Avec Elisabeth Lévy et Françoise Degois
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##LES_GRANDS_DÉBATS_DU_MATIN-2023-03-02##
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NewsTranscription
00:00 - Il est 7h46, beaucoup de sujets dans l'actualité, la réforme des retraites bien sûr, et avec
00:05 cette petite phrase on va revenir d'Olivier Véran, ou alors encore si vous voulez réagir au 0 826 300 300
00:11 sur ce rapport qui préconise la fermeture d'une centaine de maternités faute de personnel.
00:16 On pose cette question, est-ce que c'est irresponsable, rationnel, normand ou dommage ? Vous dites que c'est plutôt
00:21 irresponsable, alors après certains médecins avancent qu'il n'y a pas les conditions suffisantes de sécurité si on fait moins de
00:30 mille accouchements par an parce qu'il faut beaucoup de personnel, on entendait le maire d'Ottan, une ville moyenne tout à l'heure, mais
00:36 c'est quand même un sacré paradoxe parce qu'on dit qu'il faut remailler en fait tout le territoire et puis on ferme ces établissements,
00:41 peut-être qu'il faudrait penser à les
00:43 réaménager
00:45 différemment, c'est ce qu'il nous disait, et là vous pouvez réagir bien sûr. Et sur cette grève, cette marse, selon Olivier Véran,
00:51 porte-parole du gouvernement, et bien si on met le pays à l'arrêt c'est prendre le risque d'une catastrophe écologique,
00:57 agricole, sanitaire, par humaine dans quelques mois. Bon vous souriez Françoise de Goyes, Elisabeth Lévy, et au 0826-300-300 on va commencer
01:04 honneur aux hôpitaux, et c'est Didier qui est avec nous de Martigues, bonjour Didier !
01:10 - Et bonjour ceux de radio, bonjour tous les listeners, et bonjour particulièrement à Elisabeth Lévy que j'apprécie particulièrement !
01:16 - Ah merci Didier !
01:18 - Dis bonjour aussi quand même !
01:20 - Non non, je suis pas jalouse, j'ai l'habitude, j'ai l'habitude, ne vous inquiétez pas !
01:22 - Non mais elle n'empêche pas l'autre !
01:24 - Si si, alors elle empêche l'autre, c'est pas naturel,
01:26 c'est pas naturel, laissez tomber, laissez tomber !
01:28 - Non mais c'est bien ! Bon, Didier !
01:30 - Allez Didier, oui, c'est à vous !
01:32 - Oui, effectivement, on trouve les propos du ministre
01:34 complètement disproportionnés,
01:36 je pense qu'il veut jouer sur les peurs,
01:38 il veut faire culpabiliser les Français,
01:40 bon on connaît la stratégie habituelle, mais c'est tellement gros
01:42 que je pense que même
01:44 un aveugle ne pourrait pas voir ça !
01:46 - Ah oui ? - Ceci dit, oui oui, non mais c'est quand même...
01:48 Ceci dit, je pense pas que la
01:50 grève sera aussi
01:52 importante que ce qu'elle est annoncée !
01:54 - Ah bon ? Pourquoi ?
01:56 Qu'est-ce qui vous fait dire ça, Didier ?
01:58 - Eh bien je pense que beaucoup de Français,
02:00 et j'en fais partie, alors évidemment je suis contre
02:02 cette réforme, mais je pense que beaucoup de Français
02:04 ont... comment on peut exprimer ça ?
02:06 Ils ont un petit peu renoncé
02:08 au combat... - Résignation !
02:10 Une forme de résignation ! - Une forme de résignation
02:12 au sens où, si cette réforme
02:14 ne passe pas,
02:16 le quinquennat Macron est fini !
02:18 - Donc vous êtes persuadé qu'il va
02:20 la faire passer, c'est ça ?
02:22 - Je suis convaincu ! A contre-cœur,
02:24 mais convaincu !
02:26 - François, de quoi ? Restez avec nous, Didier,
02:28 et puis vous pouvez continuer de nous appeler, vous aussi,
02:30 au 0826 300 300, pour nous dire
02:32 ce que vous en pensez. Est-ce qu'il y aura
02:34 une grève importante ou pas, alors ? Parce que Didier
02:36 est en doute, quoi. Mais on comprend
02:38 dans ce que vous dites, quoi. François ? - Moi je pense pas
02:40 du tout, je pense que ça va être un grand succès déjà le 7 mars,
02:42 et je crois pas
02:44 du tout, contrairement à...
02:46 Je vous aurais dit oui il y a quelques années, mais cette
02:48 fois-ci, je crois pas du tout à la résignation,
02:50 absolument pas, ni à la résignation,
02:52 ni au fait que... Vous savez, c'est pas parce qu'un
02:54 texte de loi marche et voté,
02:56 qu'il est appliqué. Souvenez-vous, le plus
02:58 grand exemple, c'est le CPE, c'est-à-dire que
03:00 il est voté au 49.3,
03:02 et Jacques Chirac annonce qu'il ne fera pas,
03:04 qu'il ne donnera pas les décrets
03:06 d'application. Donc, contrairement à ce
03:08 que je pense que vous n'êtes pas
03:10 forcément un amoureux des grandes
03:12 manifestations, Didier, ou peut-être que si,
03:14 ou vous avez du renoncement ou de la résignation,
03:16 moi je suis absolument persuadé,
03:18 pas par désir, mais par conviction,
03:20 qu'il y aura un immense
03:22 mouvement, et que ça n'est pas parce que... Et puis
03:24 en plus le texte va être durci au Sénat, donc
03:26 voilà. - C'est Elisabeth, et puis on vient
03:28 vers Didier. - Je trouve que ce que j'aime
03:30 chez François, c'est combien ses désirs
03:32 et ses convictions se rejoignent.
03:34 - Et ça marche à chaque fois. - C'est ce qu'on appelle
03:36 du "wishful thinking", ma chère Françoise.
03:38 - On parlait en français, c'est louche. - C'est-à-dire
03:40 de prendre ses désirs pour des réalités.
03:42 Voilà.
03:44 Donc, moi,
03:46 honnêtement, la question de savoir...
03:48 Je pense que le 7 mars sera
03:50 suivi. - Ah, d'accord. - La question de savoir...
03:52 - C'est la suite. - Pardon, Françoise,
03:54 est-ce que tu vas ponctuer chacun de mes mots
03:56 de tes exclamations ?
03:58 Donc, la question...
04:00 La question de savoir...
04:02 La question, c'est de savoir si
04:04 cette grève va durer, parce qu'une journée,
04:06 finalement, le gouvernement
04:08 peut parfaitement la supporter, soyons pas
04:10 ce qui pourrait.
04:12 Et le CPE, Françoise a raison,
04:14 mais le CPE est un cas vraiment exceptionnel,
04:16 parce qu'en général, on retire
04:18 les projets de loi avant,
04:20 c'est ce qui s'est passé en 1995, il n'a pas été
04:22 voté, finalement, sur la suppression
04:24 du régime SNCF.
04:26 En revanche,
04:28 retirer un projet de loi entre son vote
04:30 et sa première élugation, c'est... - C'est arrivé.
04:32 - Arrivé une fois, Françoise. - Bah, donc, c'est arrivé.
04:34 - Bon, d'accord. - Quel est le sujet ?
04:36 - Ok, je dis juste que c'est
04:38 plutôt l'exception.
04:40 Moi, en fait, je ne sais pas
04:42 comment ça va se terminer, mais ce qui est embêtant,
04:44 et je fais une comparaison
04:46 avec la guerre en Ukraine, si vous voulez,
04:48 c'est qu'on a affaire à un conflit où personne peut perdre.
04:50 C'est ça qu'on nous dit, en fait.
04:52 Le gouvernement ne peut pas perdre, les syndicats ne peuvent pas perdre,
04:54 et ça,
04:56 ça peut...
04:58 - Donc, du coup, ça peut durer. - Oui, mais je crois pas
05:00 que les âneries,
05:02 franchement, proférées par Olivier Véran,
05:04 vont calmer le jeu.
05:06 Mais en même temps, moi, ça m'a tellement fait rire.
05:08 - Oui. - Si vous voulez, c'est une erreur.
05:10 - C'est grotesque. - Didier, Didier.
05:12 - Oui, alors, je tiens à la France. Françoise a dit,
05:14 effectivement, alors, j'allais citer l'exemple de Jacques Chirac,
05:16 qui n'a pas appliqué les traités, qu'un 49-3
05:18 était passé à l'époque. Sauf que c'était Jacques Chirac.
05:20 Moi, j'aimerais juste poser une question à Françoise.
05:22 Combien de traités
05:24 Emmanuel Macron n'a pas appliqué
05:26 avec les 11 49-3 qui sont passés précédemment ?
05:28 - Des lois, des lois, quoi. - Non, mais ça, c'est pas des traités,
05:30 c'est des décrets. - Ouais, ouais.
05:32 - Mais c'est pas le problème, ça arrive. Ce que je veux dire, c'est que
05:34 j'entends bien que vous reprenez,
05:36 vous êtes OK avec Elisabeth sur l'argument de...
05:38 C'est rare, mais ça arrive.
05:40 - C'est pas un crime d'être OK avec Elisabeth.
05:42 - Non, non, non, pas du tout, pas du tout.
05:44 - Attendez, attendez. - C'est pénible, ce matin.
05:46 Non, pas du tout. Je dis juste
05:48 que c'est pas parce que c'est arrivé,
05:50 ça n'est arrivé qu'une fois, que ça n'arrive pas.
05:52 C'est-à-dire que si vous avez
05:54 un mouvement social fort,
05:56 et un mouvement qui n'est pas simplement un mouvement de syndicalistes,
05:58 c'est exactement ce qu'on a vu
06:00 depuis des semaines, c'est pas
06:02 simplement les syndicats qui sont dans la rue,
06:04 ça peut arriver. Et par ailleurs,
06:06 c'est pas le problème de Macron ou de Chirac,
06:08 vous savez, à un moment donné, M. Macron, il connaît
06:10 le rapport de force. - Au-delà de ça, finalement, la question,
06:12 je pense que vous êtes finalement tous d'accord pour dire que...
06:14 - J'allais dire ceci dit que Dieu vous entende.
06:16 - Et si c'est un problème de Macron ou de Chirac ?
06:18 - Non, non, mais je pense que
06:20 le 7 mars, sans doute que la journée
06:22 sera forte, c'est la suite.
06:24 Est-ce qu'il va y avoir du blocage par la suite
06:26 du pays, un peu ? C'est ça, Didier.
06:28 Et là, vous dites que...
06:30 - Vous y croyez pas, moi, j'y crois.
06:32 - Sauf que, Didier,
06:34 si jamais
06:36 les cheminots, les raffineries
06:38 se mettent en grève, c'est là où ça risque
06:40 de pénaliser beaucoup plus,
06:42 et donc, pour les manifestants,
06:44 ça peut porter ses fruits.
06:46 - Oui, mais je dis pas qu'il y aura pas de problème.
06:48 Mais je dis que ce sera pas au niveau
06:50 que ce que le ministre annonce. Pas du tout.
06:52 - Oui, sans doute. Je peux dire
06:54 justement, moi, ce qui me frappe une fois de plus,
06:56 parce que j'entends bien,
06:58 vous me dites que je suis contre la réforme
07:00 des retraites, évidemment, mais je suis navrée.
07:02 Moi, il y a
07:04 quelque chose qui m'échappe,
07:06 c'est que les gens ont voté
07:08 Macron, mais ils veulent le programme de Marine Le Pen.
07:10 - Oui, ça c'est...
07:12 C'est autre chose. Ou d'autres...
07:14 Jean-Paul, pas de votre avis,
07:16 Didier, il est au 0826
07:18 300 300. Bonjour Jean-Paul.
07:20 - Oui, bonjour à toutes et à tous.
07:22 Eh bien, écoutez, je partage
07:24 en partie l'avis de
07:26 madame de Gaulle, du moins en grande partie.
07:28 Je pense que cette manifestation
07:30 sera importante et moi, je désire
07:32 qu'elle soit importante.
07:34 Je pense que
07:36 s'il faut que le pays soit mis dans le chaos,
07:38 cette fois, il faut le mettre dans le chaos.
07:40 Je ne suis pas un adepte
07:42 de la grève, je n'ai jamais fait grève,
07:44 mais maintenant, ça suffit. Ça suffit
07:46 que l'on presse les gens comme des citrons
07:48 et qu'on les assèche complètement.
07:50 Ça suffit que les Français ne puissent
07:52 plus manger. Ça suffit que les Français
07:54 ne puissent plus payer leur électricité.
07:56 Ça suffit qu'on nous emmerde avec nos
07:58 voitures. Toute cette
08:00 Macronie, on en aura le bol.
08:02 Macron, de toute façon,
08:04 ne laisse aucun espoir
08:06 pour aucun des
08:08 sujets qu'il prête. Dans ce pays,
08:10 nous n'avons plus
08:12 d'espoir. Et quand un pays n'a plus
08:14 d'espoir, la seule solution qu'il y a,
08:16 c'est de mettre le chaos. Voilà.
08:18 - Mais le mettre le chaos jusqu'où ?
08:20 C'est-à-dire que le blocage du pays, c'est ce que vous voulez dire ?
08:22 - Le pays, le pays, complètement.
08:24 Je vous garantis, je suis un travailleur.
08:26 J'ai travaillé toute ma vie. Je me lève encore
08:28 actuellement tous les jours pour aller travailler.
08:30 Mais ça suffit. Je ne supporte
08:32 plus ces gens. Et Macron
08:34 est d'une impopularité totale.
08:36 Il a été élu
08:38 par une minorité de la population.
08:40 Il faut qu'il y ait des gens
08:42 intelligents, maintenant, qui se dressent
08:44 contre cela. Même les LR,
08:46 je ne comprends pas que les sénateurs
08:48 LR et tout, Retailleau et compagnie,
08:50 aient agi de la sorte.
08:52 C'est un véritable scandale. Je ne vois plus
08:54 personne. - C'est-à-dire qu'ils avaient
08:56 proposé dans leur programme aussi
08:58 un recul du départ
09:00 de l'âge de la retraite.
09:02 Donc, à partir de ce moment-là, ils sont un peu
09:04 coincés, piégés.
09:06 - Très vite, je comprends bien.
09:08 C'est Didier ? - Oui, non, Jean-Paul.
09:10 - Jean-Paul, cher Jean-Paul, vous me dites
09:12 que j'ai travaillé toute ma vie
09:14 et j'en peux plus de ces gens-là. Le problème,
09:16 c'est que globalement, au niveau
09:18 collectif, on n'a visiblement pas
09:20 assez travaillé, puisqu'en 30 ans, notre
09:22 PIB par habitant a décroché
09:24 de plus de 20% par
09:26 rapport à l'Allemagne, et qu'aujourd'hui, en fait,
09:28 on vit sur l'endettement, on vit à crédit.
09:30 Donc, il y a un moment, il va bien falloir
09:32 sortir de cette spirale-là,
09:34 parce qu'on ne peut pas continuer
09:36 à se tiermondiser, si vous voulez,
09:38 à voir notre production qui diminue chaque année
09:40 et à dire qu'on
09:42 ne veut pas travailler plus. - Donc, vous, vous êtes
09:44 plutôt favorable à cette réforme ? - Oui, peut-être pas cette réforme-là.
09:46 - Ah, bah, attendez !
09:48 - C'est-à-dire, oui, mais les gens, ils ne sont pas
09:50 contre cette réforme-là, ils sont contre
09:52 toute réforme des retraites. - Je ne suis pas d'accord avec...
09:54 - C'est-à-dire qu'il y a un cocktail, en plus, comme le dit, parce que c'est vrai
09:56 qu'il y a l'inflation qui arrive, qui est
09:58 très forte, et ça, les gens le ressentent, ce que dit Jean-Paul,
10:00 quoi. François, toi ? - Absolument, je pense que
10:02 le problème, pour le gouvernement, c'est
10:04 le cocktail. Moi, j'entends ce que dit Jean-Paul, je pense
10:06 qu'il y a beaucoup de gens qui partagent ce point de vue-là,
10:08 et y compris des gens qui ne sont pas forcément
10:10 des gens de gauche, parce qu'on voit bien, moi, d'où je parle,
10:12 mais il y a aussi des gens de droite
10:14 qui partagent ce constat-là.
10:16 Vous regardez les cortèges, vous regardez
10:18 l'opinion, quand vous regardez l'opinion,
10:20 c'est extrêmement clair, c'est pas la peine de faire des trucs
10:22 aux doigts mouillés. Vous regardez l'électorat
10:24 d'Emmanuel Macron, décroche sur les retraites.
10:26 Même l'électorat de droite n'est pas
10:28 d'accord avec les sénateurs
10:30 de droite. Donc, c'est en ça
10:32 que je dis que ça va durer, parce
10:34 qu'en plus, le discours syndical est dur,
10:36 et il est particulièrement uni. Pour le moment,
10:38 le front n'a pas été cassé.
10:40 - Merci Françoise de Gouin, Elisabeth Lévy,
10:42 Didier, Jean-Paul et beaucoup d'autres auditeurs
10:44 qui voulaient prendre la parole. Au passage,
10:46 je signale, puisque on avait la revue de presse tout à l'heure,
10:48 je signale, dernier numéro de causeur
10:50 d'Elisabeth Lévy, "Rééducation nationale,
10:52 stop au grand endoctrinement"
10:54 avec Éric Zemmour,
10:56 qui était au Salon d'agriculture
10:58 avant-hier.
11:00 À propos du Salon d'agriculture, je serai
11:02 demain matin, je recevrai le ministre
11:04 en fait de l'agriculture.
11:06 - Vous pourrez me ramener un petit mouton ?
11:08 - Un petit mouton, carrément ? - Oui, un petit mouton !
11:10 - Bon, on verra, peut-être en hauchet,
11:12 sous forme de hauchet, peut-être pas.
11:14 À 8h15, et puis beaucoup d'autres invités
11:16 sur place avec Éric Nolot,
11:18 Guillaume Bigot, qui vont faire le déplacement,
11:20 bien sûr. Je ne sais pas si on va retrouver
11:22 les vrais voix ce soir, parce que Philippe David,
11:24 Cécile de Ménibus et toute la bande,
11:26 avec Philippe Bilger, j'ai l'impression qu'ils ont
11:28 profité un peu de la fermeture du Salon
11:30 hier soir. Ils y étaient en direct
11:32 de 17h à 20h. Voilà, il est
11:34 8h57, allez bonne journée, sur Sud Radio, dans un instant, Christine Bouillaud.