Face à l'Info du 06/02/2023

  • l’année dernière
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00 Bonsoir à tous, Face à l'Info, ravie de vous retrouver ce week-end.
00:04 Nous avons pensé à vous, puisque nous avons pris un petit verre en pensant à Face à l'Info, n'est-ce pas ?
00:10 Marc Menand s'est bien comporté, il a bu de l'eau.
00:13 - Ah ouais, je pars d'eau à moi !
00:15 - Charlotte aussi de l'eau pétillante.
00:17 - Nous avons pris autant d'eau !
00:19 - Par personne !
00:21 - Vous me faites très rire. En tout cas, merci pour le livre "Les Trois Mousquetaires" que vous m'avez offert.
00:25 J'étais ravie, c'était un super moment et c'est toujours très agréable de passer un petit moment de cohésion avec l'équipe en pensant à vous.
00:33 Merci pour vos encouragements réguliers.
00:35 On va commencer quand même, non ?
00:37 - Commençons !
00:39 - Allez, Adrien Spiteri, c'est parti !
00:41 - Près de 2700 personnes sont mortes dans le sud de la Turquie et en Syrie ce matin.
00:48 Un séisme de magnitude 7,8 a touché les deux pays.
00:51 Un autre tremblement de terre a frappé la Turquie en fin de matinée.
00:55 De nombreux pays se mobilisent pour apporter leur aide.
00:58 La France va envoyer 139 secouristes sur place.
01:01 Un trafic perturbé demain dans les transports, conséquence d'une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
01:09 A Paris, seules trois lignes de métro circuleront normalement sur le RER.
01:14 Un train sur deux seront en service sur la ligne A et B.
01:18 Un sur six sur la ligne D. A la SNCF, un TGV sur deux.
01:22 Circuleront des perturbations moins importantes que les précédentes journées de grève.
01:28 Et puis, investigation clôturée dans trois cold case liées à Michel Fourniret, dont l'enlèvement en 2003 d'Estelle Mouzin.
01:36 La seule personne mise en cause dans ces trois dossiers est Monique Olivier, ex-épouse du tueur en Syrie.
01:41 Ce dernier étant décédé en 2021.
01:44 Il reviendra à la juge d'instruction de trancher sur la tenue ou non d'un procès.
01:49 Au sommaire ce soir, alors que deux nouvelles journées de mobilisation sont prévues cette semaine,
01:56 alors qu'Elisabeth Borne a fait des petites concessions ce week-end,
02:00 la réforme des retraites est entrée en débat à l'Assemblée nationale.
02:04 Séances mouvementées, interrompues, invectives en tout genre.
02:07 Où en sommes-nous des concessions ?
02:09 Quelle position de LR ? LR a-t-il une chance de revenir en force en votant le texte ?
02:16 L'édito de Mathieu Bocoté.
02:18 Alors que Washington a battu de façon spectaculaire un ballon chinois, a priori un ballon espion,
02:24 Pékin a exprimé son fort mécontentement.
02:26 Qu'est-ce qui s'est passé précisément ?
02:28 Est-ce un fiasco pour Xi Jinping ?
02:30 Qu'est-ce que cela dit d'un éventuel affrontement entre la Chine et les États-Unis ?
02:35 Faut-il craindre le pire ? L'édito de Guillaume Bigot.
02:39 Le gouvernement va enfin bloquer l'accès des sites pornographiques aux mineurs
02:43 devenus des utilisateurs trop réguliers depuis tant d'années.
02:47 Un système de vérification d'âge devrait être instauré pour les visiteurs des sites pour adultes dès septembre.
02:54 De quoi s'agit-il concrètement ?
02:56 Pourquoi arrive-t-on à contrôler parfois le futil,
02:59 mais pas par exemple les achats de cigarettes, d'alcool de la part des mineurs ?
03:03 Pourquoi tout ce qui les détruit leur est-il finalement si accessible ?
03:07 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:09 Risque d'effondrement et d'incendie à la gare du Nord.
03:13 Le Parisien sort une enquête exclusive lorsque la sécurité des infrastructures
03:17 rejoint la sécurité tout court dans la première gare d'Europe.
03:21 Qui connaît justement l'histoire de cette gare du Nord ?
03:25 Une gare pourtant fièrement dressée depuis 1865
03:28 et qui comptait parmi ses utilisateurs réguliers,
03:31 tenez-vous bien, l'empereur Napoléon III.
03:34 Marc Menon raconte.
03:36 Lorsque la gauche dit la vérité sans le savoir,
03:41 Mathieu Bocoté reviendra sur un débat au sein duquel est invité Mario Maréchal
03:46 qui a tourné au règlement de compte.
03:48 Et au bout du bout, finit par valider sans savoir
03:51 les propres idées de l'invité de la droite d'Éric Zemmour.
03:55 Qu'en est-il concrètement ? Que s'est-il passé ?
03:57 Mathieu Bocoté vous raconte.
04:00 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec nos mousquetaires.
04:03 C'est parti.
04:04 Le sujet d'actualité, on fera un tour de table dans un instant
04:20 sur Salimata Silane, basketteuse au club d'Houbert Villiers,
04:24 joueuse depuis plus de 10 ans au championnat de France
04:27 qui a été exclue d'une compétition de basket dans le nord de la France
04:30 début janvier à cause de son hijab de sport qu'elle porte depuis 3 ans.
04:34 On se posera toutes les questions.
04:36 Le couvre-chef est interdit dans le football comme dans le basket.
04:39 Il y a des menaces de mort sur la Fédération française de basket
04:44 parce que justement cette femme a été exclue.
04:46 Le règlement c'est justement la laïcité.
04:49 On se demandera jusqu'où faut-il céder ?
04:52 Qui est-ce qui est dans son droit ?
04:53 Est-ce que c'est un signe d'intolérance de la Fédération française de basket ?
04:56 Ou de la part de la basketteuse ?
04:59 Je connais peut-être un peu votre réponse,
05:01 mais j'ai envie que vous puissiez un peu argumenter.
05:04 Puis j'ai une petite surprise pour l'un d'entre vous au cours de cette émission.
05:08 On verra si vous êtes sage.
05:10 Pas vous, les téléspectateurs, vous êtes toujours sage.
05:12 Vous n'êtes pas un parti d'opposition, vous êtes un parti d'imposition
05:19 à lancer Gabriel Attal à l'Assemblée nationale à LFI cet après-midi.
05:24 Une ambiance chahutée, mouvementée pour commencer à examiner le texte sur la réforme des retraites.
05:30 Alors Mathieu, on va analyser la position de LR dans un instant,
05:33 mais avant tout, à la veille de demobilisation cette semaine,
05:37 Elisabeth Borne a annoncé ce week-end faire des concessions à la droite
05:41 pour rendre sa réforme plus acceptable aux Français.
05:44 Où en est-on concrètement sur le fond ?
05:47 Vous êtes à l'échelle coiffeur ?
05:48 Oui, c'est vrai, mais quand on va...
05:50 Je sais de dissiminer une calvitie naissante, mais avec un talent tout à fait limité.
05:53 C'est terrible la vie.
05:55 Alors, quoi qu'il en soit, on a ses problèmes capillaires.
05:57 La scène est la suivante.
05:59 Nous entrons dans un nouveau...
06:01 Appelons ça dans la pièce le théâtre des retraites, le théâtre politique des retraites.
06:05 Nous sommes entrés dans une nouvelle phase ce dimanche.
06:08 Alors c'est Elisabeth Borne à la Une du JDD qui annonce...
06:11 On rentre dans ce que j'appellerais le moment "je vous ai compris".
06:14 Quand on dit "je vous ai compris" à l'échelle de l'histoire,
06:17 ça donne mauvais résultat pour celui qui est compris dans tout ça.
06:19 Mais quoi qu'il en soit, on est dans le moment "je vous ai compris",
06:22 dit-elle à la droite en disant "j'ai entendu vos critiques, j'ai entendu vos revendications,
06:27 j'ai entendu votre message".
06:30 - Ça commence bien.
06:31 - Oui, et ça fait minimal quelques fois.
06:33 Mais comme je dis, c'est complexe l'histoire.
06:35 Et elle nous dit, donc elle regarde notamment Éric Ciotti en disant
06:38 "notamment pour les seniors, notamment pour le travail des femmes,
06:41 notamment pour les carrières hachées, il y aura des ajustements
06:45 dans la réforme des retraites pour intégrer ces revendications".
06:49 Et là, on comprend que sur la trame de fond, l'âge qui est devenu le symbole
06:53 accepté ou rejeté de cette réforme, il n'y a pas véritablement de déplacement,
06:58 mais les concessions à la marge qu'on peut supposer qu'ils étaient déjà prêtes,
07:02 ils étaient déjà dans la besace du gouvernement,
07:04 ils attendaient le bon moment pour les sortir.
07:06 Il faut savoir à quel moment sortir ces hochets.
07:09 Le hochet était disponible.
07:11 Et là, Éric Ciotti dans ce portrait rouboule.
07:14 - Le bruitage.
07:15 - Oui, oui, je suis bruiteur de mes propres chroniques.
07:18 Alors Éric, ça s'est présenté médiatiquement comme une ouverture à LR
07:22 parce qu'on sait qu'il n'y a pas d'adoption du projet de loi sans LR.
07:25 - Ça nous intéresse.
07:26 - Et là, ce qui est intéressant avec ça, c'est Éric Ciotti recule.
07:29 Il recule, c'est le grand jour pour lui parce qu'il devient,
07:31 à défaut d'être faiseur de roi, il devient faiseur de réforme des retraites,
07:34 ce qui est un titre comme un autre dont on peut se faire une fierté.
07:37 Et qu'est-ce qu'on dit? On dit "on a accepté de vous tendre la main"
07:41 et lui répond "si vous cédez sur nos principales revendications,
07:44 vous n'aurez même pas besoin du 49.3 pour passer votre projet".
07:49 Éric Ciotti, la rumeur voulait que, c'était l'homme de la droite décomplexée et ferme.
07:54 Mais quand on fait la liste des concessions supposées d'Élisabeth Borne,
08:00 on trouve que ce sont des concessions qui sont plus à gauche qu'à droite,
08:03 si je peux me permettre.
08:04 C'est-à-dire que le projet de LR, aux dernières présidentielles,
08:08 c'est un projet de 65 ans, c'est un projet où il faut travailler plus
08:11 parce qu'on vit plus longtemps.
08:14 Donc c'est un projet qu'on peut dire, dans le spectre politique français,
08:17 c'est un projet plus libéral.
08:18 À l'échelle occidentale, c'est un projet assez centriste,
08:20 mais bon, ici c'est vu comme plutôt libéral.
08:22 Or, qu'est-ce qu'on voit? Éric Ciotti reprend les arguments d'Aurélien Pradié,
08:28 qui lui-même reprend les arguments de la gauche de Macronie,
08:31 et cette espèce de double déplacement gauche est vue par les médias
08:35 comme une ouverture à droite.
08:36 Quelquefois, la politique c'est complexe, c'est un jeu géométrique.
08:39 Alors quoi qu'il en soit, la droite, pour se faire entendre, passe à gauche.
08:42 Passe à gauche un peu, mais pas tant que ça non plus,
08:45 avec cet espoir, c'est finalement d'être, de devenir la figure centrale de ce projet.
08:51 Ce que les LR espèrent dans les prochains jours, les prochaines semaines,
08:53 c'est LR, une renaissance. LR, revient à l'avant-centre du jeu parlementaire.
08:58 On comprend la stratégie.
09:00 Le drame étant que la ligne est à ce point louvoyante,
09:02 elle est sur le mode du zigzag, du slalom,
09:05 on sait plus exactement ce qu'ils pensent,
09:07 qu'on comprend que LR, en ce moment, a moins de convictions
09:10 qu'un positionnement parlementaire que nos désirs optimales,
09:13 dans l'espoir d'exister un peu.
09:15 Mais si on cherche à avoir le contenu programmatique,
09:18 puisqu'il n'est pas vraiment...
09:20 C'est parce qu'il change fondamentalement.
09:22 On dit une chose, on dit le contraire,
09:24 puis on redit la chose avant de redire le contraire.
09:26 Quand on est là-dedans, on dit que LR, finalement,
09:28 a moins de convictions qu'un positionnement,
09:30 et un positionnement circonstanciel.
09:32 Puis une fois qu'on a dit tout ça, parce qu'on l'aura dit,
09:34 la question de fond demeure,
09:36 7 Français sur 10 s'opposent à la réforme.
09:39 Qu'est-ce que ça veut dire?
09:41 C'est-à-dire que quel que soit le parti,
09:43 vous avez une proportion significative d'électeurs
09:45 qui refusent ce projet.
09:47 Ça nous ramène au problème de base qu'on explore ici,
09:49 alors qu'il est traité de manière, je trouve,
09:51 très légère dans d'autres médias.
09:53 C'est quand on a à ce point une disjonction
09:55 entre la légalité d'un côté, le régime, les institutions,
09:57 et la légitimité de l'autre, l'adhésion,
09:59 non seulement de la rue, mais les sondages,
10:01 mais les sentiments profonds du pays,
10:03 vous qui courez vers la crise politique,
10:05 et on y court encore.
10:07 - Alors, faisons un petit zoom sur la droite.
10:09 C'est très intéressant, puisque le jeu de la droite,
10:11 est-ce qu'il est facile de le comprendre,
10:13 décoder, justement, dans la présente séquence politique?
10:16 - Oui, oui, facile de décoder.
10:18 Je pense que c'est la politique du désespéré.
10:20 C'est-à-dire la grande question qui se pose à l'air depuis...
10:22 Parce que le drame de l'air en ce moment,
10:24 c'est que si la tendance se mettait à l'échelle de l'histoire...
10:26 - Vous avez le droit d'être gentil un jour.
10:28 - Mais je suis toujours... - Un jour par an avec l'air.
10:30 - Mais vous savez, c'est un amour déçu.
10:32 Plus on aime, plus on est sévère.
10:34 Mais... Alors, leur position dans tout ça
10:36 est assez particulière, parce que...
10:38 Il fait un peu pitié, j'explique pourquoi.
10:40 - C'est ça. Dites-nous. Le vos entiers.
10:42 - Le vos entiers. - Le vos entiers.
10:44 - La pitié, c'est de la tendresse.
10:46 Une tendresse assumée. Alors, qu'est-ce qu'on a?
10:48 On est devant un parti qui pourrait devenir demain
10:50 le CNIP des temps présents, le CNIP du 21e siècle.
10:52 Donc, il est coincé entre deux blocs.
10:54 - CNIP, c'est-à-dire?
10:56 - Le Conseil national des indépendants et des paysans,
10:58 si je ne me trompe pas, qui était l'espèce de résidu
11:00 de la droite parlementaire de la 4e République.
11:02 Mais c'est un destin honorable.
11:04 Alors, qu'est-ce qu'on voit?
11:06 On est dans la France des trois blocs.
11:08 La gauche réunie sous la nupèce,
11:10 le centre rassemblé et la droite fragmentée.
11:12 Quelle est la position de la droite dans tout ça?
11:14 Donc, elle est coincée entre la Macronie et l'ERN.
11:16 Mais à l'intérieur même de ce qui reste d'elle,
11:18 elle est traversée entre deux lignes.
11:20 Une ligne que l'on dit droite sociale,
11:22 qui veut dire normalement sous-hypnose de la gauche,
11:24 mais n'osant pas la rallier.
11:26 Et de l'autre côté, une ligne plus libérale
11:28 ou conservatrice, qui, elle, pour différentes raisons,
11:30 refuse la possibilité même un jour de s'allier
11:32 avec le bloc des droites,
11:34 comme le Parti socialiste l'a fait à gauche
11:36 avec la nupèce.
11:38 Ajoutez à ça, en plus,
11:40 deux stratégies possibles.
11:42 Soit la stratégie, qui est celle d'Éric Ciotti en ce moment,
11:44 donc soutenir le gouvernement
11:46 parce que ça permet de faire passer une partie du programme,
11:48 dans les cas de le 64 ans.
11:50 Le 64 ans, c'est le morceau de robot
11:52 que la droite réussit à greffer
11:54 au programme de gouvernement.
11:56 Mais ça implique de devenir,
11:58 dans les faits, d'intégrer factuellement,
12:00 sur une question centrale, la majorité.
12:02 Alors que la droite, si vous voulez,
12:04 le parti de l'opposition ferme, résolu et responsable
12:06 à la macronie.
12:08 Ou alors s'opposer à la ligne du gouvernement,
12:10 mais alors s'opposer en embrassant les grièves de la rue,
12:12 mais en trahissant ce qu'étaient ses propres convictions
12:14 jusqu'à tout récemment.
12:16 Donc c'est une espèce de triple détachement
12:18 un peu difficile, une triple contradiction.
12:20 Ajoutez à ça, quand on parle un peu
12:22 au LR, des députés, des militants,
12:24 quand on parle des gens dans cette galaxie,
12:26 leur espoir, en fait, c'est plus qu'Emmanuel Macron
12:28 ne peut pas se représenter en 2027.
12:30 Et qu'ils sont convaincus que la macronie va se scinder.
12:32 Leur objectif, donc entre un centre-droite
12:34 et un centre-gauche, leur objectif,
12:36 c'est de demeurer suffisamment vivant,
12:38 d'exister suffisamment pour être capable,
12:40 quand la droite de la macronie va quitter
12:42 parce qu'ils n'aimeront pas le prochain candidat,
12:44 peut-être, d'être capable de les avaler
12:46 et de redevenir le pôle d'une coalition
12:48 de centre-droite pour l'instant inexistante
12:50 sur le spectre politique.
12:52 Vous me direz, c'est hasardeux,
12:54 j'ajouterai, c'est douteux,
12:56 il n'en demeure pas moins que c'est leur calcul pour l'instant.
12:58 - Est-ce que LR avait une autre option?
13:00 - Ah bien oui, on appelle ça des trucs bizarres,
13:02 comment on dit? Des convictions.
13:04 Alors, quelles sont les convictions?
13:06 LR aurait pu, parce qu'on nous dit sans cesse
13:08 que c'est une réforme très particulière,
13:10 ciblée sur les retraites, très juste,
13:12 mais LR aurait pu développer une réflexion
13:14 d'ensemble sur le modèle social français
13:16 en réactivant une partie de son programme
13:18 un peu laissé de côté en ce moment.
13:20 Donc, je dis réintégrer la réforme des retraites
13:22 dans une vision plus large de la réforme de l'État.
13:24 Il aurait pu remettre en question
13:26 la bureaucratisation intégrale de l'existence en France.
13:28 C'est quand même un travers particulier du système français
13:30 qu'il y a presque davantage de bureaucrates,
13:32 en fait, dans le pays, que de postes à pourvoir
13:34 dans les bureaucraties. C'est une espèce de machine
13:36 à générer de la bureaucratie. C'est particulier.
13:38 Donc, débureaucratisation, premier élément.
13:40 Ensuite, la question des charges sociales.
13:42 Si vous diminuez significativement les charges sociales,
13:44 si vous augmentez le revenu disponible pour chacun,
13:46 autrement dit, si vous gagnez finalement l'argent
13:48 que vous avez gagné, vous le gardez
13:50 plutôt que le redistribuer souvent malgré vous,
13:52 vous élargissez votre marge d'autonomie
13:54 pour construire votre propre retraite,
13:56 ce qui n'est pas un détail.
13:58 L'autonomie dans la vie, ça peut vouloir dire quelque chose.
14:00 Il y a le système par répartition
14:02 qui est traité aujourd'hui sur la manière totémique.
14:04 C'est assez particulier. On en parle
14:06 avec presque autant de ferveur que la laïcité.
14:08 La laïcité, je veux bien, mais là, c'est rendu
14:10 qu'on parle du système de répartition
14:12 comme s'il s'agissait du système par excellence
14:14 qu'on ne pourrait pas brader
14:16 sans sacrifier l'identité française.
14:18 On voyait un sondage, je n'ai pas la source en ce moment,
14:20 où 60 % des Français sont favorables
14:22 à l'introduction d'une dose de capitalisation
14:24 pour le système des retraites.
14:26 Donc, il y a une ouverture pour tout ça.
14:28 Ça implique une forme de rupture
14:30 avec le socialisme rampant,
14:32 incrusté dans la culture politique du pays.
14:34 Alors, quand on a tout ça en tête,
14:36 il y avait une marge pour exister.
14:38 - Justement, j'avais pas dit...
14:40 Il y avait vraiment une marge pour exister?
14:42 - Il y en avait une, surtout, à la part de vigueur nécessaire
14:44 dans la critique d'un État social
14:46 qui nous conditionne à la systéma généralisée,
14:48 qui tue l'autonomie.
14:50 - Ils auraient été entendus?
14:52 - Je crois. Je crois surtout s'ils sont plus cohérents en général.
14:54 Et là, c'est pour ça que je vais ajouter un dernier élément
14:56 qui me semble important dans tout ça.
14:58 On nous dit, puis souvent des personnes qu'on croise
15:00 nous le disent, c'est bien beau la retraite,
15:02 60, 61, 62, 63, 64 ans,
15:04 mais est-ce qu'on n'est pas en train de mettre nos énergies
15:06 sur ce débat-là? Alors que les vraies questions,
15:08 l'existence du pays, sa culture, son identité,
15:10 dans un siècle, est-ce que la France sera encore française?
15:12 Ça, ces questions-là, elles sont existentielles.
15:14 Pourquoi investir toutes nos énergies
15:16 dans le sauvetage d'un système qui pourrait bien tomber
15:18 dans 7 ans, 8 ans, 10 ans, 15 ans,
15:20 alors que l'existence même du pays est fragilisée?
15:22 J'entends, je pense que plusieurs
15:24 devraient entendre ce message. Il n'est pas nul.
15:26 Ensuite, je crois qu'il est possible de brûler
15:28 tout ensemble une critique d'un modèle social déficient
15:30 et d'une identité qui se perd.
15:32 On appelle ça une entreprise de renaissance nationale.
15:34 Pour l'instant, on ne la voit pas
15:36 poindre à l'horizon, hélas.
15:38 - Une réforme peut en cacher plusieurs.
15:40 - Ah oui, ça y est, pas de doute.
15:42 - Merci, mon cher Mathieu. Dans un instant,
15:44 la deuxième partie, avec ce qui s'est passé.
15:46 Vous allez nous expliquer comment la gauche
15:48 dit la vérité sans le savoir.
15:50 - Oui, c'est intéressant.
15:52 - Et ça m'intéresse aussi.
15:54 Alors, on va partir un petit peu dans le ciel.
15:56 Un ballon qui en dit long au niveau de la diplomatie
15:58 entre les États-Unis, la Chine et peut-être même l'Ukraine.
16:00 On va voir.
16:02 Le ballon chinois survolant les États-Unis
16:04 ce week-end a été abattu par les Américains.
16:06 On veut tout savoir.
16:08 On veut tout savoir, Guillaume,
16:10 sur ce ballon, ballon météorologique,
16:12 disent les Chinois,
16:14 ballon d'espionnage, disent les Américains.
16:16 Qu'est-ce que c'est ?
16:18 Pourquoi les États-Unis l'ont abattu ?
16:20 Pourquoi les Chinois l'ont envoyé ?
16:22 Qui gagne justement à ce jeu de ballon ?
16:24 - Écoutez, comme vous me lancez la balle
16:26 et qu'en plus je ne vais pas laisser
16:28 le suspense trop m'attente,
16:30 on va briser le suspense tout de suite.
16:32 Moi, je pense qu'il n'y a pas beaucoup
16:34 de suspense dans cette affaire, même si seul
16:36 l'analyste des débris confirmera
16:38 que c'est un ballon espion. Pourquoi ?
16:40 D'abord parce que ce que disent
16:42 les autorités chinoises, c'est que c'était un ballon
16:44 météo-civil, en plus d'une
16:46 entreprise privée. Si c'était le cas
16:48 et qu'il a dérivé par les vents, c'est la théorie
16:50 chinoise, pourquoi les autorités chinoises
16:52 n'ont pas averti les autorités américaines ?
16:54 On n'en sait rien. Mais il y a surtout une sacrée coïncidence.
16:56 Ce n'est pas un ballon, ce n'est pas deux ballons,
16:58 c'est maintenant trois ballons qui en même temps ont dérivé
17:00 comme par hasard au-dessus de la Colombie
17:02 et au-dessus du Montana. Alors, ballon
17:04 météo-civil privé qui va
17:06 se balader juste au-dessus, par exemple,
17:08 d'un site stratégique américain
17:10 où il y a 150 missiles nucléaires
17:12 balistiques. C'est étonnant.
17:14 Bon, mais admettons.
17:16 En réalité, il n'y a pas de suspense. Pourquoi ?
17:18 Parce que ces ballons, on les connaît bien. Les Taïwanais
17:20 les connaissent bien. C'est exactement les mêmes ballons
17:22 que les Chinois utilisent pour surveiller Taïwan
17:24 et les Japonais, les Philippines,
17:26 certains de pays ont l'habitude de voir ces ballons
17:28 au-dessus de leur tête. Mais le Pentagone
17:30 lui-même sait de quoi il retourne, puisqu'il y a
17:32 des images satellite très claires, pour le coup,
17:34 qui n'ont pas été prises depuis des ballons, mais depuis
17:36 des satellites, de le centre de production
17:38 de l'armée chinoise dans le Xinjiang,
17:40 où ce sont ces mêmes ballons qui sont
17:42 produits. Donc, il n'y a zéro suspense.
17:44 La question peut-être maintenant, c'est de savoir pourquoi ils sont
17:46 apparus justement maintenant, ces ballons.
17:48 Moi, je pense que le calendrier
17:50 ne laisse pas non plus tellement de place au hasard.
17:52 D'abord, le secrétaire à la Défense américain
17:54 Lloyd Austin était en train d'inaugurer
17:56 des bases militaires aux Philippines
17:58 au moment où ces ballons faisaient leur apparition
18:00 dans le ciel américain. Sans doute, c'est un hasard.
18:02 Mais en même temps, le secrétaire général
18:04 de l'OTAN était en train de rendre
18:06 visite aux autorités coréennes,
18:08 sud-coréennes à Séoul. Et en même temps,
18:10 le secrétaire d'État américain Anthony Blinken
18:12 s'apprêtait à prendre un avion pour rendre visite
18:14 aux Chinois. Donc moi, je pense qu'il y a
18:16 au minimum un message des Chinois
18:18 qui a été envoyé avec ces ballons
18:20 aux gendarmes du monde, que prétendent être les États-Unis,
18:22 en leur disant "écoutez, un,
18:24 on envoie ces ballons, vous nous faites vraiment plus peur,
18:26 autant vous le dire, et vous, vous avez l'habitude
18:28 de surveiller tout le monde, mais maintenant, peut-être, prenez l'habitude
18:30 de l'inverse." Et peut-être qu'il y a
18:32 un côté ballon d'essai aussi, de la part des
18:34 Chinois, c'est-à-dire de voir, de tester
18:36 un peu la réaction du gouvernement et des...
18:38 et de la population américaine.
18:40 Très intéressant tout ça.
18:42 Le fait d'abattre ce ballon,
18:44 Guillaume Bigot, c'est une démonstration
18:46 de force pour le gouvernement, pour
18:48 voilà, l'administration américaine.
18:50 Le fait d'avoir pris le risque de laisser
18:52 des ballons survolés les États-Unis
18:54 est une preuve d'amateurisme,
18:56 peut-être aussi, de la part
18:58 des Chinois. Quelles sont les conséquences
19:00 de cet incident ? Dans quel contexte
19:02 intervient-il ? Parce que rien n'est neutre
19:04 dans cette histoire. "Ah, ça sûrement pas.
19:06 Alors, preuve de force pour
19:08 les Américains et preuve d'irresponsabilité pour les Chinois,
19:10 ça c'est le narratif américain.
19:12 Et c'est ce que répercute en permanence
19:14 beaucoup de médias ici, et beaucoup,
19:16 on va dire, d'alliés des États-Unis, voilà.
19:18 Moi, je pense que c'est pas le cas, et je vais
19:20 essayer de vous expliquer pourquoi. D'abord, démonstration de force,
19:22 bonne leçon administrée aux Chinois,
19:24 voilà, peut-être, peut-être,
19:26 en tout cas, pour moi, que la première puissance du monde
19:28 soit obligée d'utiliser un chasseur
19:30 bombardier dernier cri
19:32 et de tirer un missile pour faire éclater
19:34 une baudruche, moi, ça me semble pas être une démonstration
19:36 éclatante de la puissance américaine.
19:38 Si on rapporte le coup du ballon
19:40 au coup du missile, c'est encore plus grotesque.
19:42 Quant à Biden, qui a eu
19:44 les nerfs de résister à l'injonction
19:46 de Donald Trump de tirer sur le ballon,
19:48 on apprend maintenant que Trump lui-même
19:50 avait eu des ballons qui ont survolé
19:52 les États-Unis, les mêmes ballons,
19:54 et que ça fait déjà 4 fois, 5 fois que le territoire américain
19:56 est survolé par des ballons.
19:58 Donc on comprend une chose, c'est que l'administration américaine
20:00 a cédé à la pression de l'opinion publique.
20:02 Cette opinion publique américaine, on le sait,
20:04 elle est traumatisée depuis le 11 septembre
20:06 par ce qui peut venir du ciel. Le territoire américain
20:08 est un peu considéré comme
20:10 inviolable, ou était considéré comme inviolable,
20:12 et pour 9 Américains sur 10,
20:14 la Chine constitue une menace. Et donc ce ballon
20:16 qu'on a vu, que les Américains ont pu voir au-dessus de leur tête,
20:18 eh bien, il y a eu plein d'images,
20:20 c'est la manifestation, c'est l'incarnation
20:22 de cette menace. Pourquoi c'est une surréaction ?
20:24 Parce que c'est pas du tout une preuve de l'avancée technologique
20:26 des Chinois. En fait,
20:28 c'est parce que les Chinois ne sont pas très avancés sur le plan
20:30 spatial, et que leurs satellites d'observation
20:32 ne sont pas assez puissants, qu'ils utilisent ces ballons.
20:34 Donc c'est pas du tout l'affaire du Spoutnik en 1957.
20:36 De la même façon, je pense
20:38 que l'annulation du voyage de Blinken
20:40 en Chine, c'était "on est dans la surréaction
20:42 diplomatique". Quant à l'idée
20:44 que c'était irresponsable, côté chinois,
20:46 d'avoir fait ça, je pense que
20:48 c'était irresponsable si, et seulement si,
20:50 c'était l'intérêt des Chinois de voir rapidement,
20:52 disons, Blinken et
20:54 l'administration américaine, de les rencontrer rapidement.
20:56 Eh bien, je ne crois pas que c'était vraiment le...
20:58 que les Chinois étaient vraiment prêts à faire ça,
21:00 parce que ce sont plutôt les Etats-Unis et leurs alliés
21:02 qui, eux, s'inquiètent
21:04 de la durée de la guerre en Ukraine.
21:06 Et ils savent qu'effectivement, les Chinois
21:08 ont la capacité à tirer Poutine
21:10 par la manche et à l'amener à la table des négociations.
21:12 Et en fait, on n'a plus
21:14 un moment pensé que cette, disons,
21:16 cette alliance entre la Chine et la Russie
21:18 était assez fragile, mais en fait,
21:20 on en a tout le temps des démonstrations
21:22 et ce ballon, le survol du territoire
21:24 américain par ce ballon, est une démonstration
21:26 que les Chinois, finalement, ne sont pas tellement
21:28 pressés d'arrêter la guerre en Ukraine.
21:30 C'est une démonstration aussi que l'alliance
21:32 entre la Chine et la Russie est très puissante.
21:34 Au cours des six derniers mois, il n'y a pas eu
21:36 moins de trois manœuvres militaires
21:38 ou navales communes entre la Chine
21:40 et la Russie. Et il y a d'ailleurs un voyage
21:42 que Xi Jinping, diplomatique
21:44 important, doit réaliser d'ici la fin du mois.
21:46 C'est à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine.
21:48 Et moi, mon petit doigt me dit que ce voyage-là,
21:50 il ne sera pas annulé.
21:52 Il est mignon, votre petit doigt.
21:54 Les relations entre
21:56 la Chine et les États-Unis,
21:58 on va encore plus loin.
22:00 Pourrait-elle se détériorer au point
22:02 d'en arriver à la guerre ? Posons-nous les vraies
22:04 questions. Car il y a deux foyers de
22:06 tension entre les deux puissances, Taïwan
22:08 et l'Ukraine. Comment elles
22:10 interagissent ? Oui, c'est la bonne question
22:12 à se poser parce que deux foyers de tension
22:14 pour le prix d'un, ça commence à faire beaucoup.
22:16 Disons que
22:18 surtout les deux foyers de tension tentent à se
22:20 synchroniser. Alors évidemment, il y a des différences considérables
22:22 entre la crise en Ukraine et la
22:24 crise à Taïwan.
22:26 Taïwan, d'abord en droit international,
22:28 ce n'est pas la Chine. Personne n'a reconnu
22:30 Taïwan en tant que pays indépendant,
22:32 même pas les États-Unis, tandis que
22:34 l'Ukraine était devenue un pays indépendant depuis 1991.
22:36 Ceci étant dit, il y a une analogie très, très
22:38 forte. On voit une puissance
22:40 rivale des États-Unis d'Amérique
22:42 qui veut récupérer
22:44 un territoire qui est limitrophe, qui est
22:46 contiguë à son propre territoire parce que
22:48 Taïwan, ce n'est pas très loin des côtes chinoises et l'Ukraine,
22:50 ça touche la Russie. Et le territoire
22:52 en question, qu'il s'agisse de l'Ukraine ou de Taïwan,
22:54 c'est un quasi-protectorat militaire des
22:56 États-Unis. Donc on a une analogie très forte.
22:58 Et donc on comprend bien que l'Ukraine,
23:00 ça sert évidemment de précédent pour
23:02 Taïwan, sachant que la Chine n'a
23:04 qu'une idée, c'est de récupérer Taïwan.
23:06 Alors bien sûr, si
23:08 Biden réussit à refouler Poutine
23:10 loin des frontières qu'il avait conquises
23:12 depuis le 24 février
23:14 et qu'il l'aide
23:16 des Ukrainiens à se libérer des Russes,
23:18 ça sera un signal très encourageant envoyé aux Taïwanais
23:20 qui se diront "Oui, grâce
23:22 à l'effort militaire
23:24 des États-Unis, on pourra
23:26 effectivement refouler les Chinois". Et inversement,
23:28 les Chinois ne seront pas du tout encouragés
23:30 à attaquer militairement Taïwan.
23:32 Et on a pu penser d'ailleurs à un moment, au début de la crise,
23:34 que la crise de l'Ukraine
23:36 allait finalement
23:38 permettre à la Chine
23:40 d'accélérer la récupération
23:42 manu militari de Taïwan.
23:44 Mais en fait, non, parce que la Chine
23:46 n'est pas folle, elle sait bien qu'il y a
23:48 une différence de 1 à 10 entre sa puissance
23:50 militaire et la puissance militaire américaine.
23:52 Donc elle ne va pas s'y frotter, s'y piquer,
23:54 elle ne va pas y aller en fait.
23:56 Elle n'est pas folle la Chine. Et elle attend plutôt que Taïwan
23:58 tombe comme un fruit mur dans son escarcelle.
24:00 Et il y a des signaux de ça. En 2024,
24:02 il y aura des élections à Taïwan, et le
24:04 parti qui est au pouvoir est un parti indépendantiste,
24:06 donc anti-chinois, et il a changé son slogan.
24:08 Le slogan de ce parti,
24:10 c'était avant "contre la Chine,
24:12 protégeons Taïwan". Le slogan
24:14 maintenant est devenu "pour la paix,
24:16 protégeons Taïwan". Donc on voit bien que
24:18 si la Chine est patiente, elle pourra récupérer
24:20 Taïwan sans même faire la guerre.
24:22 Et enfin, la Chine, elle n'est pas du tout
24:24 pressée que la guerre en Ukraine s'arrête. Pourquoi ?
24:26 D'abord parce que les États-Unis,
24:28 finalement, sont occupés loin du théâtre asiatique,
24:30 en Europe. Deuxièmement, parce que
24:32 les Chinois et les Russes ont
24:34 un plan en commun pour dédollariser l'économie
24:36 mondiale et affaiblir
24:38 l'économie des États-Unis. La situation,
24:40 en fait, elle est dangereuse parce que les États-Unis sont
24:42 une puissance descendante,
24:44 la Chine est une puissance ascendante,
24:46 et les États-Unis,
24:48 finalement, pourraient être tentés
24:50 militairement de bloquer l'ascension
24:52 chinoise. - Merci beaucoup
24:54 à Guillaume pour ce regard
24:56 qui décrypte un petit peu
24:58 la scène internationale en crise,
25:00 finalement. On va marquer une pause, on se retrouve
25:02 dans un instant. J'ai une petite surprise pour l'un d'entre vous.
25:04 À tout à l'heure.
25:06 Retour sur le plateau de Face à l'Info,
25:12 la Minute Info, et on revient. Adrien Spiteri.
25:14 Une journée d'hommage, organisée aujourd'hui
25:20 à Ajaccio, 25 ans après
25:22 l'assassinat du préfet Claude Hérignac.
25:24 Pour l'occasion, le ministre
25:26 de l'Intérieur s'est déplacé sur
25:28 l'île de beauté aujourd'hui.
25:30 Selon Gérald Darmanin, il est temps, je cite,
25:32 "d'écrire une nouvelle page de l'histoire
25:34 de la Corse".
25:36 Le procès de l'incendie de la rue
25:38 Erlanger s'est ouvert aujourd'hui à Paris.
25:40 Dix personnes avaient perdu la vie
25:42 dans la nuit du 4 au 5 février
25:44 2019. Il avait été
25:46 provoqué par une habitante souffrant
25:48 de troubles psychiatriques.
25:50 La suspecte était déjà connue
25:52 des services de police.
25:54 Et puis l'ONU tire la sonnette d'alarme
25:56 sur la situation en Ukraine. Dans un discours,
25:58 le secrétaire général dit craindre
26:00 une guerre plus large.
26:02 "Les perspectives de paix ne cessent de se réduire",
26:04 a-t-il déclaré, craignant,
26:06 je cite, "des carnages supplémentaires".
26:08 Dans un instant, un tour de table sur la
26:14 Fédération française de basket et puis
26:16 la joueuse Salima Tassila,
26:18 basketteuse au club d'Aubervilliers,
26:20 joueuse depuis plus de dix ans
26:22 au championnat de France, qui a été exclue d'une compétition.
26:24 On va essayer de comprendre un petit peu
26:26 et d'analyser ce qui s'est passé.
26:28 La Fédération française de basket est connue pour
26:30 vraiment promouvoir le sport féminin.
26:32 A-t-elle raison ou pas de faire respecter
26:34 la loi ? Après de nombreuses
26:36 alertes, Charlotte, rapports d'experts,
26:38 de psychiatres, après de
26:40 nombreuses amies détruites, on apprend
26:42 que le gouvernement annonce
26:44 un dispositif dès septembre
26:46 pour empêcher les moins de 18 ans
26:48 d'accéder à des contenus pornographiques
26:50 sur Internet. De quoi
26:52 s'agit-il concrètement ? On a beaucoup parlé
26:54 de cela. Oui, on a beaucoup parlé de ça. Le gouvernement
26:56 s'en est régulièrement intéressé en annonçant
26:58 des nouvelles choses, différentes organisations
27:00 aussi. Et là, on a le ministre
27:02 qui est en charge du numérique cette fois-ci, qui s'appelle
27:04 Jean-Noël Barraud, et qui nous dit
27:06 aujourd'hui, il parle en l'occurrence aux
27:08 Parisiens, il dit "je compte bien faire respecter
27:10 la loi une bonne fois pour toutes".
27:12 Alors, vous allez me dire, ce n'est pas une citation
27:14 exceptionnelle, mais
27:16 elle est importante dans le sujet
27:18 qui nous occupe, parce qu'il souligne là
27:20 l'essentiel, il s'agit tout simplement de
27:22 faire respecter la loi. Sauf que ça fait
27:24 des années que, pendant très longtemps,
27:26 personne ne s'en est préoccupé.
27:28 Ensuite, vous l'avez dit, il y a une inquiétude qui a grandit
27:30 à peu près dans tous les gens
27:32 qui sont exposés
27:34 aux conséquences de l'accès à la pornographie
27:36 des mineurs. Et donc,
27:38 ce gouvernement, par le biais des associations
27:40 notamment de protection de l'enfance,
27:42 qui se préoccupe de la chose
27:44 tout simplement de faire respecter la loi, c'est ça dont
27:46 on parle. C'est pour ça qu'on a l'impression d'en reparler souvent,
27:48 parce que, par tous les moyens, on essaye
27:50 de savoir comment faire respecter la loi.
27:52 Pourquoi ? Parce que, dans les faits, aujourd'hui,
27:54 alors il y a une petite bataille sur l'âge
27:56 de la première
27:58 visualisation de la vidéo pornographique,
28:00 il y a toutes les assos de protection de l'enfance
28:02 s'entendent sur l'âge de 11 ans,
28:04 et dans les sondages très précis, on nous dit
28:06 14 ans. Alors j'ai essayé de comprendre pourquoi, c'est très simple,
28:08 c'est que les associations de protection de l'enfance
28:10 font des sondages en direct,
28:12 quand elles interviennent dans les écoles, c'est normalement obligatoire,
28:14 et les sondages se font
28:16 avec les mineurs, simplement en présence
28:18 des parents. Vous comprenez bien que les enfants
28:20 ne répondent pas forcément la même chose en présence
28:22 de leurs parents. Quoi qu'il arrive,
28:24 la consommation baisse
28:26 au niveau de l'âge, elle
28:28 s'étend beaucoup, avant c'était quand même beaucoup
28:30 plus masculin comme consommation, ça tend
28:32 à se féminiser énormément, et surtout
28:34 il y a un accès à des vidéos de plus en plus violentes.
28:36 Donc c'est à peu près sur tous les points
28:38 assez alarmant. Or, le
28:40 ministre fait le même constat que tout le monde, il suffit
28:42 de cliquer sur la page d'accueil d'un site,
28:44 on vous dit "Est-ce que vous avez bien 18 ans ?"
28:46 Vous dites "Oui" et vous entrez sur le
28:48 site. Donc évidemment c'est une
28:50 mesure barrière assez peu efficace.
28:52 Donc là, on a l'ACNIL
28:54 et l'ARCOM qui vont
28:56 présenter cette semaine
28:58 le futur dispositif mis en place,
29:00 préparé avec ce ministre-là
29:02 et la secrétaire d'État chargée de l'enfance,
29:04 pour essayer de contrôler
29:06 réellement l'âge
29:08 des utilisateurs de ces sites.
29:10 Alors on nous annonce que ce sera
29:12 mis en place dès septembre prochain.
29:14 Et le ministre prévient,
29:16 je le cite à nouveau, "Ils devront s'y conformer
29:18 sous peine de voir
29:20 la diffusion interdite sur le
29:22 territoire national."
29:24 Et là, encore une fois, c'est quelque chose
29:26 qui était déjà dans la loi.
29:28 Donc on sent une détermination réelle
29:30 dans ce gouvernement. C'est-à-dire qu'il y a plusieurs ministres qui sont venus en parler
29:32 régulièrement. On sent qu'ils ont pris conscience
29:34 du sujet, mais
29:36 très régulièrement, ils nous font des annonces sur ce qu'ils
29:38 avaient déjà annoncé.
29:40 - Alors, l'ARCOM s'en occupe, et c'est bien,
29:42 parce que le CSA avait beaucoup travaillé
29:44 à la télévision et a réussi
29:46 justement à cadrer tout ça à la télévision,
29:48 mais maintenant, c'est sur le net.
29:50 Alors, tout ça, c'est une bonne nouvelle. Charlotte,
29:52 est-ce qu'on peut espérer, comme l'affirme le
29:54 ministre, que 2023 marquera
29:56 justement la fin
29:58 de l'accès aux sites pornographiques pour nos enfants?
30:00 Rappelons que selon les experts, en moyenne,
30:02 à huit ans,
30:04 un enfant a vu une image pornographique.
30:06 Dans la cour de l'école, avec les amis...
30:08 - Exactement, parce que si c'est pas par le portable, c'est avec
30:10 la tablette chez des copains, ou alors c'est sur
30:12 l'ordinateur avec les vidéos qui apparaissent.
30:14 Donc, il y a...
30:16 Les psychologues parlent,
30:18 à ce jeune âge que vous évoquez,
30:20 de fractures dans le cerveau, c'est-à-dire que
30:22 l'enfant voit quelque chose, il ne comprend pas ce qu'il
30:24 voit, simplement, il a l'impression d'avoir
30:26 fait une bêtise, donc il n'en parlera pas,
30:28 et ça génère une addiction immédiate chez
30:30 les plus jeunes. C'est-à-dire que c'est vraiment...
30:32 Les psychologues, vous lisez
30:34 les rapports, c'est alarmant au possible.
30:36 Et donc,
30:38 on peut espérer avec le ministre,
30:40 qu'en effet, 2023 marque un vrai
30:42 tournant là-dessus, simplement, il faut rester vigilant. Pourquoi ?
30:44 C'est ce que je disais un peu tout à l'heure,
30:46 on a l'impression qu'ils réannoncent en permanence la même chose,
30:48 c'est même pas tellement une critique, c'est simplement que
30:50 c'est très compliqué, on va voir
30:52 pourquoi. D'abord, en septembre dernier,
30:54 il y a un rapport sénatorial
30:56 qui a été fait, mais alors dans le détail, sur
30:58 toutes les conséquences, avec 1 000 acteurs
31:00 qui sont venus parler de ce sujet,
31:02 des conséquences de l'accès massif
31:04 de la pornographie chez les mineurs,
31:06 et donc il n'y a plus de débat
31:08 sur le fait que ce soit désormais considéré
31:10 comme un sujet de santé publique. Aujourd'hui, dans les départements,
31:12 vous avez des addictologues
31:14 spécialisés dans la pornographie, qui interviennent
31:16 dans les écoles, tant
31:18 ce problème est massif,
31:20 on va dire. Donc, dans leur
31:22 rapport, les sénateurs, ils insistent sur une chose,
31:24 l'urgence de trouver une solution
31:26 technique satisfaisante
31:28 pour bloquer l'accès des mineurs.
31:30 Donc ce qu'on comprend, c'est que le Code pénal interdit
31:32 déjà la diffusion s'il y a un risque
31:34 d'accès aux mineurs. Parfois, on dit que c'est interdit
31:36 pour, en gros,
31:38 que des mineurs puissent regarder des vidéos.
31:40 Mais vous n'avez pas le droit de les diffuser s'il y a un risque
31:42 d'accès aux mineurs. Déjà, ce n'est pas exactement la même
31:44 chose, notons, parce qu'il joue énormément
31:46 là-dessus, notamment auprès de l'ARCOM.
31:48 Ensuite, il y a la loi contre
31:50 les violences conjugales du
31:52 30 juillet 2020, c'est quand même assez récent,
31:54 qui interdit aux sociétés
31:56 concernées, les sociétés qui diffusent
31:58 de la pornographie, de s'exonérer de leur
32:00 responsabilité en se contentant de
32:02 demandes en l'âge. On se dit, mais qu'est-ce qu'il
32:04 faut de plus en réalité ?
32:06 On passe encore une étape. Cette fois-ci,
32:08 ça fait neuf mois que Bercy,
32:10 c'est Bercy qui travaille avec la CNIL
32:12 et l'ARCOM, pour essayer de développer
32:14 en gros,
32:16 une sorte de certificat
32:18 numérique
32:20 de votre identité, de votre âge.
32:22 C'est-à-dire que ça fonctionnerait un peu, si j'ai bien
32:24 compris, comme quand on vous
32:26 demande de vous identifier sur votre banque,
32:28 sur le site de votre banque, ça fonctionnerait
32:30 comme ça, avec l'appui
32:32 des opérateurs
32:34 internet qui connaissent
32:36 l'âge des clients, sauf qu'ils ne connaissent pas forcément
32:38 l'âge des enfants des clients.
32:40 La question reste un peu entière, dans la mesure
32:42 où il y a trois inquiétudes qui naissent
32:44 des annonces du gouvernement. Un, les accords,
32:46 ils le disent eux-mêmes, ne sont pas finalisés,
32:48 notamment avec les opérateurs. Or, les
32:50 opérateurs, ce sont eux qui sont censés faire appliquer
32:52 notamment la fermeture des sites qui ne
32:54 respectent pas ça depuis la loi de 2020,
32:56 et ils ne le font pas, évidemment, parce que
32:58 tout ça génère, il faut le préciser,
33:00 un argent complètement
33:02 fou. La deuxième inquiétude, c'est le blocage
33:04 des sites
33:06 diffuseurs de pornographie eux-mêmes.
33:08 Il y en a un seul qui a répondu aux confrères du Parisien
33:10 qui ont eu l'information sur
33:12 cette future annonce, c'est
33:14 le propriétaire de trois grosses plateformes
33:16 de diffusion de pornographie.
33:18 Alors eux, ils ont réagi sur un sujet,
33:20 je les cite, "il est essentiel que
33:22 toutes les mesures de vérification de l'âge
33:24 préservent la confidentialité des utilisateurs
33:26 et soient simples d'utilisation".
33:28 On voit bien que l'accès aux mineurs,
33:30 ça ne les angoisse pas plus que ça.
33:32 Eux, leur angoisse, évidemment, c'est qu'il y ait moins de
33:34 monde sur leur site, et donc moins de trafic,
33:36 et donc moins d'argent à la fin. Or,
33:38 ce sont des personnes qui brassent des milliards et qui ont
33:40 donc les moyens, contrairement aux associations
33:42 de protection de l'enfance notamment, de se payer
33:44 les meilleurs avocats du monde.
33:46 Donc, ils arrivent à casser quasiment toutes les décisions
33:48 et surtout à empêcher
33:50 l'évolution des décisions, notamment judiciaires.
33:52 Et la troisième inquiétude,
33:54 c'est le cap des fameuses Cours suprêmes,
33:56 puisqu'on apprend que le décret choisi
33:58 par le gouvernement est actuellement examiné
34:00 par le Conseil d'État et devra ensuite être
34:02 validé par la Commission européenne.
34:04 Et alors, ça a l'air de rien, on se dit "la Commission européenne va
34:06 évidemment vouloir lutter contre tout ça".
34:08 Et bien non, puisque vous savez que toutes ces Cours suprêmes
34:10 examinent en permanence les droits
34:12 individuels avant la question des conséquences
34:14 massives et non pas individuellement
34:16 répertoriées sur les enfants.
34:18 Et ce qu'on constate, c'est que
34:20 par contre, l'Arkom avait mis en demeure
34:22 plusieurs sites de pornographie,
34:24 on en avait parlé d'ailleurs sur ce plateau,
34:26 c'est une question prioritaire
34:28 de constitutionnalité posée
34:30 par une société éditrice de pornographie
34:32 basée à Chypre, qui avait
34:34 bloqué le processus judiciaire.
34:36 Donc, toutes ces questions d'examen,
34:38 on va dire, juridique des textes
34:40 n'est pas du tout anecdotique, en l'occurrence,
34:42 sur cette histoire.
34:44 Puisqu'il est question d'enfants et de consommation
34:46 massive de pornographie
34:48 dès le plus jeune âge, n'est-ce pas également au sein
34:50 de l'éducation nationale
34:52 que la question devrait
34:54 très largement se poser ?
34:56 Oui, c'est ce qui m'a étonnée, c'est-à-dire qu'on a le ministre chargé
34:58 du numérique, le ministre chargé de l'enfance,
35:00 ça on comprend évidemment, Bercy qui est impliqué
35:02 dedans, et le ministre de l'éducation nationale
35:04 qui pourtant n'est pas
35:06 en reste sur les différentes visites,
35:08 sur toutes les causes du monde, n'est pas présent
35:10 dans cette démarche-là.
35:12 Alors évidemment,
35:14 le premier
35:16 blocage sur cette
35:18 consommation de pornographie se pose chez les parents,
35:20 c'est-à-dire que je pense vraiment qu'il y a des générations
35:22 qui n'ont pas conscience de ce qu'est devenue la pornographie
35:24 et surtout de l'étendue
35:26 auprès de tous les enfants. Vous avez plein
35:28 de parents qui vous disent "non, mes enfants, je pense que
35:30 ça va". En fait, il n'y a aucun enfant.
35:32 Un seul instant, ça soit accessible.
35:34 Ils disent "mais il n'y a pas à la maison" et pourtant,
35:36 leur enfant peut voir ailleurs qu'à la maison.
35:38 Il y a un contrôle parental. Les gamins,
35:40 j'ai vu des spécialistes de la question
35:42 qui disaient "sachez qu'il y a des enfants
35:44 moins de 8 ans qui savent aller sur YouTube
35:46 pour savoir comment détourner le contrôle parental
35:48 grâce à un tuto qui est fait
35:50 par un enfant qui a probablement moins de 8 ans".
35:52 La description m'a fait rire
35:54 mais en fait, c'est vraiment ça la réalité.
35:56 Les gamins savent évidemment comment le faire et surtout
35:58 à l'école, qu'ils aient un portable ou pas, étant donné
36:00 que soi-disant, le portable devait être interdit partout
36:02 et il ne l'est pas, et bien dans la cour de récréation,
36:04 que votre enfant ait un portable lui-même ou pas,
36:06 il finira par voir ces images-là
36:08 et il aura du mal à en parler. Donc évidemment,
36:10 ça concerne les parents. Mais à l'école,
36:12 il y a un ministre là qui a un sujet
36:14 qui concerne à peu près, qui a pour conséquence
36:16 à peu près tous les sujets qui semblent le préoccuper.
36:18 On a la question du décrochage scolaire
36:20 puisque vous avez des enfants
36:22 et c'est d'ailleurs la première
36:24 cause mesurée par les
36:26 psychologues, c'est le décrochage scolaire,
36:28 c'est-à-dire l'enfermement total dans l'addiction
36:30 et donc dans la virtualité, l'incapacité
36:32 totale de se concentrer à l'école.
36:34 Donc la question scolaire, la question
36:36 de la violence, la question du harcèlement
36:38 parce que
36:40 un des problèmes de la pornographie,
36:42 c'est que vous essayez de refaire ce que
36:44 vous avez vu, notamment de le filmer
36:46 et pourquoi pas de le diffuser. Donc le harcèlement
36:48 est très présent avec ça. L'inégalité
36:50 entre les garçons et les filles, évidemment,
36:52 se retrouve aussi dans cette question.
36:54 Donc c'est une question qui devrait concerner
36:56 au premier chef, les écoles.
36:58 D'ailleurs, la formation est obligatoire, normalement,
37:00 enfin la prévention sur la question de la pornographie.
37:02 Seuls 20% des écoles
37:04 le font, cette prévention.
37:06 Et par ailleurs, on voit tous les psychologues
37:08 qui nous disent que la violence est, sur l'immense
37:10 majorité des plateformes, le modèle
37:12 de sexualité qui est présenté désormais
37:14 et donc le modèle de sexualité
37:16 qui est consommé par la jeune génération.
37:18 Or, toutes ces associations
37:20 vous disent quand on parle aux jeunes filles
37:22 qui sont de plus en plus nombreuses, regardez, aux très
37:24 jeunes filles, on parle du collège, voire même
37:26 parfois du primaire, elles vous disent, elles regardent
37:28 la pornographie pour savoir quoi faire
37:30 pour faire plaisir aux garçons. Donc vous avez
37:32 vraiment cette idée de reproduire
37:34 ce que vous avez vu. Et alors là, vous voyez,
37:36 je recite le rapport sénatorial
37:38 qui nous donne, je vais vous donner
37:40 quelques chiffres, sur 304
37:42 scènes pornographiques sélectionnées parmi les
37:44 meilleures ventes du site
37:46 qui regroupe, on va dire, toutes les
37:48 vidéos. Vous avez 90%
37:50 des scènes pornographiques consommées
37:52 qui contiennent de la violence explicite
37:54 et physique, donc de la violence explicite,
37:56 c'est pas
37:58 extrapolé.
38:00 88% des 250 films
38:02 les plus populaires
38:04 représentent des agressions physiques sur les
38:06 femmes, très directement. Pornhub,
38:08 qui est une des énormes plateformes, notamment
38:10 consommée par les plus jeunes, recense
38:12 environ 72 000
38:14 vidéos qui font l'apologie de l'inceste
38:16 et de la pédocriminalité,
38:18 et 2000 vidéos parmi les plus consommées qui
38:20 contiennent le mot-clé "torture". C'est-à-dire,
38:22 le mot qui est recherché, notamment par les jeunes
38:24 consommateurs, c'est "torture". Et vous voyez
38:26 que pour déclencher, en gros, le
38:28 désir, le plaisir et la masturbation,
38:30 puisque c'est le but premier de
38:32 la pornographie, il faut aller toujours plus loin
38:34 pour exciter le désir, puisque vous êtes
38:36 sans cesse, vous avez
38:38 besoin de toujours plus, notamment chez
38:40 les plus jeunes. Et quand on voit que 93%,
38:42 là encore, c'est le rapport sénatorial,
38:44 93% des garçons et 62%
38:46 des filles de moins de 18 ans
38:48 sont exposées régulièrement
38:50 à la pornographie sur Internet, étant
38:52 donnés tous les chiffres qui précèdent,
38:54 vous dites que pendant qu'on est occupés à traquer
38:56 les jouets genrés et la couleur
38:58 des robes des poupées, parce que c'est vrai,
39:00 on en est là, notamment à l'école,
39:02 à la question de déconstruire les stéréotypes
39:04 de genre, je peux vous assurer qu'il y en a
39:06 qui se chargent de construire
39:08 les enfants, sauf qu'ils ne les construisent pas du tout
39:10 comme il faudrait les construire. Et c'est notamment
39:12 la pornographie qui, elle, occupe
39:14 le terrain de la construction et non pas de la déconstruction.
39:16 En l'occurrence, ça me semble autrement plus
39:18 urgent que la question de savoir si on
39:20 joue avec une poupée ou un camion de travaux.
39:22 C'est un sujet qu'on suit régulièrement
39:26 ici, merci. On ne l'entend pas
39:28 souvent parce que
39:30 les mots sont parfois difficiles,
39:32 c'est difficile d'en parler, c'est délicat,
39:34 mais les conséquences sont tellement
39:36 graves pour la société.
39:38 Dimitri n'est pas avec nous ce soir, mais on a
39:40 une petite pensée pour lui, on l'embrasse bien fort, il sera avec
39:42 nous mercredi, on pense à lui.
39:44 Je rappelle aussi que j'ai une petite surprise
39:46 tout à l'heure, je pense qu'elle ne va pas tarder.
39:48 Bon.
39:50 Alors, mon cher Marc, on va parler
39:54 de la gare du Nord. On a vu
39:56 un rapport qui a été
39:58 publié par Le Parisien
40:00 sur le risque d'effondrement,
40:02 le risque d'incendie à la gare du Nord.
40:04 On avait vu aussi il y a quelque temps
40:06 la violence au sein
40:08 de la gare du Nord et finalement
40:10 on se dit au fond, qui connaît
40:12 l'histoire de cette première gare
40:14 d'Europe, une gare pourtant
40:16 fièrement dressée depuis 1865
40:18 et qui comptait parmi ses utilisateurs
40:20 réguliers, je disais en titre tout à l'heure,
40:22 l'empereur Napoléon III.
40:24 Oui, alors ce qu'il faut
40:26 avoir à l'esprit,
40:28 c'est le désir d'édifier
40:30 des monuments magnifiques,
40:32 de la splendeur, que l'on
40:34 brille, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
40:36 vous savez, on fait des affaires,
40:38 on économise au maximum,
40:40 on vous met un cube, ça tient plus ou moins,
40:42 là non, être dans le raffinement,
40:44 comment conquérir
40:46 déjà par l'œil ?
40:48 Et puis, il y a ce monde extraordinaire
40:50 de la conquête
40:52 de l'espace grâce aux chemins de fer.
40:54 Les premiers sont les Anglais, nous néanmoins,
40:56 dès 1830, on a
40:58 un chemin de fer avec la vapeur
41:00 entre Lyon
41:02 et Saint-Étienne. Donc Saint-Étienne-Lyon,
41:04 ça dépend de quel côté vous allez. Et puis,
41:06 la première ligne
41:08 partant de Paris, c'est Paris-Saint-Germain,
41:11 là c'est en 1837.
41:13 C'est bon de rappeler ça, parce que c'est bien
41:15 d'avoir des gares, si on n'a pas de train, forcément
41:17 ça ne correspondrait pas à grand-chose.
41:19 Ça peut servir.
41:21 Et alors, les compagnies
41:23 veulent avoir le très beau,
41:25 je vous dis, point d'ancrage.
41:27 Là, on se précipitera.
41:29 Alors, il y a la compagnie
41:31 des chemins de fer du Nord.
41:33 Les banquiers à l'époque, les milliardaires,
41:35 ceux-ci qui en investissent pour la ligne
41:37 Paris-Saint-Germain-Laguerre-Salazar,
41:40 ce sont les frères Perrère.
41:42 Là, c'est un Rothschild.
41:44 James Rothschild.
41:46 Il veut que ce soit beau.
41:48 On est dans les débuts
41:50 des années 1860.
41:52 Que la gare soit splendeur.
41:54 Il confie des plans
41:56 à Jacques Ignac Hitchcock.
42:00 On ne vous en veut pas.
42:02 On a compris.
42:04 Non mais bon, un homme qui va
42:06 mettre tout en place.
42:08 Et ce qui est formidable, c'est que l'on veut
42:10 que ce soit lumineux, que ce soit aérien,
42:12 que ce soit léger.
42:14 Et à la fin, il va même plus loin.
42:16 Il dit,
42:18 « Ayons les symboles de chaque ville. »
42:22 Et que ces villes apparaissent
42:25 avec des statues féminines.
42:28 Et ainsi, il y aura 23 statues,
42:32 parmi lesquelles Compiègne.
42:34 Ah, Compiègne.
42:36 Depuis un certain temps,
42:38 Compiègne, c'est la ville
42:40 dont s'est entichée Napoléon III.
42:44 Là, il est empereur.
42:46 La première fois qu'il prend le train
42:48 pour se rendre sur place,
42:50 c'est lorsqu'il y a la ligne
42:52 qui est inaugurée en 1849.
42:56 C'est formidable.
42:58 Et puis, Compiègne,
43:00 là, toute une histoire fabuleuse.
43:04 Il y revient pour la ligne Paris-Saint-Quentin.
43:07 Et ensuite, il dit, « Dorénavant,
43:09 j'organiserai tous les ans
43:11 une grande fête à Compiègne. »
43:14 Et la première grande fête,
43:16 elle jaillit en juillet 1862.
43:22 Et là, parmi les invités,
43:24 il y a une jeune fille, Eugénie.
43:26 Elle est là avec sa maman.
43:28 Elle est toute timide.
43:29 Elle est belle comme tout.
43:30 L'empereur ne voit qu'elle.
43:31 Elle n'est pas là par hasard.
43:33 Il a fait en sorte qu'elle soit présente.
43:35 Elle participe à la chasse à cours.
43:37 Elle revient avec un cheval qui boitille.
43:40 Oh là là !
43:41 D'abord, il s'est inquiété.
43:42 Il brûlait en se disant,
43:44 « Mais lui, il est arrivé quelque chose. »
43:46 Et quand elle jaillit,
43:47 déjà, elle lui dit,
43:48 « Demain, vous aurez un cheval
43:50 de l'écurie impériale. »
43:52 Voilà !
43:53 Et dans l'une des promenades
43:56 qui empoustoufle l'admoiselle,
43:59 elle aperçoit un trèfle
44:01 avec des petites bulles de rosée.
44:04 Elle raconte ça à l'empereur
44:06 qui ne cesse de la questionner.
44:08 Et à ce moment-là, le lendemain,
44:10 elle se retrouve avec une broche de diamant
44:14 et un crustée qui rappelle
44:16 les petits scintillements de ces gouttes de rosée.
44:19 Et bien, simplement.
44:20 Et les fêtes,
44:22 durant toute l'histoire de ce Deuxième Empire,
44:27 tous les ans, pendant un mois, un mois et demi,
44:30 on convoque de 100 à 160 personnes.
44:32 L'empereur est là, règne.
44:34 On joue le soir au théâtre.
44:37 Il n'y a qu'une seule obligation.
44:39 On fait le soir le dîner autour de l'empereur
44:42 qui rend visite aux uns et aux autres.
44:44 Et sur les 110 invités, à peu près,
44:47 vous venez également avec vos domestiques.
44:49 Vous imaginez le monde que ça fait,
44:51 ce qu'il fait que dans la presse.
44:52 On critique, on dit « les orgies ne compiègnent ».
44:55 Non !
44:56 Avec Génie, point d'orgie, que de la morale.
44:59 Et voilà, jusqu'en 1869,
45:03 son dernier voyage, il le fera seul
45:05 avec son prince impérial
45:08 et quelques mois après, c'est la guerre de 1870.
45:12 Ainsi se terminent les allers-retours de l'empereur à Compiègne.
45:17 Merci beaucoup.
45:18 Je vais vous faire écouter quelques petites notes de musique.
45:20 Vous qui nous regardez, vous allez me dire
45:22 à qui ces notes de musique correspondent.
45:24 Avec un texte.
45:25 Écoutez bien le texte.
45:26 #Faceàl'info si vous trouvez la réponse.
45:28 #Je chante avec toi, libérée
45:34 #Quand tu pleures, je pleure aussi d'appel
45:43 #Quand tu trembles, je frie au moins libérée
45:53 #Dans la joie où il est là, je t'aime
46:01 Je trouvais que ça vous correspondait bien.
46:03 Vous avez tous trouvé.
46:04 Juste pour vous, comme ça.
46:06 C'est adorable !
46:07 Ça me met en joie, la liberté.
46:09 Vous réunissez vos deux filles cette semaine
46:10 et je voulais vous trouver une petite musique qui vous ressemble.
46:13 Et à chaque fois que j'entends ces mots,
46:15 ça me fait frissonner en pensant à vous et votre soif de liberté.
46:19 Vous êtes adorables.
46:20 Je vous embrasse très fort et mes camarades également.
46:22 Et vous !
46:24 Et les mots sont vraiment, vraiment, vraiment puissants.
46:29 Bisous mon Marc, on vous aime.
46:31 Alors on va parler juste dans un instant.
46:33 Oh là là, on a envie de savoir ce que vous nous dites vous
46:35 sur la gauche qui finit par penser,
46:37 par se dévoiler pro-Zemmour.
46:39 Non, je rigole, je le caricature.
46:41 Mais pas loin, pas loin, pas loin.
46:43 On a envie de comprendre un peu ce qui s'est passé.
46:45 Et juste avant tout, j'ai envie de vous entendre.
46:48 Je suis enceinte à Limatacila,
46:49 basketeuse au club d'Aubervilliers et joueuse depuis plus de 10 ans,
46:52 en championnat de France, qui a été exclue d'une compétition,
46:56 je dis bien compétition de basket dans le nord de la France,
46:58 début janvier, exclue à cause de son hijab de sport qu'elle porte depuis 3 ans.
47:03 Je disais alors que la Fédération Française de Basket
47:07 est la fédération de sport collectif qui a aidé le plus le sport féminin.
47:11 Elle refuse donc de céder aux menaces de mort,
47:14 puisque la fédération reçoit à cause de cela des menaces de mort.
47:18 La compétition, dit la fédération dans un communiqué,
47:21 la compétition sportive n'est ni politique, ni religion,
47:25 mais chacun est libre dans sa sphère privée
47:28 et nous respectons les libertés de chacun.
47:30 La fédération d'ailleurs loue par ailleurs des créneaux de basket,
47:33 pour que chacun puisse jouer au basket et avoir une pratique libre,
47:38 avec son voile ou avec son slip ou son maillot de bain, comme il le souhaite.
47:41 Mais en compétition, nous impliquons le règlement,
47:44 des règlements qui reposent sur des fondements liés à la laïcité et à l'égalité.
47:49 Question, pourquoi ce forcing pour ne pas respecter les règles ?
47:53 Est-ce un signe d'intolérance de la part du monde du basket ?
47:56 Ou bien est-ce un signe d'intolérance de la part de la joueuse ?
48:00 Qui protège le basket ? Qui protège la France ?
48:04 C'est la fédération, mais ce qui est intolérable,
48:07 je trouve qu'elle est magnifique dans son positionnement,
48:12 mais elle ne devrait pas laisser des gamins ou des gamines venir avec des signes religieux.
48:17 C'est ce qui se passe en judo, où on refuse de saluer parce qu'on ne serait qu'à là.
48:22 C'est ce qu'a fait la fédération.
48:24 Le foot et le basket interdisent dans la sphère privée, oui, mais pas en compétition.
48:29 Oui, mais même dans les entraînements, on ne devrait pas avoir de signes religieux.
48:34 Il faut apprendre aux uns et aux autres cette citoyenneté.
48:37 Et en sport, de montrer que c'est la fraternité, c'est la liberté, c'est l'endroit où on se dépouille.
48:43 Et puis si on a une tenue, c'est pour être le plus à l'aise,
48:46 afin d'exercer au mieux son corps, ne pas avoir de contraintes.
48:51 N'oubliez pas que les Jeux Olympiques en Grèce, on était intégralement nus.
48:56 Parce que, mais non, mais, c'est quoi le sport ?
49:00 C'est une ode au corps, c'est comment être dans l'émancipation de soi-même.
49:05 Et ça, c'est bon d'instiller ça dans la tête des uns et des autres.
49:10 « Je me suis sentie humiliée », dit la basketteuse.
49:13 Et le président du club de basket de Bernvilliers dit « On nous prive d'un modèle pour la jeunesse ».
49:18 Oh, c'est le contraire, franchement.
49:20 C'est classique, c'est la stratégie victimaire, une stratégie de pénétration islamiste de l'espace public,
49:25 où on cherche à tout prix à imposer un symbole sous le signe de l'islam,
49:29 mais avec une dimension islamiste, et c'est à savoir qui cèdera.
49:32 Donc, est-ce que c'est à cette jeune femme, dont je ne doute pas de la sincérité, soit dit en passant,
49:36 et qui est instrumentalisée là-dedans, et ensuite, c'est à dire qui va céder.
49:39 Le problème, c'est que ces attaques-là, on les voit partout, dans tous les pays,
49:42 on cherche à imposer d'une manière ou de l'autre le voile,
49:44 et ensuite, il y a une prochaine étape, ensuite, il y a les piscines, non mais c'est tout ça.
49:47 Donc, si on ne dit pas non au début, on finit par dire oui à tout.
49:50 Non, mais cette jeune femme, elle est libre de pratiquer sa religion et même de se voiler chez elle,
49:53 ce n'est pas le problème.
49:55 C'est la sphère publique, et c'est qu'on critique souvent la révolution française sur ce plateau,
50:01 mais Saint-Just l'a dit avant moi, il n'y a pas de liberté en France pour les ennemis de la liberté.
50:05 C'est tout, et il n'y a pas de discussion possible.
50:08 Quant à l'idée de la liberté ou la mort, il y a des menaces, en fait, c'est le problème.
50:13 Il y a une menace maintenant sur la vie, c'est comme ça qu'ils procèdent.
50:16 Donc, ils ont toujours deux visages.
50:18 Ils ont souvent un visage féminin très avenant pour dire, regardez, vous êtes des méchants,
50:21 vous obligez les femmes à se dévoiler,
50:23 et de l'autre côté, ils menacent de mort en réalité.
50:25 Ils avancent sur deux fronts, mais les Français ne reculeront jamais.
50:28 Ne faites pas aucune illusion sur le long terme de l'histoire de France.
50:31 À chaque fois qu'une minorité essaye de faire baisser la tête à la majorité,
50:34 elle finit très très mal, cette minorité.
50:36 Bien sûr.
50:37 Non, mais je pense que ce n'est pas tellement...
50:39 Je ne pense pas qu'il fallait caler ça sur le terrain de la liberté,
50:41 puisque c'est ce qu'elle revendique elle, en l'occurrence.
50:44 La définition, elle, n'est pas possible.
50:46 La question, c'est qu'est-ce qui se fait ou non dans le pays dans lequel elle entre aujourd'hui en compétition
50:52 et quelles sont les règles qui sont en vigueur.
50:54 Et il y a une stratégie, vous parliez des menaces,
50:56 mais avant ça, il y a la stratégie du harcèlement, vous savez, qui génère de la fatigue.
51:00 Vous en avez marre qu'on vous présente des cas individuels ?
51:02 C'est très difficile de s'opposer à un cas individuel, personnel,
51:05 avec toute la sincérité de la personne.
51:07 Simplement, la question, c'est évidemment quel modèle reste prioritaire,
51:10 le modèle, notamment, culturel, et la manière dont on se présente.
51:14 Merci à tous.
51:15 Samedi soir, de passage sur le service public,
51:17 Marion Maréchal s'est retrouvée en débat avec Philippe Besson
51:20 et s'est posé la question de ce que certains appellent le grand remplacement.
51:24 S'agit-il d'un fait ou d'une théorie à bannir ?
51:27 Racontez-nous tout, parce que vous avez été profondément choqués.
51:29 C'est une scène assez fascinante.
51:31 Marion Maréchal est invitée pour débattre de cette question,
51:33 il y a Marilyn Chiappa, tout ça,
51:35 et très rapidement, ce qui pourrait se présenter comme un débat loyal,
51:37 ça se transforme en dîner de cons.
51:39 Mais en dîner de cons qui se retournent contre les organisateurs.
51:41 C'est-à-dire, on évite Marion Maréchal dans l'objectif de l'humilier.
51:44 Si chacun a gardé sa petite vanne contre elle, chacun...
51:47 Enfin, chacun cherche le moment où il pourrait la traiter soit de raciste,
51:50 soit d'infréquentable, soit d'extrême droite.
51:52 Donc, chacun cherche le moment où il pourrait se jeter...
51:55 C'est l'effet de Meuth sur "on invite quelqu'un dans l'histoire de l'humilier".
51:59 Donc, ça, il faut avoir... C'est du service public.
52:01 Vous me direz que c'est dans les habitudes du service public,
52:03 mais c'est néanmoins choquant.
52:05 Là, le débat se fixe sur la...
52:07 En passant, on peut même se permettre une vanne sur le physique d'Éric Zemmour,
52:09 un humoriste de service sans permes.
52:11 Je devine qu'on peut donc se permettre des vannes sur le physique de tout le monde, désormais.
52:14 Pas seulement sur Éric Zemmour, on peut le faire sur d'autres personnes.
52:17 Des noms pourraient nous venir à l'esprit.
52:19 Je dis ça comme ça, je dis rien.
52:21 Ensuite, Marion Maréchal est là et elle explique sa thèse, donc, sur la question
52:24 "Les effets de l'immigration sur la France", la formule "grand emplacement"
52:26 ou non, j'y reviendrai.
52:28 Elle dit "les effets de l'immigration" et elle donne quelques faits, des faits,
52:31 pour décrire le basculement démographique que connaît la France.
52:34 Elle parle des changements démographiques, entraînés par l'immigration massive.
52:37 Elle parle de l'arrivée de l'islam en France et de sa mue islamiste.
52:41 Elle parle des territoires perdus de la République.
52:44 Alors là, ce sont des faits, des éléments documentés.
52:46 Philippe Besson, c'est un écrivain, c'est un intellectuel, c'est un écrivain
52:49 associé globalement à la Macronie.
52:51 Et il est là qu'il commence à faire son spectacle, il fait son coup de théâtre
52:54 en disant "ça n'existe pas, le grand emplacement n'existe pas,
52:57 le grand emplacement n'existe pas".
52:59 Mais il répond, il répond, et je voudrais revenir sur sa réponse,
53:02 une forme de déni hargneux.
53:04 Il dit, Philippe Besson, parlant des soldes migratoires
53:07 dont parle Marion Maréchal, Philippe Besson,
53:10 il va nous falloir 50, 60, 70 années pour que nous en arrivions au grand emplacement.
53:16 Je répète, Philippe Besson, grande figure.
53:19 Il va nous falloir 50, 60, 70 années pour que nous en arrivions au grand emplacement.
53:24 Donc, il valide la théorie.
53:26 Disons que cette déclaration mérite réflexion.
53:28 Il valide la théorie du grand emplacement. Pourquoi vous dites ça?
53:30 C'est assez intéressant parce que les partisans de cette théorie, qu'importe,
53:33 ne nous disent pas que le grand emplacement a eu lieu.
53:36 Ils disent qu'il aura lieu si les mouvements démographiques se poursuivent.
53:40 D'ici la fin du siècle, disent-ils, le grand emplacement aura eu lieu.
53:43 Si les mouvements démographiques s'accélèrent, d'ici quelques décennies,
53:47 il aura eu lieu et sera très engagé.
53:49 Ça, c'est leur théorie.
53:51 Ensuite, Philippe Besson, lui, dit dans 50, 60, 70 ans.
53:54 Donc, les deux analyses se croisent.
53:56 C'est simplement que je pense que sa définition est limitée.
53:58 Mme Schiappa, dans les circonstances, nous dit,
54:00 c'est une théorie conspirationniste d'extrême droite.
54:02 Bon, on laisse ça de côté.
54:03 C'est des manières habituelles pour ne pas parler d'un sujet
54:05 en cherchant à excommuniquer quelqu'un.
54:07 Mais laissons de côté le mot grand emplacement
54:09 qui nous détourne quelquefois des faits.
54:11 Annoncemment sur des faits, posons ces questions aux gens de gauche
54:13 comme Philippe Besson.
54:14 S'il y avait 10 ou 20 ou 30 ou 40 % de musulmans en France,
54:17 est-ce que ça causerait problème?
54:19 S'il y en avait 50, 60, 70, est-ce que ça causerait problème?
54:22 Je ne dis pas que ça va arriver.
54:23 Je veux savoir si, en tant que tel, pour eux, ça causerait problème.
54:26 10, non. D'accord. 20, non. 30, oui, peut-être qu'on m'explique.
54:29 Si un quartier, dans un quartier, le nord, la voile, le voile-dige
54:33 devient la norme, est-ce que c'est un problème, oui ou non?
54:37 Si plusieurs quartiers font en sorte que le voile devient la norme,
54:42 est-ce que c'est un problème, oui ou non?
54:44 Si la proportion de personnes étrangères augmente à un point tel
54:47 que l'assimilation n'est plus possible, est-ce que c'est un problème,
54:50 oui ou non?
54:51 Si des territoires semblables au 9-3 se multiplient en France,
54:54 est-ce que c'est un problème, oui ou non?
54:56 Alors, au terme de tout cela, j'entends le message.
54:59 La réponse de Philippe Besson, il appelle ça du métissage, lui.
55:02 Jean-Luc Mélenchon nous explique, lui, que c'est de la créolisation,
55:05 nous le savons. Alors, quant à moi, je me fie aux débats que j'ai
55:08 entendus samedi soir. Qu'est-ce que le grand emplacement,
55:11 si je le définis comme eux? C'est une théorie conspirationniste
55:14 d'extrême droite qui n'existe pas d'ailleurs, qui s'en vient,
55:17 qui va se produire dans 50, 60 et 70 ans, et par ailleurs,
55:20 c'est formidable. Je crois avoir compris, finalement, ce qu'ils
55:23 disent, mais finalement, n'ayant jamais parvenu à le comprendre autrement.
55:26 - Merci beaucoup. Vous avez été dans cette émission, vous avez été
55:29 chahuté? - Oui, non, non, j'ai été accueilli très honnêtement,
55:32 très correctement. C'était un débat sur les questions liées aux retraites.
55:35 Mais vous savez, quand on touche aux questions identitaires,
55:38 le service public se transforme, c'est comme Hulk. Au début,
55:41 il est puni, puis, l'instant, ça se transforme en un espèce de figure
55:44 qui dit "Oh, vous avez dit des mauvais mots. Payez, payez, payez,
55:47 payez!" - Ah, l'énergie de Mathieu Boncote, le JT d'Isabelle Piboulot,
55:50 dans un instant, Pascal Praud, et nous, demain 20h.
55:53 Enfin, non, 19h. Mais il est 20h.
55:56 La réforme des retraites a franchi les portes de l'hémicycle,
56:03 un démarrage sous haute tension. Le gouvernement a tenté
56:06 de défendre son projet controversé lors des débats
56:09 à l'Assemblée nationale, qui vient de rejeter une demande
56:12 de référendum du Rassemblement national. Des échanges
56:15 interrompus par des rappels aux règlements et des suspensions
56:18 de séance. La bataille parlementaire durera 10 jours.
56:21 A Brest, la jeune élève infirmière Elena Klujou reste
56:24 introuvable depuis plus d'une semaine. Un suspect a confié
56:27 à ses proches avoir commis une bêtise et un accident.
56:30 Ce Brestois de 36 ans a ensuite tenté de se suicider.
56:33 Pour l'heure, l'accident de voiture reste une hypothèse.
56:36 Le véhicule du suspect a été incendié, mais aucun corps
56:39 n'a été trouvé à l'intérieur. Près de 2700 morts en Turquie
56:42 ayant été détruits, le gouvernement a annoncé
56:45 qu'il allait rétablir les ordres de réparation.
56:48 C'est le bilan provisoire établi après les deux séismes
56:51 qui ont touché les deux pays. L'Assemblée générale
56:54 de l'ONU a observé une minute de silence en hommage
56:57 aux victimes. Les Nations Unies, qui comptent sur la communauté
57:00 internationale pour aider les milliers de familles
57:03 frappées par cette catastrophe.
57:06 ♪ ♪ ♪