L'interview de Jordan Bardella

  • l’année dernière
Le président du Rassemblement National, Jordan Bardella, était l’invité de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.

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Transcription
00:00 Bonjour Jordan Bardelard, bienvenue dans la matinale de CNews.
00:02 Journée à haut risque pour le gouvernement.
00:03 Dans l'après-midi, deux motions de censure,
00:05 déposées après le 49.3, utilisées pour la réforme des retraites,
00:09 seront votées.
00:09 Est-ce que vous pensez que le gouvernement peut tomber aujourd'hui ?
00:11 Oui, je pense que c'est une probabilité,
00:13 non seulement que le gouvernement puisse tomber,
00:15 mais que le texte de réforme des retraites
00:18 qu'Emmanuel Macron et ses alliés tentent de faire passer en force.
00:22 Je pense qu'en démocratie, le seul souverain, c'est le peuple.
00:24 Or, le peuple français a dit non à cette réforme.
00:27 Et c'est vrai que le bras d'honneur démocratique
00:28 qui a été adressé par Mme Borne sur le 49.3
00:31 est une humiliation à la fois pour le peuple français,
00:33 qui s'est opposé très largement à cette réforme
00:35 dans toutes les études d'opinion et dans les manifestations
00:37 qui ont eu lieu depuis plusieurs semaines,
00:38 et pour la représentation nationale.
00:40 On ne peut pas gouverner contre les Français.
00:42 Et quand on a un texte comme celui-ci qui engage le pays,
00:45 la vie des gens et un véritable choix de société aussi,
00:48 on ne peut pas le faire passer par 49.3.
00:49 Il y a deux motions de censure, comme je le disais.
00:51 Celle du Rassemblement national, qui n'a aucune chance d'aboutir,
00:53 on est bien d'accord ?
00:55 Peut-être moins de probabilité que celle du groupe Lyott,
00:58 pour que les gens comprennent, le groupe Lyott,
01:00 qui est un petit groupe transpartisan,
01:03 avec des gens qui viennent plutôt centristes,
01:04 d'horizons politiques très différents,
01:06 mais qui a le plus de chances d'avoir le plus de voix
01:08 de tous les mouvements politiques,
01:10 puisqu'on subit un peu le sectarisme de la NUPES,
01:12 qui ne veut pas voter la motion du RN.
01:14 Par définition, celle de Lyott a plus de chances de batailler.
01:15 Mais vous mêlerez vos voix à celle de la NUPES
01:17 sur cette motion de censure ?
01:18 Le Rassemblement national et les députés du RN
01:21 voteront pas du tout.
01:21 Les députés du RN voteront toutes les motions de censure,
01:24 sans exception.
01:25 Ce n'est pas parce que vous votez la censure du gouvernement
01:27 avec quelqu'un qui est en désaccord politiquement avec vous,
01:29 que vous êtes politiquement en accord avec cette personne.
01:32 Moi, je veux juste te dire une chose.
01:34 La motion qui est déposée par le groupe Lyott,
01:36 elle passera, soyons très clairs, si une partie du groupe LR,
01:40 si une trentaine, entre 20 et 30 députés LR,
01:42 votent la motion de censure.
01:43 Vous y croyez ?
01:43 30 députés LR ?
01:45 J'ai envie de leur dire, mais soyez courageux.
01:47 Soyez à la hauteur des attentes des Français.
01:50 Soyez à la hauteur des espérances des Français
01:52 sur ce texte de loi qui rejette le gouvernement.
01:55 Il y a un sondage qui est très intéressant,
01:56 qui a été diffusé par le journal Le Point hier,
01:58 et qui dit que trois quarts des Français
01:59 souhaitent que cette motion de censure soit votée.
02:01 Il ne peut pas y avoir un décalage entre ce que veulent les Français
02:04 et ce que leurs représentants votent à l'Assemblée nationale.
02:06 Il ne peut pas y avoir un décalage entre ce qu'ils ont défendu
02:08 pour la présidentielle, c'est-à-dire 65 ans,
02:10 et ce qu'ils vont faire là, aujourd'hui.
02:13 Donc, encore une fois, leur cohérence,
02:16 c'est de ne pas voter la motion de censure.
02:17 Écoutez, moi, je regarde les sondages qui sont faits,
02:19 encore une fois, c'est des...
02:20 Non, mais ce ne sont pas les sondages.
02:21 Mais vous avez raison, dans le dernier sondage Harris,
02:23 53% des électeurs de LR souhaitent le vote de cette motion de censure.
02:27 Et pour une raison très simple, c'est que même les gens chez LR,
02:29 même les électeurs des Républicains,
02:31 qui sont favorables au report de l'âge légal à la retraite,
02:34 ce que je ne partage pas,
02:36 disent "ça n'est pas le moment".
02:38 Quand vous avez un carburant à 2 euros,
02:40 quand vous avez des gens qui, aujourd'hui,
02:42 ressentent une angoisse lorsqu'ils vont ouvrir leur boîte aux lettres
02:44 pour aller ouvrir leur facture d'énergie,
02:46 quand vous avez des TPE, PME, des artisans commerçants,
02:48 des indépendants qui mettent la clé sous la porte
02:50 parce que la facture d'énergie est devenue beaucoup trop lourde,
02:53 parce que le gouvernement refuse d'agir sur le marché européen de l'énergie,
02:56 eh bien, ce n'est pas le moment que d'engager une telle défiance
03:00 à l'égard du peuple français et de remettre en cause
03:02 le modèle social qui, encore une fois, ne se justifie pas.
03:05 Et je vais vous dire, je pense qu'il est important, pour une fois,
03:08 qu'on mette de côté nos étiquettes politiques,
03:10 qu'on mette de côté l'intérêt de notre mouvement.
03:12 Et c'est le sens de la proposition que j'ai faite vendredi.
03:15 Je sais qu'il y a beaucoup de gens chez LR qui hésitent encore
03:17 au moment où nous nous parlons pour le vote de cette motion de censure.
03:20 Et comme président du Rassemblement national, je prends en engagement,
03:23 si le gouvernement devait tomber et s'il devait y avoir
03:25 une élection législative anticipée, l'ERN ne présenterait pas de candidat
03:29 dans les circonscriptions où les députés LR voteraient avec nous
03:32 la motion de censure.
03:33 - C'est du marchandage. Là, vous faites du marchandage.
03:34 - Ce n'est pas du marchandage.
03:35 - Mais si !
03:36 - Je préfère sacrifier l'intérêt de mon mouvement
03:40 pour défendre l'intérêt des Français.
03:41 Je ne suis pas sectaire et je pense que, pour une fois,
03:44 on peut mettre de côté l'intérêt de nos boutiques
03:46 pour défendre l'intérêt des Français,
03:48 quand il y en a 80%, 70% qui rejettent ce texte.
03:50 - Qui est à favoriser les LR. Aurélien Pradié, député LR du Lod,
03:53 vient d'annoncer, sur Europe 1 chez Sonia Mavrouk,
03:55 qu'il voterait bien cette motion de censure.
03:59 Est-ce que c'est cohérent par rapport à la ligne des LR ?
04:02 Que peut-il faire en fait aux LR ?
04:04 - Mais quelle est la ligne des LR ?
04:05 - Bah non, mais...
04:06 - Je vous pose la question, quelle est la ligne des LR ?
04:08 Écoutez, s'agissant de M. Pradié, je me réjouis qu'il vote cette motion de censure.
04:14 Mais c'est quand même très étonnant parce que je rappelle
04:15 que M. Pradié, aux élections législatives au mois de juin,
04:18 n'avait pas face à lui de candidat en marche.
04:20 Et la majorité d'Emmanuel Macron avait précisément fait le choix,
04:22 dans la circonscription de M. Pradié, de ne pas mettre de candidat
04:25 pour que M. Pradié vote ensuite la réforme des retraites.
04:28 - Vous faites la même chose, vous dites que vous ne mettrez pas ce candidat en face de lui.
04:31 - Mais vous avez parfaitement raison.
04:33 - Vous faites la même chose.
04:33 - Vous avez parfaitement raison.
04:35 Sauf que là, on est dans une situation d'urgence.
04:37 Et que je pense, encore une fois, on est sur le même sujet
04:40 qu'on aborde peut-être ensemble depuis un an,
04:42 c'est que chez LR, il y a deux lignes aujourd'hui.
04:44 Il y a des gens qui sont plus proches d'Emmanuel Macron,
04:46 il y a des gens qui sont beaucoup plus proches de la ligne patriote,
04:49 souverainiste qui est défendue par le Rassemblement National.
04:51 Donc voilà, c'est l'heure de vérité aujourd'hui
04:54 et c'est aussi l'heure de vérité pour le Parti des Républicains.
04:56 Maintenant, si vous arrivez à me dire quelle est la ligne du Parti LR, bon courage.
04:59 - Alors, Elisabeth Borne, doit-elle rester en place ?
05:02 Est-ce qu'un changement de Premier ministre est souhaitable à vos yeux ?
05:04 - Je pense que Mme Borne doit partir.
05:06 On ne peut pas adresser un bras d'honneur au peuple français,
05:09 à la représentation nationale et se maintenir.
05:12 Vous avez raison,
05:13 elle adresse un bras d'honneur politique,
05:15 un braquage démocratique avec ce 49.3
05:17 et de l'autre, le ministre de la Justice qui fait des bras d'honneur aux députés.
05:21 Mais le bras d'honneur de Dupond-Moreti est très révélateur de la manière,
05:23 de la vision qu'a ce gouvernement du peuple français.
05:26 Et au-delà du cas de Mme Borne, qui je pense intéresse peu les Français,
05:30 la question que les gens se posent, qui nous regardent, c'est
05:33 où est Emmanuel Macron ?
05:35 - Il doit s'exprimer.
05:36 - Il faut peut-être diffuser une alerte en lèvement.
05:38 Ça fait plusieurs semaines que le pays vit une double crise,
05:41 à la fois une crise sociale,
05:43 dont j'ai parlé il y a quelques instants,
05:44 où les gens sont extrêmement inquiets
05:46 de ces 25% d'inflation alimentaire,
05:48 des mois qui vont arriver dans le pays et dans l'année 2023,
05:52 et de l'autre, une crise institutionnelle,
05:54 à partir du moment où il y a un conflit très clair et très brutal
05:56 entre le gouvernement, la représentation nationale et le Parlement.
06:00 - Mais parler pour dire quoi ?
06:02 - Bah écoutez, s'il n'a rien à dire, qu'il s'en aille.
06:05 Quand on est président de la République,
06:07 quand on est chargé de protéger les Français,
06:10 quand on est chargé de protéger le pouvoir d'achat des Français,
06:13 quand on est chargé de conduire la politique de la nation
06:15 et qu'on est aussi le garant des institutions,
06:17 si on n'a rien à dire,
06:18 quand il y a des centaines de milliers de personnes
06:20 qui sont dans les rues parce qu'ils sont inquiets,
06:22 parce qu'ils ont le corps usé,
06:23 parce qu'ils font un métier pénible
06:24 et qu'ils ne le veulent pas très bien jusqu'à 64 ans,
06:26 eh bien si le président de la République n'a rien à dire,
06:28 alors c'est extrêmement inquiétant.
06:29 Et la question que je pose, c'est où va le pays ?
06:32 Je veux dire, un pays comme le nôtre aujourd'hui,
06:33 qui est un pays divisé, fracturé,
06:35 a besoin d'unité, a besoin de grands projets
06:37 et a surtout besoin de réponses structurelles
06:39 à la crise de l'énergie,
06:41 à la montée des violences et notamment de l'insécurité,
06:43 que vous voyez s'exprimer également contre les élus.
06:46 Eh bien si le président de la République,
06:48 qui est chargé de défendre la Constitution
06:50 et de protéger les Français, n'a rien à dire,
06:52 alors je trouve ça extrêmement inquiétant.
06:54 Le président Macron réaffirme son soutien au parlementaire,
06:57 comme la mobilisation du gouvernement
06:58 pour que tout soit mis en œuvre pour les protéger.
07:00 C'est un fait, ce week-end,
07:01 il y a eu énormément de permanences d'élus
07:02 qui ont été saccagées,
07:03 celle d'Éric Ciotti à Nice.
07:05 Cette violence contre les élus,
07:07 elle touche le Rassemblement national,
07:08 évidemment, comme les autres partis.
07:10 Il faut la condamner,
07:11 mais qu'est-ce qu'on peut faire de plus pour l'éviter ?
07:14 Deux choses.
07:15 D'abord, le Rassemblement national
07:17 condamne toutes les formes de violence.
07:18 Nous avons subi la violence pendant de très nombreuses années,
07:21 tout comme le sectarisme dans la vie politique.
07:23 Et je condamne évidemment l'agression qui a eu lieu
07:25 contre la permanence d'Éric Ciotti
07:26 et contre celle de toutes les parlementaires,
07:27 y compris les parlementaires de la majorité d'Emmanuel Macron.
07:29 Renaissance, voilà, Agnès Séverin menacée de guillotine.
07:31 La démocratie, et je soutiens également ma collègue Agnès Séverin,
07:35 qui est députée au Parlement européen,
07:37 parce que je pense que la démocratie,
07:38 c'est précisément l'affrontement des mots,
07:40 l'affrontement du débat public, du débat politique
07:42 et des convictions et des opinions,
07:43 plutôt que celles des armes et de la violence.
07:46 Ceci étant dit, je pense qu'Emmanuel Macron
07:48 prend un plaisir malsain à laisser le chaos s'organiser dans notre pays.
07:52 Et je vais vous dire ce qui est en train de se passer là.
07:54 Les forces de l'ordre, elles ne sont pas à pied d'œuvre pour tenter de...
07:56 Ça me rappelle, mais les forces de l'ordre font un travail exemplaire.
07:59 Le problème, ce n'est pas les forces de l'ordre,
08:00 c'est les gens qui sont au-dessus.
08:02 Et je pense que le président de la République,
08:04 compte tenu de l'état du pays, en engageant le 49-3,
08:07 prend le risque d'attiser les tensions dans notre société.
08:09 Il avait fait exactement pareil pendant les Gilets jaunes,
08:12 pour ensuite être celui qui apparaît comme l'homme de l'ordre.
08:15 C'est la fameuse stratégie du parti du drapeau, du parti de l'ordre,
08:19 où on se met derrière celui qui est au pouvoir, qui est censé rétablir.
08:22 Donc je pense qu'il prend un plaisir un peu malsain
08:25 à attiser les tensions dans notre société.
08:28 Et on a un peu le sentiment que ce que vivent les Français
08:32 et ce que vit le peuple français est en totale déconnexion
08:35 avec ce que défend le président de la République.
08:37 Vous ne pensez pas plutôt que c'est l'extrême gauche
08:39 qui instaure un climat de violence,
08:41 qui institutionnalise la violence, et à l'Assemblée, et dans le pays ?
08:44 Il y a aujourd'hui une expression politique et démocratique,
08:49 et à la fois la NUPES et ces milices ultra
08:52 qui sont très proches en réalité de l'extrême gauche,
08:54 qui ont pour objectif de faire sauter les institutions,
08:58 y compris d'ailleurs la NUPES.
08:59 Parce que quand on aboie l'Assemblée nationale,
09:01 quand on joue au foot avec la tête d'un ministre
09:05 et qu'on se prend en photo sur les réseaux sociaux,
09:08 quand on traite un ministre d'assassin,
09:09 on attise la haine et on attise la division dans notre société.
09:12 Donc la NUPES joue avec une boîte d'allumettes
09:15 à côté de la station service,
09:17 et c'est vrai que ça inspire probablement le discours
09:20 de milices d'ultra gauche qui sont parfaitement identifiées.
09:22 On sait que ce sont beaucoup de gens dont les leaders
09:25 sont fichés pour atteinte à la sûreté de l'État,
09:28 sont fichés S, que les forces de l'ordre connaissent très bien.
09:30 Et depuis plusieurs années maintenant,
09:31 nous réclamons la dissolution de toutes les milices ultra gauche,
09:35 de tous les black blocs, de toutes les milices antifa,
09:37 parce qu'en vérité leur intention c'est de casser du flic,
09:40 c'est de s'en prendre aux forces de l'ordre.
09:42 Et d'ailleurs aux manifestants qui sont généralement politisés
09:45 à gauche ou à l'extrême gauche, qui s'en prennent aux forces de l'ordre.
09:48 J'aimerais leur rappeler que les forces de l'ordre
09:49 sont des gens qui font des métiers très difficiles
09:51 et qui vont être les premiers à être pénalisés
09:53 par cette réforme des retraites,
09:54 et des policiers qui vont devoir travailler un an, deux ans,
09:56 trois ans supplémentaires,
09:57 et qui sont pénalisés aussi par la politique du gouvernement.
09:59 Donc ne confondons pas d'abord les manifestants
10:02 qui manifestent pacifiquement,
10:03 les forces de l'ordre et les ultras qui viennent en casser.
10:05 Comment sortir de cette crise ?
10:07 Quelle issue pour l'exécutif ?
10:09 Comment gouverner ? Avec qui ?
10:13 Les prochains projets de loi qui arrivent,
10:15 c'est sans doute la loi immigration ?
10:16 Vous pensez qu'elle sera maintenue ?
10:19 En l'état actuel des choses,
10:20 je ne vois pas comment le président de la République
10:21 peut faire passer une loi immigration
10:22 qui prévoit de régulariser les clandestins.
10:24 Évidemment, nous n'allons pas la voter.
10:25 Ça paraît être...
10:26 Ça tombe sur du bon sens.
10:27 Elle peut peut-être être oubliée.
10:28 La loi travaille, avec qui négocier ?
10:30 Par quels partenaires sociaux ?
10:32 Écoutez, je dis aux Français, si cette loi passe,
10:35 il vous restera une arme, le bulletin de vote.
10:38 Et ce que vous vivez aujourd'hui au quotidien
10:41 avec la politique très dure que vous inflige
10:42 le président de la République, ça n'est pas une fatalité.
10:46 Le président de la République a éteint la lumière en France.
10:48 Nous, nous voulons la rallumer.
10:49 Et je dis aux Français,
10:50 il y a des élections européennes dans un an.
10:52 Il y a des élections présidentielles dans quatre ans.
10:54 Donc vous ne prévoyez pas de dissolution d'ici là ?
10:55 Nous n'avons pas peur.
10:56 Nous n'en sommes pas maîtres.
10:57 En tout cas, ce qui est clair,
10:58 c'est que sur la dissolution, nous n'avons pas peur du pouvoir
11:01 et que nous souhaitons profondément le pouvoir
11:02 pour changer les choses dans notre pays
11:04 et que précisément le projet que nous proposons aux Français,
11:07 qui vise à leur rendre les fruits de leur travail,
11:08 qui vise à leur rendre leur argent et leur pays,
11:11 est précisément un projet qui n'a jamais été mis en œuvre
11:13 depuis 40 ans dans notre pays.
11:14 Emmanuel Macron s'est présenté en étant
11:17 le représentant selon lui d'un nouveau monde.
11:19 Je pense qu'il était en fait la synthèse de l'ancien monde
11:22 et d'un monde politique qui tombe en ruine
11:23 et probablement que le crépuscule de cette France,
11:27 je ne dirais même pas d'en haut,
11:28 mais d'une petite minorité de gens
11:30 qui dirigent toujours contre les Français,
11:32 est probablement arrivé.
11:34 S'il y avait une dissolution,
11:35 si le Rassemblement national emportait la majorité,
11:38 ça fait beaucoup de si, je vous l'accorde.
11:39 Marine Le Pen a dit il y a quelques instants
11:40 qu'elle ne voudrait pas aller à Matignon,
11:43 sans doute pour se réserver pour la présidentielle.
11:45 Vous, seriez prêts à aller à l'hôtel de Matignon ?
11:47 Mais on verra, je veux dire...
11:49 Non mais oui ou non ?
11:50 Vous vous sentez capable ou pas ?
11:52 Vous êtes trop jeune.
11:53 On verra le jour où on devra prendre nos responsabilités,
11:56 s'il y a beaucoup de si dans votre question,
11:58 s'il y a une dissolution de l'Assemblée nationale,
11:59 si nous avons la majorité.
12:00 Vous appelez à la dissolution ?
12:01 Ce qui est clair, c'est que
12:03 s'il y a une dissolution de l'Assemblée nationale,
12:06 alors nous partirons au combat
12:08 pour redonner le pouvoir au peuple français
12:11 et pour plébisciter une majorité,
12:13 une majorité de députés à l'Assemblée nationale
12:16 pour pouvoir gouverner le pays.
12:18 Donc encore une fois, le pouvoir ne nous fait pas peur,
12:20 on l'attend depuis de très nombreuses années.
12:22 Je pense qu'aujourd'hui, les Français ont bien compris
12:24 que la question n'est pas est-ce que le Rassemblement arrive au pouvoir,
12:27 la question c'est quand.
12:28 C'est vrai que d'élection en élection,
12:30 on ne cesse de monter et on ne cesse de monter
12:31 parce qu'on suscite aussi un espoir pour les gens,
12:34 l'espoir de leur dire qu'avec nous, ça sera mieux demain.
12:36 Non mais si tout le monde ORN dit qu'il n'est pas prêt à aller à Matignon,
12:38 donc si votre parti est prêt, continuez.
12:39 Je vous rassure, nous sommes prêts.
12:42 Nous travaillons, nous avons un projet sérieux,
12:44 nous avons les équipes pour le faire
12:46 et probablement que nous aurons l'occasion aussi de tendre la main
12:48 à des patriotes sincères, qu'ils viennent de droite ou de gauche,
12:51 qui veulent participer avec nous au redressement du pays.
12:53 Et si nous devons aller à Matignon, nous irons à Matignon.
12:56 Et vous savez, on a beaucoup de profils très compétents aujourd'hui
12:58 pour ce poste et c'est généralement le poste où on ne manque pas de candidats.
13:02 Une dernière question, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie,
13:05 ne cesse de dire que votre programme serait un drame
13:09 pour le déficit public de la France.
13:11 Il souligne d'ailleurs au passage que cette réforme des retraites
13:13 permettra de ramener 18 milliards d'euros par an dans les caisses de l'État.
13:17 Est-ce que c'est si négligeable que ça ?
13:19 Est-ce que vous comptez ? Est-ce que vous savez compter ?
13:21 Mais est-ce que vous vous rendez compte du culot de ces gens-là ?
13:24 600 milliards d'euros de dettes en cinq ans, entre 2017 et 2022.
13:29 Avec une pandémie au passage.
13:32 Oui, d'ailleurs un deux tiers du déficit, d'après la Cour des comptes,
13:37 n'est pas imputable à la crise sanitaire et au plan de relance.
13:40 Quand on a un carburant à 2 euros,
13:42 quand les péages augmentent de 5%,
13:44 quand on a une crise aujourd'hui majeure de l'énergie
13:47 et qu'on ne veut pas toucher au marché européen de l'électricité
13:49 pour ne pas déplaire aux Allemands,
13:50 alors que tous nos collègues partout en Europe
13:52 baissent la TVA sur les produits de provincialité comme l'Espagne,
13:55 comme nous le proposons,
13:56 baissent la TVA sur le carburant, l'énergie, comme nous le proposons,
14:00 remettent en cause les règles européennes
14:02 qui nous donnent tiers et points liés
14:04 avec l'augmentation des prix du gaz comme l'ont fait l'Espagne et le Portugal,
14:07 c'est qu'on est complètement impuissants.
14:08 Donc je pense que ces gens-là ont fait leur preuve.
14:10 Ils ont fait leur preuve de leur incapacité à répondre aux problèmes du pays.
14:13 Pourquoi ? Parce qu'ils font l'exact contraire de ce que veulent les Français.
14:16 Et croyez-moi, je pense qu'entre M. Le Maire et nous,
14:18 je pense que ceux qui sont connectés au réel et à ce que vivent les gens,
14:20 je pense que c'est beaucoup plus le Rassemblement national.
14:22 - Jordan Bardetard... - Donc un peu d'humilité, M. le ministre,
14:24 je lui répondrai, s'il est encore là ce soir.
14:26 - Mais vous pensez que le gouvernement peut tomber, non ? Toujours ?
14:28 - Je ne suis pas de vain. Je pense que c'est une possibilité.
14:31 Encore une fois, c'est l'heure de vérité,
14:32 et notamment pour les Républicains.
14:33 En tout cas, nous, nous votons toutes les mots de censure parce que nous sommes cohérents.
14:36 - Le président qui est le maître des horloges, je ne l'oublie pas,
14:38 sous la cinquième, un peu plus tard.
14:39 - Oui, on aimerait bien l'entendre d'ailleurs.
14:40 - Oui, vous pensez qu'il... Mais il faut qu'il parle.
14:42 - Il y a quoi, il nous sert ?
14:45 Je veux dire, excusez-moi, je l'ai vu ces dernières semaines aller se balader en Afrique.
14:48 Il va aller en Chine, c'est très bien, mais les gens ont besoin de lui.
14:51 Les Français ont besoin de leur président de la République.
14:52 Ils ont besoin que celui qu'ils ont élu trace un cap, donne une vision,
14:55 redonne de l'espoir aux gens et réponde concrètement à leurs attentes.
14:59 Le pouvoir d'achat, la sécurité, la défense de notre modèle social,
15:02 les charges pour les TPE, il y a des trucs très concrets à régler.
15:06 Nous, on a des propositions et s'ils ne veulent pas faire, nous, on va faire.
15:08 - Jordan Bardella a été l'invité de la matinale de CNews. Merci à vous.
15:11 - Merci à vous.
15:12 Sous-titrage ST' 501
15:14 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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