Cancer du poumon : la survie s’améliore en France

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Didier Debieuvre, chef du service de pneumologie au groupe hospitalier de la région de Mulhouse Sud-Alsace.

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Transcription
00:00 - Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30, Jean-Jacques Bourdin.
00:06 - Voilà une bonne nouvelle et ça fait du bien de donner quelques bonnes nouvelles.
00:09 Nette baisse de la mortalité du cancer du poumon.
00:13 Avec nous, Didier Debieuvre qui est chef du service de pneumologie au groupe hospitalier de la région de Mulhouse, Sud Alsace.
00:20 Professeur Debieuvre, bonjour.
00:22 - Bonjour Monsieur Bourdin.
00:23 - Merci vraiment d'être avec nous en direct.
00:26 - Oui, je disais, j'aime bien donner parfois des bonnes nouvelles et là on va en donner une.
00:31 Il s'agit des résultats d'une étude qui a été conduite sur 9000 patients pris en charge dans les hôpitaux.
00:39 Et c'est intéressant parce que ce sont des patients d'hôpitaux généraux, professeur Debieuvre.
00:45 - Absolument. Ce sont des patients qui sont plus en charge dans les centres hôpitaux généraux en France.
00:51 C'est une étude qui a été réalisée en 2020.
00:55 - En 2020. Étude réalisée en 2020 qui nous dit quoi ?
00:59 Eh bien qui constate une nette baisse de la mortalité du cancer du poumon à 2 ans.
01:07 Je donne des chiffres, 79% de mortalité en 2000, 74% en 2010 et 52% en 2020.
01:17 C'est significatif, professeur ?
01:19 - Oui, c'est l'avantage de nos études parce que c'est la troisième étude, la troisième corde que nous avons prendue en 2020.
01:29 Nous avons fait la même chose en 2000-2010.
01:32 Ce qui nous permet, avec un effet baromètre, de voir l'évolution de la prise en charge et l'évolution du cancer de 10 ans en 10 ans en France.
01:40 C'est une étude qui est unique et qui a permis de constituer des cordes de grande envergure puisque 9000 patients en plus en 2020,
01:52 avec la situation que vous imaginez et la pandémie de Covid, ce n'était pas simple.
01:56 On constate effectivement un net bénéfice de survie à 2 ans chez nos patients,
02:02 ce qui est un résultat d'abord impressionnant mais également très positif pour nos patients.
02:08 Le bémol, c'est que nous avons toujours un diagnostic qui se fait tardivement chez ces patients,
02:15 donc à un stade métastatique, un stade où les patients étaient jusqu'à présent considérés comme incurable.
02:20 On montre qu'effectivement avec les progrès thérapeutiques, on a un bénéfice.
02:26 Alors est-ce qu'on va arriver à guérir un plus grand nombre de patients ?
02:31 On le souhaite, mais pour l'instant le recul n'est pas assez important pour l'affirmer.
02:35 Je rappelle que le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer en France,
02:42 33 000 morts par an.
02:44 Je rappelle aussi que malheureusement ce cancer du poumon progresse chez les femmes
02:49 et c'est dû en grande partie malheureusement au tabagisme.
02:53 Je rappelle aussi qu'il est souvent dépisté à un stade tardif,
02:58 ce qui évidemment est un frein au progrès dans la prise en charge, dans le traitement des progrès,
03:07 donc des progrès qui sont dus à la thérapie, aux nouvelles thérapies ciblées.
03:14 C'est cela, professeur ?
03:15 Absolument. Les projets sont à mettre sur le compte des progrès thérapeutiques.
03:20 Alors les thérapies ciblées sont en étude, mais également l'immunothérapie.
03:25 L'immunothérapie a fait faire un saut important dans la prise en charge de ces patients.
03:30 On sait que ces patients, même s'ils sont métastatiques au départ,
03:36 ont un pourcentage de longs survivants à 5 ans qui est multiplié par 2 ou par 5
03:43 en fonction des études cliniques qui ont été réalisées.
03:45 Et ces études sont faites sur des patients sélectionnés,
03:48 alors que notre étude à nous, c'est l'étude en vie réelle.
03:51 C'est tous les patients, c'est ceux qu'on voit tous les matins dans nos services.
03:54 Bien sûr. 46 300 nouveaux malades, cancer du poumon chaque année en France.
04:01 C'est donc considérable.
04:03 Encore une fois, il y a plusieurs cancers du poumon, hein, professeur ?
04:08 Mais pour un cancer du poumon localisé et opéré, le taux de guérison atteint 80%.
04:15 80% !
04:17 C'est ça, absolument.
04:19 Et sur notre étude, en fait, à 2 ans, les stades localisés, ceux qui sont opérables
04:27 et ceux qu'on pourrait diagnostiquer si on avait un dépistage du cancer du poumon en France,
04:33 eh bien, ils sont 90% à être vivants à 2 ans.
04:37 Alors que quand on prend effectivement les patients métastatiques,
04:40 ils ne sont que 32%.
04:42 Mais 32%, c'est déjà beaucoup mieux qu'il y a 20 ans.
04:45 D'où l'importance, encore une fois, c'est vrai pour le cancer du poumon,
04:50 c'est vrai pour tant de maladies, du dépistage et de la prévention.
04:54 Encore une fois, cette médecine préventive qui n'est pas suffisamment développée dans notre pays, professeur ?
05:00 Vous avez complètement raison.
05:02 Effectivement, avec le dépistage, on devrait pouvoir guérir beaucoup plus de patients
05:06 parce qu'on va les diagnostiquer plus précocement.
05:09 La prévention est un volet important également
05:13 parce que le tabasisme reste le premier facteur de risque survenu du cancer du poumon,
05:19 qui, vous l'avez rappelé, est la première cause de mortalité par cancer en France.
05:23 On voit effectivement l'épidémie augmenter, le nombre de cancers augmenter très nettement chez la femme.
05:30 On l'a montré en dernier sur notre Corse,
05:33 puisqu'on est passé sur la corte globale de 16% de femmes en 2000 à 34,6% en 2020.
05:40 Quand on s'intéresse aux femmes jeunes de moins de 50 ans,
05:44 on a 41,1% de femmes dans la Corse, ce qui est majeur.
05:49 Et je rajouterais qu'à côté du tabas, on a le problème du cannabis.
05:54 Alors le cannabis, même si on n'a pas encore démontré clairement son rôle cancérigène,
06:00 il est quand même troublant de voir que chez les sujets jeunes de moins de 50 ans,
06:05 on a 28,3% d'usagers de cannabis, avec un âge de survenu du cancer du poumon
06:12 qui est de 10 ans inférieur à ce que lui, du fumeur de tabac seul.
06:17 On a effectivement un âge de survenu du cancer de 65 ans chez le fumeur de tabac
06:26 et 53 ans chez l'usager de cannabis.
06:28 - Oui, oui, oui. L'association cannabis-tabac est mortelle, si je puis dire.
06:34 - C'est tout à fait ça.
06:37 - Alors, dernière chose, est-ce que si l'on continue à progresser dans la recherche,
06:44 dans le traitement, est-ce qu'on peut dire qu'un jour,
06:46 le cancer du poumon deviendra une maladie chronique ?
06:50 - C'est une hypothèse, effectivement, c'est ce que j'ai formulé.
06:54 Vu l'augmentation du nombre de patients qui sont vivants à 5 ans et au-delà
07:01 avec les nouveaux traitements, on peut penser que ce cancer du poumon
07:06 puisse devenir une maladie chronique.
07:08 - Oui, ce qui serait un progrès considérable.
07:11 - Absolument. Je ne vais pas aller jusqu'à dire qu'on va les guérir avec le traitement
07:16 parce que la meilleure façon de guérir, c'est de prévenir, de dépister précocement,
07:23 de traiter des tests précoces.
07:25 Mais malgré tout, quand on est à plus de 5 ans chez des patients
07:28 qui n'ont plus de traitement, on peut se poser la question
07:32 à un moment donné de leur guérison.
07:34 - Oui, est-ce qu'il y a toujours récidive ?
07:37 - Il y a très souvent malheureusement récidive.
07:42 Mais encore une fois, on a des patients qui, maintenant, avec l'immunothérapie,
07:46 arrivent, au-delà de 5 ans sans traitement, à ne pas avoir de récidive.
07:53 Et donc, là, on peut se poser la question de la guérison.
07:58 On ne va pas le dire et l'affirmer pour l'instant,
08:01 on n'a pas suffisamment de recul, mais on se pose la question.
08:04 - Merci beaucoup. C'était très clair, professeur Didier Debieuvre.
08:09 Et passionnant, évidemment, il est 10h55,
08:13 savoir comprendre le matin dans cette émission entre 10h30 et 12h30.
08:17 Je vais changer, mais alors, totalement de sujet, vous l'avez compris,
08:21 entre 11h et 12h, vous savez que tous les jours, nous avons un débat,
08:24 un débat qui est souvent passionnant. Faut-il, ce matin,
08:29 renationaliser le réseau autoroutier français à l'expiration des contrats actuels ?
08:34 À la fin des contrats, je vous donne simplement ce chiffre,
08:36 les sociétés privées d'autoroutes auront fait entre 30 et 35 milliards d'euros de profit.
08:41 Les contrats vont se terminer 2031 ou 2036.
08:45 Les péages vont augmenter en moyenne de 4,75 % mercredi.
08:51 Alors, débat, faut-il renationaliser ou faut-il trouver d'autres solutions ?
08:55 Nous allons en parler entre 11h et 12h et vous intervenez,
08:58 vous vous mêlez à la conversation 0826 300 300.
09:02 Merci d'être avec nous, 10h56.

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