Quelques minutes après le recours à l’article 38 du règlement du Sénat pour accélérer les débats sur la réforme des retraites, Bruno Retailleau a explicité sa volonté sur Public Sénat.
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00:00 Président du groupe LR ici au Sénat, on vient de vous entendre,
00:03 lorsque il y a quelques minutes, c'est-à-dire à peu près dix minutes,
00:05 vous avez demandé que l'on utilise le règlement du Sénat, son article 38,
00:09 pour venir contraindre les débats.
00:11 Quelle était votre intention avec cet article 38 ?
00:14 Mon intention, c'est de dénoncer l'obstruction.
00:16 Ça fait cinq jours, cinq nuits qu'on assiste à une multiplication de prises de parole,
00:21 des centaines d'amendements qui sont parfaitement identiques.
00:23 Et je vois bien que la gauche, qui voulait pourtant arriver à l'article 7,
00:27 qu'on le discute le 7 mars, on l'a fait.
00:30 Eh bien là, il y avait une forme de blocage.
00:32 Il faut qu'on aille au bout du texte,
00:33 parce qu'il y a des articles qui sont si importants pour les Français.
00:36 Moi, je veux discuter de la retraite des mères de famille.
00:38 Je veux discuter de l'usure professionnelle,
00:40 des petites retraites, de l'assurance vieillesse, par exemple, pour les aidants.
00:44 C'est ce que j'ai indiqué.
00:45 Je pense que finalement, l'obstruction, c'est pour le Parlement, la négation de son rôle.
00:52 C'est une sorte de 49-3 à l'envers.
00:54 C'est un autodéshésissement du Parlement.
00:56 On a entendu le chef de file des socialistes, Patrick Cannaire, vous dire
01:00 "Honte à vous, vous voulez baïonner votre opposition, c'est un scandale".
01:04 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
01:06 J'espère que les téléspectateurs ont, depuis 5 jours et 5 nuits, écouté.
01:11 Et ils ont vu qu'on n'a rien baïonné du tout,
01:13 qu'en réalité, l'obstruction, c'est une vieille ficelle
01:15 qui consiste, quand on n'a pas une majorité, à essayer de bloquer les débats.
01:19 On ne peut pas bloquer les débats pour bloquer un vote.
01:22 Voilà, il y a une règle en démocratie.
01:23 Il y a des minorités et il y a des majorités.
01:26 Recourir à des artifices de procédure pour encalaminer les débats,
01:31 pour moi, ce n'est pas la démocratie parlementaire.
01:32 Quand on est parlementaire, on n'appartient pas à un groupe de parole,
01:37 où on parlerait à l'infini.
01:39 Notre job, à nous, notre métier, c'est de débattre et pour voter.
01:43 La gauche vous alerte sur le fait qu'on risquerait de porter atteinte
01:48 à la sincérité des débats avec cet article 38, qui, je le rappelle,
01:52 est une première, son utilisation depuis sa création ou son instauration
01:56 dans le règlement du Sénat.
01:57 Qu'est-ce que vous répondez là encore ?
01:58 Gérald Archer, elle l'aura très bien répondu.
02:00 Cet article a fait l'objet, précisément, d'un contrôle du Conseil constitutionnel.
02:05 Et à l'issue de ce contrôle du Conseil constitutionnel,
02:08 le Conseil n'a rien trouvé à redire sur la constitutionnalité de l'article 38.
02:12 Ça signifie donc que nous pouvons l'employer, à sans doute une exigence près,
02:17 c'est que les oppositions aient pu débattre et s'exprimer.
02:21 Ce qu'ils ont fait durant cinq jours et cinq nuits, de façon quasiment continue.
02:26 Qu'est-ce que ça va changer, très concrètement, pour nos téléspectateurs ?
02:28 À partir de maintenant, vous le dites, c'est fini,
02:31 cette obstruction cordiale de la part de la gauche.
02:33 Le monologue de la gauche est terminé.
02:35 On va pouvoir avancer beaucoup plus vite dans le texte.
02:38 Ce n'est pas avancer vite, c'est simplement avancer.
02:41 C'est qu'on ne nous empêche pas de discuter des articles qui sont importants.
02:45 Je les ai cités tout à l'heure sur l'usure professionnelle, sur les invalides,
02:49 sur par exemple les mères de famille ou encore sur les toutes petites retraites.
02:54 – Oui, et juste un dernier mot là-dessus.
02:58 Est-ce que vous allez défendre, vous encore, cet article 7 ?
03:01 Ou est-ce que vous souhaitez qu'on avance et qu'on passe cet article 7 ?
03:05 – Ah ben, il faut voter sur l'article 7, bien sûr,
03:08 mais déjà ce que j'observe, c'est qu'il n'y aura pas de suppression de l'article 7.
03:12 C'est donc une première victoire.
03:13 Il ne sera pas supprimé.
03:15 Maintenant, c'est acté puisque c'est voté.
03:17 Merci beaucoup Bruno Retailleau, chef de file d'alerte ici au Sénat.
03:20 On va rejoindre notre journaliste...