• il y a 2 ans
Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, était l’invité de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 Laurence, vous recevez ce matin Bruno Retailleau.
00:02 Bonjour Bruno Retailleau.
00:03 Bonjour Laurence Ferrari.
00:04 Bienvenue dans la matinale de Céluso.
00:05 On va commencer justement par ce drapeau européen.
00:07 L'Assemblée nationale a donc voté hier pour que l'on mette ce drapeau européen
00:12 non loin du drapeau français, pas forcément collé à proximité du drapeau français.
00:16 Les communes de moins de 1500 habitants en sont exemptées.
00:21 Les LR ont voté contre cette disposition.
00:24 Vous n'êtes pas un parti pro-européen, M. Retailleau ?
00:27 Non mais ça n'a rien à voir.
00:28 Ah bon ?
00:29 Je n'ai pas eu l'occasion de voter contre et j'aurais voté contre pour deux raisons.
00:32 Pourquoi ?
00:33 La première raison, d'ailleurs la loi dit elle-même en exonérant les communes de moins
00:36 de 1500 habitants.
00:38 C'est 70% des communes en France.
00:41 Exactement.
00:42 Alors ça veut dire quoi ?
00:43 Ça veut dire simplement qu'il faut arrêter d'embêter les maires.
00:45 Vous savez que depuis le début du mandat, à mi-mandat, il y a 1000 maires en France
00:48 qui ont démissionné.
00:49 Ils n'en peuvent plus.
00:50 On parle du maire de Saint-Brévin pour d'autres raisons.
00:51 Parce qu'il a été agressé.
00:52 Arrêtons de mettre des contraintes sur les maires.
00:55 Ça c'est la première raison et d'ailleurs en exonérant 70% ou même plus pour des raisons
00:59 financières.
01:00 Ou bien c'est une bonne chose et on le fait pour toutes les communes ou alors on n'agit
01:05 pas à moitié.
01:06 Deuxième raison, c'est qu'on n'a qu'une seule patrie.
01:08 C'est la France.
01:10 Ça n'exclut pas une solidarité européenne.
01:12 Et je suis européen.
01:13 Ce que je veux dire aussi c'est que la Constitution française, elle parle de quel drapeau ?
01:17 Elle parle du drapeau tricolore, article 2, le plan rouge, comme emblème de la France,
01:23 de la République.
01:24 On a le franc comme monnaie, Monsieur Rotaillot ?
01:26 Pardon ?
01:27 On a le franc comme monnaie ou pas ?
01:28 Et on a l'euro.
01:29 On a l'euro.
01:30 On a l'euro, mais bien sûr qu'on partage, puisqu'on a une patrie.
01:33 Mais l'Europe n'est pas notre patrie.
01:34 Les morts pour la France, un drapeau, vous savez que c'est un emblème, c'est un symbole.
01:39 Le symbole aussi, c'est un linceul.
01:41 Le linceul où repose, dans notre mémoire, dans cet espace symbolique, les morts pour
01:46 la France.
01:47 Donc il y a la patrie, il y a la France et puis il y a l'Union européenne.
01:49 C'est un peu comme une langue.
01:50 Ça veut dire que ce drapeau européen, il ne représente rien ?
01:53 Il est facile ?
01:54 Si, mais je vais vous dire, c'est un peu comme une langue.
01:56 Bien sûr que je suis favorable à ce qu'on apprenne des langues étrangères.
01:59 Mais pour bien apprendre des langues étrangères, il faut bien posséder le français.
02:03 Mais ça n'en empêche pas l'autre ?
02:04 Non.
02:05 Ça n'enlève rien au drapeau français d'avoir un drapeau européen ?
02:07 Non, mais je pense que aimons la France, aimons le drapeau européen et je pense qu'on aimera
02:11 d'autant plus facilement aussi ensuite l'Europe.
02:13 Ne mélangeons pas tout.
02:14 Encore un tout petit mot, il faut aussi dans les amendements qui ont été votés, apposer
02:19 la devise "liberté, égalité, fraternité".
02:21 Bon, ça, c'est pas si mal.
02:22 Afficher la déclaration des droits de l'homme à l'intérieur des mairies, là encore une
02:26 fois.
02:27 Ça l'est déjà.
02:28 Voilà, tout ne va pas non plus contre la patrie.
02:29 Non, mais c'est symbole.
02:31 C'est un symbole.
02:32 Justement, c'est un symbole.
02:33 Oui, mais parce que Renaissance porte une idée de l'Europe que je ne porte pas.
02:37 Ils veulent une Europe fédérale qui, en réalité, effacerait les États-nations.
02:42 Ça n'est pas notre modèle.
02:43 Je pense qu'on peut parfaitement avoir des États-nations, la France, nous y sommes viscéralement
02:48 attachés, c'est notre patrie.
02:49 Et puis, non pas une fédération, c'est-à-dire un super État étatique, un super État fédéral,
02:56 mais une union justement resserrée entre des gouvernements des États.
03:01 C'est comme ça qu'on trouvera l'Europe puissance.
03:03 C'est-à-dire que vous, au Sénat, vous allez voter contre cette proposition ?
03:05 En tout cas, je me prononce à titre personnel, on n'a pas encore parlé dans mon groupe.
03:09 Mais ça sera plutôt contre, puisque vous avez, les LR ont voté contre à l'Assemblée.
03:12 On voit mal comment le système d'importation a pu arriver.
03:15 Ça a pu arriver, il y a quelques dissonances.
03:17 A priori, vous n'adopterez pas cette idée.
03:19 Emmanuel Macron veut réindustrialiser la France.
03:21 Aujourd'hui, il va présenter un grand plan.
03:23 Il réunit des chefs d'entreprise.
03:25 Il y aura le sommet de choses France lundi.
03:27 Il se met en première ligne sur les questions économiques.
03:29 Il a raison.
03:30 Oui, non, mais il a raison.
03:32 Il a d'autant plus raison qu'on est de tous les pays européens, le pays européen précisément,
03:36 qui s'est le plus désindustrialisé, le plus désindustrialisé, peut-être avec la Grèce.
03:41 On a désormais une industrie qui pèse autour de 10 % des salariés, de la valeur ajoutée.
03:46 Et ça, c'est terrible. Pourquoi c'est terrible ?
03:47 Parce qu'en désindustrialisant, finalement, et en tertiarisant notre économie,
03:53 on a remplacé des bons salaires, parce que dans l'industrie, il y a beaucoup de productivité.
03:56 Et la productivité vous permet de payer mieux.
03:58 On a remplacé des salaires autour de 52 000, 3 000 euros par des salaires,
04:02 justement, dans les services, où il y a beaucoup moins de productivité, autour de 30 000 euros, voire moins.
04:09 Et c'est ce qui polarise...
04:09 Ce mot, il ne date pas d'Emmanuel Macron, Bruno Retailleau.
04:11 Non, c'est ce que je dis.
04:12 C'est ce que j'ai dit.
04:13 Il y a une faute européenne, d'ailleurs.
04:16 L'Europe a livré, justement, nos emplois, nos entreprises à une concurrence mondialisée,
04:22 totalement déloyale.
04:23 On n'a pas accepté, si j'ose dire, de tenir des frontières.
04:27 Ça a été le péché originel, de ce point de vue-là.
04:30 La politique commerciale, la politique d'une concurrence effrénée de l'Europe,
04:34 alors que les États-Unis, le Japon, la Chine, tous protègent leurs marchés.
04:38 Et nous, on n'a pas voulu protéger nos emplois.
04:40 Et malgré ça, vous êtes européen.
04:42 Non, mais bien sûr.
04:43 C'est pour ça que je veux, moi, par exemple, que l'Europe se protège
04:46 et qu'on ait une vraie taxe carbone.
04:48 Ça sert à quoi de faire venir des voitures électriques à plein cargo
04:53 qui viennent de Chine, qui font pas le tour du monde,
04:55 mais qui font des milliers, des milliers, des milliers de kilomètres
04:57 avec une empreinte carbone qui est terrible ?
04:59 Donc, protégeons-nous et instituons une sorte de droit de douane
05:02 qui ne dirait pas son nom, qui serait une taxe carbone
05:05 pour taxer les produits qui viennent de pays qui ne respectent pas,
05:08 par exemple, les accords de Paris.
05:10 La réindustrialisation, c'est quelque chose du long terme, évidemment.
05:14 Recréer des chaînes de production en France, il faut du temps.
05:17 Et ce n'est pas évidemment en un claquement de main qu'on va réussir.
05:19 Non, mais bien sûr.
05:20 Mais moi, je me réjouis que le président de la République
05:22 se mobilise sur ce front-là.
05:24 Il est, je pense, fondamental parce qu'on a bien vu qu'on a dégringolé,
05:28 par exemple, sur la richesse par habitant, sur le niveau de vie.
05:31 On parle beaucoup de pouvoir d'achat.
05:32 Pourquoi est-ce que la France a dégringolé des premiers rangs
05:36 au 26e rang, richesse par habitant ?
05:39 C'est pour ça, c'est la désindustrialisation.
05:41 Si demain, on veut payer mieux les Français,
05:44 grâce à une meilleure productivité, grâce à l'industrie,
05:48 qui porte beaucoup aussi de recherches, on y arrivera mieux.
05:51 Un tout petit mot encore de cette séquence des retraites
05:53 qui n'est pas tout à fait terminée encore pour Emmanuel Macron.
05:56 Prochaine étape le 8 juin à l'Assemblée nationale
05:58 avec la proposition de loi du groupe Lyot
06:01 qui vise à abroger le report de l'âge légal à 64 ans.
06:05 Que vont faire les LR à l'Assemblée ?
06:07 Et les LR si le texte arrive au Sénat ensuite ?
06:10 Alors au Sénat, je peux vous dire ce qu'ils feront.
06:12 Ils ont été clairs, nous avons été clairs
06:14 et nous avons voté cette réforme parce qu'elle était nécessaire.
06:17 Il faudrait que le groupe Lyot et les autres m'expliquent
06:19 comment on va résoudre le problème qui se pose à nous
06:22 dans les dix prochaines années.
06:23 C'est beaucoup plus de 150 milliards d'euros de déficit
06:26 des régimes de retraite.
06:27 Ce sera sans doute 180 voire même plus milliards d'euros.
06:30 Qu'est-ce qu'on fait ?
06:31 On a toujours plus de retraités et toujours moins de cotisants.
06:36 Alors on claque des droits ?
06:37 Non, ce n'est pas sérieux.
06:38 Moi je suis attaché au Parlement.
06:41 Je pense qu'il n'est pas le job du Parlement de déposer des PPL
06:45 qui abrogent des lois qui ont été votées constitutionnellement.
06:49 D'ailleurs le Conseil constitutionnel a indiqué
06:51 que les choses étaient juridiquement bien passées.
06:54 Pour autant, vu les flottements qui règnent au sein de votre famille politique,
06:58 des LR, cette proposition de loi peut passer.
07:01 Il y a une possibilité que le gouvernement soit mis en défaut
07:04 sur cette proposition de loi.
07:06 Mais moi j'ai trouvé que la séquence des retraites avait été catastrophique.
07:09 Alors bien sûr à cause de l'FI qui a guignolisé l'Assemblée nationale
07:14 avec un niveau de violence qu'on n'avait jamais vu.
07:16 Et qui appelle d'autres violences d'ailleurs.
07:18 La violence verbale c'est toujours l'antichambre,
07:21 le prélude de la violence ensuite physique.
07:23 Mais catastrophique pour nous.
07:25 On a entendu un élu de l'FI chanter la décapitation d'Emmanuel Macron.
07:29 Non évidemment, la violence verbale, la violence tout court.
07:33 Mais catastrophique pour nous aussi.
07:35 Comment des élus LR qui ont soutenu,
07:38 et depuis des années et des années, l'augmentation de l'âge légal,
07:42 le départ à la retraite, peuvent-ils se rétracter tout à coup ?
07:45 C'est incompréhensible par rapport aux Français.
07:47 Donc je pense que moi il faut qu'on ait une ligne,
07:50 il faut qu'il y ait une clarté, une cohérence.
07:52 C'est la cohérence qui peut l'emporter en politique.
07:54 Et j'appelle mes amis justement à ne pas voter ce texte de loi.
07:57 Et s'ils le font, est-ce qu'il faut exclure ceux qui,
08:00 comme Aurélien Pradié, ont déjà voté non la dernière fois ?
08:03 Il faut les virer ou pas ?
08:04 Il y a deux choses.
08:05 Les députés, ils ont un droit de vote.
08:07 Il peut y avoir, sur un texte en particulier,
08:10 il y a des textes qui vont venir, qui engagent...
08:12 On va parler de l'immigration là.
08:13 Bien sûr, qui sont importantes.
08:15 Mais quand vous avez, par exemple, les noms que vous avez cités...
08:18 Alain Pradié.
08:20 Exactement.
08:21 Vous avez du mal à dire son nom ?
08:21 Non, non, non, je peux le prononcer devant vous si vous voulez.
08:24 Simplement, quand je constate qu'en réalité,
08:26 ces gens poursuivent une trajectoire personnelle.
08:29 Et donc dans cette trajectoire personnelle,
08:31 il y a une tactique qui consiste à être dissonant.
08:33 Parce que dans l'univers médiatique, la dissonance, ça paye.
08:36 Ça vous fait remarquer.
08:37 C'est un crée existentiel qui vous permet de dire "j'existe".
08:40 Mais quand sur chaque texte, cette dissonance se reproduit,
08:44 alors je crois qu'il faut soulager ces gens-là.
08:47 Et il faut leur permettre de quitter le groupe ou le parti, bien sûr.
08:51 Parce que quand on est faible, il faut être fort sur les convictions.
08:55 Hier, dans un grand parti, on pouvait avoir ces dissonances.
08:59 Ça ne prêtait pas conséquence.
09:00 Aujourd'hui, ça va nous tuer. C'est tout.
09:02 Donc il faut choisir la vie ou la mort.
09:04 Eric Cetti a la main qui tremble ?
09:06 J'appelle Eric Cetti à ce que la main ne tremble pas.
09:10 Les dissonances, vous allez à nouveau les avoir sur la loi immigration.
09:13 On va déjà parler du gouvernement qui a changé de pied tout d'un coup.
09:17 Il ne voulait pas de loi sur l'immigration avant l'automne.
09:19 Et puis, patatras, finalement, ce sera avant l'été.
09:22 Il y a des dissonances là aussi au sein des LR.
09:24 Mais est-ce que c'est à cause ?
09:25 Non, il n'y a pas vraiment de dissonance.
09:27 Sur ce sujet ?
09:28 Vous êtes d'accord avec le referendum que propose Royan Pradier ?
09:31 Je ne peux pas être d'accord, puisqu'il est un constitutionnel.
09:33 Il est un constitutionnel amateurisme, puisqu'il propose...
09:37 Parce que l'article 11 de la Constitution, qui contient, vous savez, le RIP,
09:41 le référendum d'initiative partagée, ne peut se dérouler que sur quelques sujets.
09:46 L'organisation des pouvoirs publics ou les réformes économiques et sociales
09:49 et environnementales, l'immigration, ça n'est ni l'un ni l'autre.
09:52 En tout cas, sur ce texte sur l'immigration,
09:54 est-ce que c'est la pression des LR qui ont dit "quoiqu'il arrive,
09:56 nous, on va poser des textes avant le mois de juin"
09:58 qui a un peu forcé la main du gouvernement ?
10:00 Bien sûr, mais c'est incroyable.
10:01 Mais vous vous rendez compte que sur l'immigration,
10:04 ça fait depuis plus d'un an qu'on en parle.
10:05 C'est un texte qui était programmé, reprogrammé trois ou quatre fois déjà.
10:09 Il a été ensuite... Il devait être saucisionné.
10:11 Ensuite, le président de la République dit "non, non, ça va passer avant la fin de l'été".
10:14 La première ministre dit l'inverse.
10:16 Et désormais, ça devrait passer au conseil émissaire de juillet.
10:19 Mais c'est incroyable. Vous vous rendez compte ?
10:20 Ça veut dire quoi, ça ?
10:21 Ça veut dire que la Macronie n'est pas à l'aise avec l'immigration.
10:26 Ça veut dire que l'incohérence et la division est dans leur camp.
10:29 Tout simplement, ce texte ne passera pas sans usage du 49.3 à l'Assemblée nationale.
10:34 Pas pour des divisions qui pourraient être concernées LR.
10:37 En dehors de Rémi Pradié, je veux dire, on est assez unis.
10:40 D'ailleurs, on a décidé avec Éric Ciotti et puis Olivier Marlex
10:44 de présenter deux textes, une loi ordinaire, une loi constitutionnelle.
10:47 Il n'y a pas de problème.
10:48 Le problème, il est justement dans la Macronie.
10:51 Il y a une aile gauche qui ne veut pas entendre parler de moins d'immigration.
10:55 Pour eux, ils en sont restés à ce que l'immigration soit une chance pour la France.
10:58 Non, l'immigration n'est plus une chance pour la France.
11:01 Et il faut réduire drastiquement les flux migratoires.
11:04 Il faut arrêter le chaos migratoire qui mènera sinon à une guerre civile.
11:08 Est-ce que vous pensez qu'il y aura des concertations avec Gérald Darmanin sur ce texte ?
11:12 Est-ce que les LR sont en plein à dire, voilà, nous, sur telle proposition,
11:15 si vous la m'aidez dans le texte, on le vote ?
11:17 Non, mais moi, je l'avais déjà vu, Gérald Darmanin, pour un des anciens textes.
11:21 Je lui avais dit, par exemple, très clairement que s'il y a toujours des appels d'air,
11:25 si on crée de nouveaux appels d'air massifs, la régularisation massive,
11:29 par exemple, des clandestins sur les métiers en tension, c'est niaître.
11:34 Ce n'est pas possible.
11:35 On a déjà 500 000 immigrés aujourd'hui sans emploi qui pointent à Pôle emploi.
11:40 500 000. On a 3 millions de Françaises et de Français.
11:44 Voilà, on a 1,4 million de jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en stage, ni en formation.
11:48 Qu'est-ce qu'on fait d'eux ? On capitule ?
11:51 Un sondage CSA pour CNews publié hier montre que 6 Français sur 10
11:56 sont favorables à la suppression du regroupement familial.
11:59 Vous êtes d'accord avec ça ?
12:00 Bien sûr qu'il faut réduire le regroupement familial.
12:01 L'Allemagne l'a fait.
12:02 Pas le diminuer.
12:04 Parce qu'il y a un problème, là encore, de constitutionnalité, etc.
12:07 Donc, il faut respecter un état de droit.
12:10 Ceci dit, l'état de droit, il faut, je crois, le bouger aussi.
12:13 C'est pour ça que nous, on propose un référendum.
12:15 Il faudrait changer l'article 11, réviser la constitution.
12:18 Mais il faut que les Français, si on veut vraiment que les choses bougent,
12:21 c'est pour ça que nous allons déposer une loi constitutionnelle.
12:25 Si on ne touche pas à la constitution, si on ne donne pas la parole aux Français,
12:28 on ne fera pas avancer, on ne réduira pas justement les flux migratoires
12:32 parce que vous aurez une jurisprudence du conseil constitutionnel
12:35 qui contredira le législateur.
12:37 Il faut que la parole soit donnée au peuple.
12:39 C'est la souveraineté populaire.
12:40 C'est la source même de la démocratie.
12:42 C'est fondamental.
12:44 On veut la double peine.
12:45 Un étranger qui commet un délit, un crime,
12:47 c'est retour à l'envoyeur.
12:49 On veut que les demandes d'asile, par exemple,
12:52 soient déposées non pas dans le territoire français,
12:53 mais à l'étranger ou sur la frontière.
12:57 C'est ce que Joe Biden vient de proposer aux États-Unis.
13:00 On veut aussi que l'aide médicale d'État soit considérablement réduite,
13:04 changée en aide médicale seulement d'urgence.
13:06 Il faut que la France se mette au diapason des pays européens.
13:09 On est le mieux disant sur l'asile, sur le groupement familial,
13:13 sur les soins, sur ces sujets-là.
13:15 Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Didier Leschi,
13:17 qui dirige l'Office français de l'immigration et de l'intégration.
13:19 Il a fait un livre qui est excellent, que je recommande à tout le monde.
13:22 J'aimerais que, j'espère que Gérald Darmanin ou Emmanuel Macron
13:25 ou Elisabeth Borne l'ont lu, "Le grand dérangement".
13:28 Qu'est-ce qu'il dit ?
13:29 Il dit une chose simple.
13:30 La France est le pays le mieux disant, celui qui attire le plus sur tous ces sujets,
13:35 asile, regroupement familial et puis aussi, comment dirais-je, soins.
13:40 Soins. Un tout petit mot sur les textes importants.
13:43 On voit que les LR sont une force d'appoint indispensable pour le gouvernement.
13:47 Est-ce que ce n'est pas la droite, au fond, qui va sauver Emmanuel Macron
13:50 de l'impasse dans laquelle il se trouve ?
13:52 Il est dans une impasse et on le voit sur l'immigration.
13:54 Ces revirements, ces palinodies sont l'expression à la fois d'un trouble,
13:58 d'un trouble politique, pas de ligne en même temps,
14:01 mais sur l'immigration, on ne peut pas être dans l'en même temps.
14:03 C'est ou bien la grande fermeté ou le laxisme.
14:05 Voilà, il n'y a pas de demi-mesure.
14:07 Je pense qu'Emmanuel Macron a un problème, c'est que c'est le en même temps.
14:10 Il ne se projette pas, vous voyez.
14:12 On met toujours plus d'argent.
14:14 Quand on dit, quand Bruno Le Maire dit le quoi qu'il en coûte, c'est fini.
14:17 Attendez, c'est faux. C'est l'ACOM.
14:20 On nous a soumis un texte pour 2027.
14:22 C'est pour l'Europe, le programme de stabilité.
14:25 Il y a 30 milliards de plus de dépenses prévisionnelles d'ici 2026
14:30 que le texte qu'on nous avait promis de programmation des finances publiques
14:34 il y a seulement 5 mois. 30 milliards, pardon.
14:36 En 5 mois, il y a eu 30 milliards de plus.
14:37 30 milliards de plus qu'on nous promet.
14:40 Donc on nous ment, on nous dit voilà.
14:41 Mais on nous ment bien sûr. Il y a le plan vélo du milliard.
14:44 Mais il en pleut des milliards toutes les semaines.
14:46 Regardez bien, toutes les semaines, il en pleut.
14:49 Donc moi, je pense qu'il faut qu'Emmanuel Macron se projette.
14:53 Ne soit pas dans l'instant, ne soit pas en même temps.
14:56 Et on le voit sur l'école.
14:57 On pourrait parler de ce que fait Papandia.
14:59 Il continue à déconstruire l'école.
15:01 Il a un rapport à la laïcité qui est l'inverse, vous voyez, de son prédécesseur.
15:06 Comment Emmanuel Macron peut-il, le même homme, le président de la République,
15:10 peut-il nommer d'abord M. Blanquer, ferme sur la laïcité,
15:14 et l'exact opposé ensuite ?
15:16 On ne peut pas faire une politique comme ça.
15:18 Sur l'hôpital, c'est la même chose.
15:19 On ne peut pas régler à coups de milliards de dépenses publiques
15:23 ce qui ne va pas dans nos services publics.
15:25 Il faut aller aux causes racines, débureaucratiser l'hôpital.
15:28 Sur la sécurité, on pourrait rajouter des gendarmes, des policiers.
15:32 Si vous n'avez pas une réponse pénale beaucoup plus ferme,
15:35 vous ne réglerez rien.
15:36 Donc vous voyez, la question n'est pas la question de la dépense publique.
15:39 La question, c'est le courage, le courage de la réforme.
15:41 Le courage de la cohérence aussi.
15:43 Est-ce que les LR doivent se réinventer totalement ?
15:46 C'est ce que dit le patron de la région, Ronald Pauverne,
15:49 Laurent Wauquiez, dans un entretien au journal Le Point.
15:51 Il faut faire un adjumento de la droite.
15:55 Il a totalement raison.
15:56 Et c'est un entretien que j'ai lu, qui est long,
15:59 mais qui est de très grande qualité.
16:01 Je retrouve les fondamentaux de la droite.
16:04 Éric Ciotti a promis pour le 17 juin des États généraux, justement.
16:08 Je pense qu'il ne faut pas parler des présidentielles.
16:10 C'est ce que j'avais dit il y a quelques mois.
16:11 Ce n'est pas votre candidat naturel, Laurent Wauquiez.
16:12 Ce n'est pas ça.
16:13 Simplement, je dis seulement que le temps des présidentielles va venir,
16:17 après les européennes.
16:18 Et profitons du fait qu'il n'y ait pas d'élection,
16:20 il va y avoir les européennes dans un an,
16:22 mais il faut qu'on se refonde.
16:23 J'ai écrit un livre il y a quatre ans, "Refondation".
16:26 Il faut que la droite dise enfin aux Français ce que nous voulons.
16:29 Justement, il faut que la droite soit précisément le parti du courage,
16:32 le parti de la souveraineté.
16:33 Reprendre, c'est ce qu'il dit d'ailleurs dans Le Point,
16:36 reprendre la maîtrise de notre destin.
16:38 Sur l'immigration, je suis désolé.
16:40 La loi n'est plus faite par le ministre de l'Intérieur,
16:43 par les députés, par les sénateurs.
16:44 Elle est faite par les passeurs.
16:45 Elle est faite par les cours suprêmes, le Conseil constitutionnel,
16:48 qui parfois contredit ce que nous votons nous-mêmes.
16:51 Il faut bien sûr un contrôle de constitutionnalité.
16:53 Mais parfois, oui, mais parfois,
16:55 c'est un repours de la souveraineté nationale.
16:58 Donc il faut supprimer le Conseil constitutionnel ?
16:59 Non, mais je vais vous donner un exemple.
17:01 Quand le Conseil constitutionnel, on avait voté dans le texte séparatiste
17:04 le fait de pouvoir, pour un étranger, retirer le titre de séjour
17:08 ou refuser ce titre de séjour à un étranger
17:10 s'il ne respecte pas les principes de la République.
17:12 Le Conseil constitutionnel a censuré, vous savez pourquoi ?
17:15 On dit mais c'est trop flou le principe de la République quand même.
17:18 Liberté, égalité, égalité hommes et femmes, c'est flou ça ?
17:21 Non, donc je crois qu'il faut réaffirmer par le moyen du référendum
17:25 un recours plus fréquent à la souveraineté populaire, c'est-à-dire au peuple.
17:29 Et je pense qu'on réglera le malaise civique, le malaise démocratique.
17:33 On ne peut pas se contenter en France, là encore,
17:35 de voter seulement tous les cinq ans pour un président de la République.
17:38 Bruno Retailleau était l'invité de la matinale.
17:40 Merci beaucoup d'être venu ce matin sur C'est nous.
17:42 À vous Romain Désarde pour la suite.
17:43 [Musique]
17:47 [SILENCE]

Recommandations