Réforme des retraites : deux nouvelles journées de mobilisation prévues les 7 et 11 février - Débat

  • l’année dernière
Avec Alexis Poulin et Elisabeth Lévy
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##LES_GRANDS_DEBATS_DU_MATIN-2023-02-01##

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News
Transcription
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Rocher.
00:03 8h47 sur Sud Radio, nous revenons bien sûr dans les sujets d'actualité,
00:10 sur la contestation hier, il y a d'autres sujets bien sûr,
00:14 comme les chiffres de la délinquance qui ont explosé l'année dernière,
00:19 nous l'avons déjà commenté ce matin, vous pourrez le faire encore là si vous le voulez,
00:23 ou alors tout à l'heure aussi avec Valérie Expert et ses débatteurs à partir de 9h.
00:30 Commençons donc sur la contestation hier et les deux nouvelles journées à venir,
00:35 on va du côté de Carcassonne, tiens, avec Frédéric qui nous appelle,
00:39 bonjour Frédéric, ah Frédéric qui arrive dans quelques secondes,
00:45 il y a eu un tout petit problème évidemment au standard parce qu'il y a beaucoup beaucoup d'appels,
00:49 Elisabeth Lévy est avec nous ainsi qu'Alexis Poulin,
00:54 Elisabeth, hier, comment vous avez réagi vous à cette mobilisation
01:00 qui a été plus forte que lors de la première journée,
01:05 même s'il y avait un tout petit peu moins de grévistes dans les entreprises ?
01:09 - Alors je ne crois pas que le nombre de grévistes soit en fait significatif
01:13 de l'absence de soutien à la réforme,
01:17 tout simplement parce que beaucoup de gens ne peuvent pas se permettre de perdre
01:19 une deuxième ou une troisième journée de salaire,
01:21 donc le nombre de grévistes risque de s'étioler.
01:24 Je constate comme tout le monde que l'hostilité à cette réforme ne faiblit pas,
01:30 je pense qu'Alexis a raison, il y a beaucoup d'autres choses.
01:33 D'ailleurs derrière, d'ailleurs ce n'est pas un hasard,
01:36 si c'est beaucoup la France des Gilets jaunes qui se mobilise,
01:38 j'ai entendu dans nos journaux qu'il y avait des villes
01:41 où il y avait plus de manifestants que d'habitants, donc c'est vraiment...
01:44 - C'est à foie notamment dans la RIEG.
01:46 - C'est à foie, la question que ça pose, alors moi, vous le savez,
01:49 je suis très minoritaire, j'assume d'être minoritaire,
01:52 en fait ce n'est même pas que je trouve cette réforme magnifique,
01:55 je pense qu'elle peut être améliorée,
01:57 notamment pour la pénibilité, les carrières longues, etc.
02:00 Il y a certainement beaucoup d'améliorations à faire,
02:02 mais ce qui me désole un peu, je l'ai déjà dit,
02:05 c'est que dans le fond, ce soit le seul enjeu qui mobilise les gens,
02:10 c'est-à-dire vous dites réforme retraite, il ne s'agit pas des impôts,
02:13 il ne s'agit pas de l'État, il s'agit de faire payer les actifs.
02:17 - Donc oui, Elisabeth, Elisabeth la minoritaire, donc on a bien compris.
02:23 - La question que je pose, qui se pose,
02:26 et on s'est disputé hier alors des pros là-dessus,
02:28 c'est est-ce que le gouvernement doit écouter la rue ?
02:32 Alors il doit l'entendre, c'est sûr, mais moi je ne crois pas,
02:35 si vous voulez, si le gouvernement pense que c'est l'intérêt général,
02:38 il doit continuer, ce n'est pas... c'est tout.
02:40 - Bon, Alexis, il doit écouter ou pas ?
02:43 - Évidemment qu'il doit écouter, quand on voit les mobilisations,
02:46 elles sont historiques par rapport aux anciennes mobilisations sur les réformes des retraites,
02:50 et il ne faut surtout pas que le gouvernement s'en faire
02:53 dans une position factice de fermetter son négociation.
02:55 - Mais écoutez, et céder alors ?
02:56 - Négocier, il ne s'agit pas de céder, il s'agit de...
02:59 il y a un débat parlementaire justement, la démocratie, c'est le débat.
03:02 - Qu'est-ce qu'on en pense sur le terrain, si je puis dire, avec vous ?
03:06 0826 300 300, Frédéric de Carcassonne est bien là cette fois.
03:10 Bonjour mon cher Frédéric.
03:12 - Bonjour Patrick, bonjour à vos chroniqueurs.
03:15 - Bonjour. - Je vous remercie énormément.
03:17 - Bonjour. - Alors moi hier, j'étais dans la manifestation,
03:20 à Carcassonne, il y avait +25% par rapport aux 19.
03:23 - Eh oui. - C'était quand même plus de 10 000 personnes.
03:27 - Oui. - Il faut savoir, là, régulièrement, vous dites qu'il y avait moins de grévistes.
03:30 - Un peu moins, c'est vrai. - Alors, peut-être, ça c'est les chiffres du gouvernement,
03:35 mais comment il les comptabilise ?
03:36 - Non mais c'était aussi dans les entreprises. - Par rapport aux fonctionnaires ou pas ?
03:38 - Oui. - Parce qu'il y avait beaucoup de personnes
03:40 qui avaient pris des congés, comme à Toulouse, pour venir manifester.
03:45 Elles retrouvaient des collègues, etc. Et de tous les milieux.
03:48 Il y avait des infirmiers, des pompiers, des éducateurs, de tous les milieux.
03:53 Donc quand même, je pense que le gouvernement devait quand même entendre.
03:57 Et puis c'est bien beau de vouloir faire travailler les gens plus longtemps.
04:00 Pourquoi ils ne réforment pas le régime des retraites des sénateurs ?
04:04 Ces braves gens, là, ils sont hyper fatigués à travailler jusqu'à des années et des années.
04:08 - Ah ben ils travaillent très tard, puisque vous le savez,
04:11 les sénateurs, ils vont au-delà de 70 et même de 80.
04:14 - Eh ben voilà, ils vont très longtemps. - Mais la pénibilité n'est peut-être pas la même.
04:18 - Non. Et vous, Frédéric ? Vous, vous avez quel âge ?
04:22 - Alors moi, j'ai 64 ans, je suis en retraite.
04:24 - D'accord. - Mais je suis allé manifester
04:27 par rapport à ma compagne, par rapport à mes enfants, etc.
04:31 Moi, j'ai travaillé 45 ans. Je sais ce que c'est que travailler.
04:34 - 45 ans ! Vous avez cotisé 45 ans. Que faisiez-vous comme métier ?
04:38 - J'avais 43 ans, et j'ai commencé il y a 30 pâtissiers.
04:41 J'avais 15 ans, je faisais 48 heures par semaine.
04:44 Entre 40 et 48 heures par semaine, important des charges de 50 kilos.
04:47 - Ah oui. - Donc, je pense que...
04:50 - Et ensuite, vous avez été pâtissier toute votre vie ou pas ?
04:54 - Non, non. Après ça, je me suis retrouvé...
04:56 J'ai passé un concours de fonctionnaire, je suis rentré dans la pénitentiaire.
04:59 - Ah oui, d'accord. - J'ai 32 ans de prison.
05:01 - Ah, 32 ans de prison, dans la pénitentiaire. - C'est pas du gâteau !
05:05 - Mais oui, oui, oui. - Du bon côté.
05:08 - Merci. On a compris vos arguments.
05:10 Toujours à Carcassonne, Frédéric, vous avez été entendu,
05:12 parce qu'il y a justement Guillaume aussi qui est avec nous.
05:16 - Oui. - Guillaume Lacarentaine, restaurateur, je crois.
05:19 - Oui, c'est ça, tout à fait. Bonjour Patrick, bonjour Élisabeth et Alexis.
05:23 - Bonjour. - Auquel je fais plaisir de s'ajouter en même temps.
05:26 Je les écoute beaucoup et je suis souvent d'accord avec eux,
05:29 et notamment sur Alexis, sur le fait que la contestation va bien au-delà de la retraite, je pense.
05:33 Bien entendu, on sait ce que ça prend, et j'espère.
05:35 Parce que moi, je pense qu'on le vit un peu comme un affront.
05:39 Macron n'avait aucun intérêt de le faire tout de suite.
05:42 Il le fait en pleine crise énergétique, alors qu'il y a des boulangeries qui ferment.
05:45 Et c'est, enfin, voilà.
05:47 Pourquoi le faire maintenant, sauf si c'est pour montrer qu'il prend toutes les décisions ?
05:53 Et je suis persuadé que si on laisse faire à 64, avant la fin de son mandat,
05:57 il nous remet un coup de 65-66 avant de partir.
06:00 - Ah bon, carrément ?
06:01 - Ah ben, pourquoi il le fait maintenant ?
06:05 Moi, je le prends, si vraiment on conteste, c'est pour lui montrer qu'il ne décide pas de tout,
06:10 et je pense qu'il a plutôt intérêt d'écouter la rue.
06:13 Et voilà.
06:15 - Vous, vous êtes restaurateur, c'est ça ?
06:19 - Oui, je ne peux pas baisser le rideau.
06:21 - Ah oui, donc vous n'avez pas manifesté, quoi.
06:23 - Non, voilà, je ne peux pas manifester, mais c'est vrai que je la soutiens,
06:26 et je pense que si ça augmente au fur et à mesure les mobilisations,
06:30 je pense que je pourrais y participer aussi, montrer que je ne suis pas un vélo.
06:35 - Bon, Guillaume, vous avez peut-être fait le plein dans votre restaurant hier,
06:38 parce qu'il y avait beaucoup de monde dans la rue,
06:39 et donc ils sont venus un petit peu casser une croûte, toi, non ?
06:42 - Un petit peu, un petit peu.
06:44 - Bon, ben non, mais bien sûr, on se retrouve, on se récupère comme on peut aussi, bien sûr.
06:50 Ça fait partie des choses.
06:52 Merci, Guillaume, Frédéric, vous continuez de nous appeler 0826 300 300.
06:57 Donc, ce que vous avez dit, Alexis, tout à l'heure, c'est cette cristallisation, effectivement,
07:03 et c'est ce qui, sans doute, va continuer de mobiliser la semaine prochaine
07:09 avec l'ensemble des mesures qui sont prises, que ressentent les Français ?
07:13 - Je crois que c'est ça, oui.
07:14 Il y a à la fois le jeu syndical, qui va être branche par branche,
07:17 sur les retraites, les carrières longues, etc., qui fait un travail de négociation nécessaire,
07:21 mais on voit bien que dans la rue, c'est pas que ça.
07:23 C'est aussi cette impression de déclassement qui touchait les gilets jaunes à l'époque
07:28 et qui touche maintenant une majorité de Français qui sont conscients que
07:31 le pouvoir d'achat, le pouvoir de vivre sont en train de se détériorer
07:34 avec de l'inflation qui est difficile à vivre, des difficultés pour le logement.
07:39 Je parlerai tout à l'heure du rapport de la Fondation Habert-Pierre,
07:42 mais c'est 30 000 SDF de plus l'an dernier en France,
07:44 avec les mères célibataires qui sont les premières touchées.
07:47 Donc, il y a quelque chose qui va pas, et on voit que les priorités du gouvernement sont ailleurs.
07:51 C'est pas sur essayer de sauver les services publics,
07:54 l'état de l'hôpital, l'état de l'école, enfin...
07:57 C'est une convergence de beaucoup de ras-le-bol,
08:00 de beaucoup aussi de témoignages de gens qui ont vécu le Covid,
08:04 qui a fait beaucoup de mal aux entreprises,
08:05 et qui se disent "mais comment on va s'en sortir si en plus on nous demande toujours plus d'efforts ?"
08:09 À un moment, je pense qu'il faut lâcher du lest,
08:11 il faut aussi comprendre que les gens ont envie de pouvoir vivre avec un salaire,
08:16 et pas seulement galérer.
08:18 - Mais Elisabeth, vous l'entendez ça ?
08:21 - Ah mais tout à fait !
08:22 Non mais moi je crois, je vous dis, j'entends quand Alexi disait ce matin dans sa chronique
08:26 qu'effectivement il y avait autre chose,
08:28 et par ailleurs que le timing est problématique par rapport à la crise énergétique,
08:32 que ça je l'entends tout à fait,
08:34 c'est pour ça que je pense que l'enjeu des retraites,
08:37 si vous voulez, je ne pense pas qu'on soit à la réforme des retraites,
08:40 que ce soit cette loi criminelle qu'on nous présente.
08:44 En revanche, d'abord évidemment que le texte devrait,
08:48 qu'il y a des éléments de négociation,
08:51 maintenant la question qui se pose c'est celle du fonctionnement de nos institutions.
08:55 Beaucoup de gens n'ont pas voté,
08:57 moi je suis désolée mais il fallait aller voter aussi.
08:59 Non mais c'est vrai parce qu'il y a beaucoup de gens qui disent
09:02 "Ah oui on s'est abstenus", bah oui bah...
09:04 - Oui ou ceux qui ont voté Macron contre Le Pen et qui se disent "Ah bah voilà !"
09:07 - Oui, c'est-à-dire qu'ils ont voté Macron mais ils veulent le programme de Le Pen,
09:11 c'est un peu furieux et donc...
09:13 - Attendez, attendez Elisabeth Lévy, ils vont peut-être la voir,
09:16 je ne sais pas si vous avez entendu Olivier Barlex tout à l'heure,
09:19 le patron des Républicains, mais il disait
09:21 "Emmanuel Macron se demande si derrière il ne veut pas finalement rester président
09:25 et avoir Marine Le Pen comme Première Ministre,
09:29 si jamais il allait vers une dissolution de l'Assemblée Nationale,
09:33 ce qui évoque... Ah bah...
09:35 - Moi je crois toujours plus à l'improvisation
09:39 et à une forme d'incompétence qu'au machiavélisme.
09:42 - Oui, oui, bah je ne sais pas.
09:43 Bon en tout cas, on va probablement en débattre dans un instant
09:46 chez Valérie Expert, comme chez Jean-Jacques Bourdin ensuite,
09:49 tout à l'heure 10h30 à 12h30,
09:52 et chez André Bercoff ce midi aussi,
09:54 tous les sujets sont évidemment sur la table.
09:57 Merci, vous étiez très nombreux à nous appeler,
09:59 0826 300 300 comme chaque jour, continuez,
10:01 vous avez la parole, le standard est ouvert non-stop quasiment,
10:05 24/24 ou presque, j'exagère un petit peu,
10:07 sur Sud Radio. Allez, 8h57, bon réveil,
10:10 si vous vous réveillez parce que vous avez fait une petite grasse-matte,
10:14 ça arrive, jusqu'à 9h, bien sûr.
10:17 En ce mercredi 1er février, tiens, c'est bientôt la saison des crêpes,
10:20 après les galettes.
10:21 Oui, je dis ça à bon entendeur, hein.
10:25 Bien sûr, allez, dans un instant, un petit point sur l'information,
10:28 et puis Valérie Expert.

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