• l’année dernière
Avec Thomas Portes, député LFI de Seine Saint Denis
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
---
———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##L_INVITE_POLITIQUE-2023-02-23##

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Et l'invité ce matin, Thomas Porte, député La France Insoumise de Seine-Saint-Denis.
00:04 Bonjour Thomas Porte.
00:05 Bonjour.
00:06 Merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:08 Alors beaucoup de sujets, je le disais dans l'actualité.
00:10 Le plafonnement des prix des carburants annoncés par Total Energy hier,
00:13 le panier anti-inflation du gouvernement qui patine,
00:15 mais aussi la réforme des retraites et cette fameuse date du 7 mars.
00:19 On va évoquer tout ça dans un instant, mais d'abord,
00:21 cette enseignante poignardée à mort par un élève de seconde à Saint-Jean-de-Luz,
00:25 dans le lycée catholique de Saint-Thomas-de-Daquin.
00:27 Adolescent qui est toujours en garde à vue, une enquête a été ouverte pour assassinat.
00:30 Quelle est votre première réaction vis-à-vis de ce drame, Thomas Porte ?
00:34 Beaucoup d'émotions, le choc, elle est froid hier,
00:37 comme toutes celles et ceux qui suivent l'actualité.
00:39 J'ai appris le décès de l'enseignante, donc c'est beaucoup d'émotions.
00:45 Mes pensées vont évidemment à la fois assez proches à la communauté éducative qui est frappée.
00:49 C'est vraiment un moment difficile.
00:52 C'est un moment d'émotion, de recueillement, qui glace quand on voit ce qui s'est passé hier.
00:58 Quand vous avez vu les réactions très rapidement de certains nombres d'élus à droite,
01:03 qui ont parlé d'ensauvagement de la société,
01:06 comment vous avez réagi ?
01:08 Ça vous a choqué ? C'est un sentiment que vous ne partagez pas ?
01:11 Non, c'est un sentiment que je ne partage pas.
01:13 Je crois que dans ces moments, il faut aussi faire la part entre la réaction politique,
01:17 le deuil et le moment d'émotion qui a frappé le pays.
01:21 Je crois que la bonne réaction, c'était celle qu'ont eue de nombreux élus politiques,
01:24 quel que soit le bord, de dire qu'ils apportaient leur soutien aux proches
01:28 et à la communauté éducative, et qu'ils étaient dans la douleur
01:31 et qu'ils partageaient l'émotion qui a frappé tout le pays hier.
01:34 Dernière question à sujet, pour les auditeurs qui écoutaient le journal de Sud Radio à 8h,
01:38 ce reportage assez édifiant à Marseille de notre journaliste Lionel Maillet,
01:43 avec ce jeune de 13 ans qui se vantait d'avoir frappé son professeur.
01:47 Des jeunes qui disaient par ailleurs qu'ils amenaient des armes à l'école.
01:51 Ça dit quand même beaucoup du sentiment qu'il y a d'insécurité potentielle à l'école ?
01:57 C'est plus un sanctuaire ?
01:59 Écoutez, il y a notre société, une société qui est de plus en plus violente, c'est une réalité,
02:04 quel que soit le secteur et pas simplement l'école.
02:06 Je crois qu'effectivement, il faut réfléchir à refaire de l'école un sanctuaire.
02:11 Comment ?
02:13 Écoutez, je n'ai pas les clés, je n'ai pas la réponse ici,
02:17 mais il faut aussi se garder de faire des analyses à chaud sur des faits qui sont isolés.
02:23 J'ai écouté ce matin un différent reportage où on dit aussi que ce type d'acte extrêmement grave
02:28 n'est pas monnaie courante dans l'éducation nationale,
02:30 et que c'est extrêmement rarissime, et tant mieux sur les dernières années.
02:33 Il faut retravailler sur plus de moyens à l'éducation nationale,
02:36 plus d'enseignants, une école publique avec plus de moyens,
02:39 pour recréer du lien et sortir parfois de ces cas, comme on a connu hier,
02:45 qui sont extrêmement graves et qui sont douloureux,
02:47 et qui doivent être évités et qui ne doivent plus se reproduire.
02:50 L'actualité, Thomas Porte, c'est aussi Total Energy,
02:52 qui annonce donc le plafonnement du litre d'essence et de diesel à 1,99€ jusqu'à la fin de l'année,
02:57 à partir de samedi sur les autoroutes, du 1er mars partout ailleurs.
03:00 C'est un petit geste qu'il faut saluer, ou c'est tout simplement indécent, ridicule ?
03:04 C'est indécent. Total nous avait fait le coup de la ristourne à la fin de l'année dernière,
03:09 aujourd'hui ils nous font le coup du plafonnement à 1,99€,
03:12 sachant que les prix ne sont pas à 1,99€ le litre sur les stations.
03:16 J'étais hier dans ma circonscription et je regardais justement les prix à la pompe,
03:19 ils étaient plutôt autour d'un 70-80.
03:21 Quand on parle de Total, il faut remettre les éléments dans leur contexte.
03:24 C'est une entreprise qui a fait 20 milliards de bénéfices en 2022,
03:28 15 en 2021, qui a accumulé des sommes astronomiques,
03:31 et c'est une opération de communication qui vise à évacuer plusieurs questions.
03:35 Celle de la taxation des super-profits que nous avons mis sur la table
03:38 pendant la campagne de Jean-Luc Mélenchon et depuis notre arrivée à l'Assemblée nationale,
03:41 et celle du blocage des prix.
03:43 Parce qu'on est quand même sur un prix aujourd'hui plafond à 1,99€,
03:46 nous on demandait le blocage des prix à l'époque à 1,60€.
03:49 Donc aujourd'hui c'est indécent quand on a une entreprise qui a accumulé autant d'argent
03:53 sans ne créer aucune valeur.
03:55 Total a spéculé, ils n'ont pas créé un vaccin, ils n'ont pas créé un médicament,
03:58 ils ont simplement profité de la situation.
04:01 Et je me rappelle des mots du président de la République qui avait dit
04:03 "il faut taxer les profiteurs de crise et ça suffit d'avoir des profits indécents".
04:06 Donc c'est une opération de communication de Total qui en plus aura un effet d'aubaine
04:09 parce qu'on sait que les gens vont aller vers les stations Total pour récupérer le carburant,
04:13 donc ça va amener de plus en plus d'usagers sur ces stations.
04:16 Donc je crois que Patrick Pouyanné aurait mieux fait de garder le silence
04:19 que d'avoir ces mots-là qui sont quelque part mépris
04:22 à destination de celles et ceux qui tous les jours prennent leur véhicule,
04:25 qui déjà n'arrivent pas à vivre et qui voient le prix de l'essence exploser
04:28 et on leur dit "on va le plafonner à 1,99 alors qu'il est 1,80/1,85 aujourd'hui".
04:32 - Est-ce que ce n'est pas un désaveu aussi vis-à-vis d'Emmanuel Macron ?
04:34 Il avait demandé un geste en direction de Total Energy,
04:38 justement 1,99€, le compte n'y est pas forcément ?
04:43 - Écoutez, c'est aussi une réponse à ce que fait Emmanuel Macron depuis des mois,
04:47 que ce soit sur la taxation des super-profits, sur le versement des dividendes,
04:50 sur aujourd'hui le plafonnement de l'essence,
04:52 le pouvoir politique incarné par Emmanuel Macron se contente de demander des gestes.
04:56 Et effectivement, il faut une réponse politique et on ne peut pas atteindre de ces gens-là
05:00 que de bonne foi ils disent "mais nous on va plafonner, on va arrêter d'engager des profits".
05:05 C'est pour ça que nous on avait demandé le blocage des prix,
05:07 qui était une réponse politique, la taxation des super-profits est une réponse politique,
05:10 on ne peut pas atteindre que ces gens-là prennent eux-mêmes leurs responsabilités
05:14 parce qu'ils ne les prennent pas.
05:15 - Et pourtant, et pourtant, alors pas forcément sur Total Energy,
05:18 je pense à Stellantis qui de son côté aussi a dévoilé des bénéfices records
05:25 et qui dit "ben voilà, 2 milliards d'euros reversés à ces salariés".
05:29 Ça veut dire que quand même, il y a des groupes qui montrent l'exemple là-dessus.
05:32 - Écoutez Stellantis, c'est loin de montrer l'exemple,
05:34 vous avez dit des bénéfices records ont été révélés avant-hier je crois,
05:37 je rappelle quand même qu'au mois de décembre de l'année dernière,
05:40 les salariés du groupe étaient en grève pendant plusieurs semaines
05:42 pour demander une augmentation de salaire de 8%,
05:45 ça avait été refusé par la direction du groupe,
05:47 et aujourd'hui là aussi, effectivement, ils annoncent un versement de primes.
05:52 Ce qui est différent, les salariés demandent des augmentations de salaire,
05:55 qui participent d'ailleurs au financement des retraites,
05:58 et aujourd'hui on est sur une bataille,
06:00 il y a des entreprises qui veulent verser des primes
06:02 qui sont à la discrétion de l'entreprise
06:04 et qui sont au regard de la situation économique.
06:06 Nous on demande, et les salariés demandent des augmentations de salaire
06:09 qui sont des augmentations pérennes
06:10 et qui permettent aussi de financer les systèmes des retraites
06:12 qui est quand même un sujet majeur dans le pays, ça ne vous a pas échappé.
06:15 - Vous avez parlé des primes, le partage de la valeur,
06:17 justement Thomas Porte, les syndicats, le Patronat
06:19 qui ont trouvé un accord pour faciliter l'intéressement,
06:21 la participation, les primes dans les PME,
06:24 Elisabeth Born a promis de transcrire justement cet accord dans la loi,
06:27 ça veut dire que là-dessus vous n'êtes pas d'accord non plus ?
06:30 - Ecoutez, ce n'est pas l'ensemble des organisations syndicales
06:32 qui ont signé cet accord sur le partage,
06:36 non, nous on est opposé à ce mode-là de rémunération du travail,
06:39 on considère que la principale et la seule rémunération du travail
06:42 doit être celle du salaire,
06:44 parce qu'elle est gravée dans le marbre,
06:46 et je le redis, elle participe aussi
06:48 au financement de la sécurité sociale, au financement de la retraite,
06:50 et c'est important, c'est le fondement de notre société
06:53 d'avoir un salaire avec des cotisations sociales.
06:56 Et aujourd'hui on est en train de le détruire,
06:58 et Emmanuel Macron a pratiqué des exonérations à foison,
07:01 et on vient aujourd'hui nous expliquer que soit disant les caisses seraient vides.
07:04 Donc toutes ces politiques qui sont mises en place depuis des années,
07:06 elles poursuivent des objectifs qui détruisent notre modèle social,
07:09 donc nous on demande des augmentations de salaire,
07:12 et c'est pour ça que nous avions proposé l'augmentation du SMIC
07:14 à l'Assemblée Nationale dans le cadre de la loi Pouvoir d'Achat.
07:16 - Sur le Pouvoir d'Achat, justement, toujours,
07:18 est-ce que vous y voyez clair aujourd'hui sur la question du panier anti-inflation ?
07:22 Parce qu'on a d'un côté Bruno Le Maire qui semblait hier
07:25 prendre du recul par rapport à ce dispositif,
07:27 Olivier Grégoire en charge des PME
07:29 qui affirmait au contraire que la mesure était toujours en réflexion,
07:33 vous y voyez clair là-dedans ?
07:35 - Je crois que personne n'y voit très clair,
07:37 et ce qui est inquiétant c'est qu'on a vu encore une fois
07:39 les chiffres de l'inflation il y a quelques jours,
07:41 une nouvelle hausse de l'inflation,
07:43 alors que le gouvernement avait communiqué en disant
07:45 "c'est fini, ça va s'arrêter, on stabilise".
07:47 Mais je crois que là aussi,
07:49 le gouvernement se contente de mesures à être,
07:51 de petits chèques,
07:53 de coups de pouce à droite et à gauche qui ne sont pas suffisants,
07:55 et tant qu'il n'y aura pas de mesures structurelles,
07:57 et là aussi, pardonnez-moi d'y revenir,
07:59 mais la question du blocage des prix,
08:01 notamment sur les produits de première nécessité
08:03 qui impactent durablement les Français,
08:05 était une mesure politique attendue, de bon sens,
08:07 qui permettait aux gens de continuer à vivre.
08:09 On est quand même dans un pays qui est un des plus riches du monde,
08:11 où des gens sont aujourd'hui en train de choisir
08:13 entre payer leur loyer et remplir leur frigo,
08:15 et qui ne se déplacent même plus parce qu'ils n'ont pas
08:17 les moyens de mettre du carburant dans leur voiture.
08:19 Donc il faut prendre des mesures très fortes,
08:21 et le gouvernement n'en prend pas, et le panier inflation,
08:23 là aussi c'est une opération en complication.
08:25 - C'est une bonne idée pour vous le panier anti-inflation ?
08:27 - Non, c'est pas une bonne idée,
08:29 et je le redis, nous on demande le blocage des prix,
08:31 qui est une mesure de bon sens,
08:33 qui est une mesure qui permet de mettre un coup d'arrêt
08:35 au logique d'inflation.
08:37 - Et c'est ce que vous proposez du côté de l'EFI ?
08:39 - Écoutez, le blocage des prix a été fait
08:41 par le gouvernement d'Emmanuel Macron
08:43 pendant la crise Covid sur le GI hydroalcoolique
08:45 et sur les masques, donc c'est pas
08:47 une mesure soviétique, si vous voulez,
08:49 pour reprendre cette expression, c'est une mesure qui permet
08:51 sur un temps donné, de dire que
08:53 par rapport à l'inflation et l'explosion des prix,
08:55 le gouvernement prend une mesure politique
08:57 pour protéger le pouvoir d'achat des Français,
08:59 il a fait le choix de ne pas le faire.
09:01 - Le bon point semble-t-il pour le gouvernement,
09:03 et Gabriel Attal s'en félicite, c'est le recouvrement
09:05 fiscal qui a battu un record en 2022,
09:07 14,6 milliards d'euros,
09:09 le gouvernement a-t-il raison
09:11 de s'en féliciter, Thomas Porte ?
09:13 - Écoutez, j'ai vu les propos
09:15 de Gabriel Attal hier dans Le Parisien
09:17 qui effectivement dit "notre
09:19 gouvernement est en avance et en pointe dans la lutte
09:21 contre la fraude et l'évasion fiscale".
09:23 14 milliards d'euros, c'est une goutte d'eau
09:25 dans un océan d'évasion fiscale dans ce pays.
09:27 Ma collègue députée Charlotte Leduc
09:29 a rendu un rapport sur l'évasion fiscale
09:31 il y a quelques semaines, où les syndicats
09:33 disent que c'est entre 80 et 100 milliards
09:35 d'euros par an qui échappent aux caisses
09:37 de l'État. Et pour donner un peu
09:39 le contre-pied à ce que dit Gabriel Attal,
09:41 en quasiment 20 ans,
09:43 le nombre de salariés à la Direction Générale
09:45 des Finances a baissé de 50 000. Donc c'est-à-dire
09:47 qu'on perd des agents qui vont contrôler,
09:49 qui sont chargés de suivre l'argent qui échappe
09:51 à l'impôt. Et il y a aussi...
09:53 - Ça veut dire qu'il y a une forme de volonté finalement
09:55 de laisser faire ? - Bien sûr qu'il y a une forme de...
09:57 En tout cas, il y a une forme d'inaction du gouvernement,
09:59 et je vais vous donner un autre élément... - Coupable du coup, hein ?
10:01 - Un autre élément qui donne à voir ce que fait ce gouvernement.
10:03 Il y a une procédure qui est permise,
10:05 qui s'appelle une procédure à l'amiable. C'est-à-dire que quand le gouvernement
10:07 attrape une entreprise
10:09 qui est affraudée, il lui propose un règlement
10:11 à l'amiable pour éviter un procès et une
10:13 mauvaise publicité. En 2021, il y a eu
10:15 306 cas de règlement à l'amiable,
10:17 c'est trois fois plus que les années précédentes.
10:19 Et le gouvernement, sur ces 306 cas, avait réclamé
10:21 à l'origine 1,5 milliard d'euros
10:23 qui n'avaient pas été payés.
10:25 Finalement, à la fin de l'accord,
10:27 l'État s'est assis sur 1,1
10:29 milliard et a fait
10:31 73% de réduction à des entreprises
10:33 qui avaient fraudé. Donc on ne peut pas, d'un côté,
10:35 dire qu'on se félicite de mener
10:37 la lutte contre l'évasion fiscale, alors qu'il y en a
10:39 100 milliards chaque année qui échappent aux caisses de l'État
10:41 et qu'on réduit les postes des agents
10:43 qui sont chargés de contrôler l'argent public
10:45 qui échappe aujourd'hui au budget de l'État.
10:47 - Gabriel Attal, qui vous cible d'ailleurs
10:49 dans cette interview accordée aux Parisiens, ça ne vous a
10:51 pas échappé sur la fraude sociale.
10:53 Également, vous oubliez...
10:55 - On n'oublie pas la fraude sociale,
10:57 mais là aussi, j'entends le poids
10:59 des mots de Gabriel Attal, mais sur la
11:01 question des aides sociales, il y a un papier très intéressant
11:03 dans le journal de La Croix il y a quelques jours, qui justement,
11:05 lui, dit que plutôt
11:07 que de parler de cette fraude qui est minime
11:09 comparée à l'évasion fiscale organisée
11:11 par des multinationales, on a 34%
11:13 des bénéficiaires du RSA qui ne le demandent pas.
11:15 C'est 3 milliards d'euros
11:17 par an. On a 50% des
11:19 seniors qui sont au minimum vieillesse qui ne le réclament pas.
11:21 On a un chômeur sur deux dans ce pays
11:23 qui ne fait pas recours
11:25 à ses droits. Donc plutôt
11:27 qu'une fois de plus de montrer celles et ceux qui sont en difficulté,
11:29 créons les conditions pour que tous ces gens-là
11:31 qui ont droit à des aides parce qu'elles sont
11:33 en difficulté puissent en bénéficier. Et encore une fois,
11:35 c'est un écran de fumée pour
11:37 cacher le fait que l'État ne s'attaque pas
11:39 à celles et ceux qui ne payent pas d'impôts. Vous parliez de Total
11:41 tout à l'heure. Depuis 2007, Total a payé
11:43 simplement 7 fois l'impôt sur les sociétés
11:45 d'un autre pays, et Total a 19...
11:47 - Il reste à payer les frangers. - Total a 19 filiales dans les paradis
11:49 fiscaux. C'est à ça qu'il faut s'attaquer aujourd'hui.
11:51 - La réforme des retraites, Thomas Porte,
11:53 avec cette date du 7 mars,
11:55 l'intersyndical qui veut
11:57 une grosse mobilisation pour
11:59 cette date. Vous appelez également à
12:01 une forte mobilisation le 7 mars.
12:03 - Écoutez, on appelle au blocage
12:05 intégral du pays, et on reprend les mots
12:07 de l'intersyndical et des organisations de jeunesse.
12:09 Je crois que, écoutez, dans un pays
12:11 quand vous avez 93% des actifs
12:13 qui se disent opposés à la réforme, 8 Français sur 10
12:15 qui n'en veulent pas. Hier, un sondage dans le JDD
12:17 qui dit que 65-66%
12:19 des Français sont favorables au blocage.
12:21 Il n'y a pas de majorité populaire dans ce pays
12:23 pour un projet de réforme qui est
12:25 impopulaire, qui est injuste, qui est injustifié.
12:27 Et d'ailleurs, les débats que nous avons menés
12:29 à l'Assemblée nationale ont permis de démasquer
12:31 un certain nombre de mensonges. Vous avez
12:33 les 1200 euros, on était à 2 millions,
12:35 on est passé à 40 000 et puis à 14 000
12:37 sur les carrières longues. Donc il faut
12:39 mener cette bataille-là. Et oui, la date du 7 mars
12:41 elle est très importante, il faut bloquer le pays.
12:43 Il n'y a qu'une solution pour ce président. - Et l'après ? Reconductible ?
12:45 - Évidemment. Après, ce sont les organisations syndicales qui décident.
12:47 Mais je note que de très grosses fédérations
12:49 ont appelé à la grève reconductible.
12:51 J'étais moi-même hier et avant-hier dans ma circonscription
12:53 et les gens sont déterminés, prêts à aller
12:55 jusqu'au bout, jusqu'au retrait de cette réforme
12:57 qui ne passe pas. Et la colère, elle est là
12:59 et ce gouvernement est irresponsable. Il faut qu'il revienne
13:01 à la raison et qu'il retire ce texte.
13:03 - Les relations se sont améliorées entre la France insoumise
13:05 et les syndicats ?
13:07 - Écoutez, les relations, elles ont toujours été
13:09 en bon terme. Je vois
13:11 le jeu qui est fait. Il y avait effectivement
13:13 une différence de stratégie
13:15 sur la bataille parlementaire
13:17 et elle est assumée. - Vous attendiez que vous
13:19 retiriez vos amendements pour voter
13:21 et passer au vote de l'article 7. Vous avez refusé.
13:23 - Non. On avait une autre stratégie
13:25 parlementaire et au final
13:27 on est quand même rassemblés sur l'objectif commun qui est
13:29 le retrait de la réforme. Je note que les sénateurs
13:31 des autres groupes de la NUPES
13:33 qui vont entamer le débat
13:35 au Sénat, ont dit eux-mêmes qu'ils allaient prendre
13:37 le temps de discuter du texte
13:39 pour lever tous les mensonges de ce gouvernement.
13:41 Ils ont dit même qu'ils étaient favorables
13:43 à ne pas aller à l'article 7 avant
13:45 la mobilisation du 7 mars. Je crois que l'ensemble
13:47 de ce texte est important et surtout nous n'avons pas
13:49 à subir le temps parlementaire
13:51 imposé par le gouvernement. Je rappelle que le 47.1
13:53 et les 15 jours de débat
13:55 20 jours contraints à l'Assemblée
13:57 c'est le gouvernement qui les a imposés.
13:59 Pour un texte qui va donner 2 ans plus
14:01 à chaque Français, quelques mois de débat
14:03 auraient été nécessaires. - Je ne sais pas si vous avez lu
14:05 le Figaro ce matin, ce titre notamment
14:07 comment Mélenchon s'est mis toute la gauche
14:09 à dos. Gros dossier à lire dans le Figaro
14:11 ce matin. Figaro qui indique
14:13 que les tentatives de l'insoumis, Jean-Luc Mélenchon
14:15 pour prendre la tête de la contestation
14:17 agacent les syndicats et vos partenaires de la NUPES
14:19 on a entendu Fabien Roussel
14:21 on a entendu Sandrine Rousseau sur ces questions-là
14:23 on a entendu aussi les désaccords
14:25 les tensions notamment avec
14:27 du côté de la CGT, avec la CFDT
14:29 avec les syndicats. Vous vous isolez finalement ?
14:31 - Ecoutez je crois pas...
14:33 - Vous avez la volonté de récupérer
14:35 cette mobilisation ? - Ecoutez, il n'y a aucune volonté
14:37 de récupérer cette mobilisation. D'ailleurs,
14:39 Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise
14:41 a été très clair sur ce sujet. Nous avons dit que nous
14:43 participerions et nous apportions notre soutien
14:45 à toutes les mobilisations sociales
14:47 qu'il y a dans le pays.
14:49 Vous savez, nous on est pas là
14:51 et je le redis pour polémiquer, on travaille
14:53 avec les syndicats, on travaille avec tous les partenaires
14:55 de la NUPES à l'Assemblée Nationale
14:57 et au Sénat. On a d'ailleurs
14:59 lancé différentes initiatives
15:01 on est au soutien des mobilisations sociales. - Donc vous ne vous sentez pas
15:03 isolé en tout cas au sein de la NUPES ?
15:05 - Non on n'est pas isolé. D'ailleurs il y a des
15:07 initiatives communes, on tient des meetings communs
15:09 dans toute la France contre la réforme des retraites
15:11 y compris avec des responsables syndicaux
15:13 et vous savez, pour avoir
15:15 fait toutes les manifestations et être sur beaucoup de piquets de grève
15:17 il y a beaucoup de syndicalistes, de très nombreux, qui saluent
15:19 notre travail à l'Assemblée et qui se félicitent
15:21 qu'on ait empêché le vote de la retraite à 64 ans.
15:23 - Un mot sur votre tweet où
15:25 vous voyez poser le pied sur un ballon
15:27 à l'effigie du ministre du Travail, Olivier Dussopt
15:29 vous avez été exclu 15 jours de l'Assemblée
15:31 vous avez dit "assumez cette photo"
15:33 vous l'assumez toujours
15:35 si c'était à refaire, vous n'hésiteriez pas ?
15:37 - Je l'assume toujours et je le referai
15:39 si c'était à refaire. J'ai expliqué
15:41 que ce n'était pas un appel à la violence, évidemment
15:43 et que dans ce pays il y a une tradition
15:45 de carnaval de droits à la caricature
15:47 qui tourne en ridicule les puissants
15:49 qui est une arme politique au service de la contestation
15:51 donc oui, maintenant la sanction
15:53 qui a été prononcée à mon égard
15:55 est absolument ridicule, surtout qu'elle est mise
15:57 en comparaison avec celle d'un député du Rassemblement National
15:59 qui avait tenu des propos racistes
16:01 écoutez, j'ai reçu beaucoup de messages de soutien
16:03 personne n'est dupe de l'instrumentalisation
16:05 qui a été faite par la majorité et par
16:07 Orberger sur ma sanction
16:09 donc moi je suis tout à fait tranquille avec ça
16:11 et je suis aujourd'hui mobilisé contre ce projet
16:13 de réforme des retraites comme je l'ai été dans l'hémicycle.
16:15 - Dernière question, rapidement, Thomas Porte
16:17 on l'a appris hier par nos confrères de Libération, le ministre des Armées
16:19 Sébastien Lecornu, visé par une enquête du Parquet
16:21 National Financier pour prise illégale d'intérêt
16:23 à l'époque, il était président du département de l'Eure
16:25 Sébastien Lecornu aurait pris part
16:27 le conditionnel à des délibérations
16:29 concernant la société d'autoroute Paris-Normandie
16:31 une société dont il était par ailleurs administrateur
16:33 si jamais le PNF
16:35 le met en examen, Sébastien Lecornu
16:37 peut-il rester ministre ?
16:39 - Ecoutez, ça c'est à Emmanuel Macron
16:41 de décider mais je crois que surtout c'est une spécialité
16:43 aujourd'hui de la Macronie d'être
16:45 au cœur des affaires. On a eu pendant la réforme des retraites
16:47 les révélations sur Olivier Dussopt
16:49 qui est sur pareil, sur un marché avec Lassore
16:51 un papier de Mediapart sorti il y a quelques mois
16:53 documentait toutes les affaires
16:55 qui entouraient les ministres
16:57 et les membres du gouvernement d'Emmanuel Macron, il y avait une quarantaine
16:59 d'affaires pour un président qui en 2017
17:01 parlait de République exemplaire
17:03 il est de plus en plus mal placé pour en parler
17:05 notamment au regard de ce qui arrive aussi à son plus proche
17:07 conseiller Alexis Kohler qui lui aussi
17:09 a quelques démêlés avec la justice.
17:11 - Thomas Porte, député LFI de Seine-Saint-Denis
17:13 merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio
17:15 et bonne journée à vous.
17:17 8h33 sur Sud Radio, on revient
17:19 dans un instant, restez bien là avec nous avec les débats
17:21 0826-303 sans vous nous appeler pour prendre la parole
17:23 et puis Jean-Marie Bordree pour la revue de presse
17:25 #OnEnParle, à tout de suite sur Sud Radio.

Recommandations