«Le Déversoir», le recueil d'Arthur Teboul et la pièce «Marie des Poules»

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Transcript
00:00 - Nicolas Carreau, ce matin, vous vous livrez donc à un exercice périlleux, m'avez-vous dit ?
00:06 - Attention les yeux, je vais le faire ! Je vais vraiment le faire, parler de poésie à la radio.
00:10 Comme vous êtes sympa et encourageant, vous allez me dire que c'est ce que je fais tous les jours, en parlant de romans.
00:15 C'est vrai en quelque sorte, mais là c'est de la poésie-poésie.
00:18 Pas forcément en verre, mais des aphorismes, des sentences courtes et poétiques, et ça c'est dur parce qu'il faudrait en lire.
00:23 Mais une poésie, il faut la goûter, la faire tourner dans sa tête, la relire et revenir.
00:28 En radio, c'est impossible, mais j'y vais quand même.
00:30 - Mais pourquoi vous faites ça ?
00:31 - Pour saluer les initiatives de plus en plus nombreuses, qui permettent de remettre la poésie sur le devant de la scène.
00:37 Il y a par exemple, et c'était les pionniers du genre, la collection Iconopop.
00:41 Ce sont de petits recueils colorés et flashy, très beaux.
00:44 Mathias Malzieux en avait proposé un, Dominique a aussi, ils en ont publié une quinzaine, avec des vedettes, mais pas que.
00:51 Et trois autres viennent d'arriver.
00:53 Ils sont tout chauds, celui de Pauline et Anouk Delabrois-Allard, enraciné.
00:57 Celui de Colline Pierret, une grammaire amoureuse.
01:00 Une grammaire amoureuse, rien que le titre, non ?
01:02 C'est déjà de la poésie sur le langage de l'amour.
01:04 C'est peut-être bien ça d'ailleurs le secret d'une relation amoureuse, le langage poétique.
01:07 Et il y a Lilia Hassen, romancière, qui publie des choses sans importance à l'Iconopop, et qui écrit ça par exemple.
01:15 "Je ne me souvenais pas que sans toi, j'avais froid."
01:18 Ou "Les bons contes font les bons conteurs".
01:21 Alors collection, l'Iconopop donc.
01:24 Vous en avez un autre aussi là que j'ai entre les mains, "Le Déversoir".
01:27 Aux éditions Segers, c'est le recueil d'Arthur Teboul.
01:30 Arthur Teboul, c'est lui.
01:31 "Madame, je jalouse ce vent qui vous caresse."
01:35 Ah, Feuchterton !
01:36 Feuchterton ! Arthur Teboul, c'est le chanteur.
01:39 "Madame, je jalouse ce vent qui vous caresse la joue."
01:42 C'est de la poésie.
01:43 Et donc, je ne suis pas surpris que parait son recueil de poésie, "Le Déversoir", 98 poèmes minutes.
01:49 Un poème minute, c'est un poème instantané.
01:51 Bim, un poème écrit à toute vitesse, dit-il, pour laisser libre cours à ce qui traverse l'esprit.
01:56 Parfois juste parce que ça sonne, un chien erre dans le quartier des affaires.
02:00 Fin du poème.
02:01 Parfois plus profond, à méditer, ce qu'on s'autorise à espérer prend racine quelque part.
02:07 Magnifique.
02:08 Il faudra vous procurer ces recueils pour mâchonner et malaxer ces poèmes.
02:11 Voilà, ça s'appelle "Le Déversoir", c'est signé Arthur Teboul.
02:15 La collection Iconopop, merci beaucoup Nicolas Caro.
02:19 Je vais essayer de retrouver le lancement de Marie Gickel, que j'ai égaré.
02:22 Ça y est, je l'ai.
02:23 - Elle est là.
02:24 - Au théâtre cette semaine, Marie Gickel.
02:26 Alors là, c'est une valeur sûre de Molière, quand même.
02:29 Meilleur spectacle, meilleure comédienne.
02:31 Ça s'appelle "Marie des Poules", c'est au studio Champs-Elysées.
02:33 Pièce qui raconte la vie d'une autre Marie, Marie Caillot, gouvernante de l'écrivaine Georges Sand.
02:40 Et elle a vraiment existé.
02:41 - "Marie des Poules", une pièce touchante et superbement portée par Béatrice Sagenin.
02:46 On comprend pourquoi elle a eu le Molière de la meilleure comédienne.
02:49 Qui joue donc avec passion et modestie, cette servante chargée de récupérer les oeufs au poulailler.
02:55 D'où ce surnom "Marie des Poules".
02:57 Une femme au destin très romanesque, arrivée à 11 ans au service de l'écrivaine, dans son château de Nohant.
03:03 Elle va y apprendre à lire et à écrire.
03:05 En fait, c'est une pièce d'apprentissage.
03:08 On suit ce chemin vers l'émancipation.
03:11 Georges Sand va même la pousser à jouer ses pièces de théâtre.
03:14 Mais durant cette carrière entre tâche ménagère et donc théâtre le soir,
03:18 "Marie des Poules" va aussi tomber amoureuse de Maurice, le fils de Georges Sand.
03:24 Ici joué par Arthur Kakia.
03:26 On va écouter Béatrice Sagenin qui tente d'expliquer le succès de cette pièce.
03:30 - Elle part de 11 ans, il y a une naïveté, un charme.
03:33 Elle est adorable parce qu'elle ne sait rien.
03:36 C'est ça qui touche les gens.
03:38 Ils se retrouvent un petit peu eux-mêmes dans leur propre enfance.
03:42 On a tous été ignorants, c'est ça qui est très beau.
03:44 Une histoire d'amour contrariée par Georges Sand
03:47 qui veut pour son fils une femme de son rang.
03:49 La pièce nous parle aussi de cette femme de lettres, libre et militante.
03:53 On va écouter Béatrice Sagenin.
03:55 - J'ai une fascination pour Georges Sand.
03:56 Donc c'est moi qui ai demandé à Gérard Savozyn de m'écrire quelque chose sur Georges Sand.
04:00 C'est quelqu'un qui se livre au jour le jour.
04:03 Alors elle ne dit que ce qu'elle veut, mais c'est tellement beau.
04:06 Et comme texte, et comme littérature, et comme émotion.
04:10 - À 18 ans, je comprends qu'un fils de famille couche avec la bonne.
04:13 Mais à 39, il faut que ça cesse !
04:15 - Maman, maman... - Il faut que ça cesse !
04:16 Marie Dépoule, une pièce marquante, romantique.
04:20 En fait, c'est un peu un écrin qui regorge de poésie, de délicatesse et d'émotion.
04:24 - Voilà, Marie Dépoule, c'est à voir donc au Théâtre Studio des Champs-Elysées.
04:32 Merci beaucoup Marie Gickel.
04:34 Et d'ailleurs, merci à tous les trois.
04:35 Merci Nicolas.
04:35 A demain. - A demain.
04:36 - Pour de nouvelles découvertes, ce sera classique comme chaque vendredi.

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