Il dénonce l'insalubrité de son immeuble à La Courneuve

  • l’année dernière
"Quand on dort, on sent de l'eau qui coule sur nos têtes…"

Fuites, moisissures, fissures… Cet immeuble de La Courneuve n'a que 10 ans. Les familles qui y vivent dénoncent un scandale d'insalubrité. Brut est allé sur place.

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Transcription
00:00 Quand on dort, on sent de l'eau qui tombe sur nos têtes.
00:02 On se dit "mais c'est pas possible".
00:03 On regarde, on regarde, on s'est dit peut-être on rêve ou quelque chose comme ça.
00:06 Et au final, on voit que les logements, petit à petit, le toit commence à se racler.
00:10 Dans le balcon, c'est pareil.
00:12 Cet immeuble était un peu considéré comme l'Eldorado des nouvelles familles.
00:15 C'est pas possible.
00:16 J'appelle Hicham, je suis dans le logement de ma mère.
00:18 Et je vais vous présenter ce qu'on peut dire qu'il y a une salubrité dans les logements
00:23 sociaux.
00:24 Ce qui est un scandale.
00:25 Du coup là, on va passer à une pièce qui est essentielle pour les familles.
00:28 C'est la cuisine, c'est là où on fait à manger.
00:30 Vous allez voir comment le mur a fini.
00:32 Donc voilà.
00:35 Ce que l'on peut voir, ça c'est le mur.
00:37 Au-dessus, vous avez les craquelures.
00:40 Là, vu qu'il n'a pas beaucoup plu, il n'y a pas d'eau qui a coulé.
00:43 C'était de l'eau sale, clairement.
00:46 C'était de l'eau sale qui a coulé.
00:47 - Et ça, ça fait combien de temps ? - Ça fait deux ans.
00:50 Deux ans et demi.
00:51 D'ailleurs, on va aller dans la chambre de mon petit frère.
00:53 Mon petit frère, il est asthmatique.
00:56 Il a 21 ans, il est asthmatique chronique.
00:57 Il ne peut plus dormir dans sa chambre.
00:59 La chambre, elle l'a abandonnée carrément.
01:00 Parce qu'il ne peut plus dormir dans sa chambre.
01:02 Parce que regardez, là-haut, dû aux infiltrations et à la condensation,
01:08 on a l'humidité qui s'est installée.
01:09 Et du coup, mon frère ne peut plus dormir ici.
01:10 Ça, c'est une chambre abandonnée.
01:11 Ça, ça va avoir un F5, mais c'est une chambre abandonnée maintenant.
01:14 Parce qu'il ne peut plus dormir ici.
01:15 En fait, quand il pleut beaucoup dans ces bâtiments-là,
01:17 l'eau s'infiltre dans les murs.
01:19 Les murs craquellent, les murs se fissurent.
01:21 Là, ce que vous voyez en blanc, c'est de la moisissure.
01:24 Ce que vous voyez en noir, tout là-haut aussi, c'est de la moisissure.
01:27 Et ça crée un environnement qui n'est pas viable.
01:30 Donc le salon, si on enlève nos chaussures,
01:33 on sent que le sol est froid.
01:35 Là, en haut, je ne sais pas si on voit bien,
01:36 mais vous voyez qu'il y a des bulles qui se sont formées.
01:38 Là, on va aller dans mon balcon, dans le balcon de ma mère.
01:42 On va voir déjà qu'il y a beaucoup plus de dégâts.
01:44 On peut le voir juste là-haut.
01:47 Vous avez des craquelures.
01:49 En tout cas, ce sont des choses qui font que
01:52 quand il pleut abondément et quand il fait froid,
01:55 il y a de l'eau qui tombe.
01:56 Là, je vous invite à regarder juste au-dessus de votre tête.
01:59 Vous avez aussi tout ça, des craquelures.
02:01 Si vous regardez à l'extérieur,
02:02 vous allez juste avoir l'état du bâtiment.
02:04 On voit que le bâtiment, en fait, il n'est pas entretenu de base.
02:06 Pourtant, c'est un bâtiment qui est à -1,
02:07 qui a aujourd'hui, cette année, 10 ans,
02:09 et il n'est même pas entretenu.
02:11 Ça veut dire que nous, on paye des loyers exorbitants,
02:13 de l'ordre de 900 à 1 000 euros,
02:15 pour des choses qui ne sont même pas entretenues.
02:18 - Quand est-ce que vous avez emménagé ici ?
02:20 - Nous, on a emménagé en mai 2013.
02:22 - Vous étiez où avant ?
02:23 - Avant, on était dans une barre qui était juste là.
02:25 - Il faut savoir que juste en face, on avait une grande barre.
02:28 C'est un peu l'ancienne grande cité des 4000 emblématiques.
02:31 On avait des grandes barres.
02:32 Et en gros, cet immeuble était un peu considéré
02:35 comme l'Eldorado des nouvelles familles,
02:37 même si les loyers étaient quand même,
02:39 à mon sens en tout cas, excessivement élevés.
02:41 Aujourd'hui, on a un loyer qui est payé en tout cas par la famille.
02:44 921 euros.
02:46 921 euros pour un logement qui est littéralement fait,
02:51 je vais dire que c'est du carton.
02:53 Il y a un logement en haut de chaussée où tout fuit.
02:56 Ils sont obligés de mettre des seaux d'eau,
02:57 comme dans l'ancien temps, pour attraper les fuites.
03:01 Déjà, démontrer, on voit ici,
03:04 là vous voyez la bulle qui est en haut avec la craquelure.
03:07 Ça, c'est dû au fait que l'eau s'est accumulée
03:10 dans les murs et dans les fondations.
03:13 Et l'ouverture qu'on a juste ici,
03:16 elle oblige les habitants de ces logements
03:19 à mettre des seaux par terre.
03:21 Et là, pareil, vous avez une craquelure ici aussi.
03:23 On voit bien que le mur est gonflé.
03:26 S'il a jauni, c'est le fait que l'eau soit rentrée
03:30 et que ça a commencé à pourrir.
03:32 Et là, vous voyez, normalement, on peut mettre une ampoule,
03:34 mais ça a sauté.
03:35 Du coup, elle est inutilisable.
03:37 Quand on demande au locataire de payer un loyer de ce niveau-là,
03:41 il faut permettre au locataire d'avoir un logement
03:43 qui justifie ce loyer.
03:45 La résidence de Genève-le-Clair est une construction
03:47 qui a tout juste 10 ans.
03:48 Nous avons aujourd'hui 20 logements
03:51 qui sont impactés à des degrés différents par ces désordres.
03:56 Nous avons eu plusieurs expertises
03:58 dans le cadre de cette procédure de dommage-ouvrage.
04:01 Le plan d'action, un premier volet relogement
04:05 pour les locataires les plus impactés
04:06 et qui sont en cours actuellement.
04:08 Le deuxième volet, c'est un volet indemnisation
04:10 qui répond à la question de la perte de jouissance locative
04:14 pour les logements et les locataires
04:16 dont les logements sont impactés.
04:19 Troisièmement, c'est important,
04:21 nous continuons évidemment,
04:23 alors plus globalement,
04:25 à travailler avec notre bureau d'études,
04:27 effectivement, pour avancer sur la question
04:31 de l'identification très précise des pathologies.
04:36 Alors, j'insiste parce que nous avons aujourd'hui
04:38 20 logements impactés,
04:40 nous ne souhaitons pas en avoir plus
04:43 et c'est pour ça qu'il est impératif
04:45 que nous puissions avancer sur les expertises.
04:47 [Générique de fin]
04:49 [SILENCE]

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