L'actualité du jour décryptée avec les journalistes et les invités de #90minutesInfo. Présenté par Nelly Daynac du lundi au vendredi et Lionel Rosso le samedi et le dimanche.
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00:00:00 Bonjour et bienvenue à vous qui nous rejoignez pour le début de 90 minutes info.
00:00:04 Les thèmes de débat, je vous les présente juste après.
00:00:06 Le rappel des titres avec Mathieu Devese aujourd'hui.
00:00:08 On vient de l'apprendre, la cinquième journée de mobilisation contre la réforme des retraites aura lieu jeudi 16 février.
00:00:17 En attendant, de nouveaux rassemblements sont prévus ce samedi dans tout le pays.
00:00:21 Les syndicats souhaitent ainsi maintenir la pression sur la majorité.
00:00:25 Hier, ils étaient 757 000 manifestants en France selon la police, près de 2 millions selon la CGT.
00:00:31 Volodymyr Zelensky est attendu ce soir à Paris après une visite à Londres.
00:00:35 Le président ukrainien s'est exprimé aujourd'hui devant les parlementaires britanniques.
00:00:38 Il demande notamment à ses alliés de lui livrer des avions de combat pour remporter la guerre contre la Russie.
00:00:45 Le bilan s'aggrave en Turquie et en Syrie.
00:00:47 Plus de 11 200 personnes sont mortes après un séisme de magnitude 7,8 lundi.
00:00:53 Les recherches de rescapés se poursuivent.
00:00:55 Selon l'Organisation mondiale de la santé, 23 millions de personnes sont potentiellement exposées.
00:01:02 Merci Mathieu et à tout à l'heure.
00:01:03 Et dans cette édition, nous serons à nouveau à l'Assemblée
00:01:06 où le texte sur la réforme des retraites est débattu dans une ambiance électrique depuis le début de la semaine.
00:01:11 Point d'orgue hier soir, le retour d'Adrien Quatennens qui a causé beaucoup de chahut.
00:01:21 Chers collègues,
00:01:24 des députés sont sortis de cet hémicycle parce qu'ils n'ont pas gagné au tirage de sort.
00:01:28 Et quand l'un de leurs collègues, qui a été condamné pour avoir frappé son épouse,
00:01:33 prend la parole sur un amendement, vous restez stoïques.
00:01:36 Pire que ça, vous l'applaudissez.
00:01:39 Des bénéfices records pour Total Energy et la classe politique s'enflamme à gauche
00:01:44 sur ses super profits dans un contexte de paupérisation des Français.
00:01:48 C'est indécent qu'il y ait un enrichissement à ce point-là d'une entreprise qui est absolument écocidere
00:01:53 et qui, par ailleurs, travaille avec la Russie, je le rappelle.
00:01:56 Enfin, vraiment, rien ne va en fait dans cette affaire.
00:01:59 Enfin, nous parlerons d'une autre manifestation qui a eu lieu à Paris aujourd'hui.
00:02:02 Des centaines de tracteurs d'exploitants de betraves ont protesté
00:02:05 contre l'interdiction de néonicotinoïdes, j'y suis arrivée,
00:02:09 lâchés, disent-ils, par le gouvernement au profit d'autres pays producteurs.
00:02:12 Et ils parlent évidemment de concurrence déloyale.
00:02:15 Il nous faut encore 2-3 ans de recherche.
00:02:17 C'est en bonne voie, mais il nous manque clairement du temps.
00:02:20 Et là, c'est vraiment le coup près de cette interdiction d'utiliser les néonicotinoïdes, par exemple.
00:02:25 Mais dans d'autres filières, on a supprimé les produits.
00:02:27 Et donc, par exemple, les cerises, j'ai des collègues qui arrachent des cerisiers.
00:02:31 Et les cerises turques arrivent en France parce qu'on ne leur a pas interdit le produit.
00:02:37 Voilà, c'est parti. Et aujourd'hui, pour m'accompagner, Judith Vintrobe, bonjour.
00:02:41 Je vous rappelle que vous êtes grand reporter au Figaro Magazine.
00:02:44 À vos côtés, un autre grand reporter qui est dirigeant aujourd'hui un média producteur de contenu, de documentaire.
00:02:51 - Digital, documentaire et investigation.
00:02:52 - Et votre actualité, c'est un reportage sur le front russe. Vous voulez nous en dire un mot ?
00:02:55 - Oui, tout à fait. Je viens de passer 10 jours, une dizaine de jours côté russe, du côté de Bakhmout.
00:03:02 Ce qui est intéressant dans le reportage, indépendamment d'où va aller la guerre,
00:03:09 c'est surtout de dire qu'il raconte le quotidien des soldats au front.
00:03:14 Et c'est exactement le même du côté ukrainien.
00:03:17 Et moi, ce qui m'a vraiment frappé, j'ai couvert pas mal de guerres, c'est que c'est un véritable enfer.
00:03:22 Est-ce qu'on va vers deux ans d'affrontements comme ça ?
00:03:26 Parce que c'est une guerre colossale, monstrueuse, d'une dimension...
00:03:31 Moi, je n'ai jamais vu quelque chose comme ça.
00:03:34 Et je sais que j'ai des confrères qui l'ont couvert, qui la couvrent.
00:03:36 Du côté ukrainien, c'est pareil. C'est vraiment une question à se poser.
00:03:39 C'est pour ça que je vous encourage à regarder ce documentaire,
00:03:41 parce que ça montre le quotidien, la vie de ces hommes qui, à chaque seconde, peuvent perdre la vie.
00:03:46 C'est des duels d'artillerie d'une intensité terrible,
00:03:49 sous les drones qui rôdent en permanence,
00:03:54 parce que le drone est l'élément essentiel aujourd'hui du champ de bataille,
00:03:57 avec des chars lourds, avec de l'artillerie, avec tout.
00:04:00 Et bien voilà, c'est dit. On aura peut-être l'occasion d'en parler également.
00:04:04 Benjamin Morel, bienvenue à vous.
00:04:05 Je rappelle que vous êtes professeur de droit constitutionnel,
00:04:08 enfin maître de conférence, pour être tout à fait précis.
00:04:11 Et puis Gauthier Lebray, là également. Bonjour Gauthier.
00:04:13 Service politique, s'il fallait encore le rappeler.
00:04:17 Alors ça ne vous a pas échappé depuis le début de la semaine,
00:04:19 le spectacle est plus à l'Assemblée que dans la rue.
00:04:22 Cet hémicycle qui chahute, qui s'invective, qui s'interrompt à tout va,
00:04:26 deux jours marqués par des obstructions et qui fait dire ceci à Marine Le Pen.
00:04:31 Ça pose un problème à ceux qui se comportent ainsi, si je puis me permettre.
00:04:36 Parce que la réalité, c'est que les comportements indignes
00:04:39 viennent toujours du même côté, c'est-à-dire du côté de la nupèce.
00:04:43 Ils prennent l'Assemblée nationale pour une manifestation,
00:04:46 effectivement, pour une agite tolbiac.
00:04:49 Ils ne respectent rien et ce sont des hurlements permanents
00:04:52 qui, je crois, donnent une image de l'Assemblée nationale
00:04:55 que n'apprécient pas beaucoup les Français.
00:04:57 Alors ça, c'est un peu pour lancer les hostilités,
00:04:59 mais il y en a un qui est allé plus loin encore,
00:05:00 c'est Hervé Marseille, député UDI, président même du groupe UDI,
00:05:04 avec des mots très forts pour parler de LFI au sein de l'hémicycle.
00:05:08 L'image que donne en particulier LFI est absolument effrayante.
00:05:13 Pourquoi ?
00:05:14 Je veux dire, transformer l'Assemblée nationale en camp de gitan,
00:05:19 ce n'est pas les Saintes-Marie de la mer.
00:05:21 Je veux dire, quand on voit ces invectives permanentes,
00:05:26 on ne peut plus échanger, on interrompt tout le monde.
00:05:29 On voit M. Boyard, qui est le nouveau héros des universités et de la jeunesse,
00:05:36 qui conteste tout, qui conteste tout.
00:05:38 Plus personne ne peut parler.
00:05:40 Je veux dire, normalement, Parlement,
00:05:41 ça veut dire que c'est le lieu où on parle, justement, où on échange.
00:05:44 Alors que la Russie exprime, oui, et elle le fait.
00:05:48 Qu'on en tienne compte, oui.
00:05:49 Mais je veux dire, il faut arrêter de donner ce spectacle
00:05:52 et de dégrader cette République au point que maintenant,
00:05:56 tous les jours, sur les radios, à la télé, on vous dit
00:05:59 "Regardez, il y a du monde dans la rue, donc il faut tout arrêter".
00:06:02 Ce n'est pas ça, la démocratie.
00:06:03 Alors, Judith Ventreve, on va commencer avec vous,
00:06:05 mais regardez ce que ça a inspiré à Manuel Bompard ou encore à Alexis Corbière,
00:06:09 qui tout de suite ont dégainé, il n'en fallait pas plus pour leur faire dire ceci,
00:06:12 avec du racisme en plus, la honte, ça c'est pour Manuel Bompard,
00:06:16 et puis son collègue LFI, Alexis Corbière, en remet une petite couche,
00:06:22 en parlant de mépris raciste qui doit être condamné unanimement,
00:06:24 cette violence verbale, dit-il, doit cesser.
00:06:27 Qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:06:28 Est-ce qu'il va trop loin, Hervé Marseille, en comparant les députés
00:06:33 de cette frange de la NUPS à un candidat ?
00:06:37 Bien sûr que l'expression est particulièrement maladroite et mal choisie.
00:06:42 Évidemment, les députés NUPS se sont fait un plaisir de lui saucer dessus
00:06:49 en l'accusant de racisme.
00:06:53 L'image est très mauvaise, ce n'est pas sympa pour les candidats
00:06:57 qui sont bien mieux organisés que l'Assemblée nationale.
00:07:03 Avec la présence de la NUPS, il leur dit une ZAD, ça aurait suffi largement.
00:07:07 Ça en dit long sur l'ambiance qui règne, c'est quand même assez emblématique.
00:07:12 C'est un petit exemple, mais qui illustre parfaitement
00:07:14 cette ambiance un peu délétère quand même.
00:07:16 Si vous voulez, moi, en tant que chercheur,
00:07:18 on a tous une vie à côté du plateau de CNews,
00:07:20 je suis justement spécialiste du Parlement.
00:07:22 Et donc l'obstruction, ce n'est pas nouveau.
00:07:25 Toutes les réformes des règlements de l'Assemblée et du Sénat
00:07:27 depuis les années 80 ont un objectif, juguler l'obstruction.
00:07:31 Ce n'est pas nouveau et grosso modo,
00:07:33 c'est quelque chose qui rentre dans la vie démocratique.
00:07:35 Souvenez-vous 2006, réforme de l'EDF, Jean-Louis Debré, 130 000 amendements,
00:07:39 tout le monde se souvient, les piles d'amendements, etc.
00:07:41 À l'époque, vous avez des membres de l'opposition
00:07:44 qui arrivent avec des maillots de rugby et une cravate
00:07:47 parce que c'est réglementaire et qui montrent qu'ils vont lutter.
00:07:49 Vous avez la majorité qui se balade avec des tortues
00:07:51 pour expliquer que l'opposition est en opposition.
00:07:54 En fait, malgré les tensions, il y a une complicité
00:07:58 et une relative bonne ambiance parmi les parlementaires.
00:08:00 On peut faire de l'obstruction, c'est naturel, ça a toujours été le cas.
00:08:04 On peut faire de l'obstruction sans monter dans les tours.
00:08:06 J'attends le "mais".
00:08:07 Mais aujourd'hui, ce n'est pas ce qui arrive.
00:08:09 C'est-à-dire qu'on se rend compte que, que ce soit dans la majorité
00:08:11 ou dans l'opposition et particulièrement dans une partie de la lupesse,
00:08:14 pas toute la lupesse, notamment au sein de l'FI,
00:08:17 vous avez une exacerbation, une montée des tensions
00:08:19 qui montre qu'on ne joue pas de jeu.
00:08:22 Et là, en effet, il peut y avoir des dérapages.
00:08:24 Et là, il se lève en train de se passer quelque chose
00:08:25 qui, en effet, n'est pas tout à fait à la gloire du Parlement de manière générale.
00:08:29 La lupesse aujourd'hui, Régis Le Sommet, c'est un peu le bras armé de la rue.
00:08:32 C'est-à-dire qu'on a l'impression qu'il porte dans l'hémicycle
00:08:34 toutes les revendications de la rue.
00:08:35 Mais en allant plus loin encore, on parlait de Louis Boyard tout à l'heure.
00:08:38 Enfin, c'est Hervé Marseille, je crois, qui parlait de Louis Boyard.
00:08:42 Moi, il me rappelle plus un leader syndicaliste étudiant qu'un député.
00:08:47 Ce qu'il a été par ailleurs.
00:08:48 Mais il a gardé cette casquette complètement, en fait.
00:08:50 C'est ce que je crois que c'est Éric Nolot qui disait ça ce matin sur cette antenne.
00:08:54 Il dit les universités sont en voie de boyardisation parce qu'il est allé à Lille.
00:09:00 Et en fait, au lieu de...
00:09:01 - Arène. - Arène, pardon.
00:09:03 Et donc, tout à coup, ça a été l'émeute.
00:09:05 Non, je crois qu'en fait, c'est un jeu clair que la nuit...
00:09:08 Enfin, clair, que elle et les filles, on dirait, jouent depuis un moment.
00:09:12 C'est d'avoir un écho, d'être...
00:09:14 D'avoir à l'Assemblée un écho de la rue et de se placer dans une situation,
00:09:22 je dirais, insurrectionnelle.
00:09:23 C'est-à-dire, en fait, l'idée, c'est d'aggraver la situation pour ensuite...
00:09:28 On se souvient, même Clémentine Autain, qui est relativement raisonnable par rapport à d'autres,
00:09:32 disait ce qu'on n'obtiendra pas dans les urnes, on l'obtiendra dans la rue.
00:09:36 Donc, ça, c'est clairement des postures où on va contourner le jeu démocratique
00:09:40 pour essayer de faire pression et pour...
00:09:42 Et donc, plus il y a de bordel, mieux c'est, quelque part, pour eux, et c'est ce qu'ils recherchent.
00:09:47 Ils ont complètement décidé d'être disruptifs.
00:09:49 Enfin, c'est même assumé, quoi, Judith.
00:09:51 Oui, c'est encore pire que contourner le jeu démocratique, c'est nier le jeu démocratique.
00:09:58 Parce qu'on peut faire ce qu'on veut.
00:10:03 L'expression de la souveraineté populaire, elle est à l'Assemblée nationale.
00:10:07 On peut dire que le mode de scrutin ne permet pas d'obtenir une Assemblée représentative.
00:10:13 Tous les arguments sont valables, mais néanmoins, c'est le siège de la souveraineté populaire.
00:10:20 Gauthier, c'est une tactique comme une autre.
00:10:23 On risque d'avoir une législature qui se déroule comme ça, semaine après semaine.
00:10:27 Enfin, on a l'impression que ça ne va jamais changer.
00:10:30 Oui, et puis parce que l'Assemblée est aussi, sans doute, plus représentative du peuple français,
00:10:34 sans majorité absolue, avec trois grands blocs qui s'affrontent.
00:10:38 Après, il y a une bataille, on a entendu Marine Le Pen en ouverture de votre émission,
00:10:41 il y a une bataille entre l'ERN et la France insoumise-NUPES
00:10:44 pour prendre le leadership de l'opposition à cette réforme des retraites.
00:10:48 Il faut dire que la semaine dernière, c'est plutôt la France insoumise et la NUPES
00:10:51 qui avaient remporté cette bataille.
00:10:52 On les entendait plus, ils ont déposé beaucoup plus d'amendements en commission,
00:10:56 à peine 70 pour l'ERN en commission.
00:10:58 Ils sont dans la rue, alors que Marine Le Pen n'est pas là, bienvenue, avec ses députés.
00:11:01 La CGT et la CFDT l'ont rappelé à plusieurs reprises.
00:11:04 Et là, effectivement, le spectacle qu'offre la NUPES depuis lundi interroge.
00:11:08 Il est trop tôt pour tirer des conclusions.
00:11:09 En plus, la NUPES vous répondrait qu'ils ont gagné un député pendant la législative partielle,
00:11:14 quand l'ERN en a perdu un, alors qu'on a déjà assisté à des scènes similaires à l'Assemblée depuis la rentrée.
00:11:18 Donc, il y a aussi ce combat-là entre l'ERN et la NUPES,
00:11:21 prendre le leadership de l'opposition à Emmanuel Macron.
00:11:23 Et ce n'est même pas celui qui criera le plus fort,
00:11:25 parce que ce sont eux qui crient le plus fort et en permanence.
00:11:27 Mais les deux groupes n'ont pas forcément le même intérêt.
00:11:30 L'intérêt de Marine Le Pen, c'est de montrer qu'elle est raisonnable, qu'elle est capable de gouverner.
00:11:34 Et comme la NUPES fait déjà de l'obstruction, elle n'a pas besoin d'en faire.
00:11:36 Elle a, au contraire, besoin de montrer une forme de contraste.
00:11:39 L'intérêt de la NUPES, c'est de montrer qu'ils peuvent être le bras armé des syndicats au sein de l'hémicycle.
00:11:44 Parce que ça sert à quoi, l'obstruction ?
00:11:45 L'obstruction, ce n'est pas déposer des amendements et bloquer pour bloquer.
00:11:48 L'obstruction, ça a deux objectifs.
00:11:50 Tenir l'Assemblée tant que la mayonnaise monte dans la rue et faire douter la majorité.
00:11:54 Parce que quand vous avez une majorité qui voit une opinion qui s'oppose à elle,
00:11:57 quand vous avez une majorité qui voit des syndicats monter en puissance
00:12:00 et qui, grosso modo, il faut voir que là on a des images, ils apparaissent relativement sages,
00:12:04 c'est un chaudron de l'Assemblée nationale.
00:12:05 Vous avez du bruit, etc.
00:12:07 Et donc, ce faisant, au bout d'un moment, vous avez des députés qui disent "mais où est-ce qu'on va là ?"
00:12:10 Et si ces députés de la majorité commencent à douter et commencent à dire
00:12:13 "soit je m'en vais, soit je ne vote pas", à ce moment-là, l'obstruction a gagné.
00:12:16 Ça sert aussi à empêcher les consensus.
00:12:19 Parce que tant que vous faites de l'obstruction, tant que vous déposez des milliers d'amendements
00:12:22 qui ne servent strictement à rien, d'ailleurs qui n'ont pas vocation à être adoptés,
00:12:26 vous empêchez la discussion sur le fond.
00:12:28 Donc c'est vraiment une paralysie de l'institution parlementaire.
00:12:30 Et là, vous pourrez empêcher quasiment carrément le vote.
00:12:33 Le vote pourrait être empêché avec l'article 47.1
00:12:35 et la durée des débats qui est limitée à 10 jours dans l'hémicycle.
00:12:38 Et après, il crie au crime de l'aise démocratie.
00:12:43 Il ne devrait pas y avoir de vote à la solution.
00:12:45 On verra ce qu'il en est dans les 9 jours qui restent,
00:12:48 parce que maintenant, le temps se réduit.
00:12:49 On en est toujours quand même, on le rappelle, à l'article 1er.
00:12:52 On va d'ailleurs voir ce qu'il se passe du côté des portes de l'hémicycle avec vous, Elodie Huchard.
00:12:57 Bonjour.
00:12:58 Alors aujourd'hui encore, on s'attelle à la fin progressive des principaux régimes spéciaux.
00:13:01 Mais surtout, ce qu'on a envie de savoir, puisque c'était un peu l'objet de notre discussion en plateau,
00:13:05 c'est quelle est l'ambiance qui règne à la reprise de séance ?
00:13:07 Écoutez Nelly, je pense que je ne vais pas beaucoup vous étonner en disant
00:13:13 que l'ambiance est toujours très tendue, comme lundi, comme mardi.
00:13:16 On est sur du rappel aux règlements, sur des interruptions de séance,
00:13:19 sur des défenses des amendements, qui finalement s'égarent un petit peu.
00:13:22 Par exemple, Raquel Garrido, qui au lieu de parler régime spéciaux,
00:13:25 a finalement parlé du temps à l'Assemblée,
00:13:28 qui était contraint avec l'utilisation de l'article 47.1.
00:13:30 Donc on voit bien que chaque député utilise son temps de parole aussi
00:13:34 pour faire passer des messages politiques.
00:13:36 Alors en ce moment précisément, on parle des régimes spéciaux, notamment à la RATP.
00:13:40 On l'avait vu déjà la semaine dernière en commission.
00:13:42 Évidemment, c'est un sujet sensible d'un côté.
00:13:44 La gauche ne veut pas qu'on touche à ces régimes spéciaux.
00:13:47 Et de l'autre, Renaissance ou à droite ne comprennent pas
00:13:49 pourquoi certains régimes spéciaux vont être préservés.
00:13:52 Il y avait même eu la question des régimes spéciaux des parlementaires.
00:13:55 Évidemment, la gauche, comme vous le disiez à l'instant en plateau,
00:13:57 fait tout pour ralentir les débats jusqu'à demander hier
00:14:00 une commission spéciale sur les retraites.
00:14:02 Et puis vous avez fait le décompte à l'instant.
00:14:04 Nelly, évidemment, ici, le temps, il est compté.
00:14:05 Beaucoup de députés voudraient pouvoir siéger ce week-end,
00:14:08 au moins pour gagner deux jours de débat.
00:14:10 Et puis tout le monde est tourné vers la nups.
00:14:12 Pourquoi ? Parce que finalement, c'est eux qui ont la clé en main.
00:14:14 S'ils veulent arriver jusqu'à l'article 7,
00:14:16 celui précisément qui parle de l'âge de départ à la retraite,
00:14:19 eh bien, ils peuvent tout simplement retirer des milliers d'amendements
00:14:22 d'un coup pour aller plus facilement vers cet article.
00:14:24 En revanche, ça nécessite que les députés des autres oppositions
00:14:28 et aussi de la majorité soient bien présents dans l'hémicycle,
00:14:30 y compris par exemple, vendredi en séance de nuit pour éviter d'être piégés.
00:14:34 Et puis, ce que nous disent notamment la majorité,
00:14:36 c'est que finalement, cette stratégie de la nups, elle peut aider
00:14:39 parce que tant qu'ils font de l'obstruction,
00:14:40 tant qu'ils retardent les débats,
00:14:42 finalement, il n'y aura peut-être pas de vote sur ce texte ici à l'Assemblée,
00:14:45 ce qui, dans un premier temps, va bien arranger le gouvernement.
00:14:47 Merci beaucoup, Élodie, pour ces précisions.
00:14:49 Au fond, Gauthier, on a l'impression que c'est un peu un jeu de poker menteur.
00:14:52 On ne sait jamais comment la nups va réagir.
00:14:54 Effectivement, ils peuvent retirer les amendements en bloc.
00:14:56 Et bien malin, qui peut prédire ce qui va se passer à ce moment-là
00:14:59 parce que ça exige, ça impose une présence permanente
00:15:03 des autres membres de l'Assemblée.
00:15:05 Absolument. Si la nups se rend compte à un moment donné
00:15:07 que l'hémicycle leur est favorable
00:15:10 parce qu'il manque des députés, pourquoi pas de la majorité,
00:15:12 ils peuvent décider de retirer leurs milliers d'amendements en un coup
00:15:16 et arriver à un article qu'ils veulent voter
00:15:19 où le vote pourrait donc être défavorable au gouvernement.
00:15:22 Effectivement, encore une fois, l'article 7 n'a pas été débattu en commission
00:15:25 à cause, justement, de l'obstruction de la nupes.
00:15:27 L'article 7 qui prévoit donc de reporter l'âge légal de 62 à 64 ans.
00:15:31 Donc le cœur, vraiment le cœur de cette réforme.
00:15:33 Donc il y a vraiment un risque très important
00:15:36 que cet article ne soit même pas débattu au sein de l'Assemblée,
00:15:40 qu'il parte ensuite, donc le texte parte ensuite au Sénat
00:15:42 où là, avec une majorité républicaine et où la culture de l'obstruction,
00:15:46 comment dirais-je, est étrangère quasiment au Sénat.
00:15:50 Voilà, là il y aura un vote très certainement au Sénat,
00:15:52 un vote même, disons-le, plutôt favorable.
00:15:54 Bruno Rotaillot a redit ce matin, le patron des sénateurs LR,
00:15:57 qu'il était favorable...
00:15:58 C'est un blonegueur pour le gouvernement.
00:15:59 Voilà, qu'il serait favorable à cette réforme.
00:16:00 Et donc après, sénateur, je vous le dis rapidement comment ça pourrait se passer,
00:16:03 sénateur et député devront se mettre d'accord
00:16:05 dans ce qu'on appelle une commission mixte paritaire
00:16:07 qui doit représenter les deux chambres et après ça repart à l'Assemblée.
00:16:12 Et là encore, il pourrait ne pas y avoir de vote.
00:16:14 Et donc le gouvernement pourrait statuer par ordonnance, là encore.
00:16:17 Donc c'est vraiment très compliqué ce qui va se passer, assez technique,
00:16:21 mais il pourrait finalement ne pas y avoir de vote à l'Assemblée.
00:16:23 Vous y croyez à cette possibilité que la NUPS retire en bloc ces milliers d'amendements ?
00:16:29 Ce n'est pas impossible parce qu'en réalité, il faut voir que, ça a été évoqué,
00:16:32 mais il ne faut pas avoir 289 députés sur le papier.
00:16:36 Il faut avoir, si vous avez 10 personnes en séance,
00:16:38 il faut que le gouvernement en tienne 6.
00:16:40 S'il n'en tient pas 6, il est battu sur des amendements, sur des articles, etc.
00:16:43 Or, vous avez beaucoup de députés de la majorité qui ont dit dissolution.
00:16:46 Et pour ceux qui y croient, à mon avis, ils n'ont pas beaucoup de raison d'y croire,
00:16:49 mais pour ceux qui y croient, qu'est-ce que vous faites ?
00:16:51 Vous dites peut-être que j'aille en circonscription.
00:16:53 Par ailleurs, si je suis trop en avant sur la réforme des retraites,
00:16:55 attention, idem pour les députés LR.
00:16:58 Donc en réalité, il y a la possibilité, en effet, à un moment dans cette réforme,
00:17:02 qu'il y ait une majorité de faits à l'Assemblée contre le gouvernement et contre ses articles.
00:17:08 Hier, vote sur l'article préalable, passe à 10 voix.
00:17:12 Et donc, actuellement, à 10 voix près, on peut avoir des renversements.
00:17:16 Et le gouvernement risque d'être en vraie, vraie difficulté
00:17:19 si des amendements de l'opposition passent, modifient son texte,
00:17:21 si des articles sont rejetés.
00:17:23 À ce moment-là, il envoie certes une copie au Sénat,
00:17:25 mais une copie qui va être fortement transformée.
00:17:29 Donc là, il y a un vrai, vrai danger.
00:17:31 Et la NUPES, avec cette possibilité de retirer des amendements et la mettre du temps.
00:17:36 Mais bon, côté Renaissance, la consigne, enfin la majorité, la consigne est passée.
00:17:40 Il faut être là et tout le temps.
00:17:42 Oui, cela dit, on a vu des erreurs dans les précédentes législatures.
00:17:47 On se rappelle de textes qui ne sont pas passés parce que tout le monde avait piscine.
00:17:51 Au même moment, je me rappelle la loi Adopi avec les députés qui étaient contre,
00:17:56 cachés derrière un rudeau et qui sortent brutalement au moment du vote,
00:17:59 prenant de court la majorité de droite qui, du coup, a été perdante sur ce vote.
00:18:06 Je ne crois pas franchement que l'intérêt du gouvernement soit que ça se passe aussi mal
00:18:10 et qu'il n'y ait pas de vote.
00:18:12 La réforme est déjà impopulaire dans le pays.
00:18:15 Justement parce que l'Assemblée nationale est l'expression de la volonté populaire,
00:18:21 il faut qu'il y ait au moins cette légitimité.
00:18:25 En plus, on s'aperçoit que plus le temps passe, plus à droite, chez les Républicains,
00:18:29 on entend des voix discordantes.
00:18:31 La dernière étant celle d'Aurélien Pradié qui s'est mis brutalement à dire que ça aille vite.
00:18:40 Et puis la majorité n'existe pas.
00:18:43 Comme vous le dites, si les Républicains se détournent du gouvernement,
00:18:45 ça veut dire qu'il n'y a pas de majorité.
00:18:47 Donc le gouvernement a intérêt à ce qu'il n'y ait pas de vote.
00:18:48 Plus le temps passe, plus la tentation existe.
00:18:51 Il y a quand même un scud de Fabius qui dit grosso modo "je veux un vote en première lecture".
00:18:55 Actuellement, pour toutes ces raisons-là, je ne vois pas comment on évite le 49 à l'inatroite.
00:18:59 Régis Le Sommier, sur cette question, vous n'avez pas encore entendu sur ces tactiques politiciennes ?
00:19:05 Ce qui est intéressant, je reprendrai ce qui a été déjà dit,
00:19:07 c'est qu'on a quand même quelque chose avec la nupèce de particuliers.
00:19:12 Il faut quand même en être bien conscient.
00:19:14 Vous parliez des députés qui se cachent derrière un rideau.
00:19:18 Je crois qu'on a à peu près tout vu à l'Assemblée comme stratégie, petite magouille, etc.
00:19:22 Et qu'on a eu des moments d'inflammation de l'Assemblée nationale absolument dantesques
00:19:27 qui restent dans l'histoire politique.
00:19:29 Mais là, on a vraiment un groupe qui est en ombre et qui a une tactique qui diverge.
00:19:36 Je ne dis pas qu'ils sont les exclus de la démocratie.
00:19:39 Ils sont représentatifs, ils ont été élus et ils représentent la voix du peuple quelque part.
00:19:44 Mais ils ne suivent pas la voie classique.
00:19:45 Ils ont, moi je le dis et je le répète, une vision insurrectionnelle de la société.
00:19:49 Et ils font leur miel là-dessus et ils pensent que ça va être l'avenir.
00:19:52 C'est ça qui est intéressant.
00:19:54 Donc par rapport aux autres groupes, en effet, on parlait du RN qui lui cherche à se légitimiser
00:19:59 et en tout cas montrer que Marine Le Pen est capable de gouverner.
00:20:02 On est dans des tactiques et des affrontements quand même
00:20:05 qui augurent assez mal de l'avenir de la France.
00:20:07 Petit addendum avant d'autres, suspension de séance.
00:20:10 Oui, mais pour aller dans le sens de Benjamin, il y a le risque constitutionnel du Conseil constitutionnel
00:20:14 qui pourrait retoquer ce projet de loi sur plusieurs points très rapidement,
00:20:18 sur des points qui ne seraient pas budgétaires puisque c'est un texte budgétaire,
00:20:21 ce qu'on appelle des cavaliers.
00:20:23 Donc le gouvernement qui met autre chose dans ce texte que des mesures budgétaires
00:20:27 qui pourraient être, par exemple, comme l'index senior,
00:20:29 qui pourrait être retoqué par le Conseil constitutionnel.
00:20:32 Et ensuite le 47.3, vous avez adoré le 49.3, vous avez adoré le 47.1, pardon, 49.3, 47.1,
00:20:39 qui permet d'arrêter les débats si au bout de 50 jours l'Assemblée ne s'est pas prononcée,
00:20:43 il n'y aura pas de vote, même après ce qui se sera passé au Sénat.
00:20:48 Et donc ça sera décidé par ordonnance et ça, ça ne pourrait effectivement ne pas plaire du tout à Laurent Fabius.
00:20:52 On s'interrompt quelques secondes, c'est La Chronique Éco avec Éric Derry le matin qui va nous rejoindre le temps du jingle.
00:20:57 Bonjour mon cher Éric, alors on va parler des commerces avec vous,
00:21:10 ils sont en grande souffrance, on le sait, et plusieurs enseignes sont touchées,
00:21:14 à commencer par le chausseur André, que se passe-t-il ?
00:21:16 Oui, c'est André qui est mis en redressement judiciaire.
00:21:18 Alors redressement, ça veut dire redresser et voir si on peut continuer l'activité,
00:21:23 donc ce n'est vraiment pas drôle.
00:21:24 Et pourtant, c'est une grande enseigne qui a été créée il y a plus de 100 ans en cessation de paiement.
00:21:29 Elle avait déjà connu des difficultés avec le Covid,
00:21:31 elle a été rachetée par son ancien patron, le patron de André, qui est maintenant propriétaire de l'enseigne.
00:21:37 180 magasins au départ, il en a gardé 55, donc vous voyez, ça a déjà été très difficile.
00:21:42 Et il y a 280 salariés aujourd'hui qui se posent bien des questions.
00:21:46 Alors, si je vous en parle, c'est parce que je voulais élargir le sujet aux autres commerces,
00:21:50 parce que vous avez énormément d'enseignes en difficulté.
00:21:52 Vous allez voir cette liste impressionnante, Kukai, Kamaeu, Pinky, CEA, Gosport et d'autres,
00:21:57 qui souffrent vraiment d'une chute de trésorerie, qui souffrent de délais de paiement qui s'allongent,
00:22:02 et puis surtout des PGA, vous savez, les prêts garantis par l'État qu'il faut rembourser,
00:22:05 et là, elles ne s'en sortent plus.
00:22:07 Et en face de ça, qu'est-ce qui se passe, à votre avis ?
00:22:10 Il y a le commerce en ligne.
00:22:11 Les chiffres ont été communiqués hier, c'est une véritable concurrence,
00:22:13 parce que le commerce en ligne augmente fortement, plus 14 % sur l'espace d'un an,
00:22:19 parce qu'il y a des marques locaux, il y a des habits de très bon marché qui sont vendus en ligne.
00:22:23 Vous pensez à une ancienne chinoise, notamment ?
00:22:24 Oui, exactement.
00:22:26 Et puis en face, vous avez les ventes en magasin, les commerces physiques,
00:22:29 -7 % selon Alliance du commerce, malgré les soldes qui n'ont pas trop mal marché.
00:22:34 Là, ils se sont terminés les soldes, mais ça ne va pas.
00:22:36 Alors, je termine par un point.
00:22:38 Tous les commerces, tous lancent un appel au secours au gouvernement.
00:22:41 Vous voyez, encore un appel au secours.
00:22:43 Cette fois, c'est pour aider, pour avoir un plan pour digitaliser ces magasins,
00:22:46 parce qu'ils ne sont pas sur Internet.
00:22:48 Bien sûr qu'ils ont des sites Internet, mais ils ne sont pas équipés comme sur Amazon, par exemple.
00:22:53 Vous avez cette place de marché où c'est facile d'acheter.
00:22:54 Donc, ils veulent être aidés pour se digitaliser.
00:22:57 Ce n'est vraiment pas le cas, mais ça va demander beaucoup d'argent et beaucoup d'efforts.
00:22:59 Et ça ne se fera pas du jour au lendemain.
00:23:01 Merci beaucoup. Cet effort intéressant est très clair.
00:23:04 Merci.
00:23:06 Vous avez regardé votre programme avec farmazon.fr.
00:23:09 Le confort de commander en ligne en soutenant votre pharmacie.
00:23:12 On reste ensemble après une petite interruption et le JT, bien sûr, de Mickaël Dorian,
00:23:18 qu'on va retrouver avec grand plaisir.
00:23:19 Nous parlerons de deux retours à l'Assemblée.
00:23:21 Adrien Quatennens, très chahuté, ça, c'était hier, très tard.
00:23:24 Et puis, le retour aussi un petit peu plus assez inaperçu de Julien Baillou.
00:23:28 A tout à l'heure.
00:23:29 Deux retours avec vous pour la suite de 90 minutes info.
00:23:34 Nous reprendrons le débat juste après le journal de Mickaël Dorian.
00:23:37 Bonjour Mickaël.
00:23:38 Bonjour Néli, bonjour à tous.
00:23:40 Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu ce soir à Paris.
00:23:44 Il est actuellement en visite à Londres et sera donc reçu tout à l'heure par Emmanuel Macron.
00:23:48 En présence aussi du chancelier allemand Olaf Scholz, les trois dirigeants doivent s'entretenir à l'Elysée.
00:23:54 Volodymyr Zelensky, qui a déjà rencontré cet après-midi le Premier ministre britannique Rishi Sunak,
00:23:59 ainsi que le roi Charles III.
00:24:00 Écoutez-le plus tôt dans la journée devant le Parlement britannique.
00:24:04 Je suis convaincu que ce symbole nous aidera pour notre prochaine coalition, la coalition des avions.
00:24:12 Et je vous demande, à vous et au monde entier, avec des mots simples et pourtant très importants,
00:24:18 des avions de combat pour l'Ukraine, des ailes pour la liberté.
00:24:24 La réforme des retraites à présent, alors que la quatrième journée de mobilisation n'a même pas encore eu lieu.
00:24:29 Ce sera samedi.
00:24:30 Les huit principaux syndicats se sont accordés sur une cinquième journée de grève et de manifestation.
00:24:36 Ce sera le jeudi 16 février.
00:24:37 Annonce confirmée auprès de l'AFP par le secrétaire adjoint de l'UNSA.
00:24:42 Dans l'actualité également, alors que Total Energy enregistre le meilleur bénéfice de son histoire,
00:24:48 la grève est reconduite jusqu'à demain soir dans la plupart des raffineries.
00:24:51 Selon les syndicats, il y aurait 100% de grévistes au dépôt de carburant de Flandre,
00:24:57 80% à la raffinerie de Donge, 70% à la raffinerie de Faisun.
00:25:01 Écoutez ces salariés de Total Energy interrogés tout à l'heure.
00:25:05 Nous montons les marches les unes après les autres,
00:25:07 l'objectif étant bien de construire un rapport de force suffisant et nécessaire
00:25:11 à faire infléchir ce gouvernement par un mouvement de grève généralisé.
00:25:14 On a attaqué et touché quelques symboles, symboles du capitalisme.
00:25:18 Tous ceux qui se partagent quelques milliards d'euros sur le dos des gens qui travaillent.
00:25:23 Et puis c'est à nous qu'on demande d'aller chercher 10 ou 12 milliards d'euros pour les retraites.
00:25:28 Il n'y a pas quand même un petit problème là.
00:25:30 Les rassemblements, dans les vues comme il s'est passé hier,
00:25:34 on voit bien que le gouvernement ça les fait à peine bouger.
00:25:38 Donc aujourd'hui on crante les choses et on fait des actions à pont comme celle-ci
00:25:42 devant des sites industriels qui sont très importants pour la France.
00:25:46 Et pendant ce temps, à l'Assemblée nationale,
00:25:49 les débats se poursuivent difficilement autour du projet retraite.
00:25:53 Les discussions traînent en longueur.
00:25:55 Et depuis hier soir, la question de l'avenir des régimes spéciaux est sur la table.
00:25:59 Des tracteurs en plein Paris.
00:26:02 Les agriculteurs ont manifesté aujourd'hui.
00:26:04 Ils protestent contre la multiplication des contraintes qui leur sont imposées,
00:26:08 notamment contre les nouvelles restrictions d'usage de certains pesticides.
00:26:12 Tout à l'heure, certains d'entre eux ont été reçus par le ministre de l'Agriculture, Marc Faineau.
00:26:16 Et écoutez, ils semblent pour la plupart satisfaits de cette journée.
00:26:20 Aujourd'hui, la question de la souveraineté alimentaire se pose.
00:26:25 On a augmenté de plus de 35% en deux ans les importations.
00:26:29 L'agriculture est en perte de vitesse parce qu'on nous empêche de produire
00:26:33 de l'alimentation de qualité et de proximité.
00:26:35 Nous, on a une totale incompréhension de ce qui se décide,
00:26:39 puisque de toute façon, on a l'impression que tout est fait pour nuire à l'agriculture
00:26:44 et à la souveraineté alimentaire.
00:26:46 Alors oui, il y a des interdictions, mais c'est délicat de se battre pour défendre des molécules,
00:26:52 alors que derrière, on a toute une ambiance qui est contre.
00:26:55 En fait, on défend plutôt le savoir-faire qui peut être amené à utiliser ces molécules.
00:27:00 Et puis la suite du procès de l'incendie de la rue Erlanger à Paris.
00:27:04 Et sia Boularès est jugée aux assises de Paris pour avoir mis le feu à son immeuble,
00:27:09 cette femme de 44 ans a reconnu être responsable de ce drame qui avait entraîné la mort de 10 personnes en 2019.
00:27:16 Noémie Schultz, vous suivez ce procès pour C News.
00:27:19 Et cet après-midi, un expert en incendie était entendu par la Cour.
00:27:23 Oui, un expert qui a qualifié de hors norme cet incendie au regard de son intensité
00:27:29 et de sa rapidité de propagation.
00:27:31 Le feu a atteint les 1100 degrés très rapidement, précise-t-il,
00:27:34 avant d'expliquer qu'il est parti du deuxième étage au moyen de boulettes de papier,
00:27:39 de deux planches de bois et d'un tissu posé sur la porte d'un appartement, celui du voisin de l'accusé.
00:27:45 Sans ce tissu, le feu n'aurait sans doute pas pris analyse ce policier du laboratoire scientifique de la préfecture de police.
00:27:51 Hier, l'accusé a reconnu avoir utilisé une futa, une sorte de drap de bain.
00:27:55 Sur une vidéo de reconstitution projetée à l'audience,
00:27:58 on voit qu'il ne faut pas plus de 4 minutes 30 pour que la porte d'entrée en bois vernis s'enflamme complètement
00:28:04 tel une feuille de papier, puis que le faux plafond s'embrase.
00:28:07 L'expert explique que les câbles électriques et Ethernet situés au plafond ont ensuite aidé à la propagation du feu,
00:28:13 tout comme la gaine grillagée de l'ascenseur,
00:28:15 qui a permis aux fumées et flammes de monter très vite dans les étages de cet immeuble.
00:28:20 La cage d'escalier n'était plus accessible très rapidement.
00:28:23 Elle était totalement enfumée, ce qui a empêché les habitants de l'immeuble de s'enfuir,
00:28:27 et ce qui explique notamment ce très lourd bilan, on le rappelle, d'immorts.
00:28:31 Merci beaucoup Noémie Schultz en direct de la Cour d'assises spéciale de Paris.
00:28:35 C'est la fin de ce journal. L'actualité continue bien sûr.
00:28:37 La suite de 90 minutes Info à présent avec Nelly Dénac.
00:28:41 Merci beaucoup Mickaël et je vous dis à demain.
00:28:44 On va parler de deux retours à l'Assemblée.
00:28:46 C'était hier Adrien Quatennens qui est intervenu d'ailleurs en fin de journée dans l'hémicycle.
00:28:51 Et puis Julien Bayou, commençons par ce qu'on vient d'appeler l'affaire Quatennens.
00:28:55 Ça a donné lieu à un moment très tendu, au moment où il a pris le micro.
00:28:59 Il y a eu beaucoup de chahut à nouveau.
00:29:01 On va l'écouter, tenter de se frayer un chemin vocal dans l'hémicycle.
00:29:06 Et puis la réponse apportée par un député Renaissance juste après.
00:29:11 (Applaudissements)
00:29:36 Chers collègues, j'ai un rappel au règlement.
00:29:42 Des députés sont sortis de cet hémicycle parce qu'ils n'ont pas gagné au tirage de sort.
00:29:47 Et quand l'un de leurs collègues, qui a été condamné pour avoir frappé son épouse,
00:29:52 prend la parole sur un amendement, vous restez stoïques.
00:29:55 Pire que ça, vous l'applaudissez.
00:29:58 Où on est ? C'est scandaleux. C'est une honte.
00:30:02 Elodie Huchard est avec nous à nouveau depuis l'Assemblée.
00:30:04 Il convient peut-être d'expliquer cette séquence.
00:30:06 Parce que ce qui a un petit peu provoqué la colère de ce député Pierre Cazeneuve qu'on vient d'entendre,
00:30:11 c'est effectivement le fait qu'il ait été chaleureusement applaudi par une partie, on le rappelle, de ses collègues.
00:30:17 Oui, parce qu'en fait, ce qu'il faut comprendre, c'est que depuis plusieurs jours,
00:30:23 Adrien Quatennens était de retour ici à l'Assemblée nationale.
00:30:26 Dans un premier temps, après les affaires, il s'était mis en congé maladie.
00:30:30 Ensuite, il a été mis en congé de son groupe.
00:30:33 Et là, c'était la première fois qu'il intervenait vraiment dans l'hémicycle.
00:30:37 Rappel au règlement, suspension de séance et clairement, deux types d'attitudes au sein de son groupe.
00:30:42 Vous l'avez dit, certains de la France Insoumise se sont rapprochés d'Adrien Quatennens,
00:30:46 alors que ça n'est pas à l'origine leur place.
00:30:48 Et effectivement, ils l'ont applaudi debout.
00:30:50 Et c'est ça surtout qui a choqué Renaissance.
00:30:52 Un député me disait tout à l'heure, finalement, c'est comme si ses collègues l'avaient applaudi d'avoir frappé sa femme.
00:30:57 En revanche, il faut aussi voir que dans le comportement de l'ANUPS,
00:31:00 il y a eu certaines députées, notamment Sandrine Rousseau ou d'autres écologistes qui ont préféré quitter l'hémicycle,
00:31:05 visiblement émus.
00:31:06 Il faut comprendre que le retour d'Adrien Quatennens, forcément, il était compliqué.
00:31:10 Parce que dans les affaires précédentes,
00:31:11 beaucoup de députés avaient fait le choix de ne jamais trop s'éloigner de l'Assemblée Nationale,
00:31:15 de se faire discret, certes.
00:31:17 Mais donc, il n'y avait pas d'événement autour de ce retour.
00:31:20 Et puis surtout, Adrien Quatennens, c'est la première fois qu'on a une affaire
00:31:23 où la présomption d'innocence maintenant ne fait plus cas,
00:31:26 puisqu'il a lui-même reconnu les faits qu'il a été condamné.
00:31:28 Et c'est aussi ça qui change tout, parce que Sandrine Rousseau, chaque fois qu'il y a eu des affaires,
00:31:31 notamment même autour de Julien Bayou, elle avait promis un retour fracassant.
00:31:35 Ça n'a jamais été le cas, parce qu'il y a quand même, évidemment,
00:31:37 le respect de la présomption d'innocence qui ne s'applique pas là.
00:31:40 Et ce qu'on a vu hier aussi, c'est la gêne au sein même de l'ANUPS,
00:31:43 entre ceux qui considèrent que respecter la parole des femmes et la défendre coûte que coûte,
00:31:48 ils en ont fait un élément de leur programme,
00:31:50 et ceux qui se sont levés pour applaudir, qui se disent que le soutien à leurs camarades est le plus important que tout.
00:31:55 Merci beaucoup pour ces petits éléments d'explication.
00:31:58 Sandrine Rousseau vous évoquait, on va l'écouter, à propos d'Adrien Quatennens.
00:32:01 Ce qui ne va pas là, c'est qu'on a transformé ça en une guerre de clans,
00:32:07 alors que ça n'est pas une guerre de clans, c'est un sujet de santé publique,
00:32:10 c'est un sujet de respect des femmes, et que par ailleurs, nous sommes pour la réhabilitation
00:32:14 des hommes après sanction, mais aussi après réparation,
00:32:19 et selon un processus qui respecte la parole des femmes.
00:32:22 Et là, en l'occurrence, il ne s'agit pas de sauver un homme,
00:32:25 il s'agit d'avoir un combat politique en faveur des femmes.
00:32:29 Je ne sais pas si vous avez compris, moi je trouve qu'elle s'empêtre un peu dans ses explications,
00:32:32 ce n'est pas très clair le message qu'elle veut envoyer.
00:32:34 Ce qu'a fait Aurore Berger, chef de file des députés Renaissance, hier à Adrien Quatennens,
00:32:38 en couvrant sa voix, c'est ce que Sandrine Rousseau avait promis de faire à Damien Abad
00:32:42 s'il reprenait la parole dans l'hémicycle.
00:32:44 Damien Abad n'a pas repris la parole dans l'hémicycle, première différence.
00:32:47 Damien Abad n'a pas été condamné, deuxième différence.
00:32:49 Damien Abad n'a pas avoué les faits qui lui sont reprochés, troisième différence.
00:32:53 Ensuite, je croyais que la France Insoumise avait exclu Adrien Quatennens pour 4 mois.
00:32:56 On l'a bien vu sur les images, ils l'applaudissent, c'est tout sauf une exclusion.
00:33:00 Et je rappelle que quand il est revenu en commission,
00:33:02 donc la première fois qu'il a remis les pieds à l'Assemblée nationale, c'était en commission,
00:33:05 il avait même été exfiltré par plusieurs députés insoumis
00:33:09 qui le protégeaient de la horde de journalistes qui voulaient lui arracher une réaction.
00:33:13 Donc on voit bien qu'il a été tout sauf exclu du groupe insoumis.
00:33:16 Ensuite, question de timing, est-ce que c'est le bon moment de le faire
00:33:19 alors que nous sommes en plein débat pour la réforme des retraites ?
00:33:22 Hypocrisie quand tu nous tiens, Judith Ventreme.
00:33:24 Oui absolument, et puis double langage.
00:33:26 Je rappelle que Jean-Luc Mélenchon était pour qu'un député condamné,
00:33:30 pour quelque fait que ce soit d'ailleurs, ne puisse plus être député.
00:33:34 Et là, s'agissant d'une cause…
00:33:36 Tout homme politique même.
00:33:37 Tout homme politique, oui.
00:33:38 Ne soit plus éligible.
00:33:39 Enfin, tout élu ne soit plus éligible.
00:33:41 S'agissant d'une cause dont effectivement la France insoumise a fait un emblème,
00:33:47 ce déni est particulièrement choquant.
00:33:53 Puis j'aime bien aussi l'expression "c'est mis en arrêt maladie".
00:33:56 Il faudra m'expliquer ce que ça veut dire "c'est mis en arrêt maladie".
00:34:00 A été arrêté.
00:34:01 Ou il était malade, ou il ne l'était pas.
00:34:03 Mais il ne peut pas se…
00:34:04 Ce qu'il y a d'intéressant, c'est la division des députés de l'ANUPS.
00:34:09 Une partie quitte et une partie applaudit.
00:34:12 Et pourtant, elle nous dit qu'il n'y a pas de guerre des clans.
00:34:14 Elle s'en défend totalement.
00:34:16 Le cas de Quatennens, ça pose problème.
00:34:19 En fait, c'est même plus, c'est au-delà du personnage de Quatennens.
00:34:22 Ça pose problème au niveau de la doxa de l'ANUPS, de leur orientation politique.
00:34:27 Si, en plus, comme l'expliquait votre correspondante à l'Assemblée,
00:34:32 il a été condamné, donc s'il a été condamné,
00:34:35 il a pris quatre mois de sursis pour avoir frappé sa femme,
00:34:39 c'est une entorse absolue sur un des dogmes défendus par la France insoumise.
00:34:44 Mais ce n'est pas la première fois que la France insoumise est prise à son propre jeu,
00:34:48 d'une certaine façon, de qui sera le plus pur.
00:34:51 Et qu'on s'aperçoit finalement qu'elle-même ne pratique pas ce qu'elle prêche.
00:34:55 Et donc, là, on a un vrai dilemme,
00:34:59 c'est-à-dire quelle est la cohérence idéologique de l'ANUPS, en fait.
00:35:04 Tandis qu'on voit ces images que vous nous narriez tout à l'heure,
00:35:08 c'est hors de journalisme, qui entourent Quatennens dès qu'il met un pied dehors.
00:35:11 Exactement, c'était le jour de son retour.
00:35:14 Donc le jour 1, il n'avait pas à l'époque encore pris la parole dans l'hémicycle,
00:35:17 mais c'est vraiment le premier jour où il est revenu à l'Assemblée.
00:35:20 Et effectivement, alors que tout le monde croyait qu'il avait été exclu pour quatre mois,
00:35:23 quatre mois c'est aussi la peine de prison avec sursis dont il a écopé,
00:35:26 et bien regardez cette image, on a vu notamment sortir en premier
00:35:29 le député Carlos Martins Bilongo de la France insoumise.
00:35:31 Donc soi-disant il n'est plus dans leur groupe, il est exclu,
00:35:34 mais il y a quasiment un cordon pour le protéger des journalistes,
00:35:37 formé par plusieurs députés insoumis.
00:35:39 On voit bien que son exclusion est une forme de simulacre en fait.
00:35:42 Est-ce que c'est un scandale pour vous ce qui se passe,
00:35:44 ne serait-ce que parce qu'il siège alors qu'il a été condamné ?
00:35:46 Si on commence à exfiltrer et à démissionner, entre guillemets,
00:35:50 tous les députés qui ont été condamnés, on rentre dans quelque chose qui est dangereux.
00:35:53 Souvenez-vous la Révolution française, enfin souvenez-vous, vous n'étiez pas nés, moi non plus,
00:35:57 mais quand on crée le principe d'inviolabilité des parlementaires,
00:36:00 le fait que justement on ne peut pas les exfiltrer d'une assemblée
00:36:03 pour un crime de droit commun, c'est pour éviter les purges politiques.
00:36:06 Parce que sinon, si jamais vous décidez que, déjà qu'on a des majorités très relatives,
00:36:11 si vous décidez qu'un député est condamné, on s'arrête où ?
00:36:14 Il y a un principe qui permet en effet de considérer un mandat comme caduc.
00:36:18 Quand vous avez un député qui est condamné à une peine d'inéligibilité,
00:36:21 il est déclaré démissionnaire.
00:36:23 Mais il faut que ce soit en lien avec le mandat.
00:36:25 Et donc ce faisant, là, ce n'est pas le cas.
00:36:27 Oui mais Benjamin, ce n'est pas nous qui voulons ça.
00:36:29 C'est la France insoumise.
00:36:30 Évidemment, évidemment, je suis tout à fait d'accord.
00:36:32 La FI, là-dessus, a eu un discours extrêmement sensible.
00:36:35 Si seulement elle était cohérente.
00:36:36 Et idiot.
00:36:37 Le problème, entre guillemets, c'est que dès le moment où ça arrive à la FI,
00:36:40 tout le monde se jette dessus en disant "Ah, regardez, lui doit démissionner".
00:36:43 Aurore Berger qui dit "Il doit démissionner" et qui garde Damien Abad dans son groupe,
00:36:46 qui certes n'a pas été condamné exactement.
00:36:48 Ce n'est pas la même histoire.
00:36:49 Ce n'est pas la même histoire, mais c'est au bout du compte le même processus.
00:36:51 Quand ça va arriver au sein de la majorité, quand ça va arriver au sein de la France,
00:36:54 Ils auront le même comportement ?
00:36:55 Vous aurez exactement la même chose.
00:36:57 C'est instrumentalisé politiquement.
00:36:58 Attention, je ne suis pas en train de dire ce qu'a fait Adrien Quatennens, ce n'est pas grave.
00:37:01 Mais si on commence à rentrer dans cette logique-là, on a une vraie instabilité politique.
00:37:05 On a un vrai danger sur le Parlement.
00:37:07 Donc il faut très, très rapidement s'arrêter.
00:37:09 Et ça, c'est la responsabilité de l'ensemble du monde politique, la FI comprise.
00:37:13 Allez, rapidement, et puis on passe à l'affaire Bayou.
00:37:15 C'est pas une affaire d'ailleurs, Julien Bayou.
00:37:17 Il n'y a pas d'affaire Julien Bayou.
00:37:19 Sandrine Rousseau a voulu en faire une affaire.
00:37:21 Non, mais même en interne, il n'y a pas eu d'affaire.
00:37:23 Mais il y a eu un certain nombre de conséquences qu'on va aborder dans un instant.
00:37:27 Non, mais pour revenir sur... Effectivement, ce n'est pas du tout du point de vue du droit.
00:37:30 Adrien Quatennens a 100% le droit d'être là.
00:37:33 La question qu'on pose, c'est la question politique venant d'un parti qui n'a pas du tout eu les mêmes pudeurs de Gazelle
00:37:39 quand il s'agissait d'opposants politiques et qui s'en est même servi pour les attaquer,
00:37:42 à la différence encore une fois, qu'on a cité plusieurs fois Damien Abad,
00:37:45 qui n'a pas été condamné et qui n'a pas avoué les faits qui lui sont reprochés.
00:37:48 Donc en plus, ce n'est pas la même histoire.
00:37:49 Et puis, je vous le disais, le groupe écologiste à l'Assemblée a acté hier la fin de la mise en retrait,
00:37:56 pour être tout à fait précis sur les termes de son député Julien Bayou,
00:38:00 après la fameuse clôture de l'enquête interne qui avait été demandée après Sandrine Rousseau.
00:38:07 Elle avait mis, vous vous en souvenez, le coup de projecteur sur cette affaire,
00:38:11 sur cette histoire qu'elle avait cru entendre ou entendue de son point de vue.
00:38:17 Et elle dit aujourd'hui, Sandrine Rousseau, si cela se reproduit, je le referai.
00:38:22 Regardez, elle dit, je ne vois pas quelle responsabilité j'ai, si ce n'est d'avoir soutenu la parole d'une femme.
00:38:26 Et oui, je continuerai à soutenir leur parole. Et si ça se reproduit, je le referai.
00:38:30 Judith Lentrop, c'est juste jeter en pâture les gens comme ça. C'est grave ce qu'elle a fait.
00:38:35 Oui, c'est juste concernant. Elle n'a pas été mandatée de quelconque façon.
00:38:42 La femme en question n'a pas porté plainte, que l'on sache.
00:38:48 En tout cas, aujourd'hui, il n'est pas question d'une démarche judiciaire entreprise de sa part.
00:38:56 Mais ça a quand même eu des conséquences puisque Julien Bayou a quitté son poste.
00:38:59 Il a été mis au banc de la société.
00:39:01 Ce n'est pas simplement d'avoir soutenu la parole d'une femme.
00:39:03 Il a même quitté deux des postes. La tête d'Europe Ecologie Les Verts et la tête du groupe École à l'Assemblée Nationale.
00:39:07 C'est très préjudicial sur le plan politique.
00:39:09 A combien de reprises il a demandé à être entendu par la fameuse commission ?
00:39:13 Je crois qu'on lui a refusé ça.
00:39:15 Une dizaine de fois, on lui a toujours refusé.
00:39:18 Effectivement, c'est un sérieux coup pour toutes ces justices internes au parti.
00:39:24 Ça prouve une nouvelle fois que la seule justice qui doit primer, c'est la justice des tribunaux et pas la justice des partis.
00:39:30 C'est très dangereux quand on se sert de ça pour attaquer un opposant politique.
00:39:37 Il était dans le même parti que Sandrine Rousseau, mais ils n'étaient pas du tout sur la même ligne.
00:39:41 Un adversaire politique.
00:39:43 Il y avait en plus les élections internes à Europe Ecologie Les Verts qui arrivaient quelques semaines après les accusations de Sandrine Rousseau.
00:39:49 Ça a été dévastateur.
00:39:50 Portées sur un plateau de télévision.
00:39:53 C'est là où elle a accusé Julien Bayou en expliquant qu'elle avait reçu son ex-compagne et qu'il lui avait fait subir des violences psychologiques.
00:40:01 Effectivement, Sandrine Rousseau persiste et signe et refuse de s'excuser, mais ça a eu des conséquences assez lourdes sur Julien Bayou.
00:40:08 Olivier D'Artigolle racontait hier chez Pascal Praud qu'il l'avait eu au téléphone et que c'était quasiment un homme à terre.
00:40:14 C'est intéressant de voir que Sandrine Rousseau persiste alors même que la cellule interne d'Europe Ecologie Les Verts clôt cette histoire.
00:40:20 Il nous reste quelques minutes pour aborder le texte à nouveau et la possibilité qu'il passe quoi.
00:40:26 Mais j'aimerais quand même qu'on parle des LR, des Républicains.
00:40:29 Est-ce qu'ils ont un avenir politique aujourd'hui ? Tiraillés qu'ils sont, est-ce qu'ils jouent un jeu politique dangereux ?
00:40:36 C'est ce que dit Bruno Retailleau.
00:40:38 Je pense que ce qui se joue, voyez, c'est la droite et ses contradictions.
00:40:44 Ce qui se joue, c'est aussi l'avenir de votre parti.
00:40:47 Exactement. Je pense qu'on peut mourir de nos contradictions.
00:40:49 Je le dis à l'antenne, je n'ai pas l'habitude de faire la langue de bois, je pense qu'on en est là.
00:40:53 Pour moi, je pense que la ligne LR, ça ne peut pas être une ligne Radsock.
00:40:56 Ça n'a aucun sens. Pour moi, être de droite, ce n'est pas seulement être un peu moins à gauche que la gauche.
00:41:01 Et si on doit avoir une utilité, quels besoins dans le débat ont les Français d'une droite qui dirait demain
00:41:08 "Ah oui, mais travaillez plus, c'est horrible, c'est abominable".
00:41:11 Quels besoins ont ces Français d'avoir une droite qui dirait "Non, non, il n'y a pas besoin de veiller à l'argent public,
00:41:16 on peut toujours plus dépenser". Il n'y a pas besoin de ça. On a Mélenchon, on a Le Pen.
00:41:21 Ça a parti au bord du gouffre. On regarde ce qu'en dit aussi Jean-François Copé.
00:41:25 Et puis je me tourne vers vous, Benjamin.
00:41:28 Jean-François Copé qui assimile aujourd'hui ce parti au parti socialiste.
00:41:33 Il y a des réformes dont on a mieux volonté qu'elles en ont des divergences.
00:41:36 En revanche, la réforme des retraites incarne vraiment la DN de la droite du gouvernement qui a vocation à être responsable.
00:41:40 Et je ne sais pas si on peut voir la suite de ce qu'il a dit dans Le Parisien.
00:41:45 Certains dans nos rangs défendent aujourd'hui les idées du parti socialiste.
00:41:48 Comment redevenir crédible après ça ?
00:41:51 Aurélien Pradié est-il en train de mettre le feu à sa formation pour des considérations personnelles ?
00:41:58 Il y a deux lignes d'analyse.
00:42:00 D'abord, si vous considérez que la droite, c'est que la réforme des retraites,
00:42:03 je suis désolé, mais ça ne fait pas très envie. La droite est très loin du pouvoir.
00:42:07 Quand vous regardez aujourd'hui l'opinion publique, ce n'est pas si évident, y compris dans l'électorat LR.
00:42:11 Il faut voir que l'espace politique de la droite potentiellement touche une partie de l'électorat populaire
00:42:17 qui est très opposée à cette réforme.
00:42:19 Donc en réalité, quand vous regardez, les questions de finances publiques sont peut-être importantes,
00:42:23 mais quand vous regardez la priorité des Français, elles sont passées, je crois, de la 5e à la 17e place, selon certaines enquêtes.
00:42:28 Donc on a aujourd'hui quelque chose qui est difficilement audible pour l'opinion.
00:42:32 Si jamais demain LR doit se relever, ce sera probablement sur un logiciel un tout petit peu différent
00:42:38 eu égard à l'espace politique que ce parti peut occuper.
00:42:41 L'autre élément, c'est qu'aujourd'hui, le groupe LR à l'Assemblée, il existe évidemment sous le papier,
00:42:46 il est inscrit au bureau, mais ce n'est plus vraiment un groupe.
00:42:49 C'est un peu chacun pour sa peau. C'est un groupe de francs-tireurs, c'est un groupe de survivants.
00:42:52 Et donc quand vous avez un député LR qui, grosso modo, sait qu'il ne doit pas ni son investiture en 2027,
00:42:58 ni la possibilité d'être réélu à Éric Ciotti ou à Bruno Retailleau,
00:43:02 mais qu'il la doit à des électeurs qui l'ont porté envers et contre tout la dernière fois et que ses électeurs lui disent non,
00:43:07 on peut difficilement s'étonner qu'en fin de compte, il décide de ne pas voter la réforme.
00:43:11 C'est une question pour eux de survie.
00:43:13 Régis, il y a un manque de cap criant quand même.
00:43:16 Il y a un manque de cap qui est lui-même, enfin je vais dire l'arrêt de mort quelque part des DLR
00:43:21 et lui-même tient dans les propos qu'on vient d'entendre de Bruno Retailleau,
00:43:25 qui commence à faire un inventaire de ce qui est de gauche et de ce qui est de droite.
00:43:28 Il dit on n'a pas besoin de le dire parce qu'il y a déjà le RN, il y a déjà Jean-Luc Mélenchon, il y a déjà Marine Le Pen.
00:43:34 Sous-entendu, quid DLR, quid de la voix DLR ?
00:43:38 Comment peut-elle s'exprimer quand il y a déjà des oppositions qui contient une partie de leur programme
00:43:43 et comment peuvent-ils survivre autrement que d'être la pièce rapportée de La République en marche
00:43:49 pour pouvoir voter un certain nombre de textes ?
00:43:52 Donc le risque, et on le sent bien dans ces individualités qui pointent,
00:43:57 c'est qu'elles sentent très bien que s'ils se rapprochent d'Emmanuel Macron et de sa majorité,
00:44:02 ils risquent d'être complètement phagocytés.
00:44:04 Et donc ils sentent bien qu'il y a un enjeu de survie politique,
00:44:08 mais il n'y a pas vraiment de cap puisque l'espace politique est complètement bouché.
00:44:12 Judith, vous qui êtes au Figaro depuis un moment maintenant,
00:44:15 et que vous qui suivez bien sûr l'actualité des partis et en premier lieu de la droite dite classique,
00:44:21 a-t-on déjà vu une droite conservatrice classique autant aux abois qu'aujourd'hui dans cette législature ?
00:44:26 Jamais, dans cette législature et même dans celles qui ont précédé.
00:44:31 Donc vraiment c'est un moment critique.
00:44:34 Aurélien Pradié n'est pas simplement en contradiction avec la ligne que veut imposer Eric Ciotti,
00:44:40 qui est le patron de la droite, et que veulent imposer Bruno Rotaillot, patron des sénateurs,
00:44:47 et Olivier Barlex, patron des députés, sans parler de Gérard Larcher, patron du Sénat,
00:44:53 bref tous les chapeaux à plumes.
00:44:55 Aurélien Pradié est en contradiction avec lui-même, ce qui est quand même beaucoup plus embêtant.
00:45:00 Il s'est trompé de formation politique ?
00:45:02 Non, non, en 2019 il trouvait ça très bien la retraite à 64 ans, et même voir à 65 ans il trouvait ça…
00:45:09 Il y a même quelques semaines dans la course à la présidence des LR, il proposait 45 à 80.
00:45:15 Il a si mauvaise que ça d'avoir perdu ?
00:45:17 Si je peux finir, ce qui s'est passé c'est qu'il se voit à Destin et qu'il prend date,
00:45:21 en fait il marche dans les traces de Xavier Bertrand dont il est un proche,
00:45:25 mais il marche tellement dans ses traces qu'il voudrait le remplacer
00:45:28 comme incarnation de la droite du gaullisme social à la prochaine présidentielle.
00:45:34 Il y a une guerre de bonhommes, évidemment Aurélien Pradié et Éric Ciotti,
00:45:37 ce n'est pas les meilleurs amis du monde, mais il y a aussi une différence d'analyse.
00:45:41 Il y a ceux qui disent, Éric Ciotti, Bruno Rotaillot, il faut être un minimum cohérent,
00:45:45 c'est ce que dit aussi Nicolas Sarkozy dans les colonnes du Figaro Magazine,
00:45:49 il faut être un minimum cohérent avec ce qu'on a proposé.
00:45:51 Et puis il y en a d'autres, Aurélien Pradié, Pierre-Henri Dumont, qui est sur la ligne de Pradié,
00:45:55 qui ont eu dans leur circonscription Marine Le Pen qui a fait un très gros score,
00:45:59 qui est parfois arrivé en tête au second tour devant Emmanuel Macron.
00:46:02 Et donc ces députés se sont fait réélire avec des électeurs qui ont voté Marine Le Pen au second tour.
00:46:07 Évidemment, je ne vous l'apprends pas, le RN, farouchement opposé à cette réforme des retraites,
00:46:12 et donc ses électeurs avec lui.
00:46:14 Donc forcément il parle aussi aux électeurs de leur circonscription,
00:46:17 comme le disait Benjamin, c'est 62 rescapés, donc s'il vous plaît, il y a 62 nuances de droit à l'Assemblée nationale.
00:46:22 Et chacun pense, est-ce qu'il y aura une dissolution,
00:46:25 ou est-ce qu'il y aura forcément une nouvelle élection dans quatre ans,
00:46:28 mais est-ce qu'avant il y aura une dissolution ?
00:46:29 Il pense à ses électeurs, à lui, et effectivement, contrairement aux électeurs,
00:46:33 aux députés RN qui doivent leur élection à Marine Le Pen,
00:46:36 aux députés Renaissance qui doivent leur élection à Emmanuel Macron,
00:46:38 qui avaient la tête d'Emmanuel Macron en gros sur leur affiche,
00:46:40 ou la tête de Marine Le Pen en gros sur leur affiche,
00:46:42 ils ne doivent pas leur élection à Eric Ciotti.
00:46:44 Donc il roule aussi pour eux.
00:46:46 En quelques secondes, vraiment.
00:46:47 En quelques mots, regardez ce qui s'est passé dans les petites villes et les villes moyennes,
00:46:50 des villes qui ne se mobilisent pas et qui sont en fait les fièvres de LR.
00:46:52 Aujourd'hui LR n'est pas fort en ville, LR est essentiellement fort dans la ruralité et la semi-ruralité.
00:46:57 Là on se mobilise, parce que les pensions sont un élément important du tissu économique,
00:47:01 parce que qui plus est, il y a une opposition de front, etc.
00:47:04 Et donc aujourd'hui pour LR, la sociologie électorale qui reste à LR,
00:47:07 les pousse en effet à tenir une position très prudente,
00:47:10 et je suis d'accord, en totale contradiction avec ce qui était dit encore il y a un mois.
00:47:13 On s'interrompt à nouveau et puis on vient pour la dernière partie de l'émission,
00:47:15 on parlera de ces agriculteurs qui sont mécontents de la suppression des néonicotinoïdes,
00:47:21 pour revenir... Qu'est-ce qu'il y a Gauthier ?
00:47:24 Non, vous dites au revoir exactement ?
00:47:26 Vous restez pas pour les tracteurs ?
00:47:28 Vous voulez que je reste pour les tracteurs ?
00:47:29 Ah non, vous m'avez perturbé, oui.
00:47:30 Ah pardon, excusez-moi.
00:47:31 Non, je plaisante, vous avez peut-être quelque chose à nous dire sur ces agriculteurs mécontents.
00:47:34 Vous n'avez pas travaillé votre PAC, vous n'êtes pas au taquet sur la politique agricole commune.
00:47:38 Si, mais bien sûr, je peux vous dire ce que vous voulez sur la politique agricole commune, avec beaucoup de conviction.
00:47:41 Ah, tout de suite alors !
00:47:43 Nous sommes ensemble pour une demi-heure de débat à nouveau, ce sera juste après.
00:47:50 Le rappel des titres, Mathieu Dewez à nouveau.
00:47:52 Volodymyr Zelensky est attendu ce soir à Paris après une visite à Londres.
00:47:58 Le président ukrainien a rencontré aujourd'hui le Premier ministre Richie Sunak,
00:48:02 mais également le roi Charles III, qu'il a reçu à Buckingham Palace.
00:48:05 Devant les parlementaires britanniques,
00:48:07 Volodymyr Zelensky demande à ses alliés de lui livrer des avions de combat pour remporter la guerre contre la Russie.
00:48:13 Emmanuel Macron apporte son soutien total à Olivier Dussopt.
00:48:16 Le ministre du Travail est soupçonné par la justice de favoritisme dans une affaire de marché public.
00:48:21 Il est également bien sûr en première ligne sur le projet de réforme des retraites.
00:48:25 La première ministre, Elisabeth Borne, avait déjà assuré le ministre de toute sa confiance.
00:48:30 Enfin, les sportifs russes seront-ils présents aux Jeux Olympiques l'année prochaine à Paris ?
00:48:35 Le gouvernement français s'en remet à une décision du comité international olympique d'ici à l'été.
00:48:40 Le président ukrainien exige que les Russes soient bannis des prochains JO.
00:48:44 Une demande partagée hier par Anne Hidalgo, la maire de Paris.
00:48:48 Tout le monde ne connaît pas la crise.
00:48:52 Total Energy a réalisé pour l'année 2022 le meilleur bénéfice de son histoire.
00:48:57 Pensez donc 19 milliards d'euros.
00:49:00 C'est un peu plus de 20 milliards de dollars.
00:49:02 Ça peut être un peu plus frappant quand on le prend en dollars.
00:49:05 Drôle d'annonce alors que la souffrance se ressent de plus en plus pour les Français.
00:49:08 Écoutez ce qu'en disait François Ruffin.
00:49:10 Quand on a Total qui fait 20 milliards d'euros de bénéfices,
00:49:14 quand c'est la même chose pour le transporteur de conteneurs CMA-CGM qui fait 20 milliards d'euros de bénéfices,
00:49:19 quand on a BNP Paribas qui fait 10 milliards d'euros de bénéfices
00:49:23 et qui en même temps décide de licencier près de 1000 personnes,
00:49:27 à quoi on assiste ?
00:49:28 On assiste au gavage des uns, au rationnement des autres.
00:49:31 On assiste à une prédation de la nation.
00:49:33 Maintenant moi ce qui m'embête le plus dans tout ça,
00:49:36 c'est même pas Total, CMA-CGM, BNP Paribas.
00:49:40 C'est le politique. C'est l'État.
00:49:42 L'État normalement il a pour responsabilité de venir rééquilibrer les plateaux de la balance.
00:49:47 De venir être en faveur des faibles et venir un peu taxer l'effort.
00:49:52 Judith Vintrobe, il a raison, l'État est là un peu pour rééquilibrer tout ça.
00:49:56 Il y a un côté quand même immoral pour le commandé mortel.
00:49:59 On est France le pays le plus redistributeur de l'OCDE.
00:50:04 Ça c'est une première chose.
00:50:06 Deuxième chose, les super profits Total n'ont d'égal que les super profits de l'État.
00:50:12 Je rappelle que la part des taxes est telle dans la vente de l'énergie
00:50:17 que finalement c'est encore l'État qui s'en sort le mieux.
00:50:21 Ensuite Total paie peu d'impôts en France,
00:50:26 pas du tout d'impôts sur les sociétés depuis 2017
00:50:29 puisque ses activités en France sont déficitaires.
00:50:32 Que ce soit les raffineries, la recherche, les stations.
00:50:37 Ce qui n'empêche pas Total d'en payer énormément dans le reste du monde.
00:50:42 Total qui emploie 35 000 salariés.
00:50:45 Et enfin, dernière chose, si ses profits ont explosé,
00:50:51 c'est aussi parce que le prix de l'énergie qu'on paye en Europe
00:50:57 est le produit d'un accord politique complètement délirant
00:51:03 qui a permis à l'Allemagne de forcer l'ensemble de la communauté européenne
00:51:10 à faire des prix qu'il a rangés elle.
00:51:12 Éric de Riedmantan est là également.
00:51:14 Ça nécessite peut-être une petite explication pour la bonne compréhension de tous.
00:51:17 Comment ces profits ont été réalisés ?
00:51:20 Pourquoi on en est à un tel niveau record pour compléter l'analyse de Judith ?
00:51:24 Alors qui concerne à toutes les compagnies pétrolières dans le monde,
00:51:27 que ce soit BP, Shell, Exxon, ESO,
00:51:30 elles ont fait au total 156 milliards.
00:51:33 D'ailleurs à tel point que le président américain Biden a dit que c'était scandaleux.
00:51:36 Il employait le lourd.
00:51:37 Alors pour la France, c'est un peu spécial et ce que je veux dire est un peu provocateur.
00:51:41 En fait, si vous voulez, certes, il y a des milliards qui sont encaissés,
00:51:46 mais ils ne sont pas faits en France.
00:51:48 C'est dans les pays où on produit le pétrole.
00:51:50 Et quels sont les pays où il y a le plus de pétrole ?
00:51:52 C'est la Norvège.
00:51:53 Et là, le total que j'ai eu au téléphone me dit qu'on va payer 7 milliards d'impôts à la Norvège.
00:51:58 Le Royaume-Uni, 4 milliards d'impôts.
00:52:00 Et quand vous regardez maintenant la France,
00:52:02 bénéfice de l'année dernière, 900 millions d'euros.
00:52:06 Je le rappelle sur les 19 milliards d'euros.
00:52:09 Vous voyez, 900 millions.
00:52:11 Vous retirez 550 millions d'euros parce que vous savez, les rabais, les ristauds dans la pompe.
00:52:15 Il ne reste plus que 350 millions d'euros de bénéfices sur lesquels il y aura l'impôt français, 25%, rappelons-le.
00:52:22 Et là, 200 millions d'euros à payer en termes d'imposition.
00:52:25 On est loin des 7 milliards norvégiens.
00:52:28 Donc, ça paraît, Ruffin n'est pas content, mais Total est une entreprise internationale, on peut en être fier.
00:52:34 C'est vrai qu'elle a été créée par l'État à l'origine.
00:52:36 Total et Elf qui ont créé un grand groupe d'États, maintenant qui est détenu en grande partie,
00:52:40 il faut le reconnaître, par des fonds internationaux.
00:52:43 Les Américains sont des actionnaires.
00:52:45 En France, il y a aussi beaucoup d'actionnaires privés, on l'oublie.
00:52:48 Mais les actionnaires privés, les salariés vont recevoir des dividendes et ils seront récompensés.
00:52:53 Parce que c'est vrai que quand vous êtes actionnaire de votre entreprise, vous en touchez des profits,
00:52:58 ils auront quand même 4 euros par action.
00:53:00 Ce n'est pas rien.
00:53:01 Intervention d'Olivier Véran, tout à l'heure sur cette question.
00:53:04 C'était lors de la séance de questions au gouvernement, au Sénat.
00:53:10 Ne me dites pas que vous confondez sciemment le bénéfice mondial d'un groupe international
00:53:16 avec le financement d'une caisse des retraites déficitaire du fait de la démographie.
00:53:20 Je ne crois pas.
00:53:21 Une seconde, vous ne ferez pas avaler les lanternes.
00:53:24 Vous savez très bien que vous parlez, vous ne mélangez même pas les carottes et les pommes de terre.
00:53:27 Vous êtes en train de faire un magma.
00:53:29 Le groupe Total fait 20 milliards d'euros de bénéfices dans le monde.
00:53:32 Il en fait 500 millions en France.
00:53:35 Donc 200 sont prélevés par la taxe.
00:53:38 Il reste 350 millions.
00:53:40 Qu'ils fassent un effort pour le prix du carburant pour les Français.
00:53:42 Et ça ira dans le bon sens.
00:53:44 Je vous remercie.
00:53:45 Benjamin, on fait souvent découvrir qu'on vit dans des sociétés capitalistes ?
00:53:51 Ce n'est pas que la question du capitalisme.
00:53:54 Il y a quand même des pays archéocommunistes comme l'Italie et la Grande-Bretagne
00:53:58 qui taxent ces super profits.
00:54:00 Donc si vous voulez, on n'est pas dans une affaire.
00:54:02 Attention la Corée du Nord.
00:54:03 En revanche, il faut que ce soit efficace.
00:54:05 Et là, je rejoins en partie ce qui a été dit.
00:54:07 Vous avez un super profit.
00:54:08 Un profit « normal ».
00:54:09 Vous avez innové, vous avez investi, vous avez un retour sur investissement très bien.
00:54:13 Là, en réalité, il y a une cause extérieure.
00:54:14 Vous n'y êtes pour rien, mais le ciel vous est agréable.
00:54:18 C'est circonstanciel.
00:54:19 Sans avoir rien fait, de manière circonstancielle et sans l'avoir mérité,
00:54:23 vous avez en effet un profit qui est gigantesque.
00:54:26 Il est assez normal, il est assez envisageable qu'il y ait une répartition
00:54:29 quand à côté, vous avez des ménages et des entreprises qui, eux, sont en train de mourir.
00:54:33 Et que c'est à peu près sur la tête.
00:54:35 Ce que vous faites, vos profits.
00:54:37 Mais là, avec un groupe qui fait l'immense majorité de son chiffre d'affaires
00:54:40 et de ses profits à l'étranger, l'efficacité de la chose est très limitée.
00:54:43 Et là où je rejoins totalement Judith, il y a aujourd'hui un scandale.
00:54:47 Ce scandale, il s'appelle le marché européen de l'électricité.
00:54:49 On est quand même en train de déverser des milliards dans un tonneau des Danaïdes
00:54:52 parce qu'on a un accord sur l'équilibre de ce marché qui est totalement ubuesque,
00:54:56 parce qu'on cale les prix sur la centrale la plus chère pour faire plaisir aux Allemands.
00:55:01 On creuse la dette pour remplir le tonneau.
00:55:03 Et on tue les boulangeries, les ménages, etc. pour ne surtout pas toucher à ça.
00:55:07 Tant qu'on ne sera pas revenu là-dessus,
00:55:09 ce scandale-là, sur lequel devraient appuyer Ruffin et la gauche,
00:55:12 sera probablement l'un des principales handicaps de l'économie française.
00:55:15 Vous parlez des boulangers.
00:55:16 Justement, je vous propose de prendre connaissance de la réaction de Patrick Pouyanné,
00:55:19 le patron, qui dit ceci pour tenter de se justifier.
00:55:22 Vous me direz si ça vous paraît clair ou un peu maladroit comme explication.
00:55:27 Alors, premier carton.
00:55:28 Aucun de nous, dit-il, n'a jamais envisagé que l'entreprise puisse avoir de tels résultats.
00:55:32 Il préférerait que TotalEnergie gagne 10 milliards de moins
00:55:34 et que tout le monde soit un peu plus raisonnable sur ce sujet.
00:55:37 Je ne sais pas si ça contentera tout le monde, mais bon, bref.
00:55:40 Deuxième carton, deuxième réaction.
00:55:42 Je crois qu'il va parler à un moment des boulangers.
00:55:46 Là où je m'en veux, et c'est probablement arrivé
00:55:48 parce que l'électricité est un métier nouveau pour nous,
00:55:50 c'est que nous n'avons pas fait le travail de traduire des prix au kilowattheure
00:55:53 en facture de boulangers.
00:55:55 Je ne sais pas s'il y a encore une dernière réaction de sa part.
00:55:59 Il me semble qu'il y avait plusieurs citations.
00:56:01 Il y a eu des citations sur le fait de ne pas forer.
00:56:03 Eh bien non, on n'est pas d'accord, ce n'est pas sérieux.
00:56:05 Si l'industrie pétrolière suit ce scénario, la vie des gens va être un enfer
00:56:07 parce que le baril pourrait monter à 300, 500 ou 1000 dollars.
00:56:10 On rappelle quand même au passage Régis Le Sommier
00:56:12 qui il n'y a pas si longtemps avait été très critiqué
00:56:14 pour augmenter son salaire.
00:56:18 Ça avait été un des points d'achoppement dans la crise dans le bradfeur avec les syndicats.
00:56:23 Oui, tout à fait.
00:56:24 Mais il faut en rappeler une chose.
00:56:26 En fait, on ne va pas critiquer Ruffin,
00:56:28 enfin on peut le critiquer,
00:56:30 mais il est quand même un peu dans sa ligne d'eau.
00:56:32 Je vais vous dire pourquoi.
00:56:33 Tout simplement parce que les Français,
00:56:35 et c'est vrai que c'est bien d'expliquer le mécanisme
00:56:38 d'une entreprise internationale comme totale,
00:56:41 comme la plupart des grands groupes pétroliers d'ailleurs,
00:56:44 parce que les Français ont toujours la perception
00:56:47 que ces grands groupes ont une structure étatique quelque part.
00:56:51 Et ils pensent que l'État peut jouer.
00:56:54 En effet, vous avez rappelé que l'État avait fait des bénéfices aussi considérables
00:56:57 que ce n'est pas que Total,
00:56:59 que c'est l'État qui paye.
00:57:01 Premier bénéficiaire de la hausse.
00:57:03 Et là, il y a quand même un certain sentiment d'injustice
00:57:06 quand on sait la séquence qu'on a passé avec les problèmes d'approvisionnement,
00:57:10 la flambée des prix, le fait que les boulangers…
00:57:13 Donc finalement, au bas de l'échelle,
00:57:15 on se retrouve à regarder ces profils en disant
00:57:17 qu'il y a quelque chose d'indécent,
00:57:19 il y a quelque chose de scandaleux là-dedans,
00:57:21 même si en effet c'est circonstanciel,
00:57:23 même si on ne peut pas accuser Total complètement.
00:57:26 Mais si vous voulez, et quand Ruffin vient appuyer là-dessus,
00:57:29 eh bien il est dans la défense des petites gens,
00:57:32 il est dans la défense des pauvres.
00:57:34 Et de ce point de vue-là, ce n'est pas faux.
00:57:36 Il y a quelque chose quand même à faire.
00:57:38 Mais là, c'est l'État.
00:57:39 Et l'État a bon dos de mettre Total peut-être en avant
00:57:41 pour ne pas lui-même être scruté sur les profils gigantesques
00:57:45 qu'il a dû faire avec cette crise.
00:57:47 Au-delà de Total, écoutons François Ruffin, encore lui,
00:57:50 s'exprimer à propos de la taxation des gros groupes,
00:57:53 des grosses entreprises.
00:57:55 Quand vous regardez Amazon, qui fait des bénéfices en France,
00:58:00 qui fait des bénéfices gigantesques en Europe,
00:58:02 qui n'a jamais fait autant de bénéfices que pendant la crise Covid,
00:58:05 et qui ne paye pas d'impôts sur les sociétés en France,
00:58:07 qu'est-ce qui se passe ?
00:58:09 Il se passe qu'en fait, plus on est petit, plus on est taxé gros.
00:58:12 Plus on est gros, plus on est taxé petit.
00:58:14 Voilà ce qui se passe dans notre pays.
00:58:16 Éric, peut-être démêler le vrai du faux dans ce qu'il dit,
00:58:19 François Ruffin, député LFI.
00:58:20 C'est cette taxe minimum qui doit être mise en place, 15%,
00:58:24 elle doit être théoriquement levée.
00:58:26 C'est un accord européen qui a été pris, Bruno Le Maire l'a dit et rappelé.
00:58:31 Maintenant, voilà, entre ce qui se dit et ce qui se fait,
00:58:34 on a hâte de voir si l'argent rentre vraiment dans les caisses.
00:58:36 Mais jusqu'à maintenant, les grands groupes ont plutôt été attaqués,
00:58:40 comme Google, par exemple, ou Amazon,
00:58:42 parce qu'ils ne payaient pas suffisamment d'impôts,
00:58:44 il y avait des rattrapages, et puis ça se faisait au niveau européen.
00:58:46 Donc ça crée une grande confusion entre la fiscalité purement française
00:58:50 et la fiscalité européenne.
00:58:51 Oui, parce qu'il se trouvait aussi le moyen de se soustraire par des jeux habiles de comptabilité.
00:58:56 Vous savez, n'oubliez pas que la fiscalité,
00:58:57 beaucoup de ces entreprises ont leur siège qui se trouve en Irlande,
00:58:59 et en Irlande, le taux d'imposition est beaucoup plus bas, il est autour de 10%.
00:59:03 Alors qu'en France, on était à 33%, on est passé à 25%.
00:59:06 Donc il y a déjà eu un gros effort de fait.
00:59:08 On n'a pas fini d'en parler, mais on va s'interrompre à nouveau,
00:59:10 et on va parler de ces agriculteurs.
00:59:12 Ils étaient une trentaine de tracteurs, en tout cas,
00:59:14 accompagnés de délégations d'agriculteurs,
00:59:17 exploitants de betteraves pour la plupart,
00:59:19 qui contestent cette interdiction de l'utilisation de néonicotinoïdes.
00:59:24 A tout à l'heure.
00:59:25 La toute dernière partie de notre émission,
00:59:31 toujours en compagnie de Judith Ventrobbe,
00:59:32 Éric Derry de Matten qui est resté avec nous,
00:59:34 Régis Le Sommier et Benjamin Morel.
00:59:37 On va parler de ces centaines de tracteurs
00:59:39 qui ont défilé à Paris pour manifester contre les contraintes pesant sur l'agriculture,
00:59:45 en particulier la restriction d'usage de pesticides.
00:59:48 Il y avait près de 500 tracteurs,
00:59:51 2000 paysans selon la FNSEA.
00:59:54 Et le déclencheur de cette mobilisation,
00:59:56 c'est la décision par le gouvernement le 23 janvier dernier
00:59:59 de renoncer à utiliser ces fameux insecticides néonicotinoïdes
01:00:03 pour la culture de la betterave en particulier.
01:00:06 Regardez ce qui était en jeu dans ce sujet
01:00:08 de Yael Benhamou sur des images de Charles Pousson.
01:00:12 Très tôt ce matin, des agriculteurs se sont donnés rendez-vous dans l'Essone,
01:00:16 point de départ de leur mobilisation.
01:00:18 Ce convoi d'une trentaine de tracteurs a été rejoint par d'autres,
01:00:21 venus de toute la France.
01:00:23 Ils se sont retrouvés dans la capitale,
01:00:25 porte de Versailles d'abord, puis à l'Esplanade des Invalides.
01:00:28 Le déclencheur de cette mobilisation,
01:00:30 la décision du gouvernement d'interdire les néonicotinoïdes
01:00:34 pour la culture de betterave sucrière.
01:00:36 Une décision vécue comme une injustice.
01:00:39 On rentre dans une phase de concurrence particulièrement déloyale.
01:00:42 Le sucre qui sera produit en Allemagne, en Pologne,
01:00:45 qui sera produit avec des substances non autorisées en France,
01:00:48 a des coûts différents.
01:00:50 Et notre production française va diminuer fortement,
01:00:53 mécaniquement, naturellement.
01:00:55 On va redevenir un portateur net.
01:00:57 S'il y avait des solutions pour s'en passer,
01:00:59 je suis le premier preneur.
01:01:01 Malheureusement, c'est quand même un passage obligé pour nous actuellement.
01:01:05 Certaines productions demandent qu'on ait recours à ce genre de produits.
01:01:09 Jusqu'à maintenant, ce sont des produits qui sont homologués.
01:01:12 Cette colère n'est pas soudaine.
01:01:14 Elle est alimentée depuis des mois par la hausse des coûts de production,
01:01:17 le prix du carburant et le manque d'eau pour irriguer les cultures.
01:01:21 Une délégation de producteurs a été reçue par le ministre de l'Agriculture.
01:01:25 Demain, Marc Faino réunira la filière betterave
01:01:28 pour présenter son plan d'action et de soutien.
01:01:31 Alors Eric Derry de Matin, petite précision technique.
01:01:33 Ça fait chute à une décision de la Cour justice de l'Union européenne
01:01:36 qui estimait illégale toute dérogation.
01:01:38 Oui, c'est ça.
01:01:39 En fait, vous aviez 11 pays qui avaient bénéficié d'une dérogation.
01:01:43 Et donc, ça, c'était vraiment considéré comme injuste.
01:01:46 Notamment, l'Allemagne pouvait encore.
01:01:48 Et en fait, au départ, c'était trois ans d'autorisation
01:01:50 pour utiliser ces néonicotinoïdes, j'en ai rien.
01:01:54 Et donc, les agriculteurs comptaient sur cinq ans.
01:01:58 Parce que pour développer un remplaçant de ces fameux produits,
01:02:02 il faut cinq ans.
01:02:03 Ils l'ont dit, cet après-midi, on les a entendus.
01:02:05 Et on leur interdit maintenant.
01:02:07 Donc, ils se trouvent un peu le nez au pied du mur.
01:02:10 Enfin, comme on dit, ils sont vraiment bloqués.
01:02:12 Et ça pose un vrai problème, surtout pour cette production de betteraves.
01:02:15 Parce qu'il ne faut pas oublier que c'est en fait un produit
01:02:18 qui est dans une petite capsule, qui est posée ensuite sur les betteraves
01:02:21 et qui théoriquement ne doit pas gêner les cultures.
01:02:23 Mais les opposants disent non, ce n'est pas vrai.
01:02:25 Parce qu'une fois que le produit s'est répandu, il rentre dans la terre.
01:02:28 Et ensuite, quand on fait d'autres cultures derrière,
01:02:30 ça va vers le colza, ça va vers le blé, etc.
01:02:32 Donc, vous voyez, il y a vraiment aussi la culture bio qui n'en veut pas.
01:02:36 Et puis, les traditionnels qui veulent le conserver.
01:02:38 Parce que la France, c'est un gros producteur de betteraves sucrières.
01:02:41 Sinon, il faut les importer du Brésil.
01:02:43 Ouh là, on ne sait pas trop comment c'est fait.
01:02:45 La Russie est le premier producteur mondial de betteraves sucrières.
01:02:48 On l'oublie.
01:02:49 L'Ukraine en est un aussi.
01:02:51 Et puis, vous avez aussi l'Allemagne, vous avez aussi le Royaume-Uni.
01:02:54 Et donc, la France tient une place très importante.
01:02:56 C'est le deuxième producteur mondial.
01:02:57 Perdre cette place serait pour elle très ennuyeux.
01:03:00 Avec une grosse activité dans le nord, on le précise.
01:03:02 Sachant que vous avez des betteraves potagères
01:03:04 qui sont là destinées à l'alimentation quotidienne, comme une simple salade.
01:03:08 Judith, est-ce qu'il faut le voir comme un coup dur ?
01:03:10 Est-ce que peut-être on se dirige vers la mort de cette filière
01:03:12 en l'absence de, disons, de substituts ?
01:03:15 C'est un coup extrêmement, extrêmement dur.
01:03:19 Parce qu'effectivement, des pays concurrents ne se gêneront pas,
01:03:23 non soumis à ces normes environnementales
01:03:27 pour inonder la France de leurs produits.
01:03:30 Je rappelle que les néonicotinoïdes sont mauvais pour les abeilles.
01:03:35 Que les abeilles butinent les fleurs, il n'y a pas de fleurs dans les betteraves.
01:03:40 Les betteraves ne font pas de fleurs.
01:03:42 Donc, pas de fleurs, pas de pollen, pas d'abeilles.
01:03:44 Or, ne pas nuire aux abeilles, c'est le principal argument
01:03:48 des écolos qui sont pour l'interdiction.
01:03:51 L'argument tombait à l'eau. Il n'y avait absolument pas d'urgence.
01:03:55 C'est encore une décision aberrante de l'Europe.
01:03:58 Et qui fait donc défaut, enfin ça va faire défaut maintenant
01:04:01 à nos agriculteurs qui s'estiment lésés.
01:04:04 Parce qu'effectivement, les concurrents vont casser les prix
01:04:07 et ça va être au détriment de tous ces exploitants
01:04:11 qui pour certains mettront peut-être la clé sous la porte.
01:04:13 Mais vous savez, je ne vais pas dire un mot grossi à l'antenne,
01:04:16 mais un ancien Premier ministre parlant de l'Union Européenne disait
01:04:18 un jour il faudra peut-être leur dire M.E.R.D.E.
01:04:21 Parce qu'il y a quand même un vrai sujet.
01:04:23 Souvenez-vous d'un arrêt de la CGE il y a deux ans.
01:04:25 35 heures dans l'armée, youpi.
01:04:27 Là, aujourd'hui, on tue la filière betterave.
01:04:29 À quel moment on arrête de dire "amen" à tout ce que dit
01:04:33 la Cour Justice de l'Union Européenne, dont la jurisprudence d'ailleurs
01:04:36 parfois s'éloigne fondamentalement des traités et de la volonté des États.
01:04:39 Si il y a eu le Brexit, c'est en partie pour ça.
01:04:42 Ce n'est pas tant par rapport aux traités en eux-mêmes
01:04:44 que les Anglais avaient ratifiés.
01:04:46 Le problème, c'est l'interprétation qui en était faite par cette Cour.
01:04:49 Si jamais on n'a pas aujourd'hui une relecture de ce que fait
01:04:53 la Cour Justice de l'Union Européenne, de la façon dont on pense
01:04:55 l'Union Européenne, qui doit être un outil pour justement
01:04:59 avoir des politiques menées par les États plus efficaces
01:05:01 et pas au contraire pour sabrer les politiques menées
01:05:04 par les différents États, l'Union Européenne va peut-être
01:05:07 être amenée à sa propre destruction.
01:05:09 Donc là, qu'on soit pro-européen ou euro-sceptique,
01:05:11 aujourd'hui, on a un vrai, vrai problème CGE.
01:05:14 Quand arrête-t-on de dire "Amen" à la Cour de Justice ?
01:05:18 Pas sous Emmanuel Macron en tout cas.
01:05:21 Non, certainement pas sous Emmanuel Macron.
01:05:24 On verra ce que fera son successeur.
01:05:27 Mais le vrai, enfin pour moi, un des faits majeurs
01:05:34 qui a été révélé par la crise, enfin il y a plein de choses
01:05:38 qui ont été révélées par la crise ukrainienne
01:05:40 au niveau de notre économie, au niveau des mécanismes européens,
01:05:45 mais c'est surtout ce prix, le fait qu'on soit connecté
01:05:51 au réseau européen, au prix européen, à ces tarifs.
01:05:55 Et ça, ça a été un des éléments majeurs.
01:05:58 On a découvert aussi que notre filiale nucléaire,
01:06:00 dont on avait bien besoin, a bien fait de l'entreprendre.
01:06:02 Oui, dans tous les domaines énergétiques.
01:06:04 Mais là, on est aussi pieds et poings liés,
01:06:07 c'est ça que je veux dire, on est pieds et poings liés
01:06:09 avec cette Europe, on n'arrive pas à la faire aimer, cette Europe.
01:06:12 On voit bien qu'à chaque fois, chaque élection européenne,
01:06:14 c'est un défouloir d'anti-européanisme quelque part.
01:06:17 Et là, encore une fois, on a une catégorie,
01:06:21 souvent d'ailleurs les mêmes qui sont ciblées par ces mesures,
01:06:25 qui finalement va payer les peaux cassées
01:06:28 de notre incapacité à penser hors de l'Europe,
01:06:31 parce qu'on a abdiqué complètement notre souveraineté.
01:06:35 Et si on prend la voie ou la solution optimiste de la chose,
01:06:39 vous nous disiez, il faut 5 ans pour développer un produit de substitution,
01:06:42 ça fait quand même un certain nombre d'années qu'on sait
01:06:44 qu'ils seront soumis à ce régime très restrictif,
01:06:48 donc ça veut dire qu'ils ont eu le temps quand même d'étudier la question,
01:06:51 de se pencher sur le problème.
01:06:53 Il leur reste quoi, 2-3 années de mise au point avant de le trouver ?
01:06:56 Ils seront dans le dur de 3 ans.
01:06:58 Il fallait 2 ans. Alors ils avaient quand même déjà 3 ans devant eux,
01:07:01 mais là on leur a retiré une année.
01:07:03 C'est vrai qu'on pourrait dire, vous aviez quand même le temps d'y penser,
01:07:06 mais là il demande vraiment un délai supplémentaire.
01:07:08 Et puis deuxièmement, ce qui n'est pas normal,
01:07:10 et là je rejoins ce qui a été dit,
01:07:12 c'est que encore une fois c'est l'État qui va lâcher de l'argent
01:07:14 pour compenser les pertes. Est-ce que c'est ça la France ?
01:07:16 Je veux dire, vous arrêtez vos productions et on vous donne de l'argent.
01:07:19 Franchement, quoi qu'il en coûte pour interdire aux agriculteurs de faire le métier.
01:07:22 Et on dirait qu'il n'y a plus d'argent pour les retraites.
01:07:24 Oui, voilà, mais surtout qu'en plus, l'agriculture raisonnée existe.
01:07:28 Elle existe l'agriculture raisonnée.
01:07:30 Il ne faut pas croire que les agriculteurs injectent dans le sol.
01:07:32 On en a besoin et ils font quand même du bon boulot.
01:07:34 Merci à tous. C'est déjà la fin de l'émission.
01:07:36 Dans quelques secondes, on passera la main à Punchline,
01:07:38 Laurence Ferrari et ses invités qui vous attendent, bien sûr, juste avant 17h.
01:07:43 J'étais ravie de présenter cette émission en votre compagnie.
01:07:46 Je vous dis pour certains, à demain, pour vous en tout cas, téléspectateurs,
01:07:49 demain 15h30 à la même place.
01:07:51 Excellente fin d'après-midi sur Notre Antalie.
01:07:53 ♪ ♪ ♪