RETRAITES - Olivier Véran est l'invité d'Amandine Bégot

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Regardez L'invité de RTL du 08 mars 2023 avec Amandine Bégot.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL matin
00:06 RTL 7h44, excellente journée à vous tous qui nous écoutez. Amandine Bégaud vous recevez des sons donc ce matin.
00:11 Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. On va bien sûr évoquer dans un instant la mobilisation contre cette réforme des retraites
00:17 mais d'abord Olivier Véran je voudrais qu'on revienne sur cette séance, une nouvelle fois agitée hier à l'Assemblée Nationale, ces bras d'honneur
00:23 d'Éric Dupond-Maurétier au président du groupe LR Olivier Marlex qui venait de rappeler à la tribune
00:28 sa mise en examen pour prise illégale d'intérêt. Le garde des Sceaux a présenté ses excuses
00:33 mais franchement est-ce que tout ça est bien digne d'un ministre ?
00:36 Éric Dupond-Maurétier vous le connaissez, c'est un homme
00:39 entier, c'est un homme d'honneur qui se bat pour le droit des victimes et qui reconnaît la liberté
00:46 de pouvoir se défendre et notamment la présomption d'innocence. Il l'explique, j'ai pas de raison de ne pas le
00:51 le croire, il explique qu'il y avait des témoins autour de lui qui a fait ce geste qu'il ne faut pas faire.
00:55 On est d'accord, il ne faut pas faire. Qui plus est à l'Assemblée Nationale, qui plus est quand on est ministre ?
01:00 Il l'a reconnu, il s'en est excusé, mais il ne l'a pas fait à destination d'un parlementaire, il l'a fait à destination
01:04 d'un principe qui est celui qui reviendrait à ne pas respecter la présomption d'innocence et à mélanger culpabilité
01:10 et présomption de culpabilité.
01:12 Est-ce qu'il faut qu'il soit sanctionné ? Le règlement de l'Assemblée Nationale, je le rappelle, ne prévoit pas de sanctions pour les ministres
01:17 contrairement aux parlementaires. Il faut qu'il soit sanctionné ?
01:19 Moi je note qu'il s'est
01:20 excusé, il était important qu'il le fasse
01:22 deux fois, qu'il a expliqué que son geste ne ciblait pas le député, qu'il ne le fera plus
01:26 et que les débats ont pu reprendre dans l'hémicycle à l'Assemblée Nationale.
01:29 C'est pas un peu compliqué quand on vous entend en plus depuis des semaines dénoncer l'attitude
01:34 de députés et les filles ? C'est embarrassant, ça tombe mal, c'est gênant, vous le reconnaissez ?
01:39 Il faut qu'on soit tous absolument exemplaires, c'est-à-dire qu'il faut qu'on tienne, il faut qu'on se tienne
01:43 et qu'on se comporte encore mieux
01:45 dans le cadre d'un débat public, qu'on se comporte dans le quotidien.
01:49 Il faut qu'on tienne, ça veut dire qu'il a perdu ses nerfs ?
01:51 Ah non, non, vous le connaissez aussi, Eric Dupond-Moriti, enfin vous avez une idée de la personne qu'il est.
01:57 Quand je dis que c'est une personne entière et un homme d'honneur, c'est quelqu'un qui est très engagé dans tout ce qu'il fait
01:59 pour les autres et parfois pour lui-même.
02:02 Pas question qu'il démissionne, c'est ce que demandent certains au sein de l'opposition ?
02:05 Il a été ajouti, il a continué à présenter le texte et à le défendre au banc, un texte important qui n'a pas été adopté
02:11 mais qui vise à faire progresser
02:13 la justice en matière de droits des femmes notamment, puisque c'est un texte qui avait vocation à empêcher quelqu'un qui a été condamné pour violences
02:20 aggravées, notamment des violences conjugales, de pouvoir porter l'écharpe d'un élu de la République.
02:25 Ce geste est d'autant plus mal placé que, certes il se l'adressait, dit le ministre, pas directement aux LR
02:33 mais vous êtes en train quand même d'avoir besoin des LR, on est d'accord ? Ça ne va pas vous brouiller ?
02:38 Non, il n'y a pas de brouille encore une fois, il ne faut pas mélanger la politique avec un geste d'emportement encore une fois inadapté
02:43 dans un contexte particulier. Ce que je note c'est que le Sénat cette nuit, la majorité sénatoriale,
02:48 si vous avez vu je vous lance moi même sur les retraites,
02:50 la majorité sénatoriale a adopté elle-même un article,
02:55 un amendement qui permet de montrer vraiment sa détermination à voter le texte de réforme sur les retraites puisqu'il s'agit
03:01 du fameux article qui repousse de deux ans à l'âge de départ
03:04 et donc ils se sont donné les moyens de faire en sorte que le texte puisse avancer.
03:08 Mais ce n'est pas encore voté.
03:10 Non, il reste 75 amendements sur les 1400.
03:12 Ce qui est intéressant c'est de voir qu'il y avait là aussi une volonté d'obstruction
03:17 parlementaire de la part de l'équivalent de la NUPES sénatoriale, une obstruction manifeste. Ils ont déposé je crois 4000 sous-amende.
03:22 C'est l'équivalent de la NUPES ?
03:24 J'ai dit équivalent politique puisque c'est de fait vous avez là les groupes qui composent, à l'exception de la France Insoumise, qui n'a pas de groupe au Sénat
03:31 et c'est tant mieux.
03:32 C'est les groupes qui composent la NUPES au Sénat qui ont fait de l'obstruction.
03:35 Alors concernant la mobilisation contre cette réforme des retraites, il y a cette mobilisation massive dans les rues.
03:42 Hier, on rappelle les chiffres, 3 500 000 selon la CGT, 1 280 000 selon le ministère de l'Intérieur.
03:47 C'est plus en tout cas dans la rue que lors des journées précédentes.
03:50 L'Insert syndical appelle à deux nouvelles journées de mobilisation, une samedi et puis une la semaine prochaine,
03:54 le jour de la commission mixte paritaire.
03:57 Les leaders syndicaux demandent par ailleurs à être reçus en urgence par Emmanuel Macron. Ils vont lui envoyer une lettre dans les prochaines heures, les prochains jours.
04:03 Est-ce qu'Emmanuel Macron va les recevoir ?
04:05 D'abord on va dire que le président de la République, en juin, il a reçu tous les syndicats, à l'exception de la CGT, qui n'a pas voulu venir.
04:10 Je le souligne quand même.
04:12 Ensuite, le président de la République, il a lancé le conseil national de la refondation,
04:15 où la CFDT est venue, la CGT à nouveau n'est pas venue.
04:21 Ensuite, le président de la République, dans le respect des institutions,
04:24 il a passé le ballon, si je puis dire, à la première ministre et au gouvernement,
04:27 qui ont là reçu un grand nombre de fois l'ensemble des syndicats. Et pour le coup, la CGT d'ailleurs est venue et des améliorations
04:33 ont été apportées au texte suite à ces rencontres, notamment en termes de pénibilité
04:38 de droit des femmes, des invalides, etc.
04:41 Sauf que là, les syndicats disent "on n'a plus aucun contact avec qui que ce soit d'ailleurs du gouvernement, ni avec des conseillers", alors que dans d'autres
04:47 conflits, ça existe. Il y a un moment où il va falloir se parler, Olivier Véran ne peut pas sortir.
04:51 Je vais y venir.
04:52 Donc ils vont être reçus ou pas ?
04:54 Quand je dis que le président a passé ensuite le ballon au gouvernement, c'est qu'il a attendu que le taxe ne soit plus examiné à l'Assemblée et pas encore examiné au Sénat,
05:00 pour intervenir sur le débat des retraites, c'est-à-dire en faisant ce fameux déplacement à Rungis, dont on a beaucoup parlé.
05:04 Et ensuite, ils respectent les institutions, le taxe est actuellement au Sénat.
05:07 La porte du gouvernement, si c'est votre question, elle est plus couverte en fait.
05:10 Et si les syndicats, qui depuis effectivement un certain nombre de semaines ne l'ont pas franchi, décident d'en retrouver
05:17 la voie et l'accès pour pouvoir discuter, nous on est dans le dialogue.
05:21 Donc vous êtes prêts, vous, à recevoir l'intersyndical dans son entièreté ?
05:24 Vous, Olivier Véran ?
05:25 Pas moi, c'est pas mon rôle de le faire, mais le gouvernement, la porte de l'exécutif est évidemment ouverte.
05:31 Est-ce que ce ne serait pas un signe d'apaisement ?
05:34 Mais, attendez, on est dans le respect des institutions, c'est la première ministre et le gouvernement qui sont en train de mener
05:38 ce texte dans son cheminement parlementaire.
05:41 Donc vous me dites ce matin que l'Elysée ne recevra pas l'intersyndical ?
05:44 Mais je ne vous dis pas ça, je ne parle pas au nom de l'Elysée, je suis porte-parole du gouvernement.
05:46 Je vous dis que c'est notre rôle que de recevoir les partenaires sociaux et qu'on est non seulement prêts à le faire, mais désireux de le faire.
05:51 Parce qu'on veut continuer de pouvoir discuter, travailler, et au-delà même des retraites, être capable de continuer à bosser sur des textes importants.
05:59 Parce qu'il y aura aussi un après-retraite, et on veut parler du plein-emploi, on veut parler du bon emploi, on veut parler de France Travail,
06:05 on veut parler du télétravail, et pour ça on a besoin que le lien avec les syndicats, ce soit un lien qui soit fort.
06:10 Donc on acte le désaccord sous les 64 ans, mais ça fait un moment qu'on l'a acté, on ne se mettra pas d'accord là-dessus.
06:15 Ils organisent des manifestations, des journées de grève, on le respecte.
06:19 Vous faites le doron en attendant ?
06:20 En attendant que ça passe, c'est un peu l'impression qu'on a.
06:22 On ne fait pas le doron, en fait, on bataille au Parlement actuellement pour trouver une majorité,
06:25 comme les Français nous ont demandé de le faire, alors qu'on est en majorité relative, de chercher des accords.
06:30 J'ai appuyé sur un bouton.
06:31 C'est bon.
06:32 De chercher des accords pour pouvoir identifier des majorités.
06:34 Olivier Véran, la grève a été reconduite dans les raffineries depuis hier.
06:38 Plus aucun camion ne sort d'aucun site.
06:39 Est-ce que vous envisagez des réquisitions ?
06:41 Il faut bloquer les bloqueurs, disait Dimanche ici-même sur RTL, Bruno Rotaillon.
06:45 D'abord un concept général.
06:47 Moi j'ai entendu des représentants de la CGT dire "on veut mettre l'économie à genoux".
06:50 Moi je leur réponds "nous c'est pas l'économie qu'on veut mettre à genoux".
06:52 Certains disent, pas tous.
06:53 Nous c'est pas l'économie qu'on veut mettre à genoux, c'est le chômage.
06:56 Et comme l'emploi c'est la première des solidarités, ce qu'on veut mettre à genoux c'est aussi la pauvreté dans notre pays.
07:00 Et on a un pays qui repart, qui crée de l'emploi, qui réimplante des usines.
07:03 Je crois que les syndicats nous le demandent.
07:04 Mais sur l'essence, sur les carburants.
07:05 En 2022, on a réimplanté 80 usines, notamment d'entreprises étrangères.
07:09 Donc on retrouve de la solidarité.
07:10 Mais répondez s'il vous plaît sur l'essence, le carburant, c'est la préoccupation des auditeurs qui nous écoutent.
07:14 C'est une préoccupation légitime.
07:15 Le droit nous autorise à procéder à des réquisitions si la situation devait se faire sentir, ce que nous avions eu l'occasion de faire.
07:23 C'est donc envisagé ?
07:24 A l'automne dernier.
07:25 Pas à l'heure à laquelle je vous parle.
07:26 Si on prenait aujourd'hui un arrêté de réquisition, il serait annulé par la justice.
07:31 Sauf qu'à l'automne dernier, on a attendu qu'il n'y ait plus d'essence et on se souvient de ces files d'attente.
07:34 Vous avez retenu la leçon ?
07:35 Vous savez, c'est pas de retenir la leçon, c'est de retenir la Constitution.
07:38 Vous avez la Constitution, autorise, et nous le respectons, les manifestations et la grève.
07:44 Et donc quand on veut intervenir comme État face à un mouvement de grève et de blocage,
07:48 il faut qu'on le fasse en respectant le principe constitutionnel de pouvoir faire grève.
07:52 Et donc il faut le faire avec proportionnalité et avec tact et mesure.
07:57 Vous ne vous l'interdisez pas.
07:58 On peut le faire, le droit nous autorise à le faire, mais au bon moment.
08:00 Il n'y a pas de pénurie ?
08:01 Ça n'arrivera pas, pour l'instant ?
08:03 Je ne dis pas des phrases comme ça, s'il vous plaît.
08:05 Je vous dis qu'il y a depuis hier des situations de blocage devant certains centres de dépôt,
08:10 que les raffineries ne sont pas à l'arrêt, à l'heure à laquelle je vous parle en tout cas,
08:13 et qu'on n'est pas dans une situation ce matin de blocage qui justifierait de procéder à des réquisitions,
08:18 sans quoi de toute façon la justice les annulerait probablement.
08:21 Pas de risque non plus de catastrophes écologiques, sanitaires, agricoles ?
08:24 J'ai eu l'occasion de m'expliquer là-dessus.
08:25 Vous avez quand même compris, et je pense que ça c'est l'essentiel,
08:28 que si la réforme des retraites est fondamentale pour notre modèle social,
08:34 nous on fait aussi face au quotidien et les Français,
08:36 et je peux vous dire que c'est ce dont ils me parlent,
08:38 à des nécessités de réformer la santé, de travailler sur le pouvoir d'achat,
08:42 avec des annonces importantes de la grande distribution à la demande du gouvernement,
08:45 et que tout ça nécessite aussi qu'on ait une France qui ne soit pas à l'arrêt.
08:48 D'un mot, les députés Renaissance qui ne voteront pas cette réforme, ils seront exclus, vous confirmez ?
08:54 De façon générale, quand un député s'inscrit dans une majorité avec des éléments de programme fondamentaux,
09:00 et qui fait campagne sur ce programme, et qui change d'avis une fois qu'il est parlementaire,
09:04 c'est des situations qui peuvent conduire à des exclusions de groupes majoritaires.
09:08 Il y a le budget et les grandes réformes.
09:10 Merci beaucoup Olivier Véran.
09:11 La porte du gouvernement est plus qu'ouverte, venez-vous de nous dire !
09:13 !

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