Thierry Breton proposera le 4 mars une stratégie industrielle pour l'Union européenne autour du numérique, de la transformation écologique et des technologiques critiques. La proposition du commissaire Breton sera sans doute très intéressante, mais elle rencontrera, à un moment où à un autre, les limites du droit européen pour lequel la politique de concurrence prime. Ce débat n'est pas nouveau. Il a été nourri par plus de 30 rapports et documents depuis 2016 et il a rebondi de façon plus aiguë lorsque la commissaire Vestager a rejeté, au nom de la Commission, le projet de fusion Alstom-Siemens. Une pluie de critiques s'est abattue sur elle – notamment de la part de Bruno Le Maire – alors qu'en vérité, en l'état du droit, la commissaire danoise ne pouvait pas prendre une autre décision. L'organisation même de la Commission von der Leyen reproduit, du reste, cette hiérarchie : la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, a rang de vice-présidente exécutive (en clair, elle est numéro deux), tandis que Thierry Breton, commissaire de simple rang, est responsable du marché unique et notamment de la politique industrielle. Beaucoup spéculent sur les anicroches qui pourraient se produire entre les deux personnalités. « Thierry Breton, en tant que patron d'Atos, n'a pas reçu d'ordre de quiconque depuis des lustres, ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer », confie l'un de ses amis. Margrethe Vestager est prête à des évolutions, mais sans jeter le bébé avec l'eau du bain. « L'essentiel des règles de concurrence consiste à s'assurer que nos activités demeurent compétitives », rappelait-elle le 30 janvier à Bruxelles.
Category
🗞
News