• il y a 2 ans
L'Orchestre national de France dirigé par Fabien Gabel joue Rêves, poème symphonique composé en 1915 par Florent Schmitt.

Au sein de ce programme de concert consacré à la musique française et parisienne des débuts du XXe siècle, Florent Schmitt, contemporain des deux autres compositeurs, diffère cependant par le caractère rare sinon exceptionnel de ses œuvres, peu interprétées de son temps et d’autant moins de nos jours. Pourtant ses débuts dans la vie musicale parisienne se firent avec éclat. La création de son monumental Psaume XLVII, composé durant son séjour à la Villa Médicis en tant que lauréat du Prix de Rome, est saluée comme un événement.
Le ballet-mimodrame La Tragédie de Salomé qui suit peu après, en 1907, reçoit tous les hommages, dont ceux, enviables, de Stravinsky. Mais cette gloire éphémère devait en rester là. Ce n’est pourtant pas faute d’une œuvre par la suite diverse et touchant à tous les domaines, mais qui devait connaître peu de retentissement. Le contexte du personnage a pu peut-être aussi jouer, notamment son attitude « collaborationniste » durant la Seconde Guerre (qui lui vaudra une interdiction d’un an de ses œuvres à la Libération), bien que sans réelle incidence au plan de l’activité musicale.
Dans cette courte page symphonique, Schmitt s’est inspiré d’un poème de Léon-Paul Fargue, écrivain avec lequel il était en relations suivies. Porté par la clarinette basse, l’orchestre translucide s’étend comme une vague marine, qui monte et descend, puis s’échappe par quelques tutti de cuivres. Poursuite dans une couleur toujours onirique, à l’ambiguïté chromatique ponctuée de renforts des vents. L’orchestre va son chemin entre forte et évanescence, avant une échappée finale éveillée de quelques accords discrets comme évanouis. Ou quand l’impressionnisme confine à l’atmosphère tempétueuse et changeante.

Category

🎵
Musique

Recommandations