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Ivan Rioufol et Véronique Jacquier passent en revue l’actualité de la semaine dans #FaceARioufol

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00:00 Quasiment 20h sur CNews, dans un instant c'est face à Riofol mais avant cela, le point sur l'information avec Isabelle Puboulot.
00:07 Le gouvernement ouvert aux propositions des Républicains pour améliorer la réforme des retraites en faveur des femmes.
00:17 C'est ce qu'affirme le ministre du Travail Olivier Dussopt deux jours avant l'examen du texte au Sénat.
00:22 Le patron du groupe LR Bruno Retailleau propose une surcote de 5% pour les mères de famille qui auraient atteint une carrière complète et l'âge légal soit un départ anticipé à 63 ans.
00:34 Pierre Palmade, conscient mais très affaibli. L'humoriste de 54 ans a été victime d'un accident vasculaire cérébral hier, peu avant 19h.
00:44 Il a été transféré de Villejuif à l'hôpital du Kremlin Bicêtre. Son pronostic vital n'est pas engagé.
00:50 Demain, la Cour d'appel de Paris doit rendre son verdict concernant l'éventuelle détention provisoire de Pierre Palmade.
00:57 Et puis un mot de rugby. Troisième journée du tournoi des 6 nations. Le 15 de France s'est imposé de justesse face à l'Ecosse.
01:05 32 à 21. Les hommes de Fabien Galtier ont inscrit 3 de leurs 4 essais dans les 20 premières minutes.
01:12 Les Bleus décrochant le bonus offensif en toute fin de partie. Prochain rendez-vous le 11 mars. La France affrontera l'Angleterre.
01:20 Voilà pour la première partie de Face à Riofol. Bonjour cher Yvan. Vous allez bien ?
01:28 Très bien. Vous êtes en forme. Véronique Jacquier, merci de nous retrouver dans un instant.
01:32 Beaucoup de thématiques pour Face à Riofol et un invité sur la guerre de Vendée dans la deuxième partie.
01:37 Il y en a une ce dimanche. Voilà un an que l'ordre du monde est bouleversé. Un an déjà depuis l'offensive militaire lancée par Vladimir Poutine contre l'Ukraine.
01:45 Une catastrophe humaine, économique et géopolitique dont personne ne connaît l'issue.
01:48 Pire encore, beaucoup mettent des œillères et n'entendent pas les craintes face à cette fuite en avant.
01:52 Une troisième guerre mondiale est-elle possible ? Demandent réponse dans un instant.
01:57 Elle s'appelait Agnès Lasalle, professeure d'espagnol de 52 ans dont la vie a été ôtée par un de ses élèves en plein cours mercredi à Saint-Jean-de-Luz.
02:04 Le corps professoral est une nouvelle fois endeuillé et un chiffre nous interpelle.
02:09 Un enseignant sur deux avoue avoir été victime d'agression dans sa carrière.
02:13 Est-il devenu dangereux d'enseigner sur notre territoire ? L'éditeur d'Ivan iréoufole dans un instant.
02:19 Enfin, Ivan, vous recevez ce soir Reynald Seychère, docteur en lettres, historien spécialiste de la guerre de Vendée, auteur de Vendée du génocide au mémoricide.
02:27 Le film, vaincre ou mourir, a fait bondir la bienpensance, boudé par les médias, apprécié par le grand public.
02:34 Pourquoi ce tabou autour de la guerre de Vendée ? Peut-on parler de génocide en 230 ans plus tard ?
02:39 Voilà le programme face à Réoufolle. C'est parti.
02:42 Vous vouliez commencer par la guerre en Ukraine. Un an après l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe le 24 février.
02:50 Quel bilan, Ivan, tirez-vous de ce conflit, de cette guerre ?
02:54 D'abord, c'est un bilan naturellement tragique, car a priori, nous allons vers une guerre irréfléchie, une guerre qui n'a pas été pensée et une guerre qui pourrait devenir mondiale.
03:03 Mais dans cette tragédie qui se dessine, je voudrais retenir une première bonne nouvelle.
03:09 C'est la nouvelle de la naissance d'une nation indésirée, la nation ukrainienne, dont la Russie ne voulait pas et qui est parrainée aujourd'hui par une Union européenne
03:21 qui méprise profondément les souverainetés nationales.
03:24 Et donc, l'Ukraine aujourd'hui, grâce malgré tout à cette guerre horrible, s'affirme aujourd'hui dans tout ce que détestent les mondialistes, les sans-frontières.
03:35 C'est-à-dire dans une nation, en tout cas, protégée par des frontières et souveraine.
03:40 Et donc, cela amène à deux conséquences.
03:44 La première conséquence, c'est que l'Ukraine ne sera plus jamais russe, c'est-à-dire que le divorce entre les deux peuples frères, c'est absolument horrible.
03:52 Le divorce entre l'Ukraine et la Russie est aujourd'hui consommé et on ne voit pas qu'il puisse y avoir un retour en arrière.
03:59 Ce qui veut dire d'ailleurs que l'Ukraine est en train de se consolider sur ses propres frontières en rejetant les territoires russophones qui sont aujourd'hui sous l'administration russe.
04:10 Donc, je fais ce pari là, qui est un peu audacieux, de dire que les territoires qui ont été acquis par la Russie, les territoires russophones du Donbass qui longe la mer d'Azov,
04:20 risquent de rester russes si vraiment la détestation de l'Ukraine vis-à-vis des Russes et des russophones est telle.
04:26 Car je ne vois pas très bien comment il pourrait y avoir de cohabitation entre ces deux peuples frères là.
04:31 La deuxième raison, qui est amusante dans ce désastre là, c'est de voir que la revendication nationaliste est une revendication qui est aujourd'hui
04:40 soutenue, tolérée par non seulement l'Union européenne qui déteste les nationalismes, mais également par des intellectuels comme BHL,
04:49 qui, dès qu'ils entendent parler de nationalisme, ils décèdent d'une odeur nauséabonde.
04:56 Et donc, je trouve, c'est la seule ironie de cette histoire là, c'est naturellement de voir que le nationalisme ukrainien est aujourd'hui toléré,
05:04 au point même que l'Ukraine donne une place prépondérante aux anciens nationalistes qui avaient collaboré avec l'Allemagne nazie,
05:20 notamment dans la chasse aux juifs, et ceux-ci avaient été dénoncés. Et cela ne pose pas de problème, en tout cas, à tous ceux qui,
05:27 comme BHL, font la chasse à l'antisémitisme et qui ne voient pas que l'antisémitisme est quand même, gangrène un peu ce passé ukrainien.
05:38 Et surtout, ce qui est le grand paradoxe, c'est de voir que précisément, le Rassemblement national, à travers Jordan Bardella,
05:45 rejoint aujourd'hui les positions, par exemple, de BHL, puisque Jordan Bardella voit dans l'Ukraine, précisément, l'exemple d'un renouveau national,
05:53 d'un renouveau patriotique, d'un renouveau souverainisme. Et donc, on se rend compte qu'ici, il y a un même combat qui est mené
05:59 entre BHL et le Rassemblement national, ce qui est donc une de ces petites surprises que réserve l'histoire.
06:07 Maintenant, pour le reste, naturellement, le scénario est effroyable, parce que ce que l'on voit apparaître, bien sûr,
06:13 c'est un affrontement qui dépasse naturellement la souveraineté ukrainienne, parce que cette souveraineté ukrainienne n'est qu'apparente,
06:20 bien entendu, l'Ukraine ne maîtrise pas son destin, et tout se joue aujourd'hui dans un affrontement entre deux grandes puissances,
06:26 qui sont d'un côté les États-Unis et de l'autre côté la Russie. On l'a bien vu d'ailleurs physiquement cette semaine, puisque Joe Biden était à Kiev lundi,
06:34 puis en Pologne mardi, tandis que Poutine tenait son grand discours à la Douma mardi, et que ces deux hommes se sont répondus, dans le fond,
06:44 indirectement, en s'accaparant sur le dos de cette pauvre Ukraine, qui, bien que souveraine, n'a pas du tout la maîtrise de quoi que ce soit,
06:55 et singulièrement pas, naturellement, du financement de cette guerre. Et donc, l'on voit que cette guerre-là prend une envergure qui devient une envergure mondiale,
07:05 et qui échappe en tout cas, et qui va bien au-delà d'ailleurs de ce que devrait être cette guerre, qui aurait dû rester une guerre locale, une guerre de territoire,
07:15 une guerre géographiquement limitée, mais que par une montée en puissance, une montée aux extrêmes, on commence à se demander si vraiment,
07:25 il y a dans ce concert des nations, et dans ces dirigeants européens qui veulent affronter la Russie, est-ce qu'il y a une voie de sagesse qui amènerait,
07:35 mais on l'a déjà dit ici, qui amènerait à des négociations, et à un processus, en tout cas, de conciliation, ou en tout cas de paix, et un arrêt du cessez-le-feu.
07:44 Donc voilà où on en est pour l'instant.
07:45 – Est-ce que vous diriez que la guerre mondiale, Yvan Réaufol, est déjà là ?
07:51 – Nous vivons une drôle de paix. Il y avait eu la drôle de guerre entre 1939 et 1940, la guerre avait été déclarée en 1939,
07:59 mais elle n'avait été actée qu'en 1940, et là nous sommes dans une drôle de paix, c'est-à-dire qu'en effet,
08:04 tout le monde dit que personne ne veut être belligérant, co-belligérant, mais tout le monde dit qu'on est en guerre.
08:10 Et le président de la République lui-même, d'ailleurs, a fait cette déclaration très récemment à Munich,
08:16 en disant que la guerre touchait la planète entière, et que la Russie ne devait pas gagner.
08:22 Et donc, naturellement, avec en plus une ambiguïté chez lui, bien sûr, de dire que la Russie ne devait pas gagner,
08:28 mais qu'en même temps, il était hors de question de l'attaquer sur son sol.
08:32 Donc on est dans une sorte de… en même temps, si je puis dire, de position irréfléchie, de buts de guerre qui sont mal définis,
08:43 mais qui, quoi qu'il arrive, laissent la guerre aller d'elle-même, sans qu'il y ait, en tout cas de la part du président de la République,
08:49 qui aurait pu être un modérateur, et d'autres grands dirigeants, sans qu'il y ait des modérations qui pourraient appeler
08:55 à ce que l'on évite, cette grande guerre civilisationnelle.
08:59 Cela dit, il est faux de dire, ce que j'entends là pour l'instant, que la Russie va perdre.
09:07 La Russie, pour l'instant, ne perd pas. La Russie, pour l'instant, est même en train de gagner.
09:11 Certes, elle a perdu beaucoup dans ses premières offensives à Kiev, naturellement, et dans ces territoires qu'elle a perdus ces derniers mois.
09:18 Mais aujourd'hui, la Russie tient malgré tout 15% du territoire ukrainien.
09:23 La Russie, l'économie russe ne s'est pas effondrée, en dépit de ce qu'avait annoncé Bruno Le Maire, notamment.
09:29 La Russie a des munitions, visiblement, à ne pas savoir qu'en faire,
09:33 alors que les spécialistes de plateau de télévision nous disaient que ces munitions s'épuisaient,
09:39 et que la Russie n'est pas non plus seule. Elle n'est pas seule au monde.
09:43 Non seulement elle n'est pas seule au monde, ce n'est pas un pari, mais en plus, elle est soutenue,
09:46 et même de plus en plus, par la Chine, par l'Iran, par le Brésil, par une partie des pays africains, etc.
09:51 Donc, on voit bien que non seulement la Russie ne peut pas perdre, mais que l'OTAN et les États-Unis ne peuvent pas perdre non plus.
09:58 C'est ceci qui est désastreux, parce que cela amène à une sorte de guerre de tranchées, de guerre d'immobilisme,
10:03 de guerre dans la durée, à moins qu'il y ait un miracle.
10:06 Mais encore une fois, je ne vois pas pour l'instant d'où pourrait venir ce miracle-là.
10:10 Et donc, je pense que la troisième leçon à tirer de cette guerre-là,
10:19 est d'admettre qu'aujourd'hui, l'Occident a déjà un genou à terre, c'est terrible à dire de cette manière-là,
10:26 mais l'hégémonie occidentale aujourd'hui a pris fin.
10:29 C'est-à-dire qu'avec l'émergence de ce nouveau monde, de l'émergence de cette nouvelle architecture autour de ces pays
10:36 qui étaient jadis émergents et qui maintenant veulent avoir leur mot à dire,
10:39 l'Occident, donneur de leçons, le camp du bien, dans le fond, n'est plus respecté par une grande partie de la planète,
10:45 par près de 70% des pays qui se retrouvent plus ou moins derrière les revendications russes,
10:53 qui reprochent, dans le fond, à l'Occident de tomber dans une sorte de déclin moralisateur,
11:01 sans voir que la protection des peuples passe également par la protection des frontières.
11:05 Et on est aujourd'hui dans cet affrontement idéologique, dans cet affrontement de civilisation,
11:09 qui me fait dire que non seulement la Russie ne le perdra pas,
11:12 qui me fait dire que non seulement, bien sûr, les États-Unis ne le perdront pas,
11:15 mais que ceux qui perdront, ce seront précisément ces Ukrainiens qui viennent de recouvrer leur souveraineté et leur liberté apparente.
11:24 Véronique Jacquier, est-ce que vous partagez ce constat de fuite en avant psychologique, dirait certains ?
11:30 Oui, c'est Henri Guénot qui a parlé de fuite en avant psychologique ce matin sur CNews.
11:35 Oui, nous vivons une drôle de paix parce que la Troisième Guerre mondiale semble avoir commencé.
11:41 Si on regarde le factuel tout d'abord, oui, il y a eu une escalade.
11:45 Pourquoi ? Il y a un an, on a commencé par de l'aide humanitaire,
11:48 maintenant on en est à fournir des armes défensives,
11:50 et puis le président ukrainien Zelensky nous demande des avions,
11:53 et puis on se demande jusqu'où on va aller comme cela.
11:55 Ensuite, on est passé, on le voit, d'une économie de paix à une économie de guerre.
11:59 Dans le journal du dimanche ce matin, il y a le chef d'état-major des armées,
12:03 chef d'état-major des armées françaises, qui dit "il faut produire des munitions à bas coût et vite pour aider l'Ukraine".
12:10 Donc on a d'un côté l'OTAN, et puis de toute façon l'Europe,
12:15 toutes les armées, toutes les industries, pardon, qui se disent "on va aider de plus en plus l'Ukraine".
12:20 Donc on en est maintenant à réfléchir à la façon de les aider en fournissant des munitions.
12:26 Et puis, il y a aussi le fait que tous les pays d'Europe ne se cachent pas d'avoir augmenté leur budget de la défense.
12:32 Ça, ce n'est pas rien non plus aussi comme indicateur.
12:35 Et puis, ce matin, Vladimir Poutine a dit lui-même que l'OTAN participait au conflit
12:40 en fournissant des armes et qu'il accusait les États-Unis et l'Europe de vouloir, une fois encore, détruire la Russie.
12:48 Donc voilà, factuellement, on peut se dire que oui, une troisième guerre mondiale a commencé.
12:52 Maintenant, il est donc urgent de réfléchir à l'après, à l'après-constat.
12:56 Et on a l'impression que personne ne réfléchit à la façon d'arrêter cette guerre,
13:00 même si, bien entendu, il y a un agresseur et un agressé.
13:04 Qu'est-ce que ça veut dire ?
13:05 Il faut réfléchir, d'après moi, à deux choses, à une architecture de paix pour l'Europe,
13:10 c'est-à-dire un cessez-le-feu et c'est-à-dire évidemment une paix négociée.
13:14 Alors, ça veut dire comprendre aussi ce que les Russes ont dans la tête, ce que Poutine a en tête.
13:19 Même s'il faut lâcher sur le fait de faire rentrer l'Ukraine dans l'OTAN,
13:23 bah si, il faut lâcher là-dessus.
13:24 Oui, allons-y, parce que sinon, on va directement à la troisième guerre mondiale.
13:28 Et puis, pour aller plus loin que ce que disait Ivan, il faut réfléchir, bien entendu, à une architecture de paix pour le monde.
13:34 Et là, c'est quand même extrêmement dangereux, ce que l'on voit poindre depuis plus d'un an,
13:38 puisque, comme l'a dit Ivan, il y a 60% des pays de la planète qui ne veulent pas d'un État mondial tel qu'il était géré
13:46 pendant ces 40 dernières années, c'est-à-dire pro-américain ou pro-occidental.
13:49 Ils nous disent "votre camp du bien, nous n'en voulons pas".
13:53 Et on les comprend, puisque la guerre en Irak, ça a été un fiasco, puisque la guerre en Libye, ça a été un fiasco.
14:00 Donc, on voit aussi le wokisme qui engraine nos sociétés et qui fait que c'est un fiasco.
14:06 Donc, il est urgent d'entendre cette partie du monde-là, et donc, drôle de paix dans laquelle nous sommes,
14:13 pour encore ce qui est pour l'heure une drôle de guerre.
14:15 Mais enfin, ça peut être beaucoup plus dangereux encore que ce que nous vivons.
14:18 Une dernière question à ce propos, cher Ivan.
14:21 Vous ne donnez pas raison à Vladimir Poutine.
14:24 Non, en aucune manière. Vladimir Poutine a déclaré la guerre au monde libre auquel j'appartiens.
14:30 Et je n'ai aucune envie, naturellement, de voir qu'un régime totalitaire puisse gagner.
14:34 Mais encore une fois, les critiques qui sont portées au monde occidental doivent être entendues.
14:40 Moi, je me refuse à rentrer dans le manichéisme qui voudrait que Poutine ait forcément tort
14:45 et que Zelensky ou Biden aient forcément raison.
14:48 Non, c'est beaucoup plus complexe que ça.
14:49 Et d'ailleurs, quand Poutine, dans son discours à la Douma, a mis en cause,
14:55 à travers le déclin occidental, la culture woke et toutes les dérives qui vont autour de ceci,
15:00 en rappelant que pour lui, la famille, c'était l'union d'un homme et d'une femme,
15:05 et des raisonnements de ce genre,
15:08 je pense qu'on ne peut pas lui donner tort parce que c'est lui qui le dit.
15:12 Poutine risque d'être ébranlé par le réveil des patriotismes et des nationalismes
15:18 au cœur même de sa fédération, puisque cela peut naturellement donner des prétextes
15:23 à des pays fédéraux, fédérés à la Russie, à vouloir reprendre leur autonomie,
15:28 comme l'Ukraine l'a fait.
15:29 Ça, c'est une affaire entendue.
15:30 Mais encore une fois, je pense que je ne me résous pas à stigmatiser à ce point
15:37 la Russie et le peuple russe.
15:40 Alors certes, ils menacent notre démocratie, je veux bien l'entendre,
15:43 mais qui menace également notre démocratie,
15:45 sinon les États-Unis, quand ils importent au cœur même du vieux monde occidental
15:49 la culture woke, qui est une sorte de néo-marxisme,
15:52 qui veut également aujourd'hui donner le pouvoir aux minorités oppressées.
15:56 Donc je trouve qu'il y a certes un danger à ce que Poutine et son autoritarisme
16:01 puissent gagner, mais il y a un autre danger à laisser les États-Unis,
16:04 à travers en tout cas leur influence woke, qui déstabilise également les démocraties,
16:09 à gagner aussi.
16:11 Donc ce que je constate, c'est que l'Europe, malgré tout,
16:14 est une Europe qui s'est effacée, qui n'a plus la maîtrise de cette guerre,
16:18 qui n'a jamais eu la maîtrise de cette guerre,
16:20 et que précisément j'attends d'une manière impatiente,
16:22 mais je la redoute en même temps,
16:24 j'attends que des personnalités puissent s'élever pour essayer d'aller dans le sens d'Henri Guaino,
16:31 afin d'avoir, et qui est l'envergure, la force et le courage d'affronter
16:36 tous ceux qui nous disent que ceux qui parlent de paix sont des municois ou des pacifistes.
16:41 Non, je pense qu'il faudrait, on attend d'une personnalité,
16:44 qu'elle arrive à surmonter tout ceci et qu'elle nous dise que nous allons vers une folie
16:47 de cette guerre qui n'a pas été pensée.
16:48 Mais ceci est un veu pieux.
16:50 En un mot, en un mot, vers où vous vouliez réagir.
16:52 Oui, juste un paramètre qu'il faut prendre en compte, c'est que cette guerre,
16:54 elle dure et elle va s'installer dans la durée.
16:57 Et si Zelensky se montre Churchill, d'alors actuel, et c'est tout à son honneur,
17:01 il faut prendre aussi en compte peut-être son entourage.
17:04 Est-ce que ces hommes, dans la durée, vont être résistants comme il le faut ?
17:08 L'avenir nous le dira, mais c'est une partie qui est compliquée aussi.
17:11 Voilà ce qu'on pouvait dire sur ce premier thème.
17:13 Et j'invite les téléspectateurs à revoir cet entretien d'Henri Guaino
17:16 dans le grand rendez-vous CNews Europe 1.
17:18 Enseigner devient-il un métier à risque ?
17:21 L'assassinat d'une enseignante, yvant par un élève de seconde,
17:25 en pleine classe mercredi dans un établissement catholique de Saint-Jean-de-Luz,
17:29 a sidéré l'opinion.
17:30 Que dit ce drame de notre société ?
17:34 Je pense que ce drame dit d'abord que notre société s'américanise
17:40 et que le métier de professeur, en effet, est devenu un métier à risque.
17:44 C'est épouvantable à dire, mais la violence qui était apparue
17:47 au cœur du système scolaire depuis maintenant les années 90,
17:50 avec cette émergence d'une nouvelle société,
17:53 d'une société multiculturelle qui n'arrivait pas,
17:55 ou en tout cas qui se heurtait à la société française
17:58 par un choc de culture, de civilisation,
18:00 qui allait même jusqu'au cœur de l'enseignement
18:02 et avec des scènes de violence que l'on a vu apparaître
18:04 chez les élèves qui contestaient l'autorité des professeurs.
18:09 Là, on voit que cette violence s'est passée
18:11 dans un collège privé catholique, dans une ville tranquille.
18:14 Et donc, on est obligé de se poser la question de savoir
18:17 où l'école a failli.
18:20 Et moi, une de mes explications, il y en a beaucoup,
18:24 mais je pense que l'école a failli parce que l'école n'est plus un sanctuaire.
18:27 Une école n'est plus un sanctuaire parce qu'elle s'est ouverte,
18:30 dans le fond, à cette nouvelle exigence qui a été de faire de l'école
18:34 une structure inclusive.
18:35 Najat Vallaud-Belkacen, qui avait été précédent ministre de l'Éducation,
18:41 avait demandé à ce que ce ne soit plus l'élève qui se plie au système scolaire,
18:44 mais le système scolaire qui se plie à l'élève.
18:46 Or, toute cette idéologie de l'inclusion,
18:49 qui consiste dans le fond à dire aux nouvelles populations
18:52 qu'elles n'ont plus l'effort de s'intégrer,
18:54 ni même encore moins de s'assimiler,
18:56 mais qu'elles arrivent comme elles sont,
18:58 en stigmatisant toutes les remontrances
19:01 et toutes les, ce qu'ils appellent, les discriminations.
19:03 Tout ceci a fait en sorte que le système scolaire
19:07 a renoncé d'abord à des exigences de partage de comportement
19:12 et a renoncé également, d'ailleurs, dans le fond,
19:15 à regarder d'une manière plus particulière
19:21 les cas les plus psychiatriques, les cas les plus fragiles.
19:25 Vous savez qu'il y avait eu cette polémique
19:26 qui avait été lancée durant la campagne présidentielle
19:29 par Éric Zemmour, qui trouvait que les élèves
19:31 en situation de handicap n'étaient pas forcément
19:34 bien traités dans le système éducatif
19:39 au nom de cette société inclusive
19:40 et qu'il faudrait peut-être créer des filières parallèles.
19:43 Eh bien, je pense que là, on ne sait pas quel est le...
19:46 C'est un cas psychiatrique qui est apparu
19:48 à travers cet élève qui a poignardé sa professeure.
19:51 On ne sait pas d'où vient ce cas psychiatrique-là,
19:53 mais peut-être aurait-il pu être décelé, être pris à temps.
19:56 Et cela n'a pas été fait.
19:58 Et donc, il y a quand même là une grande lacune
20:01 qui me semble vouloir nous forcer aujourd'hui
20:04 à remettre en cause précisément de cette société inclusive,
20:07 cette société de l'inclusion, d'autant que le rapport Tuo de 2013,
20:10 qui avait encore plus théorisé cette démarche politique
20:14 que je trouve très perverse, a valu à son auteur,
20:17 M. Tuo, d'être, hier ou avant-hier,
20:20 promu au Conseil d'État dans la section intérieure.
20:22 C'est-à-dire que c'est lui également qui aura à gérer,
20:24 notamment, les questions liées à l'immigration.
20:26 Donc, on voit qu'on s'enferme encore une fois
20:27 dans une démarche idéologique qui,
20:30 au nom du respect des différences,
20:32 ne veut pas voir que l'Europe est trop fragile,
20:35 que l'école est trop fragile
20:38 pour accepter seules ses soubresauts sociaux.
20:42 Dans un instant, vous allez nous dire si les réponses de l'État
20:44 sont à la hauteur, mais avant cela, Véronique,
20:46 un mot sur ce drame.
20:48 Qu'est-ce que ça dit de notre société ?
20:49 Alors, je ne partage pas tout à fait l'avis d'Yvan,
20:52 justement, sur le drame de Saint-Jean-de-Luz.
20:54 Enseigner, c'est un métier à risque.
20:56 Mais maintenant, tous les métiers sont à risque
20:58 parce que la violence gangrène complètement la société.
21:01 L'ordre ne va plus de soi.
21:02 L'autorité ne va plus de soi.
21:03 Alors que le mot autorité, c'est joli,
21:05 parce qu'autoritas, ça veut dire qui fait grandir.
21:07 L'obéissance, bien entendu, ne va plus de soi.
21:09 Alors, pourquoi ?
21:11 Parce que c'est là où je pense qu'on ne peut pas incriminer
21:14 ni l'État, ni l'école dans le cas de Saint-Jean-de-Luz.
21:16 C'est vraiment une dissolution de la morale commune
21:20 qui fait que tout un chacun n'est plus capable de se souvenir
21:23 qu'on ne tue pas, on ne ment pas, on ne vole pas.
21:26 Si ce jeune, il n'avait pas ses dix commandements en tête,
21:31 pardonnez-moi, son entourage familial n'avait pas
21:33 ces commandements-là en tête non plus.
21:35 Je pense qu'il faut se souvenir en termes d'éducation
21:38 de ce joli mot qui veut dire avoir charge d'âme.
21:40 Vous ne pouvez pas laisser votre enfant là.
21:42 C'est un enfant qui n'avait aucun problème scolaire.
21:44 Au contraire, il était très, très exigeant avec lui-même.
21:47 Donc, on se rend bien compte qu'il y a quelque chose d'autre.
21:49 - Il a eu des biais psychologiques très importantes.
21:50 Il avait fait une tentative de suicide
21:52 quelques mois après.
21:53 - Écoutez, moi, je ne sais pas.
21:55 Mais en tout cas, je trouve d'abord que la réaction
21:58 de M. Papandia, il n'a pas été à la hauteur.
22:01 D'abord, il a parlé du décès de la professeure
22:03 plutôt que de parler d'un assassinat,
22:05 donc avec une volonté d'édulcorer.
22:07 Et on voit que les premières réponses qui ont été apportées,
22:09 enfin, les réponses qui ont été, avant ce drame,
22:11 qui ont été apportées par ce ministre de l'Éducation,
22:13 font de l'école, donnent à l'école un rôle qui n'est pas le sien.
22:17 C'est-à-dire que quand il demande à l'école
22:19 d'éduquer les élèves au réchauffement climatique,
22:22 à l'antiracisme, à la lutte contre le Rassemblement national,
22:25 à la promotion des LGBT, à la promotion du genre,
22:27 on voit bien que l'école est complètement déboussolée.
22:29 Donc, il faut revenir aujourd'hui à une école sanctuaire
22:31 et reposer la question de savoir si cette école inclusive
22:34 est bien la bonne solution.
22:35 Je pense que c'est la pire des solutions.
22:37 - Dans un instant, vous allez recevoir Reynald Seychère,
22:39 docteur en lettres, historien de la guerre de Vendée.
22:42 Vous allez parler de la Vendée, justement, et de cette guerre.
22:44 Est-ce qu'on parle de génocide, de mémoricide ?
22:47 La suite de Face à RioFuel, c'est dans un instant.
22:49 ...
22:52 - Quasiment 20h30 sur CNews.
22:55 On fait le point sur l'information avec Isabelle Puyboulot.
22:58 ...
23:01 - Allance, la ref partie de ce week-end est terminée.
23:04 Les policiers ont évacué le site.
23:06 Trois d'entre eux ont été légèrement blessés.
23:09 Certains participants ont posé une vive résistance,
23:11 mettant en place des barricades et procédant à des jets
23:14 de projectiles envers les forces de l'ordre.
23:17 Quatre personnes ont été placées en garde à vue,
23:19 dont les trois organisateurs présumés de l'événement.
23:23 Tragédie près des côtes italiennes.
23:24 Au moins une soixantaine de migrants ont péri
23:27 après le naufrage de leur embarcation.
23:29 Près de 120 personnes se trouvaient à bord
23:31 selon les gardes-côtes.
23:32 Plus de 200, d'après les pompiers.
23:34 La chef de la Commission européenne appelle à redoubler d'efforts
23:38 pour réformer le droit d'asile.
23:40 Triste nouvelle pour les fans de rock alternatif français.
23:44 François Gilazaro est décédé hier soir à Paris d'une septicémie.
23:48 Il était âgé de 66 ans.
23:50 Le fondateur des groupes Pigalle et les Garçons Boucher
23:53 souffrait de problèmes de santé depuis quelque temps.
23:56 Il a marqué son époque dans les années 80-90,
23:59 avec notamment le tube dans la salle du bar Tabac
24:02 de la rue des Martyrs.
24:04 La seconde partie de Face à Rio,
24:09 Fol toujours avec Yvan, bien sûr.
24:11 Véronique nous a rejoint sur le plateau.
24:13 Rénald Seychère, merci d'être avec nous.
24:15 Vous êtes docteur en lettres, historien de la guerre de Vendée,
24:18 auteur de Vendée, du génocide, au mémoricide.
24:21 Yvan et Fol, pourquoi avoir invité Rénald Seychère?
24:25 - Parce que d'abord, Rénald Seychère était le grand
24:29 historien de la Vendée, le grand historien également
24:31 du totalitarisme.
24:33 Et puis, j'ai trouvé intéressant d'abord de l'entendre
24:37 sur le succès du film "Puis du fou" sur la vie de charrette,
24:41 bien entendu, mais surtout également sur la polémique
24:44 que ce film a suscité, notamment dans une tribune du Monde
24:47 qui a été signée notamment par Alexis Corbière,
24:49 le député de la France insoumise, qui trouvait que ce film,
24:53 que cette vie de charrette était une réécriture de l'histoire
24:57 et que c'était en fait une opération réactionnaire
25:00 menée par l'extrême droite.
25:01 Je résume grossièrement un peu quel était l'argument de Corbière.
25:05 Et donc, j'ai voulu vous entendre naturellement
25:08 sur toutes ces accusations, d'autant que vous-même,
25:10 étant historien et ayant travaillé sur les chiffres
25:15 pour démontrer que le génocide vendéen a bel et bien existé,
25:19 pour cette raison-là, vous avez été vous-même marginalisé
25:22 dans la communauté des historiens et vous n'avez pas été reconnu,
25:25 en tout cas, à votre valeur.
25:27 Et donc, ma première question était de savoir
25:29 si vous aviez été surpris dans le fond par le film
25:31 "Vaincre et mourir" et si vous aviez été surpris
25:34 par la polémique qui s'en est suivie, en tout cas,
25:37 à travers ce papier, cette tribune de Corbière.
25:42 Alors, il faut bien comprendre que la Vendée,
25:44 c'est une double blessure.
25:45 C'est une blessure pour la République française
25:49 et pour tous ceux qui se revendiquent de cela,
25:52 notamment les Jacobins et les Robespierristes,
25:54 qui vont tout faire pour ne pas en parler,
25:57 pour la marginaliser, pour la relativiser, etc.
26:01 Et bien entendu, une énorme blessure qui est toujours actuelle,
26:05 qui est toujours vécue par les Vendéens,
26:08 qui n'ont pas compris qu'ils puissent être maltraités
26:11 comme ils ont été maltraités.
26:13 Je rappelle toujours que ce qui a été fait en Vendée
26:16 est un crime contre l'humanité et que c'est froidement
26:20 si la Convention en conscience partagée a décidé
26:25 d'exterminer toute une population sur l'ensemble d'un territoire
26:29 immense qu'est la Vendée militaire et de préférence la femme.
26:33 On vise la femme et l'enfant et le vieillard
26:36 et l'anéantissement de tous ces biens.
26:38 Alexis Corbière parle de guerre civile.
26:40 Il n'a pas tort, on peut dire qu'à un moment donné,
26:43 la guerre de Vendée a d'abord été une guerre civile.
26:45 La guerre de Vendée est avant tout une guerre civile.
26:48 Il y en a d'autres sur le territoire.
26:50 Mais à l'intérieur de cette guerre civile,
26:52 dès le 26 juillet 1793, au sein du comité de salut public,
26:59 en présence de Robespierre.
27:01 Robespierre est le grand criminel du système.
27:03 C'est le grand penseur.
27:05 Il y en a eu d'autres.
27:07 On peut citer Barère, entre autres.
27:10 Et on va mettre en place un système qui vise à réduire,
27:16 à exterminer la population de la Vendée.
27:19 Et on va planifier le système.
27:21 On va mettre quatre plans en place.
27:23 Le premier plan date du 26 juillet.
27:25 Le deuxième plan date du 12 novembre 1793.
27:30 Le troisième plan date du 21 janvier 1794.
27:34 Et le quatrième plan date du 10 mai.
27:37 Tout ça, c'est très précis.
27:39 On a tout.
27:40 Et on a même reconstitué la chaîne de commandement
27:42 qui va du sommet de l'État,
27:44 c'est-à-dire le comité de salut public,
27:46 en passant par les généraux, les députés, etc.
27:49 à la base.
27:50 - Mais pour aller au fond de ce sujet,
27:53 est-ce que le génocide répond à une définition juridique précise ?
27:57 Est-ce que ce génocide vendéen correspond bien à cette définition
28:01 qui est celle du tribunal international ?
28:03 - Absolument.
28:04 Alors, qu'est-ce qu'on appelle génocide ?
28:06 La conception ou la réalisation ou la complicité
28:09 dans l'extermination partielle ou totale d'un groupe humain
28:12 de type ethnique, racial, politique ou religieux.
28:15 Ce qui est très important, c'est le regard de celui du bourreau.
28:18 C'est-à-dire qu'il va définir l'ennemi à abattre.
28:22 Et on le tue non pas pour ce qu'il a fait,
28:26 mais pour ce qu'il est.
28:27 Donc, on tue les Vendéens parce qu'il est Vendéen.
28:30 - Vous avez eu accès aux archives ?
28:32 - Nous avons toutes les archives en la matière.
28:35 Contrairement à ce qu'on pensait,
28:37 les choses sont relativement bien conservées.
28:40 - Vous êtes originaire d'un village qui s'appelle la Chapelle Basse-Mer
28:42 en Loire-Atlantique et vous avez eu accès aux archives,
28:44 notamment de la Chapelle Basse-Mer.
28:46 - Alors, la Chapelle Basse-Mer, effectivement.
28:48 - Mais plus généralement, est-ce que vous pouvez nous décrire
28:50 le nombre de morts qui ont été occasionnées par les colonnes de Thurot ?
28:54 C'est-à-dire par cette opération, effectivement,
28:57 de ces colonnes infernales.
28:59 Et également, de les mettre en rapport, en regard,
29:02 avec les morts dues à la guerre civile initiale.
29:05 - Alors ça, c'est très difficile.
29:07 La répartition entre la population qui a été tuée
29:10 dans le cadre de la guerre civile et celle de l'extermination,
29:13 c'est difficile.
29:14 On peut prendre le chiffre, par exemple, du petit Luc.
29:17 566 personnes ont été massacrées vraiment froidement.
29:22 Et d'ailleurs, il n'y a plus d'habitants
29:24 et le village va être rayé de la carte de France.
29:27 Je répète, il n'y a plus d'habitants, le village est rayé.
29:30 La Chapelle Basse-Mer, sur une population de 3 250 habitants,
29:34 c'est 900 habitants qui ont été exterminés
29:38 et de préférence, majoritairement, les femmes et les enfants.
29:42 - Est-ce que le chiffre de 200 000 est un chiffre qu'on peut retenir ?
29:45 - C'est possible.
29:46 À l'heure actuelle, on ne peut plus descendre au-delà,
29:48 en dessous du chiffre de 117 000, ça c'est sûr.
29:51 J'espère que grâce aux nouvelles méthodes de technologie,
29:55 grâce à la généalogie, on pourra avancer à la matière.
29:58 Si vous permettez, je voudrais citer un juriste
30:01 qui travaille beaucoup sur la question,
30:03 qui analyse les faits au regard de la criminologie spécifique
30:07 au crime de masse, qui est Wilma, qui a sorti "Deux libres"
30:10 et qui en prépare un autre sur l'aspect juridique
30:14 des colonnes infernales.
30:16 - Oui.
30:17 Et comment peut-on expliquer...
30:19 Oui, pardon, Véronique, vous voulez parler ?
30:21 - Le chiffre de 200 000, c'était quel pourcentage
30:23 par rapport à la population vendéenne,
30:25 pour qu'on se rende bien compte ?
30:26 Il y avait aussi ces effroyables noyades à Nantes,
30:29 faites par Carrier, donc c'est assez bigarré,
30:32 comme monstruosité, à l'échelle du territoire.
30:34 - Vous savez, la Vendée, c'est une double matrice.
30:37 C'est la matrice, proprement dit,
30:39 c'est la première fois dans l'histoire contemporaine
30:42 que le peuple souverain conceptualise et met en place
30:46 un système d'extermination de lui-même.
30:48 Ça, c'est d'ailleurs que Baboff dénonce,
30:51 Gracchius Baboff, le père du communisme,
30:53 il dénonce ce qu'il appelle le populicide.
30:55 Et la matrice avec une filiation,
30:57 puisque Lénine va venir étudier ça à Pornic,
31:01 et en fait, les méthodes d'extermination,
31:03 il va les réutiliser en Russie, d'ailleurs,
31:06 il appelle ça ses Vendées,
31:08 et après, nous avons toutes ces filiations
31:10 avec le national-socialisme, le maoïsme, etc.
31:14 - Je vous interromps, là, vous faites une filiation
31:16 très directe entre la terreur en Vendée
31:19 et ce qui a été appliqué ensuite par des régimes totalitaires.
31:21 - Bien sûr.
31:22 - Vous nous dites que les racines du totalitarisme
31:24 viennent de la Vendée.
31:26 - Absolument.
31:27 - Et ça, c'est documenté, historiquement ?
31:29 - Tout ça, c'est documenté.
31:30 Je répète, l'idée des révolutionnaires,
31:33 c'est de tuer l'autre, non pas pour ce qu'il a fait,
31:36 mais pour ce qu'il est.
31:37 Donc, c'est cette logique qu'on va retrouver
31:39 dans tous les systèmes totalitaires du XXe siècle.
31:42 Et d'ailleurs, toutes les méthodes d'extermination
31:44 utilisées par Lénine, Staline, Hitler, etc.,
31:47 ont été inventées par la révolution française.
31:50 Je prends, par exemple, le système de gazage.
31:52 Le système de gazage a été pensé par un député français
31:56 qui s'appelle Fourcroix, qui est d'ailleurs honoré
31:58 par la ville de Paris, qui a sa statue
32:00 sur l'hôtel de ville de Paris.
32:03 Et on ne l'a pas mis en oeuvre parce qu'ils n'ont pas
32:06 trouvé la solution.
32:07 - Et ça consistait en quoi, ce système de gazage ?
32:09 - Ce système, c'était de créer un gaz
32:11 pour empoisonner, asphyxier les vendeurs.
32:15 Ils n'ont pas trouvé la solution.
32:17 Lénine va retenir l'idée et c'est lui qui va commencer
32:20 les gazages de masse qui sont repris par la suite.
32:24 - Il y a des épisodes également épouvantables
32:26 qui peuvent faire penser notamment à Radours-sur-Blâne
32:29 avec Saint-Florent-le-Vieille où toute une population
32:31 a été mise dans une église, racontez-nous.
32:33 - On a, par exemple, le système de fours-crématoires
32:37 qui a été utilisé massivement
32:39 durant la Seconde Guerre mondiale.
32:41 Le concept a été inventé par un général qui s'appelle Hamet
32:45 qui a son nom sur l'Arc de Triomphe,
32:47 qui a conçu les fours à pain comme fours-crématoires.
32:51 Vous avez comme ça en Vendée, la Vendée c'est un laboratoire.
32:55 Et c'est pour ça que c'est important
32:57 de bien comprendre la Vendée.
32:58 Et Gracchus Baboff, contemporain des événements,
33:01 avait compris cette spécificité de la politique.
33:05 - Le révolutionnaire Gracchus Baboff.
33:06 - Gracchus Baboff, le père du communisme.
33:08 Bien sûr, c'est la référence pour Lénine.
33:10 Et Gracchus Baboff a rédigé un livre
33:13 qui a été interdit en France à l'époque,
33:16 du système de dépopulation en Vendée.
33:18 Ce livre, c'est vraiment une référence,
33:22 c'est le premier contemporain à avoir réfléchi
33:26 sur la nature exterminatrice des conventionnels.
33:31 Et il a compris, Gracchus Baboff,
33:33 que c'était quelque chose d'unique
33:35 dans l'histoire de l'humanité.
33:36 D'ailleurs, il a écrit en espérant
33:39 que son récit empêchera que l'Europe
33:43 recommence de telles expériences.
33:45 Et on a détruit malheureusement son livre
33:47 et vous connaissez la suite.
33:49 - Vous avez inventé, j'imagine que c'est vous,
33:51 le concept de mémoricide,
33:53 c'est-à-dire cette volonté idéologique
33:56 de refuser précisément de reconnaître ces réalités-là.
33:59 Est-ce que ce mémoricide est encore
34:01 prégnant au cœur de l'université ?
34:03 On voit qu'il l'est en tout cas
34:04 chez certains députés de la France Insoumise.
34:07 Et est-ce que ce mémoricide-là peut être considéré
34:10 comme une sorte de négationnisme ?
34:12 - Absolument.
34:13 Bon nombre d'universitaires français trichent,
34:17 manipulent les documents,
34:18 ne disent pas la vérité.
34:19 Je ne vais pas citer des noms, mais...
34:21 - Mais pourquoi ?
34:22 Pourquoi est-ce qu'ils ne le veulent pas ?
34:23 - Parce qu'on considère qu'il ne faut pas toucher
34:25 au mythe de la révolution propre.
34:28 On ne peut pas toucher aux soldats Robespierre.
34:30 Ce n'est pas possible.
34:31 Et je pense que malheureusement,
34:34 ça explique justement tout ce qui vient de se passer
34:37 autour du film.
34:39 Et je pense qu'il faut cicatriser les plaies en France.
34:42 Je pense qu'il y a deux choses à faire.
34:44 La première chose, c'est ce qu'a demandé
34:46 Philippe de Villiers, c'est que le président de la République,
34:49 au nom de la République, vienne solliciter en Vendée
34:53 le pardon des Vendéens.
34:54 Et la deuxième chose, je rappelle que ce génocide,
34:58 c'est le seul dans l'histoire de l'humanité, est légal.
35:01 C'est-à-dire qu'il a été voté par l'Assemblée nationale du moment,
35:06 c'est-à-dire la Convention,
35:08 et que les lois n'ont jamais été abrogées jusqu'à aujourd'hui.
35:12 C'est-à-dire que ces lois font toujours partie
35:15 de l'arsenal juridique.
35:17 - Et ces lois disent quoi ?
35:19 - En fait, vous avez trois lois, je ne vais pas entrer dans le détail.
35:22 - Non, non, de raison pour qu'on comprenne.
35:23 - Ces lois prévoient l'extermination de la population en Vendée,
35:27 l'anéantissement de tous ses biens,
35:29 la nationalisation de tous ses biens,
35:31 et le repeuplement de la Vendée,
35:33 c'est la loi du 7 novembre 1793.
35:37 Je répète, vous avez un juriste qui a beaucoup travaillé la question
35:41 qui s'appelle Wilmain,
35:43 et il précise les choses sous langue juridique.
35:47 Ces lois, je répète, n'ont jamais été abrogées
35:51 malgré la demande d'un certain nombre de députés.
35:54 Elles font toujours partie de l'arsenal juridique de la France.
35:58 - Véronique Jaquet.
35:59 - À quoi attribuez-vous l'esprit de résistance vendéens ?
36:02 - Vous savez, les Vendéens d'abord ont été exterminés,
36:05 donc ils ont dû survivre.
36:08 Et donc, c'est ce qu'on appelle la résilience.
36:10 Ils étaient en marge de la France,
36:14 et ils n'ont pas eu d'autre choix que de se battre, tout simplement.
36:18 Au niveau scolaire, tout à l'heure,
36:20 vous abordiez le problème de l'enseignement.
36:22 Les Vendéens ont créé la plus grande école libre qu'il soit,
36:26 qui est une école populaire, démocratique.
36:29 Je rappelle que l'enseignement privé en Vendée est majoritaire,
36:33 en Vendée militaire, est majoritaire.
36:35 Et c'est aussi l'entreprise.
36:37 Nous avons la plus grande concentration de PME et de PMI
36:41 en Vendée militaire.
36:43 Ça fait partie de l'héritage de la Vendée,
36:47 celui de survivre malgré tout.
36:50 Vous savez, ils se sont retrouvés à la fin des événements,
36:53 à la fin de 1794, décimés, anéantis,
37:00 dépourvus de tout, de nourriture, de vêtements, etc.
37:06 Et il a fallu qu'ils se battent pour survivre, simplement survivre.
37:10 - Je rappelais votre parcours universitaire,
37:14 comme historien, non reconnu par vos pères,
37:17 par la force de la...
37:18 - En France.
37:19 - En France, par la force de la cooptation.
37:22 Comment jugez-vous d'abord le sort qui vous a été réservé ?
37:26 Est-ce que l'on peut parler d'un historiquement correct ?
37:29 Et est-ce que cette situation aberrante, de mon point de vue,
37:32 est une situation qui perdure ?
37:33 Ou est-ce qu'enfin les esprits s'ouvrent un peu ?
37:36 - Je pense qu'il y a un énorme problème en France
37:38 au niveau de l'université.
37:40 On a mis en place, depuis la Seconde Guerre mondiale,
37:43 un système de cooptation, de cooptation incestueuse,
37:47 qui fait que l'enseignement français supérieur
37:50 est en train, dans les sens molles,
37:52 en train de s'effondrer.
37:54 Et donc je pense qu'il faut casser le système de recrutement
37:58 au sein de l'université, l'ouvrir.
38:01 Ce n'est pas normal que les laboratoires, les chaires,
38:04 appartiennent toujours aux mêmes syndicats,
38:07 aux mêmes partis, etc.
38:09 - Et les mêmes syndicats, les mêmes partis,
38:11 c'est-à-dire, vous visitez...
38:12 - C'est le parti communiste, le parti socialiste,
38:15 la chaire de la Révolution française
38:17 est entre les mains du parti communiste
38:19 depuis des décennies.
38:21 C'est plus tolérable à l'heure actuelle.
38:24 Jean-Milieur disait que le dernier communiste
38:26 serait titulaire d'une chaire à l'université
38:29 et malheureusement l'histoire lui donne raison.
38:32 Donc je pense qu'il faut vraiment qu'on réfléchisse
38:35 sur l'avenir du recrutement au sein
38:38 de l'université française.
38:41 Le phénomène qui a été généré par cela est inadmissible.
38:46 On apprend une histoire qui est une contre-histoire
38:49 et ça donne toute cette violence intellectuelle.
38:52 Vous avez vu ce qui s'est passé ces derniers jours
38:54 lorsqu'on voit un professeur d'université
38:56 qui appelle à massacrer les gens qui votent pas bien pour lui.
39:01 Ce n'est pas possible ce genre de choses.
39:03 - Le président de la République a reconnu,
39:06 en tout cas concernant les actes de colonisation
39:08 de la France en Algérie, qu'il y avait là
39:10 un crime contre l'humanité.
39:13 Est-ce que vous attendez de lui qu'il dise la même chose
39:16 parlant de la Vendée ?
39:18 - Je pense qu'il faudrait que le président de la République
39:20 et je l'invite à la chapelle Basse-Mers
39:22 où on a fait le mémorial de l'extermination
39:24 à venir simplement solliciter le pardon des Vendéens.
39:28 - Simplement le pardon ? - Le pardon.
39:30 - Et ces grandes figures ?
39:32 - Il n'y a pas de réparation, rien.
39:34 - Thurot a son nom sous l'arc de Triomphe.
39:37 - Il y a aussi un certain nombre de problèmes à ce niveau-là.
39:40 Ce n'est pas normal que la République française
39:42 rende hommage à des grands criminels
39:44 contre l'humanité.
39:46 On pourrait en citer un certain nombre.
39:48 Vous citiez Thurot qui a son nom sur l'arc de Triomphe
39:51 ou Hamet qui est le fondateur des fours crématoires.
39:55 Mais allons plus loin, la Zacarno qui est un criminel
39:59 contre l'humanité et qui est au Panthéon.
40:02 Je pense qu'il faut s'arrêter un jour et réfléchir.
40:06 Carnot, je pense qu'il faut le retirer du Panthéon.
40:09 C'est un criminel contre l'humanité.
40:12 C'est lui le responsable de ce qui s'est passé en Vendée.
40:15 C'est lui qui devait suivre tout le système de meurtre de masse.
40:22 - Et diriez-vous la même chose de Robespierre
40:24 qui dirigeait à ce moment-là le comité de l'État public ?
40:27 - Absolument. Je pense qu'il faut s'arrêter.
40:29 Il faut apprendre à distinguer le bourreau de la victime.
40:33 Il faut définir le bourreau.
40:36 Comme on a fait durant la Seconde Guerre mondiale.
40:39 Les Arméniens se sont beaucoup battus là-dessus.
40:42 L'histoire leur a donné gain de cause.
40:45 Durant la Seconde Guerre mondiale,
40:47 à la fin, on a mis un système de sanctions.
40:50 Je pense que c'est important de bloquer le mémoricide.
40:55 Je pense qu'il faut faire un arrêt sur image
40:59 pour juger ces gens-là et pour dire aux Français la vérité.
41:04 - Qui vous soutient dans ce travail de mémoire que vous sollicitez ?
41:11 Est-ce que vous êtes soutenu par d'autres ?
41:13 Je rappelle que vous êtes de la filiation de Pierre Chauvenu,
41:15 de tous ces grands historiens, ou Mona Ouzouf,
41:17 qui ont reconnu qu'il y avait un génocide dans ces guerres de Vendée.
41:22 Mais est-ce que vous êtes encore un homme isolé ?
41:25 - Petit à petit.
41:27 Les faits sont têtus.
41:29 On peut dire n'importe quoi, qu'on exagère,
41:32 qu'on peut relativiser, qu'on peut justifier,
41:35 mais les faits sont là, les documents sont là.
41:38 Je rappelle que les documents sont là.
41:41 - Depuis combien de temps on a accès à ces documents ?
41:45 Depuis toujours ou c'est assez récent ?
41:48 Les documents sur lesquels vous avez travaillé ?
41:50 - Les documents sont au sein des archives publiques,
41:53 au sein des archives privées, religieuses et des particuliers,
41:58 au sein des archives publiques, ils sont quasiment intacts.
42:02 C'est difficile à déceler parce que le crime est masqué.
42:06 Je rappelle que j'ai compris les quatre plans d'extermination
42:12 qu'en 2011, grâce à la découverte de documents incroyables
42:17 au sein des archives nationales.
42:21 - C'est-à-dire ?
42:23 - Jusqu'à présent, on pensait qu'il n'y avait qu'un plan
42:27 d'extermination, celui de Thurot.
42:30 En fait, il y en a quatre.
42:32 - Thurot, c'est les colonnes infernales.
42:34 - Les colonnes infernales.
42:36 C'est très intéressant parce que sur les quatre plans,
42:39 il y en a trois qui ont été conçues par le comité de salut public
42:43 et les députés.
42:45 Le plan Thurot est le seul qui soit issu de l'armée.
42:48 C'est pour ça que Thurot sollicite l'aval de Carnot
42:53 en lui disant que il allait changer la méthodologie retenue
42:57 par le comité de salut public.
43:00 Il allait en inventer une autre, c'est-à-dire les colonnes infernales
43:03 qui vont être beaucoup plus efficaces.
43:05 Et puis, il allait juger après.
43:07 C'est grâce à cela que Thurot a survécu.
43:11 Autrement, il aurait été guillotiné parce que son plan
43:16 d'extermination a été un échec.
43:19 - C'est terminé. Merci beaucoup, Reynald Seychère.
43:22 C'était un plaisir de vous avoir sur le plateau.
43:24 Je rappelle votre ouvrage, auteur de Vendée, du génocide au mémoricide.
43:28 Je rappelle que vous êtes docteur en lettres et historien.
43:30 Yvan, merci beaucoup. Véronique, pareil, dans un instant, c'est ?
43:34 - C'est Enquête d'esprit. On va parler de l'art d'être chef
43:37 avec le général Pierre de Villiers, notamment.
43:40 Les Vendéens avaient de grands chefs, donc voilà, affaire à suivre.
43:43 - Et donc, restez sur CNews. Et puis, à 22h, les visiteurs du soir.
43:47 Frédéric Taddeï.
43:49 [Musique]