Elisabeth Lévy - "Papillomavirus : Macron n’est pas ministre de la Santé !"

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##LEVY_SANS_INTERDIT-2023-03-01##

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Transcription
00:00 - Lévis sans interdit, Elisabeth Lévy, bonjour. - Bonjour Patrick, bonjour à tous.
00:07 - Alors vous revenez sur le lancement d'une campagne de vaccination contre le papillomavirus dans les collèges.
00:14 Elle a été lancée, cette campagne, par Emmanuel Macron.
00:18 - Eh bien oui, le président était hier en visite dans un collège de Jarlac. Écoutez.
00:23 - Face à ces cancers, donc le papillomavirus, comme vous l'avez très bien compris, il y a des vaccins qui existent.
00:31 Et donc ce qu'on veut faire maintenant dans le cadre de cette politique de prévention, c'est de déployer ces vaccins à vos âges.
00:37 Et donc pour tous les cinquièmes en France, à partir de la rentrée, on va proposer à vos parents la possibilité d'être vaccinés contre le papillomavirus.
00:45 - Alors un peu d'explication, cher Patrick. Le papillomavirus est un virus contracté par l'activité sexuelle.
00:53 Et malgré son joli nom, il cause 6000 cancers, notamment celui du col de l'utérus, et 1000 morts chaque année.
01:00 Alors ces mêmes cancers ont diminué, leur nombre a diminué en Grande-Bretagne ou en Australie,
01:06 où la vaccination est beaucoup plus généralisée parce qu'en France,
01:10 elle concerne seulement aujourd'hui 37% des filles et 9% des garçons.
01:15 Et l'objectif, c'est d'atteindre 80% en 2030.
01:19 Le président n'a d'ailleurs pas exclu qu'à l'avenir, elles deviennent obligatoires, mais pour l'instant, c'est de l'incitation.
01:25 Mais dès qu'il a fait son annonce, ça a été l'émeute sur Twitter.
01:29 Le vaccin contre le papillomavirus a particulièrement mauvaise presse, comme celui contre l'hépatite.
01:39 Et il a été accusé de favoriser la sclérose en plaques, même si les études ont toutes infirmé ce prostitut-là.
01:49 - Le contraire, oui.
01:50 - Voilà. Et en 2013, il y a eu une plainte...
01:53 - Euh... infirmé, vous avez raison.
01:56 - Infirmé, voilà, c'est ça.
01:57 - Oui, oui, absolument.
01:58 - Pardon. Et en 2013, il y a eu une plainte collective contre Gardasil,
02:03 donc le nom du principal vaccin, qui a été classé sans suite,
02:07 mais alors sur Twitter, sur les réseaux sociaux,
02:10 beaucoup de gens n'en démordent pas.
02:12 Par exemple, si ce procès-là de 2013 a capoté,
02:16 c'est que le laboratoire Merckx et son armée d'avocats ont étouffé le scandale
02:21 et tous ces gens jurent que jamais ils ne feront vacciner leurs enfants.
02:25 Ils brandissent des exemples étrangers avec des photos de gens qui seraient tombés malades à cause de ce vaccin.
02:32 - Bon, donc, est-ce que le président a eu raison hier de "mouiller sa chemise" alors pour ça ?
02:37 - Non, non. D'abord, personnellement, moi je suis très pro-vax,
02:41 mais je n'ai aucune compétence scientifique,
02:43 même si en l'occurrence j'ai appelé le docteur Martin Blachier
02:46 et il m'a dit que cette efficacité du vaccin HPV était confirmée.
02:50 Mais c'est pas le problème, en fait, parce que même si ce vaccin est merveilleux,
02:54 Emmanuel Macron n'est pas ministre de la Santé,
02:56 et puis alors ça devient un peu une manie chez lui de s'occuper de ses questions,
03:01 il y a quelques mois, rappelez-vous, c'était lui, le président en personne,
03:06 qui décrétait la gratuité des préservatifs pour les jeunes,
03:10 un sujet vraiment très très important.
03:13 Et puis, Patrick, j'en ai ras-le-bol de Big Mother,
03:16 cet état maternant qui nous dit de nous laver les mains
03:19 et de sortir couvert, au propre et au figuré.
03:22 On attend du président de la République qu'il fixe un cap,
03:26 qu'il soit jupitérien ou au moins qu'il soit une figure paternelle,
03:30 c'est pas ma mère, c'est pas ma meilleure copine,
03:33 et ce n'est pas mon médecin de famille.
03:35 Et puis en plus, il faut bien le dire, c'est contre-productif,
03:38 parce que beaucoup de gens sont convaincus qu'Emmanuel Macron
03:41 veut les inciter à s'injecter des produits dangereux
03:45 pour enrichir ses amis du Big Pharma,
03:47 et c'est très difficile de déminer ces croyances folles.
03:50 La défiance anti-vaccin et la défiance anti-Macron se renforcent mutuellement,
03:55 alors si le président de la République veut vraiment favoriser la vaccination,
03:59 vaccination, il ferait mieux de ne pas s'en occuper du tout.
04:02 Merci Elisabeth Lévy.

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