Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.
Retrouvez "Voyage en absurdie" sur : http://www.europe1.fr/emissions/chronique-en-absurdie
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00:00 Emmanuel Dugros du journal l'Opinion. Ce matin Emmanuel, vous nous parlez de ce mini scandale sur les réseaux sociaux et dans la presse autour d'un restaurant
00:07 spécialisé dans les coquillettes qui a ouvert rue Saint-Denis à Paris. C'est un quartier assez populaire disons-le, mais en voie de
00:13 gentrification comme on dit. - Un restaurant éphémère appelé donc coquillettes, c'est comme ça c'est évident, ouvert donc fin janvier, fermé hier soir
00:20 5 février. Mini polémique ces derniers jours relayés entre autres par le quotidien Libération qui s'est fendu d'un billet intitulé
00:28 "Barre à coquillettes à Paris, arrêtez de nous casser les nouilles"
00:31 Un article parmi d'autres mais assez symbolique de ce qu'on a pu lire de cette histoire dont on se demande bien comment elle a finalement
00:37 pu faire scandale. - Alors qu'est-ce qui casse les nouilles dans ce concept de barre à coquillettes Emmanuel ?
00:43 - Première récrimination c'est cher de 11 à 13 euros la portion.
00:46 Je cite Libération "On a fait le calcul du coût des matières premières 1 euro la portion bon appétit si ça ne vous la pas couper et
00:53 que la lutte continue".
00:53 Alors on s'enflamme un peu chez Libération, on est à deux droits de découvrir qu'un restaurant paye un loyer,
00:58 décharge, emploie du personnel et ne se contente pas de vendre de la matière première.
01:02 Bon d'accord c'est cher, oui c'est un peu ridicule vu que c'est quand même le niveau zéro de la cuisine de faire cuire des coquillettes,
01:07 moi même j'y arrive ce qui est quand même une preuve.
01:09 Mais jusqu'à preuve du contraire personne n'a jamais été forcé sous la contrainte de s'enfiler un bol de pâte à 13 euros, enfin tout ça
01:15 c'est un détail. - Libé Sainte-Digne ce bar à coquillettes était une provocation en quelque sorte. - Ah oui c'est là que l'affaire part totalement en vrille.
01:21 Je cite "alors que près de 3 millions de personnes ont fait comprendre leur opposition à la réforme des retraites, le bar à coquillettes
01:26 chez Rott apparaît comme la provocation d'autros". Voilà comme si le gouvernement y était pour quelque chose,
01:31 là c'est plus un bar à coquillettes c'est la foire à la choucroute qui n'a absolument rien à voir.
01:35 En fait on a l'impression Emmanuel qu'on ne parle pas seulement de ces coquillettes.
01:39 Non la coquillette c'est la pâte qui cache la lutte des classes.
01:43 Libé reprenant les indignations des réseaux sociaux dénonce le "aveuglement sociologique".
01:50 J'ouvre les guillemets certains internautes s'indignent alors que les pâtes sont pour beaucoup de familles un des seuls aliments abordables.
01:54 Que vantons vraiment ici ?
01:57 La célébration hautement tarifée de la régression alors qu'elle est un pis-à-lai pour 9 millions de Français pauvres et je vous passe
02:03 le couplet sur les dangers de la gentrification des quartiers populaires, que des familles
02:07 défavorisées sont forcées à quitter pour se retrouver parfois à la rue.
02:10 Vous reprendrez bien une petite dose de moraline, manger des pâtes chères c'est se moquer des pauvres qui n'ont pas le choix.
02:16 Client du bar à coquillettes on vous voit un complice du grand capital cynique broyeur du prolétariat.
02:21 Si c'est pour subir une telle dramaturgie surjouée autant manger carrément du homard.
02:26 Alors oui il y a un scandale en France, celui de la fracture alimentaire, elle touche 6 à 8 millions de nos compatriotes
02:31 mais s'indigner que des gens riches ou
02:33 plus ou moins riches mangent un plat de pauvres est sans doute la manière la plus absurde de s'y intéresser.
02:39 Quelle est la morale de cette histoire ?
02:41 Et bien ce bar à coquillettes est une opération promotionnelle visant à faire connaître une carte qui n'est disponible que sur les plateformes de livraison.
02:47 Merci pour la pub !
02:49 Petite pensée pour les livreurs de coquillettes,
02:51 héritiers des damnés de la terre qui pédalent qu'il pleuve ou qu'ils vendent pour livrer à manger aux parisiens flémards.
02:56 Ils méritent vraiment eux qu'on s'inquiète de leurs conditions de travail mais quand le sage montre leur bicyclette, leur bicyclette,
03:03 l'imbécile lui regarde la nouille.
03:05 Et Anissa Haddadis se souvient de ses coquillettes jambon qu'elle mangeait quand elle n'était pas là ?
03:09 - Meilleur repas !
03:11 du gros européen Huitar.