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Claire Thoury, présidente du comité de gouvernance de la convention citoyenne sur la fin de vie, était lundi 20 février l'invitée de la matinale de franceinfo.

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Transcription
00:00 Bonjour, Claire Toury, présidente du comité de gouvernance de la Convention citoyenne pour la fin de vie.
00:05 180 citoyens tirés au sort et qui viennent donc de se prononcer pour une évolution de la loi.
00:10 Autrement dit, le système actuel n'est pas satisfaisant.
00:13 Les soins palliatifs pour les personnes que des médecins ont jugées condamnées.
00:17 Vous êtes 84% à le penser au sein de cette Convention citoyenne.
00:21 Ça veut dire qu'il y a un consensus. Il faut faire évoluer la loi.
00:24 Alors, ils sont 84% à le penser parce que nous, on n'interviendra pas dans les discussions pour le coup.
00:28 Mais oui, alors oui, il y a un consensus assez fort qui est apparu hier. Enfin, un consensus.
00:32 Il y a une position assez tranchée qui est apparue hier.
00:34 Peut-être juste pour nuancer tout de suite, il y a encore trois week-ends de conventions.
00:38 Il y a encore trois week-ends de travail à venir.
00:40 Hier, ce qui s'est passé, c'est un vote de positionnement.
00:42 C'est une photographie à date de ce que la Convention citoyenne pense au sujet de la fin de vie,
00:47 au sujet du cadre d'accompagnement de la fin de vie.
00:49 Il y a eu une série de votes. On va y revenir après, bien sûr.
00:52 Mais je voulais juste préciser ça, puisqu'il y a encore beaucoup de travail et qu'on a répondu.
00:57 Ils ont répondu à la première partie de la question de la Première Ministre,
01:00 à savoir le cadre d'accompagnement de la fin de vie.
01:02 Est-il adapté aux différentes situations rencontrées ?
01:04 Non, pour 84% d'entre eux.
01:05 Ils ont répondu que non. Maintenant, comment est-ce qu'on fait ?
01:08 Comment on rentre dans la granularité ?
01:09 C'est des choses qui vont être travaillées ensuite.
01:12 La Convention s'est aussi prononcée à ce stade pour l'ouverture du suicide assisté aux mineurs.
01:18 Est-ce que la France y est prête dans les esprits ?
01:22 J'en sais rien. Alors ça, je voudrais juste préciser un point
01:24 parce que certains ont eu un petit peu peur quand ils ont vu ça apparaître hier.
01:28 Oui, ils se sont prononcés là-dessus.
01:31 Ce qui importe beaucoup aux citoyens dans le cadre de leurs travaux, c'est la question de la souffrance.
01:35 Ils sont beaucoup revenus sur la question de la souffrance.
01:37 Et ce qu'ils disent, c'est qu'après tout, mineurs ou majeurs,
01:42 si on est face à des souffrances réfractaires, pourquoi est-ce qu'on ne serait pas égaux devant la loi ?
01:46 Mais après, voilà. Est-ce que le gouvernement suivra ? J'en sais rien.
01:50 Ce qui va se passer ensuite ? J'en sais rien.
01:51 Pour l'instant, c'est vraiment une photographie à date.
01:53 Il va falloir rentrer un peu plus finement là-dessus, sur la question des mineurs,
01:57 sur la question de la conscience, sur la question du parcours du patient, par exemple.
02:01 Cette question-là a été encore assez peu traitée.
02:03 Donc le parcours du patient, du moment de la demande jusqu'à l'acte éventuel,
02:09 en passant par la question clé de la décision pour tout le monde.
02:12 Ça ouvre tout un tas de questions. Qui prend la décision ?
02:15 Est-ce que c'est l'enfant seul ? Est-ce que c'est l'enfant avec ses parents ?
02:18 Est-ce que c'est l'enfant, les parents et un médecin ? Pourquoi pas ?
02:21 Ça pose plein de questions qu'il va falloir approfondir dans le cadre des prochains week-ends.
02:26 Et c'est aussi pour ça qu'on fait une convention citoyenne.
02:27 C'est ça qui est intéressant parce que certains me disent
02:30 "mais finalement, le résultat de la convention à date était assez prévisible".
02:35 Oui, moi je trouve que c'est un peu facile de dire ça
02:37 puisqu'on se rend compte quand on commence à travailler sur ce sujet
02:40 que c'est pas un sujet qu'on traite avec des oui ou des non à une simple question.
02:44 C'est vraiment un peu simpliste de dire qu'on est pour ou contre une aide active à mourir.
02:49 Il faut rentrer dedans, dans la granularité et ça veut dire quoi concrètement ?
02:53 Oui, on peut être favorable mais ça veut dire quoi concrètement ?
02:56 On voit d'ailleurs que la majorité s'effrite en quelque sorte
02:59 à mesure qu'on entre dans le détail, comme vous le dites
03:01 et qu'on arrive à des situations de plus en plus complexes
03:04 comme par exemple l'ouverture du suicide assisté aux mineurs.
03:07 La convention, elle s'est aussi prononcée et là les majorités sont plus courtes.
03:11 Pour l'euthanasie, en étant notamment plus divisée sur l'ouverture de l'euthanasie aux personnes condamnées
03:17 dont le pronostic vital n'est pas encore engagé.
03:20 D'abord, quelle est la différence tout simplement entre l'euthanasie et le suicide assisté ?
03:23 L'euthanasie c'est le fait d'être accompagné, d'avoir un cadre pour pouvoir se donner la mort soi-même.
03:31 En fait c'est ça quand même, le patient, la personne en situation de fin de vie
03:35 se donne la mort elle-même dans un contexte qui est accompagné.
03:38 Voilà, c'est pas un suicide classique.
03:40 On lui donne un bouton sur lequel appuyer et qui va entraîner une injection d'un produit qui entraînera la mort.
03:46 L'euthanasie c'est quelqu'un d'autre qui fait l'acte de donner la mort.
03:49 Donc forcément c'est une situation qui est différente, ça pose des questions éthiques derrière,
03:52 philosophiques, qui ont été posées dans le cadre de cette convention.
03:55 Puisque hier on était à la fin de la session 6, donc la fin de la phase de délibération.
04:00 Ils avaient déjà passé six week-ends d'ensemble, six week-ends durant lesquels ils ont entendu
04:04 des soignants, des philosophes, les cultes, les obédiences maçonniques, des patients.
04:10 Enfin vraiment c'est très très complet, les auditions qu'ils ont pu réaliser,
04:14 les échanges qu'ils ont pu organiser, c'est extrêmement complet.
04:17 Et on voit bien, c'est ça qui est intéressant aussi avec cette convention,
04:20 c'est qu'on voit bien que c'est un débat qui n'est pas qu'un débat médical en fait,
04:23 c'est un débat philosophique et puis sociétal en fait.
04:26 Qu'est-ce qu'on veut en fait en France pour ce qui concerne la fin de vie ?
04:31 - Quelle est la suite qui va être donnée à ces travaux ?
04:34 Vous le disiez, il y a encore de la réflexion, du chemin à faire
04:37 avant de rendre des conclusions définitives au gouvernement.
04:40 Et ensuite ?
04:41 - Et bien ensuite le gouvernement, enfin le commanditaire,
04:44 les pouvoirs publics s'en saisiront ou pas.
04:47 Alors moi j'espère qu'ils s'en saisiront parce que...
04:49 - Ils ne se sont pas engagés contrairement à la Convention sur le climat
04:52 à prendre telles quelles les décisions qui seront prises ?
04:55 - Non, ils ne se sont pas engagés.
04:56 Par contre ils sont quand même venus, la Première Ministre est venue
04:59 devant les citoyens de la Convention lors de leur installation
05:02 et leur a dit qu'elle tiendrait compte quand même de ce qui se passerait.
05:07 En tout cas qu'elle viendrait répondre à leur proposition
05:10 en argumentant, en expliquant pourquoi ils ont choisi,
05:13 enfin pourquoi ils ont retenu telle ou telle proposition
05:15 et pourquoi pas telle ou telle autre proposition.
05:17 Donc il y a un cadre de redevabilité qui a été posé.
05:21 Après voilà, on ne peut pas...
05:22 - La balle sera dans le camp du gouvernement.
05:24 - La balle sera dans le camp du gouvernement.
05:25 - Merci.
05:26 - Merci je vous en prie. Merci beaucoup Claire Thory,
05:28 présidente du comité de gouvernance de la Convention citoyenne
05:31 pour l'infini de vie et invité d'Actu de France Info ce matin.

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