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L'actualité du jour décryptée avec les journalistes et les invités de #90minutesInfo. Présenté par Nelly Daynac du lundi au vendredi et Lionel Rosso le samedi et le dimanche.

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00:00:00 Bonjour et bienvenue à tous. Je suis ravie de vous retrouver pour cette toute dernière édition de 90 minutes info de la semaine.
00:00:06 On parle du débat et des thèmes à suivre juste après le rappel de l'actualité en compagnie d'Adrien Spiteri aujourd'hui.
00:00:13 [Générique]
00:00:15 L'article 1 de la réforme des retraites votée par l'Assemblée nationale, il met fin à une partie des régimes spéciaux.
00:00:22 181 députés ont voté pour, 163 ont voté contre. La gauche était fortement opposée à ce projet du gouvernement.
00:00:31 L'Ukraine affirme que deux missiles russes ont survolé la Roumanie et la Moldavie.
00:00:36 Information démentie par Bucharest.
00:00:39 Aucun missile n'est entré dans l'espace aérien roumain, indique le ministère de la Défense dans un communiqué.
00:00:45 En revanche, ils auraient bien survolé la Moldavie.
00:00:48 Le pays a décidé de convoquer l'ambassadeur de Russie.
00:00:52 Et puis le bilan continue de s'alourdir en Turquie et en Syrie.
00:00:55 Près de 22 300 personnes ont perdu la vie dans les séismes.
00:00:59 Quatre Français font partie des victimes.
00:01:02 Un premier convoi d'aide a pu entrer hier dans les zones rebelles du nord-ouest de la Syrie.
00:01:08 Merci beaucoup cher Adrien.
00:01:10 Et au sommaire de cette émission, nous parlons de ce ton qui se durcit côté syndicats pour les mobilisations à venir.
00:01:16 Premier test demain, premier rassemblement lors d'un week-end également.
00:01:19 Emmanuel Macron, pendant ce temps, fait-il la sourde oreille ?
00:01:24 Premièrement, il aime bien parler de la réforme des retraites quand il n'est pas en France.
00:01:28 Et la deuxième chose, on pourrait lui renvoyer la politesse.
00:01:31 On compte sur l'esprit de responsabilité du président de la République et du gouvernement.
00:01:36 Quand il y a un tel mécontentement dans le pays et qu'on a l'esprit de responsabilité, justement, on écoute.
00:01:44 C'est sans conteste la polémique de la semaine.
00:01:46 Au terme de deux heures de débat, Jean-Luc Mélenchon a perdu ses nerfs hier lorsque l'affaire Adrien Quatennens a été évoquée.
00:01:54 La scène que nous venons de vivre, je suppose, sera le moment clé d'une émission que je croyais consacrée aux retraites.
00:02:01 Je regrette de vous avoir fait confiance.
00:02:04 Vous êtes des gens sans principe, sans foi ni loi.
00:02:06 Vous saviez très bien que c'était dans l'actualité.
00:02:10 Restez là, monsieur Mélenchon.
00:02:11 Vous ne pouvez pas partir comme ça.
00:02:13 Vols, insécurité chronique, agression sexuelle également.
00:02:16 Comment le périmètre du Champ de Mars est devenu en quelques années un danger pour des touristes peu précautionnels ?
00:02:23 Le Champ de Mars et la Tour Eiffel sont à bien des égards la vitrine de Paris dans le monde et la vitrine de la France.
00:02:30 Et pour autant, la mairie de Paris est cruellement absente de sa gestion et également de la gestion de la sécurité qui pourrait être mise en place sur le site.
00:02:38 Et je vous présente sans plus tarder les invités qui vont m'accompagner tout au long de cette heure et demie.
00:02:41 Bonjour, bienvenue Ludovine Delarochere.
00:02:43 Je rappelle que vous êtes la présidente de la manif pour tous.
00:02:45 Merci beaucoup d'être en notre compagnie.
00:02:47 Jean-Michel Fauvergala également.
00:02:48 Bonjour Nelly.
00:02:49 Jean-Michel, ancien patron du RAID, ancien parlementaire également.
00:02:52 Et à vos côtés, Dylan Slamat, maître Slamat.
00:02:54 Vous êtes avocat pénaliste.
00:02:56 Alors, vous l'avez compris, on va beaucoup évoquer la contestation de la réforme des retraites.
00:03:01 Où va donc la mobilisation de la rue ?
00:03:04 Le mouvement contre cette réforme est un tournant avec pour certains un durcissement syndical qui est attendu.
00:03:09 Deux journées de mobilisation sont déjà actées avant sans doute un retour des manifestations.
00:03:14 Juste après les vacances d'hiver, nous allons voir ce qui est en jeu dans ce reportage de Maëva Lamy.
00:03:19 Après plusieurs journées de mobilisation, la question de durcir le mouvement se pose et divise la population.
00:03:29 Malheureusement, on va être obligés de passer par là parce que le gouvernement ne réfléchit pas.
00:03:33 Ce sera super pénible mais je pense qu'il y a que ça qui marchera.
00:03:36 Je trouve que c'est un peu beaucoup.
00:03:38 Le bruit court que les syndicats envisageraient de durcir la mobilisation à partir du 7 mars
00:03:44 avec un appel à une grève totale et reconductible.
00:03:48 Pour la CGT notamment, le sujet est sur la table.
00:03:51 La CGT soumet la nécessité de monter le curseur, y compris via des mouvements reconductibles.
00:03:56 Il est évident qu'au retour des vacances, dans toutes les zones, c'est un moment qui serait intéressant.
00:04:01 Du côté d'autres organisations, le discours est plus nuancé.
00:04:05 Si elles partagent la volonté de varier les actions, l'option de la grève reconductible n'est pas évoquée.
00:04:12 Il n'est pas envisagé pour nous de faire un blocage du pays ou de faire des grèves à répétition
00:04:18 qui sont reconduites mécaniquement journée après journée.
00:04:21 On n'est pas dans cette logique-là.
00:04:22 Même si on est tous d'accord pour dire que vu qu'on n'est pas entendu aujourd'hui,
00:04:27 il va bien falloir trouver peut-être d'autres solutions.
00:04:29 Deux nouvelles journées de mobilisation sont en revanche confirmées,
00:04:32 celle du 16 février et celle de demain.
00:04:35 C'est d'ailleurs ce samedi que l'intersyndicale doit se réunir.
00:04:39 Des précisions devraient alors être communiquées concernant la suite du mouvement.
00:04:44 Jean-Michel Fauvergne, est-ce qu'on est vraiment à un tournant de cette mobilisation ?
00:04:48 Sachant que, même si ce n'est pas encore évident, on sent bien à travers la CFTC,
00:04:52 mais également la CFDT, on entendra d'ailleurs Laurent Berger un petit peu plus tard,
00:04:55 qu'il y a un frémissement de fissures de ce front syndical.
00:04:59 C'est-à-dire qu'on n'est pas toujours au diapason des actions futures à mener.
00:05:03 Oui, c'est clair, mais cette fissure-là, elle nous apparaissait peut-être pas évidente au départ,
00:05:08 mais elle y était déjà.
00:05:10 D'abord, rappelez-vous, la deuxième journée de manifestation a été décidée essentiellement par la CFDT.
00:05:19 La CGT voulait faire une journée de manifestation avant.
00:05:24 Et puis dans le discours, on a vu à plusieurs reprises, effectivement,
00:05:27 des espèces de divergences qui prennent de plus en plus d'importance maintenant.
00:05:32 Et si on parle de durcir pour certains, de durcir le mouvement,
00:05:38 c'est bien qu'à un certain moment, ça imprime moyennement.
00:05:43 Il n'y a pas eu une augmentation du nombre des manifestants.
00:05:46 Il y a eu un affaissement quand même.
00:05:48 Il y a eu un affaissement aussi.
00:05:49 Je voulais être poli et bienveillant vis-à-vis des manifestants.
00:05:53 Mais il n'y a pas eu une augmentation de toute manière.
00:05:57 Et donc, on est effectivement peut-être à un tournant de ça.
00:06:02 – Alors, il y a quand même cette phrase qui a quand même quelque peu vexé
00:06:08 Philippe Martinez d'Emmanuel Macron.
00:06:10 À distance, on le rappelle, puisqu'il était à Bruxelles hier,
00:06:13 aux côtés d'ailleurs de Volodymyr Zelensky.
00:06:15 Chacun campe aujourd'hui sur ses positions.
00:06:18 Emmanuel Macron ne cède rien, tout juste appelle-t-il, à la responsabilité de chacun.
00:06:22 On va l'écouter, on va écouter la réponse que lui a apportée Philippe Martinez.
00:06:27 – Il y a ensuite des manifestations et des mouvements de grève
00:06:32 qui continueront de s'organiser dans un cadre qui est prévu par la Constitution.
00:06:36 Et je sais pouvoir compter sur l'esprit de responsabilité de leurs organisateurs
00:06:41 pour que la contestation et les désaccords puissent s'exprimer,
00:06:46 mais dans le calme, le respect des biens et des personnes,
00:06:50 et avec une volonté de ne pas bloquer la vie du reste du pays.
00:06:54 – On pourrait lui renvoyer la politesse.
00:06:55 On compte sur l'esprit de responsabilité du Président de la République et du gouvernement
00:07:00 pour qu'on ne soit pas obligé d'amplifier les grèves et d'avoir des grèves reconductibles.
00:07:07 Quand il y a un tel mécontentement dans le pays,
00:07:10 et qu'on a l'esprit de responsabilité justement, eh bien on écoute.
00:07:15 – On sent qu'il y a un petit blocage dans la machie,
00:07:17 c'est-à-dire qu'on voit bien un Emmanuel Macron qui compte absolument
00:07:20 sur le soutien des LR à l'Assemblée pour faire passer le texte,
00:07:24 quand la rue lui répond, en tout cas les syndicats pour l'instant,
00:07:27 "on n'en a pas fini avec vous et si ça doit durer jusqu'au printemps,
00:07:30 il va y avoir un vrai bras de fer qui va s'engager".
00:07:32 Pour l'instant on en est là, mais les prévisions les plus sombres sont sur la table quand même.
00:07:36 – Oui mais alors à mon sens, on n'est pas dans une bataille
00:07:39 qui oppose le gouvernement à certains syndicats,
00:07:42 on est vraiment dans une bataille où il me semble que l'opinion pour l'instant,
00:07:44 majoritairement en France, et je ne parle pas seulement ni des syndicats,
00:07:47 ni de ceux qui manifestent, contestent cette réforme.
00:07:49 Et on voit qu'à mon avis il y a une bataille de l'opinion
00:07:51 qui pour l'instant est perdue par le gouvernement,
00:07:53 et je pense que stratégiquement Emmanuel Macron en disant
00:07:55 "je veux que tout continue à se passer de manière calme",
00:07:58 je ne vais pas dire qu'il espère, mais en tout cas il se dit que
00:08:00 si à un moment il y a des débordements, il en profitera peut-être
00:08:03 pour essayer de retourner l'opinion, si à un moment les grèves se durcissent,
00:08:06 il en profitera peut-être aussi pour durcir l'opinion
00:08:09 pour qu'enfin il puisse se dire, selon lui,
00:08:11 "ah ben justement il commence à être contre les grévistes et les mouvements".
00:08:14 Donc je pense que c'est peut-être ça que Emmanuel Macron anticipe
00:08:17 en disant "je souhaite que tout se passe bien".
00:08:18 Et au moindre dérapage, il pourra essayer de retourner l'opinion
00:08:21 en disant finalement "regardez, la grève c'est pire que la réforme des retraites".
00:08:24 Tout dépend aussi de la nature des blocages,
00:08:26 parce que si on s'en prend à des sites stratégiques,
00:08:27 on pense évidemment aux raffineries comme ça a déjà été le cas,
00:08:30 ça peut effectivement éroder ce mouvement de soutien,
00:08:32 même si pour l'instant, c'est vrai qu'au tout début de la mobilisation
00:08:34 on était de l'ordre de 71% des Français qui soutenaient les manifestations de rue,
00:08:38 là on est à 69%, ça reste quand même une majorité écrasante,
00:08:42 vous devinez de la recherche.
00:08:43 C'est-à-dire que les Français n'ont pas envie de travailler davantage,
00:08:46 ça apparaît très clairement, en tout cas pour cette personne sur disque,
00:08:49 ils n'ont pas forcément, du fait de la diffusion des arguments des syndicats,
00:08:57 ils n'ont pas forcément en tête la compréhension des enjeux financiers
00:09:01 pour l'État et donc pour les Français eux-mêmes.
00:09:05 Pour ma part, je pense qu'Emmanuel Macron n'a pas complètement tort,
00:09:08 le problème c'est que la réforme est tellement,
00:09:11 le projet de réforme est tellement imparfait,
00:09:14 qu'évidemment il est aussi lui-même en tort.
00:09:16 Alors il y a quand même eu des avancées,
00:09:18 il y a quand même des points sur lesquels le gouvernement a cédé,
00:09:20 ou en tout cas la majorité dans le cadre des débats,
00:09:24 mais les syndicats ne le reconnaissent pas, n'en tiennent pas compte,
00:09:28 en fait ils sont dans un refus global, avec la difficulté pour eux en effet,
00:09:32 que s'il y a une forme de radicalisation, et c'est ce qui se profile,
00:09:36 parce que plus ça dure, moins le gouvernement cède,
00:09:39 plus ils vont probablement se durcir,
00:09:40 et par ailleurs ils avaient déjà conduit des mouvements de grève
00:09:43 extrêmement pénibles pour tous les Français depuis la rentrée,
00:09:48 du coup ils arrivent quand même sur un terrain qu'ils ont déjà miné eux-mêmes.
00:09:52 Tout le monde à gauche a quand même en tête le scénario de 95,
00:09:55 avec l'espoir que ça se reproduise,
00:09:57 pour l'instant quand même forcés de constater qu'on n'en est pas là,
00:09:59 déjà parce qu'en 95, pour ceux qui peut-être s'en souviennent parmi vous,
00:10:03 c'était une mobilisation quotidienne,
00:10:05 c'est-à-dire que quand les routiers bloquaient, ils bloquaient réellement,
00:10:08 pour l'instant on n'en est pas, jusqu'à présent à des grèves dites perlées,
00:10:13 on n'en est pas à des blocages massifs,
00:10:15 donc pour l'instant on ne peut pas présager ce qui va se passer ensuite Jean-Michel.
00:10:18 Oui vous avez raison, en 95, et je m'en souviens,
00:10:21 puisque j'étais dedans, enfin pas à manifester, mais à galérer…
00:10:24 Vous étiez en face peut-être même ?
00:10:26 Non, non, non, j'étais en police judiciaire,
00:10:29 mais à galérer, en 95 ça a bloqué dès le départ et ça a bloqué tout le monde,
00:10:34 et c'était une grève massive, importante, qui gênait les Français, qui embêtait les Français.
00:10:39 Là, pour l'instant, c'est une grève qui embête moins que ce qu'on a connu
00:10:46 quand les raffineries, il y a quelques mois de ça…
00:10:47 Et qui ne gêne pas le gouvernement ?
00:10:48 Et qui ne gêne ni le gouvernement, ni la…
00:10:51 Mais le problème ce n'est pas de gêner ou de ne pas gêner le gouvernement,
00:10:54 le problème c'est dans le fond de la réforme,
00:10:56 de savoir si on peut maintenir une absence de financement
00:11:01 dans les années à venir du régime de retraite.
00:11:02 Bien sûr, mais pardonnez-moi, j'ai conduit beaucoup de manifs,
00:11:05 beaucoup de manifestations, et bien aussi grandes,
00:11:08 voire davantage, absolument voire davantage que celles des retraites,
00:11:11 et partout en France au même moment, avec parfois plus d'un million de personnes à Paris,
00:11:16 et je parle bien de ce que reconnaissait lui-même François Hollande,
00:11:20 et je suis bien placée pour savoir que si on ne gêne pas le gouvernement,
00:11:25 et bien le gouvernement, et si on ne gêne pas les Français,
00:11:28 le gouvernement ne bouge pas,
00:11:30 et si on gêne les Français, donc il y a une ligne de crête difficile de manière systématique,
00:11:34 si on gêne les Français, alors en plus nous ne nous étions pas
00:11:37 dans le sens des médias pour l'affaire courte du service public,
00:11:41 si on ne gêne pas, si on gêne les Français,
00:11:44 et bien l'opinion publique peut se retourner assez vite.
00:11:47 Alors c'est un odage très…
00:11:49 Ça dépend parce que si on convoque un peu l'histoire des manifestations,
00:11:55 vous avez eu des manifestations par exemple sur les deux écoles
00:11:58 pendant les années Mitterrand, sur lesquelles il y avait énormément de Français dans la rue,
00:12:02 ça s'est bien passé, il n'y a pas eu de casse particulière,
00:12:05 mais ils étaient très nombreux.
00:12:06 Mais François Mitterrand avait à cet égard-là, je dois dire,
00:12:09 une classe qui n'a pas eu ses successeurs,
00:12:12 et donc une manifestation qui n'est pas violente,
00:12:15 qui ne casse pas, qui n'abîme pas, le gouvernement n'a pas peur,
00:12:19 Emmanuel Macron ne tremble pas comme une feuille,
00:12:21 comme ça a été son cas au début des Gilets jaunes,
00:12:25 et il ne bouge pas, il s'en fiche, et je suis polie, éperdument.
00:12:29 Et là, les syndicats ont cette difficulté typiquement.
00:12:32 Et puis bien sûr, la majorité vous dit "ah, c'est le Parlement qui va décider,
00:12:36 le Parlement représenté français, il a été élu pour ça",
00:12:38 et puis les autres, vous pouvez toujours courir.
00:12:40 - Vianne Slamas, vous êtes d'accord pour dire que c'est un odage un peu subtil à trouver
00:12:43 parce qu'il ne faut pas se braquer l'une ou l'autre des parties ?
00:12:46 - C'est très compliqué, moi je dis parfois qu'une manifestation,
00:12:48 c'est comme une caricature, si jamais ça ne fait pas grincer des dents,
00:12:50 c'est que c'est raté, donc je suis d'accord avec ça.
00:12:52 Mais si vous voulez, effectivement, moi je pense déjà, un, que l'augmentation phénoménale du télétravail
00:12:57 fait que les grèves aujourd'hui gênent beaucoup moins,
00:12:59 parce que quand on demande aux uns et aux autres, quand ils savent qu'il y a une grève,
00:13:01 chacun se met en télétravail, donc il y a beaucoup de Français qui sont beaucoup moins gênés.
00:13:04 Voilà, exactement, on est beaucoup moins gênés.
00:13:06 Et encore une fois, je pense que le gouvernement Emmanuel Macron
00:13:08 attend un peu qu'il y ait des dérapages et des durcissements pour pouvoir essayer de renverser.
00:13:11 Et c'est d'ailleurs assez intéressant, c'est ce qui vient de se passer avec un député
00:13:15 qui a mis le ministre de la Justice sur un ballon de foot.
00:13:18 On peut critiquer le ministre du Travail, monsieur Dussopt, on peut ne pas être d'accord,
00:13:22 on peut contester, et je suis d'ailleurs d'accord avec ça.
00:13:24 Mais on voit quand même l'instrumentalisation qui a été faite de ça par le gouvernement,
00:13:27 en disant "attention, regardez, il dérape",
00:13:28 et pour essayer justement de renverser l'opinion qui encore, à plus de deux tiers, soutient.
00:13:32 Moi je ne suis pas d'ailleurs d'accord avec ce que vous avez dit sur "les Français ne comprennent pas".
00:13:35 Moi je pense que les Français comprennent très bien,
00:13:38 et je pense que les Français ne veulent pas de cette réforme.
00:13:40 On a deux légitimités qui s'opposent, celle du peuple,
00:13:42 qui est représentée par les syndicats et les manifestants, mais qui est le peuple puisque ce sont 10%,
00:13:46 et celle d'un président de la République qui, c'est vrai, a été élu sur ce programme.
00:13:48 Je vais vous laisser lui répondre, après on avance un petit peu.
00:13:50 Oui, parce qu'il y a beaucoup de fake news, on prétend que...
00:13:52 Dans un sens comme dans l'autre.
00:13:54 Dans un sens comme dans l'autre, malgré tout, il y a bien un problème de financement des retraites.
00:13:57 C'est pas ce que dit le Corps.
00:13:58 Elle représente un quart des budgets de l'État.
00:14:00 Le Corps dit que l'année prochaine et dans deux ans, il n'y a pas de difficultés.
00:14:05 Le problème, c'est que un gouvernement...
00:14:06 Jusqu'en 2027.
00:14:07 Le problème, c'est qu'un gouvernement, ou un peu plus,
00:14:09 c'est qu'un gouvernement, il ne doit pas voir à courte échéance,
00:14:12 il doit voir à moyenne et longue échéance.
00:14:14 Et pour moi, l'immense scandale, c'est qu'il y a des paramètres majeurs
00:14:18 qui changent complètement la donne, qui ne sont pris en compte ni par les syndicats,
00:14:22 évidemment, je pense à la natalité et aux maires de famille,
00:14:26 qui ne sont pris en compte ni par le gouvernement Emmanuel Macron,
00:14:30 pas un mot, ni par les syndicats, pas un mot non plus.
00:14:33 Donc de toute façon, on fait du sur place.
00:14:35 Les syndicats, ils s'arc-boutent sur ce thème, comme on l'a appelé, de 64 ans.
00:14:41 Juste pour avancer un petit peu, et vous allez pouvoir réagir également à ce qui suit,
00:14:44 on va prendre connaissance d'extraits de l'interview accordée par Elisabeth Borne
00:14:48 à nos confrères de la Voix du Nord, sur lequel elle revient, au fond,
00:14:51 sur les sujets qui fâchent.
00:14:52 Vous en avez évoqué un, c'est celui des femmes.
00:14:55 Regardez ce qu'elle dit à ce propos, sur ces fameux angles morts,
00:14:59 que certains ont décelés, à l'image d'ailleurs de Franck Riester,
00:15:03 qui est quand même un membre du gouvernement.
00:15:04 Elle dit "je suis assez choquée d'entendre dire que la réforme pénalise les femmes,
00:15:07 évidemment, je ne porte pas une réforme qui les pénalise",
00:15:10 sans pour autant être très concrète sur la question,
00:15:14 elle ne donne pas trop de précision.
00:15:17 On voit toutes les faiblesses des dispositifs...
00:15:19 Ah, c'est allé un peu vite, je n'ai pas réussi à lire la fin de la phrase.
00:15:20 - Nelly, si vous permettez, je voudrais... - Des dispositifs en vigueur.
00:15:22 - Si vous permettez... - Je vais expliquer.
00:15:24 Pour ce qui est des femmes, les plus modestes, les plus pauvres,
00:15:28 oui, effectivement, il va y avoir une petite amélioration.
00:15:31 En revanche, ça c'est exact, en revanche, pour l'ensemble des femmes,
00:15:36 c'est-à-dire dans l'immense majorité des cas, les mères,
00:15:40 le dispositif fait d'elles les grandes perdantes de la réforme.
00:15:44 Et comme les mères auront des trimestres que la nation leur doit
00:15:50 pour les enfants qu'elles ont eus, pour la maternité,
00:15:52 pour tout ce que cela peut représenter,
00:15:54 et qui favorise la natalité dont nous avons besoin,
00:15:56 eh bien cela ne comptera plus dans les faits.
00:15:59 Et donc Mme Borne, comme trop souvent, joue avec les mots,
00:16:03 "des femmes seront aidées, l'ensemble des femmes seront pénalisées".
00:16:07 - Autre extrait, la relation au travail.
00:16:10 Alors ça c'est assez intéressant parce qu'on parle quand même aussi
00:16:13 d'un point de vue philosophique du lien,
00:16:15 de l'idée qu'on se fait aujourd'hui du travail.
00:16:19 On sait que c'est générationnel, on n'a pas la même perception
00:16:21 aujourd'hui qu'il y a 20 ans ou 40 ou 50 ans.
00:16:24 Regardez ce qu'elle dit à ce propos sur cet extrait
00:16:28 de la relation au travail.
00:16:29 Quand on parle retraite, on pose toute la question de la relation au travail.
00:16:31 Ce n'est pas tellement de travailler deux ans de plus,
00:16:33 c'est qu'ils ne sont pas heureux dans leur travail.
00:16:36 Alors ça, je voulais quand même vous le faire commenter.
00:16:38 Est-ce que c'est là que le bas blesse ?
00:16:40 C'est qu'il faudrait retrouver du cœur à l'ouvrage selon elle ?
00:16:43 - Oui, c'est absolument passionnant cette question.
00:16:45 Et d'ailleurs c'est passionnant parce qu'on voit qu'elle divise à gauche.
00:16:47 On a la gauche Ruffin et la gauche Rousseau,
00:16:48 est-ce qu'on a le droit à la paresse ou pas ?
00:16:50 Et je suis d'accord, c'est passionnant, c'est de savoir
00:16:52 qu'est-ce qu'on veut faire aujourd'hui ?
00:16:53 Est-ce qu'il existe une valeur travail ? On en est là.
00:16:55 On se rappelle du slogan de 2007, "travailler plus pour gagner plus".
00:16:57 Mais c'est vrai que c'est très compliqué d'en compter ces choses-là
00:16:59 de la part d'un ministre ou d'un Premier ministre.
00:17:01 Moi, il y a une phrase dont je me rappelle de Manuel Valls en 2017 ou 2018
00:17:04 qui avait dit "la langue politique aujourd'hui est une langue morte".
00:17:06 Et je pense que c'est vrai, je pense que les gens n'écoutent plus
00:17:09 ce que disent les hommes politiques parce qu'on save qu'ils se contredisent.
00:17:11 On save que vous avez dit Franck Riester qui dit l'inverse le lundi
00:17:14 de ce qu'il va dire le jeudi.
00:17:16 - Parce que ça a tous été tapé sur les doigts.
00:17:17 - Oui, mais alors vous savez, il y a aussi la question
00:17:19 des 1'000 décès en euros minimum. Est-ce qu'il existe ou pas ?
00:17:21 On nous a dit "oui d'abord c'est pour tout le monde,
00:17:23 ensuite non, c'est pas pour tout le monde".
00:17:24 Et donc on voit que de toute façon, ce genre de déclaration, je pense,
00:17:26 n'a plus aucune prise sur les Français qui n'écoutent absolument plus
00:17:29 ce que disent les gouvernants.
00:17:31 Et moi, il y a une phrase de Lisbeth Vannes qui m'a marqué,
00:17:33 c'est qu'elle dit à la fois que c'est une réforme de justice
00:17:35 et à la fois, elle a dit dans Le Parisien, sur cette réforme
00:17:37 et sur le reste, "je n'ai aucun état d'âme".
00:17:39 Mais je ne comprends pas, si c'est une réforme juste,
00:17:40 pourquoi faudrait-il avoir des états d'âme ?
00:17:42 - Oui, c'est vrai. C'est l'expression peut-être assez malheureuse.
00:17:44 Les seniors. Alors les seniors, on sait qu'on ne va pas encore assez loin,
00:17:47 ça lui a beaucoup été reproché, y compris dans les rangs de la majorité.
00:17:51 Voici ce qu'elle dit sur ce fameux index qui sera publié.
00:17:55 Alors, les seniors des entreprises seront donc mises à l'amende
00:17:59 si elles ne se conforment pas. Alors, on doit changer de regard.
00:18:02 Ne plus priver de leur expérience. Très bien, bon, jusqu'ici tout va bien.
00:18:05 Nous allons mettre en place un index en entreprise
00:18:07 avec des pénalités si elles refusent de le remplir
00:18:09 ou qu'aucun plan d'action n'est proposé.
00:18:11 Or, là-dessus, on a dit, elle ne va pas assez loin, Jean-Michel Fauvergue.
00:18:14 L'index, ce n'est pas quelque chose de coercitif.
00:18:17 Il faudrait vraiment prévoir de les sanctionner
00:18:21 si jamais elles ne jouent pas le jeu de l'embauche.
00:18:23 C'est ça qui sera vraiment de nature à leur tendre bras.
00:18:26 - Je vais vous dire, Annelie, ce qui est très coercitif en ce moment
00:18:30 et ce qui va continuer à être coercitif si la situation continue dans ce sens-là,
00:18:35 c'est le marché de l'emploi.
00:18:37 Aujourd'hui, il y a des tas d'emplois qui ne sont pas
00:18:41 ni pris ni par les uns ni par les autres.
00:18:43 Et je signale d'ailleurs que depuis les années 2000,
00:18:45 l'emploi des seniors augmente.
00:18:47 En France, l'emploi des seniors augmente de manière relativement régulière.
00:18:53 - D'accord, mais il y en a toujours 42% qui sont sans activité.
00:18:56 - Pardon ? - Il y en a toujours 42% qui sont sans activité.
00:18:58 - Oui, bien sûr, bien évidemment.
00:18:59 Moi, je pense que dans un avenir rapide,
00:19:03 vous avez un marché de l'emploi qui est tendu
00:19:06 et il n'y a aucune raison que les seniors,
00:19:08 qui justement seront encore plus seniors en arrivant jusqu'à 64 ans,
00:19:12 ne soient pas intéressés à ce marché de l'emploi.
00:19:16 Et les entreprises actuellement se tournent vers les seniors.
00:19:19 Moi, j'ai des entreprises, je connais des entreprises,
00:19:21 sur mon ancienne circonscription, partout en France,
00:19:24 qui se tournent vers les seniors.
00:19:25 Donc c'est ça l'évolution des choses aujourd'hui.
00:19:28 - Non, mais n'y avait-il pas quelque chose de concret à faire,
00:19:30 dans le sens, par exemple, quelque chose de plus incitatif ?
00:19:33 Beaucoup l'ont dit, de l'ordre de l'allègement des charges sociales, tout simplement.
00:19:37 Enfin, je veux dire, ça peut être aussi une manière de les encourager.
00:19:40 - Il faut qu'on soit d'accord là-dessus.
00:19:42 Certains qui ne prônent pas l'avancée jusqu'à 64 ans de l'âge de la retraite
00:19:49 disent qu'il faut taxer les entreprises.
00:19:50 Alors, soit on les taxe, soit on les allège.
00:19:53 Il faut être d'accord et cohérent avec ce qu'on dit.
00:19:58 - Je ne sais pas si...
00:20:00 Moi, à ce niveau-là, je n'ai pas une opinion très tranchée,
00:20:07 si ce n'est de vous dire qu'aujourd'hui, on est en situation de les employer une certaine partie.
00:20:13 - Allez, un dernier mot là-dessus.
00:20:14 - Il y a quand même une chose, c'est que ça dépend des métiers.
00:20:16 Il y a des métiers que, de facto, on ne peut pas exercer indéfiniment,
00:20:19 ou alors des métiers, par exemple, je sais que ça ne concerne pas
00:20:22 relativement souvent les métiers d'ingénieur,
00:20:23 où au bout d'un moment, on est dépassé.
00:20:25 On a peut-être plus non plus tout à fait la même souplesse d'esprit,
00:20:29 en tout cas, pas tout le monde,
00:20:31 mais il y a la question de la formation continue,
00:20:33 sur lequel il y a eu des efforts, mais qui sont manifestement insuffisants,
00:20:36 parce qu'il y a, en revanche, des métiers qui peuvent se poursuivre très longtemps,
00:20:40 les médecins souvent poursuivent très longtemps,
00:20:42 par choix ou par nécessité d'ailleurs.
00:20:44 Et puis, il y a des métiers auxquels on peut former,
00:20:48 dont nous avons absolument besoin, nous avons du mal à recruter.
00:20:51 Mais c'est vrai qu'il y a une question de culture.
00:20:53 Mais je voudrais revenir sur les mères, pardon.
00:20:55 Les femmes, c'est la moitié de la population française.
00:20:57 Sur ce point-là, donc avec la retraite minimale,
00:21:00 je le disais, les plus pauvres vont être aidées de ce fait-là,
00:21:03 pour celles qui auront leur trimestre complet.
00:21:05 Je suis scandalisée de ce que...
00:21:08 Il y a des catégories qui sont...
00:21:11 des catégories ultra-minoritaires, qui ont tous les droits.
00:21:15 C'est un scandale si on ne les valorise pas.
00:21:17 - Et lequel ?
00:21:18 - Je parle de manière générale.
00:21:20 - Si vous dites ultra-minoritaire, vous avez quelque chose en tête.
00:21:24 - Par exemple, il y a certains métiers,
00:21:27 il y a les questions de la CNCF, du service public,
00:21:29 de tel ou tel métier.
00:21:30 - Ça, ça a été réglé visiblement.
00:21:31 - Bien sûr.
00:21:32 - Et de fait, eux, ça leur fait un gros delta
00:21:36 dans le changement d'âge de la retraite.
00:21:38 Et en revanche, si je prends des questions sociales,
00:21:42 vous avez les minorités LGBT, les minorités...
00:21:44 On ne parle que d'elles.
00:21:45 Les femmes, dont on parle beaucoup,
00:21:48 mais paradoxalement...
00:21:50 Je parle de manière générale.
00:21:51 Les femmes, c'est la moitié de la population
00:21:54 et on n'en tient pas compte.
00:21:56 Après, on parle de ça toute la journée,
00:21:57 les femmes, les femmes,
00:21:58 mais dans la réalité des faits, pour le moment,
00:22:00 rien n'a bougé pour ce qui est des retraites.
00:22:03 - Allez, c'est parti pour la chronique éco.
00:22:04 On a pris un tout petit peu de retard.
00:22:05 Bonjour Éric.
00:22:06 On n'a pas le billboard aujourd'hui.
00:22:07 Désolée, on va y aller direct.
00:22:09 On va parler de cette crise qui touche le commerce en général.
00:22:12 On a beaucoup parlé des anciennes qui souffraient,
00:22:14 qui étaient proches de déposer le bilan.
00:22:16 André, par exemple, vous avez cité hier,
00:22:18 Camailleux, Coucaille.
00:22:20 Il y en a une autre en scène que tout le monde connaît
00:22:22 dans la restauration,
00:22:23 qui se fait bien du souci pour son avenir.
00:22:25 - Oui, c'est Courtepaye.
00:22:26 On se souvient tous de cette chaîne mythique.
00:22:28 Alors évidemment, il y avait à une époque les toits de chaume,
00:22:30 vous vous rappelez ?
00:22:31 C'est là où on mangeait des grillades.
00:22:33 Alors le problème, c'est que cette en scène
00:22:35 qui a été créée dans les années 60
00:22:36 est couverte de dettes.
00:22:38 Elle a vraiment du mal.
00:22:39 Il y a 25 millions d'euros rien qu'en 2021.
00:22:41 Alors, ce sont 220 restaurants, 2 000 salariés.
00:22:44 Et elle avait été rachetée il y a deux ans
00:22:46 au tribunal de commerce
00:22:48 parce qu'elle était en redressement judiciaire.
00:22:50 C'est le groupe Buffalo Grill qui l'avait reprise.
00:22:52 Et puis deux ans après, rien à faire, ça ne redécolle pas.
00:22:55 Alors c'est vrai qu'il y avait eu le Covid autrefois.
00:22:57 Maintenant, c'est la crise économique.
00:22:59 On se serre la ceinture, il faut le reconnaître.
00:23:01 Les prix ont monté, l'inflation est là.
00:23:03 Et puis surtout, alors là, c'est pour ça que je voulais vous en parler.
00:23:05 Il y a un gros problème de changement de mentalité
00:23:07 puisqu'il y a le télétravail,
00:23:09 déjà qui empêche finalement une certaine catégorie de population
00:23:11 à aller à midi au restaurant.
00:23:13 C'est fréquent d'aller chez Courtepaille à midi.
00:23:15 Il y a aussi le problème, on mange dans le street food,
00:23:18 vous savez, dans la rue, c'est-à-dire qu'on se fait livrer son plat,
00:23:20 on mange comme ça tout en marchant,
00:23:22 on en voit de plus en plus, ce qu'on appelle le street food.
00:23:25 Vous avez le fast food, vous avez les repas de taille, par exemple,
00:23:29 qui arrivent aussi sur les bureaux, les livraisons.
00:23:32 Voilà, tout ça, ça fait du tort.
00:23:34 - Il y a un petit peu la crise aussi qui est passée par là.
00:23:36 - Oui, c'est ce que je dis, bien sûr, l'inflation, les prix qui vont complètement.
00:23:38 Vous avez raison.
00:23:39 Et donc là aujourd'hui, des dettes importantes à éponger.
00:23:41 Alors, voilà, Courtepaille est de nouveau en vente.
00:23:44 Le problème, et je termine par là, c'est qu'il va falloir réinvestir
00:23:46 pour relancer cette belle marque, parce que c'est une marque mythique
00:23:49 et qui fonctionnait bien autrefois.
00:23:50 Elle avait été créée par un particulier dans Lyon.
00:23:53 Elle avait été rachetée par le groupe Novotel à Cor.
00:23:56 Elle a bien vécu, mais aujourd'hui, relancer, ça va demander 110 millions d'investissements
00:24:00 rien que pour rénover les restaurants.
00:24:02 Donc vous voyez, relancer Courtepaille risque d'être difficile à digérer.
00:24:06 - Merci Eric. Merci. Il voulait absolument la faire, ça.
00:24:09 C'était tout le temps qui nous restait pour cette première partie.
00:24:11 On va parler évidemment de la tournée européenne de Volodymyr Zelensky
00:24:14 et de ce qu'il en a réellement retiré.
00:24:16 A tout de suite.
00:24:17 De retour dans 90 minutes info, avant d'entamer la deuxième partie de notre débat,
00:24:25 je propose de retrouver Mickaël Dorian, sceller du JT.
00:24:28 Bonjour Mickaël.
00:24:29 - Bonjour Nelly, bonjour à tous.
00:24:31 Fin des débats au procès d'un vaste trafic de drogue aux assises spéciales de Douai.
00:24:35 Trafic démantelé en 2017 dans le port du Havre.
00:24:38 Sandra Buisson, vous suivez ce procès pour CNews.
00:24:41 Hier, l'avocat général a requis 13 à 25 ans de prison ferme contre les 6 accusés.
00:24:46 Et aujourd'hui, les dernières plaidoiries ont eu lieu tout à l'heure.
00:24:49 Alors qu'est-ce qu'on peut retenir de ces derniers instants d'audience ?
00:24:53 - Eh bien, les accusés ont eu la possibilité de dire quelques mots
00:24:59 juste avant que la Cour ne parte délibérée.
00:25:01 Un accusé s'est levé pour dénoncer des réquisitions démesurées.
00:25:05 Karim Djemel, 42 ans, a reconnu à l'audience avoir dans cette affaire
00:25:09 cherché un opérateur portuaire pour sortir de la drogue du port
00:25:12 et avoir conditionné de la résine de cannabis.
00:25:15 Debout dans le box face à l'avocat général, il parle fort jusqu'à crier et même pleurer.
00:25:20 "Oui, j'ai voulu prendre un petit billet mais il réfute être un logisticien".
00:25:24 Le ministère public a requis contre lui 18 ans de prison ferme.
00:25:28 Une peine de chef de cartel lance l'accusé en détention provisoire.
00:25:32 "J'ai croisé des gens qui tuent, ils n'ont pas eu ces peines-là".
00:25:35 Avant cela, ce sont les avocats de la Défense qui ont fustigé la volonté de l'accusation,
00:25:40 selon eux, de faire de ce procès celui de baron de la drogue avec des réquisitions,
00:25:45 vous l'avez dit, qui vont de 13 à 25 ans de prison.
00:25:48 22 ans, par exemple, contre Mohamed Melal, considéré comme la dynamique du trio
00:25:52 chargé de faire sortir la drogue du port.
00:25:55 22 ans, une peine d'ostracisme, d'éradication sociale aux yeux de son avocate.
00:26:00 Quant au conseil de John Mendy, décrit par l'avocat général comme le commanditaire,
00:26:04 celui à qui la drogue était destinée, il a plaidé l'acquittement face, selon lui,
00:26:09 à des charges basées sur un cumul d'erreurs et d'approximations.
00:26:13 25 ans ont été requis à l'encontre de son client et 500 000 euros d'amende.
00:26:17 Le verdict est attendu aux alentours de 17h.
00:26:20 - Sandra Buisson et Sacha Robin en direct des Assises spéciales de Douai.
00:26:24 Le dernier adieu à Philippe Tesson.
00:26:26 Les obsèques de l'écrivain ont eu lieu ce matin en l'église Saint-Germain-des-Prés à Paris.
00:26:31 Parmi les personnalités venues soutenir la famille et l'entourage de l'ancien journaliste,
00:26:35 la première dame Brigitte Macron, l'écrivain Frédéric Becbédé
00:26:38 ou encore la journaliste Claire Chazal.
00:26:41 Dans le reste de l'actualité, le coup de pouce d'un maire des Bouches-du-Rhône
00:26:46 pour aider ses administrés à faire face à l'inflation.
00:26:49 Comment ? En baissant les taxes locales.
00:26:51 Forcément, les habitants sont ravis. Ce maire, c'est celui de Bouc-Bélair.
00:26:54 Stéphanie Rouquier l'a rencontré.
00:26:57 Les habitants de Bouc-Bélair affichent un large sourire ce matin.
00:27:02 Face à l'explosion du coût de la vie, la municipalité a décidé de baisser les taxes communales.
00:27:09 Pas bonne nouvelle. Moi c'est ma première année donc je n'ai pas encore payé.
00:27:12 De toute façon c'est une bonne chose vu le pouvoir d'achat que nous avons.
00:27:16 Mais c'est une très très bonne chose.
00:27:18 Moi je veux du concret.
00:27:20 Des fois on dit oui on va baisser mais il faut voir.
00:27:24 Alors concrètement, c'est la part locale de la taxe foncière qui sera concernée par cette baisse.
00:27:30 C'est un effort terrible sur nos recettes.
00:27:33 Mais comme nous avons bien géré depuis des années, je peux me permettre de le dire,
00:27:38 on a les moyens d'anticiper ça.
00:27:41 Je crois qu'il faut aider les gens.
00:27:44 Et nos contribuables seront aidés.
00:27:47 Avec d'un côté cet effort de la municipalité et de l'autre côté l'augmentation des taxes annexes
00:27:54 qui dépendent elles de la métropole ex-Marseille,
00:27:57 le prochain avis de taxes foncières des propriétaires de Bouc-Bélair devrait être équivalent à celui de 2022.
00:28:04 L'actualité internationale à présent.
00:28:07 Au Proche-Orient, deux Israéliens dont un enfant de 8 ans sont morts dans un attentat à la voiture bélier à Jérusalem-Est.
00:28:13 Cinq autres blessés sont à déplorer, dont deux enfants toujours dans un état critique.
00:28:18 Les précisions sur ce drame avec notre spécialiste des questions internationales, Harold Iman.
00:28:23 C'est encore une fois un résident de Jérusalem-Est qui a attaqué des habitants juifs de cette partie de la ville.
00:28:30 Au volant d'une voiture ordinaire, le kamikaze de 33 ans a foncé sur la petite foule qui attendait l'autobus
00:28:37 à un arrêt dans le quartier juif de Ramotte.
00:28:41 Le terroriste a été abattu par un officier militaire présent sur les lieux.
00:28:46 Il a été identifié et sa maison emmurée.
00:28:50 Le djihad islamique et le Hamas se sont réjouis de cet attentat, mais ne l'ont pas revendiqué.
00:28:58 31 morts en 2022, sept le 27 janvier et deux aujourd'hui.
00:29:03 Voici ce qui constitue une campagne concertée d'incitation au terrorisme de la part des organisations militantes palestiniennes
00:29:12 qui sollicitent les habitants musulmans de Jérusalem-Est en particulier.
00:29:18 Et c'est la fin de ce journal. Bonne après-midi sur CNews. 90 minutes info continue. C'est avec Nelly Denach et ses invités.
00:29:24 Merci beaucoup, cher Michael. Et je vous souhaite un excellent week-end.
00:29:26 On se retrouve lundi, bien sûr, pour toute l'actu en votre compagnie.
00:29:30 Allez, on entame le deuxième bloc de ce débat. La tournée Zelensky s'est achevée sans grande avancée majeure, il faut le dire,
00:29:37 en termes d'armement pour lui, mais évidemment un soutien massif toujours et de principe dès 27.
00:29:43 Alors il était venu demander plus d'aide, plus de force de frappe, plus vite également.
00:29:49 Écoutons un extrait de ce qu'il a dit aux Européens.
00:29:51 Bonjour Pierre Benazé, vous êtes correspondant à Bruxelles.
00:30:20 Merci d'être en notre compagnie. Alors vous avez évidemment suivi au plus près toute cette séquence diplomatique.
00:30:25 Force est de constater qu'il n'a pas obtenu tout à fait ce qu'il était venu chercher.
00:30:30 Il a beau faire monter les enchères et certains disent de lui qu'il est peut-être un peu belliqueux sur cette question de la guerre.
00:30:37 Ça n'a pas fonctionné comme précédemment.
00:30:40 Non, mais on connaît la tactique désormais utilisée par à la fois la présidence ukrainienne et par les différents membres de son gouvernement,
00:30:49 en particulier le ministre des Affaires étrangères et le ministre de la Défense.
00:30:52 On pose des demandes qui paraissent absolument impensables pour les partenaires.
00:30:57 On peut juste penser en termes de missiles solaires ou bien en termes de chars de combat.
00:31:04 Ça paraît impensable au moment où la demande est posée.
00:31:07 Et puis plusieurs mois plus tard, on se retrouve avec une fourniture d'armement conséquent et considérable,
00:31:13 toujours avec cette idée d'éviter de sombrer dans la co-belligérance,
00:31:16 mais à chaque fois on s'éloigne un peu plus des armements traditionnels.
00:31:20 On est loin des 5 000 casques lourds offerts par la République fédérale allemande au tout début du conflit.
00:31:27 Désormais, on parle de systèmes d'armes beaucoup plus tangibles.
00:31:30 Alors effectivement, Volodymyr Zelensky est reparti sans promesses tangibles,
00:31:36 autre qu'une augmentation de l'aide pour la formation des soldats.
00:31:40 30 000 soldats ukrainiens qui vont être formés cette année.
00:31:43 Une nouvelle tranche, une septième tranche d'aide militaire à un demi milliard d'euros
00:31:47 pour acheter des matériels qui seront ensuite fournis à l'Ukraine.
00:31:50 Mais on sait que de toute façon, de l'avis de l'essentiel des partenaires européens de l'Ukraine,
00:31:55 les avions c'est trop tôt et ce n'est pas le besoin le plus immédiat.
00:31:59 Vous avez entendu dans l'extrait qu'on vient de voir à l'instant,
00:32:02 ils parlent de missiles, ils parlent de chars, ils parlent de munitions.
00:32:07 Et c'est ça qui, pour les Européens, constitue plutôt l'urgence,
00:32:11 quel que soit l'accueil qu'ils lui rassemblent, qu'ils lui réservent.
00:32:14 Alors justement, sur les avions, pourquoi les Européens sont-ils réservés, comme vous le dites ?
00:32:18 On va écouter les explications fournies par Emmanuel Macron et je reviens vers vous.
00:32:22 Il est essentiel que les alliés privilégient les matériels qui sont les plus utiles
00:32:27 par rapport à l'effet final recherché par les troupes ukrainiennes et les plus rapides.
00:32:33 Dans aucun cas, des avions de chasse ne peuvent être livrés dans les semaines qui viennent,
00:32:37 parce qu'il y a des délais de formation, de livraison et de formation incompressible
00:32:42 pour des avions qui ne sont pas connus des pilotes ukrainiens.
00:32:46 Et donc, je ne l'exclus absolument pas, mais ça ne correspond pas aujourd'hui aux besoins.
00:32:50 Alors, nous sommes d'accord, Pierre, que ça ne veut pas dire jamais,
00:32:53 parce que là, il dit par deux fois "ce n'est pas le moment, je ne l'exclus pas".
00:32:56 Ça veut dire qu'un peu dans la veine de ce que vous nous disiez à l'instant,
00:33:00 c'est-à-dire qu'on demande beaucoup en espérant avoir un petit peu.
00:33:03 Il n'a pas complètement renoncé à cela non plus, vous l'a dit, Merselenski ?
00:33:07 Non, il n'y a pas renoncé, il n'y renoncera probablement pas.
00:33:10 Mais de toute façon, le problème, c'est aussi le délai.
00:33:14 On n'est pas dans un tempo rapide.
00:33:16 S'il s'agit d'avions de chasse, enfin je veux dire d'avions de combat en général,
00:33:20 que ce soit des chasseurs multi-rôles ou des chasseurs bombardiers,
00:33:22 il faut des mois et des mois de formation pour requalifier un pilote,
00:33:26 six mois la plupart du temps et encore plus longtemps pour la remise à jour des appareils
00:33:30 qui pourraient être éventuellement livrés.
00:33:33 Et les appareils sur le sol, ça constitue plus une cible qu'autre chose pour les armées russes.
00:33:38 Donc en l'occurrence, les Européens ne voient pas tellement l'avantage
00:33:42 qu'il y aurait à fournir des avions à l'Ukraine,
00:33:44 en particulier des avions de fabrication occidentale.
00:33:47 Par exemple, les F-16 américains sont les plus nombreux dans les armées de l'air européennes,
00:33:51 mais ça semble assez peu pratique en termes d'efficacité opérationnelle.
00:33:56 En revanche, beaucoup se disent que dans les armées ex-pacte de Varsovie,
00:34:00 il reste de nombreux ligues sur lesquelles les pilotes ukrainiens sont formés.
00:34:04 Mais là encore, un avion, c'est plus de l'ordre du symbole
00:34:07 que de l'ordre de l'efficacité militaire réelle.
00:34:10 L'Ukraine aimerait bien évidemment reconquérir la maîtrise du ciel,
00:34:14 qui est très disputée au-dessus de son territoire,
00:34:16 mais pour les Européens, ce n'est vraiment pas une priorité.
00:34:19 Et quand Emmanuel Macron dit "ce n'est pas une question de semaines",
00:34:22 c'est un euphémisme, ce n'est même pas une question de mois à priori.
00:34:26 Vous restez avec nous parce qu'il y a un autre sujet en débat,
00:34:28 on va le voir tout à l'heure, c'est la question du contrôle des frontières extérieures
00:34:32 de l'Union européenne, mais on va faire un petit tour de plateau sur cette question de l'Ukraine.
00:34:36 Qu'est-ce que ça vous a évoqué, Dylan Slamas, cette surenchère,
00:34:40 d'une certaine manière, de Volodymyr Zelensky,
00:34:42 sachant qu'il sait lui-même qu'il y a la grosse bataille du printemps qui l'attend
00:34:45 et que les Russes n'ont rien lâché sur le terrain ?
00:34:48 Je pense qu'il y a une surenchère de sa part qui consiste à montrer qu'il a peur,
00:34:51 à montrer qu'il a besoin de nous au sens large,
00:34:53 nous, la France, mais aussi l'Europe, l'Occident et même les Etats-Unis,
00:34:56 où il avait réservé sa première sortie à l'étranger.
00:34:59 Et je pense aussi qu'il y a de la communication,
00:35:02 et je pense aussi qu'il place ses pions pour plus tard.
00:35:05 On sait que la visite à Bruxelles, très précisément,
00:35:09 c'est aussi dans le cadre de sa volonté de faire rejoindre l'Union européenne,
00:35:12 c'est un objectif qui a été clairement posé sur la table,
00:35:14 et on voit que c'est aussi pour ça qu'il se déplace.
00:35:16 En 2023, si je dis ça, c'est parce que finalement,
00:35:19 toutes ces discussions peuvent avoir lieu de manière dématérialisée.
00:35:22 S'il y va et s'il se rend sur place en présentiel, comme on dit maintenant,
00:35:25 c'est parce que 1) il connaît la force des symboles,
00:35:27 parce qu'il voulait avoir cette photo de groupe, la photo de famille,
00:35:30 sur laquelle il y a même eu M. Orban, alors qu'on sait que ce n'est pas avec lui
00:35:33 que les relations sont forcément les meilleures,
00:35:35 et aussi, je pense, parce qu'il prépare aussi un petit peu le coup d'après
00:35:38 qui est, bien sûr, l'inclusion dans l'Union européenne de l'Ukraine.
00:35:41 Il veut acter, d'une certaine manière, cet enclenchement de l'adhésion,
00:35:44 sachant que déjà, ils ont eu quelques passe-droits, les Ukrainiens,
00:35:47 par rapport à d'autres pays candidats.
00:35:49 Le processus a été largement accéléré par Ursula von der Leyen.
00:35:53 Oui, exactement. Il est accéléré parce que l'Ukraine a subi cette agression-là.
00:36:00 C'est quelque chose de fort pour l'Union européenne, déjà, de dire
00:36:05 qu'on est derrière et que l'adhésion est quelque chose de possible dans l'avenir.
00:36:10 Néanmoins, ça doit répondre quand même à un certain nombre de règles particulières,
00:36:15 qui sont des règles toujours exigées, en particulier des règles contre la corruption.
00:36:20 Et dans ce domaine-là, l'Ukraine avait des problèmes
00:36:24 et a toujours des problèmes contre la corruption.
00:36:26 Donc, c'est aussi à Zelensky...
00:36:28 J'imagine que la guerre ne va pas arranger les choses.
00:36:30 Oui, bien sûr, bien évidemment. À l'occasion de marchés, d'ailleurs, de guerre,
00:36:35 on a vu des affaires de corruption qui ont surgi dernièrement.
00:36:39 D'ailleurs, Zelensky est intervenu assez autoritairement dans ce domaine-là,
00:36:42 ce qui est plutôt bon signe.
00:36:44 Mais pour en revenir à l'aide militaire, est-ce que l'Europe,
00:36:50 vis-à-vis en particulier des États-Unis, peut se payer le luxe de ne pas aider
00:36:55 ou d'être en deçà de ce qu'il faudrait pour l'aide ukrainienne ?
00:37:01 La réponse est non. Ils sont obligés, on est obligé d'aider ce pays
00:37:06 qui vient d'être agressé. Et puis, on est obligé aussi, par cette aide-là,
00:37:10 de s'opposer à l'avancée des Russes dans une partie de l'Europe.
00:37:14 Oui, mais la question aussi est, pour combien de temps encore ?
00:37:18 Il commence à y avoir quelques voix qui s'élèvent, parce que, je le disais,
00:37:23 la maîtrise du terrain, quand même, les Russes maîtrisent largement le Donbass maintenant
00:37:27 et ils ne sont pas prêts à céder cette partie du territoire,
00:37:30 là où Volodymyr Zelensky est jusqu'au bout, il veut aller récupérer jusqu'à la Crimée,
00:37:34 ce qui semble un peu difficile quand même, en l'espèce.
00:37:37 Alors là, je ne suis pas spécialiste de ce type de conflits-là,
00:37:41 mais vous avez des spécialistes qui disent qu'il va y avoir une offensive,
00:37:45 dans un premier temps, les Russes, et les Russes vont profiter de ces mois-ci
00:37:49 où le matériel lourd n'est pas encore arrivé pour aider les Ukrainiens,
00:37:53 pour avancer, et après, il y aura une contre-offensive ukrainienne.
00:37:57 Grosso modo, c'est ce que disent les spécialistes d'une manière générale.
00:38:00 Donc, l'Europe est obligée de continuer ce flux-là jusqu'à la fin du conflit, en réalité.
00:38:06 Ludovine Delarochère, Volodymyr Zelensky a dit quelque chose qui m'a marquée,
00:38:10 il a dit "nous nous défendons", mais il a aussi agité cette peur,
00:38:13 et un petit peu dans le sens de ce que vous disiez tout à l'heure,
00:38:15 "nous vous défendons aussi".
00:38:17 Il joue beaucoup sur ce registre-là, "si vous sauvez l'Ukraine, vous vous sauvez vous-même".
00:38:22 Il y a un peu une petite forme de chantage, et malgré tout, l'Ukraine n'est pas l'Europe.
00:38:28 L'histoire de l'Ukraine et de la Russie sont leur propre histoire, et non la nôtre.
00:38:33 Évidemment, on n'a pas envie, on ne souhaite pas, il serait scandaleux,
00:38:37 d'abandonner l'Ukraine à son sort, naturellement, et c'est bien pour cela que nous intervenons.
00:38:41 Moi, je suis quand même frappée de d'autres aspects de nos interventions.
00:38:47 L'aspect humanitaire, l'aspect médical.
00:38:49 Qu'en est-il des Ukrainiens qui ont dû quitter leur pays ?
00:38:52 Ça, ce sont aussi des manières fondamentales d'aider l'Ukraine, de ne pas l'abandonner.
00:38:57 Et pour revenir à la question militaire, le risque, c'est bien d'être dans l'escalade,
00:39:04 étape par étape, vers une troisième guerre mondiale.
00:39:08 Est-ce que c'est cela que nous voulons ? Est-ce que nous voulons prendre ce risque ?
00:39:12 Et j'ajoute que dire et accélérer l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne,
00:39:16 je pense que ce n'est pas le moment. Je pense que c'est inutile et maladroit.
00:39:19 Ce n'est pas pour demain, non plus.
00:39:20 On est d'accord. Mais Charles Michel a été là-dessus très insistant,
00:39:25 et je trouve que c'est malvenu. Dans un contexte de crise,
00:39:29 ce n'est pas là qu'on prend des décisions aussi importantes.
00:39:32 Je ne suis pas à l'aise avec la manière dont les échanges ces dernières semaines se poursuivent.
00:39:40 Zelensky, lui, il est dans son rôle. Il défend son pays et il veut de l'aide.
00:39:44 Donc il est normal qu'il insiste, quitte à aller jusqu'à une forme de chantage en sauvant l'Ukraine.
00:39:50 Je ne suis pas sûre qu'on sauve l'Europe.
00:39:51 Je vous le disais, autre sujet en débat parmi les 27, c'est le contrôle des frontières extérieures.
00:39:56 Pierre Bénazé, l'UE doit-elle financer des clôtures à ses frontières
00:40:01 pour lutter contre l'immigration irrégulière ?
00:40:03 Ce débat a bel et bien surgi hier, avec la pression d'une partie des États membres
00:40:07 qui s'accentue pour une telle solution. Mais on voit quand même pas mal de dissensions.
00:40:12 Oui, effectivement. Il n'y a plus de dissensions sur un point,
00:40:16 c'est l'existence des frontières physiques elles-mêmes.
00:40:20 On sait que lors des premières constructions de barrières, de murs, de barbelés,
00:40:26 ou vous appelez ça comme vous voulez, il y avait eu des critiques de certains autres États membres,
00:40:31 plutôt des États membres situés en Europe de l'Ouest, ou plutôt des pays enclavés physiquement,
00:40:36 sans frontières maritimes et sans frontières extérieures.
00:40:39 Ce débat-là semble dépasser d'ailleurs le nombre de kilomètres de frontières extérieures
00:40:43 de l'Union européenne qui sont dotés de barrières, à minima.
00:40:47 Il a septuplé, on est passé de 300 kilomètres à environ 2000 aujourd'hui.
00:40:52 Alors effectivement, un certain nombre d'États membres appellent les institutions européennes
00:40:57 à prévoir un budget spécifique pour la construction de clôtures de miradors, de barbelés.
00:41:03 Hors de question pour certains, par exemple le chef de la diplomatie européenne,
00:41:08 Joseph Borrell, et puis d'autres y sont relativement hostiles.
00:41:11 On sait que c'est le cas en particulier de Xavier Bettel au Luxembourg,
00:41:15 mais c'est aussi à priori probablement le cas de la France.
00:41:18 Mais ce débat a effectivement ressurgi tard cette nuit lors du sommet européen.
00:41:22 La Commission européenne est prête à financer des matériels,
00:41:25 mais elle parle plutôt de véhicules, de caméras de surveillance, de tours de contrôle, de tours de gaie.
00:41:30 Mais en tout cas, le débat est à nouveau sur la table.
00:41:33 Il y aura des budgets européens pour des équipements, peut-être pas pour les murs eux-mêmes,
00:41:37 mais on sait que des pays membres comme en partie la Hongrie, mais surtout l'Autriche,
00:41:42 et étonnamment l'Irlande aussi, poussent très fort pour que des budgets européens spécifiques
00:41:47 puissent être alloués à des constructions de matériel de sécurité sur les frontières extérieures,
00:41:51 parce que la préoccupation c'est celle-là.
00:41:54 Il n'y a pas assez de retours, seulement 20% des retours espérés se font.
00:41:58 Sur 330 000 incidents l'an dernier, il n'y a eu que 21% de personnes qui sont parties.
00:42:04 Ce sont des incidents, évidemment, ce ne sont pas des personnes,
00:42:06 parce qu'il peut y avoir plusieurs fois,
00:42:08 les Nations unies estiment que ça pourrait être environ la moitié en termes de personnes.
00:42:11 L'Union européenne veut en tout cas acter son désir de voir ces personnes repartir
00:42:17 et prête à exercer de la pression diplomatique sur certains pays,
00:42:21 comme elle le fait pour la Gambie, et comme elle a menacé de le faire pour le Bangladesh ou le Sénégal,
00:42:25 priver ces pays de la possibilité d'avoir des visas Schengen,
00:42:28 de manière à ce qu'ils acceptent les retours sur leurs territoires de leurs ressortissants.
00:42:32 Ce qui représente quand même une avancée déjà, parce que c'était un sujet un peu tabou jusqu'à présent.
00:42:39 Merci beaucoup Pierre Benazé d'avoir été en notre compagnie cet après-midi.
00:42:43 Vous parliez du Luxembourg, justement on va l'écouter, s'expliquer sur l'impossibilité selon lui,
00:42:49 y compris morale et symbolique, de mettre en œuvre ce genre de barrière physique.
00:42:55 Je crois qu'un investissement européen dans des clôtures et des murs serait une erreur.
00:43:06 Surtout quand vous commencez à un endroit, alors vous voulez continuer,
00:43:10 et alors ce sera une frontière, puis une autre frontière.
00:43:14 Alors la conclusion sera que nous voulons une forteresse en Europe,
00:43:18 et comme je le dis aussi aux collègues allemands, l'Europe devrait pouvoir se passer d'un mur.
00:43:22 Cela fait partie de notre histoire sur notre continent.
00:43:25 Dylan Slama, ce qu'il dit, vous êtes spécialiste aussi du droit des étrangers, ce qu'il dit à la fin,
00:43:31 ça fait partie de notre histoire, attention de ne pas ériger un mur,
00:43:34 ça rappelle évidemment d'autres heures de l'Europe telles qu'on l'a connue jusqu'en 89.
00:43:41 Vous comprenez la philosophie qui préside ?
00:43:45 D'un point de vue symbolique, c'est vrai que l'Europe c'est plus la destruction des murs que l'érection de nos murs,
00:43:50 donc ça c'est clair. Mais ensuite, d'un point de vue pragmatique,
00:43:53 il est clair que les frontières sont importantes et qu'elles sont fondamentales,
00:43:55 et qu'elles doivent être respectées, et qu'on a un problème aujourd'hui avec les frontières,
00:43:58 qui ne sont plus respectées. Mais la solution du mur, j'aimerais dire deux choses là-dessus.
00:44:02 La première chose, c'est que la mer est une frontière naturelle,
00:44:05 et la mer, on le voit extrêmement dangereuse, et qui est un cimetière pour beaucoup de migrants,
00:44:09 elle n'arrête pas les volontés de ceux qui veulent partir.
00:44:12 Et je ne suis pas sûr qu'un mur, encore une fois qui déjà sera construit dans des conditions extrêmement complexes et onéreuses,
00:44:18 je ne suis pas sûr que le mur soit plus efficace que la mer, encore une fois,
00:44:22 je parle de dizaines, voire de centaines de kilomètres,
00:44:24 que certains pauvres migrants n'hésitent pas à traverser au péril de leur vie,
00:44:27 et très souvent, ils y meurent. Donc est-ce qu'un mur serait plus efficace ? J'en suis pas sûr.
00:44:31 Et puis un mur, c'est autre chose que le mur entre le Mexique et les Etats-Unis.
00:44:34 Là, c'est des distances qui sont sans tomber en mesure.
00:44:36 Déjà, celui entre le Mexique et les Etats-Unis, vous avez raison de le dire, il n'est pas très efficace.
00:44:39 Je crois que beaucoup ont pointé ces lacunes, mais là, ce serait encore plus compliqué.
00:44:43 Mais surtout, je voudrais aller encore plus loin, on peut construire tous les murs et tous les barbelés qu'on veut.
00:44:47 Je le dis, il y a une véritable volonté de certaines personnes de venir,
00:44:50 tout simplement parce que le problème à régler, je pense qu'il est chez eux.
00:44:52 Le Monde, il n'y a pas longtemps, a fait état de ce chiffre.
00:44:55 Il naît tous les ans au Nigeria, plus de monde que dans l'Europe toute entière.
00:44:59 Et le Monde avait qualifié d'ailleurs ce fait-là, ce fait démographique-là, de bombe à retardement.
00:45:05 Donc, on voit bien qu'il y a un véritable problème démographique entre l'Afrique et l'Europe,
00:45:09 que la crise démographique est donc peut-être migratoire d'une certaine manière, elle est devant nous.
00:45:13 Et que si on veut régler ce problème, je pense qu'il ne se règle pas ni par de murs,
00:45:17 ni par des contrôles plus stricts et plus sévères.
00:45:19 Il se règle en essayant de faire en sorte que ces individus ne souhaitent plus venir et soient heureux,
00:45:24 je ne sais pas si c'est le mot, mais en tout cas, puissent vivre décemment dans leur pays.
00:45:27 On a raté l'aide au développement ? En tout cas, on ne met pas assez l'accent sur ça ?
00:45:32 On a manifestement raté l'aide au développement, de toute façon pour une population qui est mal chez elle,
00:45:37 au point qu'un nombre considérable souhaite quitter leur pays,
00:45:40 ce qui est quelque chose de très difficile et de très douloureux, on l'oublie sans cesse.
00:45:44 C'est dire à quel point ils sont en situation de difficulté.
00:45:48 Donc, premièrement, à nous de les aider, nous qui sommes des pays plus riches,
00:45:52 ce sera beaucoup plus favorable pour eux, puisqu'il vaut mieux pouvoir bien vivre chez soi.
00:45:58 Par ailleurs, on voit bien que ces pays qui ont des difficultés pour avancer,
00:46:04 il y a un cercle vicieux terrible, il y a des pays concernés par des difficultés récurrentes
00:46:10 dont ils ne peuvent pas sortir, aidons-les !
00:46:12 Mais on est tellement obsédés par la peur d'être dans un soi-disant néocolonialisme qu'on ne le fait pas.
00:46:18 Et puis il y a aussi une idéologie qui consiste à être très favorable à l'immigration,
00:46:23 à une immigration même massive, en considérant que finalement, c'est terrible,
00:46:28 que les hommes ici ou là peuvent bien se déplacer, ça n'a pas d'importance.
00:46:31 Mais ça n'est pas facile pour ceux, encore une fois, qui doivent quitter leur pays,
00:46:34 pas plus que pour les populations qui y accueillent.
00:46:37 Et donc, le meilleur moyen de respecter même ceux qui veulent émigrer de leur pays,
00:46:43 c'est bien de les aider là où ils sont, pour eux-mêmes encore une fois.
00:46:47 Mais là, on a un vrai défaut, mais aussi pour des raisons idéologiques.
00:46:51 Et puis il y a le corollaire de tout ça, quand même, qui était un petit peu évoqué par Pierre Bénazé tout à l'heure,
00:46:55 ce sont les reconduites aux frontières.
00:46:57 Et là-dessus, on n'a pas une politique très efficace.
00:47:00 C'est-à-dire qu'une fois que les migrants sont entrés, il y a une absorption naturelle qui se fait
00:47:06 du fait qu'on n'arrive pas à les renvoyer vers leur pays d'origine,
00:47:09 pour des histoires notamment de visa consulaire avec certains pays qui ne sont pas octroyés.
00:47:14 Il y a à peu près 16 à 17 000 reconduites aux frontières l'année dernière,
00:47:18 qui est une année après le Covid.
00:47:21 Mais c'est quelque chose qui s'étend sur le temps.
00:47:27 Et effectivement, on a un vrai gros problème de reconduites aux frontières.
00:47:30 Ça coûte aussi. L'idée, c'est plutôt de ne qu'ils ne viennent pas plutôt que de les reconduire.
00:47:35 C'est ce que je voulais dire. C'est pour ça qu'il faut essayer, tant que faire se peut,
00:47:38 de faire en sorte qu'ils ne viennent pas, avec les deux solutions.
00:47:42 La première, c'est effectivement qu'ils soient heureux chez eux et qu'il y ait un développement chez eux.
00:47:46 Mais là aussi, vous dites qu'on a loupé quelque chose.
00:47:49 Sans doute qu'on a loupé quelque chose. Mais ceux qui ont loupé le plus,
00:47:52 c'est quand même ceux qui ont pris les manettes de ces pays-là après les indépendances
00:47:56 et qui n'ont pas réussi le développement de ces pays-là.
00:47:59 Rendons à César ce qui est à César.
00:48:02 On parlait de corruption.
00:48:04 Un certain pays d'Afrique, on a des morts à tous les étages chaque six mois.
00:48:07 Et qui ne cesse de nous accuser, nous, de tout autre mot.
00:48:09 Et ça continue. La deuxième chose que je voudrais vous dire, si vous le permettez,
00:48:13 parce qu'avant d'être chef du RED, j'étais sous-directeur de la police aux frontières à l'international.
00:48:17 Et représentant français de Frontex.
00:48:22 Et je suis allé, moi, sur les frontières bulgares et sur les frontières grecques.
00:48:26 Et sur les frontières bulgares et sur les frontières grecques,
00:48:29 l'Europe, par l'intermédiaire de Frontex, finançait des systèmes que vous voyez derrière vous,
00:48:34 avec des barbelés, avec des systèmes intelligents, et finançait déjà ces murs-là.
00:48:38 Donc, je pense qu'aujourd'hui, la discussion qu'on a est complètement faucue.
00:48:43 Cette discussion-là est complètement faucue. Il faut arrêter de se mentir.
00:48:47 En dix secondes, vraiment. On est en train de déborder, je le devine.
00:48:50 Oui, ce que je voulais dire, c'est que quand même, quand on parle de celui du Luxembourg,
00:48:55 le Premier ministre du Luxembourg qui dit, et d'ailleurs votre titre, "l'Europe forteresse",
00:48:58 qui ferait respecter, parce qu'on ferait respecter nos frontières,
00:49:01 quitte à les rendre symboliquement visibles et efficaces,
00:49:04 en fait, c'est la légitimité des États, en l'occurrence, la légitimité de l'Europe.
00:49:08 Et c'est d'abord, pour un effet que ça ne reste pas trop choquant,
00:49:14 le droit qu'ils doivent faire respecter nos frontières.
00:49:16 Merci beaucoup. Allez, on s'interrompt à nouveau, et puis on reviendra pour parler de cette séquence.
00:49:20 Jean-Luc Mélenchon, il n'était pas content hier soir.
00:49:23 On vous raconte pourquoi, à l'issue de deux heures de débat, quand même. À tout de suite.
00:49:31 80 minutes info. Le débat de retour juste après le rappel des titres.
00:49:34 À nouveau, en compagnie d'Adrien Spiteri.
00:49:36 L'Ukraine dénonce une attaque massive contre des sites énergétiques.
00:49:43 Des dizaines de missiles russes auraient été tirés ce vendredi.
00:49:46 Selon Kiev, deux projectiles ont traversé l'espace aérien de la Roumanie et de la Moldavie.
00:49:52 Bucharest dément cette information.
00:49:54 L'ONU demande des fonds après les terribles séismes en Turquie et en Syrie.
00:49:59 L'organisation réclame 77 millions de dollars.
00:50:02 Cet argent vise à aider 874 000 personnes impactées par le drame.
00:50:08 L'ONU demande également à cesser le feu immédiat en Syrie pour faciliter l'aide aux victimes.
00:50:14 Et puis les prisons de plus en plus survolées par des drones.
00:50:17 68 survols ont été recensés en 2022, contre 37 en 2021.
00:50:23 29 d'entre eux ont servi à livrer des objets illicites à des détenus.
00:50:28 On y retrouve des téléphones portables, des armes ou encore de la drogue.
00:50:32 Merci beaucoup. On va parler politique.
00:50:35 Alors il y a la réforme des retraites, mais en marge de tout ça, il y a toutes les obstructions,
00:50:40 les interruptions de séances, les rappels aux règlements.
00:50:42 Depuis le début de la semaine, il faut le dire, l'ambiance est électrique dans cet hémicycle.
00:50:46 Et force est de constater qu'une affaire en chasse une autre.
00:50:49 Après l'affaire Adrien Quatennens, on en est déjà à l'affaire Thomas Portes.
00:50:54 Vous le savez, cette photo malencontreuse avec un ballon de foot sur lequel on voit la photo d'Olivier Dussopt,
00:51:01 notamment, qui a vivement réagi.
00:51:03 Il se tient comme avec ce ballon et où on voit très bien le visage de ce ministre du Travail.
00:51:10 Bonjour Gauthier Lebray. Il faut le dire, cette affaire est en train d'enflammer l'hémicycle aujourd'hui.
00:51:17 Absolument. Juste avant de prendre l'antenne avec vous, j'étais encore en train d'écouter les débats.
00:51:22 Si on peut appeler ça des débats, effectivement, puisque la séance a été suspendue il y a une dizaine de minutes.
00:51:28 Thomas Portes, donc député insoumis, qui vient de commettre hier la photo que vous avez montrée,
00:51:33 a tenté de prendre la parole dans l'hémicycle.
00:51:35 Il a été très rapidement sifflé par les députés de la majorité.
00:51:39 Rassurez-vous, il n'y a pas de ballon ici, a-t-il dit.
00:51:42 Alors là, ça a déclenché la bronca du côté de la majorité, mais aussi chez LR ou au Rassemblement national.
00:51:49 Yael Bronpivet, présidente de l'Assemblée nationale, a donc fait le choix de suspendre la séance.
00:51:54 Pas contente, Mathilde Panot, chef de file des députés insoumis, qui a noté, dénoncé le manque d'impartialité de la part de Yael Bronpivet.
00:52:02 Et donc, il y a quelques minutes, la séance a finalement pu reprendre.
00:52:05 Thomas Portes a réessayé de prendre la parole. Toujours impossible.
00:52:08 Et donc là, les rappels, je regarde la télévision qui me permet de voir les débats en ce moment à l'Assemblée.
00:52:14 Les rappels au règlement s'enchaînent du côté des députés Renaissance pour demander des excuses,
00:52:20 pour demander des excuses, eh bien, au député Thomas Portes.
00:52:23 Et vous venez sans doute d'entendre la sonnerie. La séance est à nouveau suspendue,
00:52:26 puisque Thomas Portes vient d'essayer de reprendre la parole et il n'a toujours pas réussi.
00:52:30 Et donc, pendant ce temps, on n'avance pas sur le fond de la réforme.
00:52:32 On est effectivement à commenter des polémiques au sein de l'hémicycle, un peu plus chaque jour.
00:52:37 C'est sûr qu'à ce rythme, on ne va pas beaucoup avancer sur les articles,
00:52:40 sans doute pas jusqu'à l'article 7, dont on disait déjà que les amendements allaient freiner la course.
00:52:46 Merci beaucoup Gauthier. Alors, petite réaction, il y en a eu deux.
00:52:50 Il y a eu Olivier Dussopt qui était très en colère. C'est rare quand même de le voir sortir de ses gonds, le ministre du Travail.
00:52:55 Mais ce matin, il a pris la parole et regardez ce que ça a donné.
00:52:58 Mesdames et messieurs les députés de la France insoumise, je vous dis, vos amendements ne servent à rien,
00:53:04 parce que, monsieur Ottavel, qu'est-ce que vous voulez ? Vous voulez quoi ?
00:53:09 Vous voulez recommencer ? Vous voulez ma tête comme votre collègue ?
00:53:12 C'est ça que vous voulez ? Vous voulez continuer dans la violence ? Vous voulez continuer dans la stigmatisation ?
00:53:17 Vous aussi, vous voulez poser avec ma tête coupée ?
00:53:20 Vos amendements sont inutiles, c'est de l'obstruction et votre comportement ne sert à rien.
00:53:25 Et puis, autre réaction, alors on soutient là Thomas Porte, c'est Antoine Léaument, député LFI.
00:53:31 Moi, je trouve ça rigolo, ça fait partie de la gaudriole française.
00:53:35 Et si les macronistes essaient d'en faire aujourd'hui une polémique, c'est parce qu'ils sont très mal à l'aise
00:53:39 vis-à-vis de ce qu'ils ont fait à l'Assemblée nationale.
00:53:41 Sur le sujet de la réforme des retraites aussi, ils sont très mal à l'aise, donc ils essaient de parler d'autre chose,
00:53:45 parce qu'ils n'ont pas envie qu'on parle des sujets sérieux. Mais nous, désolé, on est là pour parler des sujets sérieux.
00:53:49 Alors on minimise Dylan Slama du côté de la NUPS, ou alors le gouvernement essaie de faire feu de tout bois au fond.
00:53:56 Moi, je pense que ce n'est pas un geste qui est très élégant.
00:53:58 Maintenant, je pense que les macronistes sont extrêmement contents d'avoir quelque chose à se mettre sous la dent.
00:54:02 Ça fait deux, trois semaines qu'ils galèrent à obtenir la moindre victoire symbolique à l'Assemblée.
00:54:06 Et là, coup sur coup, ils se servent, parce que d'après moi, c'est bien le terme employé d'Adrien Quatennens,
00:54:10 hier ou avant-hier, et ils se servent aujourd'hui d'Olivier Dussops, pour justement essayer, eux aussi,
00:54:16 pour reprendre un terme qui a beaucoup été employé, de mettre le bordel.
00:54:18 Parce que c'est ce qui marche, parce que ça fait des images, et parce que l'indignation, aujourd'hui,
00:54:22 chacun carbure à ça, quel que soit le camp politique.
00:54:25 Donc, il faut s'indigner, sinon, c'est qu'on n'a rien apporté, et ils n'arrivent pas à apporter de leur réforme.
00:54:29 Moi, je pense qu'ils sont vraiment dans la posture, lorsqu'ils dénoncent ça,
00:54:31 et qu'ils sont contents de pouvoir s'indigner du comportement d'en face.
00:54:34 Et en vérité, il y a les filles qui sont prises à son propre jeu de la bordélisation.
00:54:39 Ça veut dire qu'ils passent leur temps à faire ça, et maintenant, c'est eux qui en subissent les conséquences,
00:54:42 mais cette fois, fait par la majorité relative.
00:54:44 Jean-Michel Fauvert, vous avez été parlementaire dans la dernière mandature, d'ailleurs, en législature, je veux dire.
00:54:49 On n'avait jamais rien vu de tel, quand même.
00:54:52 Ça avait bien commencé la précédente législature, mais là, effectivement,
00:54:57 comme ils sont plus nombreux dans le camp des LFI, effectivement, ça bordélise beaucoup plus.
00:55:02 On va le dire comme ça.
00:55:04 En réalité, en fait, effectivement, je pense que les députés Renaissance, les députés de la majorité,
00:55:11 se sont emparés des mêmes manières de faire que les autres députés.
00:55:15 Et de toute façon, le temps joue pour la majorité, puisqu'on est sur du 47-1.
00:55:21 Il reste une semaine ?
00:55:23 Il va rester une semaine et on est quasiment en temps programmé.
00:55:27 Et on sait qu'ils ne savent pas qu'ils n'iront pas jusqu'au bout du texte.
00:55:31 Donc, de toute façon, aller jusqu'à l'article 2 ou jusqu'à l'article 3, ça n'est pas un vrai problème.
00:55:38 Et la gaudriole, comme le disait ce député LFI, va continuer, évidemment, les prochains jours.
00:55:44 Mais en donnant une image déplorable, notons-le quand même,
00:55:49 en donnant une image déplorable de cette Assemblée nationale,
00:55:52 le Parlement aujourd'hui subit cette image-là.
00:55:57 Et on parle de gaudriole, effectivement, c'est un peu délicat maintenant de prendre au sérieux...
00:56:05 Est-ce que ce n'est pas finalement déplorable dans le sens...
00:56:09 On a l'impression d'assister à du théâtre, on se croirait dans la Rome antique,
00:56:13 à l'époque où des tribuns ont débattu de tout et de rien dans l'agora...
00:56:17 Le problème, c'est que vous n'avez pas de tribun, Néville.
00:56:19 Le problème, c'est que là, c'est au détriment de ceux qui se battent pour leur retraite, en fait.
00:56:23 On n'aborde pas les sujets sérieux.
00:56:25 Malgré tout, vous mettez le jeu dessus, vous évoquez Rome, enfin l'Antiquité,
00:56:30 il y a une part de jeu de théâtre dans la politique.
00:56:33 Oui, bien sûr, alors en effet, je suis d'accord.
00:56:35 Malheureusement, là, il n'y a pas de tribun.
00:56:37 Olivier Dussault, alors c'est vrai que ce ballon, ce n'est pas du tout une bonne idée,
00:56:42 c'est choquant, cela étant dit, Olivier Dussault, quand il dit
00:56:46 "Est-ce que vous voulez encore me voir avec la tête coupée ?"
00:56:49 on rajoute, il exagère, il l'exploite et honnêtement, je trouve ces échanges,
00:56:53 cette perte de temps, ces suspensions de séance successive indignes
00:56:56 d'un sujet qui préoccupe de manière massive les Français.
00:57:00 Ça n'est pas normal et l'obstruction qui est faite,
00:57:03 alors qui est un exercice qui n'appartient pas qu'à la NUPES
00:57:06 et qui est arrivé sur bien d'autres textes, c'est une méthode parfois employée,
00:57:09 sauf que là, il va empêcher carrément la lecture du texte,
00:57:14 les explications de fond, des échanges constructifs,
00:57:18 parce qu'il y a deux conceptions, c'est vrai, de la société et de la solidarité,
00:57:22 mais il y a quand même aussi des fondements factuels à la discussion
00:57:25 sur lesquels on doit pouvoir arriver à s'entendre,
00:57:28 si ce n'est se mettre tout à fait d'accord.
00:57:30 Et nous sommes, nous, Français, tous perdants.
00:57:32 Alors si on parle de victimisation, parce qu'on a l'impression que c'est le terme à employer,
00:57:36 chacun se victimise face à l'autre.
00:57:39 J'aimerais qu'on revienne à Jean-Luc Mélenchon,
00:57:42 qui a vu rouge hier, il faut le dire, lorsque des journalistes de BFM TV
00:57:46 l'ont interrogé sur l'affaire Katniss, c'était apparemment pas prévu au programme.
00:57:51 Après avoir dit tout le mal qu'il en pensait, il a carrément quitté le plateau.
00:57:55 On regarde à nouveau cette séquence.
00:57:57 Je suis révolté contre le traitement.
00:58:00 Qu'est-ce que vous attendez ? De le tuer ?
00:58:02 Qu'il en ait marre, qu'il n'en puisse plus ?
00:58:04 Vous avez vu la tête qu'il fait là ? Et il tient bon.
00:58:07 Mais ça ne vous suffit pas, vous passez ça bien en longueur,
00:58:10 en espérant qu'on se bouffe entre nous.
00:58:11 Ce que vous faites est moralement répugnant.
00:58:13 Alors je vous reconnais tel que vous êtes.
00:58:15 Pour faire du buzz, vous êtes prêts à n'importe quoi.
00:58:18 – Non monsieur.
00:58:19 – Et la scène que nous venons de vivre, je suppose,
00:58:21 sera le moment clé d'une émission que je croyais consacrée aux retraites.
00:58:26 Je regrette de vous avoir fait confiance.
00:58:28 Vous êtes des gens sans principe, sans foi ni loi.
00:58:31 Vous saviez très bien que c'était dans l'actualité de ce livre.
00:58:34 Restez là monsieur Mélenchon, vous ne pouvez pas partir comme ça.
00:58:37 – On a retrouvé Jean-Luc Mélenchon, au fond, on ne l'a jamais perdu,
00:58:40 fidèle à lui-même.
00:58:41 – Je dirais qu'on ne l'a jamais perdu.
00:58:42 À vrai dire, il n'a pas tort, il y a le sujet important
00:58:45 et qui compte pour les Français et pour l'avenir, ça c'est tout à fait vrai.
00:58:49 Et il y a un sujet "annexe" qui a déjà été bien traité,
00:58:52 qui probablement le sera encore, ça n'était pas le moment.
00:58:55 Néanmoins, c'est extraordinaire, Mélenchon dirige la NUPES,
00:58:58 la NUPES pour une large partie de ses membres est largement
00:59:00 dans ce néo-féminisme radical qui fait des hommes, de manière assez générale,
00:59:05 des coupables, qui quoi qu'il arrive sont coupables,
00:59:07 et s'ils ne sont pas coupables, c'est leur frère,
00:59:09 enfin ou leur père, ou leur aïeux masculin.
00:59:12 Et donc, il y a une espèce de surenchère qui est largement portée par la NUPES.
00:59:17 Alors, monsieur Mélenchon n'est pas tout jeune,
00:59:19 il ne comprend peut-être pas tout ce qui se joue à cet égard-là,
00:59:22 et il défend finalement monsieur Katniss contre les jeunes générations
00:59:25 qui suivent dans son propre parti.
00:59:27 – C'est votre lecture également.
00:59:28 En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il a toujours des réactions
00:59:30 très épidermiques lorsqu'il s'agit de cet homme.
00:59:32 – Moi, je trouve que Jean-Luc Mélenchon a totalement raison sur le fond.
00:59:35 Je pense que la justice, elle est très mal comprise par nos concitoyens,
00:59:38 et ce qui n'aide pas, c'est d'avoir constamment, constamment,
00:59:41 des hommes politiques qui finalement, là il a raison,
00:59:43 là il a raison Jean-Luc Mélenchon, mais constamment,
00:59:45 les hommes politiques disent non pas ce qu'ils pensent,
00:59:47 mais selon qui est embêté judiciairement finalement.
00:59:49 – C'est vrai.
00:59:50 – Ça veut dire que ce serait en face, Jean-Luc Mélenchon
00:59:52 se serait indiqué de la même manière que tel individu condamné,
00:59:54 soit encore ministre, je ne dis même pas condamné,
00:59:56 ne serait-ce qu'il serait mis en examen, il serait le premier à demander la démission.
00:59:59 Moi, je me rappelle, on parle de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise,
01:00:04 je me rappelle de ce jeune Tahar Bouhaf, pour qui je n'ai pas de sympathie personnelle,
01:00:07 mais qui devait être candidat à la députation pour être député,
01:00:10 il a été mis en cause, on ne sait pas par qui, par une cellule totalement anonyme,
01:00:15 il n'a jamais été embêté par la justice, et finalement, la France Insoumise,
01:00:19 qui était quand même présidée par Jean-Luc Mélenchon à ce moment-là,
01:00:22 la France Insoumise lui a retiré son investiture.
01:00:24 Donc comment le même Jean-Luc Mélenchon peut nous dire aujourd'hui,
01:00:27 pour une personne qui est condamnée, alors qu'il a raison sur le fond,
01:00:29 mais il n'est pas crédible, et c'est le problème de tous les hommes politiques.
01:00:32 On a la présidente Aurore Berger, la présidente du groupe Renaissance,
01:00:35 qui nous dit que c'est un scandale que M. Katniss a loi,
01:00:37 et qui ne fait rien absolument contre Damien Abad,
01:00:40 et chacun finalement ne s'indigne que lorsque ça l'arrange politiquement.
01:00:43 Et c'est comme ça qu'on arrive, et c'est ça que je regrette,
01:00:45 et je le dis peut-être en tant qu'avocat aussi, à une justice
01:00:47 qui est très mal comprise par nos concitoyens,
01:00:49 parce qu'on a des indignations à géométrie variable,
01:00:51 on n'est que dans la posture, et malheureusement,
01:00:53 de la posture à l'imposture, il n'y a pas très loin.
01:00:55 Sauf qu'on peut être à géométrie variable quand quelqu'un est condamné,
01:00:59 et que l'autre n'est pas condamné.
01:01:01 Vous avez cité le cas Abad et le cas Katniss,
01:01:05 il y a une grosse différence, c'est qu'il y en a un qui est condamné,
01:01:07 qui a reconnu les faits, et l'autre qui est encore,
01:01:09 il y a encore une enquête de fait.
01:01:11 Donc il y a une présomption d'innocence là-derrière.
01:01:13 Il y a eu deux plaintes qui laissaient sans suite aussi,
01:01:15 dans le cas de Damien Abad, non ?
01:01:17 Oui, il y a une enquête en cours sur un cas.
01:01:21 Mais bon, en tout cas, il n'y a pas eu de décision de justice.
01:01:24 Mais sur ces faits-là, tout à fait d'accord avec tout ce qui a été dit sur ce plateau-là,
01:01:28 la problématique c'est qu'aujourd'hui, ce cas-là, comme d'autres cas,
01:01:33 c'est le sparadrape du capitaine Haddock,
01:01:36 ça va lui rester collé à Jean-Luc Mélenchon.
01:01:39 Et moi, ce qui est choquant quand même, à un certain moment,
01:01:43 c'est d'attaquer frontalement l'ensemble des journalistes,
01:01:47 et de cette manière-là, et de...
01:01:52 Il n'aurait pas dû quitter le plateau pour vous ?
01:01:54 Oui, moi je pense qu'il aurait dû...
01:01:56 Il allait cuire Tannay normalement, Mélenchon.
01:01:58 Non, mais je pense qu'il a quitté le plateau,
01:02:00 parce que ça lui évitait de répondre à cette question.
01:02:02 L'émission était presque terminée, il avait fait ses deux heures,
01:02:04 il n'avait aucun intérêt à répondre à la question,
01:02:06 donc il y a un jeu de scène.
01:02:08 Peut-être est-il, comme vous l'avez dit, a-t-il trop vieilli,
01:02:11 et peut-être n'est-il plus dans le jeu.
01:02:13 Je pense qu'il y a quelque chose qui n'échappe dans ce qui se passe
01:02:15 chez les jeunes générations.
01:02:16 Je pense qu'il est le dernier à défendre des principes
01:02:17 qui sont importants, notamment sur ce cas-là.
01:02:18 Allez, merci, on va s'interrompre, et puis on va reparler
01:02:20 de la délinquance qui s'accroît aux abords du Champ de Mars
01:02:24 et du Trocadéro à Paris. A tout à l'heure.
01:02:26 Je vous propose d'aborder le cas de ces deux touristes brésiliennes
01:02:33 qui ont été agressées, ça s'est passé sur le Champ de Mars,
01:02:35 début février. L'une d'elles aurait été agressée sexuellement,
01:02:39 l'autre violée. Des faits qui mettent en lumière la forte délinquance
01:02:43 qui règne désormais dans cette partie très touristique de Paris.
01:02:47 Des vols, des agressions de tous genres, des violences
01:02:49 à l'encontre de touristes qui sont de plus en plus fréquents,
01:02:52 dans un climat en plus de préparation aux JO.
01:02:54 Évidemment, ça fait un petit peu désordre. Maëva Lamy.
01:02:57 Sur le Champ de Mars, des touristes venus se prendre en photo
01:03:03 au pied de la Tour Eiffel. Des visiteurs tous très vigilants.
01:03:07 Beaucoup ne se sentent pas en sécurité dans ce quartier.
01:03:10 Je ne prends rien d'important sur moi, ni mon passeport,
01:03:15 ni mon téléphone, ni mes écouteurs.
01:03:18 Tant que je suis avec mes amis ou avec du monde,
01:03:20 je me sens en sécurité, mais pas toute seule.
01:03:23 Je garde mon téléphone dans mon sac et nous sortons tous ensemble,
01:03:27 jamais tout seul.
01:03:29 Pas étonnant, les agressions et les vols y sont fréquents.
01:03:33 Rien que sur le mois de janvier, les forces de l'ordre
01:03:35 ont procédé à 139 interpellations sur ce site.
01:03:38 La présence policière pourrait être beaucoup plus accrue,
01:03:41 ce qui n'est pas le cas. Il faudrait au moins doubler
01:03:43 les effectifs de nuit et de journée. Il faudrait qu'il y ait
01:03:45 une vraie sanction pénale et qu'il soit efficace et rapide
01:03:48 pour justement dissuader ce genre de personnes de passer à l'acte.
01:03:51 Une dégradation de ce quartier due, pour certains élus,
01:03:55 à une mauvaise gestion de la mairie de Paris.
01:03:57 Le Champ de Mars et la Tour Eiffel sont à bien des égards
01:04:01 la vitrine de Paris dans le monde et la vitrine de la France.
01:04:04 Pour autant, la mairie de Paris est cruellement absente
01:04:06 de sa gestion et également de la gestion de la sécurité
01:04:10 qui pourrait être mise en place sur le site.
01:04:12 Pour les autorités, la sécurité aux abords de la Tour Eiffel
01:04:15 est désormais un enjeu majeur, en particulier à moins
01:04:18 d'un an et demi des Jeux Olympiques.
01:04:20 Voilà, je crois que tout est dit dans la fin du reportage.
01:04:24 Quel désordre quand même, alors qu'on accueille
01:04:26 un événement mondial majeur. On n'a pas l'impression
01:04:28 que ce sera réglé de sitôt, Jean-Michel Fauvergue.
01:04:32 Ce sont des endroits qui sont particuliers,
01:04:36 la Tour Eiffel et le Champ de Mars, c'est là où on accueille
01:04:40 le plus de touristes. Il y a quand même une problématique importante.
01:04:44 Je me rappelle, au précédent quinquennat,
01:04:48 on a voté une loi que j'ai portée, la loi sécurité globale.
01:04:51 Et cette loi, elle autorisait la mairie de Paris
01:04:54 à former une police municipale. Et cette loi, en plus,
01:04:58 c'était une loi qui permettait de travailler avec la police nationale,
01:05:04 sur la police municipale et avec la sécurité privée.
01:05:06 Et on voit qu'aujourd'hui, la présence policière,
01:05:10 c'est toujours la police nationale qui l'assure.
01:05:12 La police municipale n'est pas présente sur ces lieux-là.
01:05:14 Et la police municipale devrait essentiellement servir à ça,
01:05:17 c'est-à-dire à être présente et à rester H24 sur des endroits
01:05:21 en impact, sur des endroits qui sont impactés justement
01:05:25 par la criminalité.
01:05:26 Le fameux continuum de sécurité.
01:05:28 Le fameux continuum de sécurité, la sécurité globale, en réalité.
01:05:31 Et là, on a peu de présence, pas de présence.
01:05:34 La mairie de Paris ne prend pas en compte la sécurité de sa ville.
01:05:37 Donc, Annie Dalgo, se fiche royalement de ce qui se passe
01:05:40 dans le septième arrondissement, aujourd'hui ?
01:05:42 Alors, il y a plusieurs choses. Les touristes ont toujours été
01:05:45 une cible préférée parce qu'ils sont un peu perdus,
01:05:48 ils ne parlent pas la langue, ils ont de l'argent éventuellement sur eux.
01:05:51 C'est plus facile que d'attaquer les autres.
01:05:53 Et donc, il y a toujours eu un risque particulier pour eux,
01:05:57 mais qui a augmenté.
01:05:59 On voit bien aussi, d'ailleurs, les images le montrent,
01:06:01 qu'il y a des clandestins qui sont dans les parages
01:06:03 au motif de vendre des petites tours Eiffel, etc.
01:06:05 Moi, j'ai été à Rome pour les funérailles de Benoît XVI,
01:06:09 et j'ai été très frappée de ce qu'il y avait, une présence
01:06:12 des forces de l'ordre devant toutes les institutions,
01:06:14 devant tous les monuments, toutes les places où il y a
01:06:16 beaucoup de monde.
01:06:17 J'étais à Rome aussi, il y avait quand même beaucoup
01:06:19 de vendeurs à la sauvette sur les ponts romains,
01:06:21 qui vendent des...
01:06:23 - Excusez-moi, mais je ne sais pas si vous étiez dans la rue à 4h du matin,
01:06:25 parce que là, c'est 4h du matin.
01:06:27 - Je ne dis pas que tout est parfait.
01:06:29 - Là, on a atteint des sommets avec les viols
01:06:31 de ces touristes brésiliennes, quand même.
01:06:33 - Il y a de facto une différence considérable
01:06:35 dans la présence des forces de l'ordre,
01:06:37 et à Rome, je ne saurais pas dire si c'était
01:06:39 les carabinieries, et je ne saurais pas dire
01:06:41 si c'est municipal ou pas municipal,
01:06:43 mais juste comme ça, de facto, à la vue,
01:06:46 il y a une différence très importante dans la présence
01:06:49 des policières, et cela compte beaucoup, on le sait.
01:06:51 - On est tous d'accord pour dire que ça fait désordre,
01:06:53 et que de toute façon, ce n'est pas une très bonne
01:06:55 publicité pour nous à l'approche de l'événement.
01:06:57 - Alors, ça fait totalement désordre.
01:06:59 Maintenant, j'ai lu un article à l'instant
01:07:01 sur ce qui s'est passé, apparemment,
01:07:03 ce sont des individus avec qui ils ont passé la soirée,
01:07:05 peut-être à danser, et peut-être...
01:07:07 - Donc ce n'est peut-être pas si clair que ça.
01:07:09 - Non, je ne suis pas en train de dire que ce n'est pas clair,
01:07:11 déjà, peut-être que ça ne l'est pas. Et ensuite, c'est à la fin de la soirée,
01:07:13 qu'ils les ont ramenés chez elles, à priori, elles le voulaient,
01:07:15 et c'est là que, finalement, la soirée aurait pris
01:07:17 une autre tournure. Mais donc, à priori, on n'est pas
01:07:19 dans le cas, parce que c'est ce qu'on pourrait penser instinctivement,
01:07:21 on n'est pas dans le cas de deux agresseurs de rue
01:07:23 qui surgissent de nulle part et qui agressent deux jeunes filles.
01:07:25 Ça ne veut pas dire que c'est moins grave, mais ça veut dire que quand même,
01:07:27 c'est autre chose. - Ce n'est pas le même contexte.
01:07:29 - Ce n'est pas le même contexte, et ce n'est pas forcément...
01:07:31 - On vérifiera tout ça. - Ce n'est pas forcément des clandestins
01:07:33 qui vendaient des tours Eiffel et qui ont décidé d'agresser
01:07:35 deux jeunes filles. - Non, je sais bien, mais je le précise.
01:07:37 Et deuxièmement, je voudrais dire quelque chose
01:07:39 qui peut être très choquant, mais que je vais dire
01:07:41 parce que c'est une réalité, c'est que
01:07:43 un, le risque zéro n'existe pas
01:07:45 et n'existera jamais, et deux,
01:07:47 on peut prendre toutes les mesures qu'on veut, et ça fait deux fois
01:07:49 que c'est la cause principale du quinquennat,
01:07:51 le fait de limiter la violence, etc.
01:07:53 Je pense qu'on est face à un phénomène
01:07:55 qui est possible et souhaitable, bien sûr,
01:07:57 de réduire, mais qu'on ne pourra
01:07:59 jamais endiguer totalement.
01:08:01 Donc, je comprends l'exaspération, et elle est totalement normale,
01:08:03 légitime, et on se pose à chaque fois des questions
01:08:05 comment endiguer et comment progresser. Mais si, chaque fois
01:08:07 que ça arrive, même une fois tous les cinq mois, une fois tous les six mois,
01:08:09 c'est mis en avant, et bien ça pourrait être mis en avant.
01:08:11 - Non, mais, juste pour un dernier point quand même,
01:08:13 parce que, bon, moi je ne passe pas tout mon temps là-bas,
01:08:15 mais il m'est arrivé de passer aux abords
01:08:17 de la tour Eiffel,
01:08:19 la police municipale, elle a raison, on la voit jamais.
01:08:21 Il n'y a que des nationaux sur le site.
01:08:23 Il n'y a pas de policiers municipaux.
01:08:25 - Et pardonnez-moi, il y a quelques années, on pouvait se promener sur le champ de Mars
01:08:27 sans aucune difficulté, donc il y a une détermination.
01:08:29 - On ne peut pas l'alcooliser.
01:08:31 - Non, mais là, ce dont on parlait, c'était d'une manière générale l'insécurité.
01:08:33 Il y a une dégradation, une détérioration considérable,
01:08:35 que ce soit au champ de Mars ou dans bien d'autres lieux, malheureusement.
01:08:37 Et moi, je pense qu'on ne peut pas progresser
01:08:39 tant qu'on n'est pas dans le réel,
01:08:41 dans les causes,
01:08:43 et dans tout ce qui précède et explique
01:08:45 cette insécurité.
01:08:47 - Vraiment, un dernier mot.
01:08:49 - Oui, en fait, en réalité,
01:08:51 ce cas, au niveau des forces de l'ordre,
01:08:53 il y a une absence de présence.
01:08:55 On va le dire comme ça.
01:08:57 A la fois des municipaux qui ne sont pas là,
01:08:59 mais aussi, au niveau des policiers nationaux,
01:09:01 et c'est ce qui a été demandé,
01:09:03 c'est-à-dire de doubler leur présence
01:09:05 dans les années à venir.
01:09:07 C'est le président de la République qui l'a demandé lui-même,
01:09:09 et c'est une réforme qui est en cours.
01:09:11 Effectivement, il faut qu'ils mettent pieds à terre
01:09:13 et qu'ils soient présents sur le terrain.
01:09:15 - Merci beaucoup. On verra s'il y a une montée en puissance
01:09:17 à l'approche de l'événement.
01:09:19 Merci à tous de nous avoir rejoints aujourd'hui sur ce plateau,
01:09:21 et merci à vous de nous avoir suivis dans un instant.
01:09:23 C'est Eliott Deval qui prend la main avec Punchline.
01:09:25 Je vous dis excellente soirée sur notre antenne.
01:09:27 Je vous souhaite un bon week-end au passage.
01:09:29 On se retrouve lundi, 15h30.
01:09:31 À bientôt.
01:09:33 ♪ ♪ ♪

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