• il y a 9 ans
La crise bancaire et financière de l'automne 2008 est la seconde phase de la crise financière de 2007-2010, après la crise des subprimes de l'été 20071 et le temps fort de la crise économique mondiale de 2007-2009. Cette seconde phase2, marquée par un accroissement de la crise de liquidité et de la crise de confiance et un renchérissement supplémentaire du crédit par une augmentation du taux interbancaire, touche tous les pays du monde. Elle s'est rapidement répercutée sur les marchés boursiers par une chute des cours (certains parlent du « krach de l'automne 20083 »), tandis que le resserrement du crédit pour les entreprises et les ménages pèse sur l'activité économique mondiale.

Cette seconde phase est fortement marquée par une crise bancaire qui commence durant la semaine du 14 septembre 2008 lorsque plusieurs établissements financiers américains entrent en cessation de paiement, et sont soit sauvés in extremis par la Réserve fédérale américaine (Fed) – comme la compagnie d'assurance AIG –, soit rachetés par des concurrents en meilleure situation, soit mis en liquidation – comme Lehman Brothers. D'autres marquent rétrospectivement le début de cette phase avec la nationalisation de Freddie Mac et Fannie Mae le 6 septembre 2008. En Europe, plusieurs institutions financières sont sauvées par l'intervention des États et des banques centrales (Banque centrale européenne dans la zone euro) : l'assureur Internationale Nederlanden Groep est ainsi recapitalisé par l'État à hauteur de 10 milliards d'euros4,5.

Les gouvernements et banques centrales ont réagi de manière plus ou moins concertée à un début de crise systémique, avec l'objectif à très court terme de maintenir la continuité du système de paiements et du marché interbancaire qui auraient été très affectés par la faillite de plusieurs grandes banques. À cette fin, les banques centrales ont abaissé leurs taux directeurs et la Fed a élargi sa prise en pension de titres à des actifs risqués ; le gouvernement des États-Unis a repris via une structure de défaisance une partie des « actifs toxiques » détenus par les banques (première phase du Plan Paulson) ; des États ont élargi leur garantie des dépôts des particuliers et ont partiellement nationalisé des institutions bancaires en faillite ou proches de l'être (en particulier au Royaume-Uni, où huit banques ont été concernées). Les pays les plus exposés à la crise, en particulier parce qu'ils sont endettés en monnaie étrangère comme l'Islande et l'Ukraine, ont connu une forte dévaluation de leur monnaie et sont entrés dans une situation de cessation de paiement, qu'une aide financière du FMI a résolue.

Cette aggravation de la crise financière a fortement accentué la récession entamée début 2008, visible par la dégradation rapide des prévisions économiques d'activité pour 2009, poussant les gouvernements à engager des plans de relance financés par la dette. Les discussions concernant la régulation des activités financières se sont accentuées, notamment au cours du sommet du G20 de novembre 2008.

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