La prise de parole d'Emmanuel Macron, l'avenir du gouvernement, Kylian Mbappé capitaine des Bleus... Les informés du mardi 21 mars 2023

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Autour de Jean-François Achilli, les informés débattent de l'actualité du mardi 23 mars 2023.

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00:00 [Musique]
00:08 20h21, France Info, les informés, Jean-François Ackilly.
00:14 Bonsoir, que va dire Emmanuel Macron demain à la télévision ?
00:19 C'est à la une des informés, Elisabeth Borne est-elle en sursis ?
00:23 La mobilisation contre la réforme des retraites peut-elle tourner à l'embrasement ?
00:29 Nous en parlons ce soir, nous évoquerons également en fin d'émission
00:33 Kylian Mbappé, capitaine des Bleus, un brassard pour s'ouvrir aux autres,
00:38 confie Bichente Elisarazu sur France Info.
00:41 Les informés avec Mariam Pirzade, journaliste chroniqueuse à France 24,
00:47 avec Marie-Virginie Klein, spécialiste en communication politique,
00:51 fondatrice de l'agence ICONiQ et auteure de "Femmes dirigeantes" chez Blon.
00:56 Albert Zenou, le rédacteur en chef du service politique du Figaro
01:00 et Laurent Mouloud, rédacteur en chef adjoint à l'Humanité.
01:04 Bonsoir à tous les quatre, nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
01:12 Le président Emmanuel Macron, qui sera interviewé demain,
01:17 mercredi à 13h sur TF1 et France 2, n'annoncera ni référendum,
01:23 ni dissolution, ni remaniement, c'est ce qu'explique un participant
01:27 à cette réunion qui s'est tenue ce matin à l'Elysée.
01:30 Mais alors, il va à la télévision pour dire quoi ?
01:33 Question posée tout à l'heure à Pierre-Alexandre Anglade,
01:35 le président de la commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale,
01:38 invité du 18-20 France Info.
01:41 Moi je crois que la prise de parole du chef de l'État est attendue,
01:44 parce que le pays a vécu ces dernières semaines et ces derniers mois
01:47 en débat politique extrêmement animé, agité,
01:50 où nous avons vu l'Assemblée nationale en ébullition,
01:54 comme nous ne l'avons pas vu depuis très longtemps.
01:56 Des manifestations nombreuses dans le pays,
01:58 et donc je crois que c'est important que le chef de l'État puisse redonner le sens de la réforme.
02:02 Elle a été adoptée par l'Assemblée nationale.
02:04 Au bout de plusieurs semaines de débats parlementaires,
02:07 on a plus débattu sur cette réforme des retraites que sur n'importe quelle autre réforme des retraites.
02:10 Elle a été adoptée au Sénat.
02:12 Il y a un compromis parlementaire qui a été trouvé entre l'Assemblée nationale et le Sénat,
02:16 et ensuite la première ministre a engagé la responsabilité de son gouvernement
02:19 et l'Assemblée nationale n'a pas souhaité la censurer,
02:21 donc le texte a été adopté.
02:23 - Marie-Ème Pierrejadet, pour dire quoi au juste ?
02:26 - Pour dire "je vous ai entendu",
02:29 il va essayer de défendre cette réforme qui est très impopulaire parmi les Français,
02:34 mais effectivement on le sait, on l'a bien vu avec la crise des Gilets jaunes en 2018,
02:37 Emmanuel Macron n'aime pas réagir à chaud,
02:39 il n'aime pas réagir lorsqu'il est acculé.
02:41 Donc toutes les dissolutions, toutes les options qui sont sur la table,
02:45 il n'y en a pas beaucoup en fait,
02:47 mais toutes les solutions au maniement ministère et au référendum sont écartées.
02:51 Essayer de faire un peu de pédagogie, mais c'est peut-être un petit peu trop tard, je pense.
02:57 - Pédagogie, c'est un peu tard, oui.
02:59 Laurent Mouloud, vous le voyez comment, cet entretien demain du président de la République
03:03 chez nos confrères de TF1 et France 2 ?
03:05 - Moi je pense qu'il a nécessité de reprendre la main en termes d'image.
03:08 Ça fait quand même trois mois qu'il est absent finalement des débats,
03:12 physiquement, même s'il est présent tout le temps,
03:15 tout au long des mobilisations qu'il y a eu contre cette réforme.
03:19 Et il a une nécessité de reprendre la main sur son image aussi.
03:22 Il est au fond du trou quand même dans les sondages.
03:24 Il a 30% d'opinion favorable au bout de même pas un an de mandat.
03:28 En fait, tout se joue désormais maintenant sur la suite de son quinquennat.
03:31 Et si là, il n'essaye pas d'inverser lui-même cette tendance
03:34 en prenant un petit peu les rênes de cette suite de réformes,
03:39 je pense que ça serait intenable pour lui.
03:41 Après, ce qui est intéressant, c'est de voir à l'heure où il parle,
03:44 à 13h, c'est quand même pas un horaire très courant.
03:48 Et il dit, je voudrais m'adresser à la France des territoires,
03:52 comme si dans les territoires, à 13h, on était devant la télé.
03:55 C'est sympa pour eux.
03:56 Mais je pense qu'il s'adresse surtout à la France des retraités.
03:59 Parce qu'évidemment, son socle électoral, ce sont eux qui ont voté pour lui.
04:02 Ce sont encore eux qui les soutiennent.
04:04 Il ne s'adresse pas à la France des actifs,
04:06 qui s'est largement opposée à son texte de réforme.
04:08 Et donc là, il n'est plus dans un exercice pour rassurer, je pense,
04:11 son socle électoral et rassurer ceux qui le soutiennent dans un premier temps.
04:14 Et non pas pour convaincre ceux qui s'opposent à lui depuis des semaines.
04:17 – Images, Marie-Virginie Klein, c'est un peu votre métier ça.
04:20 C'est vrai que c'est un 13h demain.
04:22 C'est pas vraiment la même clientèle que ceux qui manifestent.
04:25 – Alors tout est dit dans ce choix.
04:27 C'est-à-dire qu'à partir du moment où il choisit de faire un 13h,
04:30 et non pas un 20h, comme c'est le cas habituellement,
04:33 ce que moi je lis entre les lignes, c'est une volonté de minimiser un peu.
04:38 De dire, il n'y a pas de crise de régime,
04:40 il n'y a pas de crise politique, on va au 13h.
04:43 Toutes ces manifestations ne valent pas un 20h.
04:46 Donc on va un peu tasser les images.
04:48 Parce qu'en fait, il y a quand même très peu de monde qui regarde le 13h,
04:52 ou comme vous l'avez dit, vraiment la cible des retraités.
04:55 Donc c'est quand même beaucoup moins puissant.
04:57 – Il y a de belles audiences, mais c'est vrai que ce sont des publics particuliers.
05:00 – Oui, c'est des publics particuliers.
05:02 Et donc je pense que le message, ça va être, je vais essayer de minimiser l'ensemble.
05:08 Donc je vais dire effectivement que je vous ai écoutés.
05:11 Je vais vous dire que je vais changer ma méthode, ma façon de faire.
05:15 Voilà, on va essayer de faire plus de concertation,
05:17 peut-être qu'il va annoncer des conventions, un nouveau calendrier de réforme.
05:20 Mais pour moi, je ne vois pas, dans un 13h, une annonce très forte être faite.
05:26 Je me trompe peut-être.
05:27 – Vous ne sentez pas une annonce majeure de marquer ?
05:29 – Quand le général de Gaulle, en 68, avait lui aussi des manifestations répétées,
05:36 il n'a pas choisi le 13h pour annoncer une dissolution de l'Assemblée nationale.
05:40 – Là-dessus, Albert Zénou, qu'est-ce qu'il faudrait ?
05:43 Un raid à terre avec un effet de souffle sur l'incendie qui couvre ?
05:47 – La difficulté, c'est qu'il est pris dans un maelstrom et il cherche à en sortir.
05:56 Il est dans une impasse, il est dans un piège, il cherche à en sortir.
05:59 Ce qui est très compliqué pour lui, puisque sa réforme des retraites est passée ric-rac.
06:05 La censure est passée, elle aussi, ric-rac.
06:09 Donc les éléments de langage, de dire, comme l'a dit Pierre-Anglais tout à l'heure,
06:14 le texte a été voté parce que le gouvernement n'a pas été censuré, c'est un peu court, jeune homme.
06:19 Donc ça va, effectivement, constitutionnellement, c'est vrai.
06:24 Maintenant, sur le point de l'éthique politique, c'est autre chose.
06:29 Et savoir dire, qu'est-ce que va dire le président de la République demain,
06:33 lui seul le sait, il écarte toutes les grosses choses,
06:37 puisqu'il n'aura pas de référendum, pas de solution, pas d'emménement.
06:40 – Il ne reste pas grand-chose.
06:42 – Il ne reste pas grand-chose.
06:43 Est-ce que les Français vont l'écouter ?
06:45 Je signale pour parler du 13h, la moyenne d'âge des téléspectateurs du 13h, c'est 68 ans.
06:54 Donc on voit bien que c'est un public qui lui est acquis,
06:57 puisque c'est la seule tranche d'âge qui était plutôt favorable.
07:01 – Nous sommes au-delà de l'âge pivot, c'est ce que vous voulez nous dire ce soir.
07:04 Allez, nous restons évidemment sur ce choix présidentiel
07:08 de cette interview télévisée de demain.
07:10 20h et 10 minutes sur France Info.
07:12 Tout d'abord, le Fil Info, c'est avec vous, Frédéric Bagnadat.
07:15 – Emmanuel Macron consulte avant sa prise de parole demain à 13h sur TF1 et France 2,
07:19 objectif, tenter de trouver les moyens de sortir de la crise autour de la réforme des retraites.
07:24 Mais le chef de l'État n'a ni l'intention de dissoudre l'Assemblée nationale,
07:27 ni de remanier le gouvernement, ni de convoquer un référendum.
07:31 Plus de 1200 manifestations non déclarées, parfois violentes,
07:35 se sont déroulées depuis jeudi dernier, selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
07:39 287 personnes interpellées hier soir, essentiellement dans la capitale,
07:43 au cours des questions d'actualité à l'Assemblée nationale.
07:46 Elisabeth Borne s'est adressée aux Insoumis.
07:49 Votre violence verbale a lancé la Première ministre à déborder dans la rue.
07:54 Les grèves se poursuivent, notamment dans les raffineries, avec des pénuries de carburant,
07:58 en particulier en région PACA ou dépôt pétrolier de fosse sur mer.
08:01 Le gouvernement a ordonné des réquisitions de personnel face à face tendue,
08:06 oppose depuis ce matin les grévistes aux forces de l'ordre.
08:10 Pour la journée d'action de jeudi, la RATP s'attend à un trafic très perturbé
08:14 dans le conflit des éboueurs à Paris.
08:17 Anne Hidalgo annonce la mise en place d'une cellule de crise.
08:20 Elle se réunira désormais tous les jours pour dégager les priorités dans la gestion des déchets
08:25 qui continuent de s'entasser sur les trottoirs de la capitale.
08:29 Olivier Dubois de retour en France.
08:31 Il est arrivé dans l'après-midi sur la base aérienne de Villacoublé.
08:34 L'ex-otage français au Sahel est accueilli par Emmanuel Macron.
08:37 Le journaliste affirme qu'il n'a pas été maltraité, frappé ou humilié par ses ravisseurs.
08:43 Et puis du foot, quarte finale allée de la Ligue des champions,
08:46 ce soir avec deux matchs, Bayern Munich - Arsenal et AS Roma - Barcelone.
08:51 Alors vous le savez, la contestation se poursuit un peu partout en France avec cette journée.
09:05 En vrai, il venait tout à l'heure de mobilisation jeudi à l'appel des centrales syndicales.
09:09 Un rassemblement notamment, je vous parle de Paris mais ça se passe partout ailleurs,
09:13 un rassemblement est notamment organisé à Place de la République, en ce moment même à Paris.
09:17 Il y en a tous les soirs désormais.
09:20 Il y a eu aussi, Mariam Pirzadeh, ces grandes manœuvres aujourd'hui.
09:25 Elisabeth Borne à l'Elysée le matin, les deux présidents du Parlement,
09:30 Yael Broun-Pivet et Gérard Larcher à déjeuner chez Emmanuel Macron,
09:33 Elisabeth Borne avec les ministres et les députés qui sont reçus là, en ce moment même à l'Elysée.
09:40 Pourquoi cet espèce d'affichage toute la journée selon vous ?
09:44 Pour montrer qu'il y a une sorte d'unité au sein de cette majorité relative,
09:49 comme on l'a vu ces derniers jours à l'Assemblée nationale.
09:52 Je pense que ça laisse aussi des députés de cette majorité exsangue et inquiets pour l'avenir.
10:00 Parce qu'en fait, là on n'est plus dans un temps parlementaire et on sait très bien qu'il y a plus de 49.3
10:04 que ces députés pourront dégainer alors qu'il y a de grandes réformes qui sont sur la table.
10:10 Ça veut dire, est-ce que ce quinquennat il est déjà paralysé ?
10:13 Alors qu'on n'est même pas au premier anniversaire de ce deuxième mandat d'Emmanuel Macron.
10:19 Là on a l'impression qu'on va rentrer dans une période ankylosante, paralysante.
10:23 Et je pense qu'il faut aussi les rassurer, dire qu'ils ne vont pas travailler dans le vide,
10:27 donner des priorités et rassembler les troupes pour marquer une unité,
10:31 une unité qu'on n'a pas forcément vue ces derniers jours dans l'Assemblée nationale.
10:36 Marquer l'unité vous dites, afficher une sorte d'unité.
10:38 Mary Virginie Klein, c'est vous Laurent Mouloud qui rappeliez que le président de la République
10:43 descendait en dessous de 30% en termes de popularité.
10:50 Mary Virginie, vous avez cette réunion de la majorité des députés, des parlementaires, des sénateurs à l'Elysée
10:56 et vous avez une grande manifestation Place de la République.
11:00 Il y a une sorte de contraste.
11:02 Est-ce qu'il n'y a pas aussi matière quand vous réunissez en boucle toute la majorité, toute la journée,
11:08 à provoquer un petit peu ce qui descend dans la rue ?
11:12 Oui, en fait je pense qu'il veut montrer que malgré tout le dialogue continue,
11:16 la démocratie continue, il rencontre, il consulte.
11:20 Il veut aussi montrer qu'il est en action, qu'il n'est pas complètement paralysé par ce qui s'est passé
11:24 et que donc sa vie à la fois politique continue.
11:28 Après c'est sûr que consulter les députés, consulter son gouvernement c'est important,
11:34 mais c'est vrai que là il va falloir qu'il récupère très vite la connexion avec les Français
11:38 qu'il a déjà un peu perdu depuis tout ce temps.
11:40 On ne l'a pas tellement entendu, rappelons-le, il n'est pas du tout intervenu,
11:45 enfin il est très peu intervenu sur les retraites, donc non, il faut qu'il recrée ce lien et ce dialogue.
11:51 La communication, pour l'instant, il est plus dans l'entre-soi.
11:55 Il reçoit les députés de sa majorité, il reçoit ses ministres, la première ministre.
11:59 Il ne reçoit pas l'intersyndical.
12:00 Et il a refusé de recevoir l'intersyndical il y a quelques jours.
12:03 Je ne sais pas si c'est prévu qu'il en reçoive,
12:06 mais on voit bien que l'exercice pour Emmanuel Macron, il s'agit de gagner du temps en fait.
12:16 Jeudi et vendredi il est à Bruxelles, il va recevoir le roi Georges III.
12:20 Charles III.
12:23 Il va partir en Chine la semaine prochaine.
12:27 Donc il a un agenda serré et il a quelques heures, deux jours à consacrer à la France, en gros, si on voulait caricaturer.
12:37 Donc il lui faut trouver quelque chose.
12:39 Quoi ? Mais est-ce que les Français sont capables d'entendre quelque chose ?
12:43 Ça va être toute la difficulté, parce qu'il y a une majorité, une ultra-majorité de Français qui sont opposés à cette réforme.
12:50 La seule chose qu'ils veulent entendre, c'est la bourgation.
12:52 Il n'entendra pas le retrait de la bourgation.
12:55 Donc que va-t-il dire ? Il faut qu'il trouve quelque chose d'intelligent.
13:00 À la fois qu'aujourd'hui, il a si besoin d'occuper le terrain médiatique,
13:04 il ne peut pas laisser non plus les manifestations tourner en boucle, etc.
13:07 C'est aussi montrer aussi que les institutions tournent quelque part.
13:11 Quelque part, il va, je pense, demain...
13:13 Mais à qui est-ce que cela parle, ces réunions ?
13:16 Peut-être à son électorat, déjà, parce qu'il ne faut pas non plus que ça décroche de ce côté-là.
13:20 Et puis, surtout, il va avoir besoin de légitimer sa réforme.
13:24 Et je pense, demain, dans ce qu'il va dire aux Français, en tout cas à ceux qui vont l'entendre,
13:29 c'est d'expliquer que cette réforme est tout à fait légitime démocratiquement,
13:32 que la motion de censure vaut, comment dire...
13:36 Approbation.
13:37 Approbation du texte.
13:38 Et il va essayer de légitimer ça pour mieux isoler dans le camp de ceux qui manifestent pour rien,
13:43 en gros, qui manifestent après coup, et mieux les isoler,
13:46 et pour essayer un petit peu de disqualifier ceux qui continuent de manifester.
13:51 C'est un jeu très dangereux.
13:53 Il y a un objectif de la majorité, c'est "arrôt sur LFI".
13:56 Aujourd'hui, il y a LFI qui est ciblé par l'exécutif et par la majorité.
14:02 Donc, il s'agit d'aller chercher et d'aller mettre LFI en contradiction sur ce texte.
14:07 Alors justement, il y a eu cet échange lors des questions au gouvernement et à l'Assemblée nationale.
14:11 Et ce n'était pas préparé.
14:12 Qu'est-ce qui ne s'est pas préparé ?
14:14 Notre échange.
14:15 Ah oui, notre échange. Oui, c'est vrai, je confirme.
14:17 La Première Ministre qui répondait à l'interpellation, justement, bravo à l'URZN,
14:21 de Mathilde Panot, la présidente du groupe La France Insoumise.
14:24 Madame la Première Ministre, vous cèderez.
14:28 Vous cèderez car vous ne tenez qu'à 9 voix.
14:31 Vous cèderez car 2 Français sur 3 souhaitent votre départ.
14:35 Vous cèderez car passer en force contre le peuple, les syndicats, le Parlement, relève d'une folie.
14:42 Vous cèderez car un caprice du président ne mérite pas de menacer la paix civile du pays.
14:48 Voilà donc l'interpellation de la députée et chef de file des Insoumis, Mathilde Panot, à l'Assemblée nationale.
14:54 Et ce que lui a répondu la Première Ministre, Elisabeth Borne.
14:58 Hier soir, votre violence verbale a débordé dans la rue.
15:02 Mais alors là, sans surprise, vous n'avez plus de mots pour condamner les violences.
15:10 Au contraire, vous continuez sans relâche votre attaque systématique des institutions républicaines.
15:18 Madame la Présidente Panot, avec votre groupe, vous êtes des représentants de la nation.
15:23 Alors respectez le résultat des urnes et les votes au Parlement.
15:27 Respectez nos institutions et respectez enfin notre démocratie.
15:32 Très offensive la Première Ministre, Mariame Pires-Zadé, avec cet argument de la violence verbale qui désormais alimente la rue.
15:39 C'est ce que nous dit Elisabeth Borne.
15:41 Elle est très en colère, mais il n'y a pas que Mathilde Panot. Il y a aussi Jean-Luc Mélenchon qui est mis de l'huile sur le feu.
15:47 On l'entend quand elle dit respecter les résultats de l'élection.
15:51 De toute façon, il n'accepte pas ce résultat de l'élection, qu'on le veuille ou non.
15:54 Emmanuel Macron est président de la République.
15:57 Le but de la France insoumise, et on l'a vu avec ce spectacle qui a été vraiment tellement décevant.
16:04 On était en train de parler d'une réforme qui allait impacter la vie de millions de Français.
16:09 Ses injonctions, ses insultes, ses menaces.
16:13 Mathilde Panot a quand même comparé Emmanuel Macron à l'empereur Caligula.
16:18 Enfin je veux dire, ça va très loin.
16:20 Ça va trop loin pour vous ?
16:21 Bien sûr, ça donne un spectacle déplorable de nous sur la scène internationale.
16:25 Ça donne un spectacle déplorable aux Français qui galèrent chaque jour pour s'en sortir.
16:29 On ne traite pas de leur vie en fait.
16:31 On est dans une histoire de calcul politicien.
16:33 Laurent Mollot n'est pas forcément d'accord avec vous.
16:35 Oui, mais on ne va pas être d'accord.
16:37 Moi je suis extrêmement déçue.
16:40 Vous déçois.
16:41 Ah oui. Ce n'est pas à la hauteur du mandat.
16:44 Je dirais que la virulence des échanges était aussi à la hauteur de la manière dont ce débat a été phagocyté, a été étouffé.
16:53 Mais la violence elle est depuis le premier jour de l'Assemblée nationale.
16:55 La violence elle est surtout exercée vis-à-vis des gens qui vont travailler deux ans de plus.
17:00 Pas vis-à-vis évidemment de pauvre Madame Borne qui a été un peu bousculée verbalement et en plus avec des arguments dans l'Assemblée.
17:09 Et puis je rappelle que dans l'Assemblée c'est le lieu aussi de l'échange démocratique.
17:12 Parfois avec pas mal de virulence.
17:14 Je me souviens de Madame Taubira sous les assauts de la droite quand elle défendait le mariage pour tous.
17:18 Je peux vous dire qu'ils ne lui envoyaient pas des fleurs.
17:20 Un mot Albertino.
17:21 Ce n'est pas quelque chose de nouveau.
17:22 Là on le voit avec l'intervention d'Elizabeth Borne.
17:26 La volonté c'est d'incarner le parti de l'ordre.
17:29 Face au désordre des filles dans la rue et à l'Assemblée, le camp présidentiel veut incarner cette permanence de l'ordre républicain.
17:40 Je pense que c'est une des clés d'explication des joutes aux oratoires d'aujourd'hui et des jours prochains.
17:48 Des jours précédents.
17:49 Après juste un dernier mot.
17:50 C'est quand même un grand classique des mouvements d'essayer d'accrocher l'étiquette de la violence sur le dos comme ça.
17:55 C'est quelque chose qui se fait assez régulièrement.
17:56 Ce n'est pas nouveau.
17:57 20h21 sur France Info.
17:58 Le retour du Félinfo avec vous Frédéric Beignada.
18:01 Le gouvernement hausse le ton face au blocage dans les raffineries affrontements ce matin
18:05 entre policiers manifestant devant le dépôt pétrolier de Fosse-sur-Mer près de Marseille
18:10 après les premières réquisitions ordonnées par les autorités.
18:13 Le terminal pétrolier de Donge en Loire-Atlantique a lui été évacué.
18:17 De plus en plus de stations-service à travers le pays doivent faire face à des problèmes de pénurie.
18:23 Ce soir, un rassemblement a lieu dans le calme Place de la République à Paris à l'appel de l'intersyndicale.
18:29 Selon le ministère de l'Intérieur, plus de 1 200 actions non déclarées ont eu lieu en France depuis jeudi dernier
18:36 et l'utilisation du 49.3.
18:38 Pour la journée de jeudi, 12 000 policiers et gendarmes seront mobilisés sur l'ensemble du territoire.
18:44 L'Aératp annonce un trafic très perturbé.
18:47 Presque toutes les lignes de métro seront touchées ainsi que les lignes A et B du RER.
18:53 Emmanuel Macron s'exprimera demain à 13h à la télévision sur TF1 et France 2.
18:57 Le président a aujourd'hui exclu toute dissolution de l'Assemblée nationale ou un remaniement ministériel.
19:04 « Je ne participerai pas à éteindre le feu de la contestation contre la réforme des retraites »,
19:09 prévient Marine Le Pen en estimant qu'Emmanuel Macron est le seul qui a les clés d'une crise politique qu'il a créée lui-même.
19:17 Avec le soutien de LR et du RN et des communistes, l'Assemblée nationale a largement adopté aujourd'hui en première lecture
19:25 le projet de loi de relance du nucléaire amputé de la réforme controversée de la sûreté.
19:29 Votent par 400 de voix contre 130.
19:32 A l'étranger, Vladimir Poutine disposait à s'appuyer sur le plan chinois pour l'Ukraine.
19:37 Le président russe voit des possibilités illimitées dans la coopération russo-chinoise.
19:42 C'est ce qu'il a déclaré à l'issue de discussions à Moscou, aujourd'hui avec son homologue Xi Jinping.
19:52 20h21, les informés, Jean-François Ackilly.
19:57 Au sujet de la Première ministre, Sébastien Chenu, député RN du Nord, porte-parole du Rassemblement national,
20:05 lorsqu'il s'est adressé dans l'hémicycle au ministre du Travail Olivier Dussopt.
20:11 Madame la Première ministre, nous savons désormais, les Français avec nous, que nous n'avons plus rien à attendre du président de la République.
20:18 Ni sincérité, ni respect, ni écoute des Français, ni considération du Parlement.
20:24 C'est évidemment la fin d'une certaine idée de la démocratie parlementaire,
20:29 mais c'est surtout la négation du peuple français, la négation de la volonté populaire.
20:34 Qu'attendez-vous pour rendre le meilleur service que vous pouvez rendre à notre République, c'est-à-dire de démissionner ?
20:40 Appel à la démission, Marie-Virginie Klein. C'est une petite musique qui s'installe.
20:46 Changer la Première ministre, changer le gouvernement. Il faut qu'il se passe quelque chose pour les oppositions.
20:52 Complètement. Il faut que symboliquement, tout le monde ait besoin, en tout cas dans l'hémicycle,
20:57 comme s'il fallait changer quelque chose, que ce soit une dissolution, changer la tête de la Première ministre.
21:03 Juste un truc, parce que j'ai regardé les chiffres. Elisabeth Borne, elle est au pouvoir depuis...
21:08 Enfin, les Premières ministres, pardon, depuis 10 mois et 2 jours.
21:12 Edith Cresson, qui était l'autre femme Première ministre, elle est restée au pouvoir 10 mois et 18 jours.
21:20 Et donc est-ce qu'il y a une malédiction de Matignon pour les femmes Premières ministres ?
21:26 Parce que moi, c'est ce qui me fait dire qu'il ne changera pas de Première ministre, justement à cause du sujet.
21:32 Mais non, c'est pas possible. Oui, ça veut dire qu'on met les femmes Premières ministres quand c'est dur,
21:36 quand la situation est intenable, quand on a une réforme comme celle-là à mener.
21:39 Donc moi, pour cette raison-là, et mets les symboles, c'est très fort en politique, et aussi contester, soit-elle, la politique,
21:46 ça a encore cette force de montrer des choses à la société.
21:50 Donc moi, je pense que rien que pour cette raison, ça serait déraisonnable de sortir Elisabeth Borne de Matignon.
21:57 Vous êtes d'accord avec ça, Laurent Molloud, de l'Humanité ?
22:00 Je sais pas s'il va sortir Elisabeth Borne de... Mais en tout cas, je pense qu'il va avoir...
22:04 C'est difficile qu'il ne fasse pas un remaniement et qu'il recompose un petit peu son gouvernement,
22:08 parce qu'il doit quand même beaucoup à LR. Le vote d'émotion de censure à 9 voix près, c'est quand même LR qui lui sauve la mise dans cette affaire.
22:16 Et je pense que les députés LR ne vont pas laisser passer l'occasion de réclamer leur dû dans les semaines...
22:22 Alors évidemment, pas maintenant, parce que c'est pas le moment, mais dans les semaines et mois qui viennent,
22:27 ou peut-être un peu avant, il va y avoir sûrement la volonté de dissoudre et de réclamer aussi des places dans un nouveau gouvernement.
22:33 Avec Elisabeth Borne à sa tête ou pas, je ne sais rien.
22:36 - Hébert Jelloux, du Figaro, Les Républicains... - Les Républicains sont dans une drôle de situation.
22:40 - Une drôle de situation, quand même. - Extrêmement compliquée.
22:43 - Vous savez quoi, je vais vous faire écouter Olivier Barlex, parce qu'il a manqué effectivement des soutiens,
22:47 Les Républicains, pour aller au vote sur la réforme des retraites.
22:51 Mais vous avez quand même, je le rappelle, Laurent Molloud, c'est 19 députés LR sur 61, le tiers du groupe, qui a voté la motion de défiance.
22:59 Ça s'est passé très près. Électrochoc, qu'Olivier Barlex, le président du groupe LR, a tenté de minimiser ce matin chez nos confrères de BFM TV.
23:08 - Je respecte les convictions de chacun de mes collègues, je ne peux pas leur en vouloir.
23:13 Je comprends parfaitement qu'ils n'aient pas envie d'assumer une réforme qui a été malgré tout portée par Emmanuel Macron.
23:19 Nous sommes des députés d'opposition, chacun exerce son mandat et vote en responsabilité.
23:26 Je n'ai pas à leur jeter la pierre. - Ils ont donc encore toute leur place ?
23:30 - La seule limite pour moi, c'est les gens qui changent d'avis trop régulièrement, qui manquent un peu de loyauté au collectif.
23:36 - Vous pensez à qui là ? - Je ne citerai pas de nom.
23:38 - J'imagine qu'il y en a quoi, sinon vous ne diriez pas cela, vous lancez un message visiblement.
23:42 - Je pense que ce n'est pas le cas de la plupart des députés qui votent en conviction et je les respecte.
23:47 - Vous pensez à Aurélien Pradié quoi ? - Non, je ne dis pas de nom.
23:50 - Albert Zedouilh a sorti les rames avec Pauline de Malherbe, Olivier Marlex. Le retent des députés Godillot, c'est fini ça.
23:58 - Ah c'est fini. La situation du parti est quand même très très compliquée.
24:04 - Il explose en vol. - Certains disent qu'il est mort. On peut le penser, en tous les cas.
24:11 Marlex, là, il fait de la langue de bois. Vous lirez ce soir sur internet et puis demain dans les pages du Figaro.
24:19 - Dans les pages du Figaro. - Très très bon Russie de Marion Bourg et Emmanuel Galléro sur justement la journée.
24:26 Et vous aurez des quotes et des citations pas piquées des hannetons sur des députés qui règlent leur lançage en famille et presque plus en famille.
24:37 Mais donc c'est aujourd'hui la situation des LR et on ne sait pas où ils vont aller.
24:43 Certains voudraient mener une coalition avec le président Macron, d'autres planchent plutôt pour garder une certaine indépendance.
24:54 Mais de toute façon, le sort des LR est tendu et tient un fil. Est-ce que le parti continuera à exister dans un an ou deux ?
25:04 - Décidément, tout le monde tient un fil dans cette période politique. Marie-Virginie Klein, ses républicains, ils ne sont pas fiables finalement pour le gouvernement.
25:12 Ça va être compliqué d'afficher une sorte d'union nationale sur je ne sais quel texte puisque tout est fragile aujourd'hui.
25:19 - C'est dommage que leur positionnement ne soit pas plus clair parce que pour eux, cette séquence de la réforme des retraites,
25:24 peu importe le positionnement qu'ils choisissent, c'était une opportunité pour retrouver une place.
25:28 - C'était tambour battant au départ. - Oui, au début, c'était tambour battant.
25:31 Puis après, ils n'ont pas voulu être assimilés au gouvernement. Donc ils redisent là. Olivier Marlec, ça dit, nous sommes des députés d'opposition.
25:38 Il a redonné ce mot. Donc on ne sait plus où ils sont. Et c'est vraiment dommage parce que s'il y avait eu un mot d'ordre clair,
25:43 on aurait pu reconstruire une importance politique pour les républicains. Donc ils ont laissé passer le train.
25:50 Le train passe sous leurs yeux sans qu'ils puissent vraiment, vraiment réagir. Donc là, ce que ça donne comme impression,
25:59 c'est que les chefs des républicains, eux, auraient aimé être tambour battant pour cette réforme des retraites,
26:05 mais qu'en fait, ils ne tiennent pas leur troupe puisque les députés votent chacun à leur manière.
26:09 Et donc, il n'y a pas de cohérence dans les votes.
26:12 - Mariame Pirzadi, avant de rejoindre Elia Bergel pour le rappel de l'info, je voudrais une humeur de votre part.
26:17 Vous êtes journaliste à France 24. Vous avez Xi Jinping et Poutine qui trinquent aujourd'hui à Moscou.
26:23 Il se passe quelque chose d'assez terrible sous nos yeux. Et la France a les regards tournés vers sa propre crise depuis des semaines, des mois.
26:33 Vous qui traitez l'actualité internationale toute la journée, je pense que vous avez un regard un peu différent, j'imagine, sur ce que nous vivons.
26:39 - Oui, parce que moi, il y a la différence d'Albert ou de Laurent. On suit plutôt l'actualité internationale.
26:46 Donc effectivement, je trouve qu'on est centré sur nous-mêmes. Et d'ailleurs, vous savez, dans la presse anglo-saxonne, la presse américaine,
26:52 ce qui se passe en France est extrêmement repris. Je vois les CNN qui faisaient ces directs au milieu des poubelles à Paris.
26:57 Je veux dire, ça donne une image... Voilà, on a la réputation d'être d'un pays jamais content, toujours en grève, toujours à se battre.
27:05 Oui, il se passe plein de choses dans le monde. Il se passe plein de choses en Iran aussi dont on parle plus du tout.
27:11 Vous avez raison. Il est en train de se sceller un accord assez dangereux entre la Russie et la Chine qui peut changer l'ordre mondial.
27:22 On n'en parle pas. On ne parle que de ça, la réforme des retraites. Peut-être qu'il va y avoir aussi une lassitude du côté des Français
27:29 entre la crise des poubelles, les manifestations. On ne parlait que de ça. Ça donne aussi un climat général qui est un peu lourd.
27:38 - Donc j'invite au passage... Nous allons reprendre à cette discussion dans quelques instants.
27:42 D'être à l'écoute de France 24 et des antennes de France Info qui se font fort de vous relater, Figaro aussi, et Louane était aussi,
27:51 à l'invité international. 20h30 sur France Info.
27:53 (Générique)
27:59 - Et l'info, c'est avec vous. Bonsoir Elie Habergel.
28:02 - Bonsoir à tous. Je ne participerai pas à éteindre le feu de la contestation contre la réforme des retraites.
28:08 Les mots de Marine Le Pen ce soir. La patronne du RN à l'Assemblée assure qu'Emmanuel Macron est le seul qui a les clés d'une crise politique qu'il a créée lui-même.
28:17 Le président de son côté tente de redonner de la vigueur à ses troupes ce soir et de reprendre la main dîner à l'Élysée avec les élus de sa majorité
28:25 avant une interview demain 13h à TF1 et France 2. Pendant ce temps, les opposants à cette réforme toujours si contestés sont sur le pied de guerre encore.
28:34 Veillés d'armes avant la grande journée de grève de jeudi, 12 000 policiers et gendarmes seront mobilisés partout en France.
28:41 Jacques Bouthier, libéré sous caution hier soir, l'ancien PDG d'Assus 2000, était jusqu'ici en détention provisoire depuis presque un an.
28:49 Et sa mise en examen, notamment pour viol sur mineurs, traite d'être humain. Il est désormais sous contrôle judiciaire après avoir versé 500 000 euros de caution.
28:57 Washington juge offensif, dangereux les propos d'un ministre israélien niant l'existence des Palestiniens.
29:04 Plus tôt aujourd'hui, Paris a déjà dénoncé comme irresponsable les mots de Bezalel Smortic, tenu depuis Paris ce week-end.
29:11 Vivre les Jeux olympiques de Paris 2024 de l'intérieur, est-ce que ça vous tente ? L'organisation recrute 45 000 volontaires.
29:19 Les inscriptions ouvrent demain sur Internet. Il faut avoir au moins 18 ans et être disponible 10 jours.
29:25 Et puis, il cochait toutes les cases. Didier Deschamps justifie ce soir, dans un entretien à la presse régionale, son choix de nommer Kylian Mbappé,
29:33 capitaine des Bleus, l'entraîneur de l'équipe de France, à hésiter avec Antoine Griezmann.
29:38 [Musique]
29:47 Nous allons évoquer la mobilisation contre la réforme des retraites, des manifestations encore ce soir,
29:52 notamment à Place de la République à Paris, où la situation aurait tendance peut-être à se tendre un petit peu.
29:59 Les informer deuxième partie avec Mariam Pirzadeh, journaliste chroniqueuse à France 24,
30:05 Marie-Virginie Klein, spécialiste en communication politique et fondatrice de l'agence iconique,
30:10 Albert Zénoud, rédacteur en chef du service politique du Figaro et Laurent Mouloud, rédacteur en chef adjoint à l'Humanité.
30:17 Cette contestation se poursuit jour après jour, avant la 9ème journée de mobilisation, prévue jeudi à l'appel de l'intersyndicale,
30:27 pour Manuel Bompard, député de la France Insoumise des Bouches du Rhône, coordinateur de lfi.
30:32 Invité ce matin de Marc Fauvel et Salia Braclia sur France Info. La journée de jeudi sera déterminante.
30:38 Si les manifestations les plus puissantes dans ce pays depuis 50 ans ne donnent pas de résultat politique,
30:44 si vous coupez peu à peu tous les canaux qui permettent d'exprimer cette colère de manière calme, pacifique et démocratique,
30:49 ensuite il ne faut pas s'étonner qu'il y ait des gens, et moi je ne l'approuve pas, mais qu'il y ait des gens qui commencent à se dire
30:53 "Ah bah peut-être qu'il faut utiliser une autre méthode". Moi je ne souhaite pas ça. Je souhaite qu'on gagne par des manifestations massives,
30:59 larges, pacifiques, déterminées, et j'appelle à ce qu'on soit des millions de personnes dans la rue jeudi,
31:04 parce que si on est des millions de personnes dans la rue, ce gouvernement qui ne tient plus qu'à un fil va craquer.
31:08 Laurent Mouloud, manifestations massives, larges, pacifiques, souhaite Manuel Bompard.
31:14 Le problème c'est que jeudi ce sera avec l'intersyndicale, l'encadrement des SO, des services d'ordre des syndicats.
31:20 Jusqu'à aujourd'hui ça a plutôt bien marché, mais ce qui se passe tous les jours, nous sommes hors cadre, et là ça dérape.
31:26 C'était annoncé par les syndicats d'ailleurs. L'intersyndicale l'avait prévenu en disant "Si vous ne n'entendez pas la colère qu'il va y avoir dans ce pays,
31:33 il va y avoir effectivement des manifestations spontanées, non déclarées, puisque la colère est extrêmement profonde".
31:40 Et là on commence à en voir effectivement des manifestations qui ne sont pas prévues, qui ne sont pas encadrées,
31:48 parfois qui peuvent déraper, parfois pas du fait seulement des manifestants.
31:52 Il y a aussi de l'autre côté, et ça a été aussi pas mal dénoncé par des manifestants qui étaient très pacifiques,
31:58 un durcissement aussi de la présence policière autour de ces manifestations.
32:02 On a assisté, nous on a envoyé des reporters notamment sur les premières mobilisations qu'il y a dans les facultés,
32:08 notamment à Tolbia qui en avait eu une hier, où il y avait un millier de jeunes dans un amphithéâtre totalement pacifique
32:14 qui ne comptait même pas bloquer la fac, il y avait des cordons de CRS dehors qui empêchaient tout le monde de rentrer avec une tension maximale.
32:21 Une jeune étudiante à cette occasion-là s'est fait molester.
32:23 On sent qu'il y a aussi, et j'espère qu'on n'en arrivera pas là comme on l'a déjà vu dans le passé,
32:27 une volonté aussi de tendre dans la rue la situation pour discréditer aussi et disqualifier un mouvement qui jusqu'ici était social.
32:35 – Les méchants policiers, les gentils manifestants, moi j'ai vu des manifestations, je suis passée à côté de manifestants,
32:40 moi je parle avec des policiers aussi, je parle à tout le monde, ils se sont pris des pavés, ils se prennent des pavés dans la figure,
32:47 ils ont cassé une voiture de SOS médecin, pourquoi faire ça ?
32:52 – Attendez-moi d'intervenir, si vous êtes…
32:54 – Attendez, la violence, excusez-moi, il y a eu 280 interpellations depuis le soir,
32:59 il y a eu sur les 280, il y a eu 250 relâchées sans absolument aucune charge après eux,
33:06 c'est-à-dire que ce sont des gens qui ont été interpellés sans aucune raison,
33:09 et il n'y a eu que 6 personnes qui sont passées devant le procureur pour des rappels à la loi,
33:14 c'est-à-dire sur participation du… – S'il vous plaît.
33:16 – … manifestation non déclarée, on ne peut pas dire que ça soit un ensauvagement de ces manifestations,
33:20 il ne faut pas non plus exagérer.
33:21 – Moi je trouve qu'il y a une violence…
33:22 – Attendez, on va changer là-dessus, si vous êtes devant France Info sur le canal 27 de la TNT,
33:28 vous voyez en incrustation des images en direct du rassemblement qui se déroule en ce moment même,
33:34 place de la République à Paris, il y a eu sur la place de la République des feux qui ont été allumés,
33:40 la foule semble vouloir bouger, il y a des barrages organisés par les forces de l'ordre,
33:44 effectivement je donne des chiffres ce soir, ce sont ceux fournis par le ministre de l'Intérieur lui-même,
33:50 855 interpellations en France, dont 729 à Paris pour 843 gardes à vue,
33:56 et toujours à préciser Gérald Darmanin, sous l'autorité du parquet,
34:00 il y a eu effectivement cette vidéo qui a circulé,
34:04 quand nous voyons un policier qui décroche un coup de poing à un manifestant,
34:09 une enquête interne est ouverte, a précisé Laurent Nunez, le préfet de police de Paris,
34:15 Albert Zénouz, c'est le retour du débat autour de qui a faute, les violences policières,
34:22 mais les policiers qui sont aussi agressés, il y a eu quand même de l'ordre de 294 policiers et gendarmes
34:31 qui ont été blessés lors de ces dernières manifestations, c'est toujours la parole contre une autre.
34:39 C'est un grand classique de la part de les filles et des mouvements de gauche
34:45 qui sont parfois à la limite de la légalité d'accuser de violences policières,
34:52 qu'il y ait des débordements, qu'il y ait des policiers qui commettent des actes répréhensibles,
34:58 bien sûr, la personne qui a reçu un coup de poing, je ne sais pas, Laurent Nunez, le préfet de Paris,
35:03 demandait à ce que l'image soit contextualisée, on ne sait pas pourquoi il a donné ce coup de poing,
35:07 mais bon, il y a sans doute des choses répréhensibles, mais on ne peut pas parler de violences policières,
35:11 on peut en tous les cas, je trouve, sur ce plan-là, plutôt féliciter les forces de l'ordre de la bonne tenue.
35:18 Jusqu'à présent, il n'y a pas eu de débordements, il n'y a pas eu d'actes très graves,
35:23 alors qu'il y a des feux, il y a des manifestations, il y a des policiers qui ont été blessés et gravement blessés,
35:31 pour l'instant, je trouve que c'est plutôt pas mal. Donc là-dessus...
35:38 – Je vais vous faire écouter ce qu'a dit, sur la rue, peut-elle basculer dans la radicalité,
35:43 Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, qui était sur LCI hier soir.
35:49 – Il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale pour voter cette réforme des retraites,
35:54 et pour autant, malheureusement, parce que ce sont nos règles aujourd'hui,
35:57 si le président ne la retire pas, elle va pour autant s'appliquer, et ça va provoquer quoi ?
36:02 Un profond ressentiment et une colère dans le monde du travail,
36:05 il y avait jusqu'alors une grande responsabilité dans les manifestants depuis janvier dernier,
36:11 et là, le choix qui est fait, d'une certaine manière, c'est de laisser la rue,
36:15 non pas à la responsabilité, mais à la radicalité, et c'est dangereux, je le dis.
36:19 – Laisser la rue à la radicalité, Marie-Virginie Klein, nous sommes au début d'une sorte d'affrontement
36:26 de la façon de traiter cette question, à qui la faute ?
36:30 – C'est vrai que c'est intéressant ces propos de Laurent Berger qui lui-même a vraiment tenu
36:35 justement à ce que le débat, et ce que les manifestations restent pacifiques,
36:40 et se fassent dans l'ordre, il n'a jamais appelé à aucun débordement,
36:43 mais c'est vrai que le 49.3, malgré, est passé, et que ce que disent les manifestants,
36:49 c'est que si on ne met pas le bazar, si on n'y va pas avec un peu plus de force,
36:55 et bien en réalité, on n'est pas entendus, aucune réforme ne passe,
36:59 et donc on se prend un 49.3, et moi là, ce que je trouve inquiétant, honnêtement,
37:03 c'est qu'il y a les jeunes qui s'y mettent, et ça on le sait tous,
37:05 quand les jeunes vont dans la rue, on change vraiment de dimension,
37:09 parce que c'est l'intégralité de la nation qui est concernée,
37:12 et puis on a des manifestations qui sont beaucoup moins préparées,
37:15 et qui sont de plus en plus surprises, il y a eu au HAL ce week-end,
37:19 une manifestation improvisée sur les réseaux sociaux, ça s'organise à la dernière minute,
37:24 et hop, au dernier moment, on improvise, donc ça c'est un autre élément,
37:28 qui moi je trouve assez inquiétant, et qui annonce à mon avis une montée en puissance.
37:33 Et les jeunes ont du temps, et n'ont pas de retenue sur le salaire,
37:35 ils font qu'il n'y a pas de grève.
37:36 Laurent Mouloud, oui.
37:37 Ah moi je te le trouvais, il y a une espèce d'amnésie du gouvernement,
37:40 les gilets jaunes ils ont fait quoi ?
37:42 Les gilets jaunes ils ont manifesté, et plus à se radicaliser,
37:45 et au final ils ont obtenu quelque chose.
37:48 C'est quoi le message qu'envoie Emmanuel Macron ?
37:50 C'est celui-là en fait, il dit "je ne veux pas négocier avec l'intersyndicale,
37:54 je ne veux pas passer par la négociation calme, pondérée et dans la discussion,
37:58 je veux passer en force le texte que je désire".
38:00 Du coup, il se remet dans la même situation qu'à l'époque avec les gilets jaunes,
38:04 j'ai l'impression qu'il n'apprend rien,
38:05 et moi j'ai l'impression qu'on revit en fait exactement les mêmes situations
38:10 qu'on a vécues il y a deux ans, avec la question des gilets jaunes.
38:14 On est en vrai dans la même situation.
38:16 Réponse dans un instant, 20h41 sur France Info,
38:20 tout d'abord c'est le Fil Info, avec vous Frédéric Bañada.
38:22 Emmanuel Macron consulte avant sa prise de parole demain à 13h sur TF1 et France 2,
38:26 objectif de trouver les moyens de sortir de la crise autour de la réforme des retraites,
38:30 mais le chef de l'État n'a ni l'intention de dissoudre l'Assemblée nationale,
38:34 ni de remanier le gouvernement, ni de convoquer un référendum.
38:38 Plus de 1200 manifestations non déclarées, parfois violentes,
38:42 se sont déroulées depuis jeudi dernier, selon le ministère de l'Intérieur,
38:46 plus de 800 personnes interpellées depuis le début de ces manifestations.
38:51 Un nouveau rassemblement a d'ailleurs lieu ce soir, place de la République,
38:55 à l'Assemblée nationale, Elisabeth Borne,
38:57 c'est adressé aux insoumis, votre violence verbale a débordé dans la rue,
39:01 a lancé la Première Ministre.
39:03 Les grèves se poursuivent dans les raffineries, avec des pénuries de carburant,
39:07 en particulier en région PACA, au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer,
39:11 le gouvernement a ordonné des réquisitions de personnel,
39:14 un face-à-face tendu qui oppose depuis ce matin les grévistes aux forces de l'ordre.
39:18 Pour la journée d'action de jeudi, l'ARATP s'attend à un trafic très perturbé
39:22 dans le conflit des éboueurs à Paris.
39:24 Anne Hidalgo annonce la mise en place d'une cellule de crise.
39:28 Elle se réunira désormais tous les jours pour dégager les priorités
39:31 dans la gestion des déchets qui continuent de s'entasser sur les trottoirs de la capitale.
39:36 Olivier Dubois de retour en France.
39:38 L'ex-otage au Sahel a été accueilli par Emmanuel Macron
39:41 sur la base aérienne de Villacoublet.
39:43 Le journaliste affirme qu'il n'a été ni maltraité, ni frappé ou humilié par ses ravisseurs.
39:49 Et puis les quarts de finale allait de la Ligue des champions,
39:52 ce soir avec deux matchs, Bayern Munich-Arsenal et AS Roma contre Barcelone.
39:56 La situation qui se tend effectivement sur la place de la République,
40:11 nous le voyons sur ces images en direct sur France Info, sur le canal 27,
40:15 avec des feux qui sont allumés, c'est un peu le scénario tous les soirs,
40:19 et pas seulement à Paris.
40:21 Des tirs de gaz lacrymogènes de la part des forces de l'ordre.
40:25 Mariame Pires Adet, nous sommes dans quelque chose qui est à peu près prévisible.
40:31 Nous avons une situation de manifestation, de rassemblement
40:35 qui échappe à toute forme d'organisation,
40:37 comme l'a rappelé Marie-Virginie Klein, des manifestations spontanées jour après jour.
40:41 – Oui, parce qu'il y a certains endroits de Paris,
40:43 notamment la place de la Concorde, qui ont été interdits aux manifestants.
40:47 Donc oui, une violence, une très forte colère,
40:49 mais une très forte colère en fait, elle va au-delà de la réforme des retraites,
40:53 elle va au-delà du 49-3, elle est contre Emmanuel Macron,
40:56 elle est contre son gouvernement, elle est contre ce qu'il représente.
41:01 Et du coup, cette radicalité, on la sent dans la rue,
41:06 avec des affrontements, oui, vers des affrontements.
41:10 Mais c'est dommage, parce qu'encore une fois,
41:15 voilà, on en a parlé depuis le début de cette émission,
41:19 il n'y a pas de dialogue, c'est de la violence, c'est de la colère,
41:22 et moi je suis inquiète effectivement pour rejoindre ce que vous disiez,
41:25 comment tout cela va évoluer, parce que ça ne va pas évoluer dans le bon sens,
41:30 la colère ne va pas du tout s'éteindre,
41:32 au contraire j'ai l'impression qu'elle va augmenter.
41:34 Plus Emmanuel Macron ne va pas engager ce dialogue
41:38 avec la société et l'opposition, plus cette colère va grandir.
41:45 – Oui, il y a une situation de blocage également,
41:47 la situation bloquée notamment aux dépôts pétroliers de Fos-sur-Mer
41:50 où les réquisitions ne passent pas.
41:53 Trois gendarmes blessés lors d'affrontements avec les crévices ce matin,
41:56 Olivier Matéu qui est secrétaire général de l'Union départementale CGT des Bouches-du-Rhône.
42:01 – À aucun moment on leur donnera l'occasion de voir
42:05 nos organisations syndicales et les travailleurs et les travailleuses présentes ici
42:11 se faire chasser comme des rats, jusqu'au bout, jusqu'au rentré,
42:16 jusqu'à ce qu'on ait repris tout ce qui est à nous,
42:19 on ne lâchera rien et ils vont savoir ce que c'est l'honneur et la dignité.
42:24 On tâche au gouvernement de vendu, on tâche au gouvernement de corrompu,
42:28 à la mère de l'EVDF, on va les ruiner.
42:32 – Les pénuries dans les pompes à essence autour de Marseille,
42:35 à Avignon et dans les Bouches-du-Rhône et en Provence,
42:38 ça commence, ça s'installe, Albert Zénou,
42:41 c'est ce à quoi Emmanuel Macron va devoir tenter de répondre demain.
42:45 Je veux reboucler sur ce que nous disions au début des informés.
42:48 – Oui, je ne vois pas comment il peut renouer le dialogue avec ces grévistes-là,
42:54 mais c'est ce qui va paralyser le pays.
42:58 Si vous empêchez le réapprovisionnement des stations-services,
43:02 ça veut dire que les transports vont être compliqués,
43:04 les poubelles, on le voit à Paris, ça empêche les gens de circuler,
43:09 mais en tous les cas…
43:10 – Les poussettes, elles ne peuvent plus être sur le trottoir.
43:12 – Et on arrive à une situation…
43:14 – Des poussettes ou des personnes à mobilité réduite.
43:16 – On arrive à une situation de blocage complet et la grande incertitude,
43:21 c'est que peut faire Emmanuel Macron ? Qu'est-ce qu'il peut dire ?
43:26 Les messages de "je vous ai écouté" en rassurant de ce qu'on a dit au début d'émission,
43:32 ça ne passera pas, ça ne passe pas.
43:33 – Le "je vous ai compris", c'est ça ?
43:34 – Le "je vous ai compris", "j'ai changé", toute la gamme, on la connaît,
43:38 ça ne marche plus, ça ne marche plus.
43:40 – Marie-Virginie Klein ?
43:41 – Je suis assez d'accord, je pense que…
43:43 – Mais il faudrait qu'il trouve quelque chose.
43:45 – Ouais, alors, soit il trouve quelque chose, un vrai symbole fort,
43:47 mais on ne voit pas tellement, puisqu'il n'y a pas de dissolution,
43:49 il n'y a pas de changement de Premier ministre, etc., possible,
43:52 soit il met les Français face à leur responsabilité,
43:55 il leur dit un peu ce qu'on disait tout à l'heure, c'est-à-dire,
43:57 écoutez, il y a la guerre en Ukraine, on a une crise écologique sans précédent,
44:01 une crise économique avec une inflation qui nous fait à tous du tort,
44:04 la Chine nous attaque, la Russie nous attaque,
44:09 en face on a des manifestants qui mettent les feux aux poubelles,
44:12 on a des populistes qui se referment sur eux-mêmes
44:14 et qui ne parlent que d'immigration toute la journée,
44:16 est-ce que c'est ça que vous souhaitez ? Est-ce que c'est ça la France que vous voulez pour demain ?
44:20 Et en gros, il peut un peu s'inscrire dans la lignée de Général De Gaulle.
44:23 – Pas très mobilisateur, je ne crois pas que ce discours-là passerait.
44:26 – C'est ce qu'a fait Général De Gaulle, et il a dit, si vous me soutenez,
44:31 venez dans la rue, il y a un million de personnes qui sont allées dans la rue,
44:34 et il a fait un raz-de-marée au Lysicatib.
44:36 – Vous évoquez le 30 mai 1968, où la majorité silencieuse
44:40 a été invitée à défiler sur les Chaux-Elysées.
44:43 – Moi je ne vois pas ce qu'il peut faire.
44:44 – Mais ce n'est pas le même scénario, Albert Zénou.
44:46 – Non, ce n'est pas du tout le même scénario.
44:48 – Il faut y aller fort.
44:49 – Il y avait un précédent, je ne sais pas si vous vous rappelez,
44:51 mais François Mitterrand en 1984, au moment de l'école dite libre,
44:55 en tous les cas, il avait sorti quelque chose de son chapeau,
45:00 c'était le référendum sur le référendum.
45:02 Et tout d'un coup, ça avait permis à la situation de se débloquer,
45:06 et en même temps, il avait abrogé la loi.
45:10 Donc, mais est-ce qu'il peut trouver quelque chose comme ça, un petit truc ?
45:14 – Personne n'en parle, mais le 49-3 a été utilisé une première fois,
45:18 avec la réforme de la retraite, avec Edouard Philippe.
45:20 On a été confinés 4 jours plus tard, donc il n'y avait pas de manifestation possible.
45:22 – Je crois que nous sommes passés à ce moment-là à autre chose.
45:24 – Oui, mais très rapidement, mais personne n'en parle de ces précédents-là.
45:30 – Je vous fais entendre une illustration,
45:32 parce que toutes les personnalités politiques s'expriment
45:34 sur que va dire le Président, que va faire surtout le Président,
45:37 notamment l'avis de Philippe Juvin, député Les Républicains des Hauts-de-Seine,
45:42 sur France Info.
45:43 – Moi, je pense que c'est peut-être le moment pour le Président de la République
45:46 de réunir tout le monde autour d'une table,
45:48 pas seulement d'ailleurs ma famille politique,
45:50 je pense aussi à des gens de gauche qui n'auraient pas succombé aux sirènes de la nupesse.
45:54 Il faut bien comprendre que dans tous les pays, tous,
45:57 où il y a une majorité relative, ce qui est le cas en France,
46:00 qu'est-ce qui se passe ?
46:01 Il y a des accords de gouvernement ou des accords de cohabitation,
46:04 appelez ça comme vous voulez, c'est banal dans une démocratie,
46:07 mais ça nécessite de travailler et de changer probablement le logiciel.
46:11 – Laurent Mouleau dit, par une personnalité des Républicains,
46:14 une sorte d'appel à une sorte d'union nationale.
46:17 – Avec eux, oui, je pense, oui, c'est ce que je disais tout à l'heure,
46:19 je pense que l'LR attend effectivement des gestes de Emmanuel Macron.
46:23 – Et ça ne peut pas aller au-delà à vos yeux ?
46:25 – Emmanuel Macron, je pense qu'il s'est grillé pour la fin de son quinquennat,
46:28 de son bras gauche.
46:30 – Vous voulez dire qu'il y a 4 ans de la fin du quinquennat, c'est fini pour vous ?
46:33 – Ce n'est pas que c'est fini pour moi, mais en tout cas,
46:35 s'il veut reconstruire quelque chose…
46:37 – Je suis pas sûr que le dernier électorat qui reste au LR
46:39 serait content de voir leur parti coaliser avec Emmanuel Macron.
46:42 – Alors je ne sais pas si c'est le parti qui va coaliser,
46:44 mais en tout cas il y a des figures assez importantes de l'LR
46:49 qui ont fait des offres de services plus ou moins,
46:51 je pense à Rachida Datti par exemple, j'en fais ça copier,
46:53 qui ne représentent pas tout l'LR évidemment.
46:55 – Et pour dépasser le cadre des simples Républicains,
46:57 je m'adresse à vous tous les 4,
46:59 est-ce qu'il y a l'idée d'une sorte d'ouverture à d'autres horizons ?
47:04 Marie-Virginie Klein, vous savez, l'idée de Conseil National de la Refondation,
47:08 oups ça existe déjà.
47:10 – Sûrement, il faut trouver un autre nom, parce que celui-là a déjà été pris,
47:14 mais on ne manque pas de créativité,
47:16 donc oui, il va annoncer, à mon avis, il a soit la solution radicale,
47:20 mais comme le dit mon voisin, je pense qu'il ne le fera pas.
47:23 – Votre voisin c'est Albert Zénoux.
47:24 – Voilà, mon voisin Albert Zénoux, je pense qu'il ne le fera pas,
47:26 donc soit il annonce un changement de méthode,
47:28 et il annonce un calendrier sur les 4 ans qu'il lui reste de mandats à gouverner,
47:33 parce qu'il ne peut pas rester immobile pendant 4 ans.
47:36 – Laurent Molloud, oui.
47:37 – Oui, il faut qu'il recompose une majorité, ça c'est sûr.
47:40 Après là, je ne sais pas si on a tous conscience
47:42 que là il y a une période qui s'ouvre de mobilisation,
47:44 certes il y a la mobilisation de jeudi,
47:46 mais on va dire, la mobilisation elle va continuer,
47:49 il y a l'échéance du Conseil Constitutionnel
47:51 qui est aussi pour les gens qui sont mobilisés,
47:54 comment dire, un but en soi,
47:56 la décision du Conseil Constitutionnel va mettre au moins un mois à intervenir,
48:01 et certains font de beaucoup d'espoir sur le fait que le texte,
48:04 de par sa nature etc., soit censuré par le Conseil Constitutionnel.
48:07 Et une des attentes aussi, y compris des syndicats,
48:11 c'est de maintenir la pression pendant toute cette période-là,
48:13 pour que le Conseil Constitutionnel aussi le prenne en compte.
48:16 – Allez, petite pub, au domo, puisque demain, vous allez voir,
48:19 on aura une très longue et très intéressante interview d'Edouard Philippe,
48:22 qui demande une coalition justement avec l'ALR.
48:25 Le texte aurait 50 et 1 minute sur France Info.
48:26 Le Fil info, le retour, Frédéric Bagnadat.
48:28 – Le gouvernement hausse le ton face au blocage dans les raffineries.
48:31 Affrontement ce matin entre policiers et manifestants
48:33 devant le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer près de Marseille,
48:36 après les premières réquisitions ordonnées par les autorités.
48:39 Le terminal pétrolier de Donge en Loire-Atlantique,
48:42 qui a lui été évacué, de plus en plus de stations-services à travers la France,
48:46 doit faire face à des problèmes de pénurie.
48:49 Ce soir, un nouveau rassemblement a lieu, Place de la République à Paris,
48:53 à l'appel de l'intersyndicale.
48:55 Selon le ministère de l'Intérieur, plus de 1200 actions non déclarées
48:59 ont eu lieu en France depuis jeudi dernier, à l'utilisation du 49.3.
49:03 Pour la journée de jeudi, 12 000 policiers et gendarmes
49:06 seront mobilisés sur l'ensemble du territoire.
49:08 La RATP annonce un trafic très perturbé.
49:11 Toutes les lignes de métro seront touchées, ainsi que les lignes A et B du RER.
49:17 Notamment Emmanuel Macron, lui, s'exprimera demain à 13h à la télévision,
49:21 TF1 et France 2. Le président a aujourd'hui exclu toute dissolution de l'Assemblée nationale
49:26 ou un remaniement ministériel.
49:28 « Je ne participerai pas à éteindre le feu de la contestation contre la réforme des retraites »,
49:33 prévient Marine Le Pen, en estimant qu'Emmanuel Macron est le seul
49:37 qui a les clés d'une crise politique qu'il a créée lui-même.
49:41 Avec le soutien de LR et du RN et des communistes,
49:44 l'Assemblée nationale a largement adopté aujourd'hui, en première lecture,
49:48 la loi de relance du nucléaire, amputée de la réforme controversée de la sûreté.
49:52 Un vote par 400 de voix contre 130.
49:54 Et puis à l'étranger, Vladimir Poutine, disposé à s'appuyer sur le plan chinois pour l'Ukraine.
49:59 Le président russe voit des possibilités illimitées dans la coopération russo-chinoise.
50:04 C'est ce qu'il a déclaré à l'issue de discussions à Moscou avec son homologue Xi Jinping.
50:11 France Info
50:13 20h21, les informés. Jean-François Achilline.
50:19 Albert Zénoud, d'un mot, que dit Édouard Philippe,
50:22 qui est quand même relativement absent du débat, dans le Figaro demain ?
50:26 Discret, c'est pour ça que nous allons donner une large place demain dans le Figaro.
50:31 Il appelle de ses voeux, en fait, à une...
50:34 Je pense que la coalition avec les LR pourrait résoudre en partie le problème de la majorité présidentielle,
50:41 puisque trouver une majorité beaucoup plus stable, et se battre contre eux.
50:45 Il réclame que l'immobilisme, donc en fait, après les retaites, il ne faut pas qu'il y ait un immobilisme.
50:50 Il faudrait continuer à... Que la France continue à se réformer.
50:54 Un mot de la fin là-dessus, Marie-Luca Jadot.
50:56 Moi, je pense que demain, il va essayer de défendre sa réforme en disant qu'on est dans une situation économique très compliquée,
51:01 que ces risques de faillite, on a vu les faillites bancaires aux Etats-Unis, ça a touché la Suisse,
51:05 et qu'on n'a plus les moyens de nos ambitions, qu'il n'y a plus d'argent dans les caisses.
51:08 Donc je pense que ça va être plutôt un travail comme ça qu'il va essayer de mener,
51:11 puisqu'il ne va rien annoncer, visiblement, à moins d'une grosse surprise après.
51:14 Le problème, c'est que tout ça a été dit 20 fois.
51:16 Interview donc demain à 13h, sur TF1 et sur France 2,
51:20 que nous commenterons largement, bien évidemment, sur France Info.
51:23 Je voulais refermer ces informés sur une note plutôt positive, joyeuse,
51:29 parce que certains connaissent des jours meilleurs.
51:31 Kylian Mbappé, désigné capitaine de l'équipe de France de football par le sélectionneur Didier Deschamps,
51:37 cette intéressante intervention de Bichente Elisarazu, qui est notre consultant foot sur France Info,
51:44 pour lui, Kylian Mbappé a les épaules pour être capitaine et pour être leader,
51:48 et cette désignation va lui permettre de s'ouvrir aux autres.
51:51 Bichente Elisarazu.
51:52 Sa position, le poste d'attaquant, le poste d'avancé, c'est un poste où on est plutôt égoïste,
51:57 où on est plutôt auto-centré, on va dire.
51:59 Je pense que ça va lui permettre de s'ouvrir aux autres,
52:01 ça va lui permettre d'être à l'écoute des autres, parce qu'en fait, on ne peut pas gagner sans les autres.
52:05 Et ça, ça sera quelque chose d'important.
52:06 C'est-à-dire que lui, il est capable de mettre un triplé en finale de Coupe du Monde,
52:09 mais il faut aussi qu'il veille à ses partenaires.
52:11 Il faut que ses partenaires soient bons, il faut que ses partenaires soient heureux.
52:13 Et donc, ce brassard peut l'aider aussi à être à l'écoute de ses partenaires,
52:17 faire en sorte qu'il soit fédérateur.
52:20 Laurent Mouloud, être à l'écoute des autres, s'ouvrir aux autres,
52:23 c'est pour être capitaine des Bleus, ça ?
52:25 Oui, si ça pouvait inspirer.
52:27 Effectivement, oui, oui.
52:28 Arkeline Mbappé, c'est vrai que c'est quelqu'un qui est crédible sportivement.
52:33 Effectivement, elle a fait une grande carrière.
52:35 Maintenant, devenir capitaine, c'est un autre rôle dans une équipe.
52:38 Il y a évidemment ses talents de footballeur,
52:40 mais là, il va y avoir ses talents de relationnel humain à l'extérieur de l'équipe.
52:44 Ça, c'est sûr, parce que ça, on sait qu'il les a déjà.
52:47 C'est un très bon communicant, mais aussi un interne de l'équipe.
52:50 Et le capitaine est souvent amené, je dis ça, je n'ai pas été souvent capitaine de mon équipe,
52:54 mais c'est souvent amené à régler les problèmes internes aussi entre les joueurs
52:58 et des égos, des fois, qui sont très forts.
53:00 Et là, il va avoir un rôle, peut-être, qu'il n'a jamais eu jusqu'ici.
53:03 Je pense que ça peut compléter aussi sa palette de joueurs très talentueux.
53:06 Marie-Virginie Klein, capitaine des Bleus, c'est un peu comme Premier ministre.
53:10 Il faut assumer son rang, c'est ça ?
53:12 Moi, je connais bien les qualités qu'on attend d'un leader politique,
53:17 d'un chef d'entreprise ou d'une chef d'entreprise, un peu moins d'un joueur de foot.
53:22 Donc j'entends, et je trouve que c'est intéressant ce qu'on vient d'entendre,
53:25 qu'il faut savoir emmener son équipe avec soi de la même façon qu'on doit emmener une équipe
53:29 derrière soi quand on a un chef d'entreprise ou emmener un peuple derrière soi quand on a un président.
53:34 Albert Zénou, attaquant vedette, star mondiale et capitaine, ça va ensemble, ça ?
53:40 Ça peut aller ensemble.
53:41 C'est vrai que Léa Sarsour dit une chose intelligente et intéressante,
53:45 c'est qu'il y a un avançante, c'est quelqu'un d'égoïste par essence.
53:48 Il ne cherche qu'à marquer des buts, il est devant tout le monde
53:51 et son but c'est que les autres lui amènent des ballons et lui marquent.
53:55 Donc là, c'est un autre rôle.
53:57 Il y avait une lutte interne pour le capitana entre Gersman et lui.
54:00 Il y avait un choix.
54:02 Deschamps a choisi plutôt Mbappé, c'est la jeunesse, c'est le talent, c'est l'extrême talent.
54:10 Et puis il y a un côté macroniste dans le choix.
54:15 On voit bien que Macron aime beaucoup Mbappé parce qu'il représente beaucoup de choses.
54:21 C'est la France qui réussit, c'est la France jeune, c'est la France dynamique, c'est la France diverse.
54:25 Je ne sais pas s'il y avait des arrières-pensées, je ne pense pas.
54:30 Mais en tous les cas, je crois que Gersman n'est pas très content.
54:33 Mariam Pirzadeh, la qualité la plus importante pour être capitaine.
54:36 Sélectionnée ouverte aux autres, exemplaire, modeste, respectée.
54:39 Il a la tête sur les épaules, il est consensuel, tout le monde l'aime bien.
54:43 Il va falloir qu'il gère aussi les égos de tout le monde et ça va être un challenge pour lui.
54:47 Mais on a vu, il a une très forte, très grande maturité, Kylian Mbappé.
54:51 Après Didier Deschamps le connaît mieux que nous tous.
54:55 Il le voit dans les vestiaires aussi, donc ça veut dire que c'est un choix qui a été réfléchi.
54:59 Laurent Mouloud, la une de l'humanité demain.
55:02 Demain, on est sur la répression du mouvement avec une série à la fois de reportages et d'enquêtes autour de cette question.
55:08 La question des...
55:10 La réforme des retraites.
55:12 Le mot de répression.
55:13 Répression donc selon l'humanité.
55:15 Selon l'humanité.
55:16 La une du Figaro demain.
55:18 On est sur tout autre chose. Sur l'économie piégée par la hausse des intérêts.
55:22 L'économie piégée par la hausse des intérêts.
55:24 Des taux d'intérêt.
55:25 Des taux d'intérêt à la une du Figaro demain.
55:28 Merci à vous également Mariam Pirzadeh et Marie-Virginie Klein.
55:33 Les informés reviennent demain matin à 9h sur France Info avec Renaud Delis et Marc Fauvel pour leur bonne soirée.
55:40 A toutes et à tous sur France Info bien évidemment.
55:42 de l'Histoire.

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