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Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.

Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00 Mais d'abord Catherine Ney avec nous tous les vendredis. Bonjour Catherine.
00:03 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05 Dans 15 jours, c'est la date anniversaire de l'invasion russe en Ukraine.
00:08 Le président Zelensky vient d'achever sa tournée en Europe.
00:12 L'itinéraire a été très chargé de sang ça.
00:16 Oui, parce que sa première étape a été pour la Grande-Bretagne,
00:19 pays qui l'a aidé le plus et le plus vite après les États-Unis.
00:23 C'est que Zelensky fascinait Boris Johnson,
00:25 qui lui avait même offert des missiles de longue portée avant le début de l'invasion.
00:30 Il a été reçu par le roi Charles III Buckingham,
00:33 le premier ministre Richier Sounak, comme la réincarnation de Churchill.
00:37 Voilà, les parlementaires l'écoutaient ébloui, bouche ouverte.
00:41 Ce grand homme a la silhouette pourtant brève, musculeuse,
00:44 en tenue militaire mais pas de gradé avec des médailles,
00:47 car il dégage un leadership incroyable, un courage, une volonté,
00:50 une force de conviction pour amener son peuple du côté de la liberté
00:53 et de l'histoire avec un grand hache.
00:55 Et c'est vrai que pour lui les Anglais seront toujours là.
00:57 Deuxième étape donc, c'était Paris.
00:59 Emmanuel Macron l'a reçu hier soir à dîner.
01:01 Il avait convié également le chancelier allemand, Scholz,
01:04 après des couacs bilatéraux d'hiver.
01:06 Oui, Emmanuel Macron a longtemps dérouté les Ukrainiens,
01:09 parce que tenant d'une ligne où la France aurait une puissance d'équilibre,
01:12 ni vassalisée, ni alignée,
01:14 il pouvait au lendemain d'une visite amicale au président Zelensky
01:17 dire qu'il ne fallait pas humilier la Russie.
01:19 Alors à Kiev, on avait inventé pour lui le mot, le verbe "macroner".
01:23 Interrogé par Isabelle Lasserre dans Le Figaro,
01:26 qui demandait à Emmanuel Zelensky s'il était toujours agacé par lui,
01:30 il a répondu "je crois qu'il a changé,
01:32 et qu'il a changé pour de vrai cette fois".
01:35 Réponse, vous l'avouez, assez condescendante, non ?
01:38 Mais c'était pour reconnaître aussitôt que c'est lui, Emmanuel Macron,
01:41 qui a ouvert la porte aux livraisons de chars
01:44 et soutenu la candidature de l'Ukraine dans l'Union européenne.
01:48 Et lors de ses voeux, Emmanuel Macron a dit "souhaiter" la victoire de l'Ukraine
01:52 dans le grand salon d'hiver de l'Elysée, il a décoré Zelensky
01:55 de l'ordre de grand croix de la Légion d'honneur,
01:58 mais entre parenthèses, petit rappel, en 2006, Jacques Chirac,
02:01 qui s'était opposé à la guerre américaine en Irak,
02:03 avait pareillement décoré Vladimir Poutine,
02:06 avec lequel il entretenait alors les meilleures relations.
02:09 Alors Emmanuel Macron le dit, la Russie ne peut ni ne doit l'emporter.
02:13 Mais pour ajouter quelques phrases après,
02:15 après la victoire, il faudra aussi bâtir la paix.
02:18 Alors s'il compte être un interlocuteur auprès des Russes,
02:21 ça pour l'instant ce n'est pas écrit.
02:22 - Et puis Olaf Scholz également.
02:24 - Oui aussi, il y a eu du retard à l'allumage.
02:26 Il y a un an, vous vous rendez compte, il a envoyé 5000 casques à l'Ukraine.
02:29 Mais aujourd'hui, il le dit, ça a été long à dérider,
02:31 mais l'Allemagne est le pays européen qui apporte
02:33 le plus de soutien financier et humanitaire à l'Ukraine,
02:37 et il va livrer des chars Léopard.
02:39 Mais là, son opinion est à 55 ans.
02:41 - D'ailleurs, il faut lire la réponse de Zelensky dans son interview.
02:45 Il dit hier, dans le Figaro, à propos de l'Allemagne,
02:47 c'est alors un chef d'œuvre de circonvolution diplomatique
02:50 pour enrober les critiques et derrière toute une tonne de compliments.
02:53 - Oui, mais ça avance quand même.
02:54 - C'est vrai, vous avez raison.
02:55 Enfin Bruxelles, alors ça c'était hier soir,
02:57 le président Zelensky, alors là, il a été accueilli comme un héros,
03:00 applaudi par des députés qui avaient les larmes aux yeux.
03:03 - Oui, oui, les Européens l'ont assuré d'un soutien qui durera,
03:06 disent-ils, aussi longtemps qu'il le faudra,
03:08 mais il ne s'engage pas encore à lui livrer les avions de chasse
03:12 qu'il leur réclame, parce qu'il faut d'abord former les pilotes, n'est-ce pas ?
03:15 Et puis la présidente du Parlement lui a bien offert le drapeau européen
03:18 à la tribune qu'ils tenaient tous les deux, bien ouvert.
03:21 Bon, mais le président Zelensky souhaite que les négociations d'adhésion
03:25 commencent dès cette année.
03:26 Il faudra quand même que l'Ukraine réponde aux sept critères nécessaires.
03:30 Donc ça ne va pas se faire tout de suite.
03:31 En nous aidant, les Européens cèdent eux-mêmes,
03:34 plaide M. Zelensky, mais résumé, l'Ukraine ne peut pas reculer, doit gagner.
03:40 Poutine ne reculera pas et veut gagner.
03:43 Donc l'espoir d'un cessez-le-feu est aussi fuyant que l'horizon.
03:46 - Des informations de la nuit aussi, Emmanuel Macron songerait à retirer
03:49 la Légion d'honneur à Vladimir Poutine, celle-là même décernée par Jacques Chirac
03:54 en 2006, comme vous nous l'avez raconté.
03:56 Merci Catherine Ney.
03:57 On vous retrouve demain avec plaisir, 10h sur Europe 1 avec Pierre Devino,
04:00 dans Les Grandes Voies.

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