Regardez Le Journal Inattendu avec Ophélie Meunier du 11 février 2023
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 12h30, 13h30
00:12 Le journal inattendu spécial semaine green avec Jean-Marc Jancovici et Ophélie Meunier sur RTL.
00:18 Bonjour à tous, bienvenue dans ce journal inattendu spécial
00:23 semaine green. Toute cette semaine RTL s'engage à vous donner les clés pour mieux comprendre la dérive climatique et vous donne des solutions pour mieux protéger notre planète.
00:31 Bonjour Jean-Marc Jancovici. Bonjour. On est ensemble une heure en direct et c'est vous qui prenez les commandes de ce journal inattendu.
00:37 Ingénieur climat et environnement,
00:39 conférencier et co-auteur du best-seller "Le monde sans fin" à la BD qui a atterri dans 700 000 foyers en 2022. Vous avez fondé The Shift Project,
00:48 un laboratoire d'idées qui a pour mission d'éclairer et d'influencer le débat sur la transition écologique.
00:52 Votre objectif est d'inciter à mettre en place une économie dans ce monde qui soit la plus décarbonée possible. Ces mots
00:59 "bilan carbone" qui font de plus en plus partie de notre quotidien, c'est à vous qu'on les doit, un calcul que vous avez créé pour
01:05 justement accompagner les entreprises qui ont la volonté de devenir plus verte. Alors Jean-Marc Jancovici, quelle est votre vision ?
01:11 Quelles sont vos solutions ? Et vous, votre quotidien décarboné, à quoi ressemble-t-il ?
01:16 On va tout passer en revue mais d'abord c'est le journal et votre regard sur l'actualité.
01:21 Avec Alain, une septe collision de voitures dramatiques hier soir en scène émarne parmi les victimes à l'acteur Pierre Palmade,
01:27 une femme enceinte, son frère et un enfant.
01:30 Dans un instant où on fait le point sur les circonstances de l'accident et sur l'état de santé de chacun,
01:35 la famille du comédien confirme que ces jours ne sont plus en danger.
01:37 Nous avons également recueilli en exclusivité le témoignage de la famille de la femme enceinte et de son enfant impliqué dans l'accident.
01:45 Autre grand titre de l'actualité, la quatrième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
01:50 Entre 600 et 800 000 personnes attendues dans les rues partout en France.
01:54 Nous serons dans le cortège toulousain. Deux journées de grève supplémentaires au moins sont déjà annoncées.
01:59 Superbe affiche en rugby cet après-midi dans le tournoi Destination.
02:03 La France, numéro 2 mondial, affronte l'Irlande, numéro 1.
02:05 Ça promet à quelques mois de la Coupe du monde.
02:08 La météo, c'est avec vous Valérie Quintin. Bonjour Valérie.
02:11 Bonjour.
02:11 Pas de pluie, pas de vent et un peu de soleil. Un week-end qui s'annonce pas trop mal.
02:15 Et même beaucoup de soleil. Parce que du soleil, on n'en a pas à Rouen, ni à Paris, ni à Lille, ni à Charleville-Mézières,
02:19 mais partout ailleurs, le ciel est tout bleu. Il va le rester toute la journée.
02:23 Effectivement, toujours pas une goutte de pluie. Un tout petit vent d'autant de rien du tout en midi toulousain.
02:27 Et des températures qui peinent un peu à remonter parce qu'il a vraiment fait très froid cette nuit.
02:31 On aura cet après-midi 7 degrés à Metz et à Lyon, 8 à Dijon, 10 à Lille, 11 à Paris et Perpignan, 12 degrés à Brest et à Limoges.
02:38 Merci beaucoup Valérie. À 13h, c'est vous qui faites la météo, Jean-Marc Jancovici.
02:41 Un ingénieur climat qui fait la météo, ça se manque pas quand même. On a hâte.
02:45 Le journal inattendu sur RTL.
02:48 C'est le drame de la soirée d'hier. Un accident de voiture à Villiers-en-Bière, en Seine-et-Marne, impliquant 5 personnes,
02:54 dont l'acteur et humoriste Pierre Palmade. 4 victimes dont le comédien sont actuellement hospitalisées,
03:00 en état d'urgence absolue, devant le crème limbre Bicêtre, où Pierre Palmade a été immédiatement pris en charge.
03:06 On retrouve Julie Brault pour RTL. Julie, bonjour. Quelles sont les toutes dernières nouvelles de l'état de santé de l'acteur,
03:13 ainsi que des 3 autres personnes très grievement blessées ?
03:16 Eh bien d'abord, le pronostic vital de Pierre Palmade n'est plus engagé ce midi.
03:20 Il est arrivé à l'hôpital dans un état grave, puis placé en service de réanimation.
03:26 Mais ses jours ne sont plus en danger, relate sa famille dans un communiqué.
03:30 L'acteur a tout de même dû être opéré après avoir été héliporté hier soir ici, à l'hôpital du crème limbre Bicêtre,
03:35 où il est actuellement pris en charge.
03:37 Ses proches, je pense, sont aux personnes touchées par cet accident et attendent des nouvelles rassurantes,
03:42 poursuit le communiqué de la famille de l'acteur.
03:44 Cet accident qui a fait 4 autres victimes, elles aussi ont été évacuées en urgence dans des hôpitaux hier soir.
03:50 D'abord, une femme enceinte de 6 mois, son beau-frère et son fils âgé de 6 ans ont été héliportés.
03:56 Hier soir, leur pronostic vital était engagé.
03:59 Et puis le conducteur de la 3e voiture accidentée est lui moins grièvement blessé.
04:03 Il a été évacué par la route vers l'hôpital de Melun.
04:06 À ce stade, nous n'avons pas plus d'informations sur leur état de santé.
04:09 Merci Julie pour toutes ces précisions.
04:11 La famille qui se trouvait dans la voiture d'en face est apparemment d'origine turque.
04:16 Je vous rappelle qu'une femme enceinte de 6 mois a été gravement blessée,
04:19 ainsi que son fils de 6 ans et son frère, qui est actuellement au bloc opératoire à l'hôpital Beaujolais.
04:25 Hermine Leclech vient de rencontrer un proche de ce monsieur.
04:28 C'est un témoignage RTL.
04:30 - Non, c'est pas facile du tout.
04:31 Parce que y a son père qui est décédé il y a quelques mois.
04:34 Parce qu'il y a son fils aussi.
04:36 On a peur de perdre les deux.
04:38 C'est des gens que je connaissais bien.
04:39 En fait, notre famille, on est tous ensemble.
04:42 On les connaît bien depuis qu'on est petits.
04:44 Depuis que je suis petit, je suis avec eux.
04:45 C'est ça qui est encore plus difficile.
04:47 Parce qu'on se connaît depuis longtemps.
04:49 On sait pas, il avait quoi l'acteur aussi.
04:52 Si par exemple, il était alcoolisé, on sait pas trop.
04:55 C'est pour ça qu'on est un petit peu en colère contre lui aussi.
04:57 Parce que c'était un petit peu à cause de lui.
04:59 Parce qu'il était en contresens.
05:00 Témoignage recueilli par Hermine Leclech.
05:03 Mais que s'est-il passé précisément hier soir ?
05:06 Bonjour Anne Lehenaf du service police justice d'RTL.
05:09 Que sait-on à la mi-journée des circonstances de l'accident, Anne ?
05:13 - Alors, il y a encore beaucoup de détails à préciser, à confirmer.
05:17 Ce qui est certain, c'est qu'il y a d'abord eu ce choc frontal hier soir,
05:20 un peu avant 19h.
05:21 Il faisait déjà nuit.
05:21 Sur cette route départementale, une longue ligne droite.
05:25 Un choc entre deux voitures.
05:26 Donc, l'une conduite par Pierre Palmade, l'autre avec trois personnes à bord.
05:30 Une femme enceinte, son frère et le fils de cette femme.
05:33 Un petit garçon de 6 ans.
05:35 Le choc a été très violent puisque les quatre ont été très grièvement blessés.
05:39 Et dans un deuxième temps, une troisième voiture conduite par un homme de 80 ans
05:43 est venue percuter la voiture de la famille.
05:45 Lui n'a été que légèrement blessé.
05:47 À ce stade, il semble que c'est la voiture de Pierre Palmade
05:50 qui aurait quitté sa trajectoire et fait une embardée.
05:52 Ça reste à confirmer par les policiers de Melun qui sont chargés de l'enquête,
05:56 qui analysent les carcasses des véhicules notamment.
05:58 On attend aussi les résultats des analyses toxicologiques de drogue et d'alcool.
06:02 Et puis, il y a une autre incertitude, la présence éventuelle de passagers
06:05 à bord de la voiture de Pierre Palmade.
06:06 Deux passagers qui se seraient enfuis après le choc.
06:09 C'est en tout cas ce qu'ont dit les témoins de l'accident aux policiers.
06:11 Merci beaucoup Anne Lehen.
06:13 Av du service police, justice d'RTL.
06:15 Direction désormais Villiers-Ambière, non loin de la ville où réside Pierre Palmade.
06:19 Mourad Djabari, bonjour.
06:20 Vous êtes en direct et vous êtes sur les lieux de l'accident.
06:24 Ce matin, il y avait encore les traces, les stigmates qui laissaient entrevoir
06:28 la violence de cet accident.
06:30 Les pare-chocs des véhicules sur le bas-côté, les sièges, les appuis-têtes,
06:34 les portières complètement froissés, compressés par le choc,
06:37 le face-à-face entre les deux véhicules, au sol.
06:40 Les traces de freinage aussi, dont une qui montre qu'une voiture sort de sa trajectoire,
06:45 dévie complètement vers la gauche.
06:47 Ce qui pourrait confirmer notre information RTL qu'on vous délivre depuis ce matin.
06:51 La voiture de Pierre Palmade aurait fait un écart.
06:54 Sur une route complètement dégagée, une ligne droite bordée de champs,
06:58 limitée à 70 km/h à certains endroits.
07:01 Une route que connaît bien l'humoriste puisqu'il habite à quelques kilomètres d'ici,
07:04 à Assely-sur-Bière, un petit village coçu de belles maisons en pierre blanche.
07:09 Sandra tient l'unique commerce de ce petit village.
07:12 C'était le choc, forcément.
07:13 C'est quelqu'un que j'affectionne, donc c'est un choc.
07:16 Ça fait au moins deux ans puisque moi j'ai racheté, ça va faire deux ans l'épicerie.
07:18 Et donc c'est un client régulier qui est toujours très agréable,
07:22 qui se comporte comme monsieur ou madame tout le monde quand il vient à l'épicerie.
07:24 Il ne s'attardait pas spécialement, mais toujours très poli, très correct et abordable.
07:27 Soulagé d'apprendre que l'humoriste est tiré d'affaires d'après sa famille, la commerçante.
07:32 A une pensée aussi évidemment pour cette maman enceinte,
07:36 le petit garçon de 6 ans et l'autre passager toujours en urgence absolue.
07:39 Merci Maura Djabari, en direct de Villiers-en-Bière, en Seine-et-Marne pour RTL.
07:43 On vous retrouvera dans nos prochaines éditions pour d'autres nouvelles.
07:47 A la une également, cette quatrième journée d'action contre la réforme des retraites.
07:52 Une nouvelle fois, les syndicats espèrent frapper un grand coup partout en France.
07:56 240 manifestations prévues, entre 600 et 800 000 personnes attendues.
08:00 C'est la première fois que les opposants à la réforme manifestent un samedi.
08:03 Une journée choisie pour mobiliser les familles, mais aussi les salariés du privé.
08:07 Il y aura certainement moins de jeunes présents dans les cortèges en raison des vacances scolaires.
08:11 Bonjour Arnaud Touche.
08:12 Bonjour.
08:13 Il y a une heure, vous avez assisté à la conférence de presse des syndicats,
08:16 à la Bourse du travail à Paris.
08:17 On sait déjà qu'une grève est annoncée jeudi prochain, le 16 février,
08:21 mais aussi le 7 mars, un cran a été franchi,
08:24 car cette grève du 7 mars sera reconductible.
08:27 Oui, dans certains secteurs, c'est d'ores et déjà décidé.
08:31 Par exemple, l'intersyndicale de la RATP a annoncé dès ce matin
08:34 une grève reconductible à partir du 7 mars.
08:37 La CGT SNCF souhaite faire de même.
08:39 Et tout à l'heure, les leaders syndicaux ont fixé un ultimatum au gouvernement.
08:43 Ecoutez Frédéric Souillaud, le secrétaire général de Force ouvrière.
08:46 Si malgré tout, le gouvernement et les parlementaires restaient sourds
08:49 à la contestation populaire,
08:51 l'intersyndicale appellerait les travailleurs et les travailleuses,
08:54 les jeunes et les retraités à durcir le mouvement
08:57 en mettant la France à l'arrêt dans tous les secteurs le 7 mars prochain.
09:02 Mettre la France à l'arrêt, les mots sont forts et assumés.
09:06 Et cela passera donc par des grèves reconductibles dans plusieurs secteurs,
09:09 des usines à l'arrêt et un durcissement du mouvement.
09:12 En attendant le mois de mars, les leaders syndicaux défileront côte à côte
09:15 le 16 février prochain à Albi dans le Tarn
09:18 pour mettre en lumière la mobilisation en région qui a surpris jusqu'au sommet de l'État.
09:22 Dans tous les cas, les syndicats veulent mettre la pression sur le gouvernement
09:25 avec un seul objectif qui est le même depuis le début de la mobilisation,
09:28 le retrait pur et simple de cette réforme.
09:30 Merci beaucoup Arnaud Touche.
09:32 Mettre la France à l'arrêt, Jean-Marc Jancovici,
09:34 ça vous fait réagir cette expression des syndicats ?
09:37 Ça me fait réagir.
09:39 Oui et non.
09:40 Ils sont dans leur mode d'expression classique,
09:43 c'est-à-dire qu'il y a une grève, c'est l'expression d'un mécontentement.
09:46 La bonne question c'est qu'est-ce qu'on peut faire derrière ?
09:49 C'est-à-dire que par-delà le fait que la situation peut paraître désagréable,
09:53 c'est jusqu'où c'est facile ou pas facile,
09:55 c'est juste une affaire de bonne volonté
09:56 d'avoir quelque chose qui nous paraisse plus sympathique.
09:59 Et comme je l'ai expliqué dans la chronique de ce matin...
10:01 Absolument, avec Stéphane Carpensier.
10:03 En fait, il y a malheureusement un élément physique extérieur
10:07 qui s'invite dans l'affaire.
10:09 Qui est qu'aujourd'hui, les retraites, c'est un des revenus que nous avons
10:14 en provenance d'un système productif qui est essentiellement basé sur des machines.
10:18 Donc quand il y a beaucoup de machines et beaucoup de production,
10:20 on peut avoir à la fois des salaires, des retraites, des rentes, etc.
10:25 Et s'il y a moins de machines au travail, on a une économie qui est moins importante.
10:29 Et à ce moment, la bonne question, c'est de savoir comment on discute de la répartition du gâteau.
10:33 Aujourd'hui, ce n'est pas un élément qui est présent dans beaucoup de cervelles,
10:36 ce truc-là, et ça ne dépend pas fondamentalement de la volonté d'un individu à court terme.
10:41 Alors qu'en France, on aime bien que ça dépend de la volonté d'un individu à court terme,
10:46 parce que c'est comme ça, on pense qu'il y a une solution au problème.
10:48 Et là, c'est un problème dans lequel il n'y a pas de solution facile.
10:50 Et justement, tout à l'heure, nous serons en direct avec un syndicaliste
10:53 qui manifeste aujourd'hui contre la réforme.
10:55 On entendra ses arguments.
10:56 La mobilisation est la plus forte dans la capitale,
10:59 mais dans certaines villes de province sont rassemblées parfois
11:01 plusieurs dizaines de milliers de personnes, comme à Toulouse.
11:03 On le retrouve à notre correspondant Patrick Tejero.
11:06 Bonjour Patrick.
11:07 Vous êtes depuis ce matin au cœur d'un cortège plus que jamais déterminé.
11:10 Oui, il semble bien que la manifestation du samedi, ça plaise beaucoup.
11:14 Alors on compte énormément de jeunes, beaucoup de familles également,
11:16 comme Nicolas qui défile avec sa fille de 12 ans.
11:19 Moi, je suis à mon compte, donc je ne peux pas me permettre de...
11:22 En gros, si je ne fais pas mon travail, personne ne le fera à ma place.
11:24 Et venir le samedi, ça permet de venir en famille, ça permet de faciliter le truc.
11:28 Et il y a du monde aujourd'hui.
11:29 Justement, vous êtes venu en famille.
11:31 C'est ça, on est venu en famille avec ma fille Mila.
11:33 "Make our retreat great again".
11:36 C'est important pour toi d'être présente ici avec ton père ?
11:39 Ouais.
11:40 Bon, après, moi, c'est dans beaucoup plus longtemps,
11:42 mais ça me concernera aussi un jour.
11:44 Alors Mila avait donc écrit ce slogan sur un panneau en carton.
11:49 Et derrière eux, il y a la foule immense des syndiqués,
11:51 avec de nombreux salariés de l'aéronautique.
11:54 Fabien Lopez de la CGT Airbus.
11:56 Ça permet à ceux qui ont des difficultés de prendre une journée de grève
11:59 pendant la semaine, parce qu'on connaît tous la situation actuelle,
12:02 économique et inflationnelle.
12:04 Donc, pour ces gens-là, c'est un moyen de pouvoir s'exprimer
12:07 plus facilement et de se mobiliser un samedi.
12:10 Alors, difficile de compter les participants pour l'instant.
12:13 Et pour cause, la queue du cortège vient à peine de quitter
12:15 le point de départ de la manifestation.
12:17 Ce cortège fait plus de 2 kilomètres de long.
12:19 Les habitués estiment que cette manifestation devrait établir
12:22 un nouveau record dans le cadre de cette lutte contre la réforme des retraites.
12:25 Les renseignements territoriaux avaient prévu 25 000 personnes.
12:29 Mardi dernier, la préfecture comptait 24 000 manifestants
12:32 alors que les syndicats en annonçaient 80 000.
12:35 Et puis, à l'instant, une information qui vient de me parvenir de la CGT
12:38 qui annonce 100 000 manifestations ici à Toulouse ce matin.
12:42 Un chiffre qui rappelle les grandes mobilisations de 1995.
12:45 Merci, Patrick Tejero.
12:46 Visiblement, on atteint le chiffre de 100 000 manifestants à Toulouse.
12:51 Dans un instant, la suite de l'actualité avec un week-end chargé sur les routes
12:55 parce que c'est les vacances.
12:56 A tout de suite sur RTL.
12:58 Le journal inattendu sur RTL.
13:00 Jean-Marc Jancovici, Ophélie Meunier,
13:03 le journal inattendu spécial Semaine Green sur RTL.
13:07 La suite de l'actualité ce samedi 11 février,
13:10 qui marque aussi le début de la deuxième semaine des vacances d'hiver
13:12 pour la zone A et la première pour la zone B.
13:14 Par conséquent, les routes vont être chargées aujourd'hui.
13:18 Ils ont fûté à classer la région Auvergne-Rhône-Alpes en rouge
13:21 dans le sens des départs.
13:22 Des ralentissements sont à prévoir, notamment sur l'A43.
13:24 Trafic déjà très chargé.
13:26 Il faut 3h10 pour parcourir Lyon-Albervillain.
13:30 Patience et prudence.
13:32 Jean-Marc Jancovici, vous ne connaissez pas ça vous,
13:34 les bouchons sur l'autoroute.
13:35 - Si, si, j'ai connu.
13:36 Vous savez, à l'âge auquel je suis arrivé,
13:39 ça m'est arrivé de temps en temps.
13:40 Mais je ne raffole pas du tout.
13:42 - De moins en moins.
13:43 - De moins en moins.
13:44 - Le corps retrouvé calciné ce jeudi à Brest,
13:46 c'est bien celui d'Héléna Cluyau.
13:47 Le procureur de la République l'a confirmé en fin de matinée.
13:50 L'étudiante infirmière de 21 ans avait disparu le 29 janvier au petit matin
13:53 après une sortie en boîte de nuit
13:56 alors que les recherches étaient menées.
13:57 Un corps calciné a donc été retrouvé par la police judiciaire ce jeudi.
14:01 Le principal suspect qui avait tenté plusieurs fois de se suicider est décédé ce jeudi également.
14:06 D'après l'enquête, l'agresseur présumé Sylvain, un Brestois de 36 ans,
14:09 aurait tenté de draguer Héléna à Proches, qui aurait donc très mal fini.
14:14 Après le dramatique incendie qui a tué 7 enfants et leur mère
14:17 dans la nuit de dimanche à lundi dernier à Charlie-sur-Marne,
14:20 leur est recueillement, une marche blanche partira de la mairie à 14h30
14:24 et s'arrêtera devant le collège, l'école primaire et la maternelle
14:28 où étaient scolarisées les victimes.
14:29 A priori, l'incendie est d'origine accidentelle, seul le père de famille a survécu.
14:34 Et on l'a appris ce matin, Robert Hébra, dernier rescapé du massacre d'Oradour-sur-Glane-Village-Martyr
14:40 de la seconde guerre mondiale, est mort ce matin à l'âge de 97 ans en Haute-Vienne,
14:44 entouré de ses proches.
14:45 Les sports, avec le match de rugby que tout le monde attend dans le tournoi Destination,
14:50 le 15 décembre, s'affronte l'Irlande sur 7 aires à Dublin.
14:53 Affiche sublime, magnifique, entre le numéro 1 mondial et son dauphin,
14:56 à seulement 7 mois désormais de la Coupe du Monde.
14:58 Coup d'envoi tout à l'heure à 15h15.
15:01 En foot, l'OGC Nice est provisoirement en 7ème du classement de Ligue 1
15:04 après sa victoire hier face à Jaccio, 3-0.
15:07 Deux matchs à suivre aujourd'hui, Monaco reçoit le Paris Saint-Germain à 17h,
15:10 sans Mbappé blessé et sans Messi.
15:12 Et puis clairement Marseille, c'est à 21h, les commentaires, les débriefs,
15:16 c'est dès 18h30 dont on refait le match, suivi de RTL Foot,
15:20 de 20h à 23h avec Eric Silvestro.
15:22 Vous le sport, Jean-Marc Jancovici, c'est pas trop le regarder à la télé.
15:25 Se pratiquer, c'est plutôt cyclisme, escalade, c'est ça ?
15:29 Oui, j'essaye d'en faire un petit peu, mais enfin bon, sans prétention.
15:33 Et puis, déclaration de Moscou ce matin,
15:34 qui juge inacceptable les appels à bannir les sportifs russes
15:37 des JO de Paris 2024.
15:39 Voilà pour l'actualité.
15:41 Dans le journal inattendu, c'est l'invité qui se tire lui-même le portrait.
15:44 Et la règle, c'est que vous avez une seconde par année de vie pour vous présenter.
15:47 Jean-Marc Jancovici, vous avez 60 ans.
15:51 Jean-Marc, vous avez 60 secondes.
15:53 C'est votre autoportrait sur RTL.
15:56 Pardon, donc il faut que j'y aille ?
15:57 Oui.
15:58 60 secondes, une minute.
16:01 60 secondes.
16:03 Alors, je m'appelle donc Jean-Marc Jancovici.
16:06 J'ai aujourd'hui une activité qui tourne essentiellement
16:09 autour de la question de l'énergie et du climat.
16:12 Une partie de mon activité consiste à co-diriger une entreprise qui s'appelle Carbon4,
16:18 qui travaille avec d'autres entreprises essentiellement,
16:21 pour essayer de leur faire comprendre à quelle distance elles sont du problème
16:24 quand on parle d'énergie et de changement climatique,
16:26 et de regarder ce qu'elles pourraient faire de manière différente
16:31 quand on regarde les choses un peu en détail.
16:33 Je suis également président d'une association qui s'appelle The She Project,
16:35 qui est une association militante pour la décarbonation de l'économie
16:38 et qui est essentiellement une association d'entreprises.
16:41 Donc l'idée, c'est d'attirer à nous des entreprises qui ont envie d'aller dans la bonne direction
16:45 parce que ça correspond à leur intérêt.
16:47 Malheureusement, le monde est ainsi fait que c'est comme ça.
16:49 J'ai également une activité d'enseignement.
16:51 Je suis professeur à l'école des mines de Paris,
16:54 et puis de temps en temps, je fais des interventions et des conférences.
16:57 À côté de ça, j'ai deux grandes filles.
17:00 J'habite en région parisienne.
17:02 Et qu'est-ce que je peux vous dire d'autre d'intéressant ?
17:05 Pas grand-chose.
17:05 On a un peu plus le portrait désormais, merci beaucoup.
17:09 Le monde sans fin peut-être, on aurait pu ajouter ça.
17:11 Mais dès que vous avez co-écrit avec Christophe Blain, publié aux éditions d'Argo,
17:14 on peut le dire maintenant puisqu'on est en 2023,
17:16 c'est le livre le plus vendu en 2022.
17:19 Une bande dessinée drôle et cache pour prendre conscience
17:21 que les ressources de notre planète ne sont pas infinies
17:24 et qu'il est nécessaire de changer nos modes de vie.
17:26 Ce succès, comment vous l'analysez ?
17:28 Les gens ont besoin de comprendre,
17:29 sont vraiment sensibilisés au sujet de l'environnement
17:32 ou ça fait juste bien d'avoir la BD de Jancot dans sa bibliothèque ?
17:35 Alors la BD de Jancot dans sa bibliothèque, d'abord c'est la BD de Jancot et de Blain.
17:38 Et je pense que pour une BD, c'est plutôt Blain qu'il faut regarder que Jancot
17:42 parce que moi, je dessine comme un cochon.
17:44 C'est difficile de savoir comment analyser le succès
17:48 sans demander aux gens qui l'ont acheté.
17:49 Donc moi, je ne suis que celui qui l'a co-écrit.
17:52 Non, pas énormément, en tout cas 700 000 personnes en direct, sûrement pas.
17:57 Les hypothèses que je peux faire,
17:58 c'est qu'on est sur un sujet qui intéresse de plus en plus de monde.
18:01 La question du réchauffement climatique,
18:03 elle arrive maintenant de plus en plus facilement
18:05 en tête des préoccupations des gens en ce qui concerne l'avenir.
18:08 Et ça s'est particulièrement renforcé depuis l'été 2018,
18:10 ce qui a été le premier grand coup de gong qu'on s'est pris sur la figure.
18:15 Il y a un deuxième sujet qui vient s'y rajouter maintenant,
18:16 qui est la question énergétique,
18:18 qui a pris énormément d'ampleur depuis le début de la guerre en Ukraine.
18:22 Et puis, il y a un troisième élément qui tient au format lui-même.
18:28 En fait, quand j'ai rencontré Christophe,
18:30 il avait déjà écouté certaines de mes conférences
18:32 qui sont enregistrées, qui sont disponibles en ligne sur YouTube.
18:35 Et il m'avait dit "quand on t'écoute, c'est très bien, on comprend tout.
18:38 Puis après, on est incapable de réexpliquer ce qu'on a compris".
18:40 Et en fait, l'idée qu'il avait depuis le début,
18:42 c'était de faire un livre qui corresponde à "tiens, tu vas comprendre".
18:46 Et offrir une BD, ça peut être un geste militant.
18:48 Et du reste, je pense qu'une bonne partie des achats sont des gestes militants.
18:51 C'est-à-dire, c'est des gens qui achètent pour d'autres,
18:52 ils n'achètent pas pour eux.
18:53 Tout à fait.
18:54 On en a beaucoup fait cadeau à Noël, je pense.
18:56 Oui, oui, oui.
18:57 Et pas que à Noël.
18:58 Il y a des entreprises qui en font cadeau à leurs salariés,
19:00 des entreprises qui en font cadeau à leurs clients,
19:02 des gens qui en font cadeau à leurs proches.
19:03 Ça va d'une génération à l'autre.
19:05 Alors, les enfants aux parents, des fois les parents aux enfants,
19:07 enfin, ça va dans les deux sens.
19:08 Pour tout vous dire, chez nous, c'est parents aux enfants.
19:12 Oui, mais ça arrive.
19:15 C'est comme ça que ça s'est passé chez moi.
19:17 Non, mais vous avez des parents, en fait,
19:19 qui sont chatouillés par le sujet depuis longtemps,
19:21 qui ont des enfants qui se vautrent dans les écrans et les volent en avion,
19:24 et qui leur disent quand même "il va falloir que tu te calmes un peu".
19:26 Donc, paf, ils offrent le bouquin.
19:27 C'est exactement ça.
19:28 Et donc, ce livre,
19:31 les rares fois où j'ai fait des séances de dédicaces,
19:33 j'ai vu arriver très très souvent,
19:35 l'essentiel des gens que je voyais arriver,
19:36 ils faisaient la dédicace pas pour eux, mais pour quelqu'un d'autre.
19:38 Donc, en fait, ils s'apprêtaient à offrir le livre.
19:40 Et je crois que c'est essentiellement ça qui a fait le succès,
19:43 c'est que c'est un livre qui s'est énormément acheté pour être offert,
19:46 et pas juste pour soi.
19:47 Je pense que si c'était un livre qui s'était acheté juste pour soi,
19:50 on aurait enlevé un zéro au chiffre de diffusion.
19:52 On va poser les bases avec un mot
19:56 qui fait quand même désormais, je crois maintenant, partie clairement de nos vies,
20:00 c'est le mot "sobriété".
20:02 J'aime bien votre définition de la sobriété que j'ai trouvée.
20:04 "Consentement pour avoir moins de choses physiques
20:07 et estimer qu'on est toujours heureux."
20:09 Ça permet de voir les choses de manière un peu positive.
20:12 Ce qui est compliqué, hein ?
20:13 Oui, alors la sobriété, en fait, dans ma définition, dans ma vision des choses,
20:17 c'est quelque chose qui est désiré, choisi,
20:19 et pas quelque chose qui est subi.
20:21 En fait, quand quelque chose est subi, ça s'appelle de la pauvreté.
20:24 Je vais prendre un exemple idiot,
20:26 c'est si vous prenez moins votre voiture parce que vous l'avez décidée,
20:29 parce que vous vous dites "Tiens, marcher à pied, c'est pas mal,
20:31 faire du vélo, c'est pas mal,
20:33 prendre le métro, c'est pas mal, prendre le bus, c'est pas mal,
20:35 enfin, n'importe quoi, ou rester chez soi, c'est pas mal."
20:38 Là, on a affaire à un comportement sobre.
20:41 Si vous ne prenez pas votre voiture parce que vous n'avez pas les moyens de faire le plein,
20:44 pas les moyens de payer la prime d'assurance,
20:46 pas les moyens de payer l'entretien, ou pas les moyens de payer la voiture,
20:48 alors que vraiment c'est ça que vous voudriez faire,
20:50 là, ça s'appelle de la pauvreté,
20:52 physiquement, c'est la même chose,
20:54 mais sauf que vous ne l'avez pas choisi.
20:56 Et on est ainsi fait, nous, les êtres humains,
20:58 que quand on choisit quelque chose, en général,
21:00 on préfère ça, de très loin, à quand on se fait imposer ça par les conditions extérieures.
21:04 Ça s'entend. Vous dites page 51 de votre BD,
21:07 et avec Christophe Blain, c'est assez certain que nous,
21:10 donc vous parlez de vous et de Christophe Blain,
21:12 ne connaîtrons pas un monde qui prolongera la tendance
21:15 que nous avons connue dans le passé.
21:17 Alors, à quoi va ressembler ce nouveau monde ?
21:19 Qu'allons-nous devoir faire ? Vous nous expliquez ça dans un instant.
21:21 C'est le journal inattendu de la semaine green,
21:23 avec l'ingénieur climat et environnement Jean-Marc Jancovici.
21:26 On est en direct, et on est sur RTL.
21:28 Led Zeppelin, "Stairway to Heaven", le journal inattendu,
21:49 c'est aussi l'occasion de découvrir les inspirations,
21:51 les goûts musicaux de nos invités.
21:53 Vous avez choisi d'écouter Led Zeppelin, Jean-Marc Jancovici.
21:56 Oui, enfin, j'ai choisi, vous savez...
21:58 Parmi tant d'autres.
21:59 Oui, parmi tant d'autres, exactement.
22:01 Mais enfin, pour les vieux comme moi,
22:02 ça fait partie des morceaux mythiques de notre jeunesse.
22:04 Voilà, donc c'est à la fois une musique chargée de souvenirs,
22:07 et puis une musique que, mélodieusement, je trouve très jolie.
22:09 Certains ont peut-être pu vous découvrir cette semaine dans l'Express.
22:12 Vous faites la une du magazine, ça vous fait sourire,
22:14 j'ai déjà ma réponse, avec ce titre,
22:16 "Jean Covici, le gourou du climat".
22:19 Je précise que vous n'avez pas souhaité répondre aux questions
22:21 à l'action de l'Express, donc c'est un dossier sur vous,
22:23 mais sans vos mots.
22:24 "Gourou du climat", donc j'allais vous demander,
22:26 ça vous agace, ça vous fait sourire, ou ça vous indiffère, visiblement ?
22:30 Je découvre que mon métier est d'être patron de secte,
22:32 donc vous avez de la chance de ne pas m'avoir vue rentrer dans un studio
22:34 avec une grande toge orange, en disant "Hare Krishna, Hare Krishna".
22:37 Non, c'est du slogan...
22:41 Si j'osais, un mot un peu vulgaire, c'est "putaclic".
22:44 C'est destiné à attirer l'attention sur des choses qui sont exagérées.
22:48 Voilà, c'est une loi du genre,
22:50 justement parce que c'est une loi du genre que j'ai refusé de répondre aux questions,
22:52 parce que je considère que les portraits sur moi, ça n'a aucun intérêt.
22:55 Ce qu'il faut, c'est parler du fond, et pas parler du messager.
22:58 Quand on parle juste d'un individu,
23:00 on extrait une personne d'une équipe qui fait toujours un travail collectif,
23:03 enfin je veux dire, on n'arrive jamais nulle part sans travail collectif,
23:06 ça n'existe pas, cette histoire.
23:08 En plus, dans ce genre d'exercice, c'est toujours un coup à gauche, un coup à droite,
23:12 donc un pour, un contre, et puis etc.
23:16 Donc c'est des exercices qui, pour moi, n'ont strictement aucun intérêt.
23:19 Ça crispe le débat, plus que ça ne l'apaise et que ça explique les fondamentaux.
23:23 Bon, ça a le mérite d'attirer l'attention sur le sujet, on va dire.
23:26 Non, ça a le mérite d'attirer l'attention sur un individu,
23:29 et je considère que c'est plutôt contre-productif si on veut attirer l'attention sur le sujet.
23:33 Donc les interviews, tant qu'on veut, parce que les interviews, c'est l'occasion de parler du fond.
23:36 Et de livrer un message.
23:37 Mais de parler de l'individu, je considère que ça ne fait pas beaucoup avancer de chemin de blic.
23:41 On vous connaît franc et taquin dans les interviews,
23:43 vous n'hésitez pas à titiller les journalistes.
23:45 Alors aujourd'hui, vous avez souhaité titiller la rédaction d'RTL.
23:48 Vous vous demandez quel est le niveau de connaissances techniques sur l'environnement de nos reporters.
23:53 Presque tous les journalistes de notre radio ont suivi la formation La Fresque du Climat en 2022.
23:58 Voilà à quoi ça ressemble.
23:59 Atelier du jour animé par Marion Calais et raconté par Hugo Hamelin.
24:02 Donc La Fresque, j'imagine qu'on vous a raconté un peu comment ça se passait ?
24:07 Non.
24:08 Salle de réunion, sixième étage de l'immeuble d'RTL à Neuilly.
24:11 Donc c'est un atelier collectif.
24:13 Il y a cinq lots de cartes.
24:15 On va être amené à disposer d'un bout à l'autre de la table.
24:18 Sur ces cartes, des mots-clés.
24:20 Industrie, transport, calcification, CO2, hausse de la température.
24:24 L'idée c'est de faire une fresque chronologique avec toutes ces cartes,
24:27 de comprendre ce qui pollue le plus et quelles conséquences néfastes ça a sur le climat.
24:31 Vous les classez, je vous laisse discuter.
24:33 Ce n'est pas toujours simple.
24:34 La montée des eaux.
24:35 Non, ça c'est la conséquence là-bas.
24:37 Non, non, la montée des eaux c'est la conséquence aussi.
24:39 Les deux premières c'est bon, les deux là c'est bon.
24:40 Ouais, c'est pas mal, c'est pas mal.
24:41 Nicolas Boby, correspondant d'RTL en Bretagne.
24:43 C'est là que tout commence.
24:45 On doit être les premiers informés pour poser les bonnes questions
24:48 et obtenir les réponses intéressantes pour nos éditeurs.
24:51 C'est une formation de base.
24:53 Alors il y a des choses déjà que l'on savait, et là on en apprend plein d'autres.
24:57 Cette fresque, c'est la première d'une série de marches qu'on va franchir.
25:01 La première c'est savoir, la deuxième c'est faire savoir,
25:04 ce qui est pour nous je pense, journalistes, l'une des marches les plus importantes.
25:09 Ensuite en tant que citoyen c'est faire, et c'est faire faire.
25:12 Et peut-être que faire savoir des journalistes permettra aussi de faire faire.
25:17 Et pour terminer, nous avons dû titrer cette fresque.
25:19 Si je fais un peu de cynisme, c'est presque foutu.
25:22 Prise sur un titre.
25:23 N'est-il pas déjà trop tard ?
25:25 Moi ça me rappelle la phrase de Saint-Exupéry.
25:29 L'homme se découvre quand il se mesure à l'obstacle.
25:32 Bon bah maintenant, Jean-Marc Jancovici, vous nous accompagnez ?
25:35 L'homme se découvre quand il fait face à un obstacle.
25:40 L'idée c'est peut-être de ne pas trop attendre l'obstacle, non ?
25:43 Oui, il y a plein d'autres citations qui ressemblent à ça.
25:45 "Le malheur grandit, ce qu'il n'abat pas", etc.
25:48 Ah oui, il vaudrait mieux ne pas trop attendre face à l'obstacle.
25:50 Oui, surtout que l'obstacle, une fois qu'on découvre qu'il est là, on ne peut plus s'en débarrasser.
25:55 C'est le problème de l'inertie du système climatique.
25:57 C'est une des informations qui est mal connue.
26:00 En gros, c'est lié au fait que le CO2 qu'on rajoute dans l'atmosphère,
26:03 c'est une molécule très stable et qui ne s'en va pas facilement.
26:06 Il faut savoir par exemple que des milliers d'années après arrêt des émissions,
26:09 l'océan continuera de monter.
26:11 Donc il y a une inertie très forte dans le système
26:15 et on est obligé d'anticiper de manière extrêmement importante
26:18 si on ne veut pas avoir des surprises désagréables.
26:20 Mais alors pourquoi on n'arrive pas à plus anticiper maintenant qu'on sait,
26:23 qu'on a cette connaissance ?
26:25 Je ne dirais pas qu'on sait.
26:27 Si vous regardez, puisque je vais continuer sur mon sujet taquin,
26:30 si vous regardez le temps d'antenne qui est consacré ici dans cette radio
26:33 à expliquer la façon dont fonctionnent physiquement les choses,
26:36 vous vous rendrez compte qu'en fait ça ne reste pas grand-chose.
26:38 Donc non, il y a énormément de gens encore qui ne savent pas.
26:41 Du reste, pour revenir sur la BD, j'ai reçu énormément de messages,
26:44 de gens qui me disaient qu'ils avaient découvert beaucoup de choses
26:48 en lisant cette BD, ce qui est le but du jeu,
26:51 que ça ne les avait pas vraiment rassurés,
26:53 ce qui était malheureusement aussi le but du jeu.
26:55 Mais non, on est encore dans un monde dans lequel il y a beaucoup de gens qui ne savent pas.
26:59 Alors ce midi, à la fois on va essayer de continuer à informer,
27:02 mais aussi d'expliquer comment agir, comment changer nos modes de vie sur RTL.
27:06 On vous donne aussi avec Jean-Marc Jancovici des solutions concrètes.
27:09 A tout de suite !
27:11 Le journal inattendu sur RTL.
27:14 RTL.
27:17 RTL, il est 13h.
27:20 Le journal inattendu spécial Semaine Green, 13h.
27:28 Les titres de l'actualité, Ophélie Meunier.
27:31 Les jours de Pierre Palmade ne sont plus en danger.
27:33 Toute dernière nouvelle donnée ce matin par sa famille,
27:35 après l'accident de voiture dramatique qui a eu lieu hier soir en Seine-et-Marne.
27:39 Trois véhicules sont entrés en collision.
27:41 Une femme enceinte de 6 mois, son frère et son fils de 6 ans ont été très grièvement blessés.
27:46 Ils sont actuellement hospitalisés.
27:48 Ce midi, leur pronostic vital est toujours engagé.
27:51 Pour l'heure, ce que l'on sait, c'est que la voiture de Pierre Palmade s'est déportée
27:54 et a percuté de plein fouet celle des autres victimes.
27:57 Le drama a eu lieu à Villiers-en-Bière, tout près de la ville où réside l'humoriste.
28:01 Le corps qu'elle s'y naît retrouvé jeudi dans une forêt du Finistère,
28:04 et bien celui d'Héléna Cluyau, jeune élève infirmière disparue le dimanche 29 janvier
28:09 après une soirée en boîte de nuit à Brest.
28:11 Le principal suspect est mort jeudi également à l'hôpital après une double tentative de suicide.
28:16 Selon les premiers témoignages de personnes qui ont connu l'agresseur présumé,
28:19 son profil est inquiétant.
28:21 Il est décrit comme un homme violent et manipulateur.
28:24 Quatrième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
28:26 Les syndicats comptent frapper fort aujourd'hui avec 600 à 800 000 personnes
28:30 attendues dans les cortèges partout en France.
28:32 Et cette annonce, la grève déjà prévue le 7 mars, sera reconductible.
28:37 Dans un instant, nous serons en direct avec Bastien Berthier, conducteur de métro et délégué FORATP,
28:42 déterminé à faire plier le gouvernement.
28:44 L'occasion pour vous aussi, Jean-Marc Jancovici,
28:46 de nous donner à nouveau votre point de vue sur cette réforme des retraites.
28:49 Et puis cette affiche de rêve en rugby pour la deuxième journée du tournoi Destination.
28:53 La première nation mondiale affronte son dauphin.
28:55 Le 15 de France déchire cet après-midi l'Irlande à Dublin.
28:58 Coup d'envoi du match à 15h15 à suivre bien sûr en fil rouge sur RTL.
29:02 Le foot, c'est la 23ème journée de Ligue 1.
29:04 Hier soir, une cinquième victoire en 6 matchs pour l'OGC Nice,
29:07 qui s'est imposé 3-0 face à Ajaccio.
29:09 Les rencontres du jour, c'est clairement Marseille à 21h.
29:12 Et juste avant, Monaco-PSG à 17h.
29:15 Des rendez-vous antennes, c'est où on refait le match, suivi de RTL Foot.
29:18 La météo, à 13h, c'est avec l'invité, donc Jean-Marc Jancovici.
29:22 Quel temps fera-t-il ce week-end, s'il vous plaît ?
29:25 Eh bien, il va faire beau, donc il va faire mauvais.
29:28 Parce que...
29:29 Vous savez que vous vous approprierez ce moment.
29:32 Oui, si je lis le bulletin qui est devant moi,
29:34 il va donc y avoir un temps sec et ensoleillé,
29:37 avec pas l'espoir d'une goutte de pluie,
29:40 c'est ça que je lis,
29:42 avec des températures qui vont de 7 à 14 degrés
29:45 entre Metz et Biarritz, 8 degrés à Lyon,
29:47 9 à Paris, 10 à Rennes et 13 à Toulon.
29:49 Et donc, je précise qu'il va faire beau, donc il va faire mauvais,
29:52 car je n'ai pas le dernier bulletin sur la situation des nappes phréatiques,
29:55 qui est normalement émis tous les mois par un organisme
29:58 qui s'appelle le Bureau de Recherche Géologique et Minière.
30:00 Mais celui du 1er janvier disait qu'on avait un gros déficit de remplissage sur les nappes,
30:04 et donc il faudrait, comme les Indiens des anciens temps,
30:07 prier pour la pluie, parce que c'est ça qui nous serait vraiment utile actuellement.
30:10 Peut-être qu'on pourrait chaque semaine, dans le journal inattendu,
30:13 désormais aussi, avec la météo, donner le bulletin des nappes phréatiques, c'est une idée.
30:16 Nous sommes donc en direct avec Bastien Berthier,
30:19 conducteur de métro et délégué à FORATP,
30:22 qui manifeste contre la réforme des retraites aujourd'hui.
30:25 Bonjour Bastien Berthier, bienvenue.
30:27 Bonjour.
30:28 Alors, je vous fais déjà réagir à cette annonce de ce matin.
30:31 Pour la première fois, la grève du 7 mars qui a été annoncée,
30:35 a été annoncée comme "reconductible".
30:37 Le mouvement est loin d'être terminé, Bastien Berthier.
30:40 Bien sûr, aujourd'hui, on se rend compte que les journées de 24 heures, ça ne marche plus.
30:44 Ça ne marche pas. Le gouvernement ne nous écoute pas, ne nous reçoit pas.
30:47 Il faut aujourd'hui durcir le mouvement.
30:49 Quelle est la raison précise, ou quelles sont les raisons précises
30:53 pour lesquelles vous, vous êtes en tant que personne, en tant que travailleur,
30:56 contre cette réforme des retraites ?
30:58 Aujourd'hui, cette réforme, elle est injuste.
31:00 Aujourd'hui, elle est injuste, on ne la comprend pas.
31:02 On va se parler. En 2019, on nous a expliqué que c'était la fin des régimes de retraite par répartition,
31:07 qu'il fallait faire une retraite par points.
31:09 Sauf que deux ou trois ans plus tard,
31:11 les caisses de retraite complémentaires à Gérard Coe, elles n'ont plus de 3 milliards de bénéfices.
31:14 Donc en 2019, soit on nous a menti, soit on a un gouvernement qui n'est pas visionnaire.
31:19 Donc pourquoi les croire aujourd'hui ?
31:21 Alors Bastien Bertier, vous savez, dans ce studio, nous sommes avec l'ingénieur climat et environnement,
31:24 Jean-Marc Jancovici, qui nous expliquait ce matin sur l'antenne d'RTL
31:27 que oui, énergie et retraite, même si ce n'est pas évident, sont liées.
31:32 Pour vous, Jean-Marc Jancovici, c'est un mal nécessaire, en fait, cette réforme des retraites ?
31:36 Alors, moi, je n'ai pas d'avis technique sur la réforme des retraites.
31:39 Très honnêtement, je ne l'ai pas regardée en détail.
31:41 Par contre, j'ai un avis plus large, on va dire, sur le fait que cette discussion,
31:47 elle s'inscrit dans un cadre qui est le suivant.
31:49 D'abord, des réformes, depuis que j'ai l'âge de raison, j'entends parler de réforme des retraites.
31:53 Et je peux vous dire que d'ici à ce que je meurs, il y aura d'autres réformes des retraites.
31:56 Tout simplement parce que la retraite par répartition,
31:59 elle prend chaque année une partie de ce que gagnent les gens qui sont au travail
32:04 pour la distribuer aux gens qui ne sont pas au travail,
32:07 et qui sont après le travail.
32:10 Et il se trouve que ce que les gens gagnent en étant au travail,
32:14 il y a un lien direct avec l'énergie, parce que la production globale,
32:19 qui est aussi les revenus globaux, parce que la comptabilité nationale fait que
32:22 l'ensemble des revenus, c'est l'ensemble de la production, c'est exactement la même chose.
32:25 La production globale, elle dépend de l'énergie, puisque dans notre monde industrialisé,
32:29 la production globale, elle dépend de la quantité de machines qui travaillent.
32:32 Et donc, dans un monde plus sobre en énergie, il va y avoir une contraction physique de ce qu'on produit.
32:39 Et donc la question c'est comment est-ce qu'on répartit un gâteau qui ne va pas être le même.
32:43 Alors je le redis, moi je n'ai pas d'avis technique sur la question à ce stade,
32:46 je ne suis pas là pour défendre un truc dans un sens ou dans l'autre,
32:48 je suis juste là pour dire que malheureusement, il y a un élément qui complique l'équation
32:51 par rapport à l'idée qu'on s'en fait souvent, qui est cette histoire d'abondance énergétique future,
32:55 qui fait que ça va très fortement impacter la taille globale de l'économie.
32:59 Et du coup, la façon dont on va discuter de ce qu'on fait ou de ce qu'on ne fait pas,
33:03 c'est sur la façon de répartir les produits de l'économie.
33:05 - Bastien Berthier, vous l'entendez cet argument ?
33:07 - Non, je ne l'entends pas, je vais répondre à monsieur Jankovici.
33:10 Tout simplement, aujourd'hui, c'est une réforme économique,
33:13 ce n'est pas une réforme au niveau climatique.
33:16 Aujourd'hui, je vais vous prendre un exemple, on nous dit qu'il manque 13 milliards dans les caisses de retraite à l'horizon 2030,
33:21 sauf qu'en 1999, monsieur Jospin avait créé le FFR, le Fonds de réserve des retraites,
33:27 et qu'aujourd'hui, il reste plus de 24 milliards dans ce Fond de réserve,
33:30 qui avait été justement créé pour justement pallier au moment où les gens du baby-boom arriveront en retraite.
33:34 Donc monsieur Jospin l'avait lui prévu il y a 24 ans,
33:37 et aujourd'hui, le gouvernement, qu'est-ce qu'il va faire de ces 24 milliards ?
33:40 Et pareil, on a l'ACADES qui, à l'horizon 2024, va avoir une main financière de 24 milliards,
33:46 qu'est-ce qu'on va faire de tout cet argent ?
33:48 Aujourd'hui, l'argent, il existe en France, mais on ne veut pas le mettre dans les retraites.
33:51 Donc nous, on a un vrai problème, le financement, ce n'est pas le vrai problème,
33:54 et je ne pense pas que le climat et l'énergie rentrent dans cette réforme des retraites.
33:58 Donc visiblement, si, à terme, le climat énergique...
34:01 Le climat, non, mais l'énergie, oui.
34:03 L'énergie va finir par rentrer dans cette réforme des retraites.
34:06 Vous manifesterez, Bastien Berthier, j'imagine, le 16 février et le 7 mars prochain.
34:11 Vous pensez vraiment que le gouvernement peut changer d'avis ?
34:14 Aujourd'hui, le gouvernement, il faut qu'il écoute son peuple, quand même on est dans une démocratie.
34:18 Moi, quand j'entends qu'en 20 ans, l'espérance de vie des femmes a pris deux ans, un peu plus de deux ans,
34:22 mais qu'en 20 ans, les réformes des retraites les font travailler plus de quatre ans en plus,
34:26 j'ai envie de vous dire qu'on a quand même un problème dans ce pays.
34:29 Merci beaucoup, Bastien Berthier. On vous laisse rejoindre le cortège qui s'élance exactement à l'instant.
34:35 Merci d'avoir été avec nous en direct sur RTL.
34:37 Au-delà du cas particulier des retraites, la conséquence d'un climat qui se dérègle,
34:41 Jean-Marc Jancovici, avec moins d'énergie à disposition,
34:44 c'est, alors, avec beaucoup de raccourcis, moins de sécurité alimentaire,
34:48 et donc moins de paix, et donc moins de sécurité tout court.
34:52 Comment vous, vous vivez, Jean-Marc Jancovici ?
34:54 Et pour les auditeurs qui nous écoutent et qui veulent agir, que faire ?
34:57 Eh bien, justement, on leur donne des idées dans un instant.
35:16 L'occasion de la semaine de l'insurrection, nous sommes avec Jean-Marc Jancovici,
35:20 ingénieur climat et environnement.
35:22 « Stray cats, rub this down », voilà un autre de vos choix musicaux.
35:26 Toujours la même idée que Led Zipline, des sons qui vous...
35:29 Oui, c'est une musique que j'aimais bien, parce que je la trouve très entraînante, joyeuse.
35:34 Voilà.
35:35 Ça fait 200 ans qu'on travaille sur le réchauffement climatique,
35:38 avec une grosse accélération ces 30 dernières années.
35:41 C'est quoi notre problème, en fait ? Pourquoi on n'agit pas ?
35:43 Le GIEC dit qu'il faut agir maintenant et de manière radicale.
35:47 Je rappelle que le travail du GIEC sert notamment de base pour les COP.
35:51 Alors, on n'agit pas parce qu'on a un code génétique qui fait qu'on est des animaux accumulatifs
35:56 et qu'on a du mal à se passer de quelque chose qu'on a déjà obtenu.
36:02 On a une drogue dure dans cette histoire qui s'appelle les combustibles fossiles.
36:05 Les combustibles fossiles, comme on l'explique dans cette BD,
36:08 en fait, c'est la bibine d'Iron Man, ou c'est la bibine de notre costume d'Iron Man,
36:11 c'est-à-dire c'est la nourriture, c'est les croquettes pour machines
36:14 qui ont permis de nous doter d'une armée d'esclaves mécaniques.
36:17 Et on trouve très sympa que le linge soit lavé par nous,
36:20 qu'il y ait des ascenseurs, qu'il y ait des voitures, qu'il y ait des avions,
36:23 qu'il y ait des usines qui fabriquent les vêtements, les tables, les chaises
36:26 et tous les objets du quotidien à notre place,
36:28 qu'on ait des camions pour déplacer ça de telle sorte
36:31 qu'on puisse avoir accès à des produits de grande consommation
36:34 où qu'on se trouve sur Terre, etc.
36:35 Tout ça, on trouve ça plutôt sympathique.
36:37 Et le fait de baisser rapidement les émissions de gaz à effet de serre,
36:41 ça revient à comprimer rapidement cet appareil fait d'une armée de machines,
36:45 ou cet exosquelette fait d'une armée de machines
36:48 qui aujourd'hui nous a rendu, entre guillemets, la vie si douce.
36:51 Donc c'est pour ça que c'est si difficile d'agir.
36:52 On vous a souvent entendu dire que les COP ne servaient pas à grand-chose.
36:55 Alors à la place d'une COP, qu'est-ce qui pourrait marcher ?
36:58 Alors, pourquoi est-ce que les COP ne servent pas à grand-chose ?
37:00 Alors les COP, c'est cette réunion annuelle des pays, vous savez,
37:03 dans le cadre de la Convention Climat,
37:04 qui est un traité qui a été ratifié par la quasi-totalité des pays dans le monde.
37:08 La totalité.
37:09 Et ça ne sert pas à grand-chose parce que c'est une assemblée onusienne.
37:12 Donc un parallèle que j'utilise parfois, c'est de dire,
37:14 c'est un peu comme si vous aviez une assemblée de 200 copropriétaires
37:17 qui rentrent le matin en réunion, sans ordre du jour, sans président.
37:21 Chaque copropriétaire a une voix, indépendamment de la surface de son appartement.
37:26 Par contre, il va devoir payer les travaux au prorata de la surface.
37:29 Et vous devez, à l'unanimité, je dis bien à l'unanimité, dans la journée,
37:33 décider d'un programme de travaux qui vaut à peu près la valeur de l'immeuble.
37:38 Encore une fois, sans syndic, sans etc.
37:40 Quelle est la probabilité qu'on y arrive ? Elle est nulle.
37:42 Elle est quasi nulle, oui.
37:43 Donc en fait, les COP, c'est ça, c'est un système qui est remontant.
37:46 Chacun va arriver en expliquant ce qu'il est déjà prêt à faire.
37:50 Ce qui veut dire que pour qu'il se passe des choses disruptives dans les COP,
37:53 ça veut dire qu'en fait, il sera déjà passé des choses disruptives
37:56 dans les pays qui participent aux COP.
37:58 Et donc à la place d'une COP, qu'est-ce qu'on pourrait mettre en place
38:00 qui pourrait être beaucoup plus efficace ?
38:02 Il n'y a rien qui puisse être met à l'échelle mondiale,
38:05 tout simplement parce qu'il n'y a pas de chef du monde.
38:07 Donc en fait, c'est dans chaque pays qu'il faut commencer à avancer
38:12 en faisant ce qu'on est capable de faire dans les pays eux-mêmes
38:15 ou dans les constructions supranationales comme l'Europe
38:18 qui sont capables de prendre des décisions.
38:20 Et donc c'est à ce niveau-là que ça se joue.
38:21 Alors revenons à notre petit environnement, à notre échelle à nous,
38:25 à l'échelle humaine du quotidien, nous et notre petite famille.
38:28 C'est à vous que l'on doit le fameux bilan carbone
38:31 qui permet de comprendre quels effets nos activités personnelles ont sur le climat.
38:34 Alors j'ai fait le test avec carbone 4.
38:36 Mon empreinte, attention, restez là, c'est 8,9 tonnes de CO2 par an.
38:42 Je ne sais pas si je l'exprime comme il faut.
38:44 Voilà, c'est ça, 8,9 tonnes.
38:46 Vous avez utilisé l'outil MyCO2, c'est ça ?
38:48 Oui.
38:49 L'objectif, 2 tonnes.
38:51 Donc je suis à peu près plus que 4 fois trop.
38:53 2 tonnes, c'est pour arriver à quoi ?
38:56 Alors déjà, 8,9 tonnes.
38:58 Il faut savoir que vous êtes très légèrement sous la moyenne française.
39:01 Ah, donc plutôt une bonne nouvelle.
39:03 Voilà, donc c'est plutôt une bonne nouvelle.
39:05 Si on peut dire.
39:06 Alors 2 tonnes, c'est tout simplement le point de passage obligé auquel il faut être en 2050.
39:10 Ok.
39:11 Si on veut faire sa part dans la trajectoire globale du monde
39:16 qui est que les émissions doivent baisser de 5% par an,
39:19 tous les ans à partir de maintenant, si on veut limiter le réchauffement à 2 degrés.
39:23 Voilà, c'est ça l'objectif.
39:25 Et donc il y a un point de passage en 2050
39:28 qui représente moins de 2 tonnes d'émissions de gaz à effet de serre par personne.
39:32 Je peux vous demander votre bilan en carbone ?
39:34 Alors pour être très franc, il y a longtemps que je ne l'ai pas fait.
39:38 Et la dernière fois que vous l'avez fait, ça donnait quoi ?
39:40 Vous n'étiez pas à 2, rassurez-vous.
39:42 Non, non, je n'étais pas du tout à 2.
39:43 J'étais entre 7 et 8 de mémoire.
39:46 À quoi ressemble votre quotidien, Jean-Marc Jancovici ?
39:48 Parce qu'on a à peu près compris.
39:49 Et puis pour les nombreux qui ont lu votre BD,
39:51 en tout cas, quel était votre message ?
39:53 Vous n'êtes pas végétarien.
39:54 Non.
39:55 Vous l'avez déjà dit sur l'antenne.
39:56 Mais concrètement, par exemple, combien de fois par mois vous mangez de la viande ?
39:59 Alors je vous avoue que je ne compte pas,
40:02 mais je dois manger de la viande entre 5 et 6 fois par semaine, un truc comme ça.
40:07 Je mange peu de viande rouge.
40:09 Donc je mange essentiellement...
40:10 Il se trouve peu de viande rouge.
40:11 Qui a le plus d'impact ?
40:12 Voilà, je mange de la viande blanche, des oeufs, du poisson.
40:16 Vous ne prenez jamais la viande ?
40:18 Non, je ne prends plus la viande.
40:19 Plus jamais.
40:20 C'est quoi votre moyen de transport du quotidien aujourd'hui ?
40:22 Le vélo ?
40:23 C'est les transports en commun.
40:24 J'habite en région parisienne, donc en fait mon moyen de transport du quotidien,
40:27 c'est les transports en commun.
40:28 Et de temps en temps, je me déplace à vélo.
40:30 Il fait combien de degrés chez vous ?
40:32 Ça dépend dans quelles pièces, mais ça se balade entre 17 et 18 et demi.
40:38 Et dans la chambre, moins que ça.
40:40 Plus l'obligatoire pour tout le monde.
40:42 Vous avez un smartphone ?
40:43 Oui.
40:44 Vous l'utilisez comment ?
40:46 Parce que pour avoir essayé de vous parler un petit peu depuis deux semaines
40:50 pour préparer cette émission, vous ne répondez pas du tac au tac.
40:53 Non, je l'utilise assez peu.
40:55 En fait, mon outil électronique du quotidien, c'est plutôt l'ordinateur.
40:59 Le smartphone, je l'utilise pour les applications de messagerie.
41:04 Puis ça se limite à peu près à ça.
41:06 Vous rachetez des vêtements aujourd'hui ?
41:08 Assez peu, je dois dire.
41:10 Mais là, je n'ai aucun mérite, parce que vous savez, il y a deux catégories d'hommes.
41:13 Il y a ceux qu'on doit traîner par les cheveux dans les boutiques,
41:15 et ceux qui s'y précipitent.
41:17 Et moi, je suis plutôt dans la première catégorie.
41:19 D'accord.
41:20 Vous dites souvent que les changements, c'est un projet collectif.
41:22 Est-ce que vous, c'est un projet familial déjà ?
41:24 Comment le vit votre femme, vos deux filles ?
41:27 Est-ce que tout le monde est OK avec vivre à 16 degrés dans l'appartement,
41:31 prendre des douches de deux minutes ?
41:32 Tout le monde est OK avec ça ?
41:33 Non, et du reste, c'est un des sujets,
41:36 quand je vois la garde-robe de mes filles, par exemple,
41:38 je me dis que manifestement, il y a des sujets sur lesquels on n'est pas d'accord.
41:41 Et c'est du reste, une des difficultés, c'est que de passer à l'action,
41:45 c'est quelque chose qu'on fait difficilement contre ses relations,
41:49 sa famille, son cercle social, etc.
41:52 Et c'est pour ça que c'est important de trouver des cadres collectifs
41:56 dans lesquels on passe à l'action.
41:57 Alors, il y en a un qui est raisonnablement facile à trouver,
41:59 c'est le lieu, c'est le travail.
42:01 Quand on passe à l'action dans le cadre de son travail,
42:04 c'est-à-dire de l'ensemble d'une entreprise ou de l'ensemble d'une administration,
42:07 c'est quelque chose qui est simple,
42:09 parce qu'on fait toujours partie d'un collectif.
42:11 Et dans le cercle privé, c'est quelque chose qu'on a du mal à faire
42:15 contre ses amis et contre sa famille.
42:17 - Je suis sûre que plein de gens qui nous écoutent en ce moment
42:20 ont envie de se retrousser les manches et d'agir.
42:22 Vous venez de donner un exemple pour le travail.
42:24 Je vous donne un secteur et vous me donnez juste un exemple,
42:27 en une phrase, de ce qu'on peut faire concrètement
42:29 à partir d'aujourd'hui ou demain pour agir.
42:31 Alimentation.
42:33 - Alors, dans l'alimentation, la grande marge de manœuvre,
42:36 c'est de diminuer la part des produits d'origine animale.
42:40 Ce qui pose bien évidemment un sujet sur les producteurs.
42:43 Ça veut dire qu'il ne faut pas que ces derniers soient pénalisés.
42:46 Mais le bon système, on va dire,
42:49 c'est d'avoir moins de produits animaux et de les payer plus cher.
42:52 - Déplacement.
42:54 Alors, évidemment, je vous ressors de pouvoir prendre l'avion 4 fois par an.
43:00 - Non, je n'ai pas dit 4 fois par an, j'ai dit 4 fois dans une vie.
43:02 - 4 fois dans une vie, pardon.
43:03 4 fois dans une vie et 2 fois dans sa jeunesse.
43:06 - Alors, quand mon père, qui était professeur de physique, était jeune,
43:09 il ne prenait pas l'avion.
43:11 Même lui, il n'avait pas les moyens de prendre l'avion.
43:13 Donc, il faut bien voir que de prendre l'avion comme on respire,
43:15 c'est quelque chose de très récent dans l'histoire de l'humanité.
43:18 Et on ne va pas pouvoir continuer ça indéfiniment.
43:22 Donc, je redis, l'avion aujourd'hui, c'est 8% du pétrole mondial.
43:25 - Gros impact.
43:27 - Et il n'y a pas de solution à l'échelle.
43:29 L'avion électrique, l'avion à hydrogène, etc.,
43:31 tout ça, ça ne remplacera jamais l'avion à pétrole en volume.
43:35 Et donc, à partir du moment où on va avoir moins,
43:37 la question est de savoir comment on répartit ce moins de façon équitable.
43:40 Et il y a deux manières de faire.
43:42 Ou bien on monte les prix.
43:43 Et à ce moment, les gens qui ont de l'argent volent,
43:45 et les gens qui n'ont pas d'argent ne volent pas.
43:47 Ou bien on donne un droit à tout le monde, identique.
43:50 Et d'après ce que je comprends, l'idée qu'on donne un droit identique à tout le monde,
43:54 eh bien, ce n'est pas si hérétique que ça, quand on demande l'avion aux gens.
43:57 - Mais ça peut sembler liberticide.
43:59 - Ça l'est.
44:01 Mais c'est une façon de répartir plus équitablement,
44:04 plus bien pour tout le monde, que de simplement monter les prix.
44:07 Dans les déplacements, ce qu'il faut éviter, c'est l'avion.
44:10 Ça c'est très clair.
44:11 Et après, la deuxième chose qu'il faut éviter, c'est la voiture.
44:13 - Le plus difficile à entendre dans ce monde de plus en plus mondialisé, globalisé,
44:16 où on vit avec des familles séparées,
44:19 et parfois à des distances de dizaines de milliers de kilomètres.
44:22 - Pas toutes.
44:23 C'est plutôt les gens qui ont les moyens,
44:25 qui vivent de manière séparée en général.
44:27 Enfin, à des milliers de kilomètres.
44:28 - Allez, dernier exemple.
44:29 Dans les achats, idéalement, c'est vraiment essayer de garder le plus longtemps.
44:33 En gros, dans les achats, ce qu'il faut, c'est essayer d'acheter le moins souvent possible,
44:37 de conserver les objets le plus longtemps possible.
44:39 Dans les achats, il y a énormément de choses.
44:41 Entre les meubles, les vêtements, l'électronique, etc.
44:44 Et l'idée, effectivement, là pour le coup, c'est d'être sobre,
44:47 c'est de se réfréner.
44:48 Donc, c'est d'éviter d'acheter tout ce qu'on peut.
44:51 L'électronique, c'est la garder le plus longtemps possible,
44:54 éviter de ne pas multiplier les équipements,
44:57 et ne pas prendre les équipements les plus performants systématiquement, à chaque fois.
45:02 Mais on y est poussé, y compris par les quelques spots publicitaires que nous avons ici.
45:07 En ce qui concerne les objets du quotidien, c'est pareil.
45:10 Tout ce qui est électroménager, vêtements, etc., c'est se limiter au maximum.
45:14 Et puis, en ce qui concerne...
45:17 Voilà, donc c'est ça l'idée sur les achats.
45:19 - Se réfréner au maximum.
45:20 - Sachant que les achats, ça fait à peu près 20% de l'empreinte carbone d'un individu en moyenne.
45:24 - Oui, donc ce qui est énorme.
45:25 Page 166 de votre BD, donc je rappelle, "Le monde sans fin", best-seller 2022,
45:30 vous dit tout simplement "Tout est affaire de quantité".
45:33 Le problème climatique est une affaire de quantité, la solution est aussi une affaire de quantité.
45:38 C'est donc aussi une décision individuelle, mais également politique.
45:41 On en parle dans un instant.
45:42 A tout de suite sur RTL avec l'ingénieur climat et environnement, Jean-Marc Jancovici.
45:48 - Le journal inattendu sur RTL.
45:50 - Spéciale semaine green.
45:52 Jean-Marc Jancovici, Ophélie Meunier, le journal inattendu, spéciale semaine green sur RTL.
45:59 - ...sans vue maîtrisée, en deux temps trois mouvements, l'histoire était pliée.
46:03 C'est pas demain, la veille qu'on fera marche arrière.
46:05 On a même commencé à polluer les déserts.
46:08 Il faut que tu respires.
46:11 - Il est 3D.
46:14 - Il faut que tu respires. Changer nos modes de vie, c'est une décision de société, et aussi politique.
46:18 Est-ce que la transition écologique passe vraiment par la politique, Jean-Marc Jancovici ?
46:22 - Ah ben nécessairement.
46:23 En fait, la transition, elle passe partout.
46:26 C'est-à-dire qu'elle passe par des comportements individuels,
46:28 elle passe par l'action des entreprises,
46:29 elle passe par la politique,
46:31 parce que la politique, la règle du jeu du monde politique,
46:33 c'est de fixer le cadre dans lequel on agit.
46:36 - Vous avez voté Europe Écologie Libertes au premier tour de la dernière présidentielle ?
46:39 - Non.
46:40 - Vous pouvez me dire pourquoi vous avez voté ?
46:42 - Je ne me rappelle plus déjà.
46:44 Ce que je sais, c'est que j'ai un...
46:48 L'Europe Écologie Les Verts est un parti politique
46:53 qui est issu d'une mouvance qui est essentiellement protestataire.
46:57 C'est très utile d'avoir des mouvements protestataires,
47:01 sauf que quand il s'agit de bâtir l'avenir,
47:03 la protestation, ça ne suffit pas.
47:05 Il faut avoir des plans, et par ailleurs,
47:07 ce n'est pas un parti qui travaille tous les sujets
47:12 que vous devez travailler quand vous voulez vous emparer du pouvoir.
47:16 Par exemple, sur la défense,
47:18 je n'ai pas l'impression que c'est un sujet sur lequel il y ait beaucoup de propositions.
47:22 - Il y a un autre sujet qui est un peu tendu,
47:26 c'est le sujet du nucléaire.
47:27 On sait que vous êtes pro-nucléaire.
47:29 La plupart du temps, les Verts sont contre le nucléaire.
47:31 Quand Marine Tendelier, la chef d'EFER,
47:33 je ne sais pas si vous l'avez entendu,
47:34 mais elle dit que vous mentez notamment sur le nucléaire,
47:36 vous lui répondez quoi ?
47:37 - Je ne lui réponds rien parce que je ne sais pas sur quoi je mente.
47:39 J'aimerais bien savoir sur quoi.
47:41 Vous savez, si je vous dis que vous êtes une menteuse,
47:43 il faudrait que je comprenne exactement sur quoi vous avez menti.
47:46 - Sur les risques liés au nucléaire.
47:48 Elle vous oppose notamment à Bernard...
47:50 Enfin, elle ne vous oppose pas, mais elle dit qu'elle aimerait vous opposer à Bernard Laponche,
47:53 figure du mouvement anti-nucléaire,
47:55 qui dit que statistiquement, il y a un risque majeur d'accident nucléaire en Europe.
47:59 - C'est pareil, j'aimerais comprendre exactement quel est l'argument.
48:02 Vous parliez tout à l'heure de Pierre Palma,
48:04 il y a un risque statistique d'accident de voiture dans ce pays.
48:07 Ça n'empêche pas les gens de continuer à conduire.
48:09 Donc oui, il y a des risques partout.
48:12 La question, c'est la quantification des risques.
48:14 Donc une accusation comme ça, c'est une accusation vague.
48:17 Jean-Marc Jean-Covicier est un menteur, très bien,
48:19 parce que j'ai triché sur ma déclaration d'impôt.
48:21 - D'ailleurs, elle disait dans cette même interview
48:23 qu'elle n'a pas vraiment plus d'arguments que ça
48:25 parce qu'elle n'est pas spécialiste du sujet.
48:27 - Oui, alors ça, c'est quelque chose qui me fait beaucoup rire.
48:29 - Vous faites du lobbying pro-nucléaire.
48:31 - Je ne suis pas spécialiste des présentatrices de radio,
48:33 mais je vais quand même vous dire que vous êtes une menteuse.
48:35 Vous comprenez bien que c'est une argumentation qui n'a aucun sens.
48:38 Donc simplement, ça fait partie des figures de style
48:41 que le monde politique adore avoir pour se rendre intéressant.
48:44 Je ne suis pas sûr que ça fasse beaucoup avancer le débat.
48:46 Donc encore une fois, quand vous accusez un enfant d'avoir menti,
48:50 il faut quand même que vous soyez un peu précis dans votre accusation,
48:53 dire sur quoi exactement est-ce qu'on vous a raconté des carabistouilles.
48:56 Donc dire juste "je suis un menteur",
48:59 encore une fois, c'est quelque chose qu'elle fait pour se rendre intéressante,
49:02 mais je ne suis pas sûr que ça fasse beaucoup avancer le débat.
49:04 - En tout cas, les Verts ne vous ont pas convaincu à la dernière présidentielle.
49:06 Restons avec les politiques.
49:08 Discours très connu de Jacques Chirac.
49:10 C'était en 2002 au sommet de la Terre à Johannesburg.
49:13 "Notre maison brûle toujours et nous regardons ailleurs."
49:15 Où étiez-vous et qu'avez-vous pensé que vous avez entendu cette phrase en 2002 ?
49:19 - Alors je ne sais plus du tout où j'étais à ce moment-là.
49:21 - En tout cas, vous vous en souvenez ?
49:23 - Voilà, donc si vous étiez un officier de police judiciaire
49:25 en me disant "quel est votre alibi pour ce jour-là ?"
49:27 - Je suis complètement sec.
49:29 Oui, bien sûr que cette phrase m'a marqué, comme elle a marqué énormément de gens.
49:33 Et depuis, on a continué à regarder ailleurs.
49:35 C'est-à-dire que ça fait partie de ces discours.
49:37 Le plus récent, c'était "Make our planet great again", c'est pareil.
49:40 Ça fait partie de ces bons mots qui sont de temps en temps lâchés
49:43 par des présidents en exercice.
49:45 Mais quand on regarde derrière ce qui s'est passé,
49:47 malheureusement, il n'y a pas eu d'inflexion.
49:49 - On a tous compris qu'il y avait un problème,
49:51 mais est-ce que l'on a vraiment compris quel est le problème ?
49:53 A vous préconiser que les membres du gouvernement
49:55 commencent déjà par faire des formations sur ce sujet ?
49:57 Ça va se faire ?
49:59 - Ecoutez, pas à ma connaissance.
50:01 J'avais suggéré pour être précis aussi quantitativement
50:04 que ce soit une formation d'une vingtaine d'heures,
50:06 parce que c'est le minimum pour moi syndical
50:08 pour commencer à comprendre un peu de quoi il y a retourne.
50:10 Ils ont eu droit à une demi-heure de Valérie Masson-Delmotte,
50:13 ce qui est un bon début,
50:15 mais il manque encore 19h30 si je sais compter.
50:17 Donc non, pour le moment, on n'en est pas au stade.
50:20 Je vais vous donner une anecdote.
50:21 Dans l'ancien gouvernement, il y a un milice,
50:23 je ne vous dirai pas qui c'est par charité chrétienne,
50:25 qui avait compris que quand on baissait les émissions de gaz à effet de serre,
50:31 ça permettait de limiter le réchauffement climatique
50:34 dans le pays qui émettait moins.
50:36 Bon, alors que ce n'est absolument pas comme ça que ça se passe.
50:39 En fait, les émissions de gaz à effet de serre,
50:41 elles alimentent globalement l'atmosphère en CO2
50:45 et ça modifie globalement le climat.
50:47 Et si vous baissez les émissions dans un pays,
50:49 ce n'est pas ça qui va changer le climat dans le pays concerné.
50:52 Idéalement, il faudrait remettre quelques politiques à niveau.
50:55 Voilà un exemple et c'est emblématique.
50:58 Vous auriez envie de faire de la politique un jour ?
51:00 Non, pas au sens où j'aurais envie de briguer un mandat électif
51:04 ou de faire partie d'un gouvernement.
51:06 Par contre, je considère que quand on participe au débat public,
51:09 on est dans le débat politique de fait.
51:12 Sur ces mots, merci Jean-Marc Jancovici
51:14 d'avoir pris les commandes de ce journalisateur
51:16 du "Special Green", "Semaine Green" sur RTL.
51:18 Je voudrais juste, pour nos auditeurs,
51:20 on parle souvent de renoncement, de négativité
51:23 quand on parle environnement.
51:25 Un mot positif ? Une bonne nouvelle ?
51:27 En fait, il ne faut pas renoncer.
51:29 Il faut trouver des raisons positives de faire différemment.
51:33 Je reprends l'exemple de la voiture et du vélo.
51:36 Dire aux gens "Vous allez renoncer à la voiture, c'est compliqué."
51:39 De leur dire "Mais vous savez, vous devriez essayer le vélo,
51:41 ça vous déstresse, ça vous fait faire un peu d'exercice,
51:44 vous n'avez pas les bouchons, vous n'avez pas ceci, vous n'avez pas cela.
51:47 Essayez une fois pour voir.
51:49 On ne vous demande pas de changer vos habitudes de façon définitive.
51:52 Juste essayez une fois pour voir.
51:54 Et si vous trouvez que l'expérience n'est pas si désagréable que ça,
51:57 vous vous rendrez compte que vous aurez envie de le faire
51:59 pour des raisons qui n'ont rien à voir avec le climat.
52:01 Et c'est ça pour lequel il faut se creuser un peu la cervelle.
52:04 Il faut arriver toujours à trouver des raisons positives de faire les choses.
52:08 Merci Jean-Marc Jancovici.
52:09 Tout de suite, vous retrouvez Laurent Dutch,
52:10 numéro d'entrée dans l'histoire consacrée à Casanova.
52:12 La semaine prochaine, je reçois Michel Bougenard
52:15 dans "Journal inattendu". Bon week-end à tous.
52:17 Et à samedi prochain même heure. Merci d'avoir été avec nous.
52:20 Le Journal inattendu. Sur RTL.
52:23 TEL.