Jérôme Guedj : «Nous avons une position extrêmement claire, nous censurons tout ce qui est une continuation de la politique précédente»

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Jérôme Guedj, député sortant du PS de l’Essonne répond aux questions de Florian Tardif sur le manque de Premier ministre en France, la réforme des retraites et le Parti Socialiste.
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Transcript
00:00Europe 1 matin, 7h, 9h, Dimitri Pavlenko.
00:03Merci d'écouter Europe 1 tout de suite, Jérôme Guedj, l'invité de la grande interview Europe 1 CNews.
00:13Bonjour Jérôme Guedj.
00:14Bonjour.
00:15Vous êtes député socialiste de l'Essonne, alors excusez-moi d'avance pour ce néologisme,
00:20mais est-ce que le Parti Socialiste est en train de se faire mélanchoniser ?
00:25J'ai pas l'impression que le Parti Socialiste est en train de se faire mélanchoniser.
00:28Réellement ? C'est sincère ?
00:29Non, c'est sincère.
00:31Regardez, il y a 66 députés socialistes à l'Assemblée Nationale
00:35et ils essayent d'incarner une ligne spécifique, une ligne propre.
00:40On n'est pas dans la même situation qu'il y a deux ans.
00:44Il y a deux ans, le débat, c'était Mélenchon Premier ministre.
00:48Aujourd'hui, on a vu dans la séquence que ça a commencé par là,
00:51ça a commencé par le programme, tout le programme, rien que le programme.
00:55Ça a bougé ?
00:56Ça a bougé, oui, ça a bougé.
00:57Lucie Casté a très vite indiqué
01:01qu'elle serait porteuse immanquablement de la recherche de compromis.
01:06C'est toujours votre candidat, Lucie Casté.
01:08C'est vrai que pourquoi je vous pose cette question ?
01:09Tout simplement parce que j'ai du mal à comprendre
01:11que des socialistes puissent imaginer déposer ou voter une motion de censure
01:16contre le dernier Premier ministre socialiste, Bernard Cazeneuve.
01:19D'où ma question sur une mélanchonisation du Parti Socialiste.
01:23Il y a deux questions dans votre question.
01:25La première, c'est d'abord respecter le résultat des élections.
01:28Nous ne serions pas dans cette situation
01:30si le président de la République, comme le roi d'Espagne, comme en Allemagne,
01:34avait d'abord désigné la formation politique qui est arrivée en tête.
01:39C'est ça, le respect du suffrage universel.
01:41Moi, je suis lucide, je ne m'invente pas des histoires.
01:44La gauche, la coalition de gauche et des écologistes est arrivée en tête.
01:49Elle n'a pas gagné les élections.
01:50Donc, il y a eu une préférence qui a été donnée à la gauche
01:53et donc, il fallait l'entendre.
01:54Et ça aurait dû se traduire par,
01:57on part des propositions qui correspondent aux aspirations majoritaires des Français.
02:01La question du pouvoir d'achat, la question de la défense des services publics,
02:04la question des retraites, évidemment,
02:05parce que ça a été un mouvement social important en 2023.
02:09Donc, on part de ces aspirations-là.
02:10Vous êtes toujours sur un gel des retraites de cette réforme ?
02:13Le point de départ de...
02:16Moi, j'ai été un fervent opposant à cette réforme des retraites,
02:20c'est-à-dire aux deux années de...
02:24De l'âge légal.
02:26De 62 à 64 ans.
02:27Donc, idéalement, s'il y avait eu une majorité nette qui s'est dégagée,
02:30cette réforme est abrogée.
02:31Moi, je suis lucide.
02:33Si, pour construire un accord de non-censure d'un gouvernement issu de la gauche,
02:38le chemin de passage était de dire,
02:40dans un premier temps, on suspend l'application de cette réforme,
02:43qui est toujours le premier pas vers une abrogation,
02:45mais on la suspend et on regarde si on peut la remplacer par quelque chose
02:49qui, encore une fois, ne correspond pas au maintien de deux années supplémentaires.
02:54Si passer par là, se dire, il y a une concertation,
02:57un dialogue avec les partenaires sociaux, avec les acteurs économiques,
03:00avec l'ensemble des formations politiques,
03:02et on fait ce rendez-vous en 2027, au moment de l'élection présidentielle,
03:06alors, ça aurait pu être un chemin pour rendre acceptable
03:10par les autres formations politiques qui soutenaient cette réforme des retraites.
03:13Il ne faut pas humilier l'adversaire, si j'ose dire, dans ce moment-là,
03:17et ça aurait permis d'éviter que des générations,
03:20celles qui ont 62 ans et demi, 63 ans,
03:25ne soient pas concernées l'année prochaine.
03:27Moi, vous voyez, je suis lucide.
03:28On part des propositions de gauche et on cherche à construire des...
03:32Très bien, mais sur Bernard Cazeneuve, vous n'avez pas répondu totalement à ma question.
03:35Mais parce que je n'ai pas eu le temps. Entre temps, il y a eu une autre question.
03:38Nous, on a eu une position extrêmement claire.
03:40Nous avons dit que nous censurons tout ce qui est une continuation
03:45de la politique précédente, parce qu'il y a une forme de déni
03:48du président de la République dans la période.
03:50Pourquoi on a cette partie de baltrap avec des noms qui sont jetés, etc.?
03:53C'est parce que le président, il ne cherche pas à construire ses compromis,
03:57il cherche à préserver le périmètre de sa politique précédente.
04:00Et ça, c'est un déni par rapport au message envoyé par les électeurs.
04:05Et donc, qui peut imaginer que Bernard Cazeneuve,
04:07s'il avait été retenu ou s'il était retenu par le président de la République,
04:11se glisserait dans les habits d'un collaborateur zélé du président de la République.
04:15Ce n'était pas son intention.
04:17Et moi, je ne pense pas que c'était son intention.
04:18Je n'ai pas oublié que Bernard Cazeneuve a dit...
04:21Pourquoi, au sein du Bureau national des partis socialistes,
04:23Mardi, ne pas tomber d'accord sur le fait qu'il n'y aurait pas de censure concernant Bernard Cazeneuve?
04:29Bernard Cazeneuve a dit que cette réforme des retraites était injuste.
04:32C'est clair, c'est clair.
04:33Et donc, moi, je suppute, on n'a pas de détails des échanges
04:38qui ont eu lieu avec le président de la République,
04:39qui lui a probablement indiqué qu'il souhaiterait revenir significativement
04:44sur cette réforme des retraites.
04:46Ce qui a coincé, d'ailleurs, entre les deux.
04:47Oui, vous voyez bien, c'est donc le président de la République...
04:49Mais vous ne répondez plus qu'à la question, y a-t-il...
04:52Alors, excusez-moi d'aller jusque-là,
04:54y a-t-il un problème Olivier Faure au sein du parti socialiste?
04:57C'est un congrès qui va se tenir l'année prochaine.
05:01Mais on sent bien que vous êtes partagé,
05:04si ce n'est divisé au sein des socialistes,
05:06sur la marche à adopter ces prochains mois
05:09concernant une censure possible pour un Premier ministre
05:12qui pourrait pourtant être issu de la gauche.
05:14Mais je le redis, si un Premier ministre,
05:16je vais presque même vous dire quel qu'il soit,
05:18arrive et est capable de dire, je vais augmenter le SMIC,
05:21nous allons, je l'ai suspendre, abroger la réforme des retraites,
05:25nous allons renforcer les services publics,
05:27tous ceux de l'école, ceux de l'éducation, ceux de la police...
05:29Est-ce qu'il soit de gauche ou de droite?
05:30C'est-à-dire qu'à un moment donné...
05:31Banco.
05:32Vous voyez bien la logique des choses.
05:34Je vois mal un Premier ministre,
05:35on voit des noms de droite qui sont, je sais, en pâture aujourd'hui.
05:38Je vois, chacun est respectable dans ses convictions,
05:41mais je ne vois pas ceux-là, aujourd'hui,
05:43reprendre les propositions qui ont eu la préférence des Français.
05:47Et à ce moment-là, ça paraîtrait aberrant
05:49de ne pas avoir nommé celles qui étaient portées
05:51par l'ensemble de cette coalition.
05:53Et je le redis, s'agissant de Bernard Cazeneuve
05:57et de la décision du bureau national du Parti socialiste,
06:00il n'y a pas eu un veto qui a été exprimé.
06:03Il n'y a pas eu la reprise d'une proposition
06:05qui était, dans le cas de sa nomination
06:08et à condition qu'il porte...
06:09C'est jouer avec les mots, vous le savez.
06:11Non, mais je...
06:12Moi, le groupe socialiste, en tous les cas,
06:15nous avons pris la position de dire
06:17nous censurons tout ce qui est une forme de continuation.
06:19Et donc, c'est pour ça que je dis que la balle
06:20est dans le camp du président de la République.
06:22Il s'est lui-même empêtré dans cette situation.
06:25Il est créé les conditions de cette instabilité
06:27et qui devient extrêmement problématique.
06:29Les urgences sociales demeurent, les urgences écologiques,
06:32la position internationale de la France...
06:34On commence à devenir un peu ridicule,
06:36et je pèse mes mots,
06:38dans ce flottement et dans cette partie de baltrap.
06:41Lorsque je vous suis, vraisemblablement,
06:44Michel Barnier, vous pourriez étudier,
06:46en fonction des propositions qu'il pourrait reprendre...
06:48Mais par principe, on étudiera,
06:49mais je vois mal dans un discours de politique générale.
06:51Et puis, vous regardez,
06:52Michel Barnier, il est issu de la formation Les Républicains.
06:5647 députés à l'Assemblée nationale.
06:58Donc, pareil, le sens de l'élection
07:00qu'est arrivée en tête la coalition de gauche et les écologistes,
07:04et on se retrouve, en plus,
07:06avec le contraire de ce que le Front républicain a signifié,
07:09puisque deux mois après,
07:10il semble que c'est donc la position des députés du RN
07:12qui soit l'arbitre de la situation.
07:14Donc, tous les messages envoyés le 7 juillet
07:17sont balayés d'un revers de la main.
07:19Une préférence donnée à la gauche,
07:20un Front républicain qui a fonctionné,
07:22et la volonté de tourner la page de la politique
07:24menée par le gouvernement des missionnaires actuels
07:28ou les précédents gouvernements.
07:29Donc, les Français,
07:30si ces trois éléments qui sont quand même assez clairs dans le vote
07:34ne se retrouvent pas dans la formation du prochain gouvernement,
07:38ils vont dire que tout ça n'a servi à rien.
07:40Et donc, on méprise le suffrage universel,
07:42et ça, c'est la pire des choses en démocratie.
07:44Est-ce que vous irez manifester ce samedi ?
07:46Non.
07:46Pourquoi ?
07:47Mais parce que, d'abord,
07:49je ne vois pas les partenaires sociaux appelés à cela.
07:52Je vois une formation politique, la France insoumise,
07:55qui a décidé toute seule d'appeler,
07:56et que ça lui arrive souvent de mettre au pied du mur ses partenaires.
08:00C'est la raison pour laquelle, moi, j'ai souhaité prendre...
08:02Vous n'échangez pas entre partenaires du nouveau Front populaire ?
08:04Écoutez, moi, à ma connaissance,
08:05en tous les cas, moi, je ne participe pas à ces échanges,
08:08et il y a une question de temporalité.
08:11C'est la même chose que la proposition de motion de destitution
08:13du président de la République.
08:14À un moment, il faut être un petit peu sérieux.
08:16Moi, je souhaite que...
08:16Ils ne sont pas sérieux lorsqu'ils agitent comme cela
08:19une proposition de destitution qui n'a aucune chance de passer.
08:23Et donc, il faut deux tiers des parlementaires pour la voter.
08:26Et donc, par conséquent, si elle n'a aucune chance de passer,
08:29eh bien, celui qui sort tiré renforcé de la séquence,
08:33c'est le président de la République.
08:34Nous, on a toujours dit que...
08:35Il crée du désordre au-delà du désordre actuel.
08:38En cas de non-respect du sens du vote,
08:41là où ça se passe, c'est au Parlement,
08:44dans le rapport à ce gouvernement,
08:46et pas dans le rapport au président de la République.
08:47Le président de la République, vous savez, là, en ce moment,
08:50il maintient le dernier pouvoir qui est le sien,
08:51qui est le pouvoir de nomination.
08:52C'est pour ça que ça dure des jours, des jours et des jours,
08:54parce que ça le met, lui, au centre du jeu.
08:57Et je pense que c'est une erreur collective.
08:59Dès le lendemain de la...
09:00Et j'inclue y compris les partis de gauche et écologistes
09:02dans cette erreur-là.
09:03Dès le lendemain de la dissolution
09:05et du résultat des élections, pardon,
09:08il n'aurait pas fallu attendre benoîtement
09:10le choix du président de la République,
09:12mais de dire, nous prenons les choses en main.
09:13C'est la raison pour laquelle, avec le groupe socialiste,
09:15nous, nous demandons à l'ensemble des formations républicaines...
09:18C'est pour ça que ça a été compliqué de vous mettre d'accord sur un nom.
09:20Oui, mais...
09:21Attendez, franchement, le président de la République,
09:24il ne peut pas donner de leçons.
09:26Il y a eu sept, huit jours de flottement.
09:28Regardez, ça fait deux mois que le président de la République,
09:30il procrastine, il tergiverse.
09:31Aujourd'hui, c'est le Parlement qui doit avoir le pouvoir.
09:34C'est le Parlement qui doit prendre les choses en main.
09:36Et donc, il faut qu'on fasse ce qu'on a du mal à faire
09:38dans la culture politique française,
09:40qu'on regarde les points sur lesquels nous pouvons être d'accord
09:44en étant chacun, en sortant de ces couloirs habituels.
09:47Je le redis, on part des propositions
09:49qui ont eu la préférence des Français,
09:51mais on regarde comment elles peuvent être,
09:53comment on peut construire des convergences.
09:55Moi, je souhaite qu'on se mette autour de la table,
09:57à l'Assemblée nationale,
09:58que les différents groupes des forces républicaines
10:02discutent pour pouvoir...
10:04Lesquels ?
10:05C'est-à-dire le Parti socialiste, les écologistes,
10:07le Bloc central, les Républicains ?
10:09L'ensemble des forces, de ceux qui ont fait le Front républicain,
10:13qu'il ne faut pas oublier, qu'il ne faut pas enjamber,
10:14parce qu'il a fonctionné, ce Front républicain,
10:16il a empêché que l'extrême droite soit majoritaire...
10:19Vous prenez presque le même discours qu'Emmanuel Macron.
10:22Oui, mais sauf que...
10:24Coalition au centre.
10:25Non, mais je ne parle pas de coalition au centre,
10:27je parle d'un travail parlementaire dans lequel,
10:29je le redis, sur la question des retraites,
10:32elle est passée à coups de 49-3.
10:34Et il y avait probablement déjà, en 2023,
10:38possiblement une majorité pour s'opposer
10:40à cette réforme des retraites.
10:41Est-ce qu'on peut se mettre autour de la table
10:42pour regarder dans quelles conditions
10:44une annulation, suspension, abrogation
10:47pourraient être discutées ?
10:48Et qu'est-ce qu'on propose à la place ?
10:51Parce qu'évidemment, il y a des enjeux
10:52pour tenir compte de la pénibilité,
10:54pour tenir compte de l'équilibre du régime de retraite à faire.
10:57Travaillons au Parlement et essayons de ne pas être
11:01dans la dépendance au président de la République,
11:04qui, lui, cherche à préserver ce qu'il a fait
11:08dans la précédente mandature,
11:10au détriment du message électoral
11:11qui a été envoyé par les Français.
11:13François Hollande, candidat à la prochaine présidentielle,
11:15vous parliez de temporalité.
11:16C'était le bon moment de l'annoncer.
11:18Répondez à une question.
11:22Alors, j'ai raté cet épisode.
11:23Vous parlez de François Hollande ?
11:25Oui.
11:26Écoutez...
11:27J'en dis peut-être long, votre étonnement.
11:29Non, parce que je pense que dans la période,
11:31il faut qu'on cherche un gouvernement.
11:33Je croyais que vous me parliez d'Edouard Philippe
11:34qui a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle.
11:37Il m'avait échappé que François Hollande...
11:40pourrait être candidat, effectivement.
11:42Non, mais alors après, vous savez,
11:43il y a plein de gens qui peuvent être candidats.
11:44Sera candidat de l'alternative,
11:48celui qui pourra organiser ce rassemblement,
11:51qui incarnera, moi, en tous les cas venant de la gauche,
11:54une gauche républicaine, écologiste, sociale...
11:56Ça pourrait être lui.
11:57...qui, à la fois, concilie deux exigences,
12:00être fidèle à une gauche
12:03qui n'a pas peur d'assumer ses fondamentaux.
12:07Vous pouvez appeler ça une forme de radicalité,
12:09c'est-à-dire de retour aux racines de la gauche,
12:12c'est-à-dire qui assume le partage,
12:13le partage des pouvoirs, des richesses,
12:14le partage des savoirs,
12:16qui est pour une réforme du système fiscal,
12:20un soutien à l'ensemble des services publics,
12:23mais en même temps concilier crédibilité,
12:26une forme de solennité,
12:28une forme de gauche rassurante
12:30qui n'excite pas le débat,
12:32qui n'agite pas les passions,
12:36parfois négatives dans le débat.
12:39Vous pensez à qui ?
12:41Moi, je l'ai dit, je pense qu'aujourd'hui,
12:44la position de la direction de la France insoumise,
12:47elle abîme la gauche, elle l'empêche d'être désirable.
12:50Mais qu'est-ce que vous attendez pour vous extraire,
12:52entre guillemets, de cette gauche ?
12:54Moi, personnellement, j'ai pris la décision
12:58de ne pas avoir le soutien de la France insoumise.
13:00J'ai même eu une candidature face à moi dans l'élection,
13:03soutenue par la France insoumise.
13:04Et le chemin qui se dessine,
13:06mais encore une fois, je le dis,
13:07c'est celui de cette, non pas autonomisation,
13:10mais d'affirmation de l'identité des socialistes.
13:12Regardez, il y a quasiment autant de députés socialistes
13:15que de députés insoumis à l'Assemblée nationale.
13:17Et on se tourne de plus en plus vers les socialistes
13:20pour, justement, essayer de dégager des solutions.
13:23Donc, d'abord, on parlera de la présidentielle le moment venu.
13:27Là, il y a d'abord à savoir qui est le prochain Premier ministre.
13:29Il faut qu'on le fasse dans un cadre collectif.
13:31Moi, j'ai défendu de longue date
13:33l'idée d'une primaire à gauche
13:35pour permettre de dégager un candidat à l'élection présidentielle.
13:38Et j'ai entendu même Olivier Faure,
13:40lors de la conclusion des universités d'été,
13:42de dire que c'est une voie qui est possible.
13:45Et il a dit aussi quelque chose de très intéressant
13:46qui est un peu passé inaperçu.
13:48Il a dit qu'il faudra une candidature commune de la gauche.
13:51Mais si certains veulent partir tous seuls,
13:55veulent nous imposer leur thème, leur style
13:59et parfois leurs outrances,
14:00alors les socialistes sont prêts à partir tous seuls.
14:02Et donc, ça, c'est déjà une affirmation
14:05du fait que nous ne serons pas...
14:07Vous savez, on a dit,
14:09on ne veut pas être les supplétifs d'Emmanuel Macron,
14:11mais il ne faut pas non plus être les suppléants
14:13de Jean-Luc Mélenchon,
14:14c'est-à-dire de ceux qui pensent qu'ils peuvent le remplacer
14:16en restant sur cette seule ligne-là.
14:18Non, il y a une singularité socialiste
14:20et moi, je souhaite, avec d'autres, pouvoir la porter, l'incarner
14:23parce que je suis d'accord avec vous,
14:25cette gauche républicaine, écologique, sociale,
14:28c'est elle qui peut être le centre de gravité de la gauche
14:31et incarner l'alternance qui sera indispensable au moment venu.
14:34Merci beaucoup, Jérôme Gatch.
14:35C'était l'heure de votre grande interview sur CNews Europe.

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