La Croix publie Lundi 23 janvier à 18h son Baromètre de confiance dans les médias. Il expose l’intérêt des Français pour l’actualité. Tous les soirs à partir de 18 heures, Manon Mella et ses invités débattent avec les internautes de la chaîne Twitch de franceinfo.
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00:06:36 Bonsoir tout le monde, bienvenue dans le talk de France Info.
00:06:39 Comment ça va le chat ? Est-ce que vous avez entendu la nouvelle musique, la nouvelle boucle d'attente ?
00:06:44 Je vois qu'il y a des... Les avis sont partagés, mais c'est normal.
00:06:48 La nouvelle musique donne envie de taper sur des assiettes avec des baguettes.
00:06:52 "Will the kid", je trouve ça trop psychédélique, mais je pense qu'en effet, le début de la musique est plutôt hyper lent.
00:07:00 Mais voilà, on a écouté vos... On a pris en compte vos demandes. Merci à Hervé Boulet, le monsieur...
00:07:08 Le musicien de Radio France, on va dire, qui fait tous les habillages, les génériques, tout ça, des podcasts.
00:07:14 Non, ce n'est pas Jean-Michel Jarre, XCOFF33. C'est Hervé Boulet de Radio France.
00:07:20 Est-ce que vous avez passé un bon week-end ? C'est reparti pour une semaine ?
00:07:23 On est ensemble pendant une heure, du lundi au vendredi à 18h sur Twitch en direct, et puis à peu près quand vous voulez en podcast.
00:07:31 Ce soir, on va parler d'information, de médias, des médias plutôt, de la confiance que vous leur accordez, de leur crédibilité.
00:07:41 "La Croix" vient de sortir là tout de suite à 18h, c'est bien ça.
00:07:45 Et comme chaque année, son baromètre de confiance dans les médias, baromètre réalisé par Cantare.
00:07:51 Donc ce soir, tenez-vous bien dans le chat, on va vous poser pas mal de questions et lancer pas mal de petits sondages.
00:07:57 Que dit-il ce baromètre ? Eh bien que les Français s'intéressent de plus en plus à l'actualité.
00:08:03 76% contre 62 l'an dernier, on n'avait pas atteint ce chiffre depuis 2015.
00:08:08 On va demander à nos invités comment expliquer et comment interpréter cette hausse.
00:08:12 Et d'ailleurs, attention, parce que ce regain d'intérêt ne s'observe pas forcément chez les jeunes.
00:08:17 Autre chose, un Français sur deux ressent une fatigue informationnelle.
00:08:22 Est-ce que vous avez déjà vu cette expression ?
00:08:25 Une forme de lassitude qui pousserait même certaines personnes à carrément se détourner de l'actualité.
00:08:32 Quant à la confiance accordée aux médias, 54% pensent que la plupart du temps, il faut se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d'actualité.
00:08:41 Et seul un quart des Français estiment que les journalistes sont indépendants aux pressions de l'argent ou à celles du pouvoir.
00:08:48 À côté de ça, en ce qui concerne le traitement médiatique des événements de l'année 2022,
00:08:53 donc élections présidentielles, le Covid, la guerre en Ukraine, etc., les Français sont moins critiques que par le passé.
00:08:59 Voilà, dans ce baromètre, bien des choses intéressantes et des choses contrastées, voire même peut-être parfois paradoxales.
00:09:08 Voilà, on va essayer d'analyser tout ça avec nos invités que je vous présente tout de suite.
00:09:12 Alice Anthôme, bonsoir.
00:09:13 - Bonsoir.
00:09:14 - Bienvenue. - Merci.
00:09:15 - Alice, journaliste et directrice exécutive de l'école de journalisme de Sciences Po,
00:09:20 membre du comité d'indépendance d'éthique. C'est indépendance ou éthique ?
00:09:24 - C'est les deux. Et donente, mais pour aller plus vite, on dit le comité d'éthique de Radio France.
00:09:29 - De Radio France. Spécialiste des questions d'information, numérique, tout ça, tout ça.
00:09:35 Bienvenue à toi, à vous.
00:09:37 Jérôme Chapuis.
00:09:38 - Bonsoir.
00:09:39 - Bienvenue, bonsoir. Directeur de La Croix.
00:09:42 - Oui, de la rédaction.
00:09:43 - Voilà, de la rédaction.
00:09:44 Le dessin de Jugraff, avant qu'on attaque les questions.
00:09:48 Donc, Jugraff, c'est un auditeur, viewer du talk, et c'est un dessinateur de BD.
00:09:54 Et donc, il nous fait un petit dessin pour illustrer le thème du jour.
00:09:58 Voilà, ce téléspectateur devant sa télé qui râle "Gauchiasse, fake news vendues au pouvoir de gauche, informez-moi, même mal".
00:10:09 Voilà, Jugraff qui n'a pourtant pas lu le baromètre La Croix.
00:10:14 - Il le fait pas en direct, quand même.
00:10:15 - Non, il le fait pas en direct.
00:10:16 - Il se prépare.
00:10:17 - Non, il nous l'envoie avant.
00:10:20 Alice, Jérôme, le premier, on va dire, faissaillant de ce baromètre, c'est l'intérêt des Français.
00:10:27 Pour l'information qui est en hausse, 76% cette année contre 62% l'an dernier, est-ce que c'est une bonne nouvelle ?
00:10:35 - C'est une bonne nouvelle pour la démocratie, c'est une bonne nouvelle...
00:10:39 - Ah, le micro, est-ce que vous pouvez juste le... hop !
00:10:41 - Le tourner ?
00:10:42 - Ouais, parfait.
00:10:43 - Un petit peu.
00:10:44 - Donc oui, c'est une bonne nouvelle pour la démocratie, c'est une bonne nouvelle pour les médias,
00:10:49 c'est une bonne nouvelle pour les usagers, si on le dit au sens large,
00:10:53 puisque plus on est informé, plus on est en responsabilité et plus on est en capacité de faire des choix,
00:11:00 même pour sa vie quotidienne, un peu plus éclairée.
00:11:04 - Jérôme ?
00:11:05 - C'est une excellente nouvelle, en effet, pour la démocratie.
00:11:08 Il faut voir qu'on partait d'un point très bas l'année dernière, on était à 62% d'intérêt, c'était faible.
00:11:14 - 62.
00:11:15 - C'était lié, sans doute, à un contexte qui était d'abord encore très marqué par le Covid.
00:11:20 On se rend compte que les années Covid ont marqué aussi, vous avez utilisé le terme de fatigue informationnelle,
00:11:27 c'est vraiment le début de ce moment où beaucoup de lecteurs, d'auditeurs, de téléspectateurs ont commencé à se dire
00:11:37 "il y a trop d'infos" et en plus, cette info est particulièrement déprimante.
00:11:41 Donc on partait d'un point bas l'année dernière, là, il y a aussi quelque chose cette année qui s'est passé.
00:11:46 C'est pour ça que c'est l'intérêt d'un baromètre, c'est que ça varie aussi en fonction de l'intérêt de l'actualité.
00:11:52 Il faut dire que malheureusement, depuis un an, beaucoup de choses se sont passées dans le monde,
00:11:58 notamment la guerre en Ukraine, qui ont ravivé vraisemblablement l'intérêt des Français pour l'actualité.
00:12:05 Donc on peut aussi sans doute mettre sur le compte de cette actualité très forte.
00:12:09 Il y a eu la présidentielle aussi depuis, il y a eu également des législatives qui ont peut-être aussi ravivé l'intérêt des Français
00:12:18 pour une actualité politique différente, en tout cas qui se présente différemment de ces dernières années.
00:12:24 Donc voilà, il y a aussi un contexte qui fait que cette... qui marque cette hausse.
00:12:30 C'est classique ça, peut-être après des moments, après des événements politiques marquants comme l'élection présidentielle,
00:12:38 qui est comme ça une curiosité et un regain vis-à-vis de l'information,
00:12:43 c'est-à-dire le renouvellement, on va dire, politique fait qu'on a davantage envie de s'informer.
00:12:50 En tout cas, en France, il y a vraiment un attrait pour ce qu'on appelle dans le journalisme le très chaud.
00:12:56 Tout ce qui est nouveau, même si c'est prévisible, du style une élection,
00:13:01 mais il y a une érosion tout aussi rapide quand ce n'est plus aussi chaud, aussi neuf dans l'information.
00:13:10 Prenons un exemple, la guerre en Ukraine, non prévisible, le 24 février 2022,
00:13:15 les cinq jours qui suivent un pic de trafic sur les sites d'info majeurs,
00:13:22 mais assez vite, et c'est peut-être malheureux à dire, mais on s'habitue finalement à cette information et ça décroît.
00:13:29 Et pareil pour la présidentielle, il y a des pics sur les débuts d'une campagne, sur évidemment les deux tours,
00:13:37 mais assez vite, il y a cette érosion qui fait que ce n'est plus tellement frais finalement,
00:13:42 je me suis déjà habituée, je me détourne et je ne suis plus tellement attirée par cette information que je connais déjà dans les grandes largeurs.
00:13:50 Ok, dans le chat, n'hésitez pas à nous dire si en 2022 particulièrement, vous êtes davantage intéressée à l'actualité ou pas.
00:14:00 On a dit qu'en gros, cette hausse de l'intérêt des Français vis-à-vis de l'actualité, elle était liée aux événements.
00:14:10 Est-ce qu'on peut aussi dire que peut-être que les médias aussi, ils sont peut-être pour quelque chose ?
00:14:16 Est-ce qu'ils se sont pas un peu adaptés, remis en question, diversifiés ?
00:14:22 Revu aussi l'organisation des rédactions, des sujets comme le climat qui sont peut-être revenus au centre ?
00:14:30 Il y a eu quelque chose sans doute d'assez marquant et qui d'ailleurs est un peu mesuré dans notre baromètre,
00:14:38 c'est le fait qu'après cet été caniculaire qu'on a connu en France et parce que tout cela était malheureusement prévisible,
00:14:48 même si on ne pouvait pas prévoir spécifiquement la canicule de cet été, on sait que les événements climatiques inhabituels sont appelés à se multiplier.
00:14:59 On a beaucoup de rédactions, dont celle de La Croix d'ailleurs, qui se sont mises en ordre de marche et on s'est adaptés à cette attente de nos publics plus largement.
00:15:11 Ce qui change vraiment beaucoup depuis maintenant une quinzaine d'années, mais il y a une prise de conscience petit à petit du grand public,
00:15:19 c'est qu'on a un paysage médiatique qui est complètement bouleversé, qui est un peu son dessus dessous.
00:15:23 Là on est sur Twitch, on n'aurait jamais fait des missions comme celle-ci il y a encore quelques années.
00:15:30 On est dans un univers médiatique qui est complètement chamboulé.
00:15:33 Et donc nous, les marques un peu historiques d'information, La Croix c'est un journal qui va avoir 140 ans cette année,
00:15:40 on s'adapte aux nouveaux usages, on s'adapte pour aller rencontrer des lecteurs qui sont moins habitués à aller acheter un journal,
00:15:50 on a à écouter la radio, notamment parmi les plus jeunes.
00:15:54 Et à force de s'adapter, ça paye.
00:15:59 Enfin je crois que ça paye, en tout cas nous, on le voit dans le sondage,
00:16:03 les personnes qui sont sondées nous disent manifestement qu'elles accordent plus de crédit à des grandes marques d'information
00:16:14 et qu'elles ont maintenant, on arrive à le mesurer, une forme de défiance.
00:16:19 Alors il y a une défiance vis-à-vis des médias, mais encore plus de défiance vis-à-vis d'un certain nombre d'usages, notamment les réseaux sociaux.
00:16:26 Sur l'intérêt croissant Alice, les médias, bonne nouvelle pour les médias ?
00:16:33 Oui, la route est longue.
00:16:35 C'est sûr que, heureusement, les médias sont quand même censés couvrir les changements de la société,
00:16:41 donc on peut se dire qu'ils sont quand même plutôt bien placés pour se changer eux-mêmes et s'adapter aux évolutions.
00:16:47 Ça c'est le principe de base.
00:16:49 Mais pour revenir un petit peu sur cette fatigue de l'information,
00:16:53 on sait qu'en France, il y a un Français sur deux qui dit éviter l'information pour plusieurs raisons.
00:17:00 Parce que ça le déprime, ça a été dit, en tout cas peut-être de façon un peu plus nuancée,
00:17:05 que ça a un impact négatif sur son humeur.
00:17:08 Ça peut créer de l'anxiété ou du moins de l'inquiétude.
00:17:11 La personne se sent impuissante face à ce qu'on lui annonce.
00:17:15 Sentiment d'impuissance, c'est jamais très agréable.
00:17:18 Angoisse presque.
00:17:20 Oui, en tout cas inquiétude et sentiment de subir les situations sans pouvoir avoir de l'impact,
00:17:28 ni possibilité d'action là-dessus.
00:17:30 L'autre raison qui est invoquée, c'est le sentiment, et ça, ça a poussé les rédactions sans doute à évoluer,
00:17:37 ce sentiment que l'information est très répétitive, pas toujours renouvelée,
00:17:45 qu'on suit les mêmes choses, qu'on suit moins certaines choses.
00:17:48 Ce sentiment de répétition a été déjà très marqué l'année dernière,
00:17:52 et c'est vrai qu'il y a eu du mouvement du côté des médias.
00:17:54 Et enfin, et ça c'était quand même une bonne leçon pour les journalistes,
00:17:58 il était dit de la part de ces gens qui évitent de s'informer,
00:18:01 moi je trouve que l'information, elle est mal contextualisée, mal expliquée,
00:18:07 et que c'est vraiment très compliqué pour moi de la suivre ou même de la comprendre.
00:18:11 Alors c'est vrai que quand on lit ça, on est quand même obligé de revoir un peu la voilure et la façon de fonctionner.
00:18:18 Et il y a des formats qui fonctionnent très bien et qui ont été développés,
00:18:22 alors c'est des formats un peu, on appelle ça les pédagogues dans les rédactions,
00:18:26 c'est des choses qui expliquent, des sortes de foireaux questions.
00:18:29 Alors là c'est vrai qu'un tchat où on répond et on s'adapte aussi directement aux questions...
00:18:33 - Donc contenu, ouais, utile, informations utiles.
00:18:36 - Et d'y répondre directement sans partir billes en tête sur ce qu'on pensait être un format,
00:18:41 un peu un récit, peut-être un peu descendant.
00:18:44 - Catalogue, ouais.
00:18:45 - Ça, ça a pu aider.
00:18:46 Mais la route est longue, parce que en termes de confiance dans les médias,
00:18:51 et là je prends ma casquette, je suis la correspondante pour la France pour l'université d'Oxford,
00:18:58 qui fait une étude sur les usages digitaux.
00:19:02 Et sur la confiance, c'est dit aussi dans le baromètre de la Croix,
00:19:05 on est un des pays dans le monde qui a le moins confiance dans ces médias.
00:19:11 Pour vous donner une idée, l'étude dont je parle, il y a 46 pays à analyser,
00:19:15 on est au 41ème rang.
00:19:17 - Ouais, c'est pas terrible.
00:19:19 - On va revenir là-dessus sur la confiance, simplement sur la fatigue informationnelle,
00:19:24 c'est dans le tchat, on en parle.
00:19:27 Yann Amat, non c'est pas Yann Amat, pardon Yann Amat, mais je vous vois quand même.
00:19:31 Saval563, "Bonjour perso, j'ai besoin de couper de temps en temps, j'ai quitté Twitter d'ailleurs."
00:19:37 PetitLotus23, "Je connais beaucoup de gens qui ne s'informent pas du tout,
00:19:40 mais qui traînent sur les réseaux sociaux, je trouve ça inquiétant."
00:19:43 Jérôme, cette fatigue informationnelle, elle vient de quoi ?
00:19:47 Est-ce qu'elle vient de la façon dont nous, journalistes, on traite les sujets,
00:19:52 ou est-ce que c'est un contexte général ?
00:19:54 Est-ce qu'on est fatigué par les réseaux sociaux ?
00:19:56 Déjà, il y a une énorme nouveauté.
00:19:58 Par les notifs, par l'aspect outil.
00:20:00 Le smartphone que j'ai dans les mains, c'est quelque chose qui n'existait pas avant 2007.
00:20:06 Est-ce qu'on n'est pas en silencieux d'ailleurs tout le temps, alors qu'avant on ne l'était pas forcément ?
00:20:10 Moi je m'aperçois que je suis tout le temps en silencieux,
00:20:12 pour éviter justement les notifications sonores, parce qu'il y en a aussi de plus en plus.
00:20:17 Les médias sont adaptés, ils ne mettent plus de...
00:20:20 Ils ne pouchent plus avec du son.
00:20:22 Par exemple, Le Monde, qui a une diaspora très importante à l'étranger,
00:20:28 avec les fuses d'horaire qu'ils ne maîtrisent pas complètement,
00:20:30 ils ne peuvent pas envoyer des notifications avec un son tonitruant si ça arrive en plein milieu de la nuit.
00:20:36 Donc déjà, les médias sont adaptés à ça.
00:20:38 Mais il y a quelque chose quand même qu'il faut avoir en tête,
00:20:40 ce n'est pas parce que France Info est né à la fin des années 80,
00:20:42 que l'information en continu est quelque chose d'aussi ancien.
00:20:46 En fait, l'info en continu, en France, grosso modo, avec les chaînes d'info en continu,
00:20:51 c'est le tournant des années 2000.
00:20:53 Il y en avait, mais l'usage un peu massif.
00:20:55 Et donc, l'irruption de l'information en continu dans le quotidien des Français,
00:21:00 c'est quelque chose d'assez récent.
00:21:02 Et ça vient à peu près au même moment que l'arrivée du smartphone,
00:21:06 c'est-à-dire...
00:21:07 Et des réseaux sociaux.
00:21:08 Et des réseaux sociaux.
00:21:09 Et donc, tout ça crée une masse d'informations comme on n'en a jamais eu jusqu'à présent.
00:21:16 Et on le sait, l'information qui est disponible et qui vient à nous naturellement,
00:21:21 personne, aucun cerveau normalement disposé,
00:21:24 et surtout pas celui des journalistes, n'est capable de l'absorber.
00:21:28 Parce qu'il ne faut pas oublier, moi je dirige une rédaction,
00:21:30 et je suis bien placé pour savoir que parmi mes journalistes,
00:21:34 eux-mêmes peuvent subir la fatigue informationnelle.
00:21:36 Parce qu'il y a tellement de choses à traiter,
00:21:39 qu'il y a tellement d'informations disponibles,
00:21:43 qu'il est naturel d'avoir besoin de couper, d'avoir envie de couper à un moment ou à un autre.
00:21:47 Donc ça, heureusement, c'est tout à fait normal de ressentir ça.
00:21:51 C'est plutôt une bonne chose.
00:21:52 Donc pour répondre à votre question, c'est lié d'abord à ce nouveau contexte technologique qui est formidable.
00:21:56 On a le monde à portée de clics, à portée de mains.
00:21:59 Mais parfois, ça nous submerge un petit peu.
00:22:03 - Le tchat, on a lancé, les modos ont lancé, merci les modos,
00:22:06 un sondage sur la méfiance envers les médias,
00:22:10 sur la fatigue informationnelle.
00:22:13 Alice, qu'est-ce qu'on peut faire d'abord en tant que consommateur,
00:22:19 j'aime pas trop ce mot, mais d'information, et aussi en tant que journaliste ?
00:22:23 - Oui, c'est les deux leviers.
00:22:25 - Pour ne pas user les gens.
00:22:27 - Du point de vue usager, c'est vrai qu'on est à quand même 5h30.
00:22:31 Moi, je dis le terme usager parce que ça englobe un peu tout.
00:22:34 On est en France à plus de 5h30 par jour sur les réseaux sociaux.
00:22:39 Là-dedans, il y a très peu de temps consacré à l'information,
00:22:42 mais c'est pas forcément la responsabilité immédiate des usagers,
00:22:46 c'est aussi les algorithmes des réseaux sociaux qui vont pousser des contenus
00:22:50 qui ne sont pas de l'information, voire qui sont de la désinformation.
00:22:53 Quand on regarde sur TikTok, typiquement,
00:22:56 sur les 20 vidéos promues dans leur classement,
00:23:00 et qui vous sont proposées, il y a un nombre non négligeable
00:23:03 de désinformation dans des vidéos promues.
00:23:06 Ou quand vous cherchez un mot-clé,
00:23:09 par exemple "bucha" pour reprendre le massacre
00:23:13 qui a eu lieu en Ukraine en avril 2022,
00:23:17 on vous propose, je dis "on", c'est l'algorithme de TikTok,
00:23:21 vous propose un mot associé à "bucha" qui est "bucha fake",
00:23:25 c'est-à-dire, ça suggère que c'est une information qui serait fausse
00:23:31 et que ce massacre n'aurait pas existé,
00:23:33 ou en tout cas pas dans les conditions qui ont été décrites.
00:23:36 Et ce que je veux dire par là, c'est qu'au fond,
00:23:39 l'exposition, quand même, a s'est poussée plus de 5h30 par jour,
00:23:43 chaque jour, sur les réseaux sociaux,
00:23:46 avec finalement une porosité à la désinformation
00:23:50 qui n'est pas toujours connue des usagers,
00:23:52 elle est quand même assez compliquée à gérer.
00:23:54 Donc comment se défatiguer ?
00:23:56 Finalement, je dirais, le premier critère, c'est de savoir trier,
00:24:00 et ce n'est pas les algorithmes des réseaux sociaux qui vont vous y aider, malheureusement,
00:24:03 donc ça nécessite une toute petite éducation au média qui n'est pas si facile.
00:24:07 Et la deuxième chose, peut-être des temps de déconnexion,
00:24:10 effectivement, pour reposer son cerveau.
00:24:12 On sait bien qu'en termes d'attention et de compréhension,
00:24:15 si on est sur du non-stop, on va avoir du mal à digérer et à trier.
00:24:20 Donc ça, c'est la partie usagée.
00:24:22 Sur la partie des journalistes et des rédactions,
00:24:25 alors là, c'est vraiment le défi de 2023,
00:24:28 je vois des expériences qui ont lieu, je ne sais pas si certains connaissent,
00:24:32 il y a un média qui s'appelle Pink News, qui est basé à Londres,
00:24:36 qui s'occupe plutôt des sujets LGBT+,
00:24:39 et eux, ils ont mis en bas de leurs articles,
00:24:42 quelques petits émoticônes pour essayer de sonder l'humeur dans laquelle
00:24:47 se trouvent leurs usagers après la lecture d'un article.
00:24:51 Alors, ça leur permet de dire "je me sens triste,
00:24:54 je me sens finalement excité, plutôt content".
00:24:57 Donc voilà, c'est une initiative, elle vaut ce qu'elle vaut,
00:25:00 mais je trouve que c'est quand même important d'essayer d'avoir la mesure,
00:25:03 d'avoir l'impact sur l'humeur de ses lecteurs.
00:25:06 - Ok, bon, le tchat, on vous demandera si le talk...
00:25:09 Enfin, comment vous vous sentez à la fin du talk ?
00:25:12 - J'espère pas trop mal !
00:25:13 - Juste un truc là-dessus, parce que ça me semble, nous, les journalistes,
00:25:17 on a une responsabilité en effet par rapport à cette fatigue,
00:25:20 et quand on demande aux lecteurs de La Croix ce qu'ils attendent de nous,
00:25:23 évidemment, ils attendent de la pédagogie, ça c'est super important,
00:25:25 mais ce qu'ils attendent surtout, c'est qu'on fasse le tri,
00:25:27 c'est qu'on hiérarchise, et donc qu'on leur propose "des rituels d'information".
00:25:30 Donc nous, c'est pour ça que par exemple, maintenant, on propose...
00:25:34 - Les récaps !
00:25:35 - Ouais, des récaps, le matin, à midi, le soir, ce qu'il faut savoir, etc.
00:25:39 - Les journaux !
00:25:40 - Ouais, et ils attendent vraiment ça de nous !
00:25:42 - Est-ce qu'il faut supprimer les journaux ?
00:25:44 - Vous voulez dire les quotidiens, le matin, le papier ?
00:25:47 - Non, je pense à la radio, mais les rappels d'actualité, les journaux...
00:25:50 - Ah, bah c'est pas ici qu'on va dire qu'il faut les supprimer, bah non !
00:25:53 - Non, mais c'est hyper important !
00:25:55 Surtout que la radio est considérée, d'après le baromètre de La Croix,
00:25:58 comme un média plutôt...
00:25:59 - Crédible !
00:26:00 - Très fiable, et peut-être un peu plus qu'ailleurs.
00:26:03 Et en France, c'est vrai qu'informer par la voix,
00:26:07 c'est vraiment une spécificité culturelle, par rapport à d'autres pays.
00:26:11 En Europe, je parle à la fois de la radio linéaire,
00:26:13 alors là, on n'est pas...
00:26:14 Enfin, la marque France Info est plutôt connue pour ça,
00:26:16 mais pas ce format-là dans lequel on est.
00:26:18 Mais aussi sur les podcasts.
00:26:20 En France, on est à 30 minutes d'écoute des podcasts par jour.
00:26:23 C'est quand même beaucoup !
00:26:24 Et en plus, on a une diversité en termes de création de contenu,
00:26:28 diversité de thèmes,
00:26:30 on a des studios audiovisuels et des marques qui sont habituées à faire de la radio
00:26:35 qui en produisent.
00:26:37 On a vraiment de la chance d'avoir accès à ce pluralisme de contenu
00:26:40 et même de business model dans l'info, avec la voix.
00:26:44 - Jérôme, Marie de 111 demande la moyenne d'âge des lecteurs de La Croix, s'il vous plaît.
00:26:49 - La moyenne...
00:26:51 Alors attention, on sépare, nous, le quotidien papier.
00:26:55 Évidemment, sur le quotidien papier, on est dans une moyenne qui est de l'ordre de 75 ans.
00:27:00 Ce qui est très âgé, mais pour une raison simple,
00:27:03 c'est qu'en fait, les plus jeunes ne nous lisent plus que sur numérique.
00:27:07 Je fais juste une parenthèse avant de répondre à la suite.
00:27:10 Quand on a demandé, il n'y a pas très longtemps, à Bayer, la maison mère de La Croix,
00:27:15 on a fait un petit sondage auprès d'un certain nombre d'usagers de la presse
00:27:20 et on leur a demandé, depuis un mois, avez-vous ouvert un journal papier ?
00:27:25 J'ai moins de 25 ans, parce que Bayer, il y a beaucoup de presse jeune.
00:27:28 Un journal papier pour vous informer.
00:27:30 Il y en a un sur cent qui disaient oui.
00:27:32 Donc de toute façon, le papier, je ne dis pas que c'est mort,
00:27:34 parce que pour nous, ça représente encore beaucoup dans notre économie,
00:27:37 mais ça s'adresse d'abord à un public plus âgé.
00:27:39 Donc 75 ans sur ce qu'on appelle entre nous le print,
00:27:42 c'est-à-dire uniquement l'édition imprimée.
00:27:44 Après, on descend autour de 67 pour l'ensemble de nos contenus
00:27:49 et 57 juste pour notre hebdo et notre numérique.
00:27:53 On est sur un public qui est relativement âgé pour une raison assez simple,
00:27:58 c'est qu'aujourd'hui, s'abonner à un journal, ça coûte relativement cher.
00:28:03 Il y a des usages, mais l'accès à l'information, ça coûte relativement cher.
00:28:08 Donc il faut un certain pouvoir d'achat pour ça.
00:28:10 Donc en règle générale, nous, les gens qui nous rejoignent,
00:28:13 on aimerait bien que ce soit plus jeune, mais nous rejoignent...
00:28:16 - Vous n'êtes pas les tarifs jeunes ? - Si, si, bien sûr que si.
00:28:18 On peut parler des tarifs groupés, voilà.
00:28:21 - Petite réaction, Will The Kid dans le tchat.
00:28:23 Pour ma part, je sélectionne les sujets d'actualité qui m'intéressent.
00:28:26 Je ne souhaite plus rester devant ma télé ou suspendu à ma radio
00:28:29 et subir l'information.
00:28:31 Je regarde beaucoup Twitch depuis peu pour son interactivité avec les viewers,
00:28:34 mais aussi des programmes que j'aurais moi-même choisis.
00:28:37 Est-ce que, peut-être que nous, en tant que...
00:28:42 pas en tant que journaliste, mais en tant qu'usager de l'information,
00:28:45 on a aussi peut-être une sorte de devoir d'assainir un peu tout ça,
00:28:50 d'organisation, se dire "voilà, je vais ouvrir mon téléphone tant d'heures par jour,
00:28:56 le soir en rentrant chez moi, je vais essayer de faire autre chose".
00:28:59 On a aussi notre rôle, nous, à jouer en tant qu'usager.
00:29:01 - Moi, je fais ça, je ne sais pas comment vous faites, mais moi, je fais ça.
00:29:04 Et je vais même vous dire, moi, par exemple, j'ai Twitter sur mon téléphone,
00:29:11 la première chose que je fais quand je pars en vacances,
00:29:14 c'est que j'enlève l'application, pour ne pas être tenté d'aller regarder.
00:29:17 J'enlève les notifications, etc.
00:29:19 C'est une forme d'hygiène mentale et je le propose à mes journalistes,
00:29:24 parce que même s'ils continuent, même quand ils sont en vacances,
00:29:27 d'être sur-informés, alors d'abord, ils ne se reposent pas bien
00:29:30 et ensuite, ils ont un moment où le regard se brouille.
00:29:32 Donc pour nous, c'est important.
00:29:34 - 51% des Français interrogés ressentent de la lassitude par rapport à l'actualité
00:29:39 et donc les jeunes trouvent que les médias ne parlent pas des sujets importants pour eux.
00:29:43 Mais ça, ce n'est pas nouveau ?
00:29:45 - Pas nouveau.
00:29:46 - C'est pas nouveau ?
00:29:47 - C'est un peu le...
00:29:48 - Non, c'est-à-dire, là, pour le coup, on mesure ça depuis quelques années
00:29:52 et ça pose plus une question sociologique, qui est
00:29:56 comment est-ce qu'on fait dans un pays pour intéresser différentes générations
00:30:00 au même sujet ?
00:30:02 - C'est quoi les sujets qui intéressent les jeunes ?
00:30:04 - Notre idée, c'est de ne pas compartimenter.
00:30:06 Nous, quand on regarde nos lecteurs,
00:30:12 on voit bien que les affaires publiques en général, c'est-à-dire la politique,
00:30:17 la manière dont telle ou telle réforme va être menée, ça les intéresse
00:30:21 et bien souvent, chez les plus jeunes, ça les intéresse moins.
00:30:24 En revanche, les sujets de plus long terme, comme le climat,
00:30:27 ce qui nous a fait beaucoup bouger, nous, depuis quelques années sur le climat,
00:30:31 c'est qu'on a vu qu'il y avait un intérêt absolument massif
00:30:34 et surtout un besoin d'explication.
00:30:37 Parce qu'encore une fois, je pense que c'est ça que beaucoup de nos lecteurs
00:30:40 attendent de la presse, notamment de la presse écrite,
00:30:42 qui est vraiment le média de l'approfondissement,
00:30:44 sur des sujets complexes et anxiogènes.
00:30:47 Ils attendent de nous qu'on soit présent.
00:30:49 Alors, c'est amusant parce que nous, là, on a un sujet qui marche bien en ce moment
00:30:53 sur les différentes générations.
00:30:55 On le voit parce qu'on voit la manière dont ils sont partagés.
00:30:59 C'est tout ce qui est intelligence artificielle.
00:31:01 C'est un truc qui fascine nos publics les plus âgés.
00:31:04 Est-ce que ça vous fascine le tchat ?
00:31:06 J'espère que ça vous fascine. Moi, ça me fascine.
00:31:09 Est-ce qu'ils répondent vraiment aux questions dans le tchat
00:31:11 ou c'est tchat GPT qui formule ?
00:31:14 C'est ça, c'est une vraie question.
00:31:15 Alors, résultat du sondage sur la méfiance...
00:31:18 Pardon, je m'étouffe.
00:31:19 Sur la méfiance envers les médias.
00:31:21 La faute aux médias eux-mêmes, c'était la question posée.
00:31:24 65% pensent que oui, 24% je ne sais pas, non 11%.
00:31:29 Et alors, dans ce baromètre, Alice, la télévision occupe toujours une place centrale.
00:31:34 Oui.
00:31:35 Je sais pas, moi j'ai l'impression, en tout cas...
00:31:37 Oui, il y a 20 ans, on disait que ça serait mort, que c'était terminé.
00:31:40 Que le JT de 20h allait mourir.
00:31:42 Alors, c'est pas forcément le JT que les utilisateurs regardent,
00:31:49 mais c'est des contenus produits pour la télé.
00:31:52 Alors, ça peut être des contenus audiovisuels qui sont regardés en replay ou en linéaire.
00:31:56 En tout cas, les plus jeunes, ils regardent plutôt en replay.
00:31:59 Des contenus qu'on trouve sur YouTube, des programmes, etc.
00:32:03 Ah, donc, il y a tout ça dans le mot télévision ?
00:32:05 Oui, en fait, c'est tout ce qui est le contenu télévisuel
00:32:08 qui va être diffusé à un moment donné sur une antenne,
00:32:10 mais qui peut avoir, et c'est maintenant très souvent le cas,
00:32:14 une distribution aussi sur d'autres plateformes.
00:32:17 Et c'était quoi la question là-dessus ?
00:32:21 Non, c'était juste une réaction sur le fait que la télévision occupe toujours une place importante.
00:32:26 Ça, c'est étonnant. Et chez les jeunes, est-ce que c'est le cas ?
00:32:29 Oui.
00:32:30 Non, mais ce qui est amusant, c'est que...
00:32:33 T'as un repère, la télévision, pour les gens.
00:32:36 En fait, il y a une inertie, c'est-à-dire que depuis pendant des décennies,
00:32:40 ça a été le média principal d'information.
00:32:42 Il n'y a pas de raison que ça disparaisse comme ça du jour au lendemain ?
00:32:46 Regardez par exemple le succès de documentaires qui sont sur Netflix.
00:32:50 C'est des formats qui pourraient tout à fait diffuser sur une antenne de télévision.
00:32:56 Simplement, ils sont distribués sur une plateforme.
00:32:59 Sur YouTube, vous avez des sujets d'enquête, de compléments d'enquête,
00:33:03 peut-être des émissions que certains de nos usagers connaissent.
00:33:07 Mais en fait, ce qui compte, c'est l'exposition à un programme télévisuel,
00:33:12 quel que soit l'écran.
00:33:13 C'est pas rester planté devant son téléviseur, comme on disait avant.
00:33:18 Ça, c'est plus rare, sauf pour les moments de direct,
00:33:21 typiquement finale de Coupe du Monde, demi-finale de Coupe du Monde,
00:33:26 ou les adresses parfois du président de la République sur des grosses actualités
00:33:32 comme le Covid ou l'Ukraine.
00:33:35 Alors là, on a des pics en direct, comme si c'était il y a 40 ans.
00:33:41 Surgical Citron. Moi, j'ai une heure de temps d'écran par jour max.
00:33:46 Draxa Zéro. Pour ma part, j'ai un problème avec le traitement des sujets scientifiques.
00:33:50 Ils sont traités avec trop de légèreté et la crise du Covid l'a bien mis en avant.
00:33:54 C'est amusant parce qu'on a testé au milieu de plein de sources d'informations.
00:34:00 Il n'y a pas assez de scientifiques dans les journalistes.
00:34:03 On peut peut-être parler de formation.
00:34:05 Moi, je suis rentré à l'école de journalisme de Lille.
00:34:07 Il n'y avait pas encore l'école de journalisme de Sciences Po à l'époque,
00:34:10 au moment où cette école créait une filière journalisme scientifique.
00:34:15 Donc, c'était il y a une grosse vingtaine d'années.
00:34:17 Vous l'avez fait ?
00:34:18 Non, parce qu'il fallait avoir un diplôme scientifique.
00:34:21 Moi, je suis plutôt le tirère.
00:34:23 C'était perçu comme quelque chose de très important.
00:34:27 Mais on n'en forme pas suffisamment.
00:34:31 Il faut dire aussi que de toute façon, globalement, on ne forme pas suffisamment d'ingénieurs en France.
00:34:37 Et que quand on a une formation d'ingénieur,
00:34:39 devenir journaliste, c'est pas si évident que ça.
00:34:42 Ou une formation de scientifique, c'est pas si évident que ça
00:34:46 de se tourner vers les métiers du journalisme.
00:34:49 Donc moi, je peux vous le dire, en tant que directeur de rédaction,
00:34:52 on a peu de journalistes qui ont une formation scientifique.
00:34:57 Après, le rôle d'un journaliste, c'est d'être capable de vulgariser,
00:35:02 de s'intéresser à des choses qu'il ne connaît pas forcément.
00:35:04 De se former lui-même.
00:35:06 Donc nous, on les forme.
00:35:07 Mais en effet, l'esprit scientifique est peut-être moins présent.
00:35:11 Il y a ça, puis c'est quand même un secteur.
00:35:13 La santé, typiquement, la vue, je pense que c'était la question de votre interlocuteur.
00:35:17 Sur le Covid, en gros, on a quand même parfois, je dis "on" de façon générale,
00:35:24 on a parfois donné beaucoup d'ampleur à des études
00:35:28 qui n'auraient pas dû être distribuées aussi massivement
00:35:33 parce qu'elles n'étaient pas corroborées par des pairs.
00:35:36 Et en fait, il y a un système qui s'apprend,
00:35:38 et on n'a pas besoin d'avoir fait 5 ans d'études supérieures
00:35:42 dans les sciences pour le savoir.
00:35:43 Qu'est-ce qui fait qu'une information médicale peut être diffusée ou non ?
00:35:48 En fait, il y a un certain nombre de critères.
00:35:50 Si ça vous amuse de l'apprendre, vous pouvez suivre les certificats d'enquête
00:35:55 aux outils numériques de l'AFP.
00:35:57 Il y a un module sur la santé.
00:35:59 En fait, il y a un certain nombre de critères à vérifier
00:36:02 avant de donner une information ou de donner de l'ampleur, en tout cas, à une étude.
00:36:06 Et c'est vrai que ça n'a pas toujours été fait.
00:36:08 Et pour moi, ce n'est pas avoir un background scientifique assez poussé.
00:36:13 C'est aussi une méthodologie en fonction du secteur qu'on couvre,
00:36:17 qui est un peu différente selon qu'on couvre le secteur de l'industrie,
00:36:20 le secteur de la santé ou, je ne sais pas, le secteur des médias, n'importe.
00:36:25 Ce ne sont quand même pas tout à fait les mêmes secteurs,
00:36:27 pas les mêmes méthodologies.
00:36:28 Et donc, avant d'être bon, il faut effectivement bien connaître tous ces critères.
00:36:32 Donc, les médias traditionnels qui restent quand même incontournables.
00:36:36 71% des Français interrogés disent s'informer tous les jours via la télé.
00:36:40 49% par la presse, 39% par la radio, 36% par les réseaux sociaux.
00:36:47 Ça veut dire aussi qu'il y a aussi une responsabilité, d'une certaine manière,
00:36:55 de la part de ces médias traditionnels, à aller aussi sur des plateformes comme Twitch,
00:37:01 sur d'autres réseaux sociaux aussi, pour ne pas disparaître de certaines plateformes,
00:37:07 être là un peu partout.
00:37:09 C'est vrai que l'important pour nous, là vraiment je parle pour mon média,
00:37:13 c'est de rejoindre les lecteurs là où ils sont aujourd'hui.
00:37:18 Et ils sont beaucoup plus dispersés.
00:37:20 Tout à l'heure, on parlait de la fatigue informationnelle.
00:37:22 On est dans un contexte économique de bataille de l'attention.
00:37:28 On dit la fatigue attentionnelle aussi.
00:37:30 C'est parce que c'est de plus en plus difficile d'aller capter l'attention de nos lecteurs,
00:37:36 parce qu'ils sont sans cesse sollicités par leur smartphone, par leur télé,
00:37:41 par leur ordinateur, plein de choses.
00:37:44 Et donc nous, notre job, c'est d'aller leur proposer des contenus là où ils sont.
00:37:49 Donc s'ils sont habitués aux réseaux sociaux, d'être présents sur les réseaux sociaux.
00:37:54 Je fais juste une parenthèse sur les réseaux sociaux.
00:37:56 Je ne dis pas qu'on en revient, parce qu'on continue d'être très présents sur les réseaux sociaux.
00:38:01 Mais on se rend compte par exemple que sur Facebook, depuis deux ans, il y a eu un virage stratégique.
00:38:06 On a beaucoup parlé du métavers.
00:38:07 Il y en a un autre dont on parle un petit peu moins.
00:38:09 C'est que Mark Zuckerberg maintenant est assez décidé à ce que l'information ne soit plus une priorité.
00:38:16 Pour lui, Facebook, c'est un média de divertissement.
00:38:19 - Est-ce qu'on n'a pas un peu abandonné Facebook aussi ?
00:38:22 - On aurait tort de le faire, puisque c'est le média principal, le réseau social principal en France,
00:38:27 qui agrège de multiples générations.
00:38:29 - Et notamment, nous, notre public qui est plus âgé, il est très présent sur Facebook.
00:38:34 Donc on continue d'y être, mais il y est beaucoup pour se divertir.
00:38:38 Et donc le rapport à l'information sur un média qui est plutôt privilégié pour le divertissement,
00:38:44 pour nous, ça pose une question de positionnement.
00:38:47 - Alice, Kishi 59 qui dit "le problème, ce n'est pas la télé, c'est le format,
00:38:52 on n'en peut plus des chaînes d'info en continu, qui ne font que du contenu réactionnaire", selon Kishi 59.
00:38:58 Quelle est la perception des Français vis-à-vis des chaînes d'info ?
00:39:03 On a l'impression que c'est un peu… il y a beaucoup de critiques, une grosse défiance,
00:39:09 mais en même temps, aussi beaucoup de gens qui regardent.
00:39:12 - Déjà, on est en France, on aime bien râler.
00:39:14 D'accord ? Ça c'est quand même important de savoir qu'on est quand même un peuple qui aime bien râler.
00:39:22 Donc prenons l'exemple de BFM.
00:39:24 - C'était le dessin de Jules Graff d'ailleurs.
00:39:26 - BFM, ils sont, en termes de confiance et de méfiance, ils sont quasiment équivalents.
00:39:33 Voire, ils suscitent un peu plus de méfiance que de confiance.
00:39:38 Pourtant, en termes d'audience et de statistiques d'audience, leurs performances sont très bonnes.
00:39:45 Donc, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:39:47 Ça veut dire qu'on y va, mais on s'en plaint, mais on y va quand même.
00:39:51 Si on prend d'autres exemples de chaînes d'information en continu,
00:39:55 donc en gros, on en a trois en France, il y a aussi LCI,
00:40:00 et puis il y a CNews qui fait en ce moment de plus en plus de la polarité, on va dire, dans le traitement de l'information.
00:40:10 Mais ils se mettent sur un créneau qui est assez porteur,
00:40:13 puisque sur les réseaux sociaux, plus vous êtes polarisé, plus vous avez de la viralité.
00:40:19 Et donc, on peut dire aussi qu'on peut trouver que c'est pas bon,
00:40:23 on peut trouver que c'est à discuter, etc.
00:40:25 Mais ils occupent un créneau qui est visiblement porteur et qui crée en tout cas des audiences.
00:40:32 Et je cite quand même, il y a une autre étude qui a été faite par l'université d'Oxford sur la question.
00:40:38 En fait, de plus en plus, en France, on fait confiance davantage à des journalistes individuellement que à une marque de médias.
00:40:47 D'accord.
00:40:48 Et d'où l'importance d'être présent, pour répondre à la question de tout à l'heure,
00:40:52 sur les réseaux sociaux en tant qu'individu.
00:40:55 Finalement, vous Manon, peut-être que votre marque en tant qu'un journaliste individuellement
00:41:01 va susciter davantage d'adhésion et de confiance que la marque Le Talk ou France Info.
00:41:08 Et ça, c'est vraiment une tendance pour la France que ne partage pas d'autres pays.
00:41:13 Et les journalistes les plus cités comme journalistes individuels porteurs, en tout cas de cette confiance,
00:41:20 c'est pour l'instant plutôt des journalistes qui sont issus de la télé.
00:41:24 D'accord. Parce qu'on les voit.
00:41:26 Parce qu'on les voit, on les identifie.
00:41:28 On a l'impression de les connaître.
00:41:29 Alors que c'est vrai que les journalistes du numérique ou podcasteurs,
00:41:33 pour l'instant, c'est peut-être encore trop tôt pour que leur nom soit vraiment clairement référencé.
00:41:38 Mais il y a un autre point qui est très important dans l'idée de la confiance,
00:41:42 c'est quand vous écoutez tous ceux qu'on interroge à longueur d'études, etc.,
00:41:46 ils vous disent "moi j'ai davantage confiance en un influenceur qui a un gros volume d'abonnés
00:41:53 qu'un journaliste, par exemple, qui n'a pas beaucoup d'abonnés".
00:41:57 Qui a deux abonnés sur Twitter.
00:41:58 Pour eux, c'est un critère très important pour adhérer ou non à ce qu'ils disent
00:42:03 et vérifier finalement la fiabilité du contenu qu'ils proposent.
00:42:06 Le tchat, est-ce que vous partagez ça ?
00:42:08 Est-ce que vous faites davantage confiance aux journalistes ou aux influenceurs
00:42:12 qui ont beaucoup d'abonnés que les autres ?
00:42:14 Jérôme, vous voulez ?
00:42:16 - Il y a des médias en tout cas.
00:42:17 - En fait, là il y a un sujet qui est intéressant parce qu'en termes d'éducation aux médias,
00:42:22 de connaissance des médias, je pense qu'il y a quelque chose en effet qui mérite d'être un petit peu expliqué.
00:42:27 C'est que l'information telle qu'on la pratique dans un journal comme La Croix,
00:42:35 mais dans de grandes rédactions, c'est un sport collectif.
00:42:39 C'est un sport collectif.
00:42:40 On le fait à plusieurs.
00:42:42 Quand vous avez un papier qui est publié dans La Croix,
00:42:45 il est relu au total au minimum cinq fois.
00:42:48 Il fait l'objet d'un débat en conférence de rédaction.
00:42:51 Puis ensuite, il fait l'objet d'une enquête.
00:42:55 Certains sujets sont produits beaucoup plus rapidement, mais ils sont relus.
00:43:01 Ils font l'objet de révision factuelle.
00:43:05 Et c'est là-dessus qu'on assoit notre crédibilité.
00:43:07 C'est vrai que pour nous, il y a quelque chose d'assez désolant à constater.
00:43:13 Je ne le dis pas du tout par corporatisme.
00:43:15 Je dis juste qu'on met des moyens pour vérifier, pour recouper,
00:43:19 pour présenter des informations fiables et de se trouver comparé un peu facilement à telle ou telle opinion.
00:43:28 Parce que souvent, ce ne sont même pas des faits, ce sont des opinions.
00:43:31 Il faut faire plus de pédagogie.
00:43:33 Je crois que c'est très important.
00:43:34 C'est amusant parce que nous, dans la pédagogie...
00:43:36 Parlez aux gens, quitte à faire des streams sur Twitch.
00:43:38 C'est super important.
00:43:39 Je suis très heureux d'être là pour expliquer ça.
00:43:42 Pour dire comment se passe une conférence de rédaction.
00:43:44 À la limite, ça pourrait être ça.
00:43:46 Pour nous, c'est important.
00:43:47 C'est important de le faire pour les jeunes.
00:43:49 Mais le vrai sujet chez nous, c'est de le faire aussi pour des personnes retraitées
00:43:53 qui ont le temps du temps, qui sont très exposées à des contenus qui ne sont pas digital natives.
00:44:00 Donc qui sont peut-être un petit peu moins habituées à un certain nombre de codes
00:44:04 et peut-être plus sensibles à un certain nombre de contenus de fake ou autre.
00:44:10 Et auprès de ces personnes-là aussi, on fait un gros effort de pédagogie.
00:44:14 Mais ce n'est pas simple.
00:44:15 Il y a une déferlante attentionnelle qui fait qu'on est en concurrence avec des infos ou des contenus qui sont discutables.
00:44:23 La différence entre les seniors, peut-être que la Croix, en tout cas, Via le Print, informe davantage.
00:44:32 Ce qui a été vu, c'est que finalement, ils ont les critères pour savoir ce qu'est une information vérifiée ou non.
00:44:40 En revanche, ils peuvent partager de façon un peu trop rapide parfois,
00:44:45 parce qu'ils sont peut-être moins agiles sur les réseaux sociaux, des fakes.
00:44:48 Et c'est l'inverse pour les plus jeunes, les moins de 24 ans.
00:44:51 Eux, ils ont plus de mal à décoder ce qui est du vrai, du faux, comment vérifier une source, etc.
00:44:58 parce qu'ils sont dans ce grand désordre des informationnels.
00:45:00 Et effectivement, il faudrait renforcer cette éducation qui n'est pas un bien inné.
00:45:05 En revanche, ils sont beaucoup plus prudents que leurs aînés sur le partage d'informations ou de contenus viraux, etc.
00:45:14 Donc c'est vraiment marrant cette fracture générationnelle.
00:45:21 Et on va dire qu'on doit travailler sur les deux générations finalement.
00:45:26 Et beaucoup de noms dans le chat, quand Alice vous disiez que le nombre d'abonnés était un critère.
00:45:35 En tout cas, pour la communauté, le ton, c'est pas...
00:45:39 Alors, je vous lis un petit peu tout.
00:45:41 Hop ! "Nom pour les influenceurs, mais +1 pour le journaliste individuel plutôt que son propre média" - Arnono53.
00:45:51 "Site Ariane, journaliste oui, influenceur jamais sans vérification" - Caradoc.
00:45:56 "Je fais plus confiance aux comptes de journalistes certifiés. D'ailleurs, moi, mon compte n'est pas certifié."
00:46:01 Mais je sais pas comment faire. Non mais en réalité...
00:46:04 - Ah bah attends, c'est fini !
00:46:06 - Voilà, c'est fini, donc je sais pas.
00:46:10 "J'ai confiance en personne, je suis un gros parano dans mon bunker" - StuntEgo.
00:46:15 - On essaie de vous rassurer là.
00:46:17 - 54% des français dans votre baromètre, la croix, pensent que la plupart du temps, il faut se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d'actualité.
00:46:25 Contre 37% qui pensent au contraire qu'on peut en général leur faire confiance.
00:46:30 Et alors, bon, mais ça j'ai envie de dire, c'est terrible.
00:46:34 Mais la perception que les gens ont des journalistes, de la profession,
00:46:40 59% pensent que les journalistes ne sont pas indépendants des pressions des partis politiques et du pouvoir.
00:46:47 - Mais c'est pas nouveau ça.
00:46:49 - Voilà, 54% pensent que les journalistes ne sont pas indépendants des pressions de l'argent.
00:46:54 Comment on explique ça ? Et comment on fait pour...
00:46:59 Est-ce qu'il y a des mythes aussi ? On peut le dire ou pas ?
00:47:03 - Alors, il y a une situation en France qui fait régulièrement l'objet de débats sur les grands industriels.
00:47:15 Puisque c'est une spécificité, je ne voudrais pas dire de bêtise, mais je pense qu'en France, on a quand même un paysage médiatique, et notamment la presse écrite,
00:47:24 qui est en partie entre les mains d'industriels très fortunés.
00:47:30 Il y a deux manières de regarder les choses. En France, pays où on aime se disputer,
00:47:35 beaucoup considèrent que c'est un problème en termes d'indépendance,
00:47:39 alors que d'autres disent que c'est plutôt une bonne nouvelle parce que la presse, ça demande beaucoup de capitaux, ça coûte beaucoup d'argent.
00:47:46 Après tout, ces milliardaires régulièrement viennent faire des chèques pour...
00:47:50 - Réinjecter des investissements.
00:47:52 - Réinjecter de l'argent, éponger des dettes, etc.
00:47:55 Donc vous voyez, il y a cette ambivalence, et moi c'est comme ça que je lis ce chiffre de 54% des Français qui considèrent que les journalistes ne sont pas indépendants vis-à-vis des pressions de l'argent.
00:48:10 - Les éditorialistes ont fait des ravages, dit Brace 85. Confusion des genres aussi peut-être.
00:48:18 - Confusion des genres entre faits et opinions.
00:48:19 Ça je pense que là-dessus, nous on se doit d'être super rigoureux pour dire, il y a l'espace de l'éditorial, et il y a l'espace du factuel, l'espace de la pédagogie, de l'explication, etc.
00:48:29 Et de bien distinguer les deux.
00:48:31 Nous on a créé un espace de débat, on a rénové tout ça, on lui a donné un nom, on l'a appelé Haif, et on lui a dit "ici c'est l'espace des opinions".
00:48:39 C'est même pas d'ailleurs la ligne éditoriale de la Croix, c'est juste que là on pense que ça va vous intéresser, ça va vous aider à forger votre propre opinion,
00:48:47 vous ne serez peut-être pas d'accord, nous-mêmes d'ailleurs on n'est peut-être pas d'accord avec ce qu'on publie, mais vous savez où vous êtes.
00:48:52 Ici c'est de l'opinion, et puis le reste, il y a l'édito, quand j'écris un édito, il y a un édito, c'est la position du journal, on est d'accord ou pas d'accord, mais pareil, c'est de l'ordre de l'opinion,
00:49:03 et puis le reste c'est du factuel.
00:49:05 Et donc nous notre enjeu c'est de bien séparer visuellement, et c'est pas si simple que ça, parce que quand l'info est décontextualisée,
00:49:12 depuis tout à l'heure on parle des réseaux sociaux, quand vous êtes sur les réseaux sociaux, c'est pas facile d'expliquer tout de suite quand vous arrivez sur la page article que c'est du factuel,
00:49:20 c'est des faits, c'est de l'explication, ou bien c'est des opinions.
00:49:24 Vous voyez, ce mélange, cette confusion, elle est liée aussi au nouvel environnement médiatique dans lequel on est, et il y a toute une grammaire à apprendre.
00:49:33 Alice, cette critique, en tout cas défiance vis-à-vis du journaliste de la profession, c'est quelque chose qui s'explique ?
00:49:43 Oui, qui s'explique, mais au-delà de la défiance, il y a l'impopularité de ce métier, et ça c'est pas nouveau, on est un des métiers les plus impopulaires,
00:49:53 mais parce qu'il y a eu aussi des manques de prise de responsabilité, il y a eu des abus, le pire étant l'année 2018-2019,
00:50:06 souvenez-vous c'était les manifestations sociales, gilets jaunes, etc. Alors là, la défiance était encore plus basse,
00:50:14 mine de rien, c'est pas glorieux en 2023, mais c'est quand même meilleur que ce que ça n'a été,
00:50:21 et globalement, ce qui a été reproché aux journalistes à l'occasion de ces manifestations sociales, c'est la déconnexion du terrain,
00:50:28 le fait que c'était très concentré sur l'île de France, pas très répandu dans les régions, sur les plateaux télé,
00:50:37 et ce qui apparaît, c'est que globalement, quand on classe les médias, il y a une confiance un peu plus grande pour les médias locaux et régionaux,
00:50:47 que pour la PQ, que pour la presse nationale. - Voilà, ça c'est le premier point. Deuxièmement, les médias publics plutôt que privés,
00:50:54 et donc globalement, l'idée qui va avec ça, c'est que plus vous êtes implanté dans une localité, plus globalement,
00:51:01 les personnes que vous informez ont tendance, parce qu'elles vous connaissent, qu'elles vous croisent à la boulangerie, au café du coin, etc.,
00:51:09 à davantage vous faire confiance qu'à quelqu'un qu'ils n'ont jamais rencontré, qu'ils n'ont jamais vu arpenter leur zone de vie, etc.
00:51:16 Donc ça aussi, on sait que c'est quelque chose qui ne peut que s'améliorer en montrant qu'on n'est plus sur le terrain,
00:51:23 qu'on ne fait pas des papiers de tendance sociétale sur la France juste en jugeant sur Paris, intramuros, ça n'a pas de sens.
00:51:31 Donc, et que chaque région va avoir, et même plus au-delà, chaque localité va avoir des spécificités qui se racontent.
00:51:38 Et même quand on fait un reportage radio, comme ça m'est arrivé l'an dernier pour la campagne présidentielle, ça se raconte.
00:51:49 On fait des photos du terrain, des gens qu'on rencontre.
00:51:52 - Les coulisses ? - Oui, ça se raconte sur les réseaux sociaux, ça, ça peut aider aussi.
00:51:55 Charles Duchemin dans le tchat qui dit "Samuel Etienne fait beaucoup de bien par contre avec sa revue de presse,
00:52:00 il analyse la presse d'opinion de gauche, de droite, libérale, on connaît son biais social-démocrate et il est très proactif avec son tchat.
00:52:07 - Ça, typiquement, les journalistes qui produisent aussi du contenu sur des chaînes perso, Twitch, Youtube, c'est une bonne chose ?
00:52:19 Ou c'est aussi apprendre avec des pincettes ?
00:52:21 - Non, pour nous c'est très important, tout ce qui peut permettre...
00:52:23 - T'as recréé du lien avec les gens ?
00:52:25 - Vraiment, ce que vient de dire Alice, c'est très important.
00:52:27 L'une des raisons de faire confiance, c'est qu'on fait plus confiance à quelqu'un qui est proche de nous, tout simplement parce qu'on le connaît.
00:52:35 Et donc tout ce qui va nous permettre à la fois de se rapprocher des lecteurs en particulier, et puis de leur expliquer nos méthodes, ça va renforcer la confiance.
00:52:46 Donc nous, ce qu'on cherche à faire, et je le dis beaucoup aux journalistes de La Croix, c'est pas facile parce que culturellement, ça demande un petit peu, même psychologiquement, ça demande un peu de se faire violence.
00:52:58 Moi, les journalistes en presse écrite sont plutôt humbles, ils aiment pas trop la ramener.
00:53:03 - Il y a plusieurs écoles.
00:53:05 - Oui, mais c'est très important de leur dire "écoutez, votre job c'est de faire de très bons articles, mais c'est de faire en sorte que ces articles soient lus, et donc d'aller en parler sur les réseaux sociaux".
00:53:21 Nous, on les incite beaucoup, on a créé un super podcast qui s'appelle "L'envers du récit", qui fait que quand on a un beau reportage, on propose à un journaliste pendant 20 minutes d'expliquer les coulisses de son reportage.
00:53:32 Et en fait, ça a l'air de rien, mais d'abord vous avez l'impression de relire une nouvelle fois et de redécouvrir le reportage, et de redécouvrir beaucoup de choses.
00:53:40 Et en plus, ça crédibilise, ça assoie vraiment la crédibilité du média.
00:53:47 Et pour nous, tout ce qu'on peut faire, comme ce que fait Samuel Etienne, comme ce qu'on fait là maintenant, pour expliquer...
00:53:53 Alors faut faire attention, faut pas nous tomber dans l'embrylisme et tout le temps parler de nos pratiques, c'est bien de faire une fois par an à l'occasion du Bordel.
00:54:01 D'ailleurs, il faut pas regarder que le talk, il faut diversifier son...
00:54:05 Ça c'est un des trucs, on pourrait en parler, mais un des enseignements que je trouve intéressant...
00:54:08 Écouter les journaux...
00:54:09 Là, qu'est-ce qu'ils nous disent ?
00:54:11 Ils croisent leurs sources !
00:54:12 Ils croisent leurs sources et c'est très important !
00:54:14 Ils ont raison !
00:54:15 Ils agrègent les sources de plusieurs médias pour se faire une opinion plus juste, et c'est tout à fait une bonne pratique qu'on peut recommander.
00:54:23 On a la chance d'avoir des sources diversifiées, mais ce qui est compliqué, c'est de vérifier que cette source, soit d'un individu, soit d'une marque, est fiable.
00:54:34 Et ça c'est vrai que c'est pas inné.
00:54:37 Il peut y avoir confusion des genres entre influenceurs, journalistes...
00:54:42 À quel moment vous l'apprenez ça ?
00:54:44 Moi je suis dans une école de journalisme, je dirige une école de journalisme niveau master, donc évidemment qu'on l'apprend.
00:54:51 Et je me rends compte, alors que c'est niveau master, que savoir ce que c'est qu'une information...
00:54:56 Et quand, par exemple, on s'amuse en début d'année à donner un chiffre ou une citation, on leur dit "voilà, est-ce que c'est vrai, c'est faux, ça sort d'où, etc."
00:55:05 Mais c'est pas si évident de la vérifier.
00:55:07 Et donc je me dis, dans les classes inférieures, avant le bac, au collège, etc., et même à l'école maternelle et en école primaire, on est exposé.
00:55:18 On a un rapport aux écrans qui s'installe très vite.
00:55:21 Donc, dès le démarrage de votre vie scolaire, il me semble que l'éducation aux médias, c'est un gros patapouf au milieu de cette pièce.
00:55:32 Mais ça se travaille pour apprendre, à chaque catégorie d'âge, selon leur usage, à utiliser à bon escient.
00:55:39 Et pas n'importe comment, soit pour sa santé mentale, soit pour savoir ce que c'est qu'une source.
00:55:44 Quand une marque de basket vous vend un contenu viral tout d'un coup et qu'on se rend compte que c'est pas complètement du contenu désintéressé,
00:55:51 parce que derrière, il y a la vente de basket qui pourrait quand même s'activer,
00:55:55 une fois qu'on le sait, c'est vrai qu'on regarde pas le contenu de la même façon. Mais ça, ça prend.
00:55:59 - Charles Fiu qui dit "merci à Madame Antôme pour la REF des certificats investigations numériques de l'AFP.
00:56:07 Ça donne envie de creuser et c'est gratuit/financé par Google News Initiative.
00:56:13 Ça mériterait une émission rien que sur ses financements." Tiens, petite suggestion.
00:56:18 Juste petite pause, 18h50, le chat, je vais avoir besoin de vous.
00:56:23 Vous le savez, en début de semaine, souvent le lundi, je vous propose de choisir le thème de l'émission du vendredi.
00:56:33 Normalement, pour le vendredi, le reste du temps, on choisit nous.
00:56:37 Donc on va lancer un sondage dès à présent, les modos, si vous pouvez lancer ça.
00:56:43 Alors, je vous fais trois propositions. Je vous propose pour vendredi, et vous votez,
00:56:48 soit un sujet sur les GAFA, la fin de l'Eldorado, pour interrogation, les licenciements chez Google, Amazon, tout ça.
00:56:56 Deux, une émission sur les robots, du style "les robots vont-ils nous remplacer ?"
00:57:01 Je ne sais pas si vous avez vu ce robot humanoïde sur les chantiers.
00:57:06 Trois, jusqu'où pouvons-nous armer l'Ukraine ?
00:57:09 Voilà, il y a Emmanuel Macron qui n'exclut pas de livrer des chars à Kiev.
00:57:14 Est-ce que ça peut faire basculer le conflit ?
00:57:17 Voilà, les modérateurs, je vous envoie peut-être les trois propositions dans Teams.
00:57:23 Et comme ça, on lance le petit sondage.
00:57:26 Autre aspect du baromètre, les sujets les mieux traités par les médias, la mort du pape Benoît XVI, j'aurais pas dit.
00:57:37 Je ne sais pas, parce que c'est à croire. On va rassembler tout le monde.
00:57:40 C'est vrai que ça paraissait louche.
00:57:42 C'est assez étonnant.
00:57:45 Les procès des attentats du 13 novembre et l'élection présidentielle.
00:57:50 Sur l'élection présidentielle, ça peut être...
00:57:53 Oui, parce qu'en fait, c'est hyper clivant.
00:57:56 Je pensais vraiment qu'il y avait...
00:57:59 De notre point de vue, journaliste, je vous le dis franchement, je pense qu'elle n'a pas été simple à couvrir, cette campagne.
00:58:05 Parce que d'abord, la guerre est arrivée.
00:58:07 Et donc, d'une certaine manière, l'élection présidentielle, on n'en a pas vraiment eu.
00:58:10 Il n'y a pas eu de campagne.
00:58:12 Voilà, on a eu beaucoup de mal.
00:58:14 Et je veux dire, alors attention, quand on pose la question, vous avez 54% des Français qui vous disent.
00:58:22 Oui, la mort du pape Benoît XVI, ça a été relativement bien couvert.
00:58:26 49% pour les procès des attentats du 13 novembre et du 14 juillet à Nice.
00:58:31 Et 44% pour l'élection présidentielle.
00:58:33 Donc, ça veut dire quand même qu'il y a aussi toute une partie qui soit n'en pense rien, soit considère qu'on l'a maltraité, qu'on l'a pas suffisamment maltraité.
00:58:39 Mais en fin de cas, ce sont les sujets qui remontent.
00:58:42 Quand on pose cette question-là, moi, j'ai été surpris pour tout vous dire par cette réponse.
00:58:45 Alice, la Coupe du monde de football, la mort de la reine Elisabeth II et la pénurie de carburant sont les trois événements dont les médias ont trop parlé.
00:58:56 Si on prend la Coupe du monde de foot, en fait, je me rendrais bien étroite.
00:59:03 En fait, il y a une passerelle possible.
00:59:05 Je ne sais pas si c'est exactement l'explication qui sont le déclenchement des éditions spéciales.
00:59:10 Pour ces trois items-là, qui ont été considérés comme étant trop couverts ou rabâchants,
00:59:19 donnant cet effet de répétition qui conduit à la fatigue informationnelle qu'on évoquait en début d'émission,
00:59:25 ça déclenche des directs, en veux-tu en voilà, et des éditions spéciales.
00:59:30 Et peut-être que le critère de "est-ce que je déclenche ou pas une édition spéciale ?"
00:59:37 ça devient vraiment un critère qu'il faut interroger davantage dans les rédactions.
00:59:42 Parce que voilà, elle peut créer indirectement, vous avez compris le cheminement,
00:59:49 cette fatigue des informationnelles, ce ras-le-bol, ce sentiment de lassitude.
00:59:52 Mais c'est vrai que si on prend, d'ailleurs dans le chat, vous savez qu'on en a fait l'expérience sur Twitch,
00:59:57 mais si on prend la mort de la reine Elisabeth II, quand on prend des décès comme ça, emblématiques entre guillemets,
01:00:05 il faut savoir que les journalistes préparent en amont tout un tas de sujets, de reportages, de portraits,
01:00:14 c'est-à-dire on anticipe en gros la mort des... - La nécrologie.
01:00:17 - Et donc on attend entre guillemets qu'une chose... - Le contemple des sorties, oui.
01:00:20 - On n'attend qu'une chose, c'est que... Enfin, on n'attend pas qu'une chose, mais le jour où la dépêche AFP tombe,
01:00:27 nous apprenant la mort d'Elisabeth II, on "dégaine" entre guillemets toutes les productions qu'on a anticipées
01:00:34 et qu'on a envie de diffuser, et donc ça donne naissance à une édition spéciale et à un côté comme ça un peu redondant.
01:00:41 - Ah oui, après il y a quand même un biais, il y a un biais dans notre profession qui est de se dire au fond,
01:00:46 "quel que soit le sujet que j'aborderai, il fera pas suffisamment le poids pour susciter l'attention".
01:00:53 Donc il y a une espèce de... Un peu comme si on abandonnait le combat en se disant,
01:01:00 "bon bah de toute façon, voilà, Elisabeth II est morte, je peux parler de tout, de n'importe quoi,
01:01:05 personne ne m'écoutera, donc je vais parler d'Elisabeth II".
01:01:08 Et ça donne ces effets de saturation qui ressortent très clairement dans le baromètre,
01:01:14 parce que la Coupe du Monde au Qatar, je pense que c'est...
01:01:17 Tout le monde était très heureux que la France aille jusqu'en finale, mais en fait les jours de match...
01:01:22 - C'est les sujets sur la Coupe du Monde qui ont fatigué ? Ou c'est les matchs ?
01:01:25 - Oui, c'est vraisemblablement... Je partage vraiment votre analyse sur le basculement en édition spéciale.
01:01:31 Moi je fais beaucoup de radio pendant longtemps et je sais que c'était un énorme sujet à quel moment on bascule.
01:01:38 - Et combien de temps on y reste.
01:01:41 - Et combien de temps on y reste. Et en fait ça génère à la fois une espèce d'appétit un peu frénétique chez l'auditeur,
01:01:49 ou le téléspectateur, et en même temps assez rapidement un effet de lassitude,
01:01:54 qui dit "pfff, ils ont donc rien d'autre à raconter".
01:01:58 - C'est vraiment les deux points, c'est à quel moment on déclenche et combien de temps...
01:02:01 Parce que c'est vrai que sur ces trois items, on peut se dire, ça a du sens journalistiquement en termes d'information
01:02:07 qu'on passe en direct, mais sur combien de temps, combien de jours, c'est une autre question.
01:02:13 - Mais alors sur le... On en aurait trop fait sur la pénurie de carburant, là c'est quand même...
01:02:21 C'est à dire, parce qu'il n'y a quand même pas plus "concernant" que les pénuries de carburant.
01:02:30 - C'est difficile de commenter en finesse ce type de questions.
01:02:36 La seule chose qu'on sait, c'est que les Français, dans leur esprit, à ce moment-là, ça représentait quelque chose de...
01:02:46 Mais c'est très difficile d'entrer en finesse dans l'analyse, il faudrait pousser un petit peu.
01:02:51 Moi ce que je lis, c'est que cette pénurie, on sait aussi qu'elle était alimentée précisément par un phénomène médiatique.
01:03:01 Parce que plus on en parle, plus les gens... Il y avait cette grève, mais elle était elle-même alimentée par le fait que les gens se précipitaient,
01:03:09 parce qu'ils avaient vu la télé que... Donc il y a peut-être derrière ça aussi une conscience des Français,
01:03:16 des phénomènes un peu auto-réalisateurs qui sont induits par les médias.
01:03:21 - Pardon, ça y est le tchat, merci Homodo, on a lancé le sondage pour que vous puissiez choisir le thème de l'émission de vendredi.
01:03:30 Et sur la guerre en Ukraine, 38% des Français interrogés estiment que les médias en ont trop parlé.
01:03:38 Nous, à titre personnel, dans le talk, c'est les émissions qui ont le plus marché aussi, qui suscitent le plus de curiosité.
01:03:45 - C'est très compliqué parce que surtout il faut comprendre la mécanique.
01:03:49 - En fait, j'ai l'impression qu'il y a la perception et la réalité.
01:03:53 - Parfois le sujet peut être intéressant, mais n'est pas toujours correctement traité pour les usagers,
01:04:00 parce que l'angle retenu n'est peut-être pas le bon.
01:04:04 Et le problème d'un média, c'est quand il en voit...
01:04:07 - LCI est devenu full-time dessus, Charles Ducheneau.
01:04:10 - Oui, c'est vrai. Non mais après, on peut se dire que finalement, c'est quand même depuis 1945, en Europe, on n'avait pas eu de guerre.
01:04:17 Donc, je veux dire, encore une fois, historiquement, journalistiquement, il y avait du sens à se dire qu'on mettait de l'appui là-dessus.
01:04:25 Et pour vous expliquer juste en coulisses comment ça se passe,
01:04:28 quand les rédactions envoient des reporters en Ukraine, on n'a pas le direct et le reportage de l'envoyé spécial immédiatement.
01:04:36 Et on l'envoie pour souvent, en tout cas Radio France c'est comme ça, pour des missions de trois semaines.
01:04:41 Et puis après, c'est quelqu'un d'autre, etc.
01:04:43 - Ça tourne. - Évidemment, à la fois parce que c'est important,
01:04:48 et à la fois aussi parce que quand vous déployez des ressources, que vous faites prendre des risques à des humains,
01:04:54 pour informer vos publics, vous allez évidemment mettre aussi le paquet sur là où vous pensez que vous pouvez avoir de la plus-value.
01:05:03 Là où vous avez des personnes, et pas reprendre ce que font les autres sous la forme d'une synthèse.
01:05:09 Et donc ça aussi, c'est des choix éditoriaux qui sont pesés, mais qui vont après ne pas être changés du jour au lendemain.
01:05:17 Puisque encore une fois, l'émission ça va être sur plusieurs semaines, et ça vous engage.
01:05:21 En plus, par exemple à Radio France, le financement est public,
01:05:26 donc on considère effectivement que c'est un engagement très fort d'avoir des humains, des reporters sur place,
01:05:35 et de ne pas seulement se reposer sur ce que peut faire, je ne sais pas si vous êtes très familier de ça,
01:05:41 mais l'AFP qui est l'agence France Presse qui informe les médias, pour avoir aussi des sources primaires d'informations.
01:05:49 - Gouenoui fripouille ! Il faut aussi faire plus long dans les sujets, plus approfondi avec des chercheurs ou des personnes spécialistes dans le domaine,
01:05:57 et calme et posé, pas de broids insupportables. Finalement, il nous faut plus d'émissions comme le talk en fait.
01:06:03 Bon, mais ça c'est gentil, dis donc. J'avais pas vu la fin du commentaire pourtant.
01:06:07 Juste, donc, ça y est, vous avez voté le tchat. Vous avez choisi une émission sur les GAFA, fin de l'El Dorado, les différences entre...
01:06:15 - J'aurais voté pour ça aussi.
01:06:17 - Voilà, mais c'était serré puisque l'émission sur l'Ukraine, jusqu'où peut-on armer l'Ukraine, 34%, on la fera quand même je pense, mais ça sera pas en tout cas...
01:06:28 - C'est pas complètement la démocratie quand même.
01:06:30 - Non mais ça sera pas vendredi. - Il faut bien que les journalistes prennent leur responsabilité.
01:06:34 - Non mais vendredi on fera les GAFA, mais peut-être que la semaine prochaine on fera aussi l'Ukraine parce que c'est quand même intéressant.
01:06:40 Ouh là, il est 19h, je voulais juste peut-être, en ce qui concerne le traitement médiatique du dérèglement climatique, on observe cette année une amélioration des jugements.
01:06:49 Donc ça c'est plutôt bien.
01:06:52 - C'est lié à ce qu'on s'est dit, c'est-à-dire qu'il y a vraiment eu une prise de conscience dans les médias, une organisation qui était bien antérieure à l'été, mais qui s'est manifestée vraiment à la fin de l'été.
01:07:05 Beaucoup de rédactions, dont celle de La Croix d'ailleurs, se sont réorganisées pour mieux couvrir les enjeux climatiques.
01:07:11 Et ça se voit, et c'est plutôt une bonne chose que le public le perçoive.
01:07:15 - On se remet en question, Alice, sur la...
01:07:18 - Oui, nous c'est aussi un enjeu de formation, nous on a axé tout à Sciences Po sur l'environnement cette année.
01:07:26 Et en fait, le petit biais qui est possible, c'est que les rédactions y vont, mais peuvent développer des services spécifiques.
01:07:36 Et peut-être que c'est un moment obligé, mais en réalité, le sujet de l'environnement, du climat, c'est un sujet transversal.
01:07:42 Ça se retrouve dans le politique, ça se retrouve dans l'économique, ça se retrouve dans les discriminations, ça se retrouve dans les territoires.
01:07:48 En fait, il faudrait que ça soit vraiment un fil rouge sur tous les secteurs et tous les sujets.
01:07:54 Et ça, ça nécessite que tous les journalistes soient formés.
01:07:57 Et ça prend quand même du temps, parce que c'est un nouveau secteur, il y a plein de choses à apprendre avant de pouvoir le couvrir.
01:08:03 Mais l'idée, c'est que peut-être au démarrage, les rédactions vont avoir des services spécialisés, et puis ça va infuser petit à petit ailleurs.
01:08:09 Partout, dans tous les services politiques et tout. Dans le tchat, on dit quand même, "Brest 85, il était temps, ça fera que 50 ans de retard".
01:08:17 "Izangpal", "Salut, Boeing".
01:08:19 C'est sévère, ça, on en avait déjà un de mieux organisé.
01:08:21 Dommage que ça n'arrive qu'en 2022.
01:08:23 C'est vrai.
01:08:24 Bon, mais merci beaucoup. Peut-être, ah oui, Alice, peut-être un petit mot sur, je l'ai dit tout à l'heure en intro, vous êtes membre du…
01:08:32 Comité d'éthique.
01:08:33 Comité d'éthique de Radio France. Simplement, peut-être pour expliquer aux gens, c'est quoi ?
01:08:37 Alors, c'est très important, c'est pour que les auditeurs, les internautes, etc., puissent saisir sur des questions d'éthique, d'honnêteté et de pluralisme.
01:08:48 Un corps indépendant, donc aucun des membres du comité d'éthique n'est salarié, et aucun des membres ne travaille directement pour Radio France.
01:09:00 On se réunit plusieurs fois par an pour traiter, ça s'appelle des saisines.
01:09:04 Et si, voilà, quelque chose vous chafouine ou vous posez une question, il y a un formulaire en ligne où vous adressez votre saisine, ça s'appelle, et nous, on y répond.
01:09:15 Du mieux possible, évidemment, sur les questions éthique, honnêteté, pluralisme dans l'info et les programmes.
01:09:22 Et parfois, on s'auto-saisit de sujets qui ne sont pas forcément l'interpellation des usagers, mais qui nous paraissent importants.
01:09:29 Ok, bon, ben voilà, le tchat, si jamais il y a des questions qui vous chafouinent, vous pouvez...
01:09:35 Il faut le mettre dans le formulaire, malheureusement, je ne peux pas prendre directement les interpellations via le tchat.
01:09:41 Je crois que dans la liste des liens que j'ai envoyé au modérateur, il me semble que j'ai mis le lien vers le formulaire, justement.
01:09:48 Merci beaucoup, Jérôme.
01:09:50 Merci à vous.
01:09:51 Peut-être le mot de la fin sur le baromètre.
01:09:53 Alors, vous l'y aurez tout de suite, demain, dans La Croix.
01:09:55 Et alors, si vous n'êtes pas habitués...
01:09:57 Mais c'est en ligne.
01:09:58 C'est déjà en ligne depuis 18h, voilà.
01:10:00 Donc ça, vous pouvez le lire en ligne.
01:10:02 Et puis, voilà, vous pouvez tenter une expérience, pour ceux qui ne l'ont jamais fait, d'aller en kiosque demain pour aller acheter un journal papier.
01:10:07 Parce qu'il y a tout demain dans le journal papier.
01:10:09 Et vous verrez, c'est pas mal non plus.
01:10:11 La pub.
01:10:12 On le voit.
01:10:13 C'est la pub d'abord pour la presse écrite, quoi.
01:10:15 Vous pouvez acheter vos journaux même, par la même occasion.
01:10:17 Merci beaucoup.
01:10:18 Merci, Alice Antôme, journaliste et directrice exécutive de l'École de journalisme de Sciences Po,
01:10:23 membre du comité d'éthique de Radio France.
01:10:25 Voilà, Jérôme Chapuis, directeur du journal La Croix.
01:10:28 Merci beaucoup.
01:10:29 Merci.
01:10:30 Qu'est-ce qu'un kiosque dit involu dans le tchat ?
01:10:34 Un endroit où on peut acheter des journaux.
01:10:36 Ça, c'est vraiment pour nous déprimer, involu.
01:10:39 Merci beaucoup.
01:10:40 Merci à vous, les invités.
01:10:42 Merci le tchat.
01:10:43 Merci de nous suivre, de participer à l'émission.
01:10:45 Tout ça, c'est toujours très chouette.
01:10:46 Merci beaucoup au modérateur, pour tous les liens envoyés, les sondages lancés, les résultats.
01:10:52 Le thème de l'émission demain, faut-il relancer le nucléaire français ?
01:10:56 Voilà, vaste question.
01:10:58 Rendez-vous demain à 18h.
01:11:00 Et bonne soirée.
01:11:01 Je vous remets la nouvelle petite boucle de fin, la nouvelle musique, si jamais vous avez raté le début.
01:11:07 Bonne soirée tout le monde.
01:11:08 Salut.
01:11:10 [Musique]
01:11:14 [Musique]
01:11:24 [Musique]
01:11:34 [Musique]
01:11:44 [Musique]
01:11:54 [Musique]
01:12:04 [Musique]
01:12:14 [Musique]
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