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Ivan Rioufol et Véronique Jacquier passent en revue l’actualité de la semaine dans #FaceARioufol

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00:00 20h sur CNews pour Face à Riofol, cher Yvan, bonsoir.
00:03 Ravie de vous retrouver avec Véronique Jacquet, bien sûr.
00:06 Le point sur l'information, c'est Isabelle Piboulot.
00:09 Et ensuite, on commence Face à Riofol.
00:11 Bonsoir Isabelle.
00:12 Le prestigieux prix Charlemagne décerné à Volodymyr Zelensky.
00:20 Il lui a été remis en Allemagne, à Aix-la-Chapelle,
00:22 pour honorer sa contribution à l'unité européenne.
00:25 Le président ukrainien est désormais attendu à Paris
00:28 pour un dîner avec Emmanuel Macron.
00:30 Les chefs d'État discuteront à l'Élysée des besoins urgents de l'Ukraine
00:34 sur les plans militaires et humanitaires.
00:37 La mémoire d'Armand Soldyn, honoré dans le stade René des portraits,
00:42 accompagné d'applaudissements avant le coup d'envoi du match Rennes-3.
00:46 Le journaliste de l'agence France Presse,
00:48 mort cette semaine dans l'Est de l'Ukraine, avait grandi à Rennes.
00:52 Passionné de foot, il avait porté les couleurs rouge et noir
00:55 entre 2006 et 2008.
00:58 Âgé de 32 ans, Armand Soldyn a été tué mardi lors d'une attaque de roquette.
01:03 Retour au calme dans la bande de Gaza et en Israël.
01:06 Des points de passage ont rouvert partiellement.
01:09 Leur ouverture complète s'effectuera après de nouvelles évaluations de la situation.
01:14 Un cessez-le-feu est entré en vigueur hier soir sous la médiation de l'Egypte.
01:18 Une trêve après 5 jours d'hostilité ayant fait 35 morts.
01:24 À la une de face à Rioufol, l'intervention de Florence Bergeau-Blacklare,
01:28 reportée à la Sorbonne.
01:29 Des étudiants menacés de mort, des manifestations interdites,
01:32 des peu de critiques qui s'en prennent aux journalistes.
01:34 Dans ce cocktail inquiétant, une seule question,
01:37 nos libertés sont-elles menacées ?
01:39 On en parle dans un instant.
01:41 À la une également, le en même temps macronien
01:44 atteint ses limites sur la question migratoire.
01:45 Le chef de l'Etat tâtonne, dit tout et son contraire.
01:48 Le gouvernement a du mal à suivre les injonctions du chef de l'Etat.
01:51 Le projet de loi immigration reporté 3 fois verra-t-il le jour ?
01:54 Éléments de réponse dans cette émission.
01:56 Enfin, Yvan, vous recevez ce dimanche Malika Sorel,
01:59 essayiste, ancien membre du Haut Conseil à l'intégration,
02:02 ex-conseillère de Dominique de Villepin, entre autres de François Fillon.
02:06 Vous allez continuer de parler justement d'immigration,
02:08 de la cohésion nationale.
02:10 Voilà le programme face à Rioufol.
02:13 C'est parti.
02:14 Cher Yvan, vous vouliez commencer par la Sorbonne,
02:16 puisque la Sorbonne a reporté l'intervention de Florence Bergeau-Blacklare,
02:20 chercheure au CNRS, anthropologue.
02:23 Elle devait y donner une conférence samedi sur l'antrisme des frères musulmans.
02:27 L'université a plaidé des problèmes de sécurité.
02:30 Comment vous interprétez cette décision ?
02:33 Écoutez, permettez-moi d'être un peu solennel tout de même ce soir,
02:36 mais je m'inquiète vraiment des atteintes qui sont portées aujourd'hui
02:40 à la liberté d'expression un peu partout.
02:43 Alors certes, sous la pression, par exemple, de minorités ou sexuelles ou religieuses,
02:48 en l'occurrence, la Sorbonne a reculé devant des menaces qui pourraient venir de l'islamisme,
02:53 mais également des atteintes portées à la liberté par le gouvernement lui-même,
02:57 qui discrétionnairement, aujourd'hui, se permet d'annuler un certain nombre de manifestations.
03:02 Et singulièrement, le gouvernement, par la voix de M. Darmanin,
03:06 a annulé cette manifestation de place d'armes de ces vieux soldats
03:10 que l'on avait reçus la semaine dernière,
03:13 qui sont des patriotes qui ont donné leur vie pour défendre la France et la patrie
03:16 et qui se trouvent maintenant amalgamés à l'extrême droite ou à l'ultra droite
03:20 par une dialectique manichéenne du ministre de l'Intérieur
03:24 qui les fait passer pour des fascistes.
03:26 Je dois dire que je suis absolument ulcéré par cette manière de faire là
03:30 et je vois en effet une police de la pensée qui s'installe sous la pression de minorités,
03:35 mais également avec l'aval d'un gouvernement qui essaie d'imposer
03:38 une sorte d'idéologie officielle au mépris, en l'occurrence, de la liberté de manifester,
03:43 qui est un droit fondamental.
03:45 Et donc, vraiment, je lance une alarme pour s'inquiéter sur ces dérives fondamentales
03:50 dans une démocratie qui devrait être une démocratie qui respecte avant tout
03:54 toutes les libertés.
03:54 Elles ne sont plus respectées, malheureusement.
03:57 Pour revenir, pardon, donc à ce qui s'est passé à la Sorbonne,
04:00 la Sorbonne, c'est exactement ce principe-là, c'est-à-dire que cet anthropologue
04:04 a alerté que sa conférence qui devait se tenir hier avait été repoussée
04:09 sans qu'elle n'en ait été avertie par le doyen de la faculté de la Sorbonne.
04:14 Et cette capitulation a été annoncée le lendemain de l'hommage qui avait été rendu
04:19 par Emmanuel Macron à Jean Moulin à Lyon sur la résistance face à un totalitarisme.
04:24 Donc, on voit bien que les résistances sont des résistances d'opérette aujourd'hui,
04:27 que nous capitulons aujourd'hui surtout et singulièrement,
04:30 et que le président de la République ne tient pas parole.
04:33 Car je me souviens qu'à la Sorbonne, après l'assassinat, la décapitation
04:38 de Samuel Paty, à la Sorbonne, c'était en octobre 2020, le chef de l'État avait dit,
04:43 s'adressant à la mémoire de Samuel Paty,
04:45 "Nous continuerons, professeurs, à défendre la liberté d'expression,
04:49 à porter haut la laïcité, à ne pas renoncer aux caricatures".
04:52 Or, ce que l'on voit, c'est que malheureusement, l'État recule sur tout.
04:56 C'est du blabla.
04:58 D'abord, plus personne n'ose publier de caricature depuis,
05:01 naturellement, la tragédie de Charlie Hebdo.
05:04 Le collège de Samuel Paty n'ose pas se nommer par le nom qu'on lui avait proposé,
05:08 son nom, le nom de Samuel Paty.
05:10 D'ailleurs, très peu de collèges en France ou de lycées ont osé prendre
05:13 le nom de Samuel Paty.
05:14 Il y a quelques jardins qui ont pris ce nom-là, notamment à Paris.
05:19 Et donc, on voit que la peur a tétanisé ces pseudo-résistants,
05:23 qui sont des résistants d'opérettes et au cœur même de l'université,
05:27 qui était vraiment le symbole même de la libre discussion
05:31 et de la libre parole.
05:34 Aujourd'hui, la peur a envahi également les plus hautes autorités
05:38 de ces universités, singulièrement à la Sorbonne.
05:41 Et donc, cette décision du report de la conférence,
05:44 j'en dis quelques mots malgré tout parce qu'elle est quand même très révélatrice.
05:48 Madame Bergeau-Blacker, qui travaille pour le CNRS,
05:53 qui n'est pas non plus une entreprise qui est connue pour ses idées de droite
05:57 ou d'extrême droite, travaille depuis maintenant 30 ans sur les frères musulmans.
06:01 Et elle a fait une thèse, un livre qui a beaucoup de succès,
06:04 qui explique que les frères musulmans,
06:07 c'est une structure qui a été créée en 1928
06:11 pour rétablir le califat au sein de la communauté musulmane
06:14 et pour essayer de conquérir les pays occidentaux
06:20 par la force des convictions et même par la force tout court.
06:24 Et donc, les frères musulmans sont catalogués comme étant groupes terroristes
06:28 par un certain nombre de pays, dont l'Arabie saoudite et la Russie.
06:30 Et donc, madame, cette anthropologue nous explique que l'antrisme
06:34 est devenu une manière de la part de ses frères musulmans
06:38 de conquérir les esprits des communautés musulmanes,
06:43 mais également les esprits occidentaux,
06:45 à travers un antrisme face à l'Union européenne
06:47 et face à un antrisme dans les universités.
06:50 Elle n'a même pas besoin de le démontrer,
06:51 puisque l'on a vu que la Sorbonne avait reculé avant même
06:54 que les mouvements islamistes aient mis la moindre protestation à ma connaissance.
06:59 C'est-à-dire que c'est la peur, en effet,
07:01 qui a conduit la Sorbonne à repousser.
07:03 Alors certes, maintenant, la conférence a été remise en juin, je crois,
07:06 mais enfin, le mal est fait.
07:07 Et madame Bergo-Blacklare a été accusée, comme prévu,
07:15 d'islamophobie, de racisme d'extrême droite,
07:19 et y compris par ses collègues du CNRS.
07:23 Il y a eu d'ailleurs peu d'indignation dans les rangs universitaires,
07:26 alors même que, je rappelle qu'à Bordeaux,
07:28 c'était l'ancien terroriste Jean-Marc Rouillon
07:30 qui avait été reçu avec les honneurs dus à son passé de tueur,
07:35 de double tueur lorsqu'il militait pour Action Directe.
07:39 Voilà quel est le contexte.
07:41 Or, je m'attarde tout de même un petit peu sur cette reculade de l'université,
07:45 parce que ce n'est pas la première fois que l'université recule.
07:47 Elle a déjà reculé également sur ce nouveau totalitarisme
07:50 qu'est le wokisme, c'est-à-dire cet antiracisme
07:53 érigé maintenant en sorte de dictature des minorités.
07:56 Il y a eu des grandes figures de la gauche
08:00 qui ont été interdites de conférence dans des universités,
08:05 dont madame Elisabeth Badinter ou madame Sylvia Nagasinski.
08:09 C'est à la Sorbonne elle-même que les suppliantes,
08:13 la pièce d'échille, les suppliantes avaient été interdites,
08:16 empêchées par des minorités qui contestaient que des Blancs
08:18 puissent être maquillées en noir.
08:20 Et c'est dans ce contexte également, pour ajouter à tout cela,
08:24 que le ministre de l'Éducation a également sanctionné
08:28 les deux professeurs agrégés de philosophie
08:30 qui ont été coupables aux yeux de monsieur Papandyaï
08:32 de s'exprimer trop librement sur les réseaux sociaux.
08:35 Il s'agit de monsieur Franklin Niyamsi et René Chiche,
08:39 l'un et l'autre ayant pris des positions,
08:40 l'un contre la France-Afrique et l'autre contre la politique sanitaire
08:44 et contre l'état désastreux de l'éducation nationale.
08:46 Et l'éducation nationale trouve incommodant
08:48 que des professeurs puissent s'exprimer en dehors de leurs cours,
08:51 alors même que l'on connaît maintenant l'extrême politisation
08:54 d'un certain nombre de professeurs
08:56 au cœur même de l'éducation,
08:59 qui elle-même a été investie par la gauche et l'extrême gauche.
09:02 Donc voilà, vous avez donc un retour de la police de la pensée
09:05 qui est avalisé aujourd'hui et par les minorités
09:09 et par le gouvernement lui-même.
09:10 Et je trouve ceci absolument épouvantable.
09:12 On aurait pu rajouter ces élus étudiants de l'Uni à Grenoble
09:17 qui sont menacés de mort.
09:18 Mais l'inventaire est ouvert, c'est-à-dire que...
09:20 Dans l'indifférence la plus totale.
09:21 La plus totale.
09:22 On avait les étudiants sur l'antenne cet après-midi,
09:25 ils n'ont même pas été appelés par la ministre de l'Enseignement.
09:27 Je vous assure, on vit un moment scandaleux.
09:30 On vit un moment scandaleux et vraiment très dangereux
09:31 pour nos démocraties.
09:32 Vous accusez le gouvernement de maltraiter nos libertés, Yvan ?
09:36 Comment ? Oui, je l'accuse de maltraiter, bien sûr.
09:39 D'ailleurs, je pense qu'il pallie son manque d'autorité
09:42 par une sorte d'autoritarisme qui se déverse aujourd'hui
09:44 chez les plus faibles, en tout cas,
09:47 chez ceux qui ne représentent pas de danger.
09:49 Pas de danger tel, en tout cas, d'interdire
09:50 un certain nombre de manifestations.
09:51 Peut-être faut-il interdire certaines manifestations,
09:53 mais en tout cas, pas celles de mes invités
09:55 parce que je trouve ceci insultant.
09:58 On a bien vu, de toute façon, dès le départ,
10:03 j'ai noté ça très souvent et ici même,
10:05 on s'est aperçu que ce gouvernement avait peur
10:07 de la liberté d'expression telle qu'elle s'exprimait
10:09 dans les réseaux sociaux.
10:10 Il y a eu tout un arsenal législatif
10:12 pour aujourd'hui sanctionner les propos qui sont dits haineux,
10:15 sans définition de la haine, ou des propos qui sont dits
10:18 suscités par l'extrême droite, sans définition de l'extrême droite.
10:20 Donc, ça permet déjà, le champ est également
10:22 déjà assez vaste.
10:24 On a vu que lors de la crise sanitaire,
10:26 le gouvernement n'a eu aucun recul,
10:28 ni aucune prévention pour atteindre
10:31 à nos libertés fondamentales d'aller et venir,
10:33 de consentir à des vaccins ou que sais-je encore,
10:35 et que malheureusement, les Français ont accepté
10:37 cette servitude au nom de leur sécurité.
10:40 Je ne vais pas développer ceci, je l'ai développé abondamment,
10:42 mais on voit que quand on lâche un certain nombre de libertés,
10:45 elles ne reviennent pas totalement sur scène,
10:49 ensuite sans quelques dommages.
10:50 Et c'est dans ce contexte-là que le gouvernement est en train
10:55 d'appliquer non pas un hygiénisme sanitaire,
10:59 mais un hygiénisme intellectuel, en cherchant à promouvoir
11:02 des pensées propres et des confinements de société.
11:05 On a vu qu'il y avait beaucoup de manifestations
11:07 lors de la casserolade qui ont été, dans le fond,
11:10 confinées afin qu'elles n'atteignent pas la personne
11:13 du président de la République.
11:14 Et c'est dans ce contexte-là que le ministre de l'Intérieur
11:19 a pris une décision, et j'en viens à mon irritation,
11:23 en fondamentale, a pris une décision également
11:24 pour interdire un certain nombre de manifestations,
11:27 cinq manifestations au total ce week-end,
11:30 au prétexte que ces manifestations pourraient ressembler
11:33 de près ou de loin à de l'extrême droite ou de l'ultra droite,
11:36 sans qu'il y ait de définition, et ceci pour répondre
11:38 à une manifestation naturellement très désobligeante
11:41 et très répulsive qui avait été celle de néofascistes,
11:43 dont on avait vu qu'ils avaient été 500 la semaine dernière,
11:48 à manifester en souvenir d'un militant
11:51 qui avait été tué il y a 30 ans.
11:52 Mais ceci était un rituel qui, depuis 30 ans,
11:55 permettait ces genres de manifestations-là.
11:57 Et on a vu donc que le ministre de l'Intérieur
12:01 a pris une directive demandant à ce que toutes les manifestations
12:08 supposées d'extrême droite soient interdites,
12:10 car ces manifestations sont supposées faire l'amalgame
12:13 entre l'immigration et l'islamisme et mettre en cause
12:16 la cohésion nationale de la Déclaration des droits de l'homme.
12:18 C'est ainsi qu'une manifestation d'action française
12:20 a été interdite, puis rétablie aujourd'hui.
12:22 La manifestation a pu avoir lieu, c'est-à-dire que la justice
12:25 a été amenée à trancher, d'ailleurs, entre parenthèses,
12:27 le pouvoir se confie maintenant au pouvoir des juges,
12:30 et le pouvoir des juges qui, à nouveau, va choisir
12:32 maintenant qui peut manifester ou pas.
12:33 Et donc, c'est avec une inconséquence grave
12:35 de la part de M. Darmanin.
12:37 Et puis, cette manif de place d'armes, j'y reviens,
12:40 qui, elle aussi, a donc été interdite,
12:43 alors que place d'armes était cette association
12:44 qui, il y a deux ans, avait lancé la lettre des généraux,
12:46 qui avait été applaudie, si je puis dire, en tout cas,
12:49 qui avait été approuvée par 58% des Français
12:52 lorsqu'ils avaient été interrogés par sondage.
12:54 Je ne vous rappelle pas quel est le nombre de pourcentages
12:56 de ceux qui soutiennent aujourd'hui le président de la République,
12:58 mais c'est présente 26%.
13:00 Donc, vous comparez les 58% aux 26%.
13:02 Donc, vous voyez bien quelle est la flagrante injustice.
13:05 Et les reproches qui ont été avancés
13:08 pour interdire cette manifestation,
13:10 c'est que place d'armes a écrit dans son manifeste,
13:13 "chaque fois que le monde musulman s'établit dans un pays,
13:16 il cherche à le conquérir, à le soumettre.
13:19 Nous utiliserons toutes nos forces pour ne pas arriver à un tel résultat
13:22 qui signifierait l'anéantissement de notre patrie et de nos valeurs".
13:25 C'est un jugement historiquement qui peut être valable.
13:28 En tout cas, c'est un jugement qui peut être contesté,
13:29 mais ce n'est pas un jugement qui vaut interdiction de manifester,
13:32 sauf à se soumettre, en effet, à un islamisme qui,
13:36 comme à la Sorbonne, en effet, commence à terroriser tout le monde.
13:38 Donc on voit que cette politique de la soumission est également avalisée
13:41 aujourd'hui au nom des bons principes et des droits de l'homme,
13:44 par le ministre de l'Intérieur et d'ailleurs,
13:47 l'organisateur M. Favre Bernadac a été lui-même sanctionné
13:52 d'une contravention hier, parce que, alors même qu'il ne manifestait pas,
13:55 mais qu'il tenait une conférence de presse dans un bistro,
13:57 cela a été jugé trop inconvenant de la part de ce pouvoir liberticide.
14:00 Donc voilà l'état de mon exaspération et l'état du danger pour la démocratie.
14:04 Et permettez-moi de préciser qu'ils n'ont pas pu faire
14:07 comme action française, c'est-à-dire faire un référé,
14:10 parce qu'ils ont reçu la décision vendredi à 16h40 et qu'à 18h,
14:15 le tribunal administratif, le greffier, n'était plus là.
14:18 Donc ils n'ont même pas eu le temps.
14:19 Je vous rappelle qu'en comparaison, les Black Blocs, les antifas,
14:22 tout ceci sont laissés naturellement libres de casser du flic
14:25 et de casser en général tout ce qui leur tombe sous la main.
14:29 Donc vraiment, je ne comprends pas.
14:32 Ce moment que nous vivons est un moment, il me semble-t-il, très grave.
14:35 Je vous sens plus inquiet qu'en colère, Yvan-Rioufolle.
14:38 Est-ce que vous partagez cette inquiétude et cette colère
14:41 concernant nos libertés individuelles et notamment la liberté d'expression,
14:45 le droit de manifester aujourd'hui ?
14:47 Oui, je partage tout à fait le constat d'Yvan-Rioufolle.
14:51 J'ajouterais même qu'il y a une forme de perversion dans ce que nous vivons
14:54 et d'inversion des valeurs, parce que pour ce qui est de la soumission
14:58 face à l'islamo-gauchisme qui gangrène l'université,
15:02 avec justement ce qui s'est passé, l'interdiction,
15:05 puis finalement le report de la conférence de cet intellectuel,
15:09 on se rend compte qu'il y a une soumission préventive.
15:11 C'est-à-dire qu'elle n'a même pas commencé à parler,
15:12 elle n'a même pas commencé à exposer les dangers des frères musulmans
15:15 que déjà on veut la faire taire.
15:17 Ça me paraît extrêmement dangereux.
15:19 Il y a donc déjà une soumission préventive.
15:21 Il y a ensuite, bien entendu, une soumission intellectuelle
15:24 face à cet entrisme de l'islamo-gauchisme.
15:27 Ce n'est pas la première fois d'ailleurs qu'il est dénoncé.
15:29 Mais ce qui me paraît d'autant plus grave, c'est qu'on subit déjà
15:32 cet entrisme et une soumission face au wauquisme dans le milieu universitaire.
15:37 J'en prends pour preuve, par exemple, le sujet d'examen
15:40 qui a été donné en droit de la famille à l'Université Lyon de cette semaine.
15:44 Tenez-vous bien, le texte dit, il est bourré de fautes d'orthographe en plus,
15:48 "Évocation de Harti, personne non-binaire,
15:50 en mariage avec Maki, personne non-binaire,
15:53 ils ont un enfant né avec un don d'ovocyte".
15:55 Enfin, quand on parle de droit de la famille, est-ce que vous pouvez m'expliquer
15:58 qu'est-ce que ce genre de personnage et de contraintes vient faire dans un texte
16:03 où on demande à des élèves qui sont à Bac +1 ou +2 ou +3
16:08 de rendre compte de faits par rapport au droit de la famille ?
16:12 Bref, on se rend compte quand même que d'une façon extrêmement pernicieuse et vicieuse,
16:16 on vit un véritable basculement civilisationnel
16:20 qu'on veut d'ailleurs imposer à nos enfants.
16:22 Je trouve ça extrêmement grave et on ne voit pas où est passé d'ailleurs
16:27 Sylvie Retailleau, la ministre déléguée à l'enseignement supérieur.
16:30 On pourrait lancer une alerte enlèvement, elle a totalement disparu du paysage.
16:34 Et bien entendu, le gouvernement fait aussi l'autruche par rapport à ce sujet
16:38 qui d'après moi relève maintenant du combat civilisationnel.
16:41 Tandis que, comme l'a dit très justement Yvan,
16:45 c'est facile finalement de mener la guérilla face à place d'armes
16:49 qui ne représentent pas une grande menace,
16:51 bien au contraire, ce sont des officiers qui alertent sur une possible guerre civile.
16:54 Donc il y a quand même quelque chose de complètement ubuesque
16:57 de voir le zèle que fait le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
17:00 Il fait bien entendu payer au préfet son incurie
17:03 quant au fait de régler les incidents qui sont liés à l'extrême gauche,
17:06 à l'ultra gauche et aux black blocs.
17:09 Et puis surtout, pour dire qu'il y a atteinte aux libertés publiques,
17:13 Action française, son colloque, sa manifestation,
17:16 ça fait quand même 30 ans qu'ils manifestent et qu'ils font des colloques.
17:19 Et donc ils n'étaient pas dangereux en 2020,
17:21 il n'y avait pas risque de trouble à l'ordre public en 2021 ni en 2022.
17:25 Et puis là, tout d'un coup, en 2023, tout devient très grave.
17:27 Alors je voudrais juste alerter sur le fait qu'il y a des policiers
17:31 qui ont été reçus à l'Élysée et qui ont dit "on veut de la fermeté".
17:36 Donc rien n'a changé quant à l'ultra droite qui manifeste, à tort ou à raison.
17:40 En revanche, le gouvernement, lui, doit changer.
17:42 Il doit se changer et vraiment adopter une politique de fermeté
17:46 et non pas d'entrave aux libertés publiques.
17:48 Yvan Rioufol, revenons sur ces manifestations dites d'ultra droite,
17:52 d'extrême droite interdites.
17:54 Est-ce que vous voulez interdire, vous, ces mouvements ?
17:57 Non, je ne veux rien interdire du tout, ni ceux-ci,
18:01 ni ceux de l'ultra gauche, ni ceux des black blocs et tout ça.
18:03 Simplement, ce qui mérite profondément, c'est ce déséquilibre
18:07 qu'aujourd'hui, qui focalise sur une extrême droite qui est résiduelle.
18:10 500 bonhommes encore aujourd'hui, d'ailleurs, concernant l'Action française.
18:15 C'était 500 également pour ces néofascistes.
18:18 D'ailleurs, je ne confonds pas l'Action française et les néofascistes.
18:20 Mais simplement, ce que j'observe, c'est qu'on cherche vraiment
18:23 à dissimuler aujourd'hui quelle est la perversion de cette extrême gauche
18:26 qui manipule tout cela avec l'aval du gouvernement.
18:29 Car c'est au cœur de l'extrême gauche aujourd'hui
18:31 que se trouvent les collaborateurs aujourd'hui
18:34 de cet islamisme qui terrorise les universités et du wauquisme, d'ailleurs,
18:37 qui empêche également des conférenciers de tenir des conférences
18:40 au cœur de ces universités-là.
18:41 C'est pour ça que j'aimerais que le gouvernement ouvre les yeux
18:44 et désigne quels sont les véritables dangers pour la démocratie,
18:46 d'autant qu'au sein de cette extrême gauche-là,
18:48 on l'a vu à travers une proposition de loi déposée par le Parti communiste
18:51 avec le soutien de la France insoumise,
18:54 il y a également maintenant une sorte d'instrumentalisation
18:57 au nom de l'antisionisme, d'un nouvel antisémitisme,
19:00 puisque je vous rappelle que le Parti communiste a déposé une proposition
19:04 qui a été rejetée, Dieu merci,
19:05 qui tendait à vouloir amalgamer l'État d'Israël à l'apartheid.
19:09 Je vous rappelle tout de même qu'Israël a dans son Parlement
19:15 des députés musulmans, qu'Israël, si vous avez été la vive,
19:19 vous avez des mosquées autant que des synagogues.
19:23 Et donc cette vision racialiste de ce que pourrait être Israël
19:27 est précisément ce qui amène à cet antisémitisme-là.
19:31 Et donc c'est cette gauche jeunesse de leçon,
19:33 cette extrême gauche jeunesse de leçon
19:34 qui persiste encore dans l'horreur et dans l'indignation.
19:37 Et j'aimerais que les gens s'indignent enfin pour les dangers qui nous menacent.
19:40 Et les dangers qui nous menacent,
19:41 ce sont peut-être naturellement des petits fachos,
19:43 je n'ai aucune tendresse pour eux,
19:44 mais ce qui nous menace aujourd'hui,
19:46 c'est effectivement l'aveuglement de l'État vis-à-vis de cet intanto-liberté
19:50 et cette sorte de connivence dans le fond avec une extrême gauche
19:53 qui est en train de vouloir abattre la Ve République
19:56 et qui est en train de vouloir s'imposer à travers la violence.
19:59 Autre thématique, mais vous en avez fait un thème majeur
20:02 sur les libertés individuelles aujourd'hui.
20:05 Et puis j'invite le téléspectateur à revoir l'émission de la semaine dernière
20:08 avec M. Bernadac pour voir l'entretien et comprendre pourquoi il manifeste.
20:14 L'immigration à présent, le gouvernement a finalement décidé mardi
20:17 de proposer un texte sur l'immigration vivante d'ici la fin de l'été.
20:21 Que vous inspire cet énième changement de cap ?
20:24 Je disais, je crois que c'est le troisième.
20:26 Oui, écoutez, il faut écouter Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement,
20:29 qui a dit "il n'y a pas de revirement".
20:31 Donc vous voyez que le déni des faits,
20:33 il est déjà dans cette manière de nier des réalités,
20:37 parce qu'il y a eu cinq ou six revirements.
20:39 Donc on voit bien que le gouvernement ne sait pas.
20:41 Il y a une incroyable indécision, une improvisation
20:43 et qu'il n'y a pas de ligne directrice.
20:44 Ceci ne m'étonne pas d'ailleurs, parce qu'il était inscrit
20:47 que Emmanuel Macron ne pourrait pas répondre à ce problème lié à l'immigration,
20:52 dans la mesure où c'est un problème qu'il a nié.
20:54 Je vous rappelle que d'abord, il a défendu la société ouverte.
20:57 Il a signé le traité de Marrakech, qui est une ode à l'immigration.
21:02 Il est très doué, naturellement, pour accentuer la politique économique et sociale.
21:07 Et dans le fond, on peut lui rendre hommage en disant que c'est vrai
21:09 que le chômage a baissé et que l'économie française,
21:12 pour l'instant, se tient relativement bien.
21:14 Je dis pour l'instant parce qu'il n'a rien réglé de l'endettement,
21:17 mais je veux bien équilibrer mon propos en lui reconnaissant,
21:20 en tout cas, qu'il a réussi à moitié à limiter la casse concernant les emplois.
21:30 Mais on voit que son projet, en tout cas concernant l'immigration,
21:33 se paye de mots et qu'il est voué à l'échec,
21:35 sauf à moins que Macron ne comprenne ce qui a fait le succès
21:39 des sociodémocrates danois qui, aujourd'hui, ont fait écraser
21:43 l'extrême droite à 2 %, elle était à 20 %, je crois,
21:47 parce qu'ils ont développé précisément une politique anti-immigration
21:51 très rude et sans complexe qui permet maintenant aujourd'hui d'évacuer,
21:56 d'abord d'être très exigeant sur l'accès à la nationalité,
21:59 de refouler les indésirables et en fait, qui a montré que les populistes
22:05 se sont effondrés par la seule conversion de la social-démocratie
22:10 danoise au populisme, dans le fond.
22:11 Donc, j'inviterai le président de la République à en faire autant.
22:14 Les Républicains vont faire connaître leur proposition
22:16 sur les questions migratoires.
22:18 Qu'attendez-vous, Yvan ?
22:20 Écoutez, les Républicains, ils se réveillent toujours bien tard.
22:23 Alors, ils disent, ils reconnaissent qu'il y a un chaos migratoire,
22:25 c'est bien la moindre des choses, mais enfin, ils étaient au pouvoir,
22:27 ils n'ont rien fait.
22:28 Donc, on voit bien que ce qui les inquiète,
22:29 ce n'est pas tant l'immigration que de voir que le Rassemblement national
22:32 et Reconquête sont en train de prendre des envergures,
22:35 qui les font devenir un parti annexe.
22:37 Et donc, il y a, enfin, en même temps, je ne veux pas leur faire
22:40 de procès d'intention, ils ont annoncé une loi constitutionnelle
22:42 pour essayer de redonner la priorité aux lois nationales
22:46 vis-à-vis des lois européennes.
22:48 C'est une très bonne chose.
22:48 Ils ont dit qu'ils feraient en sorte de régler les problèmes
22:54 pour durcir la nationalité.
22:55 Attendons de voir.
22:56 J'observe que Laurent Wauquiez a donné une grande interview
22:59 dans le point très intéressant, mais dans lequel il n'aborde pas
23:01 le problème de l'immigration, sinon pour dire que la France
23:04 doit retrouver sa souveraineté législative.
23:07 Ceci est très juste.
23:08 Mais bon, pour l'instant, je suis sur l'expectative.
23:13 Et pour ma part, en tout cas, pour aller vite sur le temps presse,
23:17 je vois, moi, je suis de ceux qui pensent qu'il faut absolument
23:20 revoir totalement l'accès à la nationalité, qui me semble être
23:22 le point central.
23:23 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous avez des Français qui ne se sentent
23:25 plus Français, qui ont eu accès à la nationalité alors qu'ils ne
23:27 la demandaient pas, ou quasiment.
23:28 Donc, il faut revoir naturellement le regroupement familial,
23:31 comme l'a montré un sondage de CNews,
23:33 où une grande majorité de Français sont prêts à annuler
23:35 le regroupement familial, mais à annuler plus généralement
23:38 le droit du sol.
23:39 On en reparlera très vraisemblablement avec Malika Sorel.
23:42 Ils ont créé, les LR, un contre-gouvernement,
23:44 le Shadow Cabinet, avec une sorte de contre-ministère
23:48 de l'immigration.
23:49 J'ai vu.
23:49 Madame...
23:50 Je n'ai pas saisi qui était leur ministre de l'immigration.
23:53 Je vais vous le donner dans un instant.
23:55 J'ai oublié son nom juste avant la pub.
23:56 Allez-y, Véronique.
23:57 Est-ce qu'aujourd'hui, ce gouvernement tâtonne un peu trop
24:01 sur les questions migratoires ?
24:02 Ah non, mais il tâtonne complètement.
24:04 Et les LR, de toute façon, devraient avoir une politique
24:09 entre guillemets plus révolutionnaire.
24:12 On a besoin d'hommes d'État, mais qui a une vision
24:14 de très long terme, et qui a surtout du courage,
24:17 qui a une sacrée armature.
24:18 Pourquoi ?
24:18 Je vais vous donner les derniers chiffres.
24:19 On va regarder les faits.
24:21 Entrée irrégulière dans l'Union européenne via la Méditerranée
24:24 entre janvier et avril, plus 300% par rapport à l'an dernier.
24:28 Rien que par la Tunisie, plus 1100% les passeurs s'adaptent.
24:33 Ils font faire la traversée aux migrants par des bateaux
24:37 de plus en plus petits, qui vont de plus en plus vite,
24:38 mais ça leur permet de faire de plus en plus de traversées.
24:41 Bref, dans le même temps, selon les chiffres
24:42 de la fondation Robert Schuman, l'Europe va perdre
24:46 50 millions d'habitants en âge de travailler d'ici 2050,
24:49 pendant que l'Afrique va en gagner 1,3 milliard.
24:52 Voilà, donc c'est ces chiffres, ces données qu'il faut avoir
24:55 en tête quand on veut faire de la politique pour défendre
24:57 des citoyens et un pays.
24:58 Ce n'est pas pour rien que l'Italie durcit sa politique migratoire.
25:02 L'Autriche fait de même, le Danemark, la Suède.
25:04 Bref, tout le monde s'y met et nous, on est toujours
25:06 en train de tergiverser.
25:07 Franchement, bientôt, c'est un suicide français sur cette question.
25:10 Dans ce contre-gouvernement, Nadine Morano a l'immigration
25:14 chez les Républicains et a l'identité Jacqueline Eustache-Brignon,
25:17 la signatrice de ce qui est régulièrement chez nous.
25:19 Les deux sont deux femmes tout à fait formidables, très courageuses.
25:21 Peut-être que ça va changer.
25:22 Le changement, c'est maintenant.
25:23 Pourquoi pas ?
25:24 La publicité, c'est maintenant, également sur CNews,
25:26 puisque la deuxième partie de Yvan Rioufol face à Rioufol,
25:30 c'est dans un instant avec Malika Soral, essayiste,
25:32 ancien membre du Haut Conseil de l'immigration.
25:35 Et elle a été conseillère de Bupin ou encore de François Fillon.
25:39 A tout de suite pour la deuxième partie de face à Rioufol.
25:41 20h30 sur CNews, la deuxième partie de face à Rioufol,
25:47 toujours avec Yvan Rioufol, évidemment avec Véronique Jacquier,
25:50 nous a rejoints sur le plateau.
25:51 Merci d'être avec nous, Malika Soral.
25:53 Je rappelle que vous êtes essayiste, ancien membre du Haut Conseil
25:55 et à l'intégration.
25:56 Vous avez écrit notamment des compositions françaises,
25:59 les dindons de la farce, domaines d'expertise, bien sûr,
26:01 la cohésion nationale et les questions migratoires.
26:04 On fait un point sur l'information avec Isabelle Piboulot
26:06 et on prend tout de suite l'entretien.
26:08 À Paris, près de 500 personnes ont rendu hommage à Jeanne d'Arc ce matin.
26:16 Une manifestation à l'appel du mouvement royaliste
26:18 "L'Action française", scandant parmi les slogans "Abas la République".
26:23 Une attaque inacceptable, dénoncée par le ministre de l'Intérieur.
26:27 L'extrême droite a encore montré son visage nauséabond,
26:30 a réagi Gérald Darmanin sur Twitter.
26:33 Les soignants non vaccinés contre le Covid-19 de retour en poste dès demain.
26:38 Le gouvernement a publié un décret.
26:40 L'obligation vaccinale est levée.
26:43 Les soignants avaient été suspendus de leur fonction en août 2021.
26:47 Ils pourront désormais réintégrer leur poste ou un équivalent.
26:51 Les hôpitaux et autres établissements de soins
26:53 ont eu deux semaines pour préparer leur retour.
26:56 Et puis le suspense en Turquie.
26:58 Les dépouillements du vote pour la présidentielle
27:01 et les élections des 600 membres du Parlement sont en cours.
27:04 La bataille des chiffres aussi est ouverte entre le candidat à sa réélection,
27:09 donné en tête mais contredit par son adversaire.
27:12 Le scrutin impérieux pour Echaptaï Perdouane en règne depuis 20 ans.
27:17 Merci Isabelle pour le point sur l'information.
27:19 Malika Sorel est avec nous.
27:21 Et d'ailleurs je conseille les téléspectateurs
27:23 à lire l'interview dans le Figaro Magazine.
27:26 Une interview croisée avec Dominique Régnier.
27:27 Oui, très bon entretien en effet.
27:30 Pourquoi avoir invité aujourd'hui Malika Sorel ?
27:31 Écoutez, parce que d'abord j'ai beaucoup d'admiration pour Malika Sorel,
27:35 pour son courage, pour son expertise.
27:37 Et puis il y a un lien d'affection qui s'est créé
27:39 parce que je n'oublie pas que Malika Sorel a été la marraine de cette émission
27:42 il y a maintenant plus de deux ans et que vous nous avez porté bonheur.
27:45 Ce n'est pas la raison principale pour laquelle je vous invite,
27:47 mais j'écoute toujours avec beaucoup d'intérêt votre expertise.
27:52 Donc vous êtes d'origine algérienne, vous avez étudié les flux migratoires,
27:55 surtout vous avez étudié le thème de la cohésion nationale.
27:59 Il est important de vous entendre aujourd'hui
28:02 au moment où le gouvernement ressort,
28:03 donc son projet de légiférer sur le gouvernement et la droite,
28:07 d'ailleurs les Républicains, de légiférer sur l'immigration.
28:10 Et en préalable, pour bien serrer le problème,
28:12 je voulais savoir si vous pouviez nous dresser l'état des lieux
28:15 dans le fond aujourd'hui de ce qu'est l'immigration,
28:17 les Républicains parlent de chaos migratoire, est-ce le bon terme ?
28:21 Oui, je pense que c'est une réalité,
28:23 c'est-à-dire que la France a échoué sur le plan de l'intégration culturelle,
28:29 parce qu'au-delà de l'accueil des flux migratoires,
28:31 ce qui est très important, c'est également l'intégration culturelle
28:34 et l'assimilation dans la mesure où l'État français n'a pas respecté le code civil,
28:41 c'est-à-dire qu'il suffit d'arriver en France, de faire des enfants
28:44 ou de demander au bout de quelques années…
28:46 Le code civil stipule que l'assimilation est encore une condition de…
28:50 Absolument, tout à fait.
28:52 C'est-à-dire que pour devenir citoyen français, le code civil impose à l'État
28:57 de subordonner le droit de la carte d'identité française
29:00 à la réussite du parcours d'assimilation.
29:03 Et en réalité, l'État, qu'il soit d'ailleurs de gauche ou de droite,
29:06 parce qu'il a été incarné par les deux, a failli sur ce plan,
29:09 c'est-à-dire qu'il n'a pas respecté et pourquoi…
29:13 J'ai beaucoup parlé dans mes livres et dans le dernier,
29:15 j'ai même retranscrit le contenu de mon audition par la mission parlementaire
29:20 sur le code de la nationalité qui était présidée par Manuel Valls
29:24 et dont le rapporteur était Feu Claude Goasguen, que j'apprécie énormément.
29:29 J'ai souhaité transcrire le propos pour que les Français sachent
29:32 que depuis très longtemps, en réalité, l'État sait,
29:34 sait véritablement quelles sont les conséquences
29:37 et le droit de la nationalité est important. Pourquoi ?
29:39 Parce qu'en réalité, c'est un titre de propriété sur le territoire.
29:43 Et c'est extrêmement important, c'est-à-dire que si vous faites rentrer
29:46 des personnes chez vous, en France, quasi automatiquement,
29:50 elles deviennent détentrices, elles sont en indivision avec vos propres enfants.
29:57 Donc on voit à quel point c'est grave et c'est grave aussi
30:00 parce qu'avec l'octroi de la carte d'identité, on octroie le droit de vote.
30:05 Et lorsqu'il n'y a pas d'intégration culturelle et d'assimilation,
30:08 c'est-à-dire du choix de la France comme patrie, de manière pleine et entière,
30:12 les élites politiques se sont mises sur le terrain à courtiser le vote communautaire
30:17 et c'est ainsi qu'ils ont cultivé le communautarisme
30:21 parce que les populations de l'immigration,
30:23 il ne faut pas leur jeter la pierre, c'est tout à fait normal,
30:25 elles voient sur le terrain qu'en réalité, en ne s'assimilant pas,
30:29 elles sont courtisées par le pouvoir politique
30:32 et ils viennent leur octroyer ce qu'ils souhaitent,
30:34 y compris lorsque il y a viol de la laïcité,
30:39 des principes de liberté, d'égalité, etc.
30:42 Mais est-ce que, dans le fond, ce n'est pas un vœu pieux
30:46 que de vouloir imposer une assimilation à des peuples aujourd'hui
30:49 qui sont si différents culturellement ?
30:51 Est-ce que le premier objectif de l'intégration ne serait pas déjà plus réaliste,
30:55 sachant que l'assimilation, vous en êtes un exemple,
30:58 c'est d'oublier totalement, en tout cas d'un point de vue public,
31:02 d'oublier totalement d'où l'on vient et quelles sont nos racines familiales
31:07 pour se plier, dans le fond, au mode de vie du pays d'accueil ?
31:11 Est-ce que ceci n'est pas aujourd'hui devenu un rêve inatteignable ?
31:16 Absolument, je l'ai toujours dit, j'ai toujours écrit...
31:18 Alors comment fait-on alors ?
31:19 J'ai toujours écrit que l'assimilation ne pouvait être imposée
31:21 et d'ailleurs je rappelais toujours les propos de Daniel Lefebvre,
31:25 d'ailleurs le sous-titre de mon livre, c'est "En finir avec la repentance coloniale",
31:29 c'est pour rendre hommage à Daniel Lefebvre
31:31 que j'avais auditionné au Conseil d'intégration
31:33 et c'était pour dire qu'on ne peut pas obliger à l'assimilation
31:36 et Daniel Lefebvre, avec Pierre de Miza, avait bien mis en évidence
31:39 que seul un Italien sur trois s'était assimilé et avait fait souche en France
31:43 et pourtant les Italiens sont très proches culturellement des Français,
31:46 ils ont véritablement les mêmes racines à tout point de vue,
31:49 grec, romaine, bien entendu, et puis l'héritage chrétien.
31:52 Et donc on voit bien qu'on ne peut pas forcer à l'assimilation
31:56 mais par contre, si les personnes ne s'assimilent pas,
31:59 il ne faut pas donner la nationalité et donc le droit de vote
32:03 qui est véritablement un statut d'architecte du projet politique collectif.
32:07 Et vous voyez bien, vous avez parlé il y a un instant de la liberté d'expression,
32:12 nous n'avons pas la même notion de liberté d'expression.
32:14 Alors bien entendu, lorsque moi je suis venue,
32:17 je n'ai pas oublié totalement d'où je viens,
32:20 mais il est évident que tout ce qui entrait en contradiction
32:23 envers l'identité française, bien entendu, je l'ai laissé de côté.
32:27 Et d'ailleurs, je rappelle souvent, je vais le rappeler,
32:29 que dans un rapport de l'Union européenne en 1991,
32:33 c'est écrit noir sur blanc,
32:35 ils avaient identifié que pour la plupart des migrants,
32:38 l'identité, la culture se confondait avec la religion
32:42 et que ça constituait leur identité en réalité.
32:45 Et ils disaient qu'il y avait des éléments qui n'étaient pas négligeables
32:48 et qui étaient contradictoires, contraires à l'identité des peuples européens.
32:53 Et au lieu de prendre en considération cet aspect qui est véritablement très important,
32:57 qui aurait évité que nous en arrivions là,
32:59 les États ont failli parce qu'ils ont continué à donner la nationalité.
33:04 Et vous voyez bien que si vous octroyez la nationalité,
33:07 vous ne pouvez plus jamais obtenir aucun effort,
33:09 y compris sur la simple intégration culturelle.
33:13 Et c'est là où le bas blesse.
33:14 Donc si je suis votre raisonnement,
33:16 non seulement vous réfutez le regroupement familial,
33:18 mais vous réfutez le droit du sol.
33:20 C'est bien ce que vous êtes en train de nous dire ?
33:21 Absolument, tout à fait.
33:23 On ne peut pas devenir français ou anglais ou allemand
33:26 simplement parce qu'on est sur une terre.
33:28 C'est une aberration totale.
33:30 Alors ça avait un sens lorsque les personnes,
33:33 il n'y avait pas les moyens de communication actuels,
33:36 il n'y avait pas les avions,
33:37 et que les personnes venaient et ne repartaient jamais dans leur pays d'origine
33:40 et n'avaient plus de contact.
33:41 Et donc elles restaient, elles s'immergeaient.
33:43 Et même là, vous voyez bien avec le chiffre que je vous ai donné,
33:46 c'est que un Italien sur trois seulement s'est assimilé.
33:49 Donc il était véritablement, c'était un peu de la négligence,
33:54 pour ne pas dire un mot beaucoup plus terrible
33:56 vis-à-vis de la responsabilité des élites politiques,
33:58 de penser que des personnes qui venaient d'une culture très distante
34:02 de la culture européenne pourraient s'assimiler.
34:05 Moi je n'ai jamais dit, contrairement à beaucoup de personnes en France,
34:09 beaucoup d'intellectuels, qu'il fallait contraindre à l'assimilation.
34:12 Non, vous proposez l'assimilation.
34:14 Vous devez imposer le fait que les gens s'intègrent culturellement
34:17 pour pouvoir vivre en bonne intelligence avec les autres.
34:19 Mais le choix de la patrie, ce n'est pas quelque chose qu'on peut obliger.
34:23 Mais par contre, il faut en tenir compte pour la naturalisation.
34:25 Bien sûr, le droit du sol, j'ai toujours écrit que j'étais tout à fait,
34:29 j'étais contre et j'ai écrit également
34:31 qu'il n'y a aucun traité international qui impose
34:36 à ce que le regroupement facile mondial se fasse nécessairement
34:39 de ce côté-ci de la Méditerranée.
34:40 Et aujourd'hui, ce qu'il faut bien comprendre,
34:43 c'est que beaucoup de personnes souhaitent venir en Europe
34:46 parce que les États ont donné des signaux de laxisme.
34:50 C'est pour ça qu'elles viennent.
34:51 Et lorsqu'on écoute le cardinal Sarra, il répète,
34:54 il le dit de manière très très juste, alors que c'est vraiment un homme de grande bonté,
34:58 il dit qu'il faut aider les Africains à faire en sorte qu'ils restent chez eux
35:01 et qu'ils développent leur pays.
35:02 Et donc, je pense véritablement, moi je suis d'origine algérienne,
35:05 donc africaine, je suis pour le fait que si les personnes viennent,
35:09 il faut que ce soit dans un projet d'assimilation
35:12 et sinon, il faut les aider à rester sur place, à se développer.
35:16 Mais ces signaux contradictoires qui sont donnés par les élites politiques
35:20 desservent tout le monde parce qu'on voit bien aujourd'hui, Yvan,
35:23 qu'en réalité, ça a jeté une image négative
35:27 lorsqu'on voit les chiffres de délinquance dont le président de la République a parlé.
35:30 Ça amalgame tout le monde et ça nous jette, ça jette sur nous une image négative
35:35 et donc une partie des enfants de l'immigration qui ont fait le choix de la France comme patrie
35:40 se retrouvent également être, pour reprendre le titre de mon dernier livre,
35:43 les dindons de la farce et nous sommes véritablement, nous, enfants de l'immigration,
35:47 ceux des enfants de l'immigration qui ont choisi la France comme patrie,
35:51 nous sommes véritablement trahis au même titre que les Français de souche
35:56 qui aujourd'hui se lamentent et voient qu'on les empêche même de s'exprimer, de parler.
36:02 Et lorsque je vous ai entendu tout à l'heure parler de la liberté d'expression,
36:05 le fait qu'on interdise à des intellectuels de s'exprimer sur des périls
36:09 qui sont vraiment très importants, qui frappent tous les pays européens,
36:15 moi, ça m'a fait repenser à Marc Bloch.
36:18 Marc Bloch, lorsqu'il parle dans "L'étrange défaite"
36:21 de ce qui a frappé l'Europe les années 30-40,
36:25 il le résume avec le fait que pour lui, son espérance, il dit sur ces mots,
36:31 c'est que la France verra de nouveau reflérir sur son sol béni de tant de moissons
36:36 la liberté de pensée et de jugement.
36:38 Donc ce que nous vivons aujourd'hui, véritablement,
36:41 au travers des paroles de Marc Bloch, de son espérance,
36:44 ressemble à la dictature qui a été mise sur les populations
36:49 pour les empêcher de dénoncer ce qui leur arrivait en 30-40.
36:53 Et moi, j'incite les citoyens, véritablement, à faire comme moi j'ai fait,
36:57 beaucoup de sacrifices, pour que les gens le sachent,
36:59 je paie très très cher ma liberté de pensée et de jugement,
37:02 mais je parle et je continuerai de parler.
37:05 Et je voudrais également rappeler ce qu'avait dit le général de Gaulle,
37:08 puisque j'ai parlé de Marc Bloch, le général de Gaulle,
37:10 qui disait dans une conférence face aux Synsyriens, que je veux saluer,
37:14 puisque je les ai rencontrés il n'y a pas longtemps,
37:16 il leur disait "Messieurs, on vous dira un jour que c'est une fatalité
37:20 et qu'il faut vous adapter et accepter ce qui arrive".
37:24 Et il disait "Il n'y a pas de fatalité en histoire, sauf, disait-il, pour les lâches".
37:29 Donc, refusons la lâcheté et soyons véritablement des gens courageux,
37:33 comme l'ont été des Marc Bloch, l'heure est très grave.
37:36 Et c'est pour ça que je veux parler de Marc Bloch,
37:38 qui est pour moi une référence absolue, ainsi que le général de Gaulle.
37:41 – Véronique Jacquy.
37:42 – Oui, est-ce que vous pouvez nous donner un exemple de politique de coopération
37:46 qui fonctionnerait, justement, pour que les personnes qui ont le vif
37:50 de venir en France ou en Europe et qu'on ne peut pas accueillir dignement
37:54 puissent rester chez eux ?
37:55 Qu'est-ce qu'il faut impulser comme dynamique ?
37:57 Parce qu'on est souvent dans le constat et on est peu dans ce qu'il faudrait faire,
38:01 même si parfois les politiques en parlent.
38:03 – Ils parlent très peu et lorsqu'ils parlent des solutions,
38:07 lorsque vous me parlez, je pense au projet de loi sur l'immigration,
38:11 c'est-à-dire qu'il y a deux parties,
38:13 il y a le fait, en réalité, de saper l'autorité de l'État,
38:17 puisque ça consiste à vouloir donner une faveur à ceux qui ont bafoué la loi.
38:22 Donc déjà, ça commence très très mal parce que vous perdez votre crédibilité
38:26 et Rabelais en parlait, il disait "il faut être dur avec ceux qui ne respectent pas les lois
38:30 et puis ils vous respecteront".
38:33 Donc il faut se souvenir aussi de ceux qui ont pensé tous ces phénomènes.
38:36 Et donc là, c'est véritablement préoccupant que l'État dise
38:41 "voilà, je n'ai aucune autorité, vous avez violé la loi,
38:44 je vais vous donner un cadeau, vous aurez un titre de séjour, c'est inacceptable".
38:48 Et la deuxième partie, c'est une partie qui consiste à vider le Maghreb
38:54 et donc je vais dire l'Afrique par simplicité, parce que le Maghreb c'est l'Afrique aussi,
38:59 donc vider l'Afrique, comme je dis en Figaro Magazine,
39:03 de ces têtes pensantes des médecins, des infirmiers,
39:07 de tous ceux qui vont pouvoir participer à l'essor de ces pays.
39:11 Et là, véritablement, c'est une approche néocoloniale,
39:14 parce que nous avons fait, nous, l'État a fait les mauvais choix
39:18 avec le numerus clausus, etc.
39:20 Et que fait-il ? Il va se servir en Afrique,
39:23 c'est-à-dire que les Africains, dans le Maghreb,
39:25 eux n'ont pas le droit d'avoir des médecins, des infirmiers,
39:29 on va leur piller ceux qui peuvent les soigner.
39:31 Pour moi, c'est une politique néocoloniale que nous devons dénoncer,
39:35 cela n'a rien à voir avec de l'humanisme.
39:38 L'État a fait de mauvais choix,
39:40 nous allons devoir supporter les conséquences.
39:42 Moi, j'ai vécu en Algérie, nous faisions la queue aux dispensaires
39:45 pour qu'on nous arrache les dents sans même d'anesthésie,
39:47 j'ai vécu des choses terribles.
39:49 Écoutez, laissons les médecins à l'Algérie, au Maroc,
39:53 à la Tunisie, au continent africain,
39:55 parce que la deuxième partie du projet de loi
39:58 est véritablement, tout simplement, scandaleuse,
40:01 et nous devons la dénoncer,
40:02 il ne faut pas piller l'Afrique de ses ressources,
40:06 sinon, il est naturel que tous les malheureux, les miséreux,
40:10 voudront venir et ils ne peuvent pas forcément s'assimiler
40:13 comme nous le voyons,
40:15 nous en avons déjà les exemples sous les yeux,
40:19 nous avons même le président qui se met à faire le lien
40:21 entre immigration et délinquance,
40:24 je vais redire son propos,
40:25 parce que sinon il va dire qu'il ne l'a pas dit.
40:27 Il dit, quand on regarde les faits de délinquance à Paris,
40:30 on ne peut pas ne pas voir que la moitié au moins
40:32 des faits de délinquance, la moitié au moins,
40:34 viennent de personnes étrangères.
40:36 Et vous avez le ministre de l'Intérieur,
40:38 donc qui détient tous les chiffres,
40:40 je ne fais pas de lien entre immigration et délinquance,
40:42 mais une partie des étrangers dans les grandes métropoles
40:44 commettent l'essentiel des actes de délinquance.
40:49 Donc moi je veux bien que la France s'effondre dans Pisa en mathématiques,
40:52 mais là, être si nul en maths,
40:54 et ne même pas avoir un esprit de logique minimum,
40:57 là je suis désolée,
40:58 mais il y a un véritable problème en mathématiques en France,
41:01 je pense qu'en réalité ils le savent,
41:03 et aujourd'hui il faut véritablement tenir un langage de vérité,
41:08 il faut aider l'Afrique, bien entendu pour tout ce qui est formation,
41:11 mais on peut parfaitement envoyer avec des contrats de courte durée,
41:15 lorsque eux le demandent,
41:16 parce qu'il faut respecter la souveraineté des pays africains,
41:19 dont le Maghreb,
41:20 lorsque eux le demandent,
41:21 des coopérations ponctuelles dans les domaines où ils disent,
41:26 nous avons besoin, etc.
41:27 Et de notre côté, donc il faut les respecter,
41:29 respecter leurs souhaits, ne pas les vider de leurs élites,
41:32 et la deuxième chose,
41:33 c'est qu'il faut également,
41:35 lorsqu'elles ne veulent pas reprendre leurs ressortissants,
41:37 alors que nous voulons les expulser,
41:40 il faut suspendre la délivrance des visas,
41:42 mais il faut le faire dans un esprit de respect, de dialogue,
41:45 pas forcément au micro, à huis clos,
41:47 c'est très important pour une question d'honneur,
41:49 il ne faut pas que les Africains et le Maghreb perdent la face,
41:53 c'est très important chez les Maghrebins et les Africains,
41:55 donc il y a beaucoup de choses qui doivent se décider de personne à personne,
42:00 et on n'est pas obligé de convier les caméras,
42:02 mais il faut être ferme pour se faire respecter.
42:06 Vous avez été au cœur de la machine, si je puis dire,
42:09 comme membre du Haut Conseil à l'intégration,
42:11 comme conseillère de Dominique de Videpin lorsqu'il était Premier ministre,
42:13 comme conseillère de François Fillon quand il était candidat à la présidence de la République,
42:17 donc j'imagine que vous leur avez suggéré de suspendre, d'annuler le droit du sol,
42:23 et vous ont-ils entendu, et quels peuvent être leurs arguments,
42:26 parce que là on voit bien aujourd'hui que le pouvoir politique,
42:30 les élites en règle générale sont tétanisées par cette perspective
42:34 d'avoir à toucher à ce qui est présenté comme un tabou.
42:36 Est-ce que vous pensez vraiment que le pouvoir est prêt à vous entendre
42:40 sur cette voie qui serait de supprimer le droit du sol ?
42:43 Je ne sais pas, Yvan, je ne sais pas pour le pouvoir.
42:45 Moi ce que je souhaite c'est que les Français entendent.
42:48 C'est très important, lorsque vous dites qu'on ne parle pas beaucoup des mesures,
42:51 dans mes livres, il y a énormément de mesures.
42:54 Vraiment, je liste toujours parce que je ne suis pas dans la critique simplement esthérile,
42:59 parce que je sais que c'est un sujet qui est douloureux.
43:02 Les personnes de l'immigration aujourd'hui,
43:03 la part de celles qui se sont assimilées, lorsqu'elles voient ce qui se passe
43:07 et qu'ensuite on les amalgame, elles souffrent énormément.
43:10 Donc c'est un sujet qui est important de traiter.
43:14 Moi je me souviens très bien qu'en 2007, puis 2008,
43:17 je disais à Dominique de Villepin en tête à tête,
43:19 quand j'étais avec lui en tête à tête, je lui disais,
43:22 si vous souhaitez que l'extrême droite descende,
43:25 vous réglez la question de l'immigration.
43:27 Vous traitez le sujet, vous verrez, l'extrême droite chutera.
43:31 C'est ce qui s'est passé au Danemark aujourd'hui.
43:33 Et je veux que les téléspectateurs sachent que le Danemark a fourni,
43:36 selon l'ONU, le deuxième contingent de départs au djihad en Syrie.
43:40 C'est pour ça aussi qu'ils prennent la mesure.
43:42 La France est classée quatrième, donc pas loin derrière et on ne prend pas la mesure.
43:45 Pour François Fillon, je pense sincèrement, vu les contacts que j'avais eus avec lui,
43:50 que s'il avait été au pouvoir, d'abord je sais, vu qu'il me l'avait fait comprendre,
43:54 je sais exactement à quel poste il aurait souhaité me nommer,
43:57 je pense que j'aurais été au gouvernement, je suis même certaine et je sais à quel poste.
44:00 Et je pense que nous aurions agi.
44:03 Alors maintenant, moi je vais faire une proposition qui est très importante,
44:06 parce que vous voyez, pour régler ces problèmes,
44:08 ce n'est pas nécessairement la question de l'immigration,
44:10 c'est le fait que les politiques tiennent véritablement à leurs Marocains,
44:15 parce qu'ils ont trop à perdre.
44:16 Et moi je fais une proposition aujourd'hui pour qu'il y ait une plus grande responsabilisation,
44:20 c'est faire en sorte qu'il y ait beaucoup moins de députés et de sénateurs,
44:23 pour que les citoyens puissent contrôler aussi ce qu'ils font,
44:27 aujourd'hui, moi j'ai fait des calculs, par rapport par exemple aux Etats-Unis,
44:30 les Etats-Unis, je vous donne les chiffres,
44:32 ils sont 332 millions, nous sommes 67 millions, presque 68,
44:36 aux Etats-Unis, ils ont seulement 100 sénateurs, nous en avons 348.
44:41 Donc dans la réforme constitutionnelle,
44:44 ou plutôt parce qu'ils ne le feront jamais eux-mêmes,
44:46 un référendum, nous allons passer en France à 20 sénateurs,
44:50 au niveau des députés de 577, si nous prenons le ratio Etats-Unis,
44:55 c'est une grande démocratie les Etats-Unis, pour nous en inspirer,
44:58 89 députés, donc je récapitule, référendum, 20 sénateurs, 89 députés.
45:03 Et ce n'est pas anecdotique, parce qu'on vous l'avait dit,
45:06 j'étais à l'intérieur de la machine, les privilèges sont trop importants,
45:09 ce qui fait qu'ils ont peur, ils ne veulent pas agir de peur de perdre aussi leurs privilèges.
45:17 Donc moi je pense qu'en réalité, en dégraissant le mammouth parlementaire,
45:22 on réussira à avoir une élite qui est davantage responsabilisée
45:26 et qu'on pourra mieux contrôler.
45:27 Et vous verrez que sur ce sujet de l'immigration, comme par hasard,
45:30 ils pourront agir parce que le citoyen saura à qui s'adresser.
45:34 Vous vous êtes fait 488 amis, 577 moins 89.
45:38 Aucun souci, j'espère me faire des amis parmi les Français.
45:41 Merci Malika Sorel pour cet entretien.
45:44 Une dernière chose, vous avez dit, je sais à quel poste j'aurais pu être affecté,
45:48 si François Fillon...
45:50 Là si je dis à quel poste, je pense que je me ferais beaucoup d'ennemis chez LR.
45:54 Donc ça, ça reste entre François Fillon et moi.
45:59 C'est en trois syllabes en tous les cas.
46:00 Pardon ?
46:01 C'est en trois syllabes.
46:02 C'est le poste que j'estime être le plus stratégique.
46:05 Merci à tous les trois, merci chère Yvonne, merci à vous.
46:09 Véronique, dans un instant, c'est Enquête d'Esprit ?
46:11 Enquête d'Esprit, oui.
46:12 Et c'est ?
46:13 Un sujet, l'Église a-t-elle été prophétique quand en 1968,
46:18 donc en pleine crise, elle a dit qu'il ne fallait pas décorréler l'amour et la sexualité ?
46:24 On voit ce que ça donne aujourd'hui, baisse de natalité, on ne veut plus faire d'enfant.
46:27 On vous explique tout ça dans Enquête d'Esprit.
46:29 C'est vrai, le mois de mars, historiquement faible en termes de natalité.
46:32 Merci beaucoup, l'info se poursuit sur CNews.
46:33 Merci à France WhatFab qui a tout préparé,
46:36 qui nous accompagne chaque week-end.
46:38 *musique*