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Regardez L'invité de RTL du 30 mai 2023 avec Amandine Bégot.

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00:02 RTL matin
00:06 RTL 7h43, excellente journée à vous tous qui nous écoutez. Amandine Bégaud, vous recevez ce matin le président des députés Les Républicains
00:13 à l'Assemblée Nationale, Olivier Marlex.
00:15 Olivier Marlex, Gabriel Attal, le ministre des comptes publics, annonce ce matin une série de mesures pour lutter contre la faute sociale.
00:20 Alors je vais pas rentrer dans le détail de toutes ces mesures mais il y a le renforcement des effectifs de l'Ursaf
00:25 pour lutter contre la fraude aux cotisations, une fusion progressive de la carte vitale et de la carte d'identité pour éviter que cette carte vitale
00:32 ne soit utilisée par quelqu'un d'autre,
00:34 obligation de résider neuf mois par an en France pour toucher une aide sociale, on est à
00:39 six mois aujourd'hui, plus de contrôle aussi pour les retraités qui vivent à l'étranger pour s'assurer qu'ils sont toujours bien vivants.
00:44 Est-ce que tout ça d'après vous, Olivier Marlex, ça va dans le bon sens ?
00:47 Oui ça va dans le bon sens, évidemment la fraude sociale
00:51 comme la fraude fiscale sont un poison dans une société,
00:55 quelque chose qui mine la confiance, si mon voisin triche pourquoi est-ce que je paye etc...
00:59 Donc oui ça va dans le bon sens.
01:01 Ce qu'on espère c'est que les mesures ne tarderont pas trop à se mettre en oeuvre. Quand on parle
01:08 sur les retraites à l'étranger, c'est un vrai sujet, c'est l'histoire des super centenaires en Algérie de biométrie, a priori ce ne sera que pour
01:15 les futurs entrants, donc il faut aussi se préoccuper de ceux qui sont actuellement à la retraite.
01:19 Il y a des contrôles qui ont été faits sur 1000 contrôles réalisés en Algérie, il y a 300 fraudes.
01:24 Donc ça montre l'ampleur du problème, l'ampleur de cette fraude aux retraites.
01:29 Idem sur la carte vitale.
01:31 J'aurais aimé une mesure plus immédiate, on nous renvoie à un rythme de fusion avec la carte d'identité.
01:38 C'est-à-dire vous auriez voulu quoi ?
01:39 On aurait pu passer très très vite à la carte vitale biométrique.
01:43 Sauf que ça a un coût, dit le ministre, 250 millions d'euros pardonnez-moi pour la carte vitale biométrique.
01:48 250 millions, c'est assez rapidement récupéré sur la fraude notamment.
01:55 Les Espagnols sont passés à l'ordonnance numérique, vous n'avez plus d'ordonnance papier etc.
02:00 Et il n'y a que le bénéficiaire qui peut s'en servir.
02:04 Ça leur a fait gagner des centaines de centaines de millions.
02:06 Il n'y a pas tout ça, ça manque un peu de concret, mais enfin bon, tout ça va dans le bon sens quand même, il faut agir.
02:11 Concernant le projet de loi immigration, Gérald Darmanin a répondu ce week-end aux propositions que vous aviez faites la semaine dernière.
02:17 Le ministre de l'Intérieur dit "six, travaillons ensemble", il reprend votre "six" monsieur le Président.
02:23 Mais sous condition, en fait c'est une sorte de "oui mais", je ne sais pas si vous l'avez perçu comme ça,
02:28 en tout cas est-ce que vous êtes prêt à faire des concessions justement Olivier Marlex ?
02:30 On n'est pas dans le marchandage, on ne sera pas dans le marchandage, c'est une affaire de conviction.
02:35 Pourquoi est-ce qu'il faut un texte ? Parce qu'aujourd'hui on accueille en France 500 000 étrangers par an, étrangers légaux.
02:42 C'est 100% de plus que sous Nicolas Sarkozy, 100% de plus que la droite au pouvoir, contrairement d'ailleurs à ce que dit monsieur Darmanin.
02:49 Donc c'est une question derrière de cohésion nationale, nos capacités à intégrer, à assimiler sont totalement débordées,
02:57 il y a urgence à reprendre les choses en main, or je ne sens pas chez le gouvernement cette intention.
03:02 Il y a même deux intentions contradictoires dans la majorité et dans le gouvernement.
03:05 Il y a monsieur Darmanin qui dit d'un côté vouloir faire plus ferme,
03:08 et vous avez en même temps monsieur Véran qui lui dit en allant au Danemark, non il ne faut pas faire trop ferme,
03:14 il ne faut surtout pas prendre de mesures trop à droite,
03:17 et qui propose du coup pour satisfaire l'aile gauche de la majorité des régularisations de sans-papiers.
03:24 La régularisation des travailleurs immigrés sur les métiers en tension,
03:28 ceux qui respectent nos valeurs et travaillent sur notre territoire depuis des années, ça vous n'en voulez pas ?
03:32 Les français pourtant sont pour, si on regarde le dernier baromètre BVA pour Ertel,
03:36 ils étaient à 68% favorables, il y a quand même tout un pan de notre économie, Olivier Barlex,
03:40 qui fonctionne aujourd'hui grâce à ces travailleurs.
03:42 Pour régler au cas par cas les situations qui méritent de l'être,
03:45 on a tous les outils juridiques depuis les lois de Nicolas Sarkozy depuis 2007,
03:49 sur les métiers en tension, simplement il y a une liste des métiers en tension région par région,
03:54 qui permet aujourd'hui au cas par cas de régler ces questions.
03:58 Donc ça existe mais on ne l'utilise pas ?
03:59 Oui on ne l'utilise pas, je crois que depuis 2011,
04:05 pas à dire de bêtises, pendant 10 ans on n'a pas réactualisé cette liste des métiers en tension.
04:10 Donc le droit actuel suffit.
04:12 Et ce que veut faire le gouvernement en réalité, c'est de relancer un appel d'air,
04:16 c'est de créer un nouveau titre de séjour qui lancera un appel d'air,
04:19 et c'est des régularisations massives.
04:21 Nous ne voulons évidemment pas de régularisations massives.
04:23 Parce que la mesure, dites-vous, on a tous les outils pour régulariser ceux qui méritent de l'être à vos yeux.
04:29 Au cas par cas, aujourd'hui on peut, vous avez besoin d'un médecin étranger dans un hôpital,
04:35 sujet criant, on sait aujourd'hui lui donner un titre de séjour.
04:39 On a juridiquement tous les moyens de faire, on n'a pas besoin d'une nouvelle loi sur ce point-là pour le faire.
04:45 C'est pour ça qu'il est hors de question pour nous d'avoir une mesure
04:48 qui irait dans l'assouplissement de l'accueil d'étrangers.
04:51 - Mais c'est une ligne rouge, c'est-à-dire que si le gouvernement n'abandonne pas ça, vous ne négocierez pas ?
04:56 - Il n'y a pas que ça. - Non mais sur ce point ?
04:58 - Sur ce point-là, il est évidemment inacceptable pour nous, il est totalement inacceptable.
05:01 - Donc vous n'irez pas discuter avec Gérald Darmanin si on garde...
05:04 - Non, discuter avec tout le monde.
05:07 Mais ce qu'il faut voir aussi dans un texte sur l'immigration, c'est ce que sont les causes de l'immigration.
05:12 Vous avez aujourd'hui en France une immigration sociale.
05:16 Moi j'avoue avoir découvert il y a quelques semaines seulement qu'un ressortissant algérien
05:21 a droit au RSA après un an de séjour dans notre pays.
05:25 Un an de séjour seulement et on a droit à la solidarité nationale jusqu'à la fin de séjour.
05:29 C'est absolument aberrant. - Ça, il faut durcir les règles.
05:32 - Pardon ? - Il faut durcir les règles.
05:34 - Évidemment, mais quel autre pays au monde accepterait ça ?
05:37 Et donc aujourd'hui, vous avez des flux d'immigration qui ne sont pas seulement d'immigration de travail
05:41 mais qui sont une sorte d'immigration sociale.
05:44 Donc oui, en matière d'immigration, il faut tout remettre sur la table.
05:47 Et ce n'est pas le petit bricolage ou le petit marchandage que nous propose M. Darmanin qui y répondra.
05:52 - Gérald Darmanin qui dit "il faut que chacun fasse un pas, travaillons dans l'intérêt du pays,
05:56 au service des Français, en dépassant nos égaux".
05:59 C'est ça quand même le but ?
06:01 - Il n'est pas question d'égo, il est question de la France, de l'intérêt national.
06:04 Encore aujourd'hui, nos capacités intégrées sont totalement dépassées.
06:08 Et donc nous avons mis sur la table deux textes.
06:11 Très concrètement, ils seront tous déposés aujourd'hui à l'Assemblée et au Sénat.
06:17 C'est sur cette base-là que nous...
06:19 - Et pour être très concret, pour que nos éditeurs comprennent Olivier Marleix,
06:22 c'est s'il ne faut pas une loi peut-être un peu en deçà de ce que vous voulez que pas de loi du tout ?
06:27 - Mais certainement pas si c'est pour une loi qui ouvre un peu plus les vannes.
06:31 Or c'est ce que propose aujourd'hui le gouvernement avec la création d'un nouveau titre de séjour,
06:35 avec des régularisations.
06:37 - Ça c'est la ligne rouge, on a compris.
06:39 - Bien sûr, mais après il faut aller beaucoup plus loin.
06:41 On a aussi proposé un texte.
06:43 Pourquoi est-ce qu'il y a deux textes ?
06:45 Parce qu'il y a un texte qui va le plus loin possible à droit constitutionnel constant
06:49 et puis ensuite on propose un texte constitutionnel.
06:52 - Avec une révision de la Constitution.
06:54 - Pour aussi donner le dernier mot à la loi française.
06:55 - Olivier Marleix, quand vous avez dévoilé vos propositions en matière d'immigration,
06:58 le Rassemblement national a dénoncé un copier-coller LR et l'ERN.
07:02 C'est la même chose aujourd'hui sur les questions d'immigration en tout cas ?
07:05 - Non, évidemment pas la même chose.
07:08 Sur les questions d'immigration, si le Rassemblement national se retrouve dans nos propositions,
07:14 c'est leur constat.
07:16 - Qu'est-ce qui vous différencie sur ces questions-là ?
07:18 - Sur les questions d'immigration ?
07:20 Nous on a mis nos propositions, je ne passe pas mon temps à me différencier des uns avec les autres.
07:25 - A propos du RN, Elisabeth Borne a eu des mots très durs ce week-end.
07:28 La première ministre assure que le Rassemblement national est l'héritier de Pétain,
07:32 qui y véhicule une idéologie dangereuse.
07:34 Est-ce que vous partagez ce point de vue Olivier Marleix ?
07:36 - Ecoutez, moi je suis passionné d'histoire,
07:38 donc j'ai du mal à oublier que le premier fait d'armes politiques de Jean-Marie Le Pen
07:43 a été d'être le directeur de cabinet de M. Tixé Vignancourt,
07:46 qui était le ministre de l'information du gouvernement de Vichy, frappé de la dignité nationale.
07:51 J'ai du mal à oublier que dans les fondateurs du Front National,
07:53 vous aviez quelqu'un comme Pierre Bousquet, ancien officier de la Waffen-SS.
07:58 Et d'autres d'ailleurs, mais on ne va pas leur faire de la publicité à tous, de sinistre mémoire.
08:05 Évidemment, les électeurs du Rassemblement national aujourd'hui ne se reconnaissent pas dans tout ça,
08:10 tout ça est très loin pour eux, mais je pense que les ADN existent aussi un peu pour les partis politiques.
08:17 - Vous auriez employé ces mots ?
08:19 - Et j'observe que Marine Le Pen a fêté les 50 ans du Front National,
08:23 donc elle assume aussi cette part d'héritier.
08:26 En tout cas, ce qui est sûr pour le gaulliste que je suis,
08:28 c'est que le Rassemblement national s'est construit dans l'antigaullisme,
08:32 fondamentalement dans l'antigaullisme.
08:34 - Vous auriez employé ces mots, héritier de Pétain ?
08:36 - Encore chacun ces mots, non, peut-être pas.
08:39 - Autre dossier sur lequel vous allez faire une série de propositions aujourd'hui,
08:42 c'est la question du logement.
08:43 Le coût des constructions explose avec la hausse des taux de moins en moins de Français.
08:47 Peuvent-ils aujourd'hui acheter ?
08:48 On y a consacré toute une série de reportages sur RTL la semaine dernière.
08:52 Concrètement, que proposez-vous ?
08:55 - Comme vous l'avez dit, la crise est immense, elle est là.
08:58 C'est 100 000 logements de moins par an,
09:01 sans doute plus de 100 000 emplois à très court terme qui sont condamnés.
09:05 Je crois qu'il faut déverrouiller la construction dans notre pays.
09:09 - Simplifier les choses, les procédures ?
09:10 - Non, déverrouiller, c'est remettre du foncier à disposition.
09:13 Aujourd'hui, il n'y a plus de foncier, reconstruire la ville.
09:15 Sur la ville, c'est très bien, mais ça coûte beaucoup plus cher.
09:18 Donc déjà, il faut faire ça.
09:20 C'est le zéro artificialisation nette de la loi Climat Résilience
09:24 qui pose le plus gros problème.
09:26 Et puis, il y a ce problème de pouvoir d'achat.
09:28 Aujourd'hui, les gens se voient refuser l'accès au crédit sur la hausse des taux.
09:32 Moi, je pense que la mesure qui existait sous Nicolas Sarkozy,
09:36 de défiscalisation des intérêts d'emprunt, était une bonne mesure.
09:40 La rétablir coûterait environ 2 milliards.
09:42 C'est ce que propose le chef de l'État.
09:44 D'alléger de 2 milliards l'impôt sur les classes moyennes,
09:46 voilà une solution utile.
09:47 - Juste d'un mot, vous avez fait plusieurs fois référence à Nicolas Sarkozy
09:50 au cours de cette interview.
09:51 Il est toujours là ? C'est toujours lui le chef ?
09:53 - Non, mais ça reste une référence, comme président de la République,
09:57 pour ce pays ayant redressé un peu ce pays.
09:59 - Merci beaucoup Olivier Malin.
10:01 [SILENCE]

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