pilotes de dirigeables
32:25en France. Merci également aux équipes techniques.
32:27En régie, Nicolas Bayer à la réalisation,
32:29Julien Perronais à l'édition, Esteban Lepic
32:31au son et Pierre Duchemin au
32:33maquillage. On se retrouve très vite dans
32:35un nouvel épisode du Club Sport en France
32:37sur Sport en France, justement. Salut !