L'actualité du jour décryptée avec les journalistes et les invités de #90minutesInfo. Présenté par Nelly Daynac du lundi au vendredi et Lionel Rosso le samedi et le dimanche.
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00:00:00 -Bonjour à tous, bienvenue sur CNews.
00:00:02 Très heureux de vous retrouver
00:00:04 pour ce nouveau numéro de 90 Minutes Infos.
00:00:06 Au sommaire, cet après-midi,
00:00:08 Pierre Palmade sera bel et bien incarcéré
00:00:11 à la prison de Frennes.
00:00:12 La cour d'appel de Paris a décidé ce matin
00:00:14 du placement en détention provisoire de l'humoriste.
00:00:17 Il était assigné à résidence et a été transféré
00:00:20 à l'hôpital du Kremlin-Bicette ce week-end,
00:00:23 suite à un AVC.
00:00:24 Ce week-end, Emmanuel Macron a inauguré
00:00:26 le salon de l'agriculture, porte de Versailles,
00:00:29 qui, toute la journée, a déambulé dans les allées du salon
00:00:33 à la rencontre des agriculteurs, des éleveurs
00:00:35 et aussi d'autres personnes,
00:00:37 venues l'interpeller au risque parfois
00:00:39 de se frotter au garde du corps du président.
00:00:42 -Allez !
00:00:43 -Allez !
00:00:44 -Allez, garde à vos mains !
00:00:46 -Allez, garde à vos mains !
00:00:48 -Allez, garde à vos mains !
00:00:49 -Allez, garde à vos mains !
00:00:51 -Et puis, la ministre des Sports, Amélie Oudéa Kastéra,
00:00:54 promet une aide financière spéciale
00:00:56 pour les athlètes ukrainiens.
00:00:58 Une décision controversée qui a fait réagir une athlète française.
00:01:02 Elle dénonce les difficultés de certains sportifs français
00:01:05 contraints de créer des cagnottes pour financer
00:01:08 leur préparation aux Jeux olympiques.
00:01:10 -C'était aussi l'occasion de dire,
00:01:12 vu que les caisses ne sont pas vides,
00:01:15 eh bien, profitons-en pour parler aussi des problématiques
00:01:18 que rencontrent les sportifs français
00:01:20 qui préparent les Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
00:01:24 -On va développer tous ces sujets en compagnie de mes invités.
00:01:27 On les présente dans un instant,
00:01:29 juste après le rappel des principaux titres de l'actualité.
00:01:33 Adrien Spiteri.
00:01:34 -Elisabeth Borne est au Salon de l'agriculture,
00:01:39 deux jours après la visite d'Emmanuel Macron.
00:01:41 La Première ministre a déjeuné
00:01:43 avec les organisations professionnelles agricoles.
00:01:46 Au menu, elle a des discussions,
00:01:48 la sécheresse et le coût de l'énergie, selon Matignon.
00:01:51 Elisabeth Borne finira sa visite par une rencontre avec les éleveurs.
00:01:55 Ursula von der Leyen appelle à avancer
00:01:57 sur la réforme du droit d'asile.
00:01:59 La chef de la Commission européenne a réagi au nouveau naufrage
00:02:03 d'une embarcation au large des côtes italiennes.
00:02:06 62 migrants ont perdu la vie et près de crottons en calabre hier.
00:02:11 Depuis le début de l'année,
00:02:12 près de 14 000 migrants ont débarqué en Italie.
00:02:16 Épitope départ de l'opération militaire Orion.
00:02:19 Elle a débuté ce samedi.
00:02:21 Plus de 7 000 soldats sont mobilisés dans le sud de la France.
00:02:25 Le but, préparer les armées à un engagement majeur.
00:02:28 Alors que la guerre continue entre la Russie et l'Ukraine,
00:02:31 des partenaires européens et les Etats-Unis y sont associés.
00:02:35 -Merci, Adrien Spiteri, pour le rappel des titres CNews.
00:02:40 90 minutes Info avec Jonathan Cixous,
00:02:43 journaliste chez Causeur.
00:02:45 -Bonjour. -Sébastien Codessois, avocat.
00:02:48 Bienvenue.
00:02:49 Et Edouardo Rian, CIPEL, porte-parole Territoire de progrès.
00:02:53 -Bienvenue. Merci d'être avec nous.
00:02:55 -Cet après-midi en direct, c'est l'information de la journée.
00:02:59 Pierre Palmad, placé en détention provisoire,
00:03:02 la cour d'appel de Paris a rendu sa décision peu avant midi.
00:03:05 On a appris il y a quelques instants
00:03:07 que Pierre Palmad sera incarcéré à la maison d'arrêt de Frenne.
00:03:11 Les précisions de Jeanne Cancart, devant l'hôpital du Kremlin-Bicêtre,
00:03:15 où se trouve toujours Pierre Palmad. Jeanne.
00:03:21 -Pourquoi cette maison d'arrêt de Frenne ?
00:03:23 Parce que Pierre Palmad pourra être soigné là-bas.
00:03:27 On le rappelle, l'humoriste de 54 ans
00:03:29 est actuellement en cure de sevrage.
00:03:31 Il a également subi un AVC samedi dernier.
00:03:34 C'est pour ça qu'il a été transféré à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre.
00:03:38 Et dans cette maison d'arrêt de Frenne,
00:03:40 il y a une unité hospitalière
00:03:43 qui dépend justement du Kremlin-Bicêtre,
00:03:46 de cet hôpital dans lequel est au service neurologie vasculaire.
00:03:51 La question qui reste en suspens,
00:03:53 c'est quand Pierre Palmad sera-t-il incarcéré.
00:03:56 Cela dépend des feux verts de ces médecins
00:03:59 qui diront si, oui ou non,
00:04:01 son état de santé est jugé compatible avec l'incarcération.
00:04:05 Ce qu'il faut savoir, c'est que le procureur de Melun
00:04:08 peut aussi déployer des médecins externes à l'hôpital,
00:04:12 des médecins experts qui pourront examiner
00:04:15 l'état de santé de Pierre Palmad
00:04:17 et savoir quand il pourra être transféré à la prison
00:04:20 d'arrêt de Frenne.
00:04:21 - Merci beaucoup, Jeanne Cancard,
00:04:24 en direct de cet hôpital du Kremlin-Bicêtre.
00:04:27 Sébastien Codesso, avez-vous été surpris par cette décision
00:04:30 compte tenu des derniers éléments du week-end ?
00:04:33 Jeanne Cancard a dit que Pierre Palmad a été victime d'un AVC.
00:04:37 Il a été transféré en urgence à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre.
00:04:41 On aurait pu imaginer que la Cour d'appel
00:04:43 reporte une nouvelle fois sa décision.
00:04:46 - J'ai été surpris de la connaissance partielle
00:04:49 des éléments qui filtrent dans la presse.
00:04:51 Oui, je dois vous le dire, je suis quand même assez surpris
00:04:55 de ces éléments que je connais
00:04:58 et de la connaissance que j'ai aussi du droit et de la procédure pénale.
00:05:02 Juste une chose à rappeler,
00:05:04 c'est qu'on place quelqu'un en détention
00:05:07 si la détention n'est pas contraire à son état de santé.
00:05:11 Donc là, en l'espèce,
00:05:13 entre le problème d'addictologie
00:05:16 qu'il a plus ce week-end, cet AVC,
00:05:19 oui, je vous fais part de ma surprise.
00:05:21 - On peut imaginer qu'il va pouvoir poursuivre ses soins
00:05:24 au sein de la maison d'arrêt de Frenz,
00:05:27 c'est ce que nous disait Jeanne Cancard.
00:05:29 - D'abord, je veux, comme tout le monde,
00:05:32 adresser mes pensées aux victimes de cet accident tragique
00:05:36 qui choque tous les Français.
00:05:39 Je crois que c'est important au moment où on sait
00:05:42 qu'une partie des victimes sont encore à l'hôpital
00:05:45 ou sont dans une situation incertaine.
00:05:47 Ca, c'est la première chose.
00:05:49 Est-ce que je suis surpris par cette décision de la Cour ?
00:05:53 Non.
00:05:54 Parce qu'effectivement, compte tenu des éléments
00:05:57 que nous connaissons et qui sont à notre connaissance à ce stade,
00:06:01 je pense qu'il y a plusieurs facteurs.
00:06:04 D'abord, je pense que les magistrats ont dû s'assurer
00:06:06 que la détention pouvait être compatible
00:06:09 avec l'état de santé de Pierre Palmade.
00:06:12 Je pense qu'ils n'auraient pas pris le risque
00:06:14 que les experts médicaux avaient dit le contraire.
00:06:17 Peut-être qu'il y a quelque chose qui n'est pas communiquable
00:06:21 ni communiqué, ni à ce stade, ni plus tard,
00:06:23 c'est que peut-être que les magistrats, à juste titre,
00:06:26 cherchent aussi à se protéger et à protéger Pierre Palmade.
00:06:31 C'est-à-dire qu'on ne peut pas évoquer,
00:06:34 on ne peut pas plutôt éviter la question
00:06:36 de savoir s'il y avait aussi des risques de suicide
00:06:39 chez Pierre Palmade.
00:06:40 On peut tout à fait le comprendre.
00:06:43 Peut-être même que pour protéger la justice,
00:06:45 de la voir devant elle un jour, et très bientôt sans doute,
00:06:51 peut-être que c'était plus sûr de le garder sous surveillance,
00:06:55 y compris parce que je pense que les faits peuvent aussi
00:06:59 permettre une détention provisoire,
00:07:01 parce que l'émotion que ça produit dans tout le pays,
00:07:04 la gravité des faits,
00:07:07 peut-être les nouveaux éléments aussi, par anticipation,
00:07:09 même s'il faut les dissocier du point de vue du droit,
00:07:12 à la possibilité de pornographie infantile,
00:07:14 en tout cas d'image qui serait en sa détention.
00:07:17 - Même si on a beaucoup dit que cette partie-là de l'enquête
00:07:20 ne devait pas peser dans la décision qui a été prise.
00:07:23 - Il y a le droit qui doit être respecté.
00:07:25 Je pense que les magistrats peuvent aussi voir
00:07:27 les différents facteurs de risque.
00:07:29 Et je pense que la question, si j'étais magistrat,
00:07:31 ce n'est pas mon métier, mais je pose la question ici.
00:07:34 Est-ce que par exemple, demain,
00:07:37 si la cour avait mis un contrôle judiciaire
00:07:42 pour Pierre Palmade avec un bracelet électronique,
00:07:44 et s'il se suicidait ?
00:07:45 Parce que c'est quand même quelque chose, y compris pour lui-même.
00:07:48 Je pense que peut-être la meilleure façon d'assurer sa sécurité,
00:07:51 si c'est compatible avec son état de santé,
00:07:53 donc les soins pour notamment son AVC, qui est un élément nouveau.
00:07:58 Et aussi prévenir une possibilité de suicide.
00:08:02 Je pense que c'est une décision qui protège la cour,
00:08:04 mais ça aussi, la responsabilité aussi ensuite
00:08:07 au pouvoir public, aux autorités,
00:08:09 de garantir totalement la sécurité de Pierre Palmade,
00:08:11 aussi bien du point de vue de sa santé
00:08:15 que d'une atteinte contre sa propre personne,
00:08:18 c'est-à-dire un suicide.
00:08:19 Je pense que c'est une décision qui peut tout à fait se justifier
00:08:21 du point de vue du droit, quand on est un magistrat,
00:08:24 quand on est face à tous ces éléments du dossier.
00:08:27 Et après tout, c'est grave ce qui s'est passé.
00:08:32 C'est grave ce qui s'est passé.
00:08:33 Et je pense qu'on est en situation de porter une réflexion simple,
00:08:39 sérieuse, y compris du point de vue du droit,
00:08:43 face à des accidents de la route qui sont produits
00:08:45 parce qu'on était dans un état sous drogue,
00:08:50 sous une addiction quelconque.
00:08:52 Ça, c'est quand même quelque chose qui doit être opposé
00:08:55 parce que ce qu'il y a de terrible dans cette affaire Palmade,
00:08:58 c'est que c'est aussi tragique que banal.
00:09:01 Pardon de le dire avec autant de violence dans les mots.
00:09:04 Alors, c'est banal parce que tous les jours,
00:09:06 vous avez des morts sur la route.
00:09:08 Je pense qu'on est quasiment à un mort par heure,
00:09:12 peut-être un peu moins aujourd'hui, sur les routes de France.
00:09:15 Et certains sous l'emprise de ce sujet.
00:09:18 Et on sait que ça aggrave.
00:09:20 Et donc, il y a une très grande irresponsabilité dans sa conduite.
00:09:23 Et ce n'est pas parce que lui-même est victime de lui-même,
00:09:27 mais les dégâts que ça pose,
00:09:28 je pense que franchement, une détention provisoire,
00:09:30 si c'est compatible avec son état de santé,
00:09:32 et aussi pour prévenir la victime
00:09:35 contre des atteintes portées sur elle-même,
00:09:37 c'est-à-dire un suicide possible.
00:09:38 Je pense qu'on a là une décision
00:09:40 qui me paraît tout à fait rationnelle de la part des magistrats.
00:09:42 Alors, moi, j'ai une autre question,
00:09:44 et je vais vous la poser à vous, Jonathan Cixous,
00:09:46 puisque vous n'avez pas encore pris la parole.
00:09:47 La Cour d'appel a-t-elle cédé à la pression populaire et médiatique
00:09:51 qui voulait que Pierre Palmade soit incarcéré,
00:09:54 qui avait tendance à dire, c'est une célébrité,
00:09:55 il y a une forme d'impunité avec les célébrités,
00:09:57 il n'ira jamais en prison ?
00:09:58 Et l'expression qu'on a entendue ces dernières semaines,
00:10:01 c'est Pierre Palmade sera-t-il injusticiable comme un autre ?
00:10:06 Avec son incarcération décidée aujourd'hui,
00:10:10 je continue de penser qu'effectivement,
00:10:12 il n'est pas injusticiable comme un autre.
00:10:14 Cette sévérité n'est pas...
00:10:17 Quand on voit non pas la mensuitude,
00:10:21 mais certaines facilités avec lesquelles on peut mettre...
00:10:24 On peut émettre...
00:10:26 La justice peut émettre différentes décisions
00:10:29 pour permettre à des individus dangereux
00:10:31 d'être en liberté provisoire, conditionnelle.
00:10:34 Cette incarcération est pour le moins étonnante
00:10:39 et on peut penser effectivement
00:10:41 que la justice a cédé à la pression médiatique.
00:10:44 Je voulais d'abord commencer, comme l'a fait Eduardo,
00:10:46 par une pensée évidemment et avant tout
00:10:49 à ces victimes de l'accident et à cette famille
00:10:52 qui est meurtrie à vie.
00:10:54 Pour autant, on peut légitimement se poser des questions
00:10:58 sur la façon dont sera traité le cas Palmade.
00:11:02 Il était jusqu'à... Il est encore à l'heure où nous parlons,
00:11:05 dans une unité médicale, dans un hôpital,
00:11:09 sous surveillance. Il est de facto privé de liberté.
00:11:11 On sait que les unités médicalisées,
00:11:13 qu'elles soient d'ordre de médecine générale
00:11:16 ou psychiatrique,
00:11:18 sont vraiment des unités verrouillées.
00:11:21 Vous n'avez pas plus de liberté de circulation
00:11:24 que vous pouvez en avoir en prison.
00:11:27 Il va être peut-être, selon son état de santé,
00:11:30 incarcéré à Fresnes.
00:11:32 On sait, on en parlait avant l'antenne,
00:11:34 quel est l'état des soins derrière les barreaux.
00:11:38 On ne guérit pas en prison,
00:11:40 on ne soigne pas bien en prison.
00:11:43 Et on sait aussi que deux tiers des prisonniers
00:11:46 qui sortent de prison, une fois qu'ils ont purgé leur peine,
00:11:49 ont des problèmes.
00:11:50 C'est une mauvaise idée, une mauvaise décision,
00:11:53 de le mettre en détention provisoire.
00:11:56 Si la justice considère, comme le soulignait Eduardo,
00:11:59 qu'il faut le protéger de lui-même,
00:12:01 qu'il n'y a pas un risque de fuite,
00:12:03 de quitter le territoire ou autre,
00:12:06 c'est pour le protéger de lui-même.
00:12:08 S'il le faut, il faut d'abord le sauver de ses addictions.
00:12:12 Je ne pense pas que ce soit les services
00:12:15 qui font bien leur travail, mais qui n'ont pas les moyens.
00:12:19 Le temps de pouvoir suivre sérieusement
00:12:22 des patients qui mériteraient des soins personnalisés.
00:12:25 Avec nous, par téléphone, une personne qui est du même avis que vous,
00:12:29 qui a très bien connu Pierre Palmad,
00:12:31 son tout premier producteur,
00:12:33 Claude Fournier, qui est au téléphone avec nous.
00:12:37 Claude, bonjour, merci d'être en direct avec nous
00:12:40 dans 90 Minutes Info.
00:12:42 D'abord, votre réaction après cette décision ?
00:12:44 Pierre Palmad va aller en prison. Vous comprenez cette décision ?
00:12:48 Je ne la comprends pas.
00:12:51 Je vais vous dire pourquoi.
00:12:52 Allô ?
00:12:55 On ne vous entend pas très bien, Claude.
00:12:59 Dites-nous quelques mots.
00:13:01 Je vais essayer de faire autrement.
00:13:03 On vous entend mieux.
00:13:05 Ah bon ?
00:13:06 Oui, je suis un peu surpris,
00:13:09 parce que j'ai écouté Edouardo il y a quelques minutes.
00:13:13 Je partage assez, même pas mal ce qu'il vient de dire.
00:13:17 Le problème, c'est que là, on n'est pas au moment du jugement.
00:13:23 On est au moment de prise de position
00:13:26 qui va permettre d'arriver jusqu'au procès.
00:13:30 Mais est-ce que l'on va arriver au procès ?
00:13:34 Parce que vous ne connaissez pas Pierre Palmad.
00:13:38 Moi, je connais le garçon depuis ses 18 ans.
00:13:42 Et je peux vous dire que déjà,
00:13:44 il était très tourmenté quand il avait 20 ans.
00:13:47 Je me souviens d'une anecdote où on l'a fait hospitaliser sous zique.
00:13:51 Donc, je ne suis pas sûr...
00:13:55 qu'il y ait un procès.
00:13:57 Et là, ce qui serait dramatique
00:13:59 pour les vraies victimes que sont la famille,
00:14:03 c'est qu'il n'y ait pas de procès.
00:14:05 Clairement, quand vous dites ça, Claude Fournier,
00:14:07 vous pensez que Pierre Palmad
00:14:09 risque de mettre fin à ses jours en prison ?
00:14:12 Eh bien, nickel.
00:14:15 Rappelez-vous ce qu'on s'est dit vendredi.
00:14:17 Je vous ai dit que je n'étais pas sûr qu'il y ait le procès,
00:14:22 parce que je pensais qu'il pouvait attendre ses jours.
00:14:24 Je n'avais pas du tout pensé à ce qu'il puisse faire un AVC samedi
00:14:27 suite à toute cette pression.
00:14:29 Il n'est pas victime, il est coupable, par mes yeux.
00:14:33 Moi, je suis du côté des vraies victimes.
00:14:36 Mais par contre, si les vraies victimes veulent justice,
00:14:40 il faut qu'ils soient rétablis pour assister à un procès juste
00:14:44 et qu'il y ait des réparations.
00:14:46 Sinon, à quoi ça sert ?
00:14:49 -Racontez-nous comment est-ce que vous avez connu Pierre Palmad,
00:14:51 Claude Fournier ?
00:14:53 -C'est simple.
00:14:55 On fréquentait un restaurant dans les Halles.
00:14:59 On se disait bonjour tous les jours.
00:15:01 Moi, je produisais à l'époque, c'était un gros succès,
00:15:04 un imitateur qui est maintenant plus comédien qu'imitateur,
00:15:08 c'est Didier Gustin.
00:15:10 On faisait un carton de café de la gare.
00:15:12 Un jour, on s'est retrouvés au restaurant
00:15:14 et Pierre m'a invité à ce spectacle au Point Virgule.
00:15:17 Je lui ai tout de suite proposé...
00:15:19 C'était un uppercut, le spectacle.
00:15:22 Un gamin de 18-19 ans qui vous sort le colonel et tout le reste.
00:15:25 Je peux vous dire que c'est surprenant.
00:15:27 Et là, j'ai tout de suite fait une offre pour le produire.
00:15:32 Ça s'est fait en trois jours.
00:15:34 -La drogue, il en prenait déjà à 18 ans ?
00:15:36 -Ah non, quand j'ai été né, il ne prenait pas de drogue.
00:15:40 Ou alors, attendez, moi, j'avais 30 ans.
00:15:42 J'étais un jeune producteur, je démarrais.
00:15:44 J'avais juste un artiste, c'était Didier Gustin.
00:15:47 Et je peux vous dire que moi, à l'époque, je ne bougeais pas
00:15:50 et la drogue, je ne savais pas ce que c'était.
00:15:52 Peut-être qu'il en prenait, mais moi, je ne me rendais pas compte.
00:15:55 J'ai mis un an, c'est au bout d'un an que je m'en suis rendu compte.
00:15:59 -D'accord.
00:16:00 Edouardo Riancipel.
00:16:02 -Non, je suis très sensible à ce que vient de dire Claude Fournier
00:16:06 et je comprends ce qu'il peut ressentir
00:16:08 parce que quand on connaît quelqu'un depuis 30 ans,
00:16:11 on ne peut pas être autrement que bouleversé
00:16:14 dans ce tragique où à la fois Pierre Palmade
00:16:16 est responsable de ce qu'il a fait
00:16:19 et il devra en répondre devant la justice.
00:16:22 Je pense que c'est très important d'appuyer là-dessus
00:16:25 et je pense que c'est important de distinguer les problèmes.
00:16:27 Il faut que Pierre Palmade réponde à la justice,
00:16:30 il faut qu'il soit condamné
00:16:32 parce que je crois qu'il est clairement responsable
00:16:35 de ce qui a été fait, même s'il faut laisser la justice déterminer les faits
00:16:37 dans leur exactitude autant que possible.
00:16:40 Mais il y a aussi clairement un homme qui va mal.
00:16:44 Ce n'est pas pour s'apitoyer sur le sort de M. Palmade,
00:16:46 ce n'est pas le sujet, mais je crois qu'on n'a pas besoin
00:16:49 d'être un professionnel de la psychiatrie,
00:16:54 de la santé mentale ou être un psychanalyste ou un psychologue
00:16:57 pour comprendre que l'attitude de Pierre Palmade, en l'occurrence,
00:17:00 est manifestement suicidaire.
00:17:03 Que ce soit la toxicomanie,
00:17:06 qui est une souffrance, qui est une addiction,
00:17:09 qui cherche à répondre à un mal-être de la personne
00:17:13 et qui n'explique pas tout,
00:17:15 qui ne doit pas être là pour simplifier les choses,
00:17:18 mais je pense que son attitude, cette attitude ultra excessive
00:17:22 où la drogue et la démesure
00:17:26 poussent à des conduites à risque de type morbide,
00:17:29 prendre sa voiture alors qu'on est totalement défoncé,
00:17:32 c'est typiquement suicidaire.
00:17:35 Déjà là, un comportement qui est d'ordre suicidaire,
00:17:39 avec en plus un accident qui a conduit des gens à la mort,
00:17:45 en tout cas à ce bébé qui devait naître.
00:17:47 Justement, Claude Fournier, on s'est eu vendredi au téléphone.
00:17:50 Si ce n'est pas la cime qu'il y a en lui,
00:17:51 qu'il y a quelque chose comme une pulsion de type suicidaire
00:17:54 qui a besoin d'être traité,
00:17:55 si on veut qu'il soit devant la justice un jour,
00:17:57 je crois que ça permet aussi peut-être de répondre
00:17:59 à la décision qui a été celle des magistrats.
00:18:01 Ce suicide serait bien en prison.
00:18:03 La prison n'empêche pas le suicide.
00:18:04 Je suis d'accord, mais c'est à l'administration pénitentiaire.
00:18:06 Et là, c'est pour le coup intéressant,
00:18:08 parce que pour le coup, les magistrats ordonnant cela,
00:18:11 il est maintenant de la responsabilité des autorités publiques
00:18:14 de préserver la sécurité et la santé de Pierre Palmade.
00:18:16 On sait très bien que c'est mal fait en prison,
00:18:18 que ce soit la protection des suicides.
00:18:20 C'est très facile de se suicider en prison.
00:18:22 C'est quelque chose que j'ai déjà dit sur ce plateau.
00:18:23 Peut-être moins chez soi que chez soi en contre-judiciaire.
00:18:25 Mais là, il n'était pas chez lui.
00:18:27 Il était dans un hôpital.
00:18:29 Là, il était dans un établissement de santé,
00:18:31 un établissement d'addictologie dans lequel il était traité.
00:18:34 Je veux dire, on a déjà une surpopulation carcérale en France
00:18:37 qui est monstrueuse.
00:18:38 On a 30 % des détenus qui sont en détention provisoire,
00:18:41 donc ils sont quand même présumés innocents.
00:18:44 Là, on a quelqu'un pour qui on avait une solution qui était médicale.
00:18:48 Qu'on ne me fasse pas croire qu'en prison,
00:18:50 il sera bien pris en charge.
00:18:51 Ça n'est pas le cas.
00:18:52 On va redonner la parole à Claude Fournier
00:18:54 parce qu'il nous reste deux minutes avant la pub.
00:18:57 Juste une question, Claude,
00:18:57 parce qu'on s'est parlé vendredi au téléphone.
00:18:59 Vous m'avez dit que vous n'étiez malheureusement pas surpris
00:19:01 de ce qui arrive aujourd'hui à Pierre Palmade.
00:19:04 Il est, pour rappel, visé par trois enquêtes,
00:19:06 dont une pour détention d'images à caractère pédopornographique.
00:19:11 Ça aussi, ça ne vous a pas surpris ?
00:19:13 -Si, ça me surprend, au contraire.
00:19:17 Au contraire, ça me surprend parce que, moi,
00:19:20 quand je fréquentais Pierre,
00:19:22 il fréquentait des jeunes hommes, mais de son âge.
00:19:28 Donc moi, je n'ai jamais été le témoin,
00:19:30 direct ou indirect,
00:19:32 ou entendu une conversation.
00:19:35 Et en plus, quand on nous parlait,
00:19:37 rappelez-vous, sur tous les médias, il y a 15 jours,
00:19:39 qu'il était avec des jeunes gens
00:19:41 qu'on avait vus de 18, 20 ans, etc.
00:19:43 Et deux jours après ou trois jours,
00:19:46 on s'aperçoit qu'il a 30, 40 ans.
00:19:49 Donc je ne sais pas...
00:19:53 On verra, je ne peux pas parler à la place de l'enquête
00:19:59 ou des résultats de l'enquête,
00:20:00 mais est-ce que ce n'est pas un mec chez lui
00:20:04 qui a téléchargé des choses,
00:20:05 des fêtes chez Pierre Palmade ?
00:20:08 Il y a tellement de gens qui viennent, ça dure tellement de temps
00:20:10 que tout le monde sait utiliser des ordinateurs et tout.
00:20:13 On n'en sait rien.
00:20:14 Il faut attendre que l'enquête donne son résultat,
00:20:16 il faut arrêter d'aboyer avec...
00:20:19 Enfin, je trouve qu'il y a une curée,
00:20:21 même si Pierre Palmade, pour moi, est coupable.
00:20:24 Il y a une curée médiatique.
00:20:26 Il y a eu Michael Jackson, Strauss-Kahn et Pierre Palmade.
00:20:30 Je n'ai jamais vu autant de couvertures de journaux.
00:20:32 Il y en a eu une de TF1.
00:20:33 Enfin, des 24/24 sur vos antennes,
00:20:37 il y a sûrement d'autres choses à dire.
00:20:40 - Merci beaucoup en tous les cas, Claude Fournier.
00:20:42 Je rappelle que vous êtes vous-même un ancien cocaïnomane.
00:20:46 Vous aviez d'ailleurs sorti un livre sur le sujet.
00:20:49 On peut rappeler le titre de votre livre ?
00:20:51 - Ça s'appelle "Line brisée" qui est publié chez Michel Laffont en 2007,
00:20:55 qui était l'explication de mon parcours de vie
00:20:58 et surtout un appel à arrêter cette merde et à ne pas en prendre.
00:21:02 - Et vous, vous vous en êtes sorti.
00:21:05 - Oui, mais j'en paye le prix aujourd'hui.
00:21:07 C'est pour ça que vous ne me voyez pas à l'antenne.
00:21:09 J'ai des problèmes de santé.
00:21:11 - Merci en tous les cas beaucoup, Claude Fournier.
00:21:12 Je rappelle que vous êtes le premier producteur de Pierre Palmade.
00:21:17 - J'ai produit les deux premiers spectacles
00:21:19 avec un qui s'appelait "Ma mère aime beaucoup ce que je fais",
00:21:22 avec le Colonel et l'autre connard avec le Scrabble.
00:21:25 C'est pas mal quand même.
00:21:26 - Merci beaucoup, Claude Fournier.
00:21:27 On marque une pause.
00:21:28 On se retrouve dans un instant pour la deuxième partie
00:21:30 de 90 Minutes Infos en direct sur CNews.
00:21:32 Restez avec nous.
00:21:33 ...
00:21:37 - De retour sur CNews pour la deuxième partie
00:21:40 de 90 Minutes Infos, toujours en compagnie de mes invités,
00:21:43 Jonathan Cixous, Sébastien Codesso, Edouard Doré,
00:21:45 Yann Sipel.
00:21:46 On va poursuivre nos débats dans un instant.
00:21:47 On va parler d'Emmanuel Macron, qui a inauguré ce week-end
00:21:51 le Salon de l'agriculture Porte de Versailles.
00:21:53 Le président de la République qui, toute la journée,
00:21:55 a déambulé dans les allées du salon à la rencontre
00:21:58 des agriculteurs, des éleveurs et aussi d'autres personnes
00:22:00 qui sont venues l'interpeller au risque parfois
00:22:03 d'être un petit peu limite avec le service de sécurité
00:22:06 du président. Regardez.
00:22:07 ...
00:22:09 - C'est 26 ans, monsieur.
00:22:10 Mon avenir, je fais quoi ? Je le laisse aller à la poubelle ?
00:22:13 Je vous laisse le mettre à la poubelle ?
00:22:14 Mon avenir, on n'arrêtera pas parce que là,
00:22:16 on ne peut plus demander gentiment.
00:22:18 C'est nos vies qui sont en jeu, on ne peut plus demander gentiment.
00:22:21 Entendez ça, sinon ça va être terrible ce qui nous passe.
00:22:23 - Vous êtes la démonstration...
00:22:25 - Vous avez déjà entendu ?
00:22:26 - Vous êtes la démonstration d'une forme de violence civique.
00:22:27 ...
00:22:29 - Allez, on en parle dans un instant juste après.
00:22:30 Le journal, il est quasiment 16h et c'est avec Simon Guillin.
00:22:33 Bonjour, Simon.
00:22:34 - Bonjour, Mickaël, et bonjour à tous ceux qui nous rejoignent
00:22:37 sur CNews. On commence ce journal avec l'information de la journée.
00:22:39 Pierre Palmade va donc aller en prison.
00:22:41 La Cour d'appel de Paris a rendu sa décision à la mi-journée.
00:22:44 On va tout de suite aller devant l'hôpital Crémlin-Bicêtre
00:22:47 dans le Val-de-Marne retrouver Jeanne Cancart et Alexandre Distel.
00:22:51 Bonjour, Jeanne. Pierre Palmade est donc pour le moment
00:22:53 toujours hospitalisé là où vous vous trouvez.
00:22:56 Il va donc être incarcéré à la maison d'arrêt de Frenje.
00:22:59 ...
00:23:02 - Oui, Simon, Pierre Palmade est toujours ici
00:23:04 au service neurologie vasculaire.
00:23:06 Il faut savoir que désormais, sa chambre n'est plus gardée
00:23:09 par une simple patrouille de police, mais par des agents
00:23:12 de surveillance de la pénitentiaire.
00:23:14 Pierre Palmade devrait donc être incarcéré,
00:23:16 selon nos informations, à la maison d'arrêt de Frenje.
00:23:19 Pourquoi cette maison d'arrêt ? Parce que là-bas,
00:23:21 il y a une unité d'hospitalisation.
00:23:23 Donc là-bas, Pierre Palmade pourrait être soigné.
00:23:25 On le rappelle, le comédien, l'humoriste âgé de 54 ans,
00:23:28 est actuellement en cure de sevrage.
00:23:30 Et samedi dernier, il a subi un AVC à l'hôpital Villejuif
00:23:33 avant d'être transféré ici au Kremlin-Bicêtre.
00:23:36 Et la question qui reste évidemment en suspense,
00:23:39 c'est de savoir quand va-t-il être incarcéré.
00:23:41 Eh bien, cela dépend du feu vert de ces médecins
00:23:44 qui sont actuellement à son chevet,
00:23:45 et également d'autres médecins externes, extérieurs à l'hôpital
00:23:49 pourraient être dépêchés ici pour examiner son état de santé
00:23:53 et savoir si, oui ou non, il est compatible
00:23:55 avec une incarcération.
00:23:57 -Merci beaucoup, Jeanne Cancart, pour toutes ces précisions.
00:24:00 Et merci à Alexandre Distel,
00:24:02 qui vous accompagne dans le Val-de-Marne.
00:24:04 On poursuit ce journal avec cette information.
00:24:06 La France va aider les athlètes ukrainiens
00:24:09 pour les Jeux olympiques 2024 à Paris.
00:24:11 La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Casterat,
00:24:13 a annoncé une aide d'un million d'euros.
00:24:15 Cette annonce fait déjà beaucoup réagir,
00:24:17 notamment les athlètes français,
00:24:19 qui ont du mal à boucler leur fin de mois.
00:24:21 Certains sont même contraints de lancer des cagnottes.
00:24:24 Les témoignages ont été recueillis par Maureen Vidal.
00:24:27 -C'est un message qui n'est pas passé inaperçu
00:24:30 sur les réseaux sociaux.
00:24:31 Beaucoup d'athlètes français font des appels au don
00:24:34 pour préparer les JO 2024,
00:24:35 vivent avec le RSA ou enchaînent plus de 20 heures
00:24:38 d'entraînement hebdomadaire, n'ont pas de retraite,
00:24:41 doivent bénévolement faire des activités pour le grand public,
00:24:44 vive le sport. Cette athlète olympique
00:24:46 dénonce les difficultés de certains sportifs français,
00:24:49 contraints de créer des cagnottes
00:24:51 pour financer leur préparation aux Jeux olympiques.
00:24:54 -On a des budgets pour le sport français,
00:24:56 on est en plein débat sur les retraites,
00:24:59 il y a un gros sujet sur les retraites
00:25:01 des sportifs de haut niveau.
00:25:02 C'était aussi l'occasion de dire,
00:25:04 vu que les caisses ne sont pas vides,
00:25:07 eh bien, profitons-en pour parler aussi des problématiques
00:25:11 que rencontrent les sportifs français
00:25:13 qui préparent les JO et les Paralympiques de 2024.
00:25:17 -Elle souligne la solidarité nécessaire
00:25:19 avec le peuple ukrainien.
00:25:21 -La solidarité internationale
00:25:23 du monde olympique a toujours existé,
00:25:25 et c'est une bonne nouvelle, en tout cas,
00:25:27 que la France s'inscrive dans cette solidarité.
00:25:31 -En France, les sportifs olympiques
00:25:33 peuvent toucher les aides de leur fédération,
00:25:36 mais la plupart du temps, ils comptent sur leurs sponsors
00:25:39 pour financer leur préparation aux JO.
00:25:41 -Juste avant de retrouver
00:25:43 Mickaël Dorian et ses invités pour la 2e partie de 90 Minutes Info,
00:25:47 cette information. Au moins un mort et des dizaines de blessés
00:25:50 ce lundi en Turquie, conséquence d'une secousse sismique
00:25:53 de magnitude 5,6 dans le sud-est du pays.
00:25:55 Une trentaine d'immeubles se sont effondrés.
00:25:58 Il s'agit en fait d'une réplique du séisme du 6 février dernier,
00:26:01 un tremblement de terre qui avait fait plus de 44 000 morts
00:26:04 en Turquie et en Syrie.
00:26:06 Voilà pour ce tour de l'actualité à 16h sur CNews.
00:26:11 Chose promise, chose due, c'est Mickaël Dorian
00:26:13 et ses invités pour la 2e partie de 90 Minutes Info.
00:26:16 -Merci beaucoup, Simon Guillain.
00:26:18 Ce week-end, Emmanuel Macron a inauguré
00:26:20 le Salon de l'agriculture à Paris, porte de Versailles.
00:26:23 Le président de la République s'est offert une journée marathon
00:26:27 de près de 13h samedi, journée durant laquelle il s'est fait
00:26:30 à plusieurs reprises chahuter par des agriculteurs
00:26:33 sur le sujet des retraites, en même temps, on s'y attendait,
00:26:35 mais aussi par des militants écologistes,
00:26:38 d'abord dans la matinée, avec un jeune homme
00:26:40 qui portait un T-shirt sur lequel était inscrit "à quoi tu sers ?"
00:26:43 Regardez.
00:26:44 -La Convention citoyenne pour le climat a été balayée.
00:26:48 -La démocratie qui s'enchaîne, si, c'est vrai.
00:26:50 Je suis pas venu là pour débattre, je suis venu là pour vous dire
00:26:53 qu'on n'arrêtera pas, parce que là, on ne peut plus demander gentiment.
00:26:56 C'est nos vies qui sont en jeu, on ne peut plus demander gentiment.
00:26:59 Entendez ça, sinon, ça va être terrible, ce qui nous passe.
00:27:01 Tous les rapports scientifiques vous le disent.
00:27:04 Pourquoi vous ne les écoutez pas ? Pourquoi ?
00:27:06 Regardez ça. Non, vous ne nous faites pas avoir...
00:27:08 Vous nous menez dans le gouffre des millions.
00:27:10 Si jamais vous ne faites rien, il y aura des gens qui iront en prison.
00:27:13 On s'arrêtera pas, il n'y aura rien qui nous arrêtera.
00:27:16 -Vous êtes la démonstration d'une forme de violence civique.
00:27:22 -Non, non, c'est pas une violence civique.
00:27:24 Vous nous poussez à boue.
00:27:28 On a essayé les alertes, la Convention citoyenne pour le climat.
00:27:31 Vous êtes illégal, monsieur.
00:27:33 -Mais ne dites pas ça.
00:27:34 -Je suis élu par le peuple français.
00:27:36 -C'est pas un débat, monsieur.
00:27:39 -Jonathan Sixouille prend des risques,
00:27:40 le président de la République, lorsqu'il s'arrête
00:27:43 pour répondre à ce genre d'invictive ?
00:27:45 -Il a un franchement de risque, d'un point de vue physique.
00:27:48 Son service de sécurité est là pour le protéger.
00:27:52 Il y a eu dans le passé, effectivement, des dérapages.
00:27:57 Ca s'est considérablement renforcé.
00:27:59 Il est obligé, en même temps, d'aller au contact des Français,
00:28:02 être à portée de baffe, comme disait Xavier Bertrand,
00:28:05 bien qu'on ne baffe pas un président de la République,
00:28:07 on ne tutoie pas un président de la République,
00:28:10 peut-être faudrait-il le dire à ce monsieur.
00:28:12 -Il n'est pas obligé de répondre à tout le monde.
00:28:15 -Il n'est pas obligé de répondre à tout le monde.
00:28:18 C'est son tempérament d'aller vers les gens,
00:28:20 et il est plutôt bon dans cet exercice-là,
00:28:22 de répondre aux gens.
00:28:23 Il l'a fait comme ses prédécesseurs.
00:28:26 Le seul président de la Ve qui n'est pas honoré
00:28:29 de sa présence, c'est François Mitterrand,
00:28:31 durant ses deux septennats.
00:28:33 Et Emmanuel Macron, comme ses prédécesseurs,
00:28:35 aime ce rendez-vous parce qu'il doit y aller.
00:28:38 Il doit y aller, même si on le sent un peu moins à l'aise
00:28:42 dans les travées de la porte de Versailles qu'à l'Elysée
00:28:45 pour accueillir les conférences sur la Start-up Nation.
00:28:48 Mais si vous voulez, le risque qu'il prend,
00:28:52 et c'est là qu'on peut lui reconnaître
00:28:54 un certain courage politique,
00:28:55 c'est qu'il va affronter, au sens propre du terme,
00:28:59 des gens qui lui sont pour le moins hostiles.
00:29:01 Il sait que quand il va y aller, en plein débat sur les retraites,
00:29:04 on ne va pas que lui lancer des fleurs.
00:29:06 Ça a été plutôt bien géré de ce point de vue-là.
00:29:09 Il y a eu des moments où il y a eu de sérieux troubles,
00:29:12 où des allées ont été fermées, il a dû être évacué, etc.
00:29:15 Ça ne s'est pas fait sans heurts.
00:29:17 Je note que la visite qui dure depuis ce matin,
00:29:21 qui doit durer dix heures en tout, d'Elisabeth Borne,
00:29:24 se passe plutôt calmement, selon nos informations.
00:29:29 Ensuite, ce sont des images importantes pour les Français
00:29:31 de montrer que notre monarque républicain
00:29:36 peut parler avec le Français du commun
00:29:39 et que chacun peut lui dire...
00:29:41 On lui a dit beaucoup de gentillesse aussi.
00:29:44 On ne lui a pas dit que des horreurs.
00:29:46 Depuis Jacques Chirac, c'est le concours du président
00:29:49 qui restera le plus longtemps au Salon de l'Agriculture.
00:29:52 Emmanuel Macron a battu le record lors de son premier mandat.
00:29:56 Chirac n'est jamais resté plus de 14 heures.
00:29:58 Edouard Dorian, c'est-il ?
00:30:00 Prend-il des risques, Emmanuel Macron,
00:30:02 lorsqu'il va au contact d'un militant écologiste
00:30:05 et qu'il lui répond, alors qu'il pourrait aussi passer son chemin ?
00:30:10 Le Salon de l'Agriculture est une grande tradition française,
00:30:13 une figure qui est devenue imposée
00:30:15 pour tout président de la République et pour beaucoup d'élus.
00:30:18 Les Français y sont attachés.
00:30:20 C'est un moment qui vient tous les ans.
00:30:24 C'est le Salon de l'Agriculture.
00:30:26 Et à chaque fois que le président de la République
00:30:29 met les pieds dehors ou même dans un salon,
00:30:32 il y a toujours une part de risque qui est assumée
00:30:36 et traitée par ses services de sécurité.
00:30:38 Je crois que ce n'est pas la première fois
00:30:41 qu'on a des risques.
00:30:45 C'est toujours risqué pour un homme public.
00:30:47 On a tiré sur Reagan,
00:30:51 on a tiré sur le pape,
00:30:53 on a y compris tiré sur Chirac
00:30:56 aux Champs-Elysées pendant le défilé du 14 juillet.
00:31:00 Nous sommes dans une période où la tension terroriste reste importante.
00:31:06 Et on est aussi dans une période de troubles géopolitiques
00:31:09 où des puissances étrangères pourraient chercher à manipuler
00:31:12 des personnalités pour produire des attaques
00:31:17 contre des présidents, des chefs d'État ou de gouvernement
00:31:20 du monde occidental.
00:31:21 Ce n'est pas impossible.
00:31:22 Il y a toujours une part de risque.
00:31:23 Mais je fais confiance aux services de sécurité.
00:31:25 Ce que je trouve intéressant dans ce dialogue,
00:31:29 c'est d'abord la disponibilité du président.
00:31:31 Elle est classique,
00:31:32 mais en même temps, je pense que c'est un rituel,
00:31:35 un rituel républicain
00:31:38 de cette disponibilité du président
00:31:41 qui part à la rencontre des Françaises et des Français.
00:31:44 Là, c'est le Salon de l'agriculture,
00:31:45 mais cette espèce de dialogue,
00:31:47 y compris retransmis par les médias,
00:31:49 ce moment où les Français eux aussi ont envie d'aller attraper le président,
00:31:52 de discuter, peut-être de l'interpeller,
00:31:54 peut-être même, y compris dans un dialogue dur,
00:31:56 notamment au Salon de l'agriculture.
00:31:58 On n'y va pas quand on est président uniquement pour avoir des bisous.
00:32:02 Il faut savoir faire face à l'adversité.
00:32:05 Moi, ça, j'aime beaucoup chez Emmanuel Macron,
00:32:07 cette disponibilité.
00:32:09 Je crois qu'il en a besoin
00:32:10 et je pense aussi que les Français ont besoin de pouvoir.
00:32:12 Ça vient de loin.
00:32:14 Ça vient d'un pays qui a été longtemps monarchique,
00:32:16 où le roi avait ses rapports-là.
00:32:20 Et je pense que ce sont des attitudes...
00:32:22 Ce n'est pas dans tous les pays qu'il y a ça.
00:32:23 Et moi, je trouve que c'est très important,
00:32:25 cette proximité,
00:32:27 même si elle est momentanée, si elle est ritualisée.
00:32:31 Je pense que ça fait du bien aux Français
00:32:33 de pouvoir attraper leur président
00:32:34 et de le voir pouvoir être attrapé.
00:32:36 Je pense que ça fait du bien d'avoir un président qui est comme ça.
00:32:38 Mais comme l'a dit Jonathan Cixous,
00:32:40 ça doit se faire aussi avec respect.
00:32:41 C'est-à-dire, on ne tutoie pas son président.
00:32:43 Il y a une façon de parler au président de la République.
00:32:44 On dirait qu'il n'y a plus aucun respect du statut de président.
00:32:47 Alors moi, c'est moins ça qui me marque
00:32:50 que l'attitude de cet homme ou de ce jeune homme
00:32:53 qui est venu interpeller le président,
00:32:56 parce que c'est un trait nouveau.
00:33:00 On y perçoit quelque chose de...
00:33:03 Il défend une cause juste.
00:33:04 Et on pourrait la partager.
00:33:06 C'est-à-dire la nécessité d'agir
00:33:09 et la préoccupation sur le climat
00:33:10 et la nécessité d'y agir et d'y agir de manière forte.
00:33:13 Ça, on peut partager.
00:33:15 La question, c'est comment il attrape cette question, ce jeune homme,
00:33:19 avec une dimension quand même assez mystique,
00:33:22 une dimension messianique dans son discours politique.
00:33:24 Il défend une cause politique, une cause majeure, le climat.
00:33:26 On est d'accord là-dessus.
00:33:28 Mais il y a une espèce de messianisme derrière ce discours,
00:33:33 une espèce d'angoisse chez cet individu.
00:33:36 On le sent, on le voit à travers ses yeux.
00:33:39 Et puis, il n'est pas ouvert au débat.
00:33:41 Il a dit aussi qu'il était assez sectaire, fermé au débat.
00:33:43 C'est-à-dire, je viens pour prononcer...
00:33:45 Pourquoi pas ? On peut faire du happening politique.
00:33:47 Ça fait partie de la vie politique.
00:33:48 Mais je pense que ça prend de plus en plus d'ampleur,
00:33:51 ce discours politique fortement ancré de messianisme
00:33:55 et parfois une dimension sectaire,
00:33:58 peut-être fanatique et qui m'inquiète un peu.
00:34:00 Je pense que ce n'est pas la bonne façon de traiter la question du climat
00:34:03 qui demande une organisation générale de la société
00:34:06 et des pouvoirs publics.
00:34:07 Ce n'est pas par un nouveau messianisme
00:34:08 qui nous rapporte quand même un discours quasi prophétique.
00:34:11 Enfin, il faut arrêter.
00:34:11 On les trouve maintenant dans certains discours politiques
00:34:13 à l'Assemblée nationale.
00:34:14 Et je trouve que ce n'est pas la bonne façon.
00:34:16 Et moi, qui viens de la gauche, et je termine,
00:34:18 la gauche, elle est souvent prise dans une dimension messianique.
00:34:20 Ce n'est pas la bonne façon d'aborder le problème
00:34:22 pour transformer la société et atteindre les buts
00:34:24 qui sont ceux du climat pour la préservation de la planète.
00:34:28 Et de nos sociétés.
00:34:29 Et de répondre à cette question écologique qui est majeure, bien sûr.
00:34:31 Alors, on laisse répondre Jonathan Siksu,
00:34:33 qui a sursauté lorsque vous avez parlé de discours juste.
00:34:35 Je ne suis pas tombé de mon travail, je suis resté assis.
00:34:38 Bien sûr que le discours est juste.
00:34:39 Et bien sûr qu'on ne veut pas que la planète brûle, etc.
00:34:43 Mais que cet individu qui est un extrémiste de la cause
00:34:48 aille tenir ce propos auprès des chefs d'État qui doivent l'entendre.
00:34:52 La France est le meilleur élève de l'Union européenne
00:34:55 et quasiment du monde
00:34:56 en matière d'émission de gaz.
00:34:59 Nous ne produisons qu'un pour cent de gaz à effet de serre
00:35:02 à l'échelle européenne.
00:35:04 Qu'il aille avec son grand courage parler au président chinois,
00:35:07 qu'il aille avec ce grand courage parler au président indien,
00:35:11 à ce moment-là, on pourra peut-être considérer un petit peu
00:35:14 la justesse de sa cause.
00:35:16 On n'a pas à tenir ce type de propos
00:35:18 à un président de la République française,
00:35:20 dans un passé et un présent et actuellement,
00:35:25 qui font un boulot exemplaire
00:35:27 pour justement avoir une...
00:35:30 Le pendant, c'est une désindustrialisation,
00:35:33 c'est une situation qui fait que nous sommes dépendants
00:35:36 d'énormément d'autres pays.
00:35:38 Mais le résultat, c'est que la France est un pays
00:35:40 qui peut franchement être fier de son bilan carbone en général.
00:35:45 Donc aller engueuler le président comme ça a été fait,
00:35:47 c'est d'une part indécent et c'est d'autre part injuste
00:35:50 parce que la France, et on en paie tous un peu le prix,
00:35:53 se remonte vraiment les manches...
00:35:55 Je ne dis pas qu'il a un discours du droit,
00:35:57 il faut quand même préciser des choses.
00:35:58 ...pour avoir un résultat positif.
00:36:00 Sébastien Codesso souhaite aussi s'exprimer.
00:36:03 Je suis d'accord avec beaucoup de choses qui viennent d'être dites.
00:36:04 Ce militant a l'air effectivement très habité,
00:36:07 quasiment possédé par sa cause.
00:36:11 Alors, sur un autre plan,
00:36:13 il y a quand même un problème dans cette intervention.
00:36:15 On est au Salon de l'agriculture,
00:36:17 on est en plein milieu du débat sur les retraites.
00:36:19 Les agriculteurs, en toutes circonstances,
00:36:22 sur tous les points de vue, galèrent comme pas possible.
00:36:25 Et on a ce militant qui vient faire un happening
00:36:27 pour une cause qui n'a rien à voir avec la situation des agriculteurs.
00:36:30 Excusez-moi, c'est le Salon de l'agriculture,
00:36:32 ce n'est pas le Salon de l'écologie.
00:36:33 Le président vient voir les agriculteurs.
00:36:35 Et à cause de ce happening et de ce militant,
00:36:38 qu'est-ce qui se passe ?
00:36:40 On invisibilise totalement les agriculteurs
00:36:42 qui ont des choses à dire,
00:36:43 qui ont des problèmes au niveau de leur retraite.
00:36:44 On ne les voit pas, on n'en parle pas,
00:36:46 on n'est pas en train d'en parler.
00:36:48 On fait un sujet pendant 20 minutes où on parle de ce militant
00:36:52 pour des choses, des banalités qu'il a dites,
00:36:54 qu'on a entendues partout.
00:36:55 Après, l'agriculture peut être accrochée à des sujets liés à l'écologie.
00:36:58 Oui, mais ce serait plus intéressant d'aborder sous cet angle-là.
00:37:00 Mais le militantisme de cet individu,
00:37:02 c'est ce que j'appelle du militantisme à la TikTok.
00:37:04 Ça n'a aucun intérêt, aucune valeur ajoutée,
00:37:06 alors qu'il y a des vraies situations qui se jouent derrière quand même.
00:37:09 Alors, juste une seconde.
00:37:10 Les images qu'on vient de voir, c'était donc samedi matin.
00:37:12 Plus tard dans la journée, un autre militant,
00:37:14 toujours de dernière rénovation, a tenté de s'adresser au président.
00:37:17 Cette fois, en revanche, le service d'ordre d'Emmanuel Macron
00:37:20 a été beaucoup moins tendre avec lui. Regardez.
00:37:22 Alors, Emmanuel Macron a déclaré ensuite, quand la question a été posée,
00:37:43 ne pas avoir vu ce qui s'était passé,
00:37:45 qui réprouve évidemment toute forme de violence.
00:37:47 Il semblerait, selon nos confrères d'Europe 1,
00:37:50 que cette personne interpellée violemment ait fiché S,
00:37:52 déjà connue des services de police,
00:37:54 pour avoir bloqué une étape du Tour de France en juillet dernier.
00:37:57 Est-ce que ça nécessitait néanmoins une arrestation aussi musclée ?
00:38:00 Edouardo Riancipel.
00:38:02 Ça, c'est au service de sécurité du président d'apprécier.
00:38:06 Je pense que quand on va avec un peu d'adversité
00:38:10 vers un président de la République,
00:38:12 il faut imaginer qu'on puisse subir les foudres de son service de sécurité.
00:38:17 C'était sans doute un peu dur,
00:38:19 très dur, il y a pire,
00:38:22 mais un peu musclé, oui.
00:38:24 Un peu musclé, c'est bien fait dire.
00:38:25 Oui, mais écoutez, franchement, on ne peut pas,
00:38:27 si on veut s'adresser au coup,
00:38:28 quand on veut faire une action
00:38:30 qui peut porter quand même
00:38:32 à interprétation par les services de sécurité,
00:38:35 enfin, je veux dire, si ces jeunes gens,
00:38:36 qui sont des militants sans doute très bien intentionnés,
00:38:39 je ne veux pas dire le contraire,
00:38:40 mais dans une période où il y a le risque terroriste,
00:38:42 s'approcher avec un petit peu de brutalité vers un président de la République,
00:38:45 il faut être un peu naïf.
00:38:47 C'est pas malin.
00:38:48 Donc, excusez-moi, les services, ils font leur travail, d'accord ?
00:38:51 Ils font leur travail,
00:38:52 et je pense que si on veut interpeller le président,
00:38:54 il faut respecter un certain nombre de formes.
00:38:56 Pour le reste,
00:38:57 moi, je suis un peu inquiet, parce que
00:38:59 ce nouveau messianisme écologique,
00:39:01 ce n'est pas la bonne solution.
00:39:02 Qu'il y ait des gens qui nous alertent,
00:39:03 enfin, les gens du GIEC,
00:39:05 je ne les vois pas s'exciter à faire des actions en tout genre,
00:39:10 ils viennent avec leur savoir et ils sont suffisamment importants,
00:39:13 et ils ont suffisamment d'autorité pour nous alerter.
00:39:15 Moi, j'ai un peu une crainte,
00:39:17 il y a une nouvelle figure messianique qui naît autour du climat,
00:39:19 ce n'est pas nouveau.
00:39:20 Il y avait d'autres messianismes dans le passé,
00:39:25 dans les années 70, dans les années 60,
00:39:29 dont mai 68 n'a pas été totalement dépourvu.
00:39:32 Moi, je ne serais pas étonné, et je suis un peu inquiet,
00:39:35 que demain, on ait des actions qui montent de plus en plus crescendo
00:39:40 pour le climat,
00:39:41 dans une sorte de nouveau messianisme politique,
00:39:44 et je ne serais pas étonné que tôt ou tard, on ait des martyrs écologiques,
00:39:47 c'est-à-dire des gens qui viennent faire martyr d'eux-mêmes,
00:39:51 au pire du terme,
00:39:52 comme on a pu en avoir pendant certaines périodes,
00:39:54 pour essayer de choquer et d'alerter les gens.
00:39:56 Je pense que c'est ce type de dérive qu'on doit stopper,
00:39:59 parce que ce n'est pas comme ça qu'on va régler la question du climat,
00:40:01 c'est une question fondamentale.
00:40:03 Je pense que d'ailleurs, depuis un an,
00:40:05 il y a eu des accélérations majeures en Europe
00:40:08 pour la transition écologique et énergétique.
00:40:10 Je rappelle que depuis la guerre de la Russie,
00:40:14 contre l'Ukraine,
00:40:16 guerre totalement illégale et qu'il faut condamner,
00:40:18 bien entendu, je le rappelle à chaque fois,
00:40:20 et bien, ça fait un an maintenant,
00:40:21 nous étions à l'époque en Europe dépendants à 50 % du gaz russe,
00:40:25 je crois que maintenant, avec tout le travail qui a été fait
00:40:27 pour ne plus dépendre autant des Russes,
00:40:29 c'est plus que 10 % de dépendance vis-à-vis du gaz russe en Europe,
00:40:33 au lieu de 50.
00:40:34 Donc quand même, on accélère un certain nombre de décisions
00:40:38 vers la transition énergétique et écologique,
00:40:41 et je pense qu'on a besoin de cette jeunesse avec nous,
00:40:44 pour cette grande cause qui est une cause pour nous,
00:40:46 pour notre civilisation, pour l'humanité, pour la planète,
00:40:48 mais ce n'est pas avec des actions qui tendent
00:40:50 vers un nouveau fanatisme messianique
00:40:53 qu'on va régler la question.
00:40:54 Je suis très inquiet parce qu'une partie de la jeunesse va là-dedans,
00:40:57 et ce n'est pas bon signe pour moi.
00:40:59 Je pense qu'il faut que l'on le prenne comme un signal faible
00:41:01 de quelque chose qui ne va pas
00:41:02 et qu'on a besoin de réordonner
00:41:04 pour des buts collectifs plus, je dirais, plus judicieux.
00:41:08 Sébastien Conessot,
00:41:09 que risquent ces militants écologistes
00:41:11 lorsqu'ils mènent des actions ?
00:41:13 On parlait d'un militant qui avait bloqué une étape du Tour de France,
00:41:16 lorsqu'il s'adresse peut-être brutalement,
00:41:18 quand il agresse un président de la République,
00:41:20 qu'est-ce que risquent ces militants ?
00:41:22 On est sur le dispositif des violences aggravées,
00:41:24 ça dépend jusqu'où les violences vont aller.
00:41:26 Le premier militant qu'on a vu,
00:41:27 bon, effectivement, il n'est pas du tout dans les violences,
00:41:30 sinon verbal, éventuellement.
00:41:32 Le deuxième militant,
00:41:33 on peut considérer qu'il y a eu une tentative de faire quelque chose,
00:41:36 de faire quoi ?
00:41:37 C'est ça la question, parce qu'il peut tout simplement dire
00:41:39 qu'il s'est approché et qu'il voulait juste parler au président.
00:41:41 À ce stade-là et avec les images dont on dispose,
00:41:44 je vous dirais comme ça, pas grand-chose.
00:41:45 Mais on a vu par le passé, attention,
00:41:47 je suis assez d'accord avec ce qui vient d'être dit,
00:41:49 il y a effectivement une forme de, moi je dirais, sectarisme.
00:41:53 Vous voyez, ces militants rentrent dans une forme de secte
00:41:56 et le problème, c'est qu'ils sont persuadés de détenir la vérité.
00:42:00 Et à partir du moment où ils sont persuadés de détenir la vérité,
00:42:03 eh bien, ça justifie absolument toutes les actions.
00:42:05 C'est comme ça que ça se passe.
00:42:06 Ça justifie d'aller voir le président de la République et de lui dire,
00:42:09 moi, je suis venu vous parler, je ne suis pas venu pour débattre.
00:42:11 En gros, le sous-texte, votre réponse, je m'en fiche.
00:42:14 Je suis venu pour juste donner ce que moi, je dois donner.
00:42:17 Vous voyez, et on a vu, vous savez, ces derniers mois,
00:42:19 il y a eu des actions de la part de militants écologistes,
00:42:22 des dégradations, des gens qui bloquent le périphérique,
00:42:26 des choses comme ça.
00:42:27 Et effectivement, on compte vers les œuvres d'art, absolument.
00:42:29 - Par contre, ce n'est pas la première fois.
00:42:31 Je pense qu'on va vers des...
00:42:33 Si on pousse à bout cette logique, on aura demain des martyrs de l'écologie.
00:42:36 Lisez les historiens du début du christianisme.
00:42:40 Il y a parmi les premiers chrétiens,
00:42:42 il y avait les martyrs qui ont commencé à émerger
00:42:44 pour manifester leur désapprobation face à l'Empire romain,
00:42:48 pour défendre leur foi.
00:42:49 On est quasiment dans des choses qui sont de cet ordre.
00:42:51 - Et ça pose la question du terrorisme écologique.
00:42:54 - Et vous voyez, c'est ça la question.
00:42:56 - Mais si vous voulez, le terrorisme écologique,
00:42:58 il y a des critères, effectivement,
00:42:59 mais il va peut-être falloir abaisser le seuil de ces critères.
00:43:01 - Un dernier mot sur ce sujet.
00:43:03 - Il ne faut pas qu'on laisse aller à ses dérives.
00:43:05 - On peut aller jusqu'à effectivement parler de terrorisme écologique
00:43:09 lorsqu'on a l'impression que ce type d'action,
00:43:14 on gravit à chaque fois des échelons dans la violence de ce type d'action.
00:43:18 Est-ce que c'est pour justement attirer davantage l'attention ?
00:43:20 - C'est le propre du fanatisme.
00:43:22 - Je pense que c'est en phase avec la violence de notre société,
00:43:25 qui est de plus en plus violente de toute façon dans les rapports,
00:43:27 que ce soit des violences verbales ou des violences physiques.
00:43:29 Donc le combat politique quel qu'il soit,
00:43:31 le combat idéologique quel qu'il soit,
00:43:35 va dans la surenchère également.
00:43:37 Et là où effectivement on pourrait avoir à terme des martyrs de la cause écolo,
00:43:44 c'est qu'ils cherchent les coups quand ils bloquent le périph',
00:43:46 quand ils bloquent l'autoroute, quand ils s'opposent.
00:43:50 - Quand ils traguent la façade.
00:43:53 - Ils se mettent en avant et on est à deux doigts à chaque fois,
00:43:57 vous vous souvenez des images hyper violentes,
00:43:58 du dérapage du bonhomme en face qui est exaspéré,
00:44:02 qui ne peut pas aller à l'aéroport, qui ne peut pas aller bosser,
00:44:04 qui ne peut pas rentrer chez lui.
00:44:05 Et personne n'est à l'abri de ce dérapage qui fera qu'un jour,
00:44:10 un type se prendra un coup de trop.
00:44:13 Mais en même temps, c'est là où on est dans une sorte de...
00:44:17 Si la définition du terrorisme,
00:44:18 c'est l'accomplissement d'une idée politique accompagnée de violence,
00:44:22 on est dans une définition du terrorisme.
00:44:24 - Je peux vous donner la parole, mais 20 secondes, Edouard,
00:44:26 on a la pub juste derrière.
00:44:28 - Dans une démocratie, on ne peut pas accepter la violence.
00:44:33 Il faut accepter le dialogue et le débat contradictoire.
00:44:37 On ne peut pas permettre effectivement,
00:44:39 et on voit très bien que d'ailleurs, ce jeune homme a dit,
00:44:42 je ne suis pas là pour débattre.
00:44:44 Bon, très bien, qu'on alerte les consciences, oui.
00:44:47 On soit donc lanceur d'alerte,
00:44:48 qu'on éveille les consciences sur la cause du climat, oui.
00:44:51 Qu'on fasse tout pour défendre publiquement sa cause par le discours,
00:44:55 mais qu'on accepte aussi le débat.
00:44:57 Et à un moment donné, il y a des élections,
00:44:59 il y a une démocratie et on ne peut pas s'astreindre
00:45:02 sous prétexte qu'on a raison sur le climat
00:45:04 ou sur l'avenir de la planète ou de l'humanité,
00:45:07 d'aller vers des formes de violence.
00:45:08 Ça, ce n'est pas acceptable parce qu'à ce moment-là,
00:45:10 toutes les violences sont ouvertes.
00:45:13 Et donc moi, je crois qu'il faut qu'on revienne
00:45:15 aux règles fondamentales de la démocratie,
00:45:17 qu'on défende ses idées,
00:45:18 mais qu'on ne permette pas qu'on ait une augmentation de la violence
00:45:21 et qu'on accepte de débattre.
00:45:23 À un moment donné, on ne peut pas être,
00:45:24 je viens ici, je déclare et je me casse.
00:45:27 Ce n'est pas possible.
00:45:28 On peut le faire dans une action de lanceur d'alerte,
00:45:31 de happening politique, ça fait partie du jeu.
00:45:33 On peut lancer de la peinture,
00:45:35 mais non au fanatisme, non au messianisme,
00:45:38 et oui aux règles de la démocratie
00:45:39 pour régler cette question du climat et de la planète.
00:45:42 Allez, un tout autre sujet dans un instant.
00:45:43 La ministre des Sports Amélie Oudéa-Casterat
00:45:46 promet une aide financière spéciale pour les athlètes ukrainiens
00:45:49 à l'approche, bien sûr, des Jeux olympiques de Paris 2024.
00:45:51 On en parle dans un instant avec mes invités
00:45:53 pour la suite de 90 Minutes Infos sur CNews.
00:45:56 Restez avec nous.
00:45:59 16h29 sur CNews,
00:46:00 nous sommes de retour sur le plateau de 90 Minutes Infos.
00:46:03 Toujours en bonne compagnie, Jonathan Cixous, Sébastien Codesso
00:46:06 et Édouard Doré en Cipelle pour la suite de nos débats.
00:46:09 On va notamment parler de cette décision
00:46:11 de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Casterat
00:46:14 qui promet une aide financière spéciale
00:46:16 pour les athlètes ukrainiens en pleine préparation
00:46:19 des Jeux olympiques de Paris 2024.
00:46:21 On va en parler juste après le rappel
00:46:23 des principaux titres de l'actualité.
00:46:25 Il est quasiment 16h30, il est l'heure de retrouver Adrien Spiteri.
00:46:29 Tous les syndicats de la SNCF appellent à une grève reconductible
00:46:36 et ce, à partir du 7 mars prochain.
00:46:38 Ils veulent se mobiliser pour montrer leur opposition
00:46:41 à la réforme des retraites.
00:46:43 Le 16 février dernier, 440 000 personnes
00:46:45 se sont rassemblées dans le pays, selon le ministère de l'Intérieur.
00:46:49 Pierre Palmade va être incarcéré.
00:46:52 La Couronne-Saint-Denis va être en prison.
00:46:54 La Cour d'appel de Paris a décidé son placement
00:46:57 en détention provisoire ce matin.
00:46:59 Il est assigné à résidence à l'hôpital
00:47:02 après le grave accident de la route qu'il a provoqué
00:47:05 le 10 février dernier.
00:47:06 Il a été transféré à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre ce week-end,
00:47:10 suite à un AVC.
00:47:11 Et puis Londres et Bruxelles trouvent un accord
00:47:14 sur l'Irlande du Nord, après un an de différents
00:47:16 concernant les dispositions post-Brexit.
00:47:19 Richie Sunak et Ursula von der Leyen
00:47:21 sont réunies à Windsor cet après-midi.
00:47:24 Le Premier ministre britannique et la présidente
00:47:26 de la Commission européenne doivent tenir
00:47:29 une conférence de presse commune.
00:47:31 Merci, Adrien.
00:47:33 Spiteri pour le rappel des titres CNews.
00:47:36 Dans l'actualité, une décision controversée
00:47:38 à l'approche des JO de Paris 2024.
00:47:41 La ministre des Sports, Amélie Houdet-Casterat,
00:47:44 a promis une aide financière spéciale
00:47:46 pour les athlètes ukrainiens.
00:47:47 Une annonce qui a fait réagir une athlète française,
00:47:50 Ayodele Ikwessane.
00:47:51 C'est un sujet de Maureen Vidal.
00:47:54 C'est un message qui n'est pas passé inaperçu
00:47:57 sur les réseaux sociaux.
00:47:58 Beaucoup d'athlètes français font des appels au don
00:48:01 pour préparer les JO 2024, vivent avec le RSA
00:48:04 ou enchaînent plus de 20 heures d'entraînement hebdomadaire,
00:48:07 n'ont pas de retraite, doivent faire des activités
00:48:10 pour le grand public, vivent le sport.
00:48:12 Cette athlète olympique dénonce les difficultés
00:48:15 de certains sportifs français, contraint de créer des cagnottes
00:48:18 pour financer leur préparation aux Jeux olympiques.
00:48:21 -On a un grand budget pour le sport français.
00:48:24 On est en plein débat sur les retraites.
00:48:26 Il y a un gros sujet sur les retraites
00:48:28 des sportifs de haut niveau.
00:48:30 C'était aussi l'occasion de dire,
00:48:32 vu que les caisses ne sont pas vides,
00:48:34 eh bien, profitons-en pour parler aussi des problématiques
00:48:38 que rencontrent les sportifs français
00:48:40 qui préparent les JO et les Paralympiques de 2024.
00:48:44 -Elle souligne la solidarité nécessaire
00:48:46 avec le peuple ukrainien.
00:48:48 -La solidarité internationale
00:48:50 à l'échelle du monde olympique a toujours existé.
00:48:52 C'est une bonne nouvelle, en tout cas,
00:48:55 que la France s'inscrive dans cette solidarité.
00:48:58 -En France, les sportifs olympiques
00:49:00 peuvent toucher les aides de leur fédération,
00:49:03 mais la plupart du temps, ils comptent sur leurs sponsors
00:49:06 pour financer leur préparation aux JO.
00:49:09 -Alors, Jonathan Cixous,
00:49:10 je sens que ce sujet vous inspire.
00:49:12 Vous comprenez la réaction de cette athlète qui se dit
00:49:16 "On aide des athlètes ukrainiens, c'est bien,
00:49:18 "mais à côté de ça, on a des athlètes chez nous
00:49:21 "qui galèrent pour se préparer,
00:49:23 "qui font appel à des cagnottes
00:49:25 "pour pouvoir préparer ces JO
00:49:27 "pour trouver des sponsors aussi."
00:49:29 -Parfaitement. Je voulais appuyer
00:49:31 ce qui vient d'être dit par cette athlète
00:49:34 dans le deuxième temps de ma remarque,
00:49:36 parce que je voulais commencer par dire
00:49:39 que je me régale en entendant ce type de déclaration du ministre.
00:49:42 Entre Anne Hidalgo, qui nous dit qu'elle ne veut pas
00:49:45 d'athlètes russes à Paris,
00:49:47 et les autres grands coeurs qui nous font des déclarations de choc,
00:49:51 on va avoir quelques perles d'ici 2024
00:49:53 qui pourront à force nous faire un beau collier.
00:49:56 -C'est une façon de politiser le sport.
00:49:59 -Ca transforme tout en gadget politique.
00:50:01 J'ai une super proposition à faire,
00:50:04 qu'on octroie la médaille d'or à tous les athlètes ukrainiens
00:50:07 et aux athlètes étrangers autres,
00:50:09 de se partager l'argent et le bronze.
00:50:12 Ensuite, ce qui se passe dans le sport,
00:50:14 on le voit ailleurs, au nom de la solidarité,
00:50:17 et dans certains cas, est parfaitement légitime
00:50:20 et même se doit d'être tenu et exemplaire.
00:50:23 On voit que dans ce domaine-là, comme dans d'autres,
00:50:26 bien souvent, ce sont les Français qui passent au second plan.
00:50:30 -Sébastien Codesso, aider les Ukrainiens
00:50:32 dans leur quotidien impacté par la guerre,
00:50:35 c'est une chose qu'on peut comprendre.
00:50:37 Aider des athlètes à participer aux Jeux olympiques,
00:50:41 est-ce qu'il y a une vraie nécessité ?
00:50:43 -Charité et bien-ordonné, commence par soi-même.
00:50:46 C'est exceptionnel dans tous les domaines du sport.
00:50:49 Je pense au sport de combat,
00:50:51 je pense à des...
00:50:52 On voit très souvent en ce moment des Cyril Gannes,
00:50:55 des personnes qui sont en train d'exploser,
00:50:58 qui sont très talentueuses.
00:51:00 Qu'on les aide, eux,
00:51:01 qu'on débloque des moyens pour eux,
00:51:04 d'abord, voilà, qu'on se développe nous-mêmes
00:51:07 dans toutes les disciplines possibles,
00:51:09 et après, on verra comment aider les autres.
00:51:12 Mais ça, je trouve ça assez inadmissible,
00:51:15 ce cri d'alerte de cette sportive,
00:51:18 je le trouve tout à fait juste.
00:51:20 Il est nécessaire, et je comprends le sentiment d'injustice
00:51:24 quand on sait que ces athlètes, eux,
00:51:27 sont obligés de galérer deux fois plus que les autres.
00:51:29 Quand vous avez des athlètes qui, pour des raisons politiques,
00:51:33 se font octroyer des aides comme ça, comme vous l'avez dit,
00:51:36 je suis désolé, mais c'est dégueulasse.
00:51:38 -Et comme l'a très bien dit Jonathan Sixsou,
00:51:41 la prochaine étape, c'est de distribuer
00:51:43 la médaille d'or aux athlètes ukrainiens.
00:51:45 Edouard Dorian, c'est votre avis ?
00:51:48 -Non, et puis je vais éviter les caricatures.
00:51:50 Je pense que c'est une solidarité sportive
00:51:54 qui est bienvenue, qui est importante,
00:51:57 qui est assez logique,
00:51:58 qui comprend la situation des Ukrainiens.
00:52:01 -La solidarité, on la comprend lorsqu'il s'agit
00:52:03 d'accueillir des réfugiés, lorsqu'il s'agit d'aider
00:52:06 pour se nourrir.
00:52:07 Il y a une nécessité d'aider des personnes
00:52:10 qui sont dans le besoin dans le quotidien,
00:52:12 est-ce qu'il y a une vraie nécessité ?
00:52:14 -C'est la priorité d'être dans la vie concrète
00:52:17 et dans les moyens de subsistance à leur existence
00:52:20 alors qu'ils sont en guerre, y compris au plan des réfugiés.
00:52:23 Je rappelle qu'il y a 7 à 8 millions d'Ukrainiens
00:52:26 à être partis, à s'être exilés de leur pays,
00:52:30 qui sont accueillis en Europe, et c'est une bonne chose.
00:52:33 Mais vous sous-estimez, je crois, le rôle du sport,
00:52:36 de la visibilité à l'échelle mondiale,
00:52:39 de ce que les Anglo-Saxons appellent le "soft power",
00:52:42 et que nous pouvons tout simplement aussi appeler
00:52:45 l'influence. Je pense que la place
00:52:47 dans un grand moment sportif mondial,
00:52:50 comme les Jeux olympiques, est une place importante
00:52:53 qui peut aussi participer du message,
00:52:56 de l'information, de la prise de conscience
00:53:00 et du soutien moral aux Ukrainiens.
00:53:03 Je pense normal d'aider des athlètes ukrainiens,
00:53:06 je crois que la France ne sera pas seule,
00:53:08 il faut que le CIO y mette du sien, et je pense qu'ils le font.
00:53:11 Pourquoi ? Parce que ce sont des athlètes
00:53:14 qui ne peuvent pas s'entraîner chez eux,
00:53:16 ou alors les conditions sont anormales.
00:53:18 Je pense normal que la visibilité de l'Ukraine,
00:53:21 ce serait une victoire pour Poutine.
00:53:23 -Ce serait pas une façon de politiser le sport ?
00:53:25 -Le sport n'est pas totalement dépourvu de valeurs,
00:53:28 et notamment les valeurs de respect de l'autre,
00:53:31 de tolérance, de paix entre les nations,
00:53:33 de paix entre les peuples, alors que M. Poutine
00:53:36 ne veut pas totalement, injustement, l'Ukraine,
00:53:39 et on voudrait effacer l'Ukraine des Jeux olympiques
00:53:43 ou leur donner moins de moyens.
00:53:45 -Il y a une différence entre... -Je suis d'accord.
00:53:48 -En revanche, comme l'a dit Jonathan Cixous,
00:53:50 certains veulent que les athlètes russes
00:53:52 soient exclus des Jeux olympiques.
00:53:54 -La question peut se poser. -Les athlètes saoudiens ?
00:53:57 -Je ne veux pas rentrer dans ce débat.
00:53:59 -Je voudrais qu'on cadre le débat.
00:54:01 -La Coupe du monde, les athlètes chinois,
00:54:04 on peut les exclure ? -La question,
00:54:06 est-ce que la France a raison d'aider financièrement
00:54:09 les athlètes ukrainiens ? Je pense que oui.
00:54:11 La question, est-ce que c'est contradictoire
00:54:14 avec le soutien des athlètes français ? Non.
00:54:16 J'ai entendu qu'il y a une athlète qui s'est exprimée très bien.
00:54:20 Peut-être que s'il y a des athlètes qui galèrent,
00:54:22 qui sont obligés uniquement de faire des appels aux dons,
00:54:26 ce n'est pas le seul cas,
00:54:27 mais s'il faut aider davantage les athlètes français,
00:54:30 qu'on y réfléchisse, mais de grâce qu'on n'ait pas critiqué
00:54:33 l'aide française du gouvernement français aux athlètes ukrainiens
00:54:37 alors qu'ils souffrent la guerre et ont des conditions
00:54:40 moins importantes que d'habitude.
00:54:42 C'est important qu'on les soutienne aussi là.
00:54:44 Il ne faut pas sous-estimer,
00:54:46 y compris dans le cadre de la pression et de la guerre,
00:54:49 ce que la présence des Ukrainiens, comme il faut,
00:54:52 aux Jeux olympiques de Paris peut susciter.
00:54:55 J'espère que d'ici là, la question sera réglée,
00:54:57 mais je crains que ce soit une guerre de long terme.
00:55:00 S'il vous plaît, pas de division entre notre aide...
00:55:03 - On peut comprendre que des athlètes français
00:55:06 qui ont des galères à couvrir des financements
00:55:09 soient un peu choqués par une telle décision.
00:55:12 - Je ne pense pas, mais si ça permet d'éclairer
00:55:15 et d'avoir une discussion avec les autorités françaises
00:55:18 pour aider les athlètes français, très bien.
00:55:21 Je pense que la France se prépare bien à ces Jeux olympiques.
00:55:24 Nous avons un grand sport français, un grand athlétisme,
00:55:28 nous finançons énormément par rapport à d'autres pays,
00:55:31 des fédérations, et je veux rendre aussi un grand hommage
00:55:36 à tout le sport français, à tous ces réseaux amateurs
00:55:40 qui permettent au sport français d'être le plus professionnel possible.
00:55:44 - La pause, et on revient juste après.
00:55:46 On va parler de Yann Fleming.
00:55:48 À l'occasion des 70 ans de Casino Royale,
00:55:50 l'intégralité de la série James Blockbond de Yann Fleming
00:55:53 a été republiée.
00:55:54 Petite particularité, plusieurs passages ont été réécrits.
00:55:58 Vous allez comprendre.
00:56:00 Restez avec nous pour la suite de 90 Minutes Infos.
00:56:02 Dernière partie dans un instant sur CNews.
00:56:04 Dernière partie de 90 Minutes Infos sur CNews,
00:56:11 toujours en direct avec Jonathan, Siksu, Sébastien,
00:56:14 Codesso et Edouardo Rayan-Sipel.
00:56:16 On va poursuivre nos débats avec cette polémique au Royaume-Uni.
00:56:19 À l'occasion des 70 ans de Casino Royale,
00:56:22 l'intégralité de la série James Bond de Yann Fleming
00:56:26 a été republiée.
00:56:28 Petite particularité, plusieurs passages ont été réécrits.
00:56:31 Figurez-vous, pour quelle raison ?
00:56:33 On voit ça avec Miquel Dos Santos.
00:56:35 James Bond a trouvé plus fort que lui
00:56:39 en la personne des sensitivity readers.
00:56:41 Ses relecteurs, qui traquent les mots jugés choquants pour notre époque,
00:56:45 ont censuré plusieurs passages des aventures de l'espion britannique.
00:56:48 Fini le mot "nègre" et autres références à caractère raciste
00:56:51 sur les Africains et Afro-Américains des années 50 et 60.
00:56:55 Désormais, les lecteurs de l'oeuvre de Yann Fleming
00:56:57 liront "Le barman" au lieu du "Barman noir".
00:57:00 Dans le livre "Vivre et laisser mourir",
00:57:02 certains passages ont pu largement être coupés,
00:57:04 comme quand James Bond entre dans un club de strip-tease
00:57:07 du quartier d'Harlem à New York.
00:57:09 -Bond pouvait entendre le public aléter,
00:57:11 égrogner comme des porcs devant l'abreuvoir.
00:57:13 Il sentait ses propres mains empoigner la nappe.
00:57:16 -Un passage qui est devenu dans l'édition 2023.
00:57:19 -Bond pouvait sentir la tension électrique dans la pièce.
00:57:22 Les références à la communauté asiatique,
00:57:25 au viol ou à l'homosexualité ont été maintenues.
00:57:28 Un choix visiblement assumé par l'éditeur.
00:57:30 -Nous avons examiné différents mots ratios dans les livres
00:57:33 et avons fait le choix d'en supprimer une partie
00:57:36 ou de les remplacer par des termes équivalents
00:57:38 et mieux acceptés de nos jours.
00:57:40 -Cette polémique surgit après la réécriture
00:57:43 des passages du livre "Charlie et la chocolaterie".
00:57:45 Le Premier ministre britannique, Richie Sounak
00:57:48 et d'autres hommes politiques du pays s'en étaient inquiétés.
00:57:52 -Voilà qui devrait faire grincer des dents
00:57:54 les puristes de l'agent 007.
00:57:56 On avait parlé la semaine dernière de l'oeuvre de Roald Dahl,
00:57:59 "Charlie et la chocolaterie".
00:58:01 Si on s'amuse à réécrire toutes les oeuvres
00:58:03 dont certaines formulations sont considérées
00:58:06 comme racistes aujourd'hui,
00:58:08 on va avoir, à mon avis, beaucoup de travail.
00:58:10 -Il ne restera rien. -Il ne restera rien.
00:58:13 -La culture woke est en train de poursuivre,
00:58:16 plutôt de perfectionner ce que les Soviétes avaient inventé
00:58:20 et ce que le stalinisme avait perfectionné,
00:58:22 cet effacement de tout ce qui gêne,
00:58:24 des opposants et autres.
00:58:26 On gratte les photos et on expurge...
00:58:28 -Ce qu'on appelle la "cancel culture".
00:58:31 -Ce qu'on appelle la "cancel culture".
00:58:33 Il y a l'effet de mode, l'appât du gain,
00:58:35 parce que si les ayants droit s'y opposent,
00:58:38 il n'y a pas de réécriture.
00:58:40 Il y a quelques jours, à Londres, toujours,
00:58:42 je ne sais plus quel est le nom de ce metteur en scène,
00:58:45 m'était en surscène en attendant Godot,
00:58:48 et le théâtre n'a pas programmé la pièce,
00:58:50 parce que ce metteur en scène avait eu le malheur
00:58:53 de ne mettre que des hommes sur scène,
00:58:56 alors que Beckett a écrit cette pièce pour des hommes.
00:58:59 Les ayants droit se sont opposés à ce que Godot soit joué par des femmes,
00:59:03 puisque Beckett l'a écrit pour des hommes.
00:59:06 La pièce n'a pas été montée.
00:59:08 Si on veut s'y opposer, on peut.
00:59:10 Heureusement que ça marche.
00:59:12 On voit l'appauvrissement.
00:59:14 Les deux extraits que vous avez passés,
00:59:16 vous la visualisez avec ses porcs à l'abreuvoir,
00:59:19 vous voyez l'atmosphère.
00:59:21 Qu'est-ce que vous comprenez de la version explorgée ?
00:59:25 C'est un massacre pour l'auteur.
00:59:27 L'auteur n'existe plus, le travail de littérateur n'existe plus.
00:59:31 La question qui est intéressante de se poser, je pense aussi,
00:59:35 c'est où mène cette hyper-susceptibilité ?
00:59:38 On nous dit que c'est pour éviter que les gens soient heurtés,
00:59:42 blessés, mais de quoi parle-t-on ?
00:59:44 En quoi écrire un barman noir est insultant ?
00:59:48 Et qu'il faut écrire un barman...
00:59:50 On va droit dans le mur, là aussi, concernant la culture.
00:59:55 Ce qui me rassure, c'est que les Français font de la résistance.
00:59:59 C'est inquiétant que des éditeurs applient ce genre de demande ?
01:00:03 Oui, ça m'inquiète.
01:00:05 En fait, plus besoin de lire, plus besoin d'aller au cinéma.
01:00:09 On vit déjà dans une dystopie.
01:00:11 On vit déjà quelque chose de surréaliste.
01:00:14 Et qui, effectivement, est très inquiétant.
01:00:17 Parce que ça commence par des petites touches.
01:00:19 On fait disparaître le passé.
01:00:22 À partir du moment où on fait disparaître le passé,
01:00:25 on dit qu'on va faire comme si toutes ces choses-là n'avaient pas existé,
01:00:29 comme si elles n'avaient pas été dites.
01:00:31 Ça n'est pas possible.
01:00:32 C'est pour ça que je parle de dystopie.
01:00:34 Je fais référence à des oeuvres comme "1984"
01:00:36 où, bientôt, pour pouvoir se rapprocher de la vérité,
01:00:39 il faudra aller chercher des livres d'occasion
01:00:42 pour leur première rédaction qui auront disparu dans la société.
01:00:46 C'est le début du phénomène. Ça va devenir quoi, après ?
01:00:48 On va juger que certains auteurs sont, j'utilise leur terme, problématiques.
01:00:52 On va censurer leurs livres. Je pense à J.K. Rowling.
01:00:55 Je suis un grand lecteur d'Isaac Asimov.
01:00:58 Il est souvent critiqué pour son rapport avec les femmes,
01:01:01 son oeuvre "Fondation", très connue, un pilier de la science-fiction.
01:01:04 On va arrêter d'éditer Isaac Asimov ?
01:01:07 Des auteurs comme ça... La question s'est déjà posée en France.
01:01:10 On a eu des polémiques avec Céline et autres.
01:01:13 Ces oeuvres ont été publiées.
01:01:14 C'est une façon de réviser l'histoire en disant que ça n'a pas existé.
01:01:18 C'est ça, le problème.
01:01:19 On ne peut pas dire que l'histoire n'a pas existé.
01:01:21 À cette époque-là, on parlait des Noirs comme on en parle aujourd'hui,
01:01:24 ce qui n'est pas vrai, finalement.
01:01:26 - Edouard Dorian, Cipel. - C'est une logique inquiétante
01:01:29 et dangereuse que de céder à une sorte de nettoyage hygiénique du langage,
01:01:35 surtout s'agissant d'oeuvres de culture, notamment les livres.
01:01:40 Pourquoi ? Parce que toute oeuvre culturelle,
01:01:43 un livre, par exemple,
01:01:45 puisqu'on parle de Ian Fleming et des James Bond,
01:01:48 toute oeuvre est située dans son époque
01:01:51 et reflète la mentalité de son époque.
01:01:53 Je pense qu'il est important qu'on puisse appréhender les oeuvres,
01:01:57 à la fois pour ce qu'elles nous disent
01:01:59 et aussi pour saisir quel était l'esprit de l'époque.
01:02:02 Et puis, effectivement,
01:02:04 je crois que c'est une opération des éditeurs de Fleming,
01:02:08 qui clairement sentent de très loin
01:02:12 les intérêts commerciaux,
01:02:14 fondés sur du politiquement correct, pour choquer personne, très bien.
01:02:19 Mais je trouve qu'on dénature d'une part la réalité d'une oeuvre,
01:02:24 son inscription dans son époque,
01:02:27 et je trouve que l'opération la plus dangereuse,
01:02:29 c'est cet espèce de nettoyage, d'effacement
01:02:34 d'un langage d'une certaine époque.
01:02:37 Or, ce qui compte, ce n'est pas d'effacer les textes du passé.
01:02:40 C'est d'avoir évolué aujourd'hui.
01:02:42 Exactement, et c'est de fonder un esprit critique
01:02:44 dans le lecteur contemporain, chez le lecteur contemporain.
01:02:46 Ce qui compte, quand même, on est la République, on est la France.
01:02:49 Et Dieu sait que si dans ce pays,
01:02:51 on a eu des oeuvres de diverses qualités, de grandes qualités universelles,
01:02:55 et des auteurs qui sont peut-être parmi les plus grands de la littérature,
01:02:58 et aussi, parfois, chez certains d'entre eux,
01:03:03 les pires salauds, comme Céline,
01:03:06 qui est profondément antisémite, mais qui reste un grand littérateur.
01:03:09 Et donc, il appartient à la critique, au lecteur,
01:03:12 de pouvoir être armé intellectuellement pour savoir situer une oeuvre.
01:03:16 C'est une façon d'infantiliser, finalement.
01:03:18 Je trouve que c'est une infantilisation.
01:03:21 C'est surtout quelque chose de dangereux,
01:03:22 mais qui a une pure portée commerciale.
01:03:25 Je pense que les éditeurs ont un seul intérêt commercial,
01:03:28 de faire de l'argent,
01:03:30 donc de ne choquer personne dans une époque
01:03:32 où on commence à être attaqué, parce qu'effectivement,
01:03:35 il y avait des propos plus ou moins importés,
01:03:37 racistes, stigmatisants, etc.
01:03:39 Donc, je pense que si les éditeurs cherchent à se préserver de la critique,
01:03:43 on peut les comprendre, de ne pas être attaqué par personne,
01:03:45 mais je trouve que ce n'est pas la bonne manière.
01:03:47 Il faut laisser les oeuvres comme elles sont,
01:03:49 et quitte à faire un...
01:03:50 Je pense qu'il aurait été plus judiciable
01:03:53 que si les éditeurs voulaient répondre à ça,
01:03:54 qu'ils fassent un avant-propos, une préface critique.
01:03:58 On ne va pas faire une préface cryptique.
01:04:00 Pourquoi pas ? Si c'est une inquiétude, si c'est mal compris, pourquoi pas ?
01:04:04 Pourquoi pas, mais toucher à l'œuvre,
01:04:06 surtout quand il s'agit d'œuvres de fiction et de littérature,
01:04:09 je trouve que c'est dangereux,
01:04:11 parce que là, on va vers un effacement, un nettoyage hygiénique du langage,
01:04:16 qui me paraît être très dangereux pour une société démocratique.
01:04:19 - Et à noter que ça fait un moment que James Bond
01:04:20 est aussi dans le collimateur d'associations féministes,
01:04:23 qui estiment que l'agent secret est misogyne
01:04:25 et que ces James Bond girls incarnent un cliché sexiste.
01:04:29 Il se dit même que le prochain James Bond
01:04:31 pourrait être incarné au cinéma par une femme, Jonathan Sussu.
01:04:34 Une femme de couleur, une femme noire.
01:04:36 Merci en tous les cas à tous les trois d'avoir été à mes côtés cet après-midi.
01:04:40 C'est la fin de 90 minutes info.
01:04:42 Merci donc à Jonathan Sixsou, Sébastien Codesso, Edouard Dorian, Cipel.
01:04:47 Cnews.fr évidemment pour revoir notre émission et l'ensemble de nos programmes.
01:04:52 Emmerick Gontier était à la réalisation.
01:04:54 Au son, il y avait Jean-François Couvlard, Bouka Abela à la vision.
01:04:58 Merci à Samuel Vasselin et Coralie Deleplace.
01:05:02 Dans un instant, c'est Punchline présenté par Laurence Ferrari.
01:05:05 Bonne soirée sur Cnews. À demain.
01:05:07 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
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