Jour J pour la réforme des retraites / Vote ou 49.3 ? / Macron menace de dissolution

  • l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Kevin Bossuet, Clément Tougeron, Frédéric Dabi, Jacques Myard

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-03-16##

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Transcription
00:00 - Sud Radio, mettez-vous d'accord, 9h10h, Valérie Exper.
00:06 - Bonjour à toutes et à tous, nous sommes le jeudi 16 mars, jour J pour la réforme des retraites, vote au 49.3.
00:14 Emmanuel Macron menace de dissolution, ils sont en ce moment même en train de compter, de faire leur compte pour voir si la loi peut passer.
00:22 Quel avenir pour la contestation ? Beaucoup de sujets et puis l'état de l'opinion avec Frédéric Dhabi.
00:27 Bonjour Frédéric, directeur général de l'IFOP, votre dernier livre "La fracture" est publié et paru aux éditions Les Arènes.
00:34 Nous avons également Clément Toujeron qui est avec nous, analyste politique communiquant au sein du cabinet Tilder.
00:40 Bonjour à vous, Kevin Bossuet, professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis. Bonjour Kevin.
00:45 Et bonjour Jacques Myard, maire LR de Maisons-Lafitte.
00:49 - Je suis pas là ! - Ah bah vous voyez pas ! Voilà, maire LR de Maisons-Lafitte.
00:54 - Vous n'êtes pas dans les murs, c'est ça qui est dommage. - Mais oui mais Maisons-Lafitte c'est carrément la province maintenant avec la circulation.
01:00 Mais Maisons-Lafitte, en partant à 4h30 du matin, il était largement là.
01:04 Vous auriez pu faire un effort quand même Jacques, et venir effectivement à 4h30 du matin, vous étiez sûr d'arriver.
01:09 J'enchaîne les rendez-vous, mais bien sûr je ne saurais rater le vôtre.
01:14 C'est très gentil, on est ravi de vous avoir avec nous, cher Jacques.
01:18 Alors on va commencer notre tour de table quotidien, on va commencer avec vous Frédéric Dhabi.
01:24 16 mars est une date importante paraît-il dans l'histoire politique française.
01:28 Oui parce que, déjà premièrement c'est difficile de trouver des sujets dans un contexte qui est écrasé par sa tréfondée,
01:34 traité par la question de l'inflation. On aurait pu parler du poulet à 31€, du hashtag #poulet31€, ce qui n'est pas un hashtag drôle.
01:43 C'est peut-être une journée historique si cette loi n'est pas votée, et en faisant appel à ma mémoire politique, qui est ma passion,
01:51 il y a quelques 16 mars qui ont été célèbres. Le 16 mars 81, c'est la fameuse émission "Carte sur table" avec Alain Duhamel et Jean-Pierre Elkabach,
01:58 où François Mitterrand, en toute fin d'émission, dit très fermement "je n'appliquerai pas à la peine de mort, j'abolirai la peine de mort".
02:05 Cette déclaration, où entre parenthèses les proches du candidat avaient "sauté" sur Jean-Pierre Elkabach pour lui hurler dessus,
02:13 sur le mode "vous avez fait exprès de poser cette question en fin d'émission pour le faire perdre face à Giscard",
02:18 parce que les Français étaient très majoritairement favorables à la peine de mort, cette déclaration c'est le symbole,
02:23 et on est dans notre actualité, de politiques qui ne suivraient pas l'opinion, qui n'écouteraient pas les sondages et qui feraient appel à leur propre conviction.
02:30 C'est un argument qui a parfois été mobilisé par des macronistes pour dire "non, cette réforme est un peu plus bien, mais il faut la faire".
02:36 16 mars 1986, je pense que chaque maire s'en souvient, c'est un moment également historique, c'est la seule élection à un tour législative en France,
02:45 puisque c'était la proportionnelle, et c'est celle qui annonce la cohabitation, et qui fait qu'on change un peu de système dans la Ve République,
02:52 puisqu'il y aura trois, deux autres cohabitations en 93 et en 97, et puis plus récemment, et j'en aurais fini avec ce cours d'histoire,
02:59 car je ne suis pas professeur d'histoire contrairement à Kevin Bossuet, 16 mars 2020, on est au lendemain des élections municipales,
03:06 Emmanuel Macron prend la parole pour annoncer le confinement, sans prononcer le mot "confinement".
03:15 C'est le lendemain que son ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, assez clairement, assez courageusement, dit "restez chez vous, restez chez vous, restez chez vous".
03:22 Chacun ici, chaque auditeur à mon avis, se souvient de ce qu'il faisait ce 16 mars en fin de soirée, ou en début de soirée,
03:30 lorsqu'on a pris conscience, et n'oublions pas, on l'avait vu dans les enquêtes Yves-Alphiducel pour Suisse Radio,
03:35 à quel point les Français, encore un jour avant, jusqu'au même 14 mars, ne s'attendaient pas à être confinés,
03:41 c'était bon pour la Lombardie, qui avait un mauvais système hospitalier, c'était pas bon pour le pays.
03:46 Le 16 mars, c'est une date importante, on va voir si l'astrologie se précise et confirme l'importance de cette date.
03:58 On continue, Kévin Bossuet, c'est un coup de cœur, un soutien pour une femme courageuse.
04:07 Oui, un coup de cœur pour Florence Bergeau-Blacklare, qui est une anthropologue au CNRS,
04:14 qui vient de sortir un ouvrage remarquable qui a pour titre "Le frérisme et ses réseaux",
04:19 au sein duquel elle met en avant le fait, finalement, que les frères musulmans sont en train de progresser en Europe,
04:27 elle met en avant le fonctionnement stratégique et idéologique des frères musulmans,
04:32 et surtout, elle insiste sur le fait que les frères musulmans pratiquent l'entrisme au sein de nos institutions européennes,
04:39 et sont financés notamment par différentes associations qui se disent anti-racistes ou droits de l'omis.
04:44 Donc c'est un travail remarquable, et évidemment, cette chercheuse au CNRS est victime de cyber-harcèlement,
04:52 est victime d'un tac dégueulasse, on la traite de nazie.
04:58 Il y a un article qui est sorti sur le blog de Mediapart, comme quoi elle est traitée de nazie,
05:03 on dit qu'elle est raciste, on dit qu'elle est islavophobe.
05:06 Moi, ça me fait peur, puisque ça remet en cause, finalement, la liberté académique, la liberté des chercheurs.
05:12 Comment voulez-vous que des chercheurs se lancent dans ce genre de travaux avec ces pressions ?
05:17 Comment voulez-vous que cette chercheuse forme des étudiants ?
05:20 Et surtout, où sont les soutiens ? Il n'y a pratiquement aucun soutien médiatique,
05:24 il n'y a pratiquement aucun soutien au sein de la communauté des chercheurs,
05:28 et d'ailleurs, elle est menacée de mort, puisqu'une plainte va être déposée.
05:32 Donc il faut encore le rappeler, il faut lutter contre l'islamisme,
05:36 c'est quelque chose de très très important, il ne s'agit pas de taper sur les musulmans,
05:40 il s'agit de taper sur ceux qui utilisent la religion à des fins politiques.
05:45 Donc bravo à cette chercheuse, et heureusement qu'on a des gens comme elle
05:49 qui mettent en avant les problèmes qui traversent notre société.
05:52 Mais elle est victime, effectivement, d'une campagne d'un raid assez effrayant,
05:57 où on essaye de l'éliminer, de la faire taire.
06:01 Et qui est quelqu'un d'aussi prestigieux que Alain Gretsch,
06:05 qui est quelqu'un de très controversé, qui a fait un papier sur Orient XXI,
06:09 qui s'appelle "Islamophobie, le complotisme d'atmosphère de Florence Bergeau-Blaquet".
06:13 Là, je n'ai pas lu son ouvrage, mais j'ai confiance en Kevin,
06:17 sur le côté sérieux de ce livre, et c'est vrai que
06:21 délégitimer la personne, non pas pour ce qu'elle a écrit, mais pour le sujet
06:25 qu'elle a choisi, ça en dit long, et c'est bien sûr retweeté par Rafik G4,
06:29 qui est tanquier sur l'islamophobie, etc.
06:33 - Elle y a lu son entretien sur le Figaro Vox, où elle explique comment l'UE,
06:37 l'Union Européenne, finance des associations islamistes à hauteur de dizaines
06:41 de millions d'euros, et je vous encourage à lire son livre et ses précédents livres,
06:45 qui étaient fort intéressants. - Quel est le titre du livre ? - Le titre, ça s'appelle "Le Frérisme et ses réseaux",
06:49 c'est aux éditions Odile Jacob, et elle avait publié également une grande enquête
06:53 très intéressante sur le halal, le business du halal.
06:57 C'est quelqu'un, c'est une chercheuse remarquable, et effectivement, vous avez raison
07:01 de la soutenir. Clément Toujouron,
07:05 c'est un coup de cœur ? - Un coup de cœur, et en même temps,
07:09 un coup de gueule sur le sujet, mais un coup de cœur sur Lorraine Defourchet,
07:13 qui a fait paraître dans une triple
07:17 enquête dans Le Monde, il y a récemment,
07:21 une enquête sur la pédopornographie, mais plus précisément le live-streaming sur les jeunes
07:25 enfants. Elle a travaillé énormément sur
07:29 quelque chose qui s'est développé depuis 2012, et qui a explosé avec le confinement,
07:33 puisque des familles du monde entier, mais particulièrement
07:37 en Asie et aux Philippines, répondent à
07:41 des appels vidéo de personnes, principalement en Europe
07:45 et aux Etats-Unis, et qui ordonnent à ces personnes
07:49 de faire des pratiques sexuelles infâmes sur des enfants, et donc
07:53 à 41% ce sont les parents qui le font, 42% ce sont les proches
07:57 des enfants, et donc finalement c'est du viol par Internet, et donc
08:01 par caméra interposée. À cela se dégagent deux choses,
08:05 la première, c'est que pour ces parents, pour ces familles,
08:09 ce qu'ils disent, c'est que c'est leur seul moyen de survivre, de gagner de l'argent,
08:13 et en même temps, ça permet aux personnes qui demandent
08:17 ce genre de pratiques, de se dire "non mais ça n'est pas moi,
08:21 ce n'est pas moi qui pratique le viol, je ne suis qu'un spectateur,
08:25 ça n'est pas vraiment de mon fait". En France, il y a un organisme
08:29 qui s'occupe de regarder ce genre de pratiques
08:33 et de condamner, c'est l'Office Central des Répressions des Violences aux Personnes,
08:37 ils sont actuellement en train d'instruire une cinquantaine de dossiers en France,
08:41 et il y en a 300 en attente, et il y a un rapport qui va bientôt sortir, puisqu'un
08:45 pré-rapport est sorti par Mama Fatima Singhate, qui est la rapporteure
08:49 spéciale de l'ONU, qui se préoccupe de ces pratiques qui deviennent
08:53 de plus en plus importantes et de plus en plus graves, puisqu'on va de plus
08:57 en plus loin, puisque ça conjugue à la fois viol, inceste, etc.
09:01 Elle souligne un manque de moyens et un manque de juridiction spécialisé sur le sujet.
09:05 - C'est assez effrayant à lire.
09:09 - Les justifications sont absolument effrayantes.
09:13 La mère Ténardier, lorsqu'on demandait dans le livre "Les Misérables" pourquoi faire
09:17 travailler elle qu'aux aides ? Parce qu'elle a son travail pour vivre.
09:21 On est sur une voie plus logique, encore pire. - Allez, on marque une pause, Jacques Myard,
09:25 et vous aurez la parole, vous aurez plein de temps, plus de temps pour
09:29 votre coup de cœur. A tout de suite.
09:33 - Sud Radio, mettez-vous d'accord, 9h-10h, Valérie Exper.
09:37 - Avec vous sur Sud Radio jusqu'à 10h pour commenter l'actualité,
09:41 et nous sommes ensemble et avec Jacques Myard,
09:45 qu'on ne vous a pas entendu, c'est un coup de gueule, pardon, ce n'était pas un coup de cœur.
09:49 Jacques Myard ? - Oui, en effet.
09:53 C'est un coup de gueule contre la Cour des comptes, qui est dans l'optique technocratique
09:57 qu'on lui connaît bien. C'est-à-dire qu'elle estime qu'il y a trop de communes
10:01 en France, oubliant tout en reconnaissant qu'effectivement
10:05 les Français sont attachés à leurs communes. Mais en réalité,
10:09 elle fait de la comptabilité un peu aveugle. Car elle croit
10:13 que bien évidemment ça coûte cher, etc. Or, contrairement
10:17 à ce que l'on peut penser, les petites communes qui sont souvent
10:21 je dirais dans des associations de communautés de communes
10:25 ne coûtent rien. Mais en revanche, vous avez un maire
10:29 qui est là, et qui parfois dans des petites communes de 3-400 habitants
10:33 veille au grain. Et quand il y a un problème, remonte les messages
10:37 vers les communautés d'agro, vers les préfets, etc.
10:41 Et donc, la vision de la Cour des comptes
10:45 est une vision totalement technocratique
10:49 qui ne tient pas compte que le maire qui est dans
10:53 une commune, et qui doit perdurer, c'est le premier guichet
10:57 de l'administration avec un grand A. C'est lui
11:01 auquel on s'adresse, quels que soient les emmerdements que nos
11:05 concitoyens rencontrent. De plus, dans les petites
11:09 communes, il faut bien voir une chose, c'est que le maire, il met la main à la pâte.
11:13 Il est capable de prendre une pelle dans les communes rurales
11:17 pour déboucher une canalisation, et surtout, il ne coûte rien.
11:21 Mais en revanche, il est là, et il est
11:25 effectivement officier de police judiciaire dans sa commune, et il peut
11:29 relever un certain nombre d'infractions. Ce qui est certain, c'est que
11:33 aujourd'hui, la Cour des comptes, elle tombe, je dirais, dans cette espèce
11:37 de prurite technocratique, où il faut réduire, il faut s'y...
11:41 En réalité, la Cour des comptes devrait mieux s'attacher, je dirais,
11:45 aux grandes régions, qui sont un scandale, qui entretiennent des
11:49 quasi-ambassades à Bruxelles, alors que ce n'est pas dans leurs compétences,
11:53 et qui sont des yonkers, et qui balcanisent, je dirais,
11:57 l'organisation territoriale. S'il y a une réforme à faire, c'est
12:01 effectivement, revenir à des départements à taille humaine, avec des
12:05 communes, bien sûr, des regroupements de communes qui peuvent se faire volontairement,
12:09 mais il faut cesser de voir, je dirais, l'organisation
12:13 territoriale de la France, du haut d'une technocratie mal pensée,
12:17 et qui ne comprend rien à rien de ce qu'est la réalité humaine.
12:21 - Mais Clément, toujours on disait, ce sont des banquiers, la Cour des comptes,
12:25 donc... - Non, non, non, non, non... - C'est ce que vous avez dit, vous avez dit
12:29 "ce sont des banquiers". - Non, non, je plaisantais,
12:33 au contraire, je crois que la Cour des comptes est un organe essentiel
12:37 pour notre pays, au contraire, je trouve que la Cour des comptes,
12:41 ce sont des personnes extrêmement professionnelles, qui regardent
12:45 avec attention chaque sujet, pendant des mois et des mois, et donc...
12:49 - Il sort les râmes, là ! - Non, non, non, je plaisantais... - À quoi elle sert
12:53 la Cour des comptes, c'est la question qu'on pose ? - Non, non, non, on ne peut pas dire ça,
12:57 la Cour des comptes... - Elle regarde et puis il n'y a pas d'effet. - C'est-à-dire qu'elle peut
13:01 se cramper une fois sur deux ! - Bon, ben... - Ça dit, c'est une bonne moitié.
13:05 - Non, la Cour des comptes, c'est l'un des deux organes les plus importants de notre pays,
13:09 de contrôle, de conseil, d'audit, ils ont 5 missions
13:13 sur lesquelles ils accompagnent les politiques publiques, mais ils sont aussi des...
13:17 comment ? Ils sont aussi des capteurs importants pour
13:21 les politiques publiques, on voit notamment sur... enfin, c'est quand même assez amusant parce que
13:25 les LR, il y a 3 semaines, disaient "oui, on n'a pas eu le rapport
13:29 du conseil de la Cour des comptes, on l'a eu trop tard, etc, c'est pas normal"
13:33 et en même temps, dans un autre temps, il faudrait supprimer la Cour des comptes.
13:37 Enfin, à chaque fois, la Cour des comptes, c'est une variable d'ajustement, je ne suis pas d'accord, la Cour de comptes a
13:41 un rôle essentiel dans notre pays, elle produit des rapports extrêmement essentiels
13:45 pour améliorer la situation... - J'ai pas dit ça ! - Non, je ne dis pas que Jacques Miron l'a dit !
13:49 - Alors, un mot, et puis on va passer au... - Moi, je dirais que quand je regarde les enquêtes d'opinion,
13:53 les français suivent largement Jacques Miron, mais pas complètement.
13:57 Largement, bien sûr, sur l'attachement à la commune. C'est vraiment
14:01 l'échelon de référence. Alors, c'est vrai que c'est notre
14:05 histoire. Combien y a-t-il de communes de plus de 10 000 habitants en France ?
14:09 Il y en a à peine 1000 ! Alors, il y a eu beaucoup de fusions de communes, mais le
14:13 tissu communal français, c'est d'abord des villages et des petites communes. En revanche,
14:17 là où les français ne sont pas sur la ligne de Jacques Miron, mais si je l'ai bien compris,
14:21 c'est ses critiques sur les grandes régions. Clairement, je suis frappé de voir que depuis
14:25 cette réforme François Hollande-Mabelle-Valls, le fait régional
14:29 s'est imposé chez les français. Alors, il y a quelques régions qui sont peut-être un petit peu
14:33 compliquées, Grand Est avec les particularités alsaciennes,
14:37 cette région nouvelle, Aquitaine, où vous êtes dans la même région,
14:41 de Niord, à Biarritz, il y a quand même un problème d'homogénéité,
14:45 de continuité territoriale. En dehors de ça,
14:49 quand on demande aux français quel est l'échelon
14:53 territorial de trop, ils ne citent plus du tout
14:57 la région, ils citent souvent le département. A trois raisons, mais c'est comme ça.
15:01 Frédéric, il faut prendre en compte que ces
15:05 grandes régions, c'est la balkanisation et ça rejoint les
15:09 analyses de Fourquet, de la rupture. Aujourd'hui, les français
15:13 ne connaissent pas les gens qui sont à la tête de la région.
15:17 - Le fait régional, en plus, les incarnations sont fortes, on ne peut pas dire ça.
15:21 - C'est parfois contraire à celle de l'aménagement du territoire.
15:25 - Un mot sur les poubelles, parce que c'est
15:29 lié à la réforme des retraites. Vous avez peut-être vu cette lettre qui a circulé,
15:33 la lettre qu'Anne Hidalgo a envoyée au
15:37 préfet de police en disant "J'ai conscience, comme de très nombreux
15:41 maires, des désagréments causés par la crise actuelle. En gros, la situation que vous évoquez
15:45 est entièrement imputable à la volonté du gouvernement de légiférer pour reculer
15:49 l'âge légal de la retraite." Justement, vous qui êtes maire,
15:53 Jacques Myard, est-ce que vous trouvez normal qu'un maire
15:57 fasse cela ? Est-ce qu'un maire devrait dire cela ? - Ce qui est certain,
16:01 c'est qu'il y a quand même un problème de santé publique qui risque de se poser.
16:05 Parce que, surtout à Paris, on a des différences entre
16:09 des arrondissements où c'est amassé et d'autres où ça ne l'est pas.
16:13 Heureusement, à Maison Lafitte et dans la communauté
16:17 d'agglomération à laquelle j'appartiens, le système fonctionne. Mais ça peut
16:21 poser des problèmes. Et je trouve qu'effectivement, Hidalgo, de ce côté-là,
16:25 renvoie facilement aussi une obligation qui lui incombe,
16:29 à savoir qu'elle est là aussi pour assurer la sécurité publique
16:33 de ses concitoyens. Et quand on dit sécurité publique, c'est aussi la santé.
16:37 Je crois qu'elle fait une faute. - Parce qu'elle dit "il est paradoxal que l'État demande
16:41 aux collectivités territoriales de régler un problème qu'il a lui-même créé alors que la réquisition
16:45 est de droit et une compétence de l'État". Ce que va faire le préfet d'ailleurs.
16:49 - On est d'accord. Ce n'est pas un problème juridique, c'est un problème, je dirais,
16:53 d'efficacité dans la rue. - Bien sûr. - Non mais, Mme Hidalgo
16:57 agit comme une petite militante politique de bas étage
17:01 et non pas comme une élue de la République. Elle doit quand même
17:05 s'occuper des problèmes sanitaires qui touchent aujourd'hui
17:09 les parisiens parce qu'il y a un véritable problème. Et la vérité, c'est qu'elle fait ça
17:13 contre le gouvernement. Elle ne peut pas piffrer M. Macron. Et d'ailleurs, en 2016,
17:17 lorsqu'il y avait une grève des éboueurs, elle avait fait le nécessaire
17:21 pour que les ordures soient ramassées.
17:25 Donc à un moment, je crois que tout le monde en a marre de notre drame de Paris.
17:29 Et qu'il est temps qu'elle rende l'appareil parce qu'on a besoin de renouvellement
17:33 dans notre capitale. - En parlant de Paris, juste un peu très rapide,
17:37 il a été annoncé que Notre-Dame de Paris allait rouvrir à la fin de l'année 2024.
17:41 - Donc les engagements sont tenus ? - Les engagements sont tenus. Mais au-delà des engagements,
17:45 c'est surtout le fait que Notre-Dame réouvre. Je pense que c'est un lieu extrêmement important
17:49 tant pour les fidèles mais aussi pour les touristes. C'est un lieu important pour la capitale,
17:53 pour la France en général et je pense qu'on peut s'en réjouir. Et donc voilà. - Enfin, un truc positif
17:57 qui touche Paris, c'est incroyable. - C'est Annie Hidalgo, elle est allée la nuit
18:01 faire du détail, faire de l'affaire. - La reconstruction de la cathédrale,
18:05 c'est une affaire de l'État. Il faudra quand même l'oublier.
18:09 - On va marquer une petite pause et puis on va s'attaquer
18:13 à la réforme des retraites et au vote surtout, au vote au 49.3.
18:17 Et puis Frédéric Dhabi va nous parler des conséquences
18:21 justement sur les uns et les autres de cette réforme des retraites.
18:25 A tout de suite.
18:29 9h10, Valérie Exper. - Avec vous sur Sud Radio
18:33 et donc, suspense, en ce moment même
18:37 il est en train de se décider à l'Élysée si ce sera le 49.3
18:41 ou le vote. Peut-être préciser
18:45 Frédéric Dhabi, parce que j'ai eu la question ce matin d'une auditrice qui me dit "je ne comprends pas bien
18:49 si ils choisissent le vote
18:53 et que la loi n'est pas votée, est-ce qu'ils peuvent sortir le 49.3 à ce moment-là ?
18:57 - Ah non, je ne pense pas. Je ne suis pas constitutionniste mais c'est...
19:01 Déjà, il faut voir quelque chose. - Peut-être que Jacques Miare le sait.
19:05 - Peut-être Jacques est meilleur connaisseur. Mais quittons la Constitution, parlons de l'opinion.
19:09 Je suis frappé de voir la mutation ou le renversement du regard des Français
19:13 sur le 49.3. Michel Roqueur l'utilise 28 fois.
19:17 C'est un Premier ministre archi-populaire, qui comme Isaide Borne n'a pas de majorité.
19:21 Alors lui, il lui manquait 9, 11 voix, il pouvait parfois topper avec le PC
19:25 parfois topper avec l'Union centriste
19:29 qui était une excroissance de l'UDF
19:33 de l'époque, mais ça ne l'était pas reproché. Depuis l'époque
19:37 Hollande-Valls, le 49.3 c'est vu comme un acte, à tort ou à raison, mais c'est comme ça.
19:41 Antidémocratique, brutal, et un acte d'autorité
19:45 et d'autoritarisme, et c'est systématiquement central
19:49 dans les critiques à l'égard des gouvernants. Quand on regarde l'image qualitative des Ed Borne
19:53 le 49.3 a complètement détruit
19:57 son image personnelle qui était en construction lors de la période de l'automne
20:01 et dans une enquête IFOP-JDD publiée ce matin sur le site du journal du dimanche
20:05 on voit que 78% des Français considèrent que le recours
20:09 au 49.3 aurait été injustifié, alors que c'était
20:13 complètement légitime. - Mais ça veut dire quoi ? Il y a eu un auditeur qui disait
20:17 qu'il y a eu une dramatisation autour du 49.3. - Oui, parce que déjà
20:21 c'est une réforme rejetée extrêmement fortement, même si dans notre balise
20:25 IFOP-JDD pour Sud Radio, on voit à quel point entre intériorisation
20:29 et résignation, les Français sont maintenant 74% à dire
20:33 la loi sera votée et appliquée. C'est un coin terrible
20:37 pour la vigueur du mouvement social. En dehors de ça, le 49.3
20:41 est complètement rejeté et délégitimé. - Jacques Méhenchon
20:45 - Oui, Jacques, sur cette question où j'arrive pas à voir la réponse
20:49 si il y a vote et que la loi n'est pas votée, il y a quoi ?
20:53 Il y a une deuxième lecture ? - Attendez, si la loi n'est pas votée, on repart pour quelque chose
20:57 d'autre, c'est clair, mais le 49.3 doit
21:01 venir préalablement au vote, c'est-à-dire qu'il bloque.
21:05 Et lorsque Nicolas Sarkozy a proposé sa réforme
21:09 des institutions, j'avais fait une note, il y avait 13 points
21:13 trois avec lesquels j'étais en accord, notamment sur
21:17 le Parlement qui se prononce sur les opérations militaires, et en revanche
21:21 j'avais dit sur le 49.3 "attention, vous êtes en train de faire une connerie".
21:25 Et à mon avis, effectivement, il a voulu faire, je dirais
21:29 il pensait qu'en réalité le Président de la République aurait toujours une majorité
21:33 ce qui n'est pas le cas, ce qui était le cas avec Rocart. Et donc je suis
21:37 d'accord avec Frédéric, c'est que le 49.3 s'est dévoyé en quelque chose
21:41 d'antidémocratique, mais le problème c'est que pourquoi il y a eu un 49.3
21:45 avec Rocart qu'il a utilisé, c'est qu'il faut gouverner le pays, et qu'il y a un
21:49 moment quand sa majorité est flagelle, il faut la rassembler. C'est exactement ce qui s'est
21:53 passé. Mais ce qui est clair, c'est qu'aujourd'hui le problème n'est pas du 49.3
21:57 c'est pour ou contre Macron. Et c'est ce que j'ai dit, moi, à Éric Ciotti
22:01 j'ai dit "faites attention", parce qu'aujourd'hui il y a un tel rejet
22:05 dans le peuple, chez les Français, d'Emmanuel Macron
22:09 qui dépasse bien sûr Mme Borne, qui a fait un travail
22:13 je dirais, on commande, commandé, mais en réalité
22:17 c'est pour ou contre Macron aujourd'hui, point barre.
22:21 - Donc vous auriez voté ou pas la loi ? - Non mais moi je dis que
22:25 c'était... Comment voulez-vous qu'on prépare une réforme dont on s'aperçoit
22:29 qu'elle, dont la rédaction a été bâclée, y compris des journalistes
22:33 notamment qui sont, je dirais, plutôt favorables au gouvernement
22:37 ou du moins qui justifiaient un certain nombre d'actions de la part
22:41 d'Emmanuel Macron, on dit, et on l'a vu sur ces histoires
22:45 des 1200 euros que toucheraient toutes les personnes
22:49 on annonce 2 millions de personnes et après on termine à 10 000.
22:53 On se fout de la gueule des Français. Et donc il y a un problème, dans toute réforme, il y a un problème
22:57 d'agenda. Est-ce que c'est le bon moment ? Les Français sont inquiets sur la passion
23:01 les Français sont inquiets sur leur chômage, les Français sont inquiets sur la situation internationale
23:05 et on en a rajouté. Donc à mon avis, il fallait
23:09 attendre un peu et attendre un moment où
23:13 la sérénité de la nation serait à nouveau
23:17 acquise, ce qui n'est pas le cas. Donc là, à mon avis, on va vers un échec
23:21 en tout état de cause. - Oui, tu veux... - Oui, non mais
23:25 je suis d'accord avec Jacques Millard, moi je suis plutôt favorable
23:29 au fait qu'il faille travailler plus longtemps, mais il est vrai que la communication
23:33 du gouvernement a été désastreuse. Au départ, on nous a raconté
23:37 qu'il fallait faire cette réforme pour dégager de l'argent afin de financer
23:41 l'éducation, la santé, ce qui n'a strictement aucun sens puisqu'un système des retraites
23:45 est là pour s'auto-financer. Après, on nous a
23:49 raconté que c'était une réforme de justice sociale, sauf qu'on a vu que les inégalités
23:53 étaient accrues entre les hommes et les femmes, entre ceux qui ont commencé à travailler
23:57 tôt et les autres, donc ça ne tenait pas debout. Et à la fin, on nous a dit que c'était
24:01 pour faire des économies budgétaires, sauf qu'on a tellement fait de concessions aux républicains
24:05 que bientôt la réforme va nous coûter plus cher que si on ne l'avait pas
24:09 réalisée. Et dernier point que j'aimerais dire quand même à Jacques Millard, certes
24:13 cette réforme est rejetée dans l'opinion publique, mais Éric Ciotti joue aussi
24:17 la cohérence du parti. Il est évident que cette réforme, c'est d'abord et avant tout
24:21 la réforme que les républicains portent depuis très très longtemps, et je ne
24:25 comprends pas que certains députés, les républicains, ne la votent pas.
24:29 Il y a une forme d'incohérence, et à un moment donné, être un grand
24:33 dirigeant, c'est aussi aller dans le sens de l'intérêt général et pas forcément regarder
24:37 les sondages.
24:39 - Oui, mais on ne va pas... - Il y a quand même un problème.
24:41 Juste un point complémentaire. Il manque quelque chose dans cette réforme,
24:47 c'est des relances en faveur des classes moyennes pour l'action natalitaire.
24:53 Voilà, ça, ça manque. Qu'on le veut ou non, il nous manque 70 000 enfants
24:58 aujourd'hui dans la démographie.
25:01 - Sur ce sujet aujourd'hui, on ne va pas refaire les erreurs, on l'a fait depuis
25:05 quelques mois du gouvernement. Là, c'est la politique, j'ai envie de dire,
25:09 la politique politicienne, la politique qui nous intéresse, c'est-à-dire ce qui va
25:13 se passer sur le plan politique.
25:16 - En tout cas, on est vraiment à un tournant du quinquennat, parce qu'on est
25:20 vraiment sur un quinquennat qui n'est pas morné, bien sûr, mais qui n'a jamais
25:25 vraiment démarré. Victoire très nette, il faut le dire. Ico Prose, auditeur de
25:29 Sud Radio, démêle Macron à l'élection présidentielle, qui surclasse Marine
25:33 Le Pen de 5 millions de voix. Et puis, c'est le semi-échec, cette semi-victoire
25:37 aux élections législatives. Un gouvernement qui déçoit par sa composition,
25:42 sans donner de nom, mettre à la tête de ministères incluant les thématiques au
25:48 cœur des plus grandes inquiétudes des Français. Solidarité, handicap, grand âge,
25:54 éducation, santé des personnes estimables, je ne l'essaye pas, mais qui
25:58 n'incarnent pas. En politique, il faut incarner, il n'y a pas que des mesures
26:01 comptables, il faut que le ministre puisse donner un souffle. Il y a eu ce soupçon
26:06 d'inaction qui a été associé à Émile Macron, alors que pendant tout le
26:10 quinquennat, y compris chez ceux qui le critiquaient, on considérait qu'il faisait
26:14 des choses pour le pays. Donc cette réforme, c'est d'un côté une arme d'extrusion
26:18 massive à la critique d'inaction, parce que si elle passe et si elle est appliquée,
26:22 ce serait une réforme extrêmement forte, mais elle va rajouter, si je puis dire,
26:26 de la rancœur sur le chagrin. Il y a toujours ce sujet que je trouve énorme
26:31 du pouvoir d'achat, de l'inflation, dont les Français nous parlent
26:35 systématiquement, plus que la question du travail et la réforme des retraites.
26:39 Et donc voilà, on se souvient qu'on disait que ça se paierait à des élections futures.
26:44 On est en plus dans un contexte où on est dans un cycle électoral relativement
26:48 désertique. Les européennes en 2024, c'est une élection à part, rien en 2025.
26:53 La municipalité, c'est 2026. C'est jamais bon lorsqu'il y a ce climat
26:57 que je trouve électrique. Dans les enquêtes pour Sud Radio, on voit que le sentiment,
27:01 le risque d'exposition sociale, le sentiment de colère est un peu moins fort
27:05 qu'au moment des Gilets jaunes, mais quand même extrêmement fort.
27:08 Donc on est vraiment, je pense, sur un tournant aujourd'hui sur le vote de cette loi.
27:11 Clément Toujours ?
27:12 Oui, en effet, on est sur un tournant pour le quinquennat, qu'elle passe ou non,
27:15 parce que le président de la République, comme l'a rappelé Frédéric, de toute façon
27:19 a été élu et largement élu. Quand on regarde une autre enquête
27:25 qui a été faite hier par Harris Interactive, si l'Assemblée nationale
27:29 était dissoute demain, l'Assemblée ne bougerait pas.
27:34 Il y aurait les mêmes résultats, peu ou prou, avec quelques pertes
27:38 un peu sur la majorité, mais pas non plus zéro, etc.
27:42 Donc finalement, la réalité, c'est que la figure du président de la République
27:47 cristallise un certain nombre d'oppositions qui font qu'il y a un front social
27:53 sur les retraites. Que la réforme passe ou non, il y a une cassure,
27:59 puisque le président de la République et son gouvernement, on l'a eu par exemple
28:05 sur cette rengaine de 49-3, même si le gouvernement nous dit
28:09 qu'il n'a jamais été pensé comme utile pour la réforme.
28:14 Donc de fait, une grande partie de la population trouve que le gouvernement
28:18 n'agit pas dans l'intérêt du pays ou agit d'une façon antidémocratique,
28:24 ce qui je trouve n'est pas vrai, parce que je crois que le 49-3 reste
28:28 dans notre Constitution, ça reste un outil démocratique, et le 49-3
28:33 est utilisé après des débats, mais ce qu'il faut souligner,
28:37 c'est que les Français estiment qu'aujourd'hui, à travers les élections,
28:42 malgré les élections qui ont été faites, les résultats ne sont pas là.
28:47 Vous dites qu'il n'y a pas d'élection réelle, en effet, avant le jour nain,
28:51 mais quand il y a beaucoup d'élections, les Français ne se déplacent pas.
28:55 Je pense qu'il y a un mal-être et un malaise démocratique qui est énorme,
28:58 et qui n'est pas juste la figure d'Emmanuel Macron,
29:01 pour ou contre les Républicains, pour ou contre la réforme des retraites,
29:05 mais c'est qu'on ne reconnaît plus dans le pouvoir sa capacité à gouverner,
29:10 et en même temps, on ne souhaite pas se mobiliser pour changer la démocratie,
29:15 ou pour reconnaître à la démocratie son propre rôle.
29:19 Là, il y a un paradoxe qui est un peu compliqué.
29:21 Le problème de ce gouvernement, c'est qu'il a adopté le mépris comme méthode.
29:28 Les gens ont l'impression que finalement, on remet en cause leur dignité,
29:33 et qu'on leur ment sans arrêt. L'affaire sur les 1200 euros, c'était dramatique,
29:38 parce que les gens ont cru qu'il y avait une pension minimale,
29:42 ils se sont rendus compte que personne n'allait la toucher.
29:45 Donc au mieux, c'était de l'incompétence, au pire, c'était un mensonge incroyable.
29:49 Et surtout, il y a des problèmes de pouvoir d'achat.
29:51 Là, on annonce une augmentation de 25% dans les mois qui viennent des produits alimentaires.
29:56 Une école de la République qui fonctionne extrêmement mal,
29:59 où des parents se disent "Finalement, mettre mon enfant à l'école,
30:03 avant je pensais qu'il allait connaître l'ascension sociale,
30:05 maintenant je sais qu'il n'est plus possible".
30:08 Il y a une remise en cause de la dignité, il y a une manque de dignité au travail,
30:11 et maintenant les gens se disent qu'avec cette réforme, à tort ou à raison,
30:14 ils n'auront même plus la dignité au moment où ils s'arrêteront de travailler.
30:18 Le problème, c'est que le gouvernement paye toutes ces petites phrases,
30:21 "Je crois dans une gare les Français qui ont réussi et ceux qui ne sont rien",
30:25 et c'est tout ça que paye le gouvernement.
30:27 À un moment donné, il faut arrêter d'être dans le camp des sachants,
30:30 et de prendre les autres pour des idiots.
30:32 Et c'est ça qui est incroyable.
30:33 Et dernière chose que j'aimerais dire aussi,
30:35 on le voit également au sein de l'Assemblée nationale.
30:37 Moi j'ai vu au cours du dernier quinquennat, mais même au cours de ce quinquennat,
30:42 des amendements proposés à la fois par le Rassemblement national ou par la NUPES,
30:46 qui ne sont jamais considérés par la majorité.
30:49 Parfois la majorité reprend l'amendement,
30:51 pour que sur l'amendement il y a "Renaissance" dessus.
30:54 Ce n'est plus possible de gouverner comme ça.
30:56 Les Français n'en peuvent plus.
30:58 Alors, Jacques Mirand.
30:59 Alors, juste une chose rapidement, parce qu'on est au cœur du débat
31:03 et on ne sait pas ce qui va sortir tout à l'heure, je dirais, du vote.
31:08 Ce qui est certain, c'est que moi je constate,
31:11 premièrement pour répondre à Clément,
31:13 j'ai vécu la dissolution, vous savez, avec Chirac, etc.
31:18 Et donc au début, je l'ai su après,
31:22 le ministre de l'Intérieur avait dit "Attention,
31:24 je ne peux vous promettre qu'une faible majorité".
31:28 On a perdu les élections.
31:30 Il y a eu une cohabitation.
31:32 Donc ne prenez pas pour acquis des sondages faits aujourd'hui.
31:38 S'il y a une dissolution, vous ne savez pas ce qui sortira.
31:41 Je suis d'accord avec Jacques.
31:43 Ce sondage est un peu prématuré dans le sens où il est réalisé avant l'acte,
31:48 qui serait le vote de la loi.
31:49 Non mais il est intéressant quand même.
31:51 Bien sûr, je le souligne.
31:52 Celui fait pour Cid Radio donner la chose.
31:54 Je ne dis pas que c'est pour apprendre pour "Argent Quotant"
31:56 et que c'est pour les écoles de la réalité.
31:57 C'est là.
31:58 J'ai dit à Éric Ciotti, et il le sait,
32:01 c'est qu'aujourd'hui, il y a un problème d'agenda.
32:04 Qu'il y ait la nécessité de travailler plus ou pas,
32:08 on peut en parler à longueur de temps.
32:10 Je rappelle que lorsqu'il y a eu la réforme de Sarkozy,
32:13 il avait été proposé de 64 et il a décidé 62 pour commencer.
32:19 Deuxièmement, il y manque, je le répète,
32:22 dans cette réforme des actions en faveur des classes moyennes
32:28 qui ont été matraquées fiscalement par à la fois Hollande et par Macron.
32:34 Et donc tout ça, malheureusement, ce projet a été malfagoté.
32:40 Oui, ça on le dit depuis le départ, mais là on en est au vote aujourd'hui.
32:44 Et sur les conséquences, Frédéric Dhabi, vous avez réalisé ce sondage,
32:49 les acteurs renforcés ou affaiblis par la séquence autour de la réforme des retraites.
32:54 Celle qui en sort renforcée, c'est Marine Le Pen.
32:58 Celle qui n'a pas beaucoup parlé ou qui n'a pas été dans la zadisation de l'Assemblée nationale.
33:03 D'ailleurs, c'est la seule actrice, le seul acteur politique
33:06 qui a une majorité de "il sort renforcée" avec 50%.
33:10 C'est même majoritaire à la France Insoumise,
33:12 chez les sympathisants socialistes, chez les sympathisants républicains.
33:16 Et d'ailleurs, ce 50%, on trouve le duo des acteurs syndicaux,
33:20 Philippe Martinez, Laurent Berger, et vient très loin, Jean-Luc Mélenchon.
33:24 72% des Français le jugent affaibli.
33:27 Ça met à distance, ce n'est qu'un sondage. J'entends bien ce que dit Jacques, il a raison.
33:31 Un sondage, c'est pas l'opinion, c'est un reflet d'opinion, c'est une perception de la réalité.
33:36 Mais je suis frappé de voir à quel point le couple exécutif est touché.
33:39 77% des Français considèrent que Mme Borne sort affaiblie.
33:44 79% Emmanuel Macron est sur les...
33:49 - 8 Français sur 10.
33:50 - Voilà, 8 Français sur 10. Et là, quand on a des tels chiffres, c'est majoritaire partout,
33:53 y compris chez les sympathisants Renaissance.
33:55 Et puis, on parlait de la droite, Éric Soti...
33:57 - Éric Soti, terrible !
33:58 - Alors, Éric Soti soutient la réforme, 21%, il sort renforcé.
34:02 Aurélien Pradié et...
34:04 - Bah, il sort pas renforcé, 21% estime qu'il sort...
34:06 - Non, 21%, il sort renforcé, et donc 79%, il sort affaibli.
34:10 Et j'entends bien ce que dit Kévin sur la cohérence.
34:12 C'est absolument capital.
34:14 Aurélien Pradié est dans une logique de construction de sa notoriété très bien,
34:18 mais elle se fait sur une ruine.
34:20 Parce que quand on a eu un président Sarkozy
34:23 qui a fait imposer une réforme à une majorité de Français,
34:26 les Français en 2010 soutenaient à une petite majorité l'effort raisonnable
34:30 de passer de 60 à 62 ans.
34:32 Quand en 2017, dans une campagne présidentielle,
34:35 François Fillon échoue que de 600 000 voix pour le second tour.
34:39 Nous avons une retraite à 65 ans,
34:41 Valérie Pécresse, la retraite à 65 ans.
34:43 Comment faire avaler un changement de pied si fort
34:46 avec le rejet d'une réforme, quand bien même elle a été mal enrobée ?
34:50 - Frédéric, "rebus instantibus",
34:52 c'est-à-dire qu'il ne faut pas juger par rapport à une période,
34:55 il faut juger par rapport à la situation du pays aujourd'hui,
34:58 la situation économique, etc.
35:00 Ça ne veut pas dire qu'on n'y reviendra pas,
35:02 mais il y a un changement radical de la situation.
35:05 C'est une erreur d'agenda, cette réforme.
35:07 - Alors, l'agenda, j'admets ce que vous dites,
35:10 c'est pas possible.
35:11 - Sinon, on ne réforme jamais,
35:12 parce qu'il y a cinq ans, pendant les attentats,
35:14 on nous dit "non, le problème, c'est la sécurité".
35:16 Puis, ensuite, il y avait les Gilets jaunes,
35:18 "non, le problème, c'est ça".
35:20 À chaque fois, du coup, on ne fait rien,
35:22 on attend, et puis on dit "ah, à quel moment
35:24 l'éclaircie sera parfaite, à quel moment le soleil tapera,
35:27 et à quel moment il y aura un ensemble de températures
35:30 et de pressions qui sera parfait pour une réforme ?"
35:32 À un moment, il faut réformer.
35:34 - La démocratie est absolument peut-être pas faite.
35:36 - Que l'on dise que la communication n'est pas assez suffisante
35:38 sur cette réforme, je le comprends.
35:40 Que l'on puisse dire que le gouvernement n'a pas assez
35:43 écouté les partenaires sociaux, on peut complètement l'admettre.
35:46 Mais, à un moment, le gouvernement,
35:48 ce que je demande au gouvernement,
35:50 c'est de gouverner et de réformer.
35:52 Après, on peut parler du fond de la réforme, là, d'accord,
35:55 mais de simplement dire "il y a un problème d'agenda,
35:57 il y a un problème d'agenda",
35:59 c'est toujours un petit peu facile.
36:01 - Vous seriez un très mauvais gouvernant,
36:03 - Ah mais je ne veux pas gouverner,
36:05 c'est pas normal, je ne suis pas là pour gouverner.
36:07 - Je veux savoir, je veux savoir choisir son temps.
36:10 Je peux vous dire qu'on l'a vu dans le passé,
36:12 lorsque Chirac a fait la dissolution,
36:15 il n'avait pas effectivement bien apprécié
36:18 que Jospin allait bénéficier d'une éclaircie économique.
36:21 Et donc, ce que vous dites est malheureusement inexact.
36:24 - Alors, on marque une pause,
36:26 on se retrouve dans un instant avec une question d'une auditrice
36:29 qui dit "est-ce qu'il pourrait dire, Emmanuel Macron,
36:32 j'abandonne et je retravaille la réforme ?
36:35 - Il est libre. - Tout de suite.
36:37 - Et on continue de commenter ce qui va se passer,
36:48 enfin on va commenter ce qui va se passer, oui,
36:50 on n'est pas Madame Irma, mais en tout cas les conséquences
36:53 de ce vote sur la réforme des retraites
36:57 et la question donc qui était posée,
36:59 est-ce qu'il pourrait retirer cette réforme ?
37:01 Ça me paraît un peu improbable, mais de la retravailler...
37:04 - Même retravailler dans la dernière ligne droite,
37:08 le jour du vote, ça ne paraît pas du tout...
37:11 - Professionnel. - Ça n'est pas professionnel,
37:13 même s'il y a la fierté d'être des amateurs,
37:16 mais on se souvient du sens de la phrase d'Emmanuel Macron,
37:19 à l'époque, on lui a reproché de manière un peu injuste,
37:21 mais je trouve que faire voter la loi,
37:24 à minimum, c'est réembarquer le quinquennat
37:27 dans une logique de réforme, même si, je le répète,
37:30 il y a de la rancœur chez les Français,
37:33 et les lendemains seront très difficiles.
37:35 Il est vraiment trop tard pour être sûr,
37:37 même si on se souvient, en 2006,
37:39 le CPE est voté, presque prêt à être appliqué,
37:43 et Chirac refuse de le promulguer.
37:45 Jacques Chirac, pardon, refuse de le promulguer.
37:48 Donc soyons prudents.
37:49 Mais en tout cas, ce qui est incroyable,
37:51 c'est que le quinquennat, aujourd'hui,
37:53 se joue dans une logique de roulette russe,
37:55 dans une logique de "coup-finger",
37:57 comme on dit dans les séries...
37:59 C'est un tournant qui est un tournant rarement vu
38:01 sous la Ve République.
38:03 Oui, non mais...
38:05 Oui, ça va au-delà, Jacques, mais ça va déjà comme ça.
38:08 Je crois que ça va au-delà, quoi qu'il arrive,
38:11 que ce soit un 49-3 ou que ce soit un vote,
38:13 parce qu'il y a suffisamment de députés pour le voter,
38:16 à mon avis, derrière, il restera, je dirais,
38:19 une rancœur...
38:21 Oui, c'est ce qu'on est en train de dire.
38:23 Oui, mais alors, quelle est la...
38:25 Ce n'est pas le quinquennat qui va pouvoir
38:27 poursuivre des réformes, ce n'est pas vrai.
38:29 D'ailleurs, la meilleure preuve, c'est que ce sont
38:31 des histoires d'immigration, les LR sont
38:33 vent de coups contre, donc on est parti
38:35 pour une continuité de crise,
38:40 et ça va continuer comme ça,
38:42 jusqu'à une éventuelle dissolution
38:45 ou des prochaines élections.
38:47 Non mais, écoutez, Jacques Niard,
38:49 il ne faut jamais réformer l'avenir
38:51 qu'ils annoncent, c'est parfaitement sombre.
38:53 Non mais, à un moment donné...
38:55 Je me fais chaque jour dans ma vie,
38:57 les hauts, les cabots...
38:59 À un moment donné, il faut sortir...
39:01 Et haut la gauche, il nous a tenus.
39:05 Non mais, à un moment donné, il faut sortir
39:07 des postures politiques,
39:09 Emmanuel Macron joue son entrée
39:11 dans l'histoire, il n'a pas envie...
39:13 Il n'a pas envie d'être un président
39:15 de crise, il a envie d'être un président
39:17 réformateur, et à un moment donné,
39:19 il faut peut-être aussi rassurer un petit peu
39:21 les marchés financiers, on est dans un pays
39:23 où il y a 3 000 milliards d'euros de dettes,
39:27 à un moment, on ne peut plus continuer.
39:29 Comme ça, on ne peut plus être le village d'Astérix
39:31 recroquevillé sur nous-mêmes.
39:33 Tous les pays européens ont réformé
39:35 leur système des retraites,
39:37 à l'étranger, on part à 66-67 ans,
39:39 et il n'y aurait que les Français
39:41 qui partiraient à 62 ans.
39:43 Donc, un moment un peu de pragmatisme,
39:45 on peut reprocher tout ce qu'on veut à Emmanuel Macron,
39:47 mais aujourd'hui, il fait preuve de courage
39:49 politique, et heureusement qu'il ne cède pas
39:51 à la démocratie.
39:53 La démocratie ne se joue pas dans la rue,
39:55 elle se joue au Parlement.
39:57 - C'est un aveuglement de l'ego, monsieur Kennedy.
39:59 - Je voudrais juste...
40:01 On parle de "rancoeur", de "ressentiment"
40:03 des Français, que ça va se traduire comment ?
40:05 Ce matin, Laurent Berger a dit que
40:07 la mobilisation ne faiblirait pas,
40:09 il a dit "on ne va pas continuer à manifester,
40:11 à se retrouver à 15 dans la rue",
40:13 mais ça veut dire quoi, concrètement ?
40:15 Est-ce que certains disent "on va passer à autre chose,
40:17 si la loi est votée,
40:19 il y aura du ressentiment", mais Emmanuel Macron
40:21 il s'en fout un peu, puisqu'il ne sera pas réélu.
40:23 Clément ?
40:25 - Ce qu'on peut voir, c'est que même si la réforme
40:27 est mise en place,
40:29 bien souvent, les répercussions
40:31 se font sentir des mois,
40:33 des semaines et des années après.
40:35 On peut le voir par exemple sur la réforme de l'assurance chômage
40:37 qui a été, elle, pour le coup, adoptée
40:39 une première fois, lors du premier quinquennat,
40:41 sans vraiment d'opposition,
40:43 sans vraiment qu'on en parle, mais
40:45 avec un retour de Beaumont qui a été
40:47 extrêmement compliqué au mois de décembre
40:49 dernier. Donc, le président
40:51 va vraisemblablement pouvoir
40:53 appliquer sa réforme, et puis
40:55 à un moment, et puis vous le savez très bien
40:57 Valérie, parce que vous êtes une experte des médias
40:59 et de l'actualité,
41:01 tout passe, à un moment, on passe à autre chose.
41:03 Il y a un ensemble, il y a un agenda
41:05 qui va s'ouvrir, Jacques Mirlat
41:07 dit, ils ne sont pas d'accord, les LR, mais
41:09 il va y avoir un sujet sur l'immigration,
41:11 il y a ensuite
41:13 une grosse séquence sport
41:15 qui va s'ouvrir, notamment
41:17 avec les JO sur l'année prochaine,
41:19 il y a la fin de vie, il y a un débat qui va être extrêmement
41:21 tout à fait difficile sur la fin de vie,
41:23 donc tout va passer,
41:25 et en revanche, il y aura sans doute des répercussions
41:27 sur les votes qu'il y aura aux élections
41:29 présidentielles, puisque
41:31 Emmanuel Macron
41:33 incarne une forme de centrisme
41:35 droit, et est-ce que
41:37 le fait d'avoir fait passer cette réforme
41:39 pourra affaiblir considérablement ce centre droit,
41:41 et on le verra aux prochaines élections présidentielles.
41:43 Je suis plutôt d'accord avec ce que dit
41:45 Clément, c'est vrai que les français
41:47 passeront à autre chose,
41:49 on ne peut pas exclure un mouvement
41:51 gilet jaune bis, pas sous la même forme,
41:53 mais n'oublions pas que ce qui était au cœur
41:55 de la mobilisation de novembre-décembre
41:57 2018, le sentiment que le travail
41:59 payait mal, et l'injustice
42:01 notamment sur la politique
42:03 écologique, qui a dessiné aux faibles,
42:05 ces zones à faible émission, par rapport auxquelles
42:07 même des maires de gauche, même des maires
42:09 écologistes, commencent à mettre la pédale
42:11 là-dessus, sur le mode "oula, qu'est-ce que ça va être
42:13 dangereux d'exclure une partie des
42:15 habitants des grands centres urbains,
42:17 la taxe carbone", mais d'un autre
42:19 côté, cette réforme en termes d'opinion
42:21 aura enraciné
42:23 des critiques qui étaient fortes,
42:25 mais qui sont maintenant structurelles,
42:27 massives, vis-à-vis d'Emmanuel Macron,
42:29 la brutalité, l'absence
42:31 d'écoute, et l'injustice.
42:33 N'oublions pas que l'injustice,
42:35 on est en France, il y a une passion
42:37 de la justice, des égalités,
42:39 dans le pays, et c'est vrai que, oui,
42:41 on se souvient, le Sas payera à la présidentielle,
42:43 sans doute on verra
42:45 des premières enquêtes, qui vaudront, ce qu'elles
42:47 vaudront, mais clairement, et quand je vois
42:49 notre balise, Valérie, du jour,
42:51 Marine Le Pen est quand même mise en
42:53 orbite, notamment auprès de deux catégories
42:55 fondamentales, les salariés,
42:57 la France du travail, et ces 50-64
42:59 ans, qui votent
43:01 fortement, et qui vont prendre
43:03 en pleine figure, si je puis dire, la réforme des retraites.
43:05 La réforme des retraites, oui, on rappelle.
43:07 Oui, Jacques Myard. Valérie, juste un point, pour répondre
43:09 au jeune hussard, Kevin,
43:11 qui est prêt à foncer, y compris dans le mur.
43:13 Il est clair, il est clair,
43:15 que ce qui va rester,
43:17 c'est le manque de
43:19 crédibilité du gouvernement et du président
43:21 de la République, parce que c'est ça qui est en cause.
43:23 C'est qu'il a fait des
43:25 tellement de tête à queue,
43:27 que ce soit sur les retraites, que ce soit
43:29 sur le parc nucléaire,
43:31 sur toute une histoire, il fait que
43:33 des tête à queue, il a perdu
43:35 sa crédibilité. Or,
43:37 lorsque un gouvernement, un président
43:39 de la République, perd sa crédibilité,
43:41 eh bien, à mon avis, ça va se terminer
43:43 d'une drôle de manière.
43:45 Il y a une différence entre la crédibilité d'un président
43:47 et la crédibilité d'un gouvernement. On parlait
43:49 tout à l'heure sur le fait,
43:51 et Frédéric Davies a tout à fait raison,
43:53 il y a beaucoup de membres du gouvernement
43:55 qui n'incarnent pas leurs fonctions.
43:57 Mais quand on regarde le nombre
43:59 de gouvernements qu'on n'a jamais connus,
44:01 sous Nicolas Sarkozy, sous Jacques Chirac,
44:03 sous Pompidou, sous tout ce que vous voulez,
44:05 sous Hollande, honnêtement, vous saviez
44:07 le nom de tous les membres du gouvernement.
44:09 - Non mais là, on n'en connaît aucun.
44:11 - Oui, c'est pareil. Et à chaque fois, chaque gouvernement,
44:13 moi, vous savez, j'étais conseiller ministériel dans l'ancien gouvernement,
44:15 et à chaque fois, quand j'arrivais en déjeuner de famille,
44:17 on me disait "Oh, je ne connais pas le gouvernement,
44:19 mais le dernier, je connaissais tout le monde."
44:21 Je dis "Non, arrête de déconner, tu ne connaissais pas le nom d'Émini du gouvernement."
44:23 - Oh, monsieur à gauche, sur la gauche,
44:25 sous Sarkozy, on ne le connaît pas.
44:27 - On connaît peut-être deux ponts, mais là, pareil, on connaît 5-6 ministres,
44:29 comme à chaque fois, et puis après, il y a un tout autre.
44:31 - Là, c'est quand même particulièrement...
44:33 - On est dans un régime présidentiel. On n'est pas dans un régime parlementaire,
44:35 on est dans un régime présidentiel.
44:37 Et c'est Macron
44:39 qui va effectivement emporter l'échec.
44:41 - Bon, allez, on joue.
44:43 49-3 ou vote ?
44:45 - Asseyez-vous.
44:47 - Vote. - Vote.
44:49 - Jacques Maire ?
44:51 - Je ne veux pas me voter
44:53 dans un échec pareil.
44:55 - Personne ne nous emploiera.
44:57 - Personne ne s'est voté. Il n'y a pas de boue dans le studio, mon cher Jacques.
45:01 - On verra. Ce sera à suivre.
45:03 - A bientôt. - A bientôt. Merci Jacques Maire.
45:05 - A la prochaine émission.
45:07 - Et voilà, arrivez-là chez vous.
45:09 - On pourrait la délocaliser.
45:11 - Oui, on nous reviendra à la maison de la fuite chez vous, Jacques Maire, la prochaine fois.
45:13 Et dans un instant, l'émission Média avec Elise Lucet.
45:15 À suivre.
45:17 A tout de suite.

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