Jérôme Levy : "Il y a une augmentation des vols à l'étalage due à l’inflation"

  • l’année dernière
Avec Jérôme Levy et Romain Boutilly, journalistes

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##SUD_RADIO_MEDIA-2023-02-08##

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News
Transcription
00:00 Sud Radio Média, 10h-10h30, Valérie Exper, Gilles Gansman.
00:04 Bonjour Gilles.
00:05 Bonjour Valérie.
00:06 Envoyé spécial demain soir, deux enquêtes très intéressantes et je pense que vous
00:12 serez sensibles auditeurs de Sud Radio à ces deux sujets.
00:15 Les deux journalistes réalisateurs sont avec nous.
00:18 Romain Boutigui, bonjour.
00:19 Bonjour.
00:20 Et Jérôme Lévy, bonjour.
00:21 Merci d'être avec nous.
00:22 Enquête sur les écolos radicaux et je le disais juste avant, on est dans l'actualité
00:26 puisqu'avec les super profits de Total, une ONG est allée manifester et lancer de la
00:33 peinture sur le siège de Total et on va parler de ceux qui se collent les mains.
00:38 Vous avez enquêté sur ces écolos radicaux et puis inflation quand les Français volent
00:44 pour manger.
00:45 On l'évoquait juste avant le journal et ici une journaliste disait "mais moi j'ai une
00:49 amie qui vole parce qu'elle n'a plus les moyens de se nourrir".
00:52 Donc enquête, reportage de Jérôme Lévy.
00:54 Donc tout cela à voir demain dans Envoyé spécial.
00:57 Gilles, on va passer tout de suite au Zapping.
00:59 Sud Radio Média, l'instant Zapping.
01:03 Valérie, deux jours après le tremblement de terre, le bilan ne cesse de s'adourdir.
01:07 Il y a parfois des miracles.
01:09 Hier en Syrie, un bébé est né durant le tremblement de terre.
01:13 Elle a accouché durant le tremblement de terre.
01:16 Il a à peine un jour, il a été retrouvé vivant.
01:19 C'est juste incroyable.
01:20 C'était dans le 20h de France 2.
01:21 Elle a tout juste un jour mais est déjà une survivante.
01:24 Elle est née ici, hier en Syrie, sous un immeuble effondré de 4 étages.
01:29 Quand les secours la sortent des décombres, à leur grande surprise, elle est vivante.
01:33 Il fait 0 degré.
01:35 Elle est emmaillotée en urgence dans une couverture.
01:37 Sa mère est morte en lui donnant naissance.
01:40 Nous avons trouvé les corps des parents, l'un à côté de l'autre.
01:43 Nous avons entendu un bruit pendant que nous creusions.
01:46 C'était le premier bruit qu'on entendait.
01:48 Nous avons creusé encore et nettoyé la poussière.
01:51 Et nous avons trouvé le bébé, encore attaché à sa mère, par son cordon umbilical.
01:56 Elle est la seule rescapée de la famille.
01:59 Ses parents, ses 4 frères et soeurs sont décédés.
02:02 Incroyable l'histoire.
02:03 A noter que le troisième sujet d'Envoyé Spécial sera consacré au séisme.
02:08 Je ne sais pas s'il y a quelqu'un de la rédaction qui est parti là-bas.
02:11 Non, ce n'est pas quelqu'un de la rédaction.
02:12 C'est une jeune reporter de production.
02:15 Donc, troisième sujet d'Envoyé Spécial demain.
02:18 Je ne suis pas sûr que Jean-Luc Mélenchon soit le meilleur voisin.
02:21 Vous savez, quand on écoutait un peu de musique avec des potes le soir,
02:24 Papy Insoumis a fait hier en pleine manif "coupez la sono"
02:28 qui l'empêchait de répondre aux questions de Bruce Toussaint à BFM.
02:32 Cette semaine, on est dans un temps de...
02:35 Attendez, on va trouver un moyen de ce sysème être de plus en plus fort.
02:38 Yo !
02:41 Vous leur dites de baisser un peu, s'il vous plaît, je hurle.
02:44 5 minutes, quoi !
02:46 Attends, je vais aller là-bas.
02:47 Bon, alors, vous avez compris, nous sommes en direct.
02:51 Jean-Luc Mélenchon aimerait bien pouvoir s'exprimer dans des conditions...
02:55 On entend Manu Chao.
02:55 Un peu plus simple, on entend Manu Chao, en effet, à fond.
02:58 Voilà, un petit message du côté de ceux qui avaient mis la musique sans savoir,
03:02 à mon avis, que Jean-Luc Mélenchon était sur le point de s'exprimer.
03:05 On va pouvoir l'écouter.
03:06 Ah bah, c'est Papy.
03:09 "Coupez la musique".
03:10 Le Cirque Grusse est donc installé à l'Assemblée nationale.
03:14 Valérie avec ses jongleurs du 49.3,
03:16 ses acrobates de l'invective,
03:18 mais aussi ses clowns comme Sandrine Rousseau,
03:20 qui s'est voulu hier poète.
03:23 La parole est à Madame Sandrine Rousseau.
03:25 "Bonjour, pourquoi viens-tu d'éteindre ton réverbère ?"
03:29 dit le petit prince.
03:32 "C'est la consigne", répondit la lumeur.
03:35 "Bonjour, mais pourquoi travailler jusqu'à 64 ans ?"
03:39 "C'est la consigne", répondit le gouvernement.
03:42 "Je ne comprends pas", dit la rue.
03:45 "Il n'y a rien à comprendre", dit le gouvernement.
03:47 "La consigne, c'est la consigne. Bonjour."
03:51 Bonjour.
03:53 Voilà, c'est l'Assemblée, c'est les députés.
03:56 Ils nous représentent.
03:57 Bon, parlons de la vraie actualité, la vraie info, Valérie.
04:01 Le roi Charles III pourrait se réconcilier avec le prince Harry,
04:05 qui assisterait au couronnement de son père,
04:08 mais sans Meghan Markle.
04:09 Faites pas ça, vous envoyé spécial.
04:11 Alors là, c'est de la vraie info.
04:13 Évidemment, ça, ça nous a excité.
04:16 Le Stéphane Bern, belge, ne touche pas à mon poste, Bertrand Descaires,
04:21 car Harry venait juste d'arriver à Londres.
04:24 On pense que ce soir, le roi va dormir au château de Windsor,
04:27 que c'est passionnant.
04:28 Et par contre, Harry, lui, va dormir à Shockmore Cottage,
04:32 qui est un petit pavillon qu'il possède dans ce qu'on appelle Windsor Village,
04:36 qui est le domaine qui est le château.
04:39 La rencontre aurait lieu dans les minutes qui vont suivre.
04:43 Ils vont essayer de se rabibocher.
04:46 On pense que chacun arrive avec des exigences très précises.
04:48 Avec son père.
04:49 Avec son père, oui.
04:50 Et lui, il va dormir à Shockmore.
04:51 À Shockmore Cottage.
04:53 Je fais ça, un petit bicoc, un petit pavillon dont ils ont hérité d'Elizabeth II.
04:57 Comment sont décidés les sujets d'Envoyé spécial ?
05:01 Vous êtes force de proposition, ou c'est un rédacteur en chef,
05:03 ou c'est Elise Lucet qui vous dit "c'est comme ça et pas autrement" ?
05:07 C'est dans les deux sens, en fait.
05:09 C'est souvent en conférence de rédaction que fusent des idées
05:11 et qu'on décide de s'intéresser à tel ou tel thème.
05:13 Ça peut aussi venir d'Elise Lucet, des rédacteurs en chef, ça dépend.
05:17 Est-ce qu'il y a un sujet qu'on vous a refusé et ça vous a énervé ?
05:19 Pas récemment, non.
05:20 Ça peut arriver par le passé, mais pas récemment.
05:22 Dans le passé, quel sujet on vous a refusé ?
05:25 Par exemple, un reportage sur la mafia marocaine aux Pays-Bas.
05:28 J'ai insisté plusieurs fois, c'est un peu compliqué,
05:30 donc on m'a dit "on verra plus tard".
05:32 Et vous, Jérôme ?
05:34 Pas récemment, non.
05:34 Non, pas récemment.
05:36 Vous avez dit "quelque temps" ? Vous vous affusez quoi ?
05:39 Pas dans mon souvenir.
05:40 Pas dans vos envoirs, on ne vous l'est pas dit.
05:43 Et vous aussi, vous êtes force de proposition,
05:45 quand vous faites des sujets, c'est des choses qu'on vous confie plus tôt ?
05:48 Comment ça se passe ?
05:49 C'est-à-dire que celui-ci, par exemple, ce sujet sur les Français qui volent,
05:53 c'est un sujet qui vous tenait à cœur plus particulièrement ?
05:57 Alors, c'est une idée commune.
05:59 Moi, je ne travaille pas directement pour la rédaction d'Envoyé Spécial,
06:01 mais pour une société de production extérieure.
06:03 Il y avait l'idée de faire ce sujet avec l'inflation.
06:06 On s'est demandé si, évidemment,
06:09 il y avait une corrélation entre l'inflation et les vols.
06:13 On a constaté qu'il y avait une augmentation des vols à l'étalage, 14% en un an.
06:16 Donc, c'est ce qui nous a décidé à faire le sujet.
06:19 Pour finir, Valérie, restons avec la royauté britannique,
06:21 où Vanity Fair, le journal anglais,
06:24 nous informait que Buckingham avait publié la playlist officielle du couronnement.
06:29 La playlist choisie par le roi et la reine consort.
06:33 Elle est disponible sur Spotify.
06:36 On y trouve Coldplay, David Bowie, Rod Stewart, The Who, The Kings, Tom Jones...
06:42 - Et les Spice Girls. - Et les Spice Girls.
06:44 Et puis, évidemment, The Beatles.
06:46 Il ne veut pas de soleil, il a des chaussures et du football.
06:51 Il a des doigts de chouette, il joue au piano.
06:56 Et quand est-ce que ça passe, cette musique ?
06:58 - Parce qu'il va y avoir un concert. - Ah d'accord.
07:00 - C'est sur trois jours, les événements de la royauté. - Mais les Beatles ne seront pas là ?
07:03 Non, les Beatles ne seront pas là. Vous savez qu'il y en a un qui est mort.
07:06 Deux, même.
07:07 Et deuxième chose, pourquoi cette chanson-là ? Je me suis posé la question.
07:11 Parce qu'il n'y a qu'une chanson des Beatles, "Welcome Together".
07:15 Je ne sais pas. Peut-être parce qu'ils sont ensemble, le roi et la reine.
07:18 Je ne sais pas. À suivre.
07:19 Dans un instant, on va parler... Vous avez fini ?
07:22 "Venez ensemble", c'est...
07:23 - On peut dire "tu t'en occupes". - Oui, mais...
07:26 Envoyé spécial... Ah, je n'avais jamais compris le sens caché.
07:29 - Non, je plaisante. - "Welcome Together".
07:31 Envoyé spécial, deux enquêtes à découvrir demain.
07:34 Et une troisième sur, évidemment, le séisme en Turquie.
07:38 On va en parler avec Romain Boutillier et Jérôme Lévy.
07:41 À tout de suite sur Sud Radio.
07:42 Les invités du jour, ce matin, deux journalistes d'Envoyé spécial.
07:51 Romain Boutillier et Jérôme Lévy.
07:53 Romain Boutillier, vous avez réalisé une enquête sur les écolos radicaux.
07:56 Et vous, Jérôme Lévy, sur les Français, ces Français qui volent pour manger.
08:00 Vous le disiez tout à l'heure, est-ce qu'effectivement, la crise, l'inflation,
08:04 ont fait qu'il y a plus de vols ?
08:07 On va en reparler avec vous dans un instant.
08:08 Et Gilles le disait, on est dans l'actualité avec ces écolos dits radicaux.
08:12 Puisque ce matin, le siège de Total a été attaqué, aspergé d'essence,
08:17 par une ONG dont vous disiez qu'elle n'était pas forcément l'une des plus virulentes,
08:21 l'une des plus actives dans ce type d'action.
08:24 Effectivement, à ma connaissance, les Amis de la Terre ne s'étaient pas distingués,
08:27 en tout cas dans les deux dernières années,
08:30 comme un mouvement qui faisait des actions, des obéissances civiles.
08:33 Donc c'est assez surprenant.
08:35 Il y a une forme d'émulation entre ces mouvements qui est en train de se créer.
08:38 Et donc vous avez, vous, enquêté, il y a cette jeune femme qu'on avait déjà vue
08:43 plusieurs fois se coller les mains sur le goudron et autres.
08:49 Et vous avez essayé de comprendre quelles étaient leurs motivations.
08:52 Et ce sont des gens qui sont déterminés.
08:54 Il y a un père de famille, un chercheur.
08:56 Ils ne sont pas des illuminés.
09:00 Effectivement, c'est ce qui nous a surpris.
09:02 Parce qu'en fait, on est parti du principe qu'on entendait souvent parler de ces activistes
09:06 sur les réseaux sociaux, dans les journaux télévisés.
09:08 On les voit furtivement, des silhouettes avec des gilets oranges qui bloquent les routes,
09:12 jettent de la peinture sur des ministères.
09:13 Mais on ne sait pas vraiment en fait qui ils sont, quelles sont leurs motivations.
09:17 Et on a croisé la route de Rachel qui a 20 ans, qui est une primo militante.
09:22 Comme on dit, elle n'est engagée dans aucun parti politique.
09:25 C'est d'ailleurs parce qu'elle ne croit plus en la politique qu'elle en passe
09:28 par la désobéissance civile.
09:29 Et elle, elle est vraiment très, très engagée.
09:31 Elle est prête à tout.
09:33 Elle est prête à aller en prison.
09:34 Elle est sous contrôle judiciaire qui lui interdit en principe de se rendre à Paris
09:39 pour faire des actions.
09:40 Et elle continue de venir à Paris pour bloquer la route parce qu'elle considère que la loi
09:44 n'est pas juste.
09:45 Donc ça peut paraître surprenant.
09:47 Alors à la base, c'est vrai que c'est des jeunes, principalement entre 20 et 30 ans,
09:51 qui sont quand même très angoissés par leur avenir.
09:55 Ils sont, comme on dit, écorruptieux.
09:57 Et ils se sentent impuissants en fait face au réchauffement climatique.
10:01 C'est ce qui les a poussés à passer, si je puis dire, à la vitesse supérieure
10:04 et à se diriger vers des actions illégales de désobéissance civile.
10:07 - Ce qui m'a surpris dans votre documentaire,
10:10 vous ne parlez pas de leur engagement justement, vous venez d'en toucher deux mots,
10:14 politique.
10:15 Je ne sais pas si c'est de l'extrême gauche, de l'extrême droite,
10:17 s'ils sont dans la mouvance de Sandrine Rousseau,
10:20 si les Verts les a déçus.
10:22 On ne parle pas de ça, vous savez, les trois, puisque c'est le portrait de trois personnes,
10:26 s'ils sont proches de Sandrine Rousseau ou à l'inverse,
10:30 est-ce qu'ils se sentent écolo ? - Ou d'Europe Écologie Les Verts ?
10:32 Est-ce qu'ils sont engagés politiquement ? - La réponse est non.
10:34 Ils votent comme je pense.
10:37 C'est des citoyens engagés, je pense qu'ils votent.
10:39 On n'a pas parlé de cette dimension parce que ça ne fait pas partie de leur moteur,
10:43 de leur idéologie.
10:45 Je pense qu'ils ont été déçus, qu'ils sont déçus en fait par l'action des partis politiques.
10:49 Ils trouvent que ça ne fait pas avancer la cause.
10:52 Donc à aucun moment on a parlé de certains candidats,
10:55 de Sandrine Rousseau ou autres, ils ne sont pas du tout proches d'eux.
10:58 Je crois d'ailleurs que Sandrine Rousseau était venue à un de leurs rassemblements
11:01 qu'elle n'avait pas forcément été bien accueillie.
11:03 Eux en fait, ils considèrent que les marges pour le climat,
11:06 le vote, les débats à l'Assemblée, pour l'instant c'est inefficace.
11:10 C'est le moyen d'action pour eux qui est le plus efficace,
11:13 qui sensibilisera selon eux le plus de monde.
11:17 Selon eux ?
11:18 Oui, vous leur posez la question, de savoir...
11:20 En tout cas les médias sont là.
11:22 Ce sont des gens qui sont parfaitement ancrés dans l'époque.
11:24 Aujourd'hui pour se faire entendre, il faut parler fort,
11:27 il faut des actions spectaculaires.
11:29 Et ce sont des gens qui ont éprouvé d'autres méthodes.
11:33 Ils ont signé des pétitions, ils ont participé à la Convention citoyenne,
11:36 ils ont fait des marches pour le climat.
11:38 Aucune décision à leurs yeux, concrète, forte, n'avait été prise par les gouvernements.
11:42 Aujourd'hui ils jouent le jeu de la communication audiovisuelle des médias.
11:46 Ils font des actions qui sont assez télégéniques, spectaculaires.
11:49 Ils bloquent.
11:50 Ils savent que c'est ce qui fait que nous, médias grand public,
11:53 on va sans doute s'intéresser un peu plus à eux.
11:56 Et j'allais dire comme parfois les grévistes,
12:00 est-ce qu'il faut en arriver par la violence pour faire avancer la cause ?
12:04 C'est un vaste débat.
12:05 Mais pour eux, en tout cas la perturbation et parfois la violence matérielle,
12:09 c'est un mode d'action efficace.
12:11 - Alors on voit qu'ils sont très organisés,
12:13 qu'il y a même des formations pour eux.
12:16 Pour ça c'est une partie assez incroyable du document.
12:20 Et ils vous ont laissé filmer facilement, justement ?
12:23 - C'est leur particularité, c'est qu'en fait ils sont très ouverts vis-à-vis des médias,
12:26 qu'ils acceptent de se raconter, de montrer un peu leur vie,
12:29 moins leur travail, parce que c'est plus compliqué.
12:32 Mais effectivement il y a ce mouvement "Dernière Rénovation"
12:35 qui est le dernier nid des mouvements, qui est très médiatique.
12:37 Ils organisent quasiment chaque week-end des formations au blocage de routes,
12:40 où ils font des jeux de rôle, des séances de yoga,
12:43 pour se préparer aux risques physiques,
12:45 d'être confrontés aux gens qu'ils vont bloquer sur les routes,
12:47 aux risques juridiques.
12:49 Et c'est vrai que c'est assez interpellant de se dire
12:53 "son week-end on va aller se former à bloquer des routes".
12:56 Donc ces jeunes-là, ils posent question,
12:58 ils nous interpellent sur peut-être parfois notre propre impuissance,
13:02 notre propre non-engagement.
13:04 - Mais ils ne sont pas tous très très jeunes.
13:06 Il y a Rachel effectivement qui a 20 ans,
13:08 mais le scientifique Hugo, il a plus de 30 ans,
13:11 il est père de famille.
13:13 - Alors ça c'est un profil plus inattendu.
13:15 C'est un chercheur enseignant dans une école d'ingénieurs,
13:18 et lui il a deux enfants, il a 35 ans,
13:20 il n'a jamais milité dans aucun parti,
13:22 et puis il a rejoint un scientifique en rébellion.
13:25 Il considère que le crédit qu'on accorde aux scientifiques,
13:28 parce qu'on croit ce que eux disent,
13:31 ils l'utilisent pour interpeller l'opinion publique.
13:33 Donc il est parti en Allemagne avec d'autres scientifiques européens,
13:36 ils ont bloqué des routes, ils se sont collés aussi à des BMW,
13:39 et ils ont été une semaine en détention.
13:41 Et il dit qu'il est prêt à le refaire.
13:44 - En fait moi ça m'a rappelé les années 90,
13:47 au moment du SIDA, où Actop faisait ce genre d'action,
13:50 faisait des sittings, jetait du sang sur les hommes politiques.
13:54 C'est aussi ça qui a fait avancer la cause contre le SIDA à l'époque.
13:58 Ça m'a rappelé ces actions-là au moment du SIDA.
14:00 - Alors un auditeur nous dit, est-ce que c'est de l'éco-terrorisme ?
14:03 Est-ce que vous leur avez posé la question ?
14:06 - Oui, mais c'est pas...
14:08 Enfin si vous voulez, ceux auxquels on s'est intéressés,
14:10 ce sont des militants qui pratiquent la désobéissance civile pacifique,
14:13 non violente vis-à-vis des gens.
14:16 Je crois que cette déclaration sur l'éco-terrorisme de Gérald Damanin
14:21 faisait référence aux militants qui, effectivement, sabotent des usines.
14:26 Moi j'ai pas eu le sentiment d'avoir affaire à des éco-terroristes,
14:30 j'irais plutôt des formes de lanceurs d'alerte,
14:33 en quelque sorte des activistes très engagés.
14:35 - Vous les avez suivis, même dans une opération,
14:37 vous ne saviez pas où vous alliez.
14:40 - On l'a suivi à un groupe d'extinction rébellion
14:42 qui a dégradé une usine à Lyon, l'usine Arkema.
14:45 Et en fait, la plupart des militants ne savaient pas ce qu'ils allaient faire.
14:49 Nous non plus, donc. On les a suivis,
14:51 ils ont coupé les grillages, ils sont rentrés, ils ont dégradé,
14:54 ça a duré 20 minutes, ils sont ressortis.
14:56 - Racontez pas tout !
14:58 - Donc ça ce sera à voir jeudi dans "Voyage spécial".
15:01 Et puis autre reportage, quand les Français volent pour manger,
15:05 ce n'est plus de la petite délinquance,
15:09 mais des petites délinquances.
15:11 Aujourd'hui ce sont des retraités, des étudiants
15:13 qui volent pour se nourrir, Jérôme Lévy.
15:16 C'est un phénomène qui est en rose, vous l'avez dit tout à l'heure,
15:20 plus 14% c'est ça ?
15:22 - 14% c'est le chiffre d'augmentation des vols à l'étalage,
15:24 la différence entre 2021 et 2022.
15:27 Oui, il y a une augmentation des vols à l'étalage,
15:32 et puis il y a aussi ce que nous ont dit
15:34 les responsables de supermarché, les responsables d'enceinte qu'on a rencontrés,
15:38 il n'y a pas de profil type du voleur,
15:42 il y a différentes catégories socio-économiques,
15:45 vous avez aujourd'hui des étudiants, des retraités,
15:48 des gens qui travaillent,
15:51 qui sont des gens qui a priori ne volaient pas avant,
15:54 et qui aujourd'hui du fait de l'inflation se sont mis à voler des produits alimentaires.
15:59 - Oui, des produits frais, des produits alimentaires pour se nourrir.
16:01 - Des produits alimentaires pour se nourrir.
16:03 Nous on en a rencontré, on en a interviewé dans le reportage,
16:07 globalement on a rencontré, je dirais, plusieurs catégories de voleurs,
16:11 il y a ceux qui ont vraiment du mal à joindre les deux bouts,
16:13 et qui veulent par nécessité de se nourrir,
16:18 il y a peut-être une deuxième catégorie qui veulent plus des produits un peu chers,
16:23 qui ne peuvent pas se payer pour se faire plaisir,
16:26 une bonne viande, un bon fromage, etc.
16:28 Et puis on a aussi rencontré une troisième catégorie de voleurs,
16:31 qui sont, je dirais, des gens qui veulent un peu par militantisme.
16:36 - Oui, les grandes surfaces se font suffisamment de blé sur notre dos,
16:40 pour parler un peu trivialement.
16:42 - Exactement, c'est leur discours, ils ne disent pas de blé, ils disent de marge,
16:45 mais oui, c'est leur discours.
16:47 Et ces gens-là, cette personne-là en tout cas,
16:51 celle qu'on a rencontrée pour le reportage,
16:53 auraient les moyens de payer ses cours,
16:56 c'est quelqu'un qui travaille, qui gagne 2000 euros par mois,
17:00 mais ils considèrent que les marges des supermarchés sont trop importantes,
17:03 et qu'il n'a pas à payer un prix,
17:05 et surtout qu'il ne fait de mal à personne,
17:07 et il nous explique aussi qu'il va aller voler dans une grande surface,
17:11 dans un grand magasin, mais qu'il ne volerait pas chez un petit producteur, par exemple.
17:14 - Au Portugal, on a vu qu'ils mettaient des antivols sur de la nourriture,
17:17 ce qu'on voyait avant sur les vêtements ou sur les chaussures.
17:20 Est-ce que vous, vous avez vu ce même phénomène en France ?
17:23 Est-ce que les antivols vont arriver sur notre jambon ?
17:26 - Au moment de Noël, il y en avait sur les foie gras,
17:28 moi j'ai vu dans des grandes surfaces, il y en a sur certains produits chers,
17:31 ou sur les boissons alcoolisées.
17:33 - Oui, alors il y avait déjà des antivols sur certains produits avant,
17:37 au Portugal, effectivement, il y avait les boîtes de thon,
17:40 vous savez, on en avait beaucoup parlé il y a quelques mois.
17:44 Alors on n'a pas vu les boîtes de thon sous antivols en France,
17:47 en revanche, il y a des produits qui n'étaient pas protégés par des antivols
17:51 par le passé et qu'ils le sont, c'est le cas par exemple du saucisson.
17:54 On est allé voir le numéro 1 des antivols en France, qui fabrique des antivols,
17:59 et il s'est mis depuis quelques mois à proposer aux enseignes,
18:02 c'était une demande évidemment, des antivols qui protègent le saucisson
18:06 parce que le saucisson est aujourd'hui un des produits qui sont...
18:10 - Les plus volés ? - Peut-être pas les plus volés, mais en tout cas
18:12 un produit qui est volé alors qu'il ne l'était pas auparavant.
18:15 - Comment réagissent les grandes surfaces justement, ou les supermarchés,
18:19 face à cette augmentation du vol à l'étalage, parce que c'est pas évident,
18:23 est-ce que les caméras c'est suffisant ? Comment ils font ?
18:27 Quelle est la marge de manœuvre justement ?
18:30 - D'abord, quand il y a un vol, évidemment le vol est un délit,
18:35 donc ils ont la possibilité d'appeler...
18:38 - La police, mais ils le font très peu souvent.
18:40 - Ils le font très peu souvent, ils le font en général, en tout cas ceux qu'on a rencontrés,
18:44 quand il y a de la violence, ou quand c'est un vol,
18:47 quand le voleur est multirécidiviste, qu'il est venu plusieurs fois dans le magasin,
18:51 plusieurs jours d'affilée, voler une grande quantité de nourriture,
18:55 et sinon ce qu'on voit c'est qu'il y a un renforcement des moyens de protection,
18:59 des moyens de surveillance, des luttes contre le vol de la part des supermarchés,
19:03 donc on a parlé à l'instant des antivols,
19:06 le système des caméras en soi est de plus en plus précis,
19:10 il est capable de zoomer par exemple sur n'importe quelle zone du magasin
19:13 pour voir ce qui se passe, pour voir si par exemple un voleur a laissé le produit dans le caddie...
19:18 - Les messieurs sont formés aussi, vous expliquiez qu'elles savaient repérer une tronche de jambon
19:23 qui pouvait être cachée comme c'est plat sous un t-shirt, c'était dans le 20h d'hier de France 2 ?
19:28 - Oui, évidemment, ou par exemple on a dans le reportage
19:34 quelqu'un qui essaye de voler une tablette de chocolat,
19:36 il laisse sa tablette de chocolat au moment de passer les caisses dans le caddie,
19:41 et effectivement le travail de la caissière c'est d'essayer de savoir repérer ça,
19:47 et puis on a aussi dans les moyens de lutte contre le vol,
19:50 on a des solutions aujourd'hui d'intelligence artificielle,
19:53 on parle dans le reportage d'une application qui a été créée récemment
19:57 et qui permet de repérer les gestes suspects des voleurs, c'est-à-dire...
20:02 - Quelqu'un qui va regarder à droite à gauche, enfin je ne sais pas, on sait quoi c'est ça ?
20:06 - Regarder à droite à gauche, non, parce qu'a priori ce n'est pas vraiment suspect,
20:11 mais en tout cas un client malhonnête qui arrive devant un saucisson,
20:16 tiens il met le saucisson dans son manteau,
20:18 et l'application à ce moment-là va émettre une alerte auprès du directeur du magasin en disant
20:23 "attention, il y a un geste suspect, il faut surveiller"...
20:25 - Mais c'est rentable pour les boutiques, pour les magasins d'accentuer ça ?
20:30 Est-ce que le coût n'est pas plus important ?
20:35 - Ça dépend de la taille du magasin, la quantité de vol en augmentation est importante.
20:42 - C'est à découvrir ce soir dans "Envoyé spécial",
20:46 quand les Français volent pour manger, et puis enquête sur les écolos radicaux,
20:51 ce sera demain soir, et puis évidemment "Envoyé spécial" sur le front en Turquie pour le tremblement de terre.
20:58 Merci à tous les deux, merci Romain Boutilli, merci Jérôme Lévy.
21:01 Dans un instant c'est Jean-Jacques Bourdin qui est avec vous, à demain.
21:04 Sud-Rhine-Saint-Denis.

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