• l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Hector Lajouanie, avocat pénaliste.

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Transcription
00:00 le premier sujet donc qui nous accapare tout au long de cette matinée,
00:04 puisque le verdict est prévu à 11h30 concernant Pierre Palmade,
00:09 la Cour d'appel de Paris décidera s'il reste assigné à résidence
00:13 dans un hôpital sous surveillance électronique ou s'il est placé
00:17 en détention provisoire suite au grave accident du 10 février dernier.
00:22 Je rappelle que l'humoriste de 54 ans est mis en examen pour homicides
00:27 et blessures involontaires par conducteur ayant fait usage
00:33 de produits stupéfiants en état de récidive légale.
00:37 Pour bien comprendre ce qui attend Pierre Palmade,
00:39 ce qui attend aussi les délibérés, à savoir les parties civiles,
00:43 mais aussi la partie judiciaire pour bien comprendre les enjeux,
00:48 nous sommes avec Hector Lajoigny qui est avocat pénaliste.
00:51 Bonjour Hector.
00:54 Hector Lajoigny, êtes-vous avec nous ?
00:58 Bonjour.
00:59 Voilà, bonjour maître.
01:00 Nous avons plein de questions à vous poser concernant Pierre Palmade.
01:08 11h30 déjà, cette mise en délibéré, parce que rappelons que dans un premier temps,
01:13 il y a eu vendredi une audience à laquelle Pierre Palmade n'a pas participé,
01:18 le délibéré donc pour aujourd'hui.
01:22 Est-ce que c'est déjà un élément de réponse sur ce qui attend Pierre Palmade,
01:26 le fait que la justice ait eu besoin d'un peu de temps ?
01:30 Oui et non.
01:31 Moi je pense que vendredi les juges ont décidé de mettre en délibéré.
01:36 Mettre en délibéré, cela veut dire que l'on ne rend pas la décision immédiatement,
01:40 mais quelques jours plus tard, tout simplement parce que l'affaire était médiatique,
01:44 sauf qu'en mettant la décision quelques jours plus tard,
01:47 vous prenez le risque que l'on vienne vous reprocher
01:50 de ne pas avoir pris en compte quelque chose qui s'est passé ce week-end.
01:53 Et que s'est-il passé ce week-end, un AVC extrêmement grave.
01:57 Vous dites extrêmement grave justement,
01:59 parce qu'il y a plusieurs médecins qui se sont exprimés dans la presse,
02:05 un petit peu partout, depuis samedi soir.
02:07 D'aucuns disent que l'AVC effectivement est quelque chose de particulièrement dangereux,
02:12 accident vasculaire cérébral, mais que dans certains cas,
02:16 il peut être bénin et le fait qu'il n'y ait pas eu d'intervention chirurgicale
02:20 et que finalement Pierre Palmade soit sorti assez vite des soins intensifs,
02:25 prouve que les conséquences ne sont pas forcément très importantes.
02:31 Alors la seule règle à prendre en considération pour vous répondre,
02:34 c'est que la détention provisoire doit être compatible avec l'état de santé de la personne.
02:40 Donc là, si les juges décident de l'envoyer malgré tout en prison,
02:44 ils prennent le risque que l'avocat de Pierre Palmade demande une expertise judiciaire
02:49 pour démontrer que son état de santé ne serait pas compatible avec la détention provisoire.
02:54 C'est ça la question.
02:55 Est-ce que les juges vont prendre le risque de l'envoyer en détention provisoire
02:59 alors que les médecins s'accordent tout de même à dire qu'un AVC est extrêmement grave
03:03 et même si son pronostic vital n'est pas engagé ?
03:06 Je rappelle que les prisons françaises sont d'une décustée
03:10 et ont des conditions de détention proprement scandaleuses
03:13 et qu'il n'y a pas assez de médecins du tout en détention.
03:17 Vous devez attendre un mois et demi, deux mois pour voir un médecin en détention.
03:20 Alors Pierre Palmade, il en verra peut-être un avant,
03:22 mais il sera extrait d'un milieu dans lequel il est soigné
03:25 pour être placé dans un milieu dans lequel il serait mal soigné.
03:27 Ça serait aberrant comme décision.
03:29 - Bon, Maître Hector Lajoigny, question sur finalement la décision.
03:34 Évidemment, elle revient au juge.
03:36 Donc dans un premier temps, il y a le verdict rendu
03:40 et puis ensuite, il y a la validation du corps médical.
03:44 C'est un peu ça, c'est-à-dire premier niveau de lecture et le second ?
03:49 - Tout à fait, mais en réalité, les juges peuvent aussi d'autorité dire
03:54 finalement on ne va pas rendre une décision aujourd'hui,
03:57 on ne va la rendre que dans trois jours
03:58 parce qu'on veut qu'il y ait une expertise de Pierre Palmade
04:01 pour nous dire si oui ou non, son état de santé est compatible
04:05 avec un placement en détention provisoire.
04:06 - Bon, je parle évidemment sous votre contrôle,
04:08 mais il y a sept critères dans le code pénal pour la détention provisoire.
04:15 Le code de la route, lui, précise que pour un homicide involontaire,
04:19 il n'y a pas de nomination, d'appellation d'acte criminel.
04:24 Donc, est-ce qu'en fonction de ces sept critères du code pénal
04:28 et de l'accusation dont est l'objet Pierre Palmade,
04:34 il serait logique pour vous ou non d'avoir une incarcération ?
04:40 - Honnêtement, aucune logique, parce qu'en fait, il y a sept critères
04:44 et vous en avez un que vous retirez quand les faits ne sont pas criminels,
04:47 donc il reste six critères.
04:49 Les critères qui pourraient éventuellement poser question dans le dossier Palmade,
04:53 c'est celle d'une suite de sa part, celle d'un renouvellement des faits.
04:57 Suite de sa part, moi, je ne crois pas qu'il ait l'intention de faire la justice,
05:01 il risque la prison, certes, mais il n'est pas dit qu'il passe 20 ans
05:04 ou même 5 ans en prison, donc moi, je ne crois pas du tout
05:07 qu'il ait envie de faire la justice.
05:08 Par ailleurs, il pourrait très bien être obligé de remettre son passeport
05:10 et sa pièce d'identité pour démontrer qu'il n'a pas envie de faire le pays.
05:14 Et puis, le renouvellement des faits, soyons sérieux,
05:17 il y a une récidive qui est visée parce qu'il y a eu des faits
05:19 de détention de stupéfiants en 2019,
05:22 mais c'est un homme qui n'a jamais été interpellé sous cocaïne au volant,
05:26 c'est la première fois.
05:27 Donc, récidive légale, il y a parce que ce sont des critères juridiques,
05:31 mais je ne vois pas en quoi ce monsieur aurait envie de renouveler les faits.
05:36 Il a de l'argent, il peut se payer un chauffeur,
05:38 et puis, quand vous avez toute la France qui vous traite de sombres personnages
05:42 depuis trois semaines, vous n'avez, je crois, pas envie de commettre
05:46 de nouveaux délits ou de nouvelles infractions.
05:47 - Bon, alors là, ça soulève effectivement ce que vous dites,
05:50 énormément de questions.
05:51 On va prendre dans l'ordre.
05:52 La première question, déjà sur l'aptitude à pouvoir être de nouveau un danger,
06:01 parce que c'est ça finalement dont il s'agit.
06:04 Rappelons quand même qu'il est assigné à résidence dans un hôpital,
06:08 donc sous surveillance du brasset électronique,
06:11 mais également sous surveillance policière.
06:15 Donc, on est bien d'accord qu'il faudrait, c'est un peu...
06:19 - Pardonnez-moi, mais vous savez le fameux sketch
06:22 où c'est la chauve-souris qui arrive, qui a mille possibilités d'aller vous piquer ?
06:28 - Bien sûr.
06:30 - Donc, finalement, avant que Pierre Palmade puisse prendre une voiture
06:34 et remettre en danger et reprenne de la cocaïne,
06:36 enfin, c'est une probabilité 0,003, quoi.
06:41 Voilà, c'est ça.
06:42 - Mais c'est impossible.
06:43 Et puis, juger, je cite une grande magistrate qui disait,
06:46 "Juger, c'est prendre un risque.
06:47 Le risque zéro n'existe pas."
06:49 Mais là, en l'occurrence, c'est peut-être le seul cas
06:51 où on peut quasiment dire que le risque zéro n'existe pas.
06:54 Il ne pourrait pas se soustraire de ses médecins.
06:57 Quand vous dépassez une certaine limite, le bracelet électronique sonne.
07:00 Alors, il paraît qu'il a tout le bracelet électronique depuis quelques heures,
07:03 mais ça veut dire que c'est sous demande des médecins
07:05 et donc, il pourrait de nouveau l'avoir dans quelques heures.
07:07 Mais un bracelet électronique,
07:08 si vous dépassez le périmètre de votre chambre d'hôpital
07:11 ou de la division de l'hôpital dans laquelle vous êtes affecté,
07:14 le bracelet sonne.
07:16 Donc, bien évidemment qu'il ne va pas prendre en voiture
07:19 et qu'il va...
07:20 Non, mais même...
07:21 En fait, le juge a toutes les possibilités de lui faire
07:25 ce qu'on pourrait appeler une prison à domicile sur mesure.
07:28 On peut lui interdire de conduire.
07:30 On peut lui demander de remettre son passeport.
07:33 On peut lui demander de remettre sa pièce d'identité.
07:34 On peut lui demander de verser un cautionnement,
07:36 c'est-à-dire de verser 50, 100 000, 200 000 euros
07:39 pour démontrer qu'il n'a pas l'intention de partir de France
07:42 et qu'il n'a l'intention de payer les éventuelles victimes.
07:46 On peut l'interdire de quitter une ville.
07:48 On peut l'interdire de quitter l'hôpital.
07:50 On peut vraiment lui mettre les interdictions,
07:52 les obligations que le juge souhaite pour éviter la prison.
07:54 Je rappelle que l'emprisonnement strict est quasiment
07:58 deux fois plus cher pour le contribuable qu'un bracelet électronique.
08:00 - Bon, alors, juste un petit clin d'œil.
08:03 Le sketch de la chauve-souris, c'est Jean-Marie Bigard, bien sûr.
08:06 - Ah oui, bien sûr.
08:07 - Évidemment, ouais.
08:08 - Je vous parlais à un passionné, évidemment,
08:09 que je connais mes classiques.
08:11 - Très bien, très bien.
08:12 Et les auditeurs de Sud Radio, évidemment, auront percuté.
08:15 Donc, ça nous amène finalement à cette question, Hector Lajoigny.
08:19 Vous êtes avocat pénaliste, je le rappelle.
08:21 Vous nous avez éclairé.
08:22 Finalement, tout cela, c'est beaucoup de choses pour rien,
08:26 parce que la loi ne peut imaginer de mettre en détention
08:32 dans ces conditions une personne, quelle qu'elle soit,
08:36 sauf que ce n'est pas une personne comme les autres.
08:39 Et du coup, ça devient un petit peu, je pose la question,
08:42 je lance le débat, justice au spectacle ou pas ?
08:46 - Non, moi, je crois que c'est intéressant, un petit peu, cette affaire,
08:49 parce que ça permet aux citoyens de voir que les juges
08:53 n'hésitent pas à mettre les gens facilement en détention,
08:56 puisque là, Pierre Palmane, il était vraiment à deux doigts d'aller en détention.
09:00 Et peut-être que dans quelques heures, il sera placé en détention.
09:03 Donc, ça montre que quelqu'un qui boit,
09:05 parce que lui avait pris de la cocaïne,
09:06 si vous avez eu un dîner samedi soir, monsieur,
09:09 et qu'il y avait des convives autour de la table
09:10 et qu'ils ont eu un ou deux verres de trop et qu'ils ont pris leur voiture,
09:13 ils peuvent provoquer un accident comme Pierre Palmane
09:16 et se retrouver confrontés à un risque de détention provisoire.
09:18 Donc, un, la détention provisoire peut concerner tout le monde,
09:22 y compris des bons-pères de famille qui n'ont pas de casier judiciaire,
09:24 c'est la première chose.
09:25 Et deuxièmement, justice spectacle,
09:27 moi, je trouve que ça doit être extrêmement pesant pour lui,
09:29 parce qu'il a fait l'objet, eh bien,
09:33 de quasiment une fatwa numérique sur les réseaux sociaux
09:36 quand on voit le déversement de haine
09:38 de ceux qui n'avaient même pas quelques connaissances que ce soit dans le dossier.
09:41 Donc, je pense que c'était dur pour Pierre Palmane.
09:43 Et deuxièmement, moi, je crois que sa notoriété
09:45 ne lui sert absolument pas, au contraire.
09:48 Il est face au risque suivant de se dire
09:50 « est-ce qu'on ne va pas faire un exemple ? »
09:52 C'est ça, le risque.
09:53 – C'est très clair. Merci beaucoup, Maître Hector Lajoigny,
09:57 pour nous avoir éclairé, bien sûr, le verdict à 11h30.
09:59 Nous y revenons dans cette émission.
10:01 Vous pouvez intervenir 0 800 26 300 300.

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