Face à l'Info du 02/02/2023

  • l’année dernière
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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Transcript
00:00 -Prenez et mangez encore.
00:05 -Chose promise, chose due.
00:08 Ça sent bon.
00:09 Charlotte nous a fait des crêpes.
00:13 Qu'est-ce qu'il y a ?
00:14 Pardon, bonsoir à tous au fait.
00:16 Non mais, Charlotte, ça sent bon.
00:19 -Ah bah tant mieux.
00:20 -Vous êtes une sacrée cuisinière.
00:22 Vous avez emmené la confiture, mon cher Guillaume.
00:24 -Non, on me l'a donnée.
00:26 Il y a du miel de Châtaigny.
00:27 -Pas de marque, parce que là c'est marché.
00:29 -On va manger un caramel de chez Angelina.
00:31 On n'a pas le droit de le dire ?
00:32 -Non, mais on peut les manger pendant la pub ou bien...
00:35 -Oui, voilà, pendant la pub.
00:36 -Pendant nos chroniques en fait.
00:38 -Pendant les chroniques des autres.
00:40 -Je parle, vous mangez, vous parlez, je mange.
00:42 -Christine, je veux bien que Fassier le partage
00:43 parce que je n'ai pas confiance.
00:46 -Je vous trouve bien locas dès qu'il s'agit de crêpes.
00:50 Alors Marc Menand va nous expliquer dans un instant
00:54 d'où vient la chandeleur.
00:56 -M. Piterri, beaucoup de sujets ce soir.
00:59 -La famille Deciem passe au courant d'une relation amoureuse
01:07 avec le principal suspect.
01:09 L'avocat de la famille, Mourad Batik, s'est exprimé
01:12 en conférence de presse cet après-midi.
01:14 Le corps de la jeune fille a été retrouvé dans une forêt du Gard.
01:17 Le principal suspect est passé aux aveux.
01:20 L'homme de 39 ans évoque une dispute amoureuse
01:23 le 25 janvier dernier.
01:25 Les salariés de Total Energy ne sont pas prêts
01:27 à arrêter les raffineries du groupe Information de la CGT
01:31 ce jeudi avant d'envisager tout arrêt.
01:34 L'organisation syndicale dit vouloir tester
01:36 des grèves reconductibles.
01:38 Elle appelle les raffineries à un mouvement de grève
01:40 contre la réforme des retraites les 7 et 8 février prochains.
01:44 Et puis la Russie concentre ses forces
01:46 pour se venger de l'Ukraine et de l'Europe.
01:49 Ce sont les mots de Volodymyr Zelensky.
01:51 Le président ukrainien s'est exprimé
01:53 à une conférence de presse ce jeudi
01:55 en compagnie de la présidente de la Commission européenne.
01:58 Ursula von der Leyen annonce de nouvelles sanctions
02:01 contre la Russie.
02:03 Au sommaire ce soir,
02:06 mais pourquoi Papandyaï se fait-il si discret
02:10 8 mois après sa nomination ?
02:12 Alors que la Cour des comptes constate
02:14 une dégradation rapide de l'attractivité
02:16 du métier d'enseignant.
02:18 Boulevard Voltaire où encore le Figaro se demande
02:20 s'il y a un pilote dans l'avion à l'éducation nationale.
02:24 Il lui est reproché d'être plus investi
02:26 pour les questions LGBT et de racisme
02:29 que pour l'éducation.
02:31 Pourquoi des élus et enseignants de tous bords
02:33 reprochent-ils à Papandyaï son didentitisme
02:36 par rapport au dossier ?
02:38 L'édito de Mathieu Beaucoupter.
02:40 Poker menteur, le gouvernement feindrait
02:43 de vouloir nationaliser EDF pour le bien commun
02:46 comme s'il défiait l'Europe
02:48 qui demande le démantèlement.
02:50 Mais un député, Fouineur,
02:53 montre que tout cela pourrait bien être
02:55 comme manipulation ou grande illusion.
02:58 La nationalisation en fait permettrait
03:00 de mieux démanteler en toute tranquillité.
03:03 D'où une proposition de loi
03:05 pour s'opposer à cette chimère de nationalisation.
03:08 EDF, le court circuit programmé,
03:11 l'édito de Guillaume Bigot.
03:13 À l'Institut du monde arabe,
03:16 un duel à distance s'installe
03:18 pour la présidence entre Jack Lang,
03:20 l'actuel président, et Jean-Yves Le Drian,
03:23 à 83 ans.
03:25 L'ancien ministre de la Culture,
03:27 sous François Mitterrand, brigue un quatrième mandat.
03:30 Mais quel est son bilan ?
03:32 Pourquoi, à 83 ans, convoiter de nouveau ce mandat,
03:35 en plein débat sur les retraites ?
03:37 Le décryptage de Charles-Aucteur Néves.
03:40 Aujourd'hui, 2 février, vous l'avez vu,
03:44 la chandeleur et l'église catholique fêtent
03:46 la présentation de Jésus au temple.
03:49 Et nous fêtons donc la chandeleur.
03:51 Mais d'où vient cette fête concrètement ?
03:53 Marc Menand va nous expliquer
03:54 pourquoi on mange aussi des crêpes à cette occasion.
03:56 Marc Menand raconte.
03:58 Des radars thermiques pourront vérifier
04:00 que les voies réservées au court-voiturage
04:02 sont bien respectées par les usagers.
04:05 C'est ce que va mettre en place la métropole de Lyon.
04:08 Est-ce un exemple supplémentaire
04:10 d'une restriction de nos libertés personnelles
04:13 pour notre bien ?
04:14 L'édito de Mathieu Bobcote.
04:16 Une heure pour prendre un peu de hauteur
04:18 sur l'actualité avec nos éditorialistes.
04:20 C'est parti !
04:21 Évidemment, notre sujet d'actualité
04:37 sera autour de 6e.
04:39 Le drame aurait-il pu être évité ?
04:42 C'est la seule question qu'on peut se poser ce soir.
04:45 Comment allez-vous Simon ? Bien ?
04:47 Écoutez, je vais résister malgré les qualités
04:51 de cuisinière et fille pâtissière.
04:53 C'est gentil, merci d'avoir pensé à moi.
04:56 Je veux remercier Tima qui nous a envoyé des fleurs.
04:59 C'est trop bel.
05:00 Ça sent trop bon pour la chandeleur.
05:02 Voilà, les crêpes.
05:03 Je vous laisse travailler.
05:05 Moi j'ai les fleurs, les crêpes, je suis tranquille.
05:07 Bonne chandeleur à tous.
05:09 Il n'empêche qu'après avoir bien souri,
05:11 on va quand même rentrer dans le vif du sujet.
05:14 Mon cher Mathieu Papandiaï est scruté
05:17 ces jours-ci par les médias.
05:19 Je le disais en titre, dans Le Figaro,
05:21 on se demande s'il y a bien un pilote dans l'avion
05:23 à l'Education nationale.
05:24 Boulevard Voltaire, de son côté,
05:26 a scruté l'agenda du ministre et a constaté
05:29 que les engagements pédagogiques étaient moins nombreux
05:32 que les engagements idéologiques.
05:35 Il était aussi de passage ce matin sur le service public
05:37 pour faire le point sur son travail comme ministre.
05:40 Alors c'est à votre tour, mon cher Mathieu,
05:42 de vous demander ce qui se passe avec notre ministre.
05:45 - Oui, en fait, après plusieurs mois à l'Education nationale,
05:48 vient le temps de la première évaluation,
05:50 du premier bulletin.
05:51 Est-ce qu'il a la note de passage?
05:54 Passable, excellent, nous verrons. Échec.
05:57 Alors, il faut se rappeler, les circonstances de son arrivée,
06:00 Papandiaï s'est présenté dans la vie politique
06:03 à la manière d'une révolution, d'un ministre coup de poing,
06:05 d'un ministre symbole.
06:07 D'après les années blanquaires,
06:08 qui sont celles officiellement d'une éducation très républicaine,
06:12 plus classique, à tout le moins,
06:13 c'est la philosophie qui l'accompagnait,
06:15 là, on dit qu'on change complètement de cap
06:17 et maintenant, ce sera l'anti-blancaire,
06:19 le blancaire inversé,
06:20 ce sera le ministre woke de l'éducation.
06:23 Et ça s'inscrit dans le cadre d'une forme de réorientation
06:27 du macronisme.
06:28 On s'en souvient, c'est au moment de la présidentielle aussi,
06:30 où Emmanuel Macron largue le courant laïque,
06:33 le courant gauche républicaine,
06:34 pour se tourner vers un discours plus multiculturaliste.
06:36 Et dans cette logique,
06:38 Papendiaïe est un des symboles de ce basculement.
06:42 Qu'est-ce qu'on lit dans les journaux ces jours-ci?
06:44 Qu'il y a, à tout le moins,
06:45 une forme de déception qui l'entoure.
06:47 À droite, certains se disent, bon, il cache bien son jeu,
06:51 mais on sent chez lui, justement, l'esprit woke.
06:53 À gauche, on trouve qu'il ne va pas assez loin,
06:55 on trouve qu'il n'est pas à la hauteur du symbole
06:58 qu'il était censé incarner.
07:00 Dans les faits, c'est un peu plus compliqué que ça.
07:03 Quels sont les deux grands dossiers, sur le plan,
07:06 on pourrait dire, qui dépassent les questions
07:08 des techniques pédagogiques, qui ont marqué les derniers mois?
07:11 Il y a eu la question, évidemment,
07:13 de l'uniforme à l'école.
07:15 De l'uniforme à l'école.
07:16 Est-ce qu'il y est favorable, oui ou non?
07:19 On apprend, lisant Le Figaro,
07:21 qu'il trouve que c'est une mesure un peu fachot.
07:23 Le fascisme commence aujourd'hui avec l'uniforme à l'école.
07:27 Extension du domaine du fascisme.
07:29 On se souvient, par ailleurs, dans le même esprit,
07:32 c'est pas sans lien, sa position sur les vêtements religieux
07:35 à l'école, les vêtements ethno-religieux.
07:37 On a vu la baïa, tout ça.
07:39 On a vu que sa fonction l'oblige à nommer le problème,
07:43 mais ses convictions le poussaient à le neutraliser,
07:46 à le relativiser, en expliquant que c'était moins grave
07:49 que ce qu'on pensait.
07:50 Donc, globalement, il est fidèle à l'agenda qu'on lui prêtait.
07:53 Il est peut-être moins efficace qu'on ne le croyait
07:55 dans cet agenda.
07:56 Ensuite, on l'a vu, Boulevard Voltaire note son agenda.
07:59 Et là, effectivement, c'est dans ces réunions,
08:01 dans quelle mesure un agenda dit-il tout sur la vie d'un homme,
08:04 c'est autre chose.
08:05 Mais ce qu'on voit, c'est un engagement très aîlé
08:09 sur les causes LGBTQ2+, et ainsi de suite,
08:13 et les causes qui relèvent, d'une manière ou de l'autre,
08:15 de l'antiracisme tel qu'on le définit aujourd'hui.
08:18 Donc là, on se demandera, je reviendrai dans quelques instants,
08:21 est-ce que désormais, c'est la fonction de l'école
08:23 de relayer un agenda idéologique, quel qu'il soit,
08:26 qu'on l'apprécie ou non,
08:27 ou est-ce que la fonction de l'école n'est pas plutôt
08:29 dans la transmission de la culture sur le mode traditionnel.
08:31 On comprend que vu l'état de l'école française,
08:33 et vous l'avez évoqué avec le rapport de la Cour des comptes,
08:35 et pas seulement ce que l'on voit, ce que l'on sait,
08:38 ce que l'on apprend, on a quelquefois l'impression
08:40 que cette école qui a fait un temps la renommée de la France
08:43 à travers le monde, est aujourd'hui à peu près en ruine
08:45 pour une partie de la population.
08:47 Or, est-ce que ça l'intéresse? On dirait plus ou moins.
08:50 Il part ailleurs sur la question de l'attractivité
08:53 du métier d'enseignant.
08:54 Ça, c'est intéressant.
08:55 Il dit que c'est un métier...
08:57 C'est le jargon, l'attractivité du métier d'enseignant.
08:59 Qui aurait cru un jour que la langue française
09:01 servirait à parler comme ça?
09:02 Quoi qu'il en soit, il dit qu'il faut revaloriser les salaires
09:07 et qu'il faut aussi faciliter la retraite progressive.
09:12 Mais la question de fond qu'il faut se poser,
09:14 c'est pourquoi enseigner est-ce que c'est devenu
09:16 aussi difficile aujourd'hui?
09:18 Pourquoi est-ce que c'est si complexe
09:20 d'enseigner aujourd'hui?
09:21 Alors là, il faudrait parler du fait que l'école est dévastée,
09:24 il y a des problèmes de violence à l'école.
09:26 Et quand c'est pas de la violence,
09:27 il y a tout simplement une forme de...
09:28 On parle pas simplement de l'absence de discipline en classe,
09:30 on parle de la contestation de l'autorité de l'enseignant,
09:33 qui est souvent méprisée.
09:34 On dit tu fais pas assez d'argent,
09:35 en plus ce que tu fais c'est inutile,
09:37 j'ai pas envie d'être ici avec toi.
09:39 Donc on insulte les enseignants,
09:40 ça crée un environnement qui n'est pas favorable
09:42 à la transmission du savoir
09:44 et la disqualification du savoir.
09:46 Faut bien comprendre.
09:47 La fonction de l'enseignant, son prestige dans la société
09:50 dépend de la valeur accordée au savoir.
09:53 Si on est dans une société qui considère désormais
09:55 qu'un tutoriel, Instagram ou YouTube
09:57 est plus important que la lecture d'un livre,
10:00 si on est dans une société de l'hyperactivité constante
10:03 et des écrans,
10:04 plutôt que du bouquin, de la lecture
10:05 et de la méditation et du silence,
10:06 l'enseignant est disqualifié.
10:08 Dans cet environnement, on peut croire effectivement
10:10 qu'il y a un problème de l'attractivité
10:11 du métier d'enseignant.
10:13 Derrière cela, l'école a un problème,
10:15 Papandiaï le sait-il dans son ampleur?
10:19 - Papandiaï se veut le ministre de la mixité sociale à l'école.
10:24 Il a d'ailleurs annoncé ce matin
10:26 que l'école privée devait faire sa part en la matière.
10:30 N'est-ce pas, à porter à son crin-dit, ça, quand même?
10:32 - C'est compliqué.
10:33 Le concept de mixité sociale est un concept
10:35 qu'on devrait juste un peu gratter un peu
10:37 pour voir ce qui se cache derrière ce concept qu'on nous sort.
10:39 C'est un peu comme "valeur républicaine".
10:41 C'est-à-dire que c'est un mot qu'on lance comme ça
10:42 et on est censé applaudir immédiatement
10:44 sans savoir ce qu'il y a derrière.
10:45 Alors, on le sait, c'est un dossier qui est complexe
10:47 pour Papandiaï qui en voit pour.
10:48 Il ne le reproche pas, il fait les choix qu'il veut
10:50 pour ses enfants à l'école alsacienne.
10:52 Disons que ce n'est pas le symbole...
10:54 - Une école privée.
10:55 - Ah oui, puis de qualité, quand même.
10:57 C'est une école qui prépare ou autrui la société.
10:59 Et ce n'est pas mal, il fait ce qu'il faut pour ses enfants.
11:02 Mais disons que l'écart entre le discours
11:04 et le geste est significatif.
11:06 Vous me direz probablement que c'est commun à gauche
11:08 de ne pas penser dans les mêmes catégories où on agit.
11:11 Je serais d'accord avec vous.
11:13 Cela dit, cela dit,
11:14 qu'est-ce qu'on entend par mixité sociale?
11:17 Parce que c'est un problème, ce concept-là ne va pas de soi.
11:21 D'abord, on nous dit finalement qu'il faut retirer
11:24 toujours plus de liberté aux parents
11:26 dans la scolarisation de leurs enfants
11:28 pour s'assurer, en fait, de les diriger
11:30 à la manière d'enfants cobayes,
11:32 dans telle école, dans tel territoire,
11:34 pour s'assurer, dans une forme de composition abstraite,
11:37 que l'école corresponde aux exigences de la mixité sociale.
11:40 Donc, telle catégorie d'élèves,
11:42 comment on crée ces catégories de gens
11:44 que l'on doit mélanger dans les classes, et ainsi de suite,
11:46 on en vient à contester tout simplement
11:48 la liberté des parents de faire globalement éduquer
11:50 et scolariser leurs enfants où ils le souhaitent.
11:52 Premier élément.
11:53 Deuxième élément, je le redis,
11:54 on traite les enfants comme des cobayes.
11:56 Et ça, ça m'apparaît l'élément central.
11:58 L'école, aujourd'hui, est traitée comme une école laboratoire,
12:00 une école cobaye.
12:01 On dit que l'école doit servir, par exemple,
12:03 à porter les valeurs de la République,
12:05 à lutter contre le racisme, contre l'homophobie,
12:07 à lutter contre les changements climatiques et tout ça.
12:09 Mais c'est pas la fonction de l'école de faire cela.
12:11 Je dis pas que c'est des choses qui ne sont pas nobles.
12:13 C'est qu'à chacun son métier.
12:15 - D'autant plus, si vous permettez,
12:17 je m'introduis très rarement dans vos chroniques,
12:19 mais d'autant plus qu'il y a des fautes d'orthographe
12:21 à tous les mots.
12:22 On en a déjà parlé à plusieurs reprises.
12:24 C'est-à-dire qu'il y a peut-être des priorités.
12:26 - Bien sûr.
12:27 Mais la maîtrise de la langue est vue désormais
12:29 comme un élément secondaire.
12:30 Regardez ce qui se dit dans les débats autour de la langue.
12:32 C'est intéressant.
12:33 On nous présente le souci de l'orthographe
12:35 comme un élément d'un esprit conservateur,
12:37 peut-être même de droite.
12:38 C'est-à-dire que ça, c'est mal.
12:39 Parce que si vous avez le souci des formes,
12:41 le souci de la langue,
12:42 ça témoignerait d'une psychologie exagérément rigide.
12:44 Mais quoi qu'il en soit, on le voit,
12:46 l'école elle-même sert à autre chose
12:48 que ce que devrait être sa mission.
12:50 La mixité sociale aussi, il faut comprendre
12:52 que ça sert quelquefois à recréer artificiellement
12:55 du "vivre ensemble" quand le vivre ensemble
12:58 ne fonctionne plus.
12:59 Il existe quelque chose comme une forme de culture organique
13:02 où les gens se rassemblent, s'assemblent naturellement,
13:04 selon les affinités, selon les préférences, tout ça.
13:07 Quand la société se disjoint,
13:09 quand la société se fracture,
13:10 quand les communautarismes se substituent à la nation,
13:13 alors là, soudainement,
13:14 on a l'école de la mixité sociale qui arrive.
13:16 Et on veut forcer, et quelquefois, c'est particulier.
13:18 Cette école fonctionne bien,
13:19 la transmission culturelle s'y passe bien,
13:21 il n'y a pas assez de violence, il n'y a pas de violence.
13:23 Mais casser cette école le plus rapidement possible,
13:26 c'est un contre-modèle
13:27 parce qu'elle ne respecte pas l'écoute de la mixité sociale.
13:30 Il y a comme cette idée, finalement,
13:31 quelques fois, parce qu'on le voit, le système se désagrège.
13:34 Les gens se replient vers l'école privée,
13:35 les gens se replient vers des écoles plus particulières
13:37 dans l'espoir de créer un environnement favorable
13:39 à la transmission scolaire.
13:40 Mais la logique des technocrates, c'est un instant,
13:43 vous cherchez à vous dérober au système,
13:45 système qui, par ailleurs, sabote l'avenir des enfants,
13:47 vous êtes donc des tricheurs, vous devez suivre les règles,
13:50 et là, on touche à l'école privée.
13:52 L'école privée, elle aussi,
13:53 doit prendre sa part de mixité sociale,
13:55 autrement dit, vous allez casser, vous aussi, les amis.
13:58 Et donc, le vivre ensemble technocratique,
14:00 qu'est-ce que c'est?
14:01 Ça cherche à réparer artificiellement,
14:03 de manière autoritaire, quelquefois,
14:05 ce qui n'est plus organique dans la culture.
14:07 Alors, quand on pense à tout cela,
14:09 le concept de mixité sociale, je vois ce qu'on veut dire,
14:11 mais voyons aussi ce qu'il dit sans dire.
14:14 - Mais le ministre se veut très volontariste
14:17 sur la question de la lutte contre l'homophobie.
14:21 N'est-ce pas nécessaire, surtout, on l'a vu,
14:24 suite au martyr du petit Lucas, qui nous a tous bouleversés?
14:27 - Alors, ça, ça va de soi,
14:28 on comprend très bien ce dont il est question.
14:30 Ça nous a bouleversés.
14:31 Qu'un enfant soit poussé à un tel désespoir,
14:33 je pense que n'importe qui
14:34 qui a le début d'une âme est heurté par cela.
14:37 Ensuite, ce qui m'inquiète à travers ça,
14:39 c'est l'instrumentalisation d'un cas tragique
14:41 pour porter un agenda qui change de nature.
14:44 Je résume.
14:45 Le petit Lucas, homophobie, le contexte le plus large,
14:47 c'est quoi?
14:48 C'est l'agressivité des enfants et des adolescents.
14:50 Il y a rien de plus méchant qu'une bande d'ados et d'enfants.
14:53 Il ne faut jamais l'oublier.
14:54 Il a le désir de persécuter celui qui est différent
14:56 parce qu'il est trop gros, parce qu'il est trop petit,
14:58 parce qu'il est peut-être homo,
14:59 parce qu'il est de telle couleur et ainsi de suite.
15:01 Ça, ça, c'est méchant.
15:03 Des enfants, ça peut être méchant.
15:05 On est assez loin de Jean-Jacques Rousseau ici.
15:07 Donc là, on a besoin de cadres, on a besoin de formes,
15:09 on a besoin d'autorités, on a besoin de règles.
15:11 Tout ce qu'on a déconstruit depuis 40 ans ou 50 ans,
15:14 ce qui pouvait contenir l'agressivité des enfants,
15:17 tout ça, on l'a déconstruit.
15:18 Alors, si on nous dit qu'il faut lutter contre l'homophobie
15:20 au sens où il ne faut pas persécuter les gens,
15:22 ça va de soi.
15:23 Le problème, c'est qu'on a une agenda idéologique
15:26 qui peut se greffer à ça.
15:27 Et au nom de la lutte à l'homophobie,
15:29 au nom de cette lutte, qu'est-ce qu'on peut voir aussi?
15:31 Bien, la volonté d'introduire
15:32 la fameuse théorie du genre à l'école.
15:34 Ça, c'est au nom de la lutte contre la transphobie.
15:36 Mme Valo-Belkacem avait essayé il y a une dizaine d'années environ.
15:39 Elle dit oui, j'ai introduit la théorie du genre.
15:41 Quand elle constate que les gens n'ont pas envie
15:43 de voir la déconstruction du masculin, du féminin,
15:45 des garçons et des filles,
15:46 elle dit finalement que ça n'existe pas.
15:48 Elle revient.
15:49 Ça existe toujours la méthode de gauche.
15:51 10 ans plus tard, ça revient, une version radicalisée.
15:54 Alors, je terminerai avec simplement deux idées.
15:56 Quand on voit aujourd'hui la volonté de déconstruire
15:58 l'identité de genre chez les enfants de plus en plus jeunes,
16:00 sur TikTok, il y a des campagnes de propagande là-dessus,
16:02 la présence des drag queens dans les bibliothèques,
16:05 ça témoigne aussi de cette volonté
16:07 de déconstruire l'identité de genre
16:08 des enfants de plus en plus jeunes.
16:10 Si je m'oppose à ça, est-ce que je suis transphobe ou homophobe?
16:13 Et si je n'applaudis pas quand on promène
16:15 sur le service public, on s'en souvient,
16:17 cette jeune personne qui faisait changer
16:19 l'identité de genre, on s'en souvient, le nom m'échappe,
16:21 mais dans une émission bien connue,
16:23 on applaudissait cette toute jeune personne
16:25 à la manière d'une forme de trophée de guerre,
16:27 de trophée de chasse du lobby de la diversité intégrale
16:29 pour dire, regardez, cet enfant est partie changer de sexe
16:31 et c'est un symbole aujourd'hui de la différence
16:33 de l'ouverture et de la diversité.
16:35 Si je me dis à un instant, on ne fait pas ça à un enfant,
16:37 on verra plus tard, mais à un enfant,
16:38 on lui laisse sa liberté,
16:39 puis on ne cherche pas à le transformer finalement en cobaye.
16:42 Est-ce que je suis transphobe et homophobe quand je dis ça?
16:44 Voilà pourquoi je m'inquiète aussi de ce qu'on peut faire.
16:46 On a des meilleures intentions, ça peut nous pousser ailleurs quelquefois.
16:49 On a des meilleures intentions, on parlera justement
16:51 dans la deuxième partie au nom des meilleures intentions,
16:54 jusqu'où les choses peuvent-elles aller.
16:56 On va parler d'EDF avec vous, mon cher Guillaume.
16:59 J'ai essayé de résumer un petit peu pour vous poser les questions.
17:03 Alors que tout le monde a le regard tourné vers le Sénat,
17:06 l'avortement, la Constitution, nous on va mettre notre petit nez
17:10 dans les dossiers de la Commission des finances,
17:12 à l'Assemblée nationale, sur une proposition de loi
17:15 qui a été adoptée contre le gouvernement
17:17 et qui va passer, donc le texte va passer à l'Assemblée
17:20 en débat à partir du 9 février.
17:22 Que s'est-il passé?
17:23 Pour planter le décor et ensuite pour arriver à la notion de l'Asia.
17:27 Que s'est-il passé?
17:28 C'est-à-dire que la Commission européenne demande depuis longtemps
17:32 à la France de démanteler EDF.
17:35 Dernier projet en date, le projet Hercule.
17:37 La France n'a pas pour l'instant effectivement démantelé EDF.
17:43 Elle est à 84% dans EDF, donc quasiment,
17:47 et elle se comporte comme si elle appartient effectivement,
17:50 EDF lui appartient à 100%.
17:52 Et voulons effectivement, comment dire, cacher,
17:58 c'est une question que le député Philippe Brun, député PS, se pose,
18:02 que la France a demandé à nationaliser à 100% EDF.
18:08 Pourquoi?
18:09 Est-ce que ce n'est pas peut-être pour démanteler en douce EDF?
18:13 La question qui se pose, c'est effectivement,
18:15 pourquoi vouloir nationaliser EDF alors qu'ils ont déjà tout ce qu'il faut?
18:20 Vous l'avez dit, c'est très suspect,
18:22 parce que quand on a 84% d'une entreprise,
18:24 on a le pouvoir dans une entreprise.
18:25 Donc, pouvoir vouloir passer de 84% à 100%, c'est très étrange.
18:29 Il faut écouter d'abord la décisionnaire, c'est Mme Born.
18:32 Elle a parlé de la nationalisation d'EDF dans son discours de politique générale.
18:35 Donc, ça veut dire que c'était très important pour elle.
18:37 Elle a dit, il faut renforcer grâce à cette nationalisation totale,
18:42 donc renforcer la capacité d'EDF à porter,
18:45 ou à mener plutôt, des projets ambitieux,
18:48 indispensables pour notre avenir énergétique.
18:50 Remarquez d'ailleurs au passage qu'elle a parlé d'avenir énergétique.
18:53 Elle n'a pas parlé d'indépendance énergétique.
18:55 Alors, cette histoire de projet ambitieux,
18:58 ça fait évidemment référence à la volonté d'Emmanuel Macron,
19:00 après avoir envisagé de fermer les centrales,
19:02 d'ouvrir et de lancer six EPR,
19:04 vous savez, les centrales de dernière génération.
19:06 Mais ça fait aussi référence à une autre réalité
19:09 qui est beaucoup moins glorieuse.
19:10 C'est-à-dire, c'est une entreprise totalement endettée.
19:13 C'était une entreprise normale,
19:14 il y a longtemps qu'elle aurait mis la clé sous la porte.
19:16 Au moins 50 milliards de dettes,
19:18 dues à l'arrêt de la moitié des réacteurs
19:21 pour des phénomènes de corrosion, etc.
19:23 Mais aussi des retards énormes accumulés
19:26 de plus de dix ans sur le réacteur de EPR de Flamanville,
19:29 tout le monde en a entendu parler.
19:30 Et un autre réacteur qui est une bombe à retardement,
19:32 dont on va pas tarder à entendre parler.
19:34 C'est un projet que l'État a poussé pour EDF
19:36 du côté de la banlieue de Londres,
19:38 avec une centrale aussi.
19:39 Alors, on pourrait quand même se réjouir de cette nationalisation
19:42 avant de se demander ce qu'il y a derrière.
19:43 En se disant, enfin, c'est jamais trop tard pour bien faire.
19:46 L'État a au moins compris
19:48 qu'il y a un enjeu crucial de souveraineté.
19:50 Souveraineté énergétique,
19:51 parce qu'on est en pleine guerre en Ukraine,
19:52 ça se voit.
19:53 Et souveraineté militaire aussi,
19:55 parce que quand on a du nucléaire militaire,
19:58 il faut aussi avoir du nucléaire civil.
20:00 Il y a un cycle du nucléaire entre le militaire et le civil.
20:03 Mais effectivement, il ne faut peut-être pas se réjouir trop vite.
20:06 Et ça, c'est le sens de la proposition de loi
20:09 qui a été effectivement poussée par le député PS,
20:11 Philippe Brun, en commission des finances.
20:14 Parce que lui pense,
20:16 et il a quelques débuts de preuve,
20:18 que l'État n'a pas renoncé à ce projet
20:21 qui est effectivement demandé par la Commission européenne.
20:24 Mais Hercule, c'est un projet français
20:26 pour répondre à cette pression constante de l'Union européenne
20:29 qui est "faites sauter votre monopole de l'électricité,
20:32 c'est un peu déjà fait,
20:33 et du nucléaire et de l'électricité, ça va ensemble".
20:35 Alors qu'est-ce que c'est que ce projet, Hercule, très rapidement ?
20:37 Ça nous intéresse.
20:38 Alors je vais répondre à cette amende.
20:40 Expliquez-le.
20:41 C'est effectivement éclater l'entreprise en trois,
20:44 avec EDF Vert.
20:46 Alors EDF Vert, c'est la distribution d'électricité,
20:49 le renouvelable, ça c'est rentable,
20:51 donc ça on le donnerait aux petits copains du marché.
20:53 Ensuite, il y a EDF Bleu.
20:55 Alors EDF Bleu, c'est les centrales nucléaires et le réseau.
20:58 Alors ça, ça coûte cher.
20:59 Bizarrement, évidemment, les Français le gardent et le financent.
21:02 Et il y a EDF Azure,
21:04 c'est-à-dire grosso modo l'hydroélectricité et les barrages,
21:06 et ça, il y a toujours une négociation à bras de terre avec l'Union européenne.
21:09 Normalement, le gouvernement jure ses grands dieux,
21:11 c'est fini, on a enterré Hercule, on n'en parle plus.
21:14 Mais le député PS Philippe Brun a dit "Bah chiche dans ce cas,
21:17 proposition de loi, et si vous êtes vraiment sérieux,
21:20 alors vous allez adopter et voter notre loi",
21:22 en parlant évidemment aux députés Renaissance, pro-gouvernement,
21:25 "voter cette loi qui va imposer de ne plus changer de statut d'EDF".
21:29 Donc en fait, de mettre une barrière à cet éventuel projet Hercule.
21:33 Alors déjà là, ça a été voté en commission de finances contre le gouvernement.
21:37 C'est une étape.
21:38 Mais déjà là, contre le gouvernement.
21:40 Cela va-t-il régler, Guillaume Bigot, les problèmes de cette entreprise ?
21:44 Quand on réfléchit un instant sur le destin d'EDF,
21:48 c'est un gros dossier, c'est un dossier assez touffu,
21:50 mais grosso modo, il y a quelque chose qui ressort,
21:52 c'est que l'essentiel des problèmes d'EDF, c'est l'État.
21:54 Donc est-ce que plus d'État, ça va régler les problèmes engendrés par l'État ?
21:58 Je pense que la réponse est un peu dans la question.
22:00 Parce que c'est l'État qui a forcé EDF, par exemple,
22:03 à se lancer dans la folie de cette construction d'un réacteur
22:05 qui prend énormément de retard,
22:06 qui va coûter une blinde dans la Bourgogne de Londres.
22:08 C'est l'État qui a poussé EDF à racheter les entreprises,
22:11 comme Framatome, mais aussi d'ailleurs une filiale d'Alstom,
22:15 je crois qu'il avait été vendue à Général Electric par un certain Emmanuel Macron,
22:18 il me semble.
22:19 C'est l'État aussi qui a obligé EDF à subventionner les clients de ses concurrents
22:23 pour les protéger contre l'inflation.
22:25 Et surtout l'État, si on synthétise, a cédé vraiment à quatre folies,
22:28 et c'est ces quatre folies qui ont mis complètement,
22:31 pour le coup, si on reprend le code couleur, l'EDF dans le rouge.
22:34 Un, les contraintes européennes, on en parlait tout à l'heure.
22:36 Effectivement, c'est une pression de l'Union européenne,
22:38 et Henri Poglio, qui a été patron d'EDF, a témoigné devant une commission d'enquête
22:42 de l'Assemblée nationale, et il a vendu la mèche, il a craché le morceau.
22:47 Il a dit "nos voisins européens n'ont eu qu'une seule obsession,
22:50 démanteler EDF".
22:52 En fait, derrière cette obsession, il y a surtout la concurrence imposée par les traités,
22:56 c'est vrai, mais aussi, et peut-être surtout, la jalousie de l'Allemagne
23:00 qui ne supportait pas que la France puisse avoir l'énergie la moins chère d'Europe.
23:05 Alors, jadis, la France était en mesure d'exporter un surplus énergétique,
23:09 et là, on a immolé, en fait, cet avantage sur la construction européenne.
23:13 Mais c'est complètement inique, parce qu'en plus, avec la guerre en Ukraine,
23:16 en plus, l'Allemagne aurait vraiment besoin de notre électricité bon marché,
23:20 c'est dommage qu'on l'a plus.
23:21 Alors là, pour le coup, la nationalisation ne va rien changer.
23:26 On va rester dans le cadre européen, avec cette pression européenne,
23:28 elle ne va pas disparaître parce qu'on a nationalisé.
23:31 Deuxième folie à laquelle l'État a cédé et a, en quelque sorte, affaibli EDF,
23:36 c'est la logique de marché, c'est la folie du marché.
23:38 Parce qu'en fait, quand il y a un réseau,
23:40 pas le temps de rentrer dans l'état et dans la théorie économique,
23:42 mais en général, le marché fonctionne mieux,
23:45 l'exception à cette règle, c'est quand il y a un réseau.
23:48 Et là, il y a vraiment un réseau en matière électrique,
23:50 c'est même un monopole quasiment naturel.
23:52 L'intérêt du marché, c'est de faire baisser les prix.
23:54 Et depuis qu'on a privatisé, eh bien, les prix se sont envolés.
23:58 Alors pourquoi ? Encore une fois, ils se sont envolés, d'ailleurs,
24:00 avant l'inflation de l'Ukraine et la reprise Covid.
24:03 Parce qu'en fait, les concurrents n'ont pas les moyens de rentrer sur ce marché.
24:06 EDF est le seul à pouvoir produire de l'électricité avec ses centrales nucléaires.
24:10 Ils ne peuvent pas, le coût d'entrée dans le marché, comme on dit, est trop élevé.
24:13 Et donc, l'État a inventé une espèce d'usine à gaz
24:16 où l'EDF doit vendre à prix cassé un quart de sa production.
24:20 Donc, en fait, il doit sponsoriser ses concurrents.
24:22 On joue au marché comme on joue à la dînette.
24:24 Et ça, ça coûte un pognon de dingue, en réalité.
24:26 Voilà, donc la nationalisation, en fait, ne va rien changer
24:29 à ce système. EDF va continuer à sponsoriser, avec notre argent d'ailleurs,
24:33 les concurrents d'EDF pour faire plaisir à la Commission européenne.
24:36 Troisième folie, l'État, en fait, a poussé EDF à céder à cette sirène,
24:41 à cette mode qui est la mode du renouvelable.
24:43 C'est-à-dire, il faut absolument avoir des énergies renouvelables
24:47 parce que c'est décarboné. Sauf que, l'énergie nucléaire,
24:51 c'est déjà une industrie décarbonée.
24:54 Comme l'a dit Yves Bréchet, l'ancien haut-commissaire à l'énergie atomique,
24:57 nos dirigeants se sont peut-être dit qu'ayant 70% d'énergie décarbonée,
25:01 c'était peut-être trop pour la France. Il fallait redescendre à 50%,
25:04 parce qu'on redescend à 50%. Donc, c'est la promotion du renouvelable.
25:07 Et la promotion du renouvelable, c'est anti-écologique, c'est anti-économique
25:11 et c'est surtout un excellent moyen de favoriser Poutine
25:14 et de favoriser les industriels chinois qui, eux, font vendre à perte,
25:18 produisent à perte du renouvelable, c'est-à-dire du matériel
25:21 pour faire de l'éolien et du photovoltaïque.
25:24 On marque une pause et on va essayer de comprendre, au bout du bout,
25:28 ce qu'il faudrait faire pour sortir de la crise énergétique actuelle pour sauver EDF.
25:33 En clair, qu'est-ce que ça change pour nous, petits Français ?
25:37 On marque une pause, à tout de suite.
25:39 Adrien Spiteri.
25:44 20 000 amendements déposés à l'approche de l'examen de la réforme des retraites
25:52 à l'Assemblée nationale ce lundi, 13 000 par la France insoumise.
25:56 L'article 7 consacré au report de l'âge légal de départ à 64 ans
26:00 est dans le viseur de l'opposition.
26:02 L'examen du texte en commission a pris fin hier soir.
26:05 Seuls deux articles ont pu être abordés.
26:09 La Russie célèbre ce jeudi les 80 ans de la victoire de Stalingrad,
26:13 tournant en majeure de la Seconde Guerre mondiale.
26:15 Vladimir Poutine s'est déplacé à Volgograd pour participer aux célébrations.
26:20 Le président russe a fait un parallèle entre la résistance contre l'Allemagne nazie
26:25 et l'offensive en Ukraine.
26:27 Et puis, troisième jour de visite en République démocratique du Congo
26:31 pour le pape François.
26:32 Le souverain pontife était auprès des jeunes Congolais.
26:35 Aujourd'hui, il les a invités à être acteurs de leur pays gangréné
26:39 par le chômage et la violence.
26:41 Plus de 65 000 personnes l'ont accueilli dans le grand stade de Kinshasa.
26:47 C'est une tête incroyable.
26:49 On revient avec vous mon cher Guillaume parce qu'on parlait de ce démantèlement a priori
26:57 que soupçonnerait le député Philippe Rindt,
27:01 qui a fait adopter, on le rappelle, une proposition de loi en commission des finances
27:05 contre la nationalisation d'EDF par l'État.
27:09 Dernière question, que faudrait-il faire pour sortir de cette crise énergétique actuelle
27:15 pour sauver EDF, donc sauver nos factures ?
27:18 D'abord, je pense qu'il faudrait vraiment qu'on sorte de toutes ces folies,
27:22 de toutes ces idées à la mode qui sont des idées fausses,
27:25 sortir du marché européen de l'électricité,
27:28 sortir de ce principe de précaution en acceptant quand même un minimum de risque calculé,
27:33 sortir de l'obsession du renouvelable, de cette énergie verte qui coûte une blinde
27:37 et qui fait que la fortune des industriels chinois,
27:39 sortir avec cette idée de vouloir absolument faire de l'argent avec EDF
27:43 et de traiter EDF comme une vache à lait.
27:45 Parce que le paradoxe, si on imagine un instant qu'on n'a pas fait
27:48 toutes ces folies imposées par l'Europe, qu'on n'a pas privatisé, qu'on n'a pas démantelé,
27:52 qu'on n'a pas ce marché où on subventionne les concurrents
27:54 et qu'on n'a pas ce marché européen de l'électricité qui est soi-disant fait
27:57 pour favoriser le renouvelable, qu'on n'a pas tout ce plan de renouvellement énergétique
28:01 avec ce renouvelable, qu'est-ce qu'on aurait ?
28:03 Abandonner l'énergie, aller à 50 euros le mégawatt-heure,
28:06 à 40 euros le mégawatt-heure, on serait juste les rois du pétrole,
28:09 on serait juste l'Arabie Saoudite de l'électricité.
28:12 Pas en Europe, dans le monde, on en aurait en excès de l'électricité et pas cher.
28:16 Alors qu'il y a la guerre en Ukraine, ça donnerait un avantage absolument considérable.
28:20 Alors je pense que ça c'est très important, l'État évidemment ne le fera pas,
28:23 c'est le contraire exact de sa politique.
28:25 Il y a un marqueur, en général vous voulez faire des choses efficaces,
28:27 vous faites à peu près le contraire de ce que veut faire la classe dirigeante,
28:29 en général ça marche plutôt bien.
28:31 L'EDF doit aussi balayer dans sa porte, c'est-à-dire que cette entreprise
28:35 a quand même une culture particulière.
28:37 J'ai pris connaissance de ce que disent des syndicats à l'intérieur de la maison,
28:42 qui sont favorables aux services publics, qui sont favorables au monopole de l'électricité,
28:46 mais qui disent "cette maison c'est l'URSS du nucléaire, l'EDF quand même".
28:52 C'est une expression très forte pour des gens qui croient aux services publics, vous imaginez.
28:55 Ils disent "c'est une boîte qui a la grosse tête, c'est une boîte qui maltraite ses fournisseurs,
28:58 c'est une boîte qui recrute que des gens qui n'ont pas bossé ailleurs pour les formater,
29:02 personne n'est viré chez EDF, il y a une armée mexicaine,
29:05 principe de précaution, personne ne prend de risque, etc.
29:07 Donc je pense qu'il faudrait vraiment renouer avec l'esprit des pionniers
29:10 et avoir quelque chose comme un mélange entre SpaceX, si vous voulez,
29:14 et l'esprit pionnier du Conseil national de la résistance qui a lancé EDF, de la grande époque.
29:20 Merci pour votre regard, mon cher Guillaume.
29:22 Je précise que d'un instant à l'autre, je donnerai une petite cachoterie sur chacun d'entre vous.
29:30 Juste pour que vous puissiez savoir.
29:32 C'est juste pour mettre un peu l'impression.
29:36 Je vais dévoiler un petit secret de chacun.
29:38 Restez attentifs.
29:40 Non mais c'est la dernière émission de la semaine.
29:42 Mathieu a des gros secrets à cacher. Il a l'air très inquiet.
29:45 Je garde les crêpes de Charlotte à côté de moi.
29:48 On continue.
29:50 Charlotte, certains parlent déjà d'une guerre de succession à la tête de l'Institut du monde arabe,
29:55 dirigée depuis des années par Jacques Lang.
29:58 En entendant le nom de Jean-Yves Le Drian, c'est l'occasion de revenir sur ce lieu qui fait parler de lui
30:04 de temps en temps et se demander ce qu'il s'y passe exactement.
30:08 En effet, il y a une guerre feutrée qui intéresse à peu près les mêmes gens
30:12 qui sont intéressés par l'Institut du monde arabe et qui se rendent dans les expositions.
30:16 C'est-à-dire un public assez peu populaire, très parisien et très attaché à cet institut.
30:22 Mais il y aurait guerre quand même entre les deux.
30:25 Parce que Jacques Lang a répondu en disant "quand je suis quelque part, je suis là pour l'éternité".
30:29 C'est assez clair quand même.
30:31 Et l'éternité, ça peut être long.
30:34 Et donc Jacques Lang a 83 ans. En effet, il brigue à sa propre suite.
30:38 Il veut absolument rester là.
30:40 Alors évidemment, la place fait rêver.
30:42 Pour le quatrième mandat.
30:44 Voilà, pour le quatrième mandat.
30:45 Il y a 9000 euros de salaire mensuel.
30:47 Ça avait été d'ailleurs une des choses que Jacques Lang a réussi à faire oublier
30:50 parce que Jacques Lang fait oublier beaucoup de choses sur son passage.
30:53 Puisque avant, le poste était défrayé, mais lui avait réussi à imposer ce salaire-là.
30:58 Il y a des voyages diplomatiques et culturels avec le chef de l'État ou sans chef de l'État dans les pays arabes.
31:03 La fréquentation évidemment à la fois d'artistes, de personnes influentes, d'intellectuels.
31:07 C'est un métier, on va dire, à la fois intéressant, bien rémunéré.
31:12 Donc évidemment, la place fait rêver.
31:14 Et Jacques Lang a pour lui, aujourd'hui, un bilan plutôt bon, sur lequel on va revenir.
31:20 Un bilan plutôt bon dans la mesure où quand il a pris l'Institut du monde arabe,
31:23 il y avait une commission au Sénat.
31:26 L'État avait été obligé d'intervenir parce que c'était un champ de ruines
31:29 qui fonctionnait complètement à perte et dans lequel plus rien n'allait correctement.
31:34 Jacques Lang a apporté un réseau considérable,
31:37 qui est celui de l'ancien ministre de la Culture, connu dans le monde entier,
31:40 pour ses initiatives permanentes.
31:43 Et donc, il a réussi à redorer à la fois l'image de l'Institut,
31:47 à récupérer des fonds en plus de ceux de l'État français,
31:51 puisque en 2010, et ça vaut le coup de le dire,
31:54 initialement, pour faire simple, l'Institut du monde arabe,
31:57 il y avait 40% du financement qui devait venir des pays de la Ligue arabe,
32:03 puisque c'est une cogestion, on va dire, entre les pays arabes et la France.
32:08 Et puis, très rapidement, dès le début, les pays arabes n'ont pas payé leur part.
32:11 Et donc, en 2010, il a été décidé que finalement,
32:15 c'était le ministère des Affaires étrangères qui paierait à hauteur de 12 millions d'euros par an
32:19 le fonctionnement de l'Institut.
32:22 Mais ensuite, les expositions, il faut les financer autrement,
32:25 puisque le seul fonctionnement de l'Institut coûte 12 millions d'euros par an.
32:28 Et donc là, on a la question du mécénat,
32:31 et c'est là où le réseau de Jacques Lang a été extrêmement important.
32:34 Alors, Jean-Yves Le Drian, j'ai interrogé un peu des gens
32:37 qui travaillent sur les questions du monde arabe de manière générale,
32:40 et qui m'ont dit "Bon, le Drian, il y en a qui s'inquiètent,
32:43 qui s'interrogent énormément, parce que le Drian, c'est le quai d'Orsay,
32:46 c'est un réseau énorme, c'est un homme qui continue à peser dans les affaires de la Macronie,
32:50 il continue à être très influent, mais en revanche, sur le domaine culturel,
32:53 on ne lui connaît pas, on ne lui connaît pas ni d'intérêt,
32:57 ni même de compétence dans ce domaine-là particulièrement.
32:59 Donc, qu'est-ce que ça deviendrait avec lui ? Il y a un point d'interrogation.
33:02 Mais la question, évidemment, que tout le monde se pose, c'est
33:05 à quoi sert cet Institut dans le fond ?
33:07 Ça avait été imaginé par Valéry Giscard d'Estaing, relancé par Mitterrand,
33:12 mais c'est un objet assez flou depuis le début. Pourquoi ?
33:15 C'est une fondation de droits privés, qui est majoritairement financée par l'État,
33:18 avec une gouvernance partagée, avec des pays arabes qui, même entre eux,
33:23 ont des guerres d'influence permanentes et ont des intérêts en France
33:27 qui ne sont pas nécessairement les intérêts de la France en France.
33:30 Ça fait beaucoup de choses à gérer en même temps, sur un domaine culturel,
33:34 mais on sent qu'il y a une volonté aussi d'influence beaucoup plus large,
33:37 à la fois diplomatique, donc c'est un institut entre la diplomatie et la culture,
33:41 on a du mal, alors quand on va sur le site, on nous donne une définition,
33:45 "faire connaître ou mieux connaître au public français et européen
33:49 l'apport du monde arabe à la civilisation universelle
33:52 et de promouvoir le dialogue entre le monde arabe et l'Occident".
33:56 Alors dans les faits, je vous le disais, les pays arabes se sont retirés financièrement
34:00 et on a les pays du Golfe qui, eux, en revanche, ont financé plusieurs expositions
34:05 ces dernières années, l'Arabie saoudite qui a financé, notamment, assez lourdement,
34:09 la restauration extérieure du bâtiment.
34:12 Et donc, vous voyez, c'est à la fois, on va financer quelque chose de très particulier,
34:16 donc on ne va pas attaquer ceux qui financent l'exposition,
34:19 donc sur le terrain diplomatique, qu'est-ce qu'on fait exactement
34:22 quand vous dépendez des financiers, mais en même temps, c'est l'État français,
34:25 c'est-à-dire le contribuable, c'est-à-dire les Français qui financent la majorité de l'institut,
34:29 bon, demeure un flou sur l'enjeu véritable de cet institut.
34:34 Comment comprendre le poids de ces pays arabes, pourtant impliqués dans le projet ?
34:38 Alors, c'est un institut, on le dit, à destination du public français et européen.
34:43 Bon, en réalité, le public est essentiellement parisien,
34:45 donc il n'est ni français ni européen, il est essentiellement parisien.
34:49 C'est un outil de soft power par le biais de certaines expositions des pays arabes en France,
34:54 mais est-ce que c'est un outil de soft power de la France dans les pays arabes ?
34:58 C'est beaucoup moins sûr. On a vu, en tout cas sur le terrain diplomatique,
35:01 que quand il y a une crise diplomatique entre la France et soit le monde arabe
35:06 ou le monde musulman en particulier, parce que c'est évidemment ça dont il s'agit plus particulièrement,
35:11 les pays arabes savent défendre leurs intérêts au moment M, institut du monde arabe, ou pas.
35:16 Après, évidemment, sur le terrain diplomatique, il y a toujours beaucoup de choses qui nous échappent.
35:19 Donc il y a évidemment l'influence à la fois de Jack Lang lui-même,
35:23 des pays dans les expositions qu'il finance, et Jack Lang, mais il y a quelque chose d'un peu…
35:29 Quand je vous dis que c'est flou depuis le début, sur ce plateau, sur ce plateau de Face à l'Info,
35:34 Éric Zemmour, à l'époque, avait débattu avec Jack Lang sur cette question.
35:39 Notamment, c'était au moment où Jack Lang voulait absolument…
35:41 J'étais là, je m'en souviens, j'étais au milieu.
35:43 … absolument enseigner une plus grande place de l'arabe à l'école.
35:48 Et Éric Zemmour lui avait dit "mais évidemment, vous n'allez pas attaquer l'Arabie saoudite,
35:51 puisqu'elle finance en partie les expositions de l'Arabie saoudite".
35:55 Et il a voulu quitter le plateau à ce moment-là.
35:57 Et Jack Lang, au lieu de dire "oui, puisque c'est la stricte vérité,
36:01 l'Arabie saoudite a donné 5 millions pour restaurer tout l'institut du monde arabe",
36:05 a complètement nié.
36:06 Donc là, vous savez, c'est le genre de choses qui tout à coup attisent une suspicion
36:11 que vous n'aviez pas forcément initialement.
36:13 Pourquoi il nie ce qui est objectivement sur la place publique ?
36:17 Donc c'est pour ça que, bon, on comprend mal.
36:19 Par ailleurs, Jack Lang, quand vous lui demandez "et l'Arabie saoudite, du coup,
36:22 est-ce que vous serez capable de dire qu'il y a des choses qui fonctionnent assez mal
36:25 par rapport à tous les idéaux que vous avez défendus dans votre vie en Arabie saoudite ?"
36:28 Il dit "non, pas du tout".
36:30 Alors, autant, j'ai cherché à citation, autant Trump, quand Biden a gagné,
36:34 il a dit "je suis bien content que les États-Unis se soient débarrassés, je cite,
36:37 de cette saloperie humaine", en parlant de Trump,
36:39 autant l'Arabie saoudite, c'est beaucoup plus compliqué que ce que vous pensez.
36:42 Il y a beaucoup d'efforts qui ont été faits, notamment il y a des concerts de techno
36:45 en Arabie saoudite, et ça, c'est quand même une bonne nouvelle.
36:47 Donc vous voyez qu'il y a à la fois la personnalité de Jack Lang,
36:50 sa vision politique sur le terrain diplomatique,
36:53 le tout avec la négation de choses qui existent et notamment de financements qui existent.
36:57 On essaye de préserver par ailleurs les susceptibilités des pays entre eux.
37:01 Un exemple, à cette époque-là, et c'est sans doute pour ça que Jack Lang était un peu gêné,
37:05 il avait fait installer une plaque de remerciement à l'Arabie saoudite
37:09 à l'intérieur de l'Institut du Monde arabe.
37:12 Sauf qu'il y a d'autres pays, qu'on dit "ah non, mais ça commence à bien faire,
37:15 ces relations bilatérales, alors que c'est un ensemble,
37:18 c'est une gouvernance partagée entre tous les pays arabes et la France".
37:21 Donc la plaque a été retirée pour satisfaire d'autres pays
37:25 qui ne voulaient pas que l'Arabie saoudite ait une place particulière.
37:27 Donc vous voyez que tout ça est compliqué à gérer.
37:30 Donc en fait, ce qu'on fait, c'est qu'on va sur le terrain culturel dans les expositions
37:34 et on ne va pas trop sur les terrains qui peuvent froisser les uns ou les autres.
37:37 Et alors du côté de la France, c'est nettement plus compliqué
37:41 de discerner l'enjeu au-delà de la seule culture.
37:45 On a, par le biais des universitaires qui sont dans l'Institut du Monde arabe,
37:50 on sent une volonté très, très forte d'imposer, mais à qui ?
37:55 Une vision de l'islam, vous savez, ce fameux islam des lumières,
37:58 l'islam de la tolérance. Il y a beaucoup de recherches là-dessus,
38:01 à destination d'un public, encore une fois, qui n'est pas très concerné par la question,
38:05 en tout cas par la pratique de l'islam lui-même.
38:08 Ensuite, on a des expos, et c'est une des grandes questions qui est posée à ce sujet,
38:13 des expositions qui dépendent évidemment des personnes qui les financent.
38:16 Donc à quel moment vous pouvez, même à l'Institut du Monde arabe,
38:20 aborder des questions aujourd'hui qui concernent le monde arabe
38:23 ou qui concernent le monde islamique, notamment en France ?
38:26 À quel moment vous pouvez poser ces questions librement,
38:29 quand les gens qui vous financent empêchent même ces questions d'être posées ?
38:33 On avait par exemple, en 2019, un concert d'une chanteuse du Sahara occidental
38:37 qui avait finalement été déprogrammée sous pression du Maroc.
38:41 On a eu par exemple en 2012, alors c'était quelques années plus tôt,
38:44 Boalem Sansal, cet écrivain algérien qui avait été rayé des listes
38:49 en raison d'un voyage qu'il avait fait lui-même pour un salon littéraire
38:52 en Israël quelques mois plus tôt.
38:54 On se souvient d'une carte exposée à l'Institut du Monde arabe
38:57 sur lequel Israël n'existait tout simplement pas sur la carte.
39:01 Donc il y a toutes ces pressions-là qui existent.
39:03 À quel moment la France s'impose ? La question reste un peu entière.
39:07 Et alors, là je vais aller du côté positif du bilan culturel,
39:13 on a un Jack Lang, alors il y a des gens qui me disent
39:16 Jack Lang a su être très étonnant et a su s'imposer sur des sujets
39:19 sur lesquels on ne l'attendait pas forcément.
39:21 Notamment, il a imposé contre l'avis de beaucoup d'universitaires
39:25 qui ne sont pas du tout gênés par toutes les expositions sur les arts islamiques,
39:28 mais qui étaient très gênés par l'exposition qui avait été faite
39:31 sur les chrétiens d'Orient. Parce que faire une exposition
39:34 sur les chrétiens d'Orient, pour certains d'entre eux,
39:36 c'était prendre un parti religieux sur la question orientale.
39:40 Ça m'épate toujours un peu, mais bon, passons comme si par ailleurs
39:44 les chrétiens orientaux n'avaient pas eux-mêmes une influence culturelle
39:47 dans la région. Et là, Jack Lang a pesé de tout son poids personnel
39:52 pour imposer cette exposition, exposition qui fait partie
39:56 des expositions qui ont été les plus fréquentées dans l'histoire
39:59 de l'Institut du monde arabe, comprenne qu'il pourra,
40:01 étant donné que le public est français en l'occurrence.
40:04 Il a également réussi à imposer une exposition sur les juifs d'Orient,
40:09 exposition qui avait été préparée par Benjamin Stora.
40:12 Et alors là, ce n'était pas contre ses universitaires,
40:14 mais contre beaucoup de pays arabes qui n'étaient pas très favorables
40:17 à cette question. Et là, il a su s'imposer aussi.
40:19 Donc, vous voyez que le bilan sur le fond est compliqué
40:23 entre à la fois les intérêts des pays arabes, ce que veut imposer
40:30 Jack Lang lui-même, les universitaires au sein de cet institut
40:33 qui sont universitaires et sérieux, mais qui ont des visées politiques
40:36 également. Et au milieu de tout ça, vous avez l'Institut du monde arabe.
40:40 Malgré cela, le gouvernement a justement choisi l'Institut du monde arabe
40:45 pour annoncer son plan contre le racisme et l'antisémitisme
40:49 il y a quelques jours.
40:50 Oui, alors là, je vous avoue qu'il m'a fallu digérer l'information,
40:54 c'est-à-dire que lancer un plan de lutte, bon alors les plans de lutte,
40:57 on en a tous les deux ans, il n'y a jamais de mesure des objectifs.
41:01 Qu'est-ce qu'on a atteint, qu'est-ce qu'on n'a pas atteint,
41:03 mais on en refait tous les deux ans pour dire qu'on le fait.
41:05 Et donc on va lutter contre l'antisémitisme à l'Institut du monde arabe.
41:09 C'est assez original en fait comme lieu pour choisir ça.
41:13 C'est original pour plusieurs questions. D'abord parce que c'est une question
41:16 qui a été plusieurs fois source de tension au sein de l'Institut du monde arabe.
41:20 Ce n'est pas l'Institut en l'occurrence que je vise, c'est simplement
41:23 la symbolique de cette lutte-là. Par ailleurs, il y a quand même
41:27 ce dossier Ourya Boutelja, vous savez la fameuse des indigènes de la République
41:33 qui a des écrits complètement dingues, notamment sur la question juive
41:39 et qui est salariée de l'Institut du monde arabe.
41:42 Elle l'est depuis de longues années. La question avait été posée à Jack Lang
41:46 et il avait répondu "oui, on n'a aucun problème avec elle,
41:49 elle respecte le code du travail". Alors cette réponse est quand même
41:51 exceptionnelle parce que ce n'est pas exactement ce que recouvrait la question.
41:55 Ce n'est pas les spas dans l'Institut, c'est ça ?
41:56 Voilà, c'est ça. Donc ce n'est pas exactement ça.
41:58 Et son livre intitulé "Les Blancs, les Juifs et nous" est encore aujourd'hui
42:04 sur la table centrale de la librairie de l'Institut du monde arabe.
42:07 Donc là, c'est pareil. Quand elle nous disait "on m'a bien dressée à l'école
42:10 à pleurer pour Anne Frank et à abhorrer Adolf Hitler",
42:12 à quel moment la lutte contre l'antisémitisme se fait pour cette salariée-là ?
42:18 Et il y a, et je terminerai avec ça, mais ça, ça m'a fait rire aussi,
42:21 il y a une exposition en ce moment à l'Institut du monde arabe
42:24 qui est une exposition consacrée aux identités LGBTQI++ dans les pays arabes
42:32 et autrement appelée "la question queer en terre d'islam".
42:35 Et là, je me suis dit "sérieusement ?"
42:37 Alors là, on retrouve des obsessions très personnelles,
42:40 une sorte de propagande à destination d'un public très français,
42:44 parce que je ne vois pas très bien ce que ça va aller changer
42:47 ou ce que les pays arabes peuvent nous apporter sur la question.
42:50 Au terme de toutes ces recherches sur l'Institut du monde arabe,
42:56 j'ai trouvé des intérêts étrangers, des obsessions politiques de Jack Lang,
43:00 des visions politiques des universitaires et l'argent des Français.
43:04 Très belle enquête à propos de l'Institut du monde arabe.
43:09 Et rappelons que Jack Lang, 83 ans, brigue un quatrième mandat.
43:13 Merci beaucoup pour ce regard.
43:16 Mon cher Marc, ici j'ai les crêpes de Charlotte,
43:20 que je vais bien manger toute seule maintenant.
43:23 Passer par mon officine.
43:26 Le 2 février, on fait des crêpes, c'est de la chandeleur.
43:30 Qu'est-ce que la chandeleur ?
43:31 Alors d'abord, je vais vous surprendre, je me place sur le plan religieux.
43:37 Sœur Charlotte surveillera mes propos.
43:41 Nous sommes 40 jours après la naissance du Christ.
43:46 Un couple chemine vers le temple de Jérusalem.
43:51 Un petit bébé dans les bras, c'est la maman, Marie, Joseph et le petit Jésus.
43:58 Pourquoi ? Parce que dans les Écritures, il y a la loi de Moïse
44:03 qui dit que le temps de la purification se fait au bout de 40 jours.
44:10 Alors il faut aller présenter cet enfant au Dieu, au Seigneur.
44:17 Lorsqu'ils entrent dans le temple, ils ont un temps de latence
44:23 et apparaît un homme d'un certain âge, c'est un sage de grande réputation.
44:29 Il s'appelle Siméon.
44:32 Il saisit le bébé, le prend dans ses bras et il va tenir quelques propos.
44:39 Quel est cet homme ? Pourquoi le laisse-t-on agir ?
44:43 Eh bien parce qu'il a eu un message par le Saint-Esprit
44:47 qu'il ne connaîtrait jamais la mort tant qu'il n'aurait pas rencontré le Christ.
44:54 Et pour lui, il y a une sorte d'évidence, c'est bien le Christ qui est présent dans les bras de sa maman.
45:02 Il dit « Maintenant le Maître Souverain, tu peux laisser ton servietteur son aller en paix,
45:09 ta parole, car mes yeux ont vu le salut que tu prépares ».
45:14 Voilà ce que dit Siméon.
45:16 Il se tourne après vers Marie et à d'autres paroles, que l'on pourrait dire des paroles saintes.
45:22 De là, il y aura une commémoration tous les ans
45:27 en particulier à partir du IVe siècle avec cette chandeleur.
45:32 Pourquoi chandeleur ? Parce que le pape du IVe siècle
45:37 fait en sorte que les églises aient des chandelles pour éclairer les offices.
45:43 Voilà toute la symbolique.
45:45 Vous allez dire les crêpes.
45:47 Il le faut oublier que j'étais en train de préparer mon intromission à l'émission du dimanche après-midi
45:57 de notre ami Emmerich, enquête d'esprit.
46:02 Et là, je redeviens non pas païen, mais celte.
46:06 Et les celtes avaient aussi une cérémonie de purification à la même époque,
46:12 c'est-à-dire au début février.
46:14 Pourquoi ?
46:15 Déjà février, en latin, ça veut dire purification, enfin purifier.
46:21 Et tous les ans, on se retrouvait au moment des moissons.
46:25 C'est le moment de la lumière aussi soudain.
46:28 Les jours s'allongent, c'est-à-dire qu'on sort de cette nuit terrible
46:33 dans laquelle on est englouti depuis des mois.
46:36 Et là, on prend les torches, on prend les flambeaux
46:40 et on se rend dans les champs en rendant hommage à la déesse Brigitte.
46:46 Et on attend d'elle qu'elle fasse en sorte que ses terres soient les terres de la fertilité.
46:53 Et que fait-on avec la crêpe, puisque ne croyez pas que je l'ai oubliée ?
46:58 La crêpe, elle représente ce soleil, ce soleil qui irradie
47:02 et qui peut garantir la bonne pousse des graines,
47:08 d'où la forme, et la crêpe qui est dorée, telle la réussite de Charlotte.
47:17 Alors la tradition, après, elle est reprise, on mélange les deux, c'est le syncrétisme.
47:23 On a la tradition qui fait que vous prenez la crêpe dans la poêle,
47:28 un Louis d'Or à gauche, et hop, vous faites voltiger, ça tourne, ça tourne,
47:33 hop, je l'ai eue, et là forcément, c'est un signe de prospérité.
47:38 Notez que Napoléon, juste avant la campagne de Russie, a pris la poêle,
47:44 une première fois, toc, ça marche, je gagnerai une bataille.
47:47 Deuxième tour, ça marche, je gagnerai une troisième, deuxième, troisième,
47:51 et à la quatrième, ça tombe, et quand on regarde ensuite,
47:54 eh bien la quatrième bataille, c'est la Bérésina.
47:57 Vous voyez ? Comme quoi, il faut croire à la tradition.
48:01 Et la crêpe, on la plaçait sur l'armoire, parce qu'elle était là,
48:05 avec son Louis d'Or, et signe de prospérité.
48:08 Merci infiniment, mon cher Marc.
48:11 On mangera les crêpes de Charlotte, pour vous,
48:13 intelligence, culture et spiritualité.
48:16 Merci beaucoup, mon cher Marc.
48:18 Oui, elles sont ici, les petites crêpes.
48:20 J'ai dit que dans un instant, j'irai dévoiler un petit secret
48:23 sur chacun d'entre vous, histoire de vous encourager à passer un bon week-end.
48:28 On va dire un petit mot dans un instant, mon cher Mathieu,
48:32 de ce qui se passe à Lyon, la métropole de Lyon,
48:35 qui va installer des caméras thermiques pour pouvoir savoir
48:39 combien de personnes sont dans les voitures,
48:41 pour mieux gérer le covoiturage.
48:43 On va se poser des questions.
48:44 Juste avant, il y a une information dont on ne peut passer à côté,
48:47 il s'agit de 6e, juste un mot, un tour de table,
48:50 à propos de cette jeune lycéenne de 18 ans, disparue,
48:55 dans le Gard, depuis une semaine.
48:58 On a retrouvé son corps.
49:00 Elle aurait entretenu une relation amoureuse, a priori,
49:04 avec le tueur présumé.
49:06 C'est en tout cas ce qu'il a dit pour l'instant.
49:09 Le corps de la jeune femme a été retrouvé dans la nuit de mercredi à jeudi,
49:13 après les aveux de Mahfoud Ansali, 39 ans.
49:17 Et ce qui nous interpelle, c'est que le présumé a déjà été condamné 13 fois,
49:22 dont 12 ans de prison en 2015.
49:25 Il a été placé en garde à vue.
49:27 Il devait comparaître cette semaine pour la séquestration d'un couple.
49:31 Une seule question, ce drame aurait-il pu être évité ?
49:36 En tout cas, je pense que la responsabilité de l'État mérite d'être recherchée.
49:40 La culpabilité, c'est bien sûr l'auteur,
49:43 mais la responsabilité, c'est celle de l'État.
49:46 Si l'État avait fait son travail, assuré sa mission,
49:49 cette jeune femme serait en vie.
49:51 Ce serait tout simple.
49:52 Il n'aurait pas dû être en liberté.
49:54 Il était en liberté. Pourquoi ?
49:56 C'est l'éternelle question qui se repose à chaque fois qu'on découvre
50:00 ces profils 13 condamnations au tribunal, cette semaine, pour séquestration.
50:04 Évidemment, il y a la question de la détention provisoire,
50:07 où la France est sans cesse rappelée à l'ordre à cause du temps que prend la justice.
50:12 Les détentions provisoires sont très longues.
50:14 Quand vous êtes en détention provisoire, vous n'êtes pas encore condamné.
50:16 Cela pose une question au moral sur la question de la justice.
50:20 C'est ces éternelles questions.
50:21 J'ai peur qu'on nous réponde encore une fois,
50:23 et on va attendre l'enquête qui va forcément être faite en l'occurrence.
50:27 Mais vous savez, très souvent, Éric Dupond-Moretti,
50:29 ou n'importe quel ministre de la Justice avant lui,
50:31 dit qu'il va y avoir une enquête pour savoir quelles ont été les décisions.
50:35 À chaque fois, on nous dit qu'il n'y a pas eu de problème,
50:38 puisque le système lui-même permet les libérations conditionnelles,
50:41 l'aménagement des peines.
50:43 Ce qui nous emmène au laxisme de la justice.
50:45 Voilà, à la question de l'exercice même de la justice.
50:48 C'est vrai que dans des drames pareils,
50:50 ça devient insupportable de découvrir à chaque fois ces casiers judiciaires
50:54 longs comme le bras systématiquement.
50:56 Insupportable, le drame aussi, c'est qu'on est dans une société
50:59 où la violence et la folie emparent les individus.
51:03 On a vu tous les derniers chiffres, criminologie en hausse, agressivité en hausse.
51:06 C'est terrifiant. L'agressivité.
51:08 Et tous les contextes font ce que l'on a vécu par rapport au Covid.
51:13 Les gamins qui ont perdu la boule, en quelque sorte.
51:16 Les gens sous antidépresseurs.
51:18 Et il y a ceux qui peuvent commettre la première faute, le premier drame.
51:21 Ceux-là, on ne peut pas les prévoir.
51:23 En revanche, quand malheureusement, il y a eu acte
51:26 et que la personne se retrouve en liberté,
51:30 alors que justement, on est en plus dans ce contexte complètement fou
51:34 où les gens sous antidépresseurs, où ils sont prêts à l'abominable.
51:38 Là, on ne peut effectivement que condamner ce système d'un laxisme effrayant.
51:44 Je peux ajouter un mot, c'est qui va juger les juges, en fait.
51:47 La responsabilité des juges est engagée à l'égard de qui ?
51:51 On peut le savoir.
51:53 En tout cas, on suivra ce dossier évidemment de près,
51:55 comme tous nos autres dossiers sur ce laxisme, entre guillemets, de la justice.
52:02 En tout cas, ce qui est souvent reproché,
52:04 ce que reposent les Français régulièrement derrière ce genre d'affaires.
52:08 Et que diriez-vous, Mathieu,
52:10 si les pouvoirs publics utilisaient des instruments de contrôle thermique
52:13 pour vérifier combien d'individus se trouvent dans votre voiture,
52:16 pour vérifier surtout si vous respectez les règles de couvoiturage ?
52:19 C'est intéressant.
52:20 C'est ce que la métropole de Lyon fera à partir du second semestre 2023.
52:25 Ils seront dotés d'une cellule thermique
52:27 permettant d'identifier le nombre de passagers dans un véhicule.
52:31 Est-ce que c'est une mesure de bon sens ?
52:33 C'est ce dont on cherchera à nous convaincre, évidemment.
52:36 En disant, il y a une voie de couvoiturage,
52:38 si vous ne respectez pas le nombre de personnes dans votre voiture,
52:41 vous brisez la règle, dès lors, il faut pouvoir vous contrôler
52:44 et vous coller une contravention de manière ou de l'autre.
52:47 Et vous, face à l'info, qui êtes des défenseurs de la loi et de l'ordre,
52:50 n'êtes-vous pas favorables à cela ?
52:52 La réponse, c'est non. Je dis pourquoi.
52:54 À tout le moins, moi. Pourquoi ?
52:56 Qu'est-ce qu'on voit ?
52:57 Qu'un policier contrôle quelqu'un
52:59 qui ne respecte pas la règle du couvoiturage ? Très bien.
53:02 Mais ce qui est inquiétant, c'est la mise en place,
53:05 sans qu'on se rende compte exactement du portrait d'ensemble,
53:08 d'un dispositif technologique de contrôle des populations
53:12 de plus en plus ambitieux, de plus en plus étendu,
53:16 de plus en plus perfectionné,
53:18 qui, pour l'instant, se présente sur le mode bénin.
53:20 Bien oui, c'est pour contrôler la voie de couvoiturage.
53:23 Mais ce dispositif qui se met en place
53:25 et qui fonctionne sur le contrôle social,
53:27 qui a une possibilité de contrôle social,
53:29 qui dit, peu importe où vous serez, nous pourrons vous regarder,
53:32 vous vous promenez, à tout moment,
53:34 la société peut avoir un oeil sur vous.
53:36 Et il y a de bonnes raisons d'y voir,
53:38 non pas peut-être Orwell, ou peut-être Orwell,
53:40 mais aussi Oxley, c'est-à-dire une société, en fait,
53:42 où l'individu est complètement absorbé.
53:44 Il y a toujours le regard de la société qui le guette.
53:46 Alors là, je vais faire un lien,
53:48 là vous me direz que c'est un peu étrange,
53:50 mais avec la crise sanitaire qu'on a connue.
53:52 Qu'est-ce qui s'est passé avec la crise sanitaire ?
53:54 Il y a eu le moment du pass sanitaire, on s'en souvient.
53:56 Moi, je le connais, j'étais plutôt contre,
53:58 mais je n'en faisais pas une question de principe.
54:00 Je suis plutôt contre, je pense que c'est une mauvaise idée,
54:02 mais après coup, ce qu'on doit constater,
54:04 c'est que certains écolos, eux, ont considéré
54:06 que c'était une étape importante, le pass sanitaire.
54:08 Pourquoi ? Parce que ça marquait le basculement
54:10 d'une société de liberté à une société d'autorisation.
54:12 Et de plus en plus, on nous dit,
54:14 les idées circulent comme ça, il faut les capter,
54:16 il faut avoir les oreilles ouvertes.
54:18 On nous dit, ah, mais pourquoi pas un pass énergétique,
54:20 par exemple. Donc, la possibilité pour l'État
54:22 de contrôler votre consommation d'énergie.
54:24 Et demain, pourquoi pas un pass alimentaire ?
54:26 Vous mangez trop de viande, c'est mauvais pour la nature,
54:28 pour la planète, pourquoi pas un petit pass
54:30 pour contrôler ce que vous mangez ?
54:32 Est-ce que vous avez dépassé votre ration de viande,
54:34 monsieur le citoyen soviétique ?
54:36 Et pourquoi pas un pass sur les déplacements ?
54:38 Nous savons que les voyages sont mauvais pour la planète.
54:40 Est-ce qu'il faudrait pas un petit pass pour ça ?
54:42 Alors là, vous me direz que vous êtes complotiste.
54:44 Je ne suis pas complotiste, pas une seconde.
54:46 Je m'intéresse à la logique des idées.
54:48 À la logique des idées, quelques fois, les idées s'emballent.
54:50 Et vous savez, soit dit en passant, nos amis écolos,
54:52 ils ne s'intéressent pas seulement à l'écologie,
54:54 quelques fois même, ils ont tendance à l'oublier.
54:56 Je me souviens d'une idée qui m'a arrivé tout récemment.
54:58 Rappelez-vous de ça. C'est ce député écologiste
55:00 à qui les Louvres, je crois que c'est le nom qu'elle se donnait,
55:02 dans le mouvement Europe Écologie, les Verts,
55:04 avait surveillé sa vie privée pour voir
55:06 s'il se comportait correctement avec les femmes.
55:08 Rien à reprocher sur le plan du droit,
55:10 mais une morale répréhensible.
55:12 Là, il y avait cette espèce de moment étrange
55:14 où on allait même surveiller la vie privée
55:16 des militants écolos au nom d'une conception du bien commun,
55:18 une certaine conception de l'égalité des sexes,
55:20 et ainsi de suite.
55:22 Moi, ce qui m'inquiète avec ça,
55:24 c'est la logique du contrôle social
55:26 qui partout s'installe, un dispositif qui,
55:28 pour l'instant, je l'aurais dit, peut sembler anodin,
55:30 mais dans les faits, demain, crée des conditions
55:32 d'un contrôle généralisé, même de ce qui se passe
55:34 dans votre chambre à coucher.
55:36 - Quand on doute, c'est pas la première fois
55:38 que vous parlez de ce sujet-là.
55:40 - Bien, c'est une logique qu'on appelle ailleurs
55:42 le crédit social. C'est-à-dire, on vous dit
55:44 que vous aurez des libertés, mais elles seront
55:46 contrôlées, codifiées, limitées, encadrées,
55:48 et moi, je me méfie beaucoup, beaucoup,
55:50 beaucoup d'une société qui prétend
55:52 au nom des idéaux les plus élevés
55:54 contrôler la vie de l'individu.
55:56 La société parfaite est toujours une société policière.
55:58 Parce que vous avez le modèle de la société parfaite,
56:00 mais là, si vous sortez un peu du plan de la perfection,
56:02 "Ah, votre action est mauvaise pour l'environnement,
56:04 "votre action est mauvaise pour la morale féministe,
56:06 "votre action est mauvaise pour l'égalité,
56:08 "pour l'antiracisme, et ainsi de suite", on vous reprendra.
56:10 Le temple de la liberté, quoi qu'on en dise,
56:12 c'est la vie privée, c'est l'existence de la vie privée,
56:14 c'est l'existence de domaines où l'État,
56:16 où les censeurs, où les policiers idéologiques
56:18 n'ont pas le droit de mettre leur nez.
56:20 Ce qu'on voit à travers ça, et avec les réseaux sociaux,
56:22 et à travers les réseaux sociaux, on collabore nous-mêmes
56:24 à donner des informations pour qu'on puisse ensemble
56:26 nous surveiller, c'est une société de contrôle
56:28 qui se met en place sans qu'on ne s'en rende compte,
56:30 peu à peu, étape par étape.
56:32 Il nous manque une vision d'ensemble de cela,
56:34 non pas pour diagnostiquer je ne sais quel complot,
56:36 mais pour voir dans quelle logique nous sommes entraînés.
56:38 Nous perdons, peu à peu, sans nous en rendre compte,
56:40 nos libertés.
56:42 - Merci pour votre regard.
56:46 Je vais vous donner un petit secret sur chacun d'entre vous.
56:48 Très rapidement.
56:50 Je commence par Charlotte.
56:52 Charlotte est une excellente cuisinière.
56:54 Personne ne le sait, mais elle adore cuisiner les desserts.
56:56 Elle m'a montré des photos cet été
56:58 de ce qu'elle cuisine.
57:00 Elle est exceptionnelle.
57:02 Une petite info sur vous.
57:04 Vous avez fait un best-seller.
57:06 Vous avez écrit un best-seller, un livre.
57:08 Comment s'appelle-t-il ?
57:10 - "Toute l'histoire du monde".
57:12 - Mathieu a des palpitations.
57:14 - Vous avez fait un livre.
57:16 - Oui.
57:18 En France, c'est plus 4 que 8.
57:20 - C'est énorme.
57:22 Il y en a qui lisent 4 secondes.
57:24 Et vous, il y en a beaucoup.
57:26 Trois ans d'avance à l'école, on ne s'en remet toujours pas.
57:28 Vous avez fait l'école des roches.
57:30 Vous avez été enseignant.
57:32 Vous avez tout fait.
57:34 - Je fais même le dimanche matin avec vous à 11h.
57:36 Et là, on parlera de la reine Margot.
57:38 - Elle n'a jamais bu une goutte d'alcool.
57:40 - J'aime bien.
57:42 - Mais nous le convertirons.
57:44 - Oui, vous boirez.
57:46 - On vous retrouve samedi matin.
57:48 - Avec plaisir.
57:50 - 8h-10h.
57:52 - Très bien.
57:54 Bon week-end à tous.
57:56 Les crêpes et la Minute Info.
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58:38 du tribunal de commerce de Grenoble, l'entreprise est en cessation des paiements.
58:41 Une insuffisance d'actifs de 158 millions d'euros.
58:45 Kylian Mbappé forfait pour le match aller contre le Bayern Munich.
58:48 Victime d'une lésion musculaire à la cuisse gauche, le Parisien sera absent des terrains
58:52 pendant trois semaines.
58:53 Le PSG affrontera le 14 février le Bayern Munich en 8ème de finale de la Ligue des Champions.
58:58 de l'éducation.
58:59 [Musique]