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Chaque vendredi, Eugénie Bastié dévoile aux auditeurs sa «Revue de presse» hebdomadaire et ses idées.
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Transcription
00:00 Eugénie Bastieux, c'est à vous.
00:02 Vous avez choisi ce matin, Eugénie, pour votre revue de presse hebdo des idées sur Europe 1, d'aborder une polémique qui est passée un peu inaperçue
00:09 dans la semaine.
00:10 Évidemment avec toute cette éruption autour du 49.3, il s'agit d'un tableau qui fait scandale.
00:14 - Oui, c'est pas souvent qu'on parle peinture à l'Assemblée. Mais mardi, une députée du RN, Caroline Parmentier,
00:20 a interpellé dans l'hémicycle la ministre de la Culture sur un tableau de l'artiste Myriam Khan exposé au palais de Tokyo.
00:27 Alors, je vous décris brièvement la peinture, vous pourrez rechercher sur internet.
00:30 Même si je ne vous le conseille pas, c'est assez dégoûtant. On y voit une personne aux mains liées dans le dos,
00:35 contrainte à une fellation. Certains jugent qu'il s'agit d'un enfant. C'est pourquoi la députée du RN demande à ce qu'il soit décroché.
00:42 Alors la ministre de la Culture, assez goguenarde, a répondu qu'il n'en était pas question,
00:46 que la liberté d'expression et de création était garantie par la loi.
00:50 Bon, déjà on peut sourire de voir madame Rima Abdul-Malak soutenir la liberté d'expression.
00:55 Elle, qui a quelques semaines, laissait planer la menace de couper l'antenne de CNews.
00:59 Apparemment, on ne peut pas dire ce que l'on veut, mais on peut peindre n'importe quoi.
01:03 - Alors vous êtes donc d'accord avec la députée du RN, Eugénie ? Il faut décrocher cette toile ?
01:08 - Non, je ne crois pas. Il faudrait certainement l'interdire aux mineurs.
01:11 Mais le décrocher, ce serait faire un trop beau cadeau aux tenants de la cancel culture et du wokisme,
01:16 qui s'offusquent des représentations et veulent remodeler l'art selon leurs critères moraux.
01:20 D'ailleurs, cet épisode me fait songer à ce qui s'était passé en 2017.
01:24 Quelques semaines après le mouvement #MeToo, un collectif de féministes avait demandé le décrochage d'un musée de New York
01:29 d'un tableau du peintre français Balthus, Thérèse Révent, accusée selon elle de "romantiser la sexualisation d'une enfant".
01:36 Ou encore ce groupuscule féministe français qui, en 2018, s'était offusqué de l'affiche d'une exposition sur Fragonard,
01:42 représentant le verrou, un tableau qui faisait selon elle l'apologie de la culture du viol.
01:47 On a déjà une cancel culture de gauche, est-ce qu'on a besoin d'une cancel culture de droite ?
01:51 - Bon, Myriam Khan n'est quand même pas Fragonard ni Balthus ce génie.
01:55 - En effet, je vous laisse regarder son oeuvre, vous verrez, ce n'est pas du même niveau.
01:58 Toute l'oeuvre de Myriam Khan consiste, nous dit-elle, à dénoncer les horreurs de la guerre.
02:03 Alors déjà, généralement, quand un artiste qui indexe son oeuvre sur la dénonciation n'est jamais très bon.
02:08 Si Picasso avait peint toute sa vie des Guernicas, ce tableau engagé représentant les horreurs du franquisme aurait eu bien moins d'effet.
02:15 Cette polémique nous interroge sur l'art contemporain d'aujourd'hui.
02:18 Oui, l'art peut choquer, a dit la ministre de la Culture.
02:21 Mais le problème, c'est qu'aujourd'hui, l'art doit choquer.
02:25 C'est même son principal critère.
02:27 On peut s'interroger sur cette propension de l'art contemporain à se donner comme unique but de scandaliser le regard.
02:33 Alors oui, me direz-vous, la salomée de Caravage qui découpe la tête de Saint Jean-Baptiste avec le sang qui gicle, c'est déjà bien trash.
02:40 Mais d'abord, contrairement à Myriam Khan, Caravage savait dessiner.
02:45 L'art contemporain, c'est bien le problème, c'est le "les" qu'on est obligé de nous expliquer sur un cartel.
02:51 C'est l'esthétique du choc, accouplé à l'objectif de la dénonciation, du message.
02:55 Mais tout ça, sans la maîtrise de la technique, de la lumière, de l'harmonie, de la beauté tout simplement.
03:01 Mais chute, la beauté, c'est un gros mot de nos jours, surtout quand on parle d'art.
03:05 - Merci beaucoup Ginny Bastier. Oui, Saturne dévorant ses enfants.
03:08 Il y a le tableau de Goya aussi dans le genre, qui est quand même assez violent on peut dire. Merci beaucoup.

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