Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Virginie Calmels, René Chiche et Philippe Herlin, économiste, auteur de France, la faillite ? après la perte du AAA et de Bitcoin, comprendre et investir publiés chez Eyrolles.
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-03-10##
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00:00 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:03 J'ai des gros problèmes d'argent, je vais m'en sortir mais je ne sais pas comment.
00:10 Eh oui, j'ai des gros problèmes d'argent, manifestement, c'est pas Rachel Desbois, la chanteuse qui a des gros problèmes d'argent,
00:16 c'est la France, puisque dans le rapport public annuel d'hier, la Cour des comptes appelle le gouvernement, je cite,
00:22 à un redressement résolu des finances publiques de la France.
00:25 Selon elle, la crise énergétique et les aides déployées ont atteint 43 milliards d'euros, ce qui a plombé, bien évidemment, le déficit et la dette.
00:33 La Cour des comptes estime que la situation des finances publiques de la France restera en 2023 parmi les plus dégradées de la zone euro.
00:41 Alors est-ce que pour vous, vous avez peur que la France fasse faillite, qu'elle finisse comme la Grèce ou comme l'Argentine en 2001,
00:46 ou vous dites "c'est pas grave, on arrivera toujours à s'en sortir".
00:49 "Too big to fail" comme disent les Américains, trop gros pour faire faillite, dans les deux cas, on vous attend au 0826 300 300.
00:57 Avec nous, notre invité, Philippe Erlin, économiste, auteur d'un livre dont le titre ne s'invente pas,
01:02 "France, la faillite après la perte du 3A, point d'interrogation" et "Bitcoin, comprendre et investir", les deux publiés chez Erol, bonsoir.
01:10 - Bonsoir.
01:11 - On va déjà faire un tour de table des vrais voix avant de vous faire réagir.
01:13 Philippe Bilger, est-ce que vous craignez une faillite de la France ?
01:16 - D'accord, Philippe Erlin, vous me permettez d'intervenir et de poser en même temps une question ?
01:21 - Uniquement parce que notre invité s'appelle Philippe.
01:23 - D'accord. Non, parce qu'il n'y a pas, à ma connaissance, je n'ai jamais entendu, une cour des comptes
01:30 ne pas être d'une certaine manière critique à l'égard de la gestion de quelque pouvoir que ce soit.
01:38 Alors là, apparemment, elle l'est de manière rude, mais à votre avis, est-ce que la situation d'aujourd'hui
01:45 est infiniment plus préoccupante que d'autres par rapport à notre histoire financière et économique ?
01:52 - Oui, mais la cour des comptes est toujours sévère parce que depuis 1975, la France, le budget de la France est en déficit
01:59 et il n'est jamais revenu à l'équilibre ou en excédent.
02:02 Donc c'est normal que la cour des comptes, au bout d'un moment, elle commence vraiment à s'énerver.
02:05 - Ça fait un demi-siècle.
02:06 - Voilà, voilà, voilà. Et surtout que de décennie en décennie, on voit que le niveau de déficit augmente
02:12 quand on le rapporte aux recettes ou quand on le rapporte au PIB.
02:16 Et là, on a un déficit structurel qui devient monstrueux.
02:19 Et comme en plus, on a une dette qui est énorme, et bien comme les taux d'intérêt sont en train de remonter
02:25 dans le sillage de l'inflation, ça va faire exploser la charge de la dette.
02:29 Et comme en plus, il y a 10% de la dette de l'État qui est indexée sur l'inflation,
02:35 parce qu'à une époque où l'inflation était faible, on se disait "c'est une bonne idée,
02:38 on vendra ça moins cher que les obligations normales".
02:41 Et là, le problème, c'est que comme l'inflation a revenu, ça nous coûte beaucoup plus cher.
02:45 Et donc, le poids des intérêts qu'on paye sur cette dette sont vraiment en train d'exploser.
02:51 Ça va être de l'ordre de 50 milliards en 2023, ça va devenir quasiment le premier budget
02:55 au niveau de l'éducation nationale et de la défense, les plus gros budgets.
02:58 - Et plus que la défense, la défense c'est 40 milliards à peu près.
03:01 - Donc ça commence vraiment à obéir les marges de manœuvre et même la capacité de redressement.
03:05 C'est-à-dire que même si on arrive à faire des économies importantes,
03:08 ça risque de servir à rien tellement les dépenses sont données hors de contrôle.
03:13 Donc, la Cour de compte a vraiment raison de s'énerver.
03:16 - Virginie Calmel.
03:17 - Je partage ce diagnostic parce que quand on regarde bien, 47% de prélèvements obligatoires,
03:22 on est record, la France malheureusement a ce triste record.
03:26 164 milliards d'euros de déficit commercial, là aussi un record, tout ce que vous venez de dire.
03:33 111% du PIB pour la dette qui a dépassé les 3000 milliards.
03:37 Donc pour répondre à Philippe Bilger, oui, ce qu'on peut dire quand même,
03:42 c'est que la situation ne fait qu'empirer.
03:44 Alors c'était pas brillant, vous avez raison, avant, mais là on creuse de façon inquiétante.
03:50 Et comme vous le disiez, il y a un sujet de marge de manœuvre.
03:54 C'est-à-dire qu'au fond, la politique c'est quoi ?
03:56 On peut ne pas être d'accord sur les moyens, mais après on discute des modalités,
04:01 mais encore faut-il avoir des marges de manœuvre.
04:03 Sinon, en fait, la politique est réduite à son minimum, c'est-à-dire le fait de ne plus pouvoir rien faire.
04:08 Et aujourd'hui, quand on voit les finances publiques, on peut s'inquiéter,
04:12 parce qu'en fait, ça ne peut être que des promesses, soit d'augmenter encore de la dette,
04:17 soit d'augmenter les prélèvements, alors qu'on voit qu'on est déjà au record.
04:20 Donc on n'a que des mauvaises solutions.
04:22 La seule bonne solution, c'est une gestion très rigoureuse des finances publiques,
04:26 avec là, une vraie vision, pour arriver à remettre les choses dans le droit chemin,
04:32 et donc à avoir du recul à la fois.
04:35 Il y a deux mots qui me semblent clés, c'est l'évaluation des politiques publiques.
04:39 On met de l'argent à des endroits où ça ne rapporte rien, ou au contraire, ça n'est pas profitable,
04:44 et deuxièmement, un problème de responsabilité.
04:47 On a tellement dilué les responsabilités, que plus personne n'est responsable de rien.
04:50 Donc les déficits et la gestion sont désastreuses.
04:53 Vous ne comprenez pas pourquoi on est le pays le plus taxé du monde.
04:56 Alors que la dette explose et que les services publics ne marchent pas,
05:00 on vous attend au 0826 300 300 René Chiche.
05:03 Alors, la question c'est, est-ce que la France peut être en faillite ?
05:07 Un État en faillite, c'est quoi ?
05:09 Vous allez me dire si j'ai raison ou pas, Philippe.
05:11 C'est un État qui ne peut plus payer ses intérêts,
05:13 qui n'a plus accès aux marchés financiers,
05:15 qui ne peut pas renégocier ou refinancer ses obligations,
05:18 et qui finalement, au bout du compte, doit suspendre tous ses paiements
05:22 et ensuite restructurer sa dette.
05:24 Je ne pense pas que la France, malgré ses problèmes évidents de dette publique,
05:29 en soit là.
05:30 On a connu ça effectivement avec l'Argentine, avec la Grèce,
05:33 ou avec même d'autres pays comme le Liban, comme l'Équateur,
05:36 comme même, je crois, un tout petit pays, le Suriname, me semble aussi,
05:39 était en faillite.
05:41 La France n'en est pas là, pour moi, peut-être que je me trompe,
05:43 mais je ne pense pas que la France est en faillite.
05:45 Pourquoi ? Parce qu'en plus, la France fait partie intégrante
05:48 du système financier international.
05:50 C'est même l'un des acteurs majeurs.
05:51 Or, si la France était vraiment en faillite,
05:54 avec ses 3 000 euros ou de...
05:56 3 000 milliards !
05:57 3 000 milliards, c'est plus que 5 000 euros,
05:59 il y aurait même moins de dollars, parce que j'hésitais entre euros et dollars.
06:02 Bien sûr, 3 000 milliards.
06:03 Si la France était en faillite, c'est tout le système mondial qui s'écroulerait.
06:08 Or, dans ce cas-là, si vraiment il y avait un vrai risque de faillite,
06:11 je termine, et vous me direz si j'ai raison ou pas encore.
06:13 Si vraiment il y avait un risque,
06:15 les banques centrales interviendraient, à mon avis,
06:18 pour sauver la France de la faillite,
06:20 et donc pour sauver le système international.
06:23 Alors, est-ce qu'à votre avis, la France est vraiment,
06:25 comme une entreprise peut l'être, en état de faillite ?
06:27 Moi, je ne pense pas. En plus, pourquoi ?
06:28 Parce que la France, c'est quand même un État qui a des actifs,
06:31 à la fois en termes d'État, en termes de collectivité locale,
06:34 en termes de collectivité même sociale,
06:36 et qui, en plus, a une dernière arme, si je peux me permettre,
06:39 même si ce n'est pas très positif à dire,
06:42 c'est que la France, elle est un peu, elle levait l'impôt.
06:45 Donc c'est quand même une arme qu'il faut éviter.
06:47 Non, mais alors justement...
06:48 Quand on est champion du monde, on a le droit d'impôt, c'est compliqué.
06:51 Non, mais c'est pour répondre à la question.
06:53 Est-ce que la France est en faillite ?
06:54 Félix Berlin, pour répondre à un mix Virginie Kelmel...
06:56 Et vous répondez à la question du radio.
06:58 Pour répondre à la question, en faisant un mix de Virginie Kelmel et de René Chiche,
07:02 est-ce que 1) on risque de faire faillite,
07:04 ou est-ce que 2) on peut encore augmenter les impôts dans le pays le plus taxé du monde ?
07:07 Alors, augmenter les impôts, ça serait de la spoliation,
07:09 c'est pas une solution.
07:11 Mais sur la question de la faillite,
07:13 c'est vrai qu'on fait partie de la zone euro.
07:15 Donc le scénario, il est différent.
07:17 C'est-à-dire que la zone euro ne peut pas laisser la France faire faillite,
07:20 parce qu'elle est, comme vous disiez, "too big to fail".
07:22 Elle est trop grosse pour faire faillite.
07:23 Si la France fait faillite, la zone euro explose et l'euro explose.
07:27 Donc la Banque Centrale Européenne, surtout qu'elle est dirigée par une Française,
07:30 donc elle sera contrainte d'aider la France.
07:34 Donc le scénario que j'avais exploré dans mon livre "France a faillite",
07:38 c'était qu'en fait, les pays vertueux, au moral bol,
07:41 ils disent "au revoir", c'est-à-dire quittent l'euro.
07:43 - C'est-à-dire l'Allemagne, les pays bols, la zone euro...
07:45 - Pour moi, le scénario, c'est ça.
07:46 - Mais c'est le risque majeur !
07:47 - Pour moi, le scénario, c'est ça.
07:48 Parce que si la France a un déficit,
07:50 et comme c'est parti, ça va le faire,
07:52 et qu'il continue à filer et à augmenter,
07:54 et que les investisseurs internationaux commencent vraiment à s'inquiéter
07:57 et n'achètent plus la dette,
07:59 la Banque Centrale Européenne va se mettre à racheter,
08:01 elle va faire tourner la planche à billets,
08:03 elle va continuer de faire exposer son bilan,
08:05 et à ce moment-là, la France ne fera pas faillite.
08:07 D'accord.
08:08 Sauf que ça va créer de l'inflation.
08:10 Si on a de la inflation aujourd'hui,
08:12 c'est en partie à cause de la guerre en Ukraine et des matières premières,
08:15 mais la France...
08:16 - C'est la planche à billets aussi, pour le coup,
08:18 pour la crise de 2008, etc.
08:20 - Exactement.
08:21 Donc si on refait ça pour la France,
08:22 et puis aussi l'Italie, qui est en mauvaise situation,
08:24 la France va se remettre à décoller,
08:26 et là, les Allemands, les pays scandinaves, vont dire "ra le bol",
08:29 et on quitte la zone euro,
08:31 et à ce moment-là, il y aura un euro faible et un euro fort,
08:33 mais l'euro faible, il risque de partir en inflation.
08:35 Donc c'est plutôt ce scénario-là, moi, que je vois,
08:38 c'est dire que l'Allemagne dit "stop".
08:39 - On part aux euros 826, 300, 300.
08:41 On vous donnera la parole, Virginie Calmel.
08:43 Jacqueline Reub, bonsoir.
08:44 - Oui, bonsoir.
08:45 - Est-ce que vous, vous craignez une faillite de la France ?
08:48 - La faillite de la France, non,
08:51 mais ce qui vient d'être exposé est très inquiétant.
08:55 Parce que si, effectivement, l'Allemagne quittait la zone euro,
08:59 les pays scandinaves aussi,
09:01 eh bien on pourrait dire au revoir à l'Europe, c'est terminé.
09:04 - Alors, on va faire réagir Philippe Erlin.
09:06 Virginie Calmel voulait réagir, et Philippe Erlin va réagir à vos propos, Jacqueline,
09:09 et à ceux de Virginie Calmel.
09:10 - Non, je voulais juste réagir parce que vous avez employé deux fois l'expression "too big to fail".
09:13 Rappelez-vous que cette expression, elle a été employée juste pour l'Emman Brothers,
09:17 et on a vu le résultat.
09:18 - Elle avait été aussi utilisée pour Enron.
09:20 - Oui, mais le "too big to fail" me fait...
09:22 - Ce sont les entreprises, hein, qui ne font pas les Etats.
09:24 - On est d'accord, mais le "too big to fail" me fait toujours un peu peur,
09:27 parce que d'abord, ça donne l'impression qu'on peut tout se permettre,
09:31 et je pense qu'il est temps qu'on arrive à comprendre,
09:33 et notamment ceux qui nous gouvernent,
09:35 mais qu'on ne peut pas tout se permettre,
09:37 qu'à un moment donné, faire croire que le quoi qu'il en coûte,
09:41 bah s'il y a toujours un coût, on va le payer,
09:43 et on a aussi un autre sujet, qui est la hausse des taux d'intérêt.
09:47 Donc on s'est endettés, on s'est endettés,
09:49 à 3 000 milliards de dettes,
09:50 on comprend bien que chaque fois que les taux d'intérêt augmentent,
09:53 tout le monde tremble.
09:55 Donc oui, heureusement, la Banque Centrale peut encore intervenir,
09:58 mais on voit quand même qu'on est au bord d'un gouffre.
10:02 Donc on appelle ça "faillite", c'est peut-être exagéré,
10:04 ça ne va pas déposer le bilan comme une entreprise, bien sûr.
10:07 - Ah bah c'est la question !
10:09 - Oui, mais... parce que ce n'est pas exactement le bon mot,
10:11 mais la réalité, c'est que s'il n'y a plus aucune marge de manœuvre,
10:13 si la zone euro explose, et si la France est décotée,
10:16 sur certains indicateurs, on est bien derrière les pays du sud de l'Europe,
10:21 derrière l'Espagne et l'Italie.
10:22 L'Espagne s'est réformée, l'Espagne a baissé les salaires,
10:25 l'Espagne a baissé sa dépense publique.
10:27 La France attend quoi ?
10:29 Ça fait quand même des décennies qu'on dit que c'est une urgence
10:33 de mieux gérer la dépense publique, et on fait exactement le contraire.
10:36 - L'Espagne n'a pas baissé les salaires, je crois.
10:38 - Si, ils ont baissé les salaires des fonctionnaires !
10:41 Ce qui est quelque chose de jamais vu !
10:44 Non, mais on est allé très loin, je veux dire,
10:46 imaginez en France si on disait demain qu'on baisse...
10:48 - Ah oui, je l'imaginais !
10:49 - N'imaginons pas !
10:50 - Mais voyez qu'on a quand même à prendre à l'étranger des exemples,
10:53 c'est pour ça qu'aujourd'hui on est le parent pauvre de l'Europe,
10:56 et je trouve que c'est très inquiétant,
10:58 pourquoi ? Parce que l'Europe a quand même été longtemps
11:01 driveée par l'Allemagne et par la France,
11:03 aujourd'hui la France, elle ne peut pas donner
11:05 beaucoup de leçons à grand monde,
11:06 elle a plutôt à balayer devant sa porte.
11:08 Moi je rejoins quand même votre diagnostic,
11:10 c'est très inquiétant.
11:11 - Philippe Erland, pour réagir aux propos de Jacqueline,
11:13 et pour réagir aux propos de Virginie Calmel,
11:15 il y a quand même une question qui se pose sur la dépense publique,
11:18 comment expliquer, par exemple, je rebondis dessus,
11:21 que depuis un demi-siècle on n'ait pas eu un budget en équilibre,
11:23 même avec des croissances à 4% sous les années Jospin par exemple,
11:27 comment est-ce qu'on y est arrivé ?
11:28 - La France est le seul pays qui n'a jamais fait aucune réforme structurelle
11:32 dans les dépenses publiques.
11:33 Tous les pays, la Suède à un moment, aux années 90, le Canada,
11:36 alors l'Espagne, vous devez dire l'Allemagne en 2000 avec Schroder,
11:40 bon, il n'y a que l'Italie, la Grèce,
11:44 et nous qui n'avons jamais fait d'efforts pour diminuer la dépense publique.
11:48 Et y compris quand il y avait de la croissance,
11:50 où là c'est plus facile à faire, évidemment,
11:52 quand il faut un peu serrer la ceinture,
11:54 quand il y a de la croissance, il n'y a pas trop de chômage, ça passe mieux.
11:56 Évidemment, faire diminuer les dépenses publiques en ce moment,
11:59 c'est beaucoup plus compliqué pour un gouvernement.
12:01 On ne l'a pas fait quand il y avait de la croissance,
12:03 on le paye maintenant, on est coincé,
12:05 et on s'appuie sur la BCE en fait.
12:07 On se dit, c'est le discours de Bruno Le Maire,
12:10 dire "la dette de la France est achetée",
12:12 c'est vrai, la dette de la France est achetée,
12:14 on aimait de la dette à 3% qui est un petit peu plus élevée que l'Allemagne,
12:17 mais il n'y a rien de catastrophique.
12:19 Donc on se dit, on peut continuer,
12:21 le problème c'est qu'à 3%, ça fait couler le budget,
12:24 sur 30 milliards de dettes.
12:26 - René, si je peux répondre.
12:27 - Moi, je voudrais une question toute simple,
12:28 est-ce qu'on peut sérieusement envisager
12:30 la sortie de la zone euro de l'Allemagne ?
12:32 - Oui, parce que je pense qu'à un moment,
12:35 l'Allemagne, l'Autriche, les pays frugaux, comme on disait,
12:38 avec mépris, parce qu'ils ne sont pas frugaux,
12:40 ils sont plus riches que nous.
12:41 Donc voilà, ils sont plutôt dans le confort,
12:45 voilà, plutôt que frugaux.
12:46 C'est nous qui allons être frugaux bientôt.
12:48 Donc ces pays-là, au bout d'un moment,
12:49 ils risquent d'en avoir le bol,
12:50 parce que tous les efforts qu'eux ont faits,
12:52 ça risque d'être effacé par une vague d'inflation.
12:54 Parce que l'inflation, aux États-Unis,
12:57 elle est surtout due à de la planche à billets,
12:59 à des plans délirants qu'a fait Biden
13:01 quand il est arrivé au pouvoir
13:02 en distribuant des chèques à tout le monde.
13:04 Donc ça, à la limite, c'est...
13:06 - Mais eux, ils ont l'arbonnet mondial, ils peuvent le faire.
13:08 - Alors déjà, comme ils ont granulé cette monnaie,
13:11 comme la Fed relève ses taux,
13:13 ça peut permettre vraiment de contrôler l'inflation à la racine.
13:17 Et puis, en plus, c'est la monnaie mondiale,
13:20 donc tout le monde a besoin de dollars dans le monde
13:22 pour payer le pétrole, tout ça.
13:23 Donc ils en bénéficient.
13:25 Nous, en Europe, il y a une grosse partie de planche à billets,
13:29 c'est vrai, mais il y a aussi une grosse partie de l'inflation
13:31 qui est due à l'énergie.
13:33 On paie le gaz encore aujourd'hui,
13:34 bien qu'on n'ait pas du tout au sommet quant aux monétaires cet été,
13:37 mais encore aujourd'hui, on paie le gaz 4 fois plus cher
13:40 que les États-Unis et que l'Asie.
13:43 Et ça, ça veut dire que la compétitivité industrielle de l'Europe,
13:46 c'est mort, c'est fini.
13:48 Et donc ça, ça pose un vrai...
13:49 Comment redresser les comptes dans ces situations-là ?
13:51 Même si on fait les économies,
13:52 de toute façon, s'il y a des industries qui sont en bon, c'est mort.
13:54 - Je voudrais vous poser...
13:55 Vous avez une question, Philippe Leger ?
13:56 - Non, non, pas du tout.
13:57 - Je voulais vous poser une question, il nous reste à peine une minute.
13:59 La dette publique, c'est 110% du PIB,
14:02 un peu plus de 110% du PIB en France, c'est ça ?
14:04 - Oui, voilà.
14:05 - C'est ça.
14:06 Mais il y a une partie de la dette qui est cachée,
14:08 puisque dans les comptes publics,
14:09 on ne met pas les retraites des fonctionnaires, notamment.
14:12 Donc on est plutôt à 130 ou 140% du PIB.
14:14 - Alors c'est des engagements, parce que c'est pas des dettes libellées,
14:17 mais c'est des engagements.
14:18 - Est-ce qu'on pourrait atteindre un niveau...
14:19 On est déjà entre 120-130,
14:21 on n'a pas les chiffres précis, évidemment, comme c'est caché.
14:24 Un niveau de dette, comme le Japon, par exemple,
14:26 qui est, tu crois, à 200% du PIB.
14:28 - 200%, mais encore, il n'y a pas un chiffre
14:30 qui fait basculer dans la faillite.
14:31 Le Japon est plus en délété que nous,
14:33 on peut se dire "c'est tranquille, on a encore de la marge, allons-y".
14:35 Non, mais le Japon, ils ont une industrie qui est très forte,
14:38 ils sont très compétitifs.
14:39 Ils ont un niveau de prélèvement obligatoire
14:41 qui est nettement inférieur au nôtre,
14:43 ce qui fait que leur économie est compétitive.
14:45 Alors justement, ils commencent à avoir des problèmes,
14:47 parce que leur excédent commercial est en train de diminuer,
14:50 ils sont tout juste à l'IKI.
14:51 Pendant très longtemps, ils avaient un excédent,
14:53 donc le Yen commence à se dévaluer,
14:55 ça fait de l'inflation à apporter.
14:56 Là, ils commencent à se rendre compte
14:58 que la dette, ça ne peut pas continuer à l'éternel.
15:01 Mais pendant très longtemps, ça a pu marcher.
15:03 Nous, on va craquer avant.
15:05 - Ah oui, nous on a une industrie à 10% de PIB,
15:07 donc on n'est pas comparable à le Japon du 15%.
15:10 - Non, on est au niveau de la Grèce.
15:11 - Et on est derrière l'Espagne.
15:13 - Absolument, on est au niveau de la Grèce,
15:14 on est le plus bas en Europe.
15:15 Merci beaucoup, Philippe Erlin, économiste,
15:17 auteur de "France, la faillite après la perte du AAA",
15:20 point d'interrogation,
15:21 et de "Bitcoin, comprendre et investir",
15:24 publié chez Erol.
15:25 Merci beaucoup, Verdict,
15:26 vous êtes 93% à penser que la France peut faire faillite.
15:30 - Achetez des bitcoins, voilà.
15:32 Achetez de l'or et des bitcoins.
15:34 Achetez de l'or et des bitcoins,
15:35 ça c'est le conseil.
15:36 - C'est le conseil de Philippe Erlin.
15:38 Bon là, après, ça va être plus léger,
15:39 on va faire un quiz musical,
15:40 puisque demain, ça fera 45 ans que Clo-Clo nous a quittés.
15:43 Quiz musical spécial Clo-Clo.
15:45 Je sens que Jacqueline a réécouté tous les 33 tours
15:48 en même temps qu'elle écoutait les vrais.
15:50 On se retrouve tout de suite.