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Les espaces publics et la réforme de l'espace parisien, 1900-1970
Simon Texier, professeur d’Histoire de l’art contemporain Université de Picardie Jules-Vernejeudi 05 janvier 2017 [18h30 - 20h30]

L’espace public parisien est soumis tout au long du XXe siècle à des ajustements puis à des secousses qui en font le meilleur baromètre des mutations de la capitale. Une capitale que politiques, intellectuels, architectes et ingénieurs cherchent à réformer pour l’adapter à l’ère des métropoles.

Les réflexions sur l’espace public parisien traduisent alors des regards sur l’espace parisien dans son
ensemble, plus particulièrement sur l’évolution de ses centralités : le projet d’une « avenue triomphale » (1930) accompagne ainsi la poussée vers l’ouest, avant que les aménagements aux abords du canal Saint-Martin et les parcs de l’Est parisien (1980) ne favorisent un rééquilibrage territorial.
Mais tandis qu’au XIXe siècle, l’espace public avait fait l’objet d’un traitement rationnel et unitaire, trouvant son sens dans le contrepoint qu’il opposait au domaine privé, il prend au XXe un caractère plus ambigu. Dans leur commune ambition de produire une ville aérée, les théories modernistes confèrent en effet au vide un rôle prédominant ; et en prônant une mobilisation complète du sol et des regroupements fonciers jamais réalisés jusqu’alors, elles tendent à brouiller la limite entre domaines public et privé.

Après un demi-siècle d’évolution lente (l’avenue Paul-Doumer ou la place de la Porte de Saint-Cloud en témoignent), l’espace libre parisien subit alors, pendant les Trente Glorieuses, une rapide dégradation, mais se réinvente sous d’autres formes, essentiellement privatives : dalles, parcs et jardins intérieurs privés remplacent percées, grandes avenues plantées et jardins publics.
Commun à la plupart des grandes villes après 1945, ce retournement comme un gant de l’espace urbain est une parenthèse que referme l’ère des ZAC : véritable lexique de l’espace public, la ZAC de Reuilly est de ce point de vue exemplaire et met en évidence la part prise par les jardins dans l’aménagement urbain.

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