Elisabeth Lévy : "L’hommage du maire d’Arras à Dominique Bernard était niais"

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Transcript

00:00Avec nous, Élisabeth Lévy. Bonjour Élisabeth.

00:03Bonjour Jean-Jacques.

00:04Vous allez bien Élisabeth ?

00:05Très bien.

00:05Bien. Aujourd'hui dans tous les collèges et tous les lycées de France, il y aura hommage aux deux professeurs.

00:12Une minute de silence observée en mémoire des deux professeurs assassinés que sont évidemment Samuel Paty et Dominique Bernard.

00:21Hier, le maire d'Arras a rendu hommage de son côté à Dominique Bernard qui a été assassinée à Arras.

00:28Et cet hommage, Élisabeth, ne vous a pas convaincu.

00:31Non pas vraiment. C'était six minutes de guimauve prononcées devant une artiste, je dis ça entre guillemets, qui peignait des petits cœurs sur une toile.

00:39Oui, si c'était... Et cette toile va entamer une itinérance Jean-Jacques.

00:44Franchement, si c'était un sujet moins grave, on rigolerait. Mais on n'a pas envie de rire.

00:49Alors Frédéric Le Turc, donc le maire centriste d'Arras, eh bien il parvient, il parle d'attentat, mais on ne sait pas de quels attentats il s'agit.

00:56Il n'a jamais prononcé le mot « islam politique » ou « radical » ou « identitaire » comme vous voulez.

01:01Il a une ligne tous les poncifs. Alors il y a le « vivre ensemble partout », sauf avec l'URN, parce que ce sujet, il est intraitable.

01:09Et l'école qui, bien sûr, favorise le dialogue et la paix.

01:12Alors il y a des phrases comme « la France est solidaire quand elle est rassemblée », qu'on donnerait en exemple de la palissade, si on apprenait encore ce terme à l'école.

01:21Bon bref, de la bienveillance, de la tolérance âgée continue.

01:24Et pour finir, cette citation de Saint-Exupéry, enrôlée dans cette croisade de la niaiserie, « si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis ».

01:34Excusez-moi, je ne crois pas que la différence du tueur de Dominique Bernard nous enrichisse, c'est insupportable d'entendre.

01:41Allez-y, allez-y.

01:42– Non, non, je veux dire, au passage, je ne vais pas me faire que des amis, Saint-Exupéry, parfois, c'est un peu niais.

01:47– Oui, ça arrive. – Je m'excuse de le dire, mais bon, ça arrive.

01:50– Passons, vous n'allez pas vous faire des amis.

01:52– Que dit l'écrivain anglais catholique ?

01:54– Alors, tantôt, vous savez, c'est vraiment un discours, tantôt, la joue gauche.

01:57Vous connaissez l'écrivain anglais catholique Chesterton, très drôle, il disait que le monde est plein d'idées chrétiennes devenues folles.

02:04Aujourd'hui, on a parfois l'impression que le monde est plein d'idées chrétiennes devenues sautes.

02:08– Que vouliez-vous que dise le maire d'Arras ?

02:11– Écoutez, Dominique Bernard, Samuel Paty, les dessinateurs de Charlie et les autres dont on célébrera en janvier les 10 ans de l'assassinat

02:19méritent un discours plus combatif que ce pinceaume, capitular et pleurnichard.

02:25Le fanatisme islamiste défie la France, pas seulement par la violence,

02:29mais en imposant des normes contraires à nos lois, à nos mœurs,

02:32en embrigadant une partie de la jeunesse musulmane dans un délire anti-France.

02:37Face à lui, on attend quand même un peu du Churchill, face à cette idéologie fanatique,

02:42on attend du « We shall fight them on the beaches »,

02:45nous les combattrons sur les plages, dans les rues, dans les champs,

02:48et on a des musiciens et des jongleurs, du Mère Teresa pour les nuls,

02:51du Galimatia sur la différence qui enrichit.

02:54Mais en quoi la différence de gens qui pensent qu'Allah leur ordonne de tuer des professeurs,

02:58des français, des juifs, des musulmans mécréants, parce qu'il tue aussi des musulmans mécréants,

03:04en quoi ça nous enrichit ?

03:06La condition de la paix, Jean-Jacques, c'est que chacun accepte d'abord la sécurité de l'autre,

03:11le vivre ensemble, évidemment que nous sommes tous pour le vivre ensemble,

03:15à nos conditions, celles que les français de toutes origines,

03:18de toutes confessions, de toutes croyances,

03:22se sont collectivement données au cours des siècles.

03:25Et bien quand j'écoute M. Leclerc, j'ai l'impression d'assister au suicide de l'Occident ou de la France,

03:30sauf que la majorité des français et des européens,

03:33je crois, ne sont pas d'humeur à se contenter de trémolos sur la laïcité de minutes de silence,

03:39dont tout le monde craint qu'elle soit perturbée et de petits cœurs.

03:43– Il est 7h51, merci Élisabeth, ça fait réagir, ça vous fait réagir,

03:490826 300 300, nos auditeurs dans un instant.

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