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##BRIGITTE_LAHAIE-2023-03-15##
Transcription
00:00:00 CAM4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
00:00:06 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:10 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures et bien sûr nous sommes sur Sud Radio.
00:00:15 Alors il y a un vieil adage qui nous dit qu'il vaut mieux avoir des remords plutôt que de regretter de ne pas avoir osé vivre quelque chose.
00:00:23 Sauf que par peur de se sentir coupable, bien des gens s'empêchent de vivre leurs désirs.
00:00:29 Eh oui, les regrets ça rend triste mais au moins on ne se sent pas coupable.
00:00:34 C'est avec Yves-Alexandre Tallman que nous allons essayer de mieux comprendre quelle est vraiment la différence entre les remords et les regrets.
00:00:41 Parce que j'ai l'impression qu'on utilise un peu trop souvent l'un par rapport à l'autre sans vraiment savoir que ça ne veut pas dire tout à fait la même chose.
00:00:49 Et puis peut-être qu'on pourra aussi parler de la honte, vous savez cette honte qu'on a parfois d'avoir osé quelque chose qui se confond parfois aussi avec la culpabilité.
00:00:58 Alors évidemment je pense à l'infidélité qui ronge souvent celui ou celle qui est passé à l'acte.
00:01:04 Cette culpabilité qui va le pousser même à un acte manqué qui consiste à se faire découvrir afin sans doute de se soulager de sa culpabilité en étant puni.
00:01:13 Bref, si vous avez des regrets, si vous avez des remords, eh bien venez témoigner en nous appelant au 0 826 300 300.
00:01:20 Et je suis ravie de faire cette émission avec vous Yves-Alexandre Tallman, bonjour.
00:01:25 Bonjour.
00:01:26 Oui alors je suis ravie parce que vous êtes un psychologue un peu particulier, vous êtes également spécialiste en développement personnel, vous avez écrit de nombreux ouvrages.
00:01:36 Je ne sais pas lequel d'ailleurs se rapporterait plus au sujet du jour d'après vous ?
00:01:40 Je pense que c'est audible la culpabilité puisque ça traite de culpabilité et aussi un peu de honte et de regrets.
00:01:47 Alors les regrets, les remords, on a tendance quand même un petit peu à mettre un mot à la place de l'autre il me semble dans le langage courant.
00:01:56 Oui et c'est souvent le cas avec les émotions, on pourrait parler d'une sorte d'analphabétisme émotionnel, on n'a pas forcément le vocabulaire qui nous permet de spécifier, de distinguer nos sentiments, nos émotions.
00:02:09 Alors quand on parle de regret, c'est l'émotion, le sentiment, l'affect désagréable que l'on éprouve à l'idée que l'on aurait dû agir autrement ou que l'on aurait pu agir autrement,
00:02:23 qu'il y aurait eu une meilleure issue au choix que l'on a pris.
00:02:29 C'est une question de choix qui d'après notre jugement n'est pas optimale.
00:02:34 Par contre les remords ça nous renvoie plutôt dans la direction de la culpabilité, ça veut dire qu'on se juge d'avoir commis une mauvaise action, d'avoir infligé un tort à autrui et on s'en veut pour cela.
00:02:47 Donc on voit que la dimension de jugement moral elle apparaît beaucoup plus dans les remords que c'est le cas dans les regrets.
00:02:56 Donc ça correspond bien à la définition que j'en ai donnée dans l'introduction.
00:03:00 Alors moi je suis assez d'accord avec ce vieil adage qu'il vaut mieux avoir des remords que des regrets, mais j'ai l'impression que c'est plutôt la minorité, les gens sont très mal à l'aise avec la culpabilité.
00:03:12 Alors effectivement cet adage il mérite quand même d'être nuancé parce que on ne va pas conseiller à nos auditrices et à nos auditeurs de commettre des actes dont ils savent qu'ils vont avoir des conséquences fâcheuses.
00:03:25 Non mais là on est dans une émission où on parle de plaisir, de sexualité, de relations humaines, en amour.
00:03:36 Bon on ne parle pas de tuer son voisin parce qu'il nous agace.
00:03:40 Alors ça me rassure directement mais j'en avais aucun doute.
00:03:45 Par contre ce qui est intéressant c'est que bien sûr des psychologues se sont intéressés à cette question des regrets et il y a même une science des regrets.
00:03:55 Et ce que l'on peut dire c'est que les regrets d'action et les regrets d'inaction ne sont pas tout à fait de la même nature.
00:04:02 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que quand on a fait quelque chose et qu'après coup on juge qu'on aurait mieux fait de ne pas le faire, c'est un regret d'action, je n'aurais pas dû.
00:04:11 C'est les regrets qui viennent en premier.
00:04:15 Par contre les regrets d'inaction sont les plus durables.
00:04:19 Si on prend dans la durée, ce que l'on n'a pas fait, les opportunités qu'on a laissé passer, on va dire comme ça, sont celles qui nous tracassent le plus après coup.
00:04:29 Donc au niveau de la temporalité, remords et regrets ne jouent pas dans la même cour.
00:04:34 Et c'est intéressant de voir par rapport aux ruminations qu'on pourrait avoir sur nos décisions après coup, si on préfère être dans l'action ou l'inaction, autrement dit dans la durabilité des regrets.
00:04:47 Alors ça m'amène de réflexion ce que vous venez de dire Yves-Alexandre Talman.
00:04:52 Je savais que ce serait passionnant avec vous.
00:04:54 D'abord quand on interroge les gens en fin de vie, peu avant leur décès, très souvent ils ont le regret de ne pas avoir assez dit aux gens qu'ils aiment qu'ils les aiment.
00:05:05 Ou de ne pas avoir passé assez de temps avec ceux qu'ils aiment.
00:05:08 Ça c'est une chose que je crois qu'on est tous maintenant à peu près au courant de ça.
00:05:12 Donc dire aux gens qu'on les aime ou passer du temps avec eux, je pense que là c'est en effet indiscutable.
00:05:18 Je crois que tout le monde serait d'accord.
00:05:20 En revanche, ça m'amène aussi une réflexion importante, moi qui travaille beaucoup sur la sexualité et qui entends toutes les frustrations et les inhibitions de tout le monde.
00:05:30 Je trouve que là en revanche c'est bien dommage de ne pas oser et finalement de passer sa vie un petit peu à côté de ses désirs.
00:05:42 Tout à fait. Et de nouveau dans cette science des regrets, je fais référence à une étude qui a vraiment travaillé dans plusieurs cultures différentes avec beaucoup de participants et de participants,
00:05:55 pour essayer de catégoriser les plus grands regrets.
00:05:58 Alors on n'était pas à l'article de la mort, mais on était dans la vie de tous les jours.
00:06:02 Et ça nous donne un éclairage un tout petit peu différent.
00:06:05 Ce qui apparaît en première ligne, ce sont les regrets qu'on pourrait qualifier de manque de courage ou manque d'audace.
00:06:15 J'aurais dû à un moment donné dire cette parole là, tenter ce coup là, peut-être quitter un job qui m'était peut-être confortable, mais pas suffisamment épanouissant.
00:06:30 J'aurais dû adresser la parole à cet inconnu, etc.
00:06:35 Donc ça c'est une première catégorie de regret.
00:06:38 Et puis il y en a une autre qui est liée par contre à l'aspect des valeurs, à l'aspect moral.
00:06:45 Et là dedans on retrouve, vous le disiez tout à l'heure, on retrouve pas mal la question de l'infidélité.
00:06:50 Non pas à cause de rapports sexuels ou d'actes précis, mais par rapport aux valeurs qui ont été transgressées.
00:06:59 Et ça apparemment avec le temps, et surtout avec l'âge, ça devient un petit peu plus difficile à gérer.
00:07:05 Vous savez on dit que les adolescents ont une crise d'identité.
00:07:09 Mais on dit aussi maintenant que les personnes qui arrivent en fin de vie active, qui entrent dans la retraite, souvent ont une crise, mais une crise de valeurs.
00:07:19 Autrement dit à ce moment là, on se retourne un petit peu, on regarde dans le rétroviseur, et on se dit mais est-ce que j'ai été fidèle à mes valeurs ?
00:07:28 Est-ce que ce qui était important pour moi, je l'ai respecté ? Ou bien est-ce que je me suis laissé dévoyer ?
00:07:33 Donc on trouve un peu les deux. Oser à certains moments, oser franchir le pas, prendre un risque, avoir le courage.
00:07:39 Mais encore faut-il que ça colle avec nos valeurs, autrement on risque de le regretter.
00:07:46 Et puis ça laisse présager des nuits blanches, des réveils comme ça, avec ces éléments qui nous tournent dans l'esprit,
00:07:53 telles des ruminations, des ressassements, qui sont pas du tout faciles à gérer.
00:07:56 Oui mais Yves-Alexandre Talman, et on va donner la parole aux auditeurs évidemment, qui j'imagine ont beaucoup de choses à dire,
00:08:04 parce qu'on a tous, quoi qu'il arrive, quelle que soit notre vie, on a tous des regrets, et peut-être même des remords.
00:08:09 Mais est-ce que c'est si simple, est-ce que c'est si simple finalement de prendre les bonnes décisions, de faire les bons choix,
00:08:15 dans nos vies amoureuses, parce que c'est tellement compliqué, c'est tellement compliqué, entre le moment où on rencontre quelqu'un,
00:08:23 et puis 20 ans après, enfin, qu'est-ce que vous diriez à ça ?
00:08:27 Alors, votre question contient déjà la réponse, je suis parfaitement d'accord avec vous, et du reste, la recherche le dit,
00:08:35 il est impossible de ne pas avoir de regrets. En tant qu'être humain, nous aurons des regrets, tout le monde a des regrets,
00:08:43 mais c'est une bonne chose j'ai envie de dire, autant le regret est désagréable, autant le regret nous dit que quelque part,
00:08:49 on croit en tout cas avoir le libre arbitre, parce que c'est ça, le prix du choix de la liberté ou du libre arbitre, c'est le regret.
00:08:57 Du moment où j'ai le choix, alors je regrette, et il y a d'autres études fascinantes qui montrent que plus on a le choix, plus on regrette.
00:09:05 Vous voyez, si j'ai que deux choix, à la limite je fais le deuil assez vite sur l'option que j'ai sacrifiée,
00:09:11 mais si j'en ai 17, j'en ai 16 pour lesquels je dois faire le deuil.
00:09:15 Donc oui, on a tous des regrets, et on devra tous apprendre à vivre avec et à gérer ces regrets.
00:09:23 Bon, et bien, donc on va avoir un maximum d'appels. 0826 300 300, venez nous faire part de vos regrets,
00:09:33 et puis on va vous aider à les digérer tout simplement, parce qu'on ne peut rien faire d'autre.
00:09:37 Dans un instant on retrouve Sarah.
00:09:39 Des remords, vous pensez que c'est des regrets, et bien n'hésitez pas à nous rejoindre sur Sud Radio grâce à Yves-Alexandre Tallman.
00:09:45 Vous mettrez le bon mot sur justement ce qui vous ronge un petit peu,
00:09:51 parce qu'au fond, que ce soit des remords ou des regrets, on a quelque chose comme ça à l'intérieur de soi qui fait qu'on ne se sent pas tout à fait bien.
00:09:58 Bonjour Sarah.
00:09:59 Bonjour Brigitte, bonjour Yves-Alexandre.
00:10:03 Bonjour.
00:10:05 Et bien, vous avez vécu une séparation de votre choix, je crois, en septembre dernier, c'est ça ?
00:10:11 Alors, j'ai vécu une séparation, c'est moi qui ai dit à un moment donné, je ne suis plus d'accord,
00:10:17 mais en fait, je dirais que c'est mon conjoint qui a amené cette séparation.
00:10:22 C'est juste moi qui ai dit à un moment donné, stop.
00:10:24 Et en fait, pour le coup, j'ai deux regrets, en fait, dans cette histoire.
00:10:29 Le premier regret que j'ai, c'est d'avoir à un moment donné, au mois de mai-juin, exprimé ma projection de vie commune.
00:10:37 Donc ça, c'est mon premier regret, parce que je savais que c'était quelqu'un qui n'était pas forcément en capacité de l'entendre.
00:10:41 Et du coup, effectivement, il l'a entendu, mais il l'a mal géré, mal digéré.
00:10:46 Et du coup, ça a amené à cette rupture qui, en fait, a fait pourrir la relation au fil des semaines.
00:10:54 Et à un moment donné, on est parti en vacances et quand il m'a dit quelque chose qui m'a blessé profondément le soir et le matin,
00:11:02 il m'a dit on va en reparler et je lui ai dit je crois qu'on n'a plus rien à se dire.
00:11:07 Et j'ai dit je crois que c'est fini.
00:11:09 Et du coup, j'ai ces deux regrets là.
00:11:12 Parce qu'aujourd'hui, ça fait plus de six mois et je le vis toujours mal.
00:11:16 Et je trouve que c'est dommage parce qu'il y avait quelque chose probablement à vivre.
00:11:20 Alors moi, je trouve que à la limite, le premier, vous avez respecté votre éthique.
00:11:28 Je crois, Yves-Alexandre Talman sur le premier, la première chose, on peut dire que Sarah avait envie de s'engager.
00:11:35 Vous souffriez sans doute de ce manque d'engagement de sa part.
00:11:38 Donc vous faites part de votre désir.
00:11:42 Donc ça, ça me paraît pas très grave.
00:11:44 En revanche, le deuxième, vous réagissez, me semble-t-il, un peu sous le coup de l'émotion.
00:11:49 Et ça, il me semble, Yves-Alexandre Talman, que quand on réagit immédiatement sous le coup de l'émotion,
00:11:55 on peut assez facilement le regretter.
00:11:58 Oui, je partage tout à fait cet avis.
00:12:01 Le premier regret, en définitive, il touche quelque chose d'essentiel, à savoir la décision d'une autre personne.
00:12:11 Vous, de votre côté, vous communiquez votre désir, votre vision de l'avenir.
00:12:17 Et puis lui réagit d'une certaine façon.
00:12:20 Mais il faut être bien clair, ça lui appartient totalement.
00:12:23 C'est sa façon de réagir.
00:12:25 Donc là, vous n'avez pas dit quelque chose de blessant, de dévalorisant, de dénigrant.
00:12:30 Mais l'autre a mal réagi.
00:12:32 Ça lui appartient.
00:12:33 Et j'ai l'impression que souvent, on va au-delà.
00:12:36 On croit qu'avec nos propres décisions, on arrive à infléchir celles des autres.
00:12:41 Mais là, je dirais que c'est vraiment la limite.
00:12:44 L'autre est libre et il a une responsabilité totale sur la façon de réagir.
00:12:50 Ce que je veux dire par là, c'est que même si vous n'aviez pas communiqué ces projets de vie commune et d'engagement,
00:12:56 il aurait pour une toute autre raison, un tout autre prétexte, aussi pu mal réagir.
00:13:02 Donc sur la première partie, effectivement, je rejoins tout à fait ce qu'a dit Brigitte.
00:13:08 Par contre, sur la deuxième partie, ça dépend de ce qui s'est passé concrètement.
00:13:18 Parce que si la personne, au moment où elle vous parle mal, entre guillemets,
00:13:23 elle utilise de la violence verbale, pour moi, il n'y a pas d'émotion qui fasse.
00:13:28 Il y a une limite et la limite, elle est franchie, c'est la ligne rouge et directement, il y a le coup près qui tombe.
00:13:33 Donc ça dépend. Ça dépend du contexte, mais en tout cas, de par mon recul professionnel,
00:13:42 j'ai appris que toute violence, quelle qu'elle soit, physique, sexuelle et verbale,
00:13:47 n'a absolument aucune justification et raison d'être.
00:13:51 Donc il y a tout de suite quelque chose qui apparaît dans la relation pour dire "stop, ça je ne veux plus", à aucun prétexte.
00:13:57 Après qu'on quitte ou qu'on fasse une thérapie ou autre, c'est encore un autre chemin.
00:14:02 Tout à fait. En fait, c'était vraiment pour moi une violence émotionnelle.
00:14:06 Il m'a dit qu'il s'ennuyait dans sa vie, qu'il s'ennuyait dans notre couple et qu'il s'ennuyait avec moi.
00:14:13 Et là, pour moi, c'était vraiment d'une grande violence.
00:14:16 Psychologiquement, ça m'a vraiment blessée. Émotionnellement, ça m'a vraiment fait mal.
00:14:21 Et du coup, le matin, quand il a voulu, il m'a dit "on est en vacances" et quand il m'a dit "on en reparlera",
00:14:26 en fait, pour moi, ce n'était pas possible. Je ne pouvais pas.
00:14:30 Et du coup, je me suis dit que la seule façon que j'ai de me sortir de cette situation et de cette blessure que j'avais en moi,
00:14:38 et de ces émotions qui étaient trop difficiles à gérer, c'était de dire "on n'a rien à se dire".
00:14:45 En fait, ce que je regarde, c'est la manière dont je l'ai exprimé.
00:14:48 Je n'aurais pas dû dire "on n'a plus rien à se dire et c'est terminé".
00:14:53 J'aurais dû lui dire "on n'a plus rien à se dire pour le moment.
00:14:57 J'ai besoin de prendre du recul par rapport à ce que tu m'as dit et on en reparlera plus tard".
00:15:04 Moi, je pense que vous auriez dû, mais je pense que personne n'aurait pu le faire.
00:15:09 Donc, je ne vous accuse absolument pas.
00:15:11 Je pense qu'il aurait mieux valu dire "je suis terriblement blessée par ce que tu viens de dire.
00:15:17 Je trouve ça terriblement blessant et tu te rends compte de ce que tu m'envoies, voyez ?".
00:15:25 Personne n'aurait pu le dire parce que c'est terriblement blessant.
00:15:29 Je l'ai dit le soir même, mais à ce moment-là, il m'a dit "écoute, je n'ai pas envie de discuter maintenant, j'ai sommeil".
00:15:35 Donc, ça a été bouclé.
00:15:37 Mais je l'ai dit tout de suite sur le coup parce que ça m'a tout de suite tellement blessée.
00:15:41 Oui, vous l'avez dit.
00:15:42 Il a réagi un peu dans un déni.
00:15:46 Il n'a pas eu envie d'en discuter tout de suite, sans doute parce qu'il s'est rendu compte qu'il avait peut-être dit quelque chose de terriblement blessant.
00:15:54 Donc, c'est peut-être un peu dommage parce qu'en effet, il aurait eu peut-être moyen d'en discuter et de voir s'il s'ennuyait vraiment tant que ça.
00:16:05 Ou s'il vous a balancé ça comme ça avec un peu d'insouciance et même de bêtise.
00:16:12 Le troisième regret, c'est qu'il n'y a eu aucune communication derrière.
00:16:16 Plus jamais on s'est reparlé, il a refusé la communication.
00:16:20 Et à un moment donné, je ne peux pas tout faire tout seul.
00:16:24 Ça, ça devrait plutôt vous rassurer parce que ça veut dire que de toute façon, c'est quelqu'un qui à plus ou moins long terme n'aurait pas pu continuer avec vous.
00:16:33 Puisque vous êtes, il me semble-t-il, dans la demande de communiquer et que lui, visiblement, en est incapable.
00:16:39 Je pense qu'il était incapable à ce moment-là sur ce sujet-là.
00:16:44 Il était dans cette situation-là parce qu'il a eu des tas d'autres moments où il était capable de communiquer.
00:16:49 Et là, ça a été plus fort.
00:16:51 Et puis je pense que l'engagement sur la longueur, peut-être qu'il n'en voulait pas du tout, mais on aurait pu se le dire autrement.
00:16:59 J'ai trouvé ça moche, au bout de quatre ans de vie commune, quatre ans de partage, de terminer sur une telle...
00:17:08 Je suis vraiment déçue, en fait.
00:17:12 Yves-Alexandre ?
00:17:16 Oui, quand j'entends ce témoignage, je me dis, en prenant vos deux alternatives, Brigitte, soit il a manqué de finesse, soit il le pensait vraiment.
00:17:30 Mais dans les deux cas, je dirais que c'est impardonnable.
00:17:34 Quand on dit à son partenaire, tu sais, je m'ennuie, mais comme ça, on est sur la manière, on n'est pas forcément sur le contenu.
00:17:43 C'est qu'on casse quelque chose. On sait qu'on va le faire, on ne prend pas de considération par rapport à l'autre.
00:17:49 Et ça dit quelque chose par rapport à l'état de la relation.
00:17:53 Et vous parliez, Brigitte, tout à l'heure, des regrets qu'on a tout à la fin de notre vie.
00:17:59 Mais là, je donne peut-être quand même un petit avantage. Je ne sais pas si je vais me faire des copains et des copines en disant ça.
00:18:05 Mais avec l'âge, peut-être qu'on comprend que mieux vaut être seul que mal accompagné.
00:18:09 Et moi, accompagner quelqu'un qui ressent de l'ennui en ma présence, je dois dire que j'ai mieux à faire.
00:18:15 Donc dans ce sens-là, vous voyez que ça apaise aussi la question des regrets.
00:18:21 Sarah, ça vous va comme conclusion ?
00:18:26 Oui, parce qu'aujourd'hui, j'ai 58 ans et effectivement, j'ai autre chose à faire que de rester avec quelqu'un qui me dit qu'il s'ennuie avec moi.
00:18:32 Voilà, oui, ça me va comme conclusion. Merci beaucoup de votre écoute.
00:18:38 C'est nous qui vous remercions de votre témoignage parce que ça permet de comprendre, grâce à votre témoignage aussi pour ceux qui nous écoutent,
00:18:46 ce que ça signifie. Et peut-être, moi j'en tire quand même la conclusion, évitons de trop réagir sur le coup d'une émotion forte.
00:18:54 Même si, en effet, c'est très blessant ce qu'il vous avait dit.
00:18:58 Merci Sarah. On fait une petite pause et on retrouve Phil Poffman pour notre Sexy News qui va nous parler de l'anorexie des ados.
00:19:04 Bonjour, c'est l'instant Sexy News.
00:19:07 Alors, Yves-Alexandre Talman, on parlait justement hier des kilos émotionnels.
00:19:12 Avec Phil Poffman, aujourd'hui, on va parler de l'anorexie chez les ados et tout particulièrement, évidemment, chez les jeunes filles.
00:19:19 Bonjour Phil Poffman.
00:19:21 Bonjour Brigitte. Oui, effectivement, après avoir abordé les comportements de remplissage, l'hyperphagie, la boulimie la semaine dernière,
00:19:30 aujourd'hui, on va parler d'un autre trouble qui est très grave, qui est du comportement alimentaire, qui est l'anorexie mentale.
00:19:37 Et ça concerne environ 2% des adolescents, plutôt des filles de 12 à 25 ans. 70 000 personnes en France.
00:19:47 Et ça fait 9 filles pour un garçon. Alors, les garçons, quand ils font de l'anorexie mentale, c'est quand même encore plus grave d'ailleurs que chez les filles,
00:19:55 parce qu'on a plus de mal à les soigner. Et derrière, il y a des troubles psychopathologiques qui ne sont pas évidents à prendre en charge.
00:20:04 En fait, ne plus s'alimenter jusqu'à mettre sa vie en péril, ce n'est pas qu'une conduite d'adolescent.
00:20:12 Déjà, les petits, les nourrissons, qui n'ont que leur corps pour exprimer leur malaise, font de l'anorexie parfois.
00:20:18 Et on sait très bien depuis longtemps que le lait maternel n'est pas suffisant et qu'on a besoin aussi de nourriture affective.
00:20:30 Donc, on en a besoin profondément. Et dans les troubles alimentaires d'adolescents, toutes ces nourritures affectives qu'on manquait, ça remonte au moment de l'adolescence.
00:20:42 Alors évidemment, il y a aussi d'autres raisons, biologiques, génétiques éventuellement, on ne sait pas trop.
00:20:47 Et puis, il y a aussi cette représentation du corps. Avant, on voulait des jeunes filles assez minces.
00:20:54 Maintenant, ça a changé avec l'équipe de l'art du cardéachisme.
00:20:58 Mais on est capable quand même de transformer les corps, de transformer les garçons en filles ou inversement, etc.
00:21:08 Et le corps devient un petit peu une fiction, une image virtuelle qu'on peut transformer presque jusqu'au délire.
00:21:16 Ça, ça va bien dans le sens de ce que pensent les anorexiques.
00:21:20 Et bien sûr, avec la puberté, ça va se compliquer parce que la sexualité arrive et les jeunes filles ont des formes.
00:21:32 Elles ressentent un potentiel sexuel important et ça les trouble pour beaucoup d'entre elles.
00:21:40 Et il y en a qui se troublent profondément parce que tout va être transformé.
00:21:45 Les garçons sont un peu moins troublés parce qu'ils sont même plutôt fiers d'avoir des poils et des zizis qui poussent.
00:21:52 Mais les filles, c'est différent, c'est plus intériorisé.
00:21:55 Les garçons et les filles ne se ressemblent pas du tout à l'adolescence.
00:22:00 Donc, leur relation aux autres, leur excitation, leur fantasme, tout ça, ça va changer.
00:22:06 Et du coup, ça devient chaud bouillant pour certains.
00:22:10 Il y en a qui sont affolés et qui préfèrent carrément ne plus grandir.
00:22:14 Ils vont effacer tout ce qui va apparaître comme forme sensuelle et qui pourrait évoquer la sexualité.
00:22:21 Elles commencent par stress crowd, avec des crises boulimiques,
00:22:24 et puis avec les fameux comportements compensatoires comme les vomissements, le sport intense.
00:22:29 Et puis, ils vont s'enclencher une sorte de mécanisme biologique qu'on connaît bien dans l'addiction,
00:22:35 qui est le circuit de récompense dans le cerveau, avec une recherche du plaisir à se vider.
00:22:42 Et petit à petit, la conduite va prendre le pas sur toute existence.
00:22:45 L'ado va penser qu'à maigrir encore, encore.
00:22:48 Alors souvent, c'est des ados un peu psychorrhégiques, perfectionnistes,
00:22:51 et ils vont imposer leur obsession à leur famille.
00:22:55 Et ils vont toujours se trouver trop maigres, trop gros, je veux dire.
00:22:59 Et pour un mètre 70, par exemple 45 kilos, une fille qui s'observe,
00:23:04 elle va trouver des difformités qu'il faut encore effacer.
00:23:07 Donc, son image du corps est hallucinée.
00:23:09 Alors, évidemment, c'est inquiétant tout ça.
00:23:14 Et les parents qui voient leur jeune fille qui commence à ressembler à une déportée,
00:23:20 qui n'a plus de rails, qui a des carences graves en vitamines, etc., qui a des problèmes dentaires,
00:23:25 ils sont complètement affolés.
00:23:26 Les médecins aussi, d'ailleurs.
00:23:28 Et ces jeunes filles se retrouvent dans des consultations spécialisées.
00:23:31 Heureusement, il y en a beaucoup en France.
00:23:33 Et elles sont très bien équipées, avec plein de spécialistes.
00:23:36 Mais la priorité, ce ne sera pas simplement de faire reprendre du poids à la personne.
00:23:43 Il faut aussi travailler sur l'estime de soi, sur tout ce qui s'est effondré autour de ça.
00:23:48 Donc, on va faire toutes sortes de choses, des hospitalisations, de l'huile.
00:23:55 En tout cas, ce qui marche le mieux, c'est les thérapies comportementales.
00:23:59 D'accord. En tout cas, on entend bien qu'il ne faut pas laisser les choses aller comme ça, à la dérive.
00:24:04 Yves-Alexandre Talman, je vous laisse réagir à ce que nous a dit Philippe Hoffmann.
00:24:08 C'est un brillant exposé de toute cette horreur de l'anorexie.
00:24:16 Mais je crois que tout est dit.
00:24:18 Et effectivement, quand on est témoin de la chute de quelqu'un dans ce trouble du comportement alimentaire,
00:24:28 d'essayer de réagir, même si on sait que ces personnes ont tendance à repousser l'aide, les conseils ou les inquiétudes des proches.
00:24:40 Évidemment. Merci beaucoup Yves-Alexandre.
00:24:44 Il faut savoir qu'il y a 80% qui s'en sortent.
00:24:47 Oui, merci de cette note positive pour conclure Philippe Hoffmann.
00:24:51 Merci beaucoup. On vous retrouve évidemment la semaine prochaine avec un autre sujet.
00:24:55 Alors c'est Juliette qui nous rejoint pour trois questions intimes. Bonjour Juliette.
00:25:00 Bonjour Yves-Alexandre.
00:25:03 Merci d'être avec nous. Alors Juliette, première question, quel est votre plus grand regret ?
00:25:09 Je vous écoute depuis tout à l'heure et ma question c'est est-ce que c'est grave si on n'en a pas ?
00:25:18 Ça peut être une réalité ou est-ce que ça veut dire qu'on se cache quelque chose à soi-même, j'en sais rien.
00:25:26 Mais quand je réfléchissais à si j'avais un gros regret, je n'en trouvais pas vraiment.
00:25:32 Vous en avez des petits quand même d'avoir fini la tablette de chocolat hier soir.
00:25:38 Oui, si on parle de ça, oui. Ça c'est sûr de ne pas être raisonnable parfois, de ne pas être toujours à la hauteur de ce qu'on attend de nous.
00:25:48 Là oui, on peut mettre ça dans la catégorie des petits regrets.
00:25:51 Mais je ne vois pas de gros regrets, de choix qui auraient été faits à un moment où on aurait dû prendre l'autre chemin.
00:25:59 Je me sens dans la bonne voie.
00:26:02 Ça prouve que vous vous autorisez le plaisir Juliette et c'est plutôt en effet un très très bon signe.
00:26:08 Deuxième question, dans la relation sexuelle vous aimez être dominée ou dominante ?
00:26:14 J'aime bien être un petit peu dominée, pas trop méchamment mais j'aime bien le "un petit peu".
00:26:23 Dernière question, quel serait pour vous le temps idéal du coït ?
00:26:29 Ça fait longtemps que je n'ai pas posé cette question pour ma petite enquête personnelle.
00:26:34 Alors Brigitte, soyons précises, coït coït ou acte sexuel dans toute sa grandeur du début à la fin ?
00:26:45 Non, coït coït, c'est-à-dire au moment de la pénétration du pénis jusqu'au moment où monsieur relâche tout.
00:26:52 Là il n'y a pas forcément besoin que ce soit très long.
00:26:57 Si le boulot a été fait en amont, moi je peux être très très rapide en même temps que monsieur.
00:27:05 Donc ça peut être quelques minutes, ça ne me dérange pas du moment que la machine a bien été échauffée.
00:27:12 J'adore le terme "si monsieur a bien fait son travail en amont".
00:27:17 Vous avez vu Yves-Alexandre Talman, comment on peut parler de la chose de manière très très élégante avec Juliette.
00:27:24 C'est ça, c'est ça. Aucun mot vulgaire mais tout le monde a compris de quoi on parle.
00:27:30 Je crois, je crois. Vous pouvez poser une question à Yves-Alexandre Talman, Juliette il vous écoute.
00:27:35 Justement, c'était du coup ma première question.
00:27:38 Est-ce que vraiment on doit s'inquiéter, si je puis dire, de ne pas avoir de grands regrets ?
00:27:44 Ou est-ce qu'il faut aller creuser pour voir si on...
00:27:48 Alors effectivement, je crois que ça dépend comment on considère les regrets.
00:27:59 Et c'est peut-être le terme de "grand regret" qui nous induit en erreur,
00:28:03 comme si ça nous renvoyait forcément à une grande bifurcation de vie,
00:28:08 où on aurait pris le mauvais chemin, ou en tout cas pas celui que l'on aurait dû ou pu,
00:28:12 par rapport en fait à toutes les petites décisions que l'on prend.
00:28:18 J'aimerais faire à mon expérience de parent, de papa.
00:28:23 Il est vrai qu'il y a plein de petits événements sur lesquels on peut revenir.
00:28:28 "Ah, mais là j'aurais peut-être pu être davantage ceci, donner davantage de temps, d'attention,
00:28:34 ou réagir dans cette situation avec plus de recul."
00:28:37 Sans pour autant que ça constitue un regret fondamental dans la vie.
00:28:43 Après, certaines personnes, elles, elles ont ces grandes bifurcations.
00:28:47 "Ah, j'aurais dû choisir entre deux prétendants amoureux,
00:28:50 plutôt Pierre que Paul, ou plutôt Paul que Pierre", entre guillemets.
00:28:54 Ou "j'aurais dû changer de travail, j'aurais dû prendre une autre direction,
00:29:00 j'aurais dû déménager, vivre ailleurs."
00:29:02 Mais ces regrets-là, ces grands regrets, quelque part,
00:29:08 il n'y en a pas autant qu'on va dire la somme de toutes ces petites décisions
00:29:12 qui ne sont peut-être pas aussi optimales qu'on aimerait bien les avoir.
00:29:16 Donc pour répondre concrètement à votre question, non, non, il ne faut pas s'inquiéter.
00:29:21 Au contraire, c'est comme disait Brigitte, le signe que l'équilibre entre le devoir,
00:29:27 le plaisir et puis le chemin qu'on prend pour louvoyer entre toutes ces contraintes de la vie,
00:29:33 apparemment, pour vous, il s'est fait dans la bonne direction.
00:29:38 Mais il me semble, ça me fait penser à une chose, Yves-Alexandre Talman,
00:29:42 je pense que Juliette, vous serez certainement d'accord,
00:29:44 c'est que finalement, il faut faire attention aussi, parce qu'on a parfois,
00:29:47 je pense notamment à quelqu'un qui va prendre une décision de quitter,
00:29:52 qui va se dire "je regrette, j'aurais jamais dû vivre avec cette personne 10 ans", etc.
00:29:57 Oui et non, parce que c'est aussi ces 10 ans-là qui font qu'on est arrivé à cette construction de son moi
00:30:03 et peut-être que sans ces 10 ans-là, on serait moins bien,
00:30:07 même si à ce moment-là de sa vie, il est en effet temps de partir et que la relation ne fonctionne plus.
00:30:12 Qu'est-ce que vous en pensez, Yves-Alexandre Talman ?
00:30:15 Une fois de plus, aujourd'hui, je vais être d'accord avec vous.
00:30:19 Oh mais c'est exceptionnel !
00:30:23 J'ai lu dans un livre de développement personnel, ça m'a beaucoup travaillé cette question-là,
00:30:28 l'auteur affirmait qu'en tenu de notre conscience, de notre recul, de nos connaissances,
00:30:38 à l'époque où on a pris la décision, on a pris la meilleure décision que l'on pouvait prendre.
00:30:42 Bien sûr, c'est l'inverse des regrets, on se dit "mais bon Dieu,
00:30:45 non, j'aurais dû prendre une autre décision quand je sais ce qu'il est advenu".
00:30:48 Mais je crois que c'est là la subtilité, c'est qu'on sait seulement plus tard ce qui va advenir,
00:30:53 mais quand on est face à la décision, on ne peut pas se projeter dans l'avenir à ce point-là.
00:30:58 Et donc, c'est aussi sagesse que de se dire "c'est vrai qu'avec une connaissance infinie,
00:31:04 avec une gestion des émotions parfaite, avec un contrôle de moi total,
00:31:10 j'aurais peut-être pris une autre décision à l'époque".
00:31:13 Mais compte tenu de mes connaissances, de mon état de conscience, de lucidité,
00:31:17 de ma gestion des émotions à ce moment-là, j'ai fait le mieux que je pouvais faire à ce moment-là.
00:31:23 Et ça, ça aide effectivement à comprendre que certaines expériences vont être constitutives
00:31:30 des prises de conscience ultérieures qui nous permettront après de changer de voie.
00:31:35 Oui, c'est ce que je veux dire.
00:31:37 Oui, allez-y Juliette, je vous en prie, allez-y.
00:31:39 Oui, merci, je peux juste rajouter un petit quelque chose.
00:31:43 Je pense personnellement qu'il faut aussi faire confiance des fois à nos choix du moment,
00:31:50 même si sur le moment on peut peut-être le regretter pendant quelques mois, quelques années,
00:31:55 se dire "zut, j'aurais peut-être dû plus me battre pour Pierre ou pour Paul,
00:31:59 pour le garder à ce moment-là ou je ne sais quoi".
00:32:01 Et finalement, la vie après nous prouve que c'était un bon choix parce qu'on a rencontré une autre personne
00:32:07 et qu'en mettant tout ça à plat, on n'aurait pas été mieux avec Pierre ou Paul,
00:32:12 même si à ce moment-là, pendant quelques années, on a pu regretter de ne pas s'être battu plus pour la personne.
00:32:19 Donc moi, je fais assez confiance à la vie de manière générale en me disant
00:32:24 "effectivement, à ce moment-là, j'ai pris cette décision-là qui ne me paraissait pas forcément la meilleure
00:32:29 et je vais peut-être regretter pendant quelques mois".
00:32:31 Mais finalement, la vie évoluant et les choix évoluants,
00:32:35 et effectivement les expériences nous faisant grandir tous les jours,
00:32:39 la vie nous prouve qu'on a peut-être regretté quelques mois
00:32:43 et qu'après on s'est dit que c'était finalement la meilleure des choses à faire.
00:32:47 Donc pour toutes les personnes qui sont peut-être dans cette phase-là de regret, de certains choix,
00:32:51 il faut peut-être aussi qu'elles se disent que ce n'était pas éternel
00:32:54 et qu'à un moment donné, ils vont peut-être se rendre compte que bien à leur insu,
00:32:57 bien malgré eux, ils ont pris la bonne décision.
00:33:00 - Et oui, ça s'appelle d'être un petit peu plus indulgent avec soi-même, sans doute.
00:33:04 Merci beaucoup Juliette, en tout cas.
00:33:06 Merci d'avoir échangé avec nous.
00:33:07 On se retrouve dans un instant Yves-Alexandre Talman avec "Vos regrets, vos remords".
00:33:11 Vous nous appelez au 0826 300 300.
00:33:14 A tout de suite.
00:33:15 - Avec Yves-Alexandre Talman, psychologue et spécialiste en développement personnel,
00:33:29 auteur de nombreux ouvrages, et nous parlons aujourd'hui évidemment des remords et des regrets.
00:33:34 Et c'est Gabriella qui nous rejoint. Bonjour Gabriella.
00:33:37 - Bonjour. Je voulais m'exprimer, mais vous avez tout dit et répondu juste auparavant.
00:33:44 - Mais non !
00:33:45 - Je vous jure.
00:33:46 - Non.
00:33:47 - Du coup, vous soumettrez quelque chose d'autre.
00:33:51 Je ne vais pas parler de couple, puisque vous avez tout dit.
00:33:54 Et si aujourd'hui, je suis la personne que je suis, c'est peut-être grâce à tous ces regrets.
00:34:00 On va dire ça comme ça.
00:34:02 - C'est bien, parce que c'est positif. Moi, j'aime bien entendre ça.
00:34:06 Parce que finalement, on peut toujours se dire "j'aurais dû faire ci, j'aurais dû faire ça",
00:34:11 mais au fond, on fait ce qu'on peut.
00:34:13 - Exactement.
00:34:14 Voilà.
00:34:15 Et du coup, moi je voulais... Pardon. Allez-y.
00:34:18 - Allez-y, Gabriella.
00:34:22 - D'accord. Je voulais évoquer quelque chose d'autre.
00:34:25 Du coup, moi j'aspirais à faire de la danse.
00:34:28 Enfin, j'aspirais... Ma mère m'avait mis de la danse, et ça se passait comme ça.
00:34:33 Et un jour, j'ai eu un gros trauma par rapport à un jour de danse.
00:34:38 Donc j'ai tout arrêté, il n'était plus question que je fasse ça.
00:34:42 Et petit à petit, tout ce passé de danse, je l'ai oublié.
00:34:47 Je savais que j'aimais ça, et voilà.
00:34:49 Vingt ans après, je retrouve une fille qui était témoin de ce trauma pendant mon cours de danse.
00:34:54 Et qui m'a poursuivie toute ma vie.
00:34:57 Et qui me revoit, et j'avais honte, j'étais pas bien, tout ça.
00:35:00 Et là, elle me dit... Elle me dit quoi ? Elle me dit "T'as continué la danse ?"
00:35:04 J'ai dit non.
00:35:05 Elle me dit "Quoi, toi, t'as pas continué la danse ?"
00:35:07 Mais enfin, j'étais la plus forte, enfin, je faisais des bonnes choses.
00:35:10 Et là, tout revient, tous mes souvenirs reviennent.
00:35:13 J'en pleure et je regrette, mais j'ai un regret de ne pas avoir continué.
00:35:17 Ça, ça a été très très dur.
00:35:19 Voilà. Je voulais parler de ça.
00:35:22 Oui, oui, c'est intéressant parce que là aussi, on voit comme Sarah d'ailleurs, quelque part, Yves-Alexandre Talman.
00:35:28 Y'a quelque chose qui te blesse profondément, et du coup, on arrête tout, quoi.
00:35:34 Que ce soit la relation, que ce soit la danse.
00:35:38 Qu'est-ce que vous diriez, Yves-Alexandre Talman ?
00:35:40 Je crois qu'il faut considérer l'aspect réflexif qui est incorporé dans le regret.
00:35:49 Autrement dit, ce qu'on se raconte à soi-même, dans notre foie intérieur.
00:35:53 En l'occurrence, ici, il s'est passé un événement tragique, traumatisant.
00:35:57 Vous arrêtez la danse.
00:35:59 Et après, vous faites une sorte de scénario idéalisé de ce que ça aurait pu être si vous aviez continué la danse.
00:36:10 En fait, ce mécanisme, on le retrouve parfaitement dans le livre qui a été le prix Goncourt l'année passée
00:36:18 de Brigitte Giraud qui s'appelle "Vivre vite".
00:36:21 En fait, tout le livre, c'est la traversée des regrets du décès de son conjoint dans un accident de moto.
00:36:28 Et quasiment tous les chapitres, c'est si je lui avais téléphoné à ce moment-là,
00:36:32 ou si on avait fait plus longtemps à ce moment-là, si je n'étais pas parti en voyage à cette date précise,
00:36:38 si le frangin n'avait pas prêté la moto, etc.
00:36:41 Mais à chaque fois, on voit que c'est un avenir ou une alternative idéalisée.
00:36:47 Peut-être que si l'accident n'avait pas eu lieu, il y a quelque chose de pire qui serait arrivé.
00:36:53 Ou peut-être que si vous aviez continué la danse, votre avenir aurait été bien pire que ce qu'il est maintenant.
00:37:00 Vous voyez, quand on formule des regrets et qu'on pense à nos regrets, on a tendance à idéaliser ce qui n'est pas arrivé.
00:37:09 Et ça, c'est sans doute une erreur parce que dans le monde parfait, évidemment, il n'y a aucune comparaison.
00:37:14 Je suis complètement d'accord. Mais du coup, c'est pareil, j'ai vécu une expérience très difficile.
00:37:22 Là où j'ai eu encore plus de gros regrets, pendant 11 ans, j'ai vécu avec une personne qui m'a pourri gâcher la vie.
00:37:28 Et du coup, là aussi, j'ai eu des grands regrets. Mais on ne peut pas s'empêcher de se dire,
00:37:32 mais à un moment donné, ça aurait pu être peut-être mieux s'il avait pris notre décision.
00:37:37 Même si on idéalise tout ça, mais peut-être. Et au fond, c'est ça qui nous fait souffrir.
00:37:42 Parce que moi, pendant 11 ans, j'ai été avec un gars qui m'a gâché ma vie, qui m'a convaincue que j'étais réel et ainsi qu'à ma fille.
00:37:51 Et encore aujourd'hui, il y a des conséquences de la part d'un homme.
00:37:54 Alors, oui, j'ai eu beaucoup de regrets, oui, c'est sûr. Et je ne peux pas m'empêcher de les dire.
00:38:00 Mais en fait, peut-être qu'il n'y aurait pas eu toute cette souffrance.
00:38:03 Si même aujourd'hui, je me dis, je suis la personne que je suis, avec mon optimisme, avec ma sagesse, ce que vous voulez,
00:38:11 il n'empêche qu'à un moment donné, on se dit bien.
00:38:14 Oui, mais Gabriella, on revient à ce que je disais tout à l'heure sur l'indulgence vis-à-vis de soi-même.
00:38:20 Quelque part, vos deux témoignages reviennent à la même chose.
00:38:27 C'est qu'au fond, vous n'étiez pas suffisamment sûr de vous pour continuer la danse, malgré ce qu'on vous a balancé à travers la figure.
00:38:35 Et vous n'étiez pas suffisamment sûr de vous pour mettre fin à une relation qui était une relation toxique.
00:38:40 Mais peut-être qu'aujourd'hui, vous avez réussi enfin à vous construire.
00:38:44 Et si vous n'étiez pas sûr de vous, c'est peut-être parce que vous aviez un bagage un peu lourd et qu'il fallait du temps pour arriver à dépasser tout ça.
00:38:53 Je pense que c'est un peu plus d'indulgence avec soi-même plutôt que de se faire son mea culpa avec des regrets qui, certes, sont compréhensibles,
00:39:04 mais qui finalement ne vous aident pas à voir les choses plus positivement aujourd'hui.
00:39:11 Certainement, certainement.
00:39:14 J'ai transformé ces regrets en quelque chose de bon, maintenant, au jour d'aujourd'hui, après 50 ans.
00:39:22 Mais oui, mais c'est ça qu'il faut voir parce que finalement, une vie parfaite, personne ne l'a.
00:39:28 On choisit tous à un moment donné des chemins qui sont un peu des chemins de traverse.
00:39:34 Et alors ? Yves-Alexandre Talmadre, vous êtes d'accord, j'imagine, encore une fois avec moi ?
00:39:40 Et oui, et oui. J'aime bien le mot indulgence parce que qui dit regret dit souvent jugement, jugement très critique.
00:39:49 J'aurais dû, si seulement j'avais été plus sage ou plus lucide ou si j'avais été plus courageux, courageuse.
00:39:57 Alors qu'au moment où on doit prendre la décision, on est dans un autre état d'esprit avec d'autres connaissances.
00:40:06 Mais par contre, ça aide quand même de se rendre compte que si on avait pris un autre chemin, ce ne serait peut-être pas mieux.
00:40:16 Et bien que j'aurais pu quitter ce partenaire qui m'en a fait baver pendant 11 ans,
00:40:21 mais peut-être que je ne serais pas tombé sur quelqu'un de mieux.
00:40:25 Peut-être que je serais tombé sur un psychopathe qui m'aurait fait encore plus de mal.
00:40:28 Ça, personne ne peut le dire.
00:40:30 Et quand on regrette, on a souvent tendance à comparer ce qui est arrivé, la réalité, avec l'idéal.
00:40:36 Et c'est pour ça que ça nous fait souffrir.
00:40:38 Et puis, on compare nos erreurs du passé avec ce qu'on est au présent.
00:40:46 Mais vous n'êtes pas la même aujourd'hui qu'il y a 11 ans, Gabriela, de toute façon.
00:40:51 C'est facile aujourd'hui de dire "cet homme, j'aurais jamais dû..."
00:40:56 Mais au moment où vous avez choisi de vous installer, de vivre avec lui, vous n'étiez pas la même.
00:41:02 Et puis, j'ajouterais, et je crois que je l'ai déjà dit ça la semaine dernière,
00:41:06 c'est peut-être aussi nos erreurs et les moments et les trucs un peu douloureux qu'on fait
00:41:13 qui nous construisent le mieux et qui nous font être la personne la plus intéressante.
00:41:17 Ça, c'est quelque chose auquel je crois beaucoup.
00:41:20 Je pense que les gens qui traversent la vie sans vague sont finalement assez ennuyeux.
00:41:27 Vous n'êtes pas d'accord avec ça, Yves-Alexandre Talman ?
00:41:29 Je vais me répéter, mais je suis encore une fois parfaitement d'accord.
00:41:34 Ce sont nos imperfections, ce sont nos rugosités qui font de nous des êtres avec un certain relief
00:41:41 et aussi avec un certain attrait.
00:41:44 Ce qui est lisse et parfait, pour autant que ça puisse exister,
00:41:48 ça va bien sur les pages des magazines, mais dans la vraie vie,
00:41:54 on s'enlâche quand même assez vite de ces gens trop lisses.
00:41:57 Votre richesse intérieure, Gabriella, est certainement due à vos regrets, donc acceptez-les.
00:42:04 Oui, je les ai acceptés. Il m'a fallu quelques années, mais je les ai acceptés.
00:42:09 Bon, super. Je suis ravie. Merci de ce témoignage.
00:42:14 Je crois qu'on avance, Yves-Alexandre Talman, sur ces deux notions de regrets et de remords,
00:42:20 mais pour l'instant, on n'a pas encore quelqu'un qui nous a parlé de remords.
00:42:23 On verra, peut-être qu'après les infos, vous aurez envie de témoigner pour évoquer un remord,
00:42:29 parce que c'est vrai qu'un remord, c'est quand même quelque chose de plus pénible
00:42:34 et qui certainement revient sans arrêt nous miner un peu.
00:42:38 Donc si vous avez un remord, n'hésitez pas à nous rejoindre sur Sud Radio.
00:42:42 Petite devinette avant les infos, comme toujours, Yves-Alexandre Talman,
00:42:47 qu'est-ce qu'on appelle sur le plan amoureux une partouze ?
00:42:50 Qu'est-ce que c'est qu'une partouze ? Je dis bien sur le plan amoureux.
00:42:54 On va faire une petite pause, bien sûr.
00:42:59 Et puis, on a déjà bien expliqué, et je crois que c'est important de revenir sur ça,
00:43:05 nos choix, ce n'est pas la même chose que nos valeurs.
00:43:08 Et j'ai trouvé que ça aussi, c'était intéressant.
00:43:11 Et on peut peut-être aussi revenir sur ce point, si vous en avez envie, après les infos.
00:43:15 Avec Yves-Alexandre Talman, nous parlons surtout des regrets depuis 14 heures.
00:43:20 On peut aussi parler des remords, les remords qui souvent nous donnent un sentiment de culpabilité.
00:43:28 Et c'est donc ce livre, "Au diable, la culpabilité", qui évoque un peu l'émission qu'on fait aujourd'hui.
00:43:34 Yves-Alexandre Talman, je disais aussi que c'est important de bien comprendre la différence
00:43:38 entre un choix et nos valeurs.
00:43:42 Est-ce que vous pouviez nous donner aussi un petit éclairage là-dessus ?
00:43:46 Oui, alors les valeurs, c'est ce qui guide les choix.
00:43:52 C'est un peu les indicateurs de direction, ce qui est important pour nous.
00:43:59 Et si on fait le lien avec les regrets, ça pointe aussi vers le phénomène qu'on appelle l'indécision.
00:44:08 Autrement dit, les regrets peuvent aussi agir non pas a posteriori, mais en projection.
00:44:15 Autrement dit, on peut ne pas prendre de décision pour ne pas regretter un mauvais choix.
00:44:21 Alors certaines personnes sont piégées dans l'indécision.
00:44:24 Plutôt que de regretter un choix, elles préfèrent ne pas faire le choix.
00:44:29 Et dans ce sens-là, on voit bien que le choix en tant que tel peut être indépendant des valeurs qui donnent la direction.
00:44:41 Cette question de l'indécision et des regrets anticipés, elle a aussi été traitée par des scientifiques.
00:44:48 Et ce qui est apparu, c'est qu'habituellement, on a tendance à moins regretter que ce que l'on croit qu'on va regretter.
00:44:58 Autrement dit, quand on anticipe des regrets, souvent on fait des erreurs.
00:45:02 Parce que justement, on ne se rend pas compte qu'on sera différent dans le futur que l'on est aujourd'hui.
00:45:08 Et on a cette évolution de nous-mêmes qui fait que ce qu'on croit qui pourrait être regretté ne sera peut-être pas regretté.
00:45:16 En tout cas, pas comme on l'imagine.
00:45:18 Alors maintenant, je voudrais ma réponse à ma devinette.
00:45:22 Sur le plan amoureux, c'est quoi une partouze ?
00:45:24 Alors, ça, ça me laisse perplexe.
00:45:28 Alors, partouze, bien sûr, il y a des images qui viennent en tête.
00:45:32 Mais moi, j'ai l'image d'un couple amoureux dont on voit dans le lit, en même temps, les parents, les grands-parents, les amis, etc.
00:45:43 C'est-à-dire toutes ces voix qui viennent nous dire ce qui est bien, ce qui n'est pas bien, ce qu'on devrait faire ou pas.
00:45:49 Ce qui fait que quand on est seul avec son partenaire, en fait, on n'est pas seul parce qu'on a plein de ses idées qui viennent fausser simplement nos désirs, ce qu'on a envie de faire et le moment qu'on partage avec l'autre.
00:46:04 C'est une réponse un peu compliquée, en fait, sur le plan amoureux.
00:46:07 Une partouze, c'est tout simplement l'amour avec un grand A.
00:46:10 Voilà, c'est tout.
00:46:13 Et vous écrivez de tas, comme vous voulez, l'amour avec un grand A, c'est ça ?
00:46:19 Alors, Karine, justement, on est en plein dans ce que vient de dire Yves-Alexandre Talman sur les choix, sur l'indécision, sur tout ça, je crois.
00:46:30 Bonjour, Karine.
00:46:31 Oui, bonjour Brigitte et bonjour Yves-Alexandre et tout le monde qui écoute.
00:46:37 Oui, c'est l'histoire de ma vie. J'ai pas su faire les bons choix, très certainement.
00:46:44 Je me suis retrouvée à Cap-Paris de regrets et je pense aussi un peu de remords.
00:46:49 J'ai eu une histoire d'amour il y a 20 ans qui était composée de tout ce que je pouvais rêver depuis petite.
00:47:00 Un bel Hollandais rencontré chez des amis, enfin bref, une belle histoire.
00:47:07 Et lui, amoureux, voulait vraiment faire sa vie avec moi, des enfants.
00:47:11 Il m'offrait sur un plateau tout ce que je rêvais d'entendre et de vivre.
00:47:15 Et je n'y suis pas allée.
00:47:18 Alors...
00:47:21 Et pourquoi ?
00:47:23 Alors, j'ai mis ça sur le compte de choses que je vivais à l'époque.
00:47:31 Bon, maintenant, c'est plus le cas, bien sûr.
00:47:34 J'ai travaillé là-dessus.
00:47:36 Mais à l'époque, j'étais, on va dire, sous l'emprise.
00:47:39 En règle générale, j'étais assez facile à mettre sous l'emprise,
00:47:44 puisque je l'étais depuis toute petite, sous l'emprise de mes parents.
00:47:51 Et eux n'ont jamais, à l'époque, voulu le rencontrer.
00:47:58 Ça m'a fait beaucoup souffrir.
00:48:02 Et j'ai posé des actes derrière ça qui n'ont pas permis à l'histoire de pouvoir aller jusqu'au bout.
00:48:13 J'ai pu me l'expliquer ça après.
00:48:15 Sur le coup, je n'ai pas compris que j'agissais comme ça.
00:48:18 Je ne sais pas si c'est facile à comprendre.
00:48:23 Non, mais c'est clair, Karine.
00:48:25 Vos parents ne l'acceptaient pas.
00:48:28 Donc, quelque part, ce n'était pas possible pour vous de partir avec lui.
00:48:32 Oui, j'attendais beaucoup l'approbation, en règle générale, de mon entourage.
00:48:36 Et d'autant plus de mes parents.
00:48:38 C'était mon fonctionnement à l'époque.
00:48:40 Alors, j'étais dans la joie.
00:48:42 À l'époque, encore une fois, je ne subissais pas ça.
00:48:47 C'était un fonctionnement dans lequel j'avais été baignée.
00:48:50 J'étais formatée comme ça.
00:48:52 Aujourd'hui, ça me semble fou.
00:48:55 Mais bon, on était donc à distance.
00:49:01 Bien qu'il faisait très souvent l'aller et venir.
00:49:04 Mais il m'avait trouvé un job de guide français à Amsterdam.
00:49:08 Il voulait que je vienne vivre définitivement avec lui.
00:49:10 J'avais une petite maison.
00:49:12 Je ne m'apprêtais pas vraiment à la quitter tout de suite.
00:49:14 C'était rapide.
00:49:15 Je n'étais pas prête à actionner tous les leviers du départ.
00:49:20 Ça me semblait difficile.
00:49:22 Alors que ça représentait tout ce que je rêvais.
00:49:25 Ça correspondait à une vie.
00:49:27 Il me plaisait sous tout plein d'aspects.
00:49:29 On était fait pour être ensemble.
00:49:31 La vie sur la péniche, là-bas, ça me correspondait aussi.
00:49:36 On pouvait s'apprêter à faire des enfants.
00:49:39 J'attendais ça.
00:49:41 Et je n'y suis pas allée.
00:49:43 Alors, étant à distance, à un moment donné, j'ai eu un peu comme une MST.
00:49:49 Je suis allée voir ma gynéco qui m'a dit que c'est quelque chose qui est porté par l'homme et qui est transmis par l'homme.
00:49:56 J'en ai parlé à mon partenaire qui a très mal réagi.
00:50:00 J'ai dit qu'il fallait que je me traite.
00:50:04 Et puis, j'ai un peu bâclé la fin de l'histoire là-dessus.
00:50:06 Sans oser vraiment m'avouer que c'était parce que mes parents ne voulaient pas le rencontrer.
00:50:11 Que je ne pouvais pas aller dans cette histoire si eux ne voulaient pas le voir.
00:50:14 J'ai analysé tout ça après.
00:50:17 C'est chaud.
00:50:19 Là où j'ai des remords, c'est là-dessus.
00:50:22 J'ai été mal saine à la fin finalement.
00:50:26 J'ai un peu fait tourner vinaigre l'histoire.
00:50:30 Pour dire que je n'y vais pas.
00:50:32 Donc, je ne suis pas trop fière.
00:50:34 Sur un plan symbolique quand même, il vous a transmis une MST.
00:50:39 Oui.
00:50:41 Ça peut aussi sur un plan tout à fait inconscient vous dire que cet homme ce n'est pas le bon.
00:50:46 Puisqu'il me transmet quelque chose de mauvais.
00:50:49 Après à distance, on peut vivre aussi.
00:50:53 Après il y a des choses.
00:50:55 Et puis, vous pouvez être porteur depuis longtemps.
00:50:59 Ça ne veut pas dire que vous avez trompé.
00:51:02 Ce n'est pas du tout ce que je dis.
00:51:04 Mais quelque part, on peut symboliquement prendre ça comme un signe négatif.
00:51:09 Dans une sorte de voyer de pensée magique.
00:51:12 Qu'on a tous plus ou moins d'ailleurs.
00:51:15 Yves-Alexandre Talman.
00:51:17 Oui.
00:51:18 Pensée magique, c'est plutôt le terme de vie rêvée.
00:51:22 De partenaire idéal.
00:51:25 Celui qui était fait pour moi.
00:51:27 Qui me fait réagir.
00:51:29 Petite confidence, dans ma propre vie amoureuse, j'ai eu la chance de rencontrer une partenaire.
00:51:37 Qui, d'après moi, était la partenaire idéale.
00:51:41 Et qui pouvait m'offrir tout ce dont je pouvais rêver.
00:51:44 Sur tous les aspects.
00:51:46 Moi j'ai eu la chance d'être en relation avec cette femme.
00:51:48 Et je peux vous dire que ça a très mal tourné.
00:51:51 C'est que la vie rêvée, c'est du fantasme.
00:51:56 Ce n'est pas la réalité.
00:51:58 C'est que parfois on se rend compte que ce que l'on croyait être pour nous l'idéal.
00:52:03 En fait, ce n'est pas ce qui nous convient.
00:52:05 Et il se passe quelque chose qui amène à revenir sur Terre.
00:52:10 À quelque part se désillusionner.
00:52:12 Mais dans le bon sens du terme.
00:52:13 Sortir de l'illusion pour être dans quelque chose d'un peu plus concret, réaliste.
00:52:18 Je suis complètement d'accord et j'entends ça.
00:52:21 Carine, j'ai l'impression que ce qui vous fait dire ça, c'est que depuis vous n'avez pas trouvé un homme avec lequel ça colle aussi bien.
00:52:30 Si, j'ai refait ma vie.
00:52:33 Là, maintenant, non.
00:52:36 Je suis en mode solo.
00:52:38 Mais après, parce que ça date de 2002, j'ai refait ma vie.
00:52:41 Après, c'était bien.
00:52:43 Là, je vous remettais dans le contexte.
00:52:45 Aujourd'hui, ce que j'en retire, c'est que je suis d'accord avec ce que dit Yves-Alexandre.
00:52:49 Ça n'aurait pas forcément bien collé.
00:52:52 D'abord, parce que la mixité, c'est très difficile.
00:52:55 Et on en a fait les frais tous les deux.
00:52:57 C'était compliqué à tous points de vue.
00:53:00 La culture hollandaise est très éloignée de celle des Français.
00:53:05 Bien que ce soit un pays juste à côté.
00:53:08 On est vraiment un milieu.
00:53:11 Donc, il y avait des difficultés de compréhension.
00:53:15 J'ai remarqué, parce qu'on a gardé des liens après, pour les anniversaires.
00:53:20 Il est passé me voir à deux reprises.
00:53:23 Parce qu'il n'était pas loin.
00:53:25 C'était toujours un plaisir.
00:53:27 Mais je me suis rendu compte qu'il était caractère.
00:53:29 Il n'y a pas des choses qui ne me plaisaient plus du tout.
00:53:31 Je me suis dit, oui, oui.
00:53:33 Mais c'est pour vous resituer un peu ce qui m'a déchirée à l'époque.
00:53:39 Pendant longtemps, j'ai couru un peu après ce chimaître.
00:53:42 Je lui en ai parlé.
00:53:47 On a évoqué tout cela.
00:53:50 Donc, ça a pu être assaini.
00:53:53 Oui, vous avez eu la chance de pouvoir communiquer avec lui après.
00:53:58 Ça a certainement aussi calmé vos regrets.
00:54:01 Oui.
00:54:03 Et depuis, j'ai bien compris tout ce qui a pu être de l'ordre de la soumission à l'ordre parental.
00:54:15 Oui, bien sûr.
00:54:17 Mais Karine, quand vous avez eu cette possibilité d'aller le suivre,
00:54:22 est-ce que ça a été longtemps une réflexion que vous avez mûrie ?
00:54:26 Ou est-ce que assez rapidement, ce n'était pas possible pour vous ?
00:54:30 Non, ça a été une longue réflexion qui me mettait très mal à l'aise.
00:54:35 Je ne me suis pas arrivée à comprendre pourquoi.
00:54:38 Je me disais que je n'étais pas prête.
00:54:40 Il me pressait un peu.
00:54:42 C'était un tourbillon.
00:54:44 Il était pressé de me voir venir définitivement.
00:54:48 J'y allais de temps en temps.
00:54:50 Oui, il y avait quelque chose.
00:54:53 Et pourtant, j'étais une voyageuse, une vraie nomade.
00:54:56 J'ai eu beaucoup de partenaires étrangers.
00:54:58 Les Français ne me correspondaient pas trop.
00:55:02 J'avais besoin d'exotisme.
00:55:04 Je n'en sais rien.
00:55:06 Mais en tout cas, j'ai beaucoup réfléchi.
00:55:10 Et plus je pressais, plus je réfléchissais.
00:55:13 Oui, bien sûr, parce que ça prouvait qu'il n'était pas à votre écoute.
00:55:18 Oui.
00:55:19 Mais ça montre bien, puisque vous aviez beaucoup réfléchi,
00:55:22 que vous avez sans doute fait le bon choix.
00:55:24 Enfin, il me semble, non ?
00:55:26 Oui, et puis après, il y a différentes raisons.
00:55:29 Bien sûr qu'on peut analyser ça sous l'angle de la soumission parentale
00:55:34 ou bien du poids de la famille ou que sais-je.
00:55:37 Mais effectivement, ce que vous dites aujourd'hui,
00:55:41 c'est qu'il y a aussi un autre regard que vous pouvez porter là-dessus
00:55:46 et qui en oblie un petit peu la décision,
00:55:49 puisque après coup, vous comprenez quand même
00:55:52 qu'au-delà de l'idéal et du rêve,
00:55:55 il y avait une réalité avec laquelle vous auriez peut-être eu un peu plus de mal à composer
00:55:59 si vous aviez choisi cette voie-là.
00:56:02 Oui.
00:56:03 Eh bien, merci beaucoup.
00:56:05 Avec l'accent suisse, j'adore.
00:56:07 [Rires]
00:56:09 Eh bien oui, vous aimez les étrangers, alors évidemment.
00:56:12 Oh, quel excerbe !
00:56:13 Alexandre Talman, vous jouez, c'est évident.
00:56:16 Merci, Karine.
00:56:17 Merci à vous deux pour votre écoute.
00:56:19 Au revoir.
00:56:20 Au revoir.
00:56:21 Joli témoignage aussi.
00:56:22 Allez, dans un instant, on retrouve des remords, des regrets
00:56:26 que vous allez nous raconter sur Sud Radio 0826 300.
00:56:29 À tout de suite.
00:56:30 Eh, Sud Radio !
00:56:31 Toujours avec Yves-Alexandre Talman,
00:56:34 nous évoquons les remords et les regrets.
00:56:38 Alors, on a surtout entendu parler de regrets depuis le début.
00:56:44 Pourquoi, à votre avis ?
00:56:46 Peut-être que ce ne sont pas les remords qu'on a tendance à oublier
00:56:52 parce que c'est trop pesant, cette culpabilité-là ?
00:56:56 Ou alors, comme c'est plus pesant, on est moins enclin à en parler.
00:57:02 Là, on pourrait aussi faire un lien avec la honte dont on a parlé tout au début.
00:57:06 Oui, oui, absolument, oui.
00:57:08 On se rend compte que dans le travail psychothérapeutique,
00:57:12 les sentiments et les émotions qui sont le plus difficile à aborder,
00:57:16 ceux et celles qui viennent, on va dire, en dernier
00:57:20 ou alors après un certain temps de processus, c'est la honte.
00:57:24 Donc, quand on a honte, c'est même un sujet de honte que d'en parler à son thérapeute.
00:57:30 Donc, j'imagine bien que prendre la parole dans une émission de grande écoute à la radio
00:57:37 pour évoquer des sujets qui touchent la culpabilité, voire la honte,
00:57:43 c'est quand même une autre paire de manches que de parler d'un regret qu'on aurait pu avoir
00:57:47 par rapport à un choix de vie.
00:57:51 Mais alors, quelle différence vous faites entre la honte et la culpabilité ?
00:57:55 Alors, on a affaire ici à des sentiments ou des émotions.
00:57:59 On peut le vivre sur les deux modalités.
00:58:01 Le sentiment, c'est plus durable, c'est plus long.
00:58:03 L'émotion, c'est plus ponctuel, si on veut faire une petite différence.
00:58:07 Alors, la culpabilité, c'est un jugement que l'on porte par rapport à une action
00:58:14 que l'on a faite ou pas faite, mais qui a causé du tort.
00:58:17 On se sent coupable, c'est-à-dire qu'on se juge coupable d'avoir enfreint une règle
00:58:23 et d'avoir causé du tort à quelqu'un.
00:58:26 Par contre, la honte, c'est un sentiment, une émotion où on se juge indigne,
00:58:32 c'est-à-dire pas aussi bien que les autres, pas comme les autres.
00:58:37 Alors, je me sens coupable d'avoir dit une parole qui a blessé quelqu'un d'autre,
00:58:43 par exemple, mais j'aurais honte, je prends un exemple trivial,
00:58:48 mais de me curer le nez alors que je suis au volant de ma voiture arrêtée en feu rouge.
00:58:52 Je crois que je suis seul, tout va bien, puis tout d'un coup,
00:58:54 je vois qu'il y a des piétons qui me regardent.
00:58:56 Et donc, ça veut dire que je ne suis pas aussi bien que j'aimerais,
00:58:59 mais je n'ai pas commis un acte, on va dire, répréhensible.
00:59:03 Oui, oui. Finalement, la culpabilité, c'est un petit peu par rapport aux autres.
00:59:09 On se sent coupable vis-à-vis des autres et on se sent pas bien vis-à-vis des autres.
00:59:14 La honte, c'est par rapport à l'image qu'on a de soi.
00:59:17 Alors, l'image, toujours par rapport à quelqu'un d'autre.
00:59:20 Le paradoxe, c'est que je peux me sentir coupable tout seul, dans mon coin.
00:59:25 On va dire que Robinson Crusoé, jusqu'à jeudi soir, il pouvait se sentir coupable,
00:59:29 mais certainement pas honteux, parce que la honte implique le regard d'autrui.
00:59:33 Du reste, on le voit.
00:59:34 Quand on a honte, on a une sorte de mouvement réflexe où on se cache le visage,
00:59:38 où on baisse les yeux.
00:59:40 Alors, bien sûr, après, on peut imaginer la présence d'autrui.
00:59:44 Je peux imaginer un dieu tout puissant qui me voit en permanence et j'ai honte,
00:59:48 même si je suis seul.
00:59:49 Mais c'est une émotion qui implique, d'une façon ou d'une autre, le regard d'autrui,
00:59:53 alors que la culpabilité peut être totalement intériorisée,
00:59:56 au sens psychanalytique du terme.
00:59:59 C'est l'intériorisation des valeurs, c'est le surmoi avec ses valeurs et ses interdits
01:00:05 qui agit par rapport à nos prises de décision.
01:00:08 Alors, est-ce que, justement, par rapport à la sexualité,
01:00:11 ce n'est pas souvent cette peur d'avoir honte,
01:00:14 ce qui fait qu'on ne va pas oser assumer tel fantasme ?
01:00:18 Vous êtes d'accord avec ça ?
01:00:21 Oui, et si on prend les sujets de honte,
01:00:25 alors il y a de nouveau des grands thèmes qui émergent.
01:00:28 Un des grands thèmes, c'est le manquement à la règle de réciprocité,
01:00:32 se comporter de façon égoïste.
01:00:35 J'imagine les enfants qui sont au camp de ski
01:00:39 et puis qu'ils décident de partager leurs bonbons et la nourriture qu'ils ont pris avec.
01:00:44 Il y en a un qui est surpris à tout garder pour lui et à manger en cachette.
01:00:49 Ça, c'est sujet de honte.
01:00:51 Mais chez les adultes, si on regarde les grands sujets de honte,
01:00:54 il y a la sexualité, alors les attributs sexuels,
01:00:58 ce que l'on voit, et les performances sexuelles.
01:01:02 On imagine bien que si on fait la rencontre de quelqu'un de charmant,
01:01:06 que l'on passe la soirée, la nuit avec,
01:01:08 et puis que l'autre nous regarde en disant
01:01:10 « Ah bon, ben, c'est pas grand-chose, t'as pas fait grand-chose »
01:01:13 ou « t'as pas pu grand-chose »,
01:01:15 on va pas se sentir très bien
01:01:18 et ça peut toucher très fortement l'identité ou la conscience de soi.
01:01:23 Et c'est là aussi où on peut faire la différence entre la honte et la gêne.
01:01:28 On est dans le même registre, mais la gêne, c'est moins grave quelque part.
01:01:32 Ça touche un comportement.
01:01:34 La honte, ça touche à qui on est.
01:01:36 Ça touche au plus intime de soi-même.
01:01:40 Oui, et on sait qu'il y a malheureusement beaucoup de femmes
01:01:43 qui ont honte de leur corps, quelque part,
01:01:46 et qui donc, à cause de ça, sont très inhibées sexuellement.
01:01:49 Oui, et on le voit assez souvent avec l'homme, le partenaire,
01:01:55 qui invite sa compagne à mettre de la lingerie
01:01:59 ou ce genre d'habits ou d'accessoires.
01:02:02 Et puis la femme qui ne s'imagine pas le porter,
01:02:06 elle n'arrive pas à sortir de son propre regard
01:02:09 où elle voit son corps d'une façon telle qu'elle le voit, avec des défauts,
01:02:14 alors que son partenaire ne va pas du tout regarder ça,
01:02:17 mais sera plutôt ébloui par l'ensemble.
01:02:21 Et là, il y a effectivement quelque chose qui fait
01:02:24 qu'il y a une restriction sur le comportement,
01:02:27 il y a une sorte de blocage,
01:02:29 qui après se répercute bien sûr sur la vie de couple
01:02:33 et puis l'épanouissement que chacun peut en retirer.
01:02:36 Évidemment. On va faire une petite pause,
01:02:38 on va revenir avec le Love Conseil.
01:02:40 Et bien justement, pour éviter les regrets,
01:02:43 je vous propose une petite liste de plaisir dans ce Love Conseil.
01:02:47 On se retrouve dans un instant avec Yves-Alexandre Talman,
01:02:49 et puis si justement, vous avez un peu honte de votre corps,
01:02:52 c'est le moment où j'abaisse de nous appeler au 0 826 300 300.
01:02:55 À tout de suite.
01:03:01 - Yves-Alexandre Talman, c'est un Love Conseil pour éviter qu'on ait des regrets.
01:03:05 Et donc, je trouve que ce serait bien qu'on fasse tous notre liste de plaisir.
01:03:11 Alors quand je parle de plaisir, je parle bien sûr de plaisir de toutes sortes.
01:03:15 Donc, il peut y avoir une liste concernant le plaisir du corps.
01:03:19 Alors bien sûr, on pense au plaisir sexuel,
01:03:21 mais on peut aussi penser à la nourriture.
01:03:24 On peut penser au sport,
01:03:26 ou même pourquoi pas s'autoriser de temps en temps,
01:03:31 une après-midi de bien-être, de soins.
01:03:34 Enfin voilà.
01:03:35 Après, il y a évidemment la liste concernant l'esprit.
01:03:38 Et puis une liste aussi concernant notre intérieur,
01:03:42 notre chez-soi, comme on dit.
01:03:45 Enfin bref, je trouve que ce serait intéressant de faire sa liste de plaisir
01:03:49 et d'arriver par exemple à en écrire au moins une trentaine.
01:03:52 Et puis ensuite, et bien chaque semaine,
01:03:55 on se dit « tiens, je vais m'accorder au moins trois plaisirs dans ma liste. »
01:03:59 Et peut-être que ça peut aider les gens à être un petit peu plus heureux finalement dans leur vie,
01:04:04 parce que quoi de mieux que les petits plaisirs qu'on s'accorde ?
01:04:08 Non ? Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:04:10 J'abonde.
01:04:11 Alors aujourd'hui, ça va vraiment dans ce sens-là.
01:04:15 J'abonde dans votre sens.
01:04:17 Et pour moi, je l'applique de façon encore plus rigoureuse,
01:04:21 cette histoire du plaisir.
01:04:23 Ce n'est pas trois par semaine, c'est au minimum une heure par jour.
01:04:27 Autrement dit, dans une journée,
01:04:30 je me dis qu'il doit au moins y avoir une heure
01:04:34 où des activités que j'entreprends,
01:04:37 c'est pour le plaisir, ou ce sont des activités plaisantes, pour le moins.
01:04:41 Alors bien sûr, ça peut se conjuguer avec une activité professionnelle
01:04:44 ou n'importe quoi d'autre.
01:04:46 Mais à l'époque, on disait « une journée sans pain, c'est une journée perdue. »
01:04:51 Mais une journée sans plaisir, pour moi, c'est un peu cette tonalité-là
01:04:56 qui est qu'on peut orienter quand même certaines actions
01:05:00 ou parfois plutôt que d'en rajouter encore, de se dire « ça, je le ferai demain. »
01:05:04 Et puis sur la demi-heure qui me reste, je préfère aller lire quelques pages
01:05:08 pour mon plaisir ou consulter un site Internet pour mon plaisir
01:05:11 ou discuter avec un ami pour mon plaisir, etc.
01:05:14 Et ça, effectivement, ça évite de nourrir trop de regrets.
01:05:18 Oui, oui. Et alors, est-ce qu'une heure à ne rien faire, c'est une heure de plaisir ?
01:05:23 Ça marche, ça, ou pas ?
01:05:25 C'est une question presque piège parce que vous savez, Brigitte,
01:05:28 que ne rien faire…
01:05:30 Enfin, on a en géant tête cette étude où on « obligeait » des personnes à ne rien faire.
01:05:35 On les enferme quelque part où il n'y a rien du tout,
01:05:37 pas de téléphone portable, mais rien, sauf une machine à envoyer des décharges électriques.
01:05:43 Et on a constaté avec EF-CROIX que les participants de cette expérience
01:05:47 s'unissaient par tester la machine parce qu'apparemment,
01:05:50 c'était moins douloureux que de s'ennuyer, l'ennui dans ce qu'il y a de plus terrible.
01:05:59 Alors, bien sûr, il y a le « ne rien faire » de la méditation,
01:06:03 qui est active, qui est riche, qui est nourrissant,
01:06:06 puis le « rien faire » qui est vide, l'attente vide parce qu'on s'ennuie.
01:06:11 Donc, à distinguer les deux.
01:06:13 Oui, mais je suis persuadée que de rester comme ça dans une pièce totalement vide,
01:06:18 ça peut être terriblement angoissant pour beaucoup de gens justement.
01:06:22 Parce que, comme je dis souvent, si notre monde intérieur est vide, c'est un peu compliqué.
01:06:28 Mais c'était en effet une question piège, je vous l'accorde Yves-Alexandre Talman.
01:06:32 Mais je sais bien que je ne peux pas arriver à vous piéger de toute façon.
01:06:35 Bonjour Sabrina !
01:06:37 Bonjour Brigitte, ainsi qu'à votre invité Yves-Alexandre Talman,
01:06:41 et à vos auditeurs.
01:06:43 Alors moi Brigitte, moi j'ai des remords.
01:06:48 J'ai des remords, voilà, vous l'avez trouvé.
01:06:52 J'allais dire super, mais pas super pour vous, super pour nous.
01:06:57 Parce que vivre avec des remords, ce n'est pas simple.
01:07:00 C'est comme vous dites, on ressasse constamment.
01:07:02 On est tout le temps dans la culpabilité, on se dit « pourquoi, pourquoi, pourquoi ? »
01:07:06 Pour plus ou moins vous expliquer, je suis restée 20 ans avec le père de mes enfants.
01:07:15 Même si ça n'allait pas, je suis restée.
01:07:19 Même si ça n'allait encore pas, je suis restée.
01:07:21 Juste au jour où mes enfants ont grandi, donc ils ont actuellement 18 ans et 22 ans.
01:07:26 Et au jour où j'ai décidé vraiment de dire stop, parce que j'arrivais à un point de stature,
01:07:31 je me suis retrouvée à être seule maintenant, au jour d'aujourd'hui, parce qu'ils ne comprennent pas ma décision.
01:07:36 Et je m'en veux parce que j'ai l'impression d'avoir menti sur ces 20 ans, Brigitte.
01:07:41 De leur avoir offert pendant ces 20 ans une famille « lisse »,
01:07:46 où tout allait dans le meilleur du monde, où j'étais là, je m'occupais d'eux, le père, les enfants.
01:07:53 Et puis le jour où j'ai dit stop, parce que j'étais plus en accord avec mes valeurs,
01:07:59 je sentais que ce n'était pas mes choix, que je le faisais limite par obligation.
01:08:04 J'étais tellement malheureuse que j'ai...
01:08:06 - Attendez Sabrina, parce que j'ai l'impression qu'en fait vous vous sentez coupable vis-à-vis de vos enfants,
01:08:11 à qui vous auriez quelque part « joué la comédie », c'est ça ?
01:08:15 - Vous avez tout compris Brigitte, comme si j'avais eu un masque.
01:08:18 Alors que je leur avais inculqué des valeurs de voyage.
01:08:23 - Et en même temps, vous quittez ce conjoint qui certainement était toxique, quand ils sont grands.
01:08:28 - C'est ça. - Pour justement ne plus avoir à les protéger, il me semble.
01:08:32 - Exactement, c'est exactement ça Brigitte.
01:08:35 Exactement, mais eux ne l'entendent pas de cette oreille.
01:08:38 - C'est intéressant le témoignage de Sabrina et d'Yves-Alexandre Talman, il n'y a beaucoup à dire.
01:08:42 Je vous laisse, je vous donne évidemment la parole.
01:08:45 - Oui, Sabrina dit « et ils ne l'ont pas entendu de cette oreille ».
01:08:54 - Donc on pourrait imaginer que les fils se rendent compte du « sacrifice » de la mère,
01:09:02 qui a en fait voulu préserver la cellule familiale, et lui soit reconnaissant pour ça.
01:09:07 Mais apparemment, ce n'est pas comme ça qu'ils le vivent.
01:09:10 Et ça nous dit quelque chose d'essentiel.
01:09:12 Dans la culpabilité, on a souvent tendance à se responsabiliser pour les décisions d'autrui.
01:09:20 Il me semble que la décision des fils revient aux fils à savoir que si eux trouvent que ce n'était pas comme ça qu'il fallait agir,
01:09:29 c'est leur affaire, parce qu'ils auraient tout à fait pu prendre cette décision sous un autre angle.
01:09:37 Attention à cette culpabilité qui est en fait un excès de responsabilité,
01:09:43 où on va au-delà de ce qui nous appartient pour embrasser les décisions d'autrui et nous en vouloir des décisions d'autrui.
01:09:50 Je crois que c'est de ça dont il s'agit ici.
01:09:53 - Et comment m'en détacher alors ?
01:09:55 - Simplement en entendant ce que vient vous dire Yves-Alexandre Talman,
01:10:01 et en d'autres mots pour que vous compreniez bien.
01:10:04 Si ça se trouve, si vous étiez parti, si vous aviez quitté cet homme quand il était plus jeune,
01:10:10 peut-être qu'il vous le reprocherait encore plus.
01:10:12 - Oui.
01:10:14 - D'accord, oui, dans les deux cas, la problématique se serait rencontrée.
01:10:18 - Dans les deux cas, c'est eux qui vous reprochent quelque chose.
01:10:24 Et ce n'est pas vous qui avez à vous reprocher quelque chose,
01:10:27 puisque vous l'avez fait en votre âme et conscience.
01:10:29 Vous l'avez fait suivant votre valeur.
01:10:31 Votre valeur, c'était de sauver à tout prix vos enfants,
01:10:35 et leur apporter un climat familial le mieux possible.
01:10:41 Et donc vous avez même souffert pour leur apporter cet équilibre familial.
01:10:47 Donc vous n'avez pas à vous en vouloir.
01:10:50 - Ou pour le moins de leur renvoyer la responsabilité de leur décision,
01:10:55 de dire à vos fils "Ok, vous me jugez négativement pour ce que j'ai fait,
01:11:00 ça vous appartient, c'est en fonction de votre propre cheminement de vie
01:11:06 que vous pourrez comprendre ou pas ce qui a pu se passer".
01:11:10 Mais ma décision, quelque part, je peux l'assumer,
01:11:14 même si dans un monde idéal j'aurais pu faire autrement,
01:11:18 mais en fonction de ce qui était important pour moi,
01:11:21 préserver la cellule familiale, c'est ce que j'ai fait.
01:11:25 Et j'admets, je comprends, je peux accepter que vous, par contre,
01:11:29 vous ne le compreniez pas et que vous me jugiez pour ça.
01:11:32 - Ça fait du bien d'entendre ça en tout cas.
01:11:36 - Oui, et je pense qu'il est important que vous dégériez bien
01:11:40 ce que vous a dit Yves-Alexandre Talman,
01:11:43 et puis après vous pourrez en parler avec vos fils, voyez.
01:11:47 Mais il faut déjà que ça fasse son chemin en vous
01:11:50 pour que vous puissiez vous libérer de cette culpabilité
01:11:53 et que vous puissiez leur en parler avec la compréhension
01:11:57 de votre cheminement, parce qu'au fond,
01:12:00 vous avez fait comme vous avez cru devoir faire.
01:12:03 - Exactement.
01:12:05 - Merci infiniment pour votre écoute.
01:12:08 - Non mais merci à vous Sabrina, parce que c'est intéressant,
01:12:11 parce que finalement ce qu'on se rend compte avec le témoignage
01:12:14 de Sabrina Yves-Alexandre Talman, c'est que très souvent,
01:12:17 et c'est d'où l'intérêt de votre livre "Au diable, la culpabilité",
01:12:20 c'est que finalement très souvent, on se sent coupable
01:12:24 parce qu'on se responsabilise de choses dont on n'est pas responsable.
01:12:29 - C'est ça, dans cette culpabilité-là, que j'ai appelée morbide
01:12:33 par rapport à la scène culpabilité, quand j'ai effectivement causé,
01:12:37 par mes actions, un dégât chez autrui,
01:12:41 cette culpabilité morbide, elle fonctionne comme une sorte
01:12:46 de déni de responsabilité de l'autre.
01:12:49 C'est comme si on se dit que l'autre n'a plus voix au chapitre,
01:12:54 ne peut pas décider autrement, et très souvent de se dire
01:12:58 "Ok, moi j'ai pris cette décision, mais l'autre,
01:13:01 il aurait pu réagir autrement, l'autre aurait pu me pardonner,
01:13:04 l'autre aurait pu comprendre, l'autre aurait pu rentrer en empathie".
01:13:08 Ça, on oublie ce libre-arbitre qu'a l'autre,
01:13:11 et on prend toute la charge.
01:13:13 Et c'est pour ça que c'est pénible et que c'est morbide, en quelque sorte.
01:13:17 - Absolument. Merci beaucoup, en tout cas, Sabrina.
01:13:21 On va conclure avec Fabien, et on va revenir sur des questions
01:13:24 justement d'infidélité. À tout de suite.
01:13:27 - www.webcam.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
01:13:31 - En compagnie de Yves-Alexandre Tellmann, psychologue,
01:13:39 spécialiste de développement personnel, nous évoquons aujourd'hui
01:13:42 les regrets et les remords. Nous avons parlé de la honte aussi.
01:13:46 Et c'est vrai que ça pourrait paraître comme ça assez curieux
01:13:50 de mettre ces trois ressentis, parce que finalement,
01:13:54 ce ne sont pas des émotions brutes, dans le même panier.
01:13:57 Mais quelque part, oui, je crois que grâce à vous,
01:14:00 Yves-Alexandre Tellmann, on a bien compris de quoi il s'agissait.
01:14:03 Fabien, bonjour. - Bonjour Brigitte.
01:14:06 Bonjour à votre invité. - Bonjour.
01:14:09 - Alors, Fabien, vous avez vécu l'adultère il y a deux ans.
01:14:13 C'est votre femme que vous avez surprise avec...
01:14:17 - Avec un autre homme.
01:14:20 - Vous les avez vues avec un autre homme ? - Non, non, non, non.
01:14:23 - Vous les avez vues ? - Non, vous avez découvert.
01:14:26 - J'ai découvert qu'il y avait ça.
01:14:29 Et fatalité, c'est là où ça m'a posé souci,
01:14:32 c'est que c'est un week-end où je recevais ma fille et que j'ai un alternance.
01:14:35 Et vu qu'elle est ma fille, j'ai pas voulu faire de scandale.
01:14:39 J'ai été pris à tout envoyer bouler.
01:14:42 - Alors attendez, votre fille, c'est pas la fille de votre compagne ?
01:14:47 - Non, non, c'est une nouvelle relation. - D'accord.
01:14:51 - Et du coup, j'ai été vraiment en colère,
01:14:54 parce que bon, ça peut arriver, mais en principe,
01:14:57 pour moi, on reste pas avec quelqu'un si on l'aime pas.
01:15:01 Et donc j'ai pas voulu faire de vagues, parce qu'elle est ma fille,
01:15:04 et je voulais pas ma fille, j'ai l'air de ma fille.
01:15:06 Et puis après, j'ai eu ce regret, je sais pas si c'était un regret ou un remords.
01:15:10 Et c'est vrai que ça fait deux ans, et je l'ai toujours en travers de la gorge,
01:15:13 et j'ai pas su m'exprimer.
01:15:16 - C'est-à-dire que vous ne lui avez pas dit que vous l'aviez surpris ?
01:15:19 - On en a discuté, j'étais pratiquement prêt à prendre ses affaires et s'envoyer dehors.
01:15:24 Et puis après, comme il y avait ma fille, j'ai pas fait d'embrouilles,
01:15:28 on a juste discuté comme ça, on a mis au point entre nous vite fait.
01:15:32 Et une fois que la colère était passée, j'ai pas su revenir dessus,
01:15:36 et depuis, je sais pas si c'était un regret ou un remords, je sais plus,
01:15:39 mais je le dis mal, quoi.
01:15:40 - Vous voulez dire que depuis deux ans, vous ne lui en avez jamais reparlé ?
01:15:44 - Non, on en a pas reparlé, parce que dans ma tête,
01:15:46 je suis plus en habitude de régler les problèmes sur le fil,
01:15:49 et après, on n'en parle plus.
01:15:50 Et là, j'ai du mal à revenir à la charge, parce que deux ans après,
01:15:54 je pense que c'est un peu trop tard pour mettre ça à point.
01:15:58 - Pas forcément.
01:15:59 Mais en tout cas, vous avez tendance à, j'allais dire les choses comme ça,
01:16:04 à avaler les couleuvres de toute façon, quelles qu'elles soient.
01:16:07 Pas simplement, en l'occurrence, dans cette histoire-là.
01:16:10 - Voilà, oui, c'est ça, exactement.
01:16:13 - D'accord.
01:16:14 - Mais là, le problème, c'est que je sais même pas dire si c'est du regret ou du remords,
01:16:18 mais j'aurais dû faire attraction à ma fille et régler le problème,
01:16:22 mais là, depuis, c'est vrai que c'est une sorte de situation qui me suit, on va dire.
01:16:27 Des fois, je voudrais en discuter, je vais pas gâcher, c'est un bon moment,
01:16:30 je vais pas gâcher ce petit moment, tranquille et tout,
01:16:32 mais je crois que j'ai toujours ce bruit qui me suit, quoi.
01:16:37 - Alors, je vais évidemment demander à Yves-Alexandre d'intervenir,
01:16:40 mais d'abord, je voudrais juste vous poser une petite question, là, comme ça,
01:16:43 qu'est-ce que vous m'en répondriez, qu'est-ce que vous risqueriez si vous en parliez ?
01:16:47 - Alors, le souci, c'est que, comme j'ai entendu pas mal de témoignages,
01:16:51 j'ai tendance un peu à agir sous l'émotion, on va dire.
01:16:55 - Oui ?
01:16:56 - Et des fois, ça va un peu purer que ça se devrait aller, quoi.
01:17:01 - D'accord, peut-être que c'était bien alors que votre fille soit là, puisque comme ça...
01:17:06 - C'est la question que je me posais, parce que c'est un mal pour un bien, je sais pas, mais...
01:17:09 - D'accord, d'accord, d'accord. Alors, Yves-Alexandre Tellmann, le cas est intéressant.
01:17:16 - Alors, j'ai sous les yeux, et en préparant l'émission,
01:17:20 je me suis replongé dans la lecture du livre de Daniel Pink,
01:17:23 pas encore traduit, "The Power of Regrets", "Le pouvoir des regrets",
01:17:29 et là, ça nous donne quelque chose de plus par rapport aux autres témoignages,
01:17:34 et il dit que vous ressassez, vous ruminez en définitive ces événements,
01:17:41 ça veut dire que le regret, ici, il apporte quelque chose,
01:17:46 il vous rappelle que c'est une affaire qui n'est pas réglée, "unfinished business",
01:17:51 et tant que ce sera en suspens, le regret va faire son travail de se rappeler à votre souvenir,
01:17:57 pour pouvoir une fois pour toutes classer la situation.
01:18:02 - Et alors, si vous avez...
01:18:04 - Comme je me dis souvent, pour moi, quand on ne peut pas le faire quand il est chaud,
01:18:08 après c'est un peu plus compliqué à y revenir dessus.
01:18:11 - Oui, mais d'un autre côté, comme sous le coup de l'émotion vive et de la colère,
01:18:17 peut-être qu'on va dire ou faire des actes qui, après, seront véritablement regrettés,
01:18:22 là, vous pouvez vous prévenir, quelque part, dans cette situation,
01:18:28 moi, j'imagine bien de provoquer la discussion, mais en avance et dans un lieu sécure,
01:18:35 de dire à cette personne, voilà, pour moi, c'est important qu'on puisse parler de cette situation,
01:18:41 mais pas à la maison, parce que là, je risque de m'emporter ou je me ramène,
01:18:45 donc on ira dans un café, on ira chez un thérapeute, ou quoi importe,
01:18:49 mais là, comme ça, on peut crever l'accès et on est en sécurité,
01:18:53 toi, tu es en sécurité, moi, je suis en sécurité,
01:18:55 quelqu'un va m'aider à contenir mes émotions si ça commence à entrer en ébullition.
01:19:00 - Oui, parce que je suis assez, on va dire, assez tolérant,
01:19:03 mais quand je me suis aperçu récemment, depuis peu,
01:19:06 finalement, je me suis aperçu que j'étais très impuni, on va dire, presque, depuis.
01:19:11 - Non, mais attendez, Fabien, c'est normal, c'est normal,
01:19:14 vous avez subi un préjudice, comme on pourrait dire,
01:19:19 vous avez subi un préjudice, et il n'y a pas eu réparation pour l'instant ?
01:19:24 - Oui, je ne sais même pas, c'est juste une histoire de confiance, ça peut arriver.
01:19:30 - Vous l'avez encore sur le cœur, en d'autres termes,
01:19:34 donc c'est en ce sens que je dis qu'il n'y a pas eu de réparation,
01:19:38 c'est-à-dire que vous le portez toujours comme un fardeau.
01:19:41 Alors, peut-être que ce serait déjà pas mal que vous-même, vis-à-vis de vous-même,
01:19:45 et ça, vous pourriez, par exemple, l'écrire,
01:19:48 qu'est-ce que vous auriez aimé qu'elle dise,
01:19:51 qu'est-ce que vous aimeriez savoir,
01:19:54 vous voyez, faire déjà un peu le point avec vous-même,
01:19:57 parce qu'à force, plus vous allez attendre,
01:20:01 plus vous risquez d'attendre trop de ce qui pourrait arriver.
01:20:05 - Je m'aperçois, parce que le sujet d'aujourd'hui, il m'a percuté en moi,
01:20:09 parce que c'est vrai que je vois au niveau de vie de couple,
01:20:12 je n'allais plus vers elle comme j'allais vers elle avant,
01:20:15 il y a tout un tas de petits trucs qui font que je m'aperçois, je pense que c'est possible.
01:20:19 - Ça gangrène la relation, donc il est indispensable, à un moment donné,
01:20:23 de percer l'abcès, mais cet abcès, il est là parce que justement,
01:20:27 vous avez subi un préjudice, c'est comme si vous aviez une blessure
01:20:31 qui n'a pas été soignée. Vous comprenez ?
01:20:34 - C'est ça que vous faites, sur le C, j'étais prêt,
01:20:37 mais j'avais presque préparé tout, prendre ces affaires,
01:20:40 et les balancer par-dessus le portail du mec qu'elle voyait.
01:20:43 - Oui, mais vous l'auriez perdue, et c'est peut-être pas ça que vous voulez.
01:20:47 - Sur le C, ça ne m'aurait pas dérangé, c'est vrai.
01:20:51 - Oui, parce que c'est la colère, et l'amour propre,
01:20:55 et on se fait du bien en...
01:20:59 - C'est vrai que je n'aime pas réagir sur la colère comme ça,
01:21:02 mais après j'ai du mal à revenir dessus, et il faut y revenir.
01:21:06 - Vous pourriez lui écrire une lettre, par exemple ?
01:21:09 - Si, c'est vrai, je n'y ai pas pensé à ça.
01:21:12 - Parce qu'au fond, vous avez le droit de lui écrire une lettre,
01:21:15 vous aviez tout à fait raison d'être en colère,
01:21:18 parce que quand on subit un préjudice, ça nous met souvent en colère,
01:21:21 d'ailleurs, quand on se sent... - C'est sûr.
01:21:24 - Qu'est-ce que vous diriez, Yves-Alexandre Tellemann ?
01:21:27 Qu'est-ce que vous conseillez à Fabien ?
01:21:29 - Derrière la colère, ici, il y a une énorme tristesse, un chagrin,
01:21:33 puisqu'il y a une perte, autant le préjudice renvoie à la colère,
01:21:37 autant la perte, la perte d'un idéal, la perte de confiance,
01:21:41 vous l'avez évoqué, et je crois que c'est là où ça mérite une petite nuance.
01:21:46 Je peux très bien comprendre, être tolérant qu'un pas de côté peut arriver,
01:21:52 qu'un accident, à supposer que ce soit un accident, peut arriver,
01:21:55 qu'une infidélité peut arriver, mais ce n'est pas parce que ça peut arriver
01:21:59 que ça ne me percute pas, que je n'en suis pas triste,
01:22:02 que je n'en suis pas déçu, que je n'en suis pas fâché,
01:22:05 et de reconnaître en soi-même cette émotion ou ce cocktail émotionnel,
01:22:10 de pouvoir l'écrire et le communiquer à l'autre,
01:22:13 c'est vraiment important pour pouvoir passer à la suite,
01:22:16 et puis évacuer toute cette rancœur qui vient d'engrainer la relation,
01:22:20 comme déjà dit.
01:22:22 Moi je pense, Fabien, si vous pouviez, ce serait formidable,
01:22:25 c'est écrire une petite lettre en lui expliquant d'abord,
01:22:29 tu as sans doute remarqué que je suis un petit peu plus distant, etc.
01:22:33 En fait, j'ai souffert de ta trahison,
01:22:39 enfin vous utilisez un mot moins fort si vous voulez,
01:22:42 et puis on n'a jamais pu en parler parce que ma fille était là,
01:22:45 et peut-être que ce serait bien qu'on se permette quelque chose,
01:22:50 tous les deux, pour oublier tout ça, et qu'on se retrouve,
01:22:54 vous voyez, une lettre un peu dans ce sens,
01:22:57 et voyez comment elle réagit ?
01:23:00 Parce qu'à mon avis, ce qui se passe chez elle,
01:23:04 il doit y avoir du remords,
01:23:06 elle a forcément remarqué que vous êtes un peu plus distant,
01:23:10 et elle doit bien faire la part des choses,
01:23:13 et elle doit bien se rendre compte que c'est depuis que vous avez découvert son infidélité,
01:23:16 et elle ne sait pas comment revenir vers vous,
01:23:19 parce qu'elle se sent un peu coupable,
01:23:21 et puis en même temps, elle se dit, tant que je ne dis rien,
01:23:24 c'est comme si il ne s'était rien passé,
01:23:26 parce que la culpabilité c'est souvent ça,
01:23:28 - On met la poussière sous le tapis, Alexandre Talman,
01:23:31 - C'est ça, c'est ça, parce qu'après j'ai un peu la tendance,
01:23:34 comme je l'ai dit tout à l'heure, moi je vis bien tout seul,
01:23:36 je n'ai pas de soucis, donc si c'est pour arrêter des gens,
01:23:38 être avec des gens à qui on ne peut pas avoir confiance,
01:23:40 ce n'est pas la peine, c'est ça ma réflexion.
01:23:43 - Oui, mais est-ce qu'aujourd'hui, vous pouvez à nouveau lui faire confiance ou pas ?
01:23:48 - Je ne sais pas, je ne me pose plus trop la question,
01:23:52 je ne sais même pas si c'est bon signe de poser la question,
01:23:55 je ne vis pas dans l'angoisse de la confiance, ça c'est sûr,
01:23:59 mais c'est vrai que quand j'ai été blessé, je le sais sentir en principe,
01:24:01 mais j'ai du mal à l'exprimer après.
01:24:03 - Oui, mais c'est pour ça, je pense qu'il faut aller par l'écrit,
01:24:08 peut-être que vous allez y arriver.
01:24:10 - Oui, dans ce sens, c'est la solution qui me semble la plus évidente.
01:24:15 - En tout cas, merci de votre témoignage,
01:24:19 parce que là, on voit à quel point on peut,
01:24:23 et je trouve que c'est bien de terminer sur le témoignage de Fabien-Yves-Alexandre Tellemann,
01:24:26 parce que ça montre à quel point un regret,
01:24:28 et là on a vraiment un regret, ça peut nous pourrir la vie.
01:24:33 - Pourrir la vie, pourrir la relation,
01:24:36 et puis saper certaines valeurs,
01:24:40 tout à l'heure on évoquait les valeurs,
01:24:42 la confiance, notamment dans un couple, c'est une valeur,
01:24:45 maintenant ce n'est pas une valeur absolue,
01:24:48 dans le sens que ce n'est pas blanc ou noir,
01:24:50 ça se gagne, la confiance se mérite,
01:24:53 on va vers plus de confiance ou moins de confiance,
01:24:56 donc quand il y a une rupture de confiance,
01:24:58 après on peut regagner la confiance,
01:25:00 mais là, les regrets font le travail inverse,
01:25:03 ils sapent le terrain relationnel,
01:25:06 et puis en fait on punit l'autre,
01:25:09 peut-être inconsciemment, on se punit soi-même,
01:25:12 et la relation perd en qualité,
01:25:14 d'où l'intérêt de mettre en mots,
01:25:17 de pouvoir verbaliser ceci,
01:25:20 de pouvoir crever l'abcès,
01:25:22 et puis de pouvoir aller vers quelque chose de plus satisfaisant,
01:25:25 plutôt que d'être rongé par ses regrets,
01:25:28 de part et d'autre,
01:25:29 parce qu'on imagine que sa compagne aussi,
01:25:31 elle doit sentir toute cette lourdeur.
01:25:34 - Absolument, merci beaucoup Fabien d'avoir pris la parole,
01:25:37 on va laisser la place à C'est votre avenir,
01:25:40 merci beaucoup Yves-Alexandre Talman,
01:25:42 demain on est avec Sophie Cadalen,
01:25:44 on va parler du coup de foudre,
01:25:46 on peut tous connaître le coup de foudre,
01:25:48 et pourquoi ça nous arrive à tel moment plutôt qu'à tel autre ?
01:25:51 Intéressant n'est-ce pas ?

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