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00:00 - Telle la tournée européenne de Volodymyr Zelensky, on en parlera tout à l'heure dans le club de la presse Europe 1 à 8h40.
00:06 Mais pour l'heure, Nicolas Carreau ce matin, le livre du jour, vous nous avez choisi le roman d'un auteur que les auditeurs d'Europe 1 connaissent très bien.
00:13 - Ça s'appelle "Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan" qui paraît chez Poquette et l'auteur c'est Roland Pérez.
00:19 Les auditeurs le connaissent parce que c'est le spécialiste du droit sur Europe 1 depuis des années et moi donc je le connais aussi.
00:25 Roland c'est un type un peu dandy, toujours souriant, prévenant, il connaît le prénom de tout le monde.
00:29 Mais ce que je ne savais pas, c'est que sa vie est en fait un roman.
00:33 - Et il le raconte dans cet ouvrage, c'est ça ?
00:35 - Exactement, son histoire est vraie et l'histoire commence à sa naissance, il est le sixième enfant d'une famille juive séfarade.
00:40 Sa mère Esther, un personnage assez flamboyant, héroïne du livre, part à coucher comme on va acheter son pain quasiment.
00:45 Au sixième c'est la routine mais cette fois c'est différent.
00:48 A sa naissance, on lui annonce que son fils a un pied beau et elle, elle dit "pourquoi il n'est pas beau l'autre ?"
00:52 Les médecins lui expliquent qu'il y a de forts risques que Roland ne marche jamais,
00:56 autrement qu'en boitant et avec des chaussures spéciales, sauf qu'Esther n'est pas du genre à céder devant le réel.
01:01 Commence alors une sorte de marathon chez tous les spécialistes possibles mais rien à faire à moins que...
01:06 Esther entend parler d'un homme capable de guérir son fils.
01:10 À ce moment-là, il a cinq ans, il est toujours à quatre pattes.
01:12 Elle trouve enfin l'adresse de cet homme providentiel qui aurait déjà aidé plusieurs enfants
01:16 mais quand elle sonne chez lui, sa femme lui annonce qu'il est mort.
01:19 C'est le drame mais cette femme connaît la méthode de son mari.
01:23 Un système d'attel assez complexe et surtout une condition, ne pas bouger pendant un an et demi.
01:28 Ah oui, c'est pas rien ça et c'est ce qu'il va faire ?
01:30 Eh bien oui, on vide la salle à manger du petit appartement HLM pour lui faire de la place et lui laisser quand même la télé
01:36 et il attend sans bouger de son lit.
01:38 La femme qui lui a prescrit cette méthode conseille aussi à sa mère de trouver quelque chose pour focaliser son attention
01:43 et qu'il ait une bonne raison de rester à ne rien faire.
01:45 Et voilà Sylvie Vartan, on est au tout début des années 70, elle cartonne et Roland Pérez est dingue de sa voix,
01:51 de son attitude, de tout. Alors on va chercher un manche-disque et on lui envoie les chansons de Sylvie Vartan en boucle.
01:56 "Si je chante c'est pour toi" pour Roland Pérez c'était vraiment pour lui.
02:05 Il passe ses journées, ses semaines avec Sylvie Vartan, il apprend à lire avec les paroles
02:10 et un an et demi plus tard, miracle, il marche, les années passent, il devient avocat
02:15 et un jour il devient même avocat de Sylvie Vartan.
02:18 C'est pas vrai !
02:19 On ne l'avait jamais raconté cette histoire, c'est un livre très beau et aussi très drôle.
02:23 "Ma mère Dieu" et Sylvie Vartan de Roland Pérez et chez Poquette.
02:27 Merci Nicolas. Et d'ailleurs on va pouvoir écouter ce livre dans la nuit.
02:31 C'est pour ça que je vous en parle.
02:32 Et oui, de samedi à dimanche sur Europe 1 et ce sera à partir d'une heure du matin.
02:36 Qui est à la narration ? Qui fait la voix ?
02:38 Bah je ne sais pas.
02:39 Vous ne savez pas ? C'est pas vous ?
02:40 Surprise !
02:41 Allez rendez-vous dans la nuit de samedi à dimanche pour le savoir.
02:45 Merci Nicolas. L'expo de la semaine Marie Gickel chez les grands artistes, alors on ne jette jamais rien.
02:49 Vous pensez aux milliers de dessins que nous ont laissés par exemple Léonard de Vinci,
02:53 Ingres, Dubuffet, parfois trois coups de crayon seulement, de simples exquises.
02:57 Et une fois, ça c'est Vincent Herbouet.
02:59 Ça c'est Vincent Herbouet qui est en train de gribouiller.
03:01 C'est un plan de paix pour la guerre russo-ukrainienne qu'il est en train de bâtir.
03:04 Bon, une fois Mies ouvert, tout ça peut faire une magnifique expo.
03:07 Et cette expo elle existe, elle s'appelle "Gribouillage", c'est au Beaux-Arts de Paris, ça a cartonné à Rome.
03:12 Et oui, on le comprend car c'est le fruit d'un long travail de recherche effectué à la Villa Médicis,
03:17 un événement monté avec intelligence.
03:19 Le visiteur est accueilli par des immenses pans de murs qu'il a fallu transporter depuis l'Italie,
03:25 sur lesquels des gribouillages qui datent de la Renaissance, les premiers graffitis si vous voulez.
03:30 Alors à l'époque, on grave, on esquisse des formes géométriques des visages,
03:34 et puis l'exposition se termine avec les gribouillages plus travaillés, ceux de Basquiat.
03:39 Alors lui, il est plus symboles et écritures barrées.
03:42 En fait, l'exposition nous offre une réflexion sur l'évolution de l'art.
03:45 Le gribouillage, qui était le contraire du beau à la Renaissance, est devenu tendance à la fin du XXe siècle.
03:52 Et les peintres du siècle dernier, comme Picasso le disait, ont cherché toute leur vie à dessiner comme des enfants.
03:58 Il y a même des artistes qui se sont contraints à dessiner de la main gauche ou les yeux bandés
04:03 pour obtenir le parfait gribouillage.
04:05 Ce qui vous a plu, Marie, c'est que les supports de ces gribouillages ne sont pas que du papier.
04:09 C'était cher il y a plusieurs siècles.
04:11 On a parlé des murs, du gribouillis de la Renaissance au graffiti de Brassaï par exemple.
04:15 Mais on gribouille aussi sur des nappes de restaurants, des vieux papiers administratifs,
04:20 sur des carnets lorsqu'on téléphone, ça c'est Jean Dubuffet.
04:23 On gribouille même, et ça, ça va peut-être vous raviver des souvenirs lorsque vous révisiez vos cours, Dimitri,
04:27 dans des livres à la bibliothèque et parfois sur des livres...
04:30 On l'attaque directement.
04:32 Et parfois sur des livres précieux comme celui-ci datant du XIIIe siècle sur lesquels on a griffonné des bons hommes.
04:38 Voilà, le parcours est vertigineux.
04:40 Il nous renvoie aussi aux premières inscriptions,
04:42 celles datant de la préhistoire dans la grotte de Lascaux par exemple.
04:45 Bref, si vous voulez un cours d'histoire de l'art à travers ces gribouillis, foncez-y.
04:49 Et un dernier conseil pour la route prescrit par Diane Baudard, l'une des commissaires.
04:53 Est-ce que vous conseillez à nos auditeurs de garder leur gribouillage ?
04:57 Oui, de gribouiller, je dis cela.
04:59 À une époque où pratiquement on n'écrit plus, on n'utilise plus de support graphique comme le papier et le crayon.
05:05 Et donc oui, j'encouragerais, je recommanderais aux auditeurs à retrouver le plaisir graphique,
05:09 de retrouver ces gestes qui de la ligne nous mènent à l'écriture ou au dessin.
05:14 Voilà, Diane Baudard, l'une des commissaires de cette expo qui s'appelle "Gribouillage",
05:17 c'est au Palais des Beaux-Arts jusqu'au 30 avril.
05:19 Et d'ailleurs vous pouvez même les laisser vous-même, il y a un grand tableau à crée qui est prévu pour ça.
05:23 Voilà, j'ai laissé un petit gribouillage.
05:25 Merci Marie-Juquelle.
05:26 Vous allez retrouver le nom de notre narrateur de la nuit de samedi à dimanche.
05:30 Le comédien Patrick Mancini et Annie Sam disaient que c'est la voix des jingle d'Europe 1.
05:34 Vous l'entendez tous les jours sur Europe 1.
05:36 C'est classe quand même.
05:37 Pour la lecture, samedi à 1h du matin du livre de Roland Pérez.
05:40 Rendez-vous est prêt.
05:41 Je mets mon réveil.
05:42 Ça va, je vous laisse.
05:44 Pensez vite, pensez vite.
05:45 Non parce que j'ai un Alexis Brézé qui sort du four.

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