Retraites : la médiation est-elle une porte de sortie ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois, Priscilla Ludowsky et Jean-Christophe Gallien , politologue et conseiller en communication.

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-03-28##
Transcript
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:03 L'intersyndicale va écrire au président pour demander une pause et une médiation.
00:08 Il faut mettre, on appelle ça sur pause, il faut mettre en suspens la mesure des 64 ans.
00:13 C'est ça qui polarise toutes les oppositions.
00:14 Il faut qu'on rentre dans un processus de médiation.
00:16 On n'a pas forcément besoin de médiation pour se parler.
00:18 Ensuite la première ministre se met à disposition des syndicats
00:21 pour les recevoir très directement pour pouvoir parler.
00:24 C'est un dialogue de sourds.
00:25 Les 64 ans, Emmanuel Macron ne veut pas y toucher
00:28 et les syndicats eux, c'est leur ligne rouge.
00:30 Il va falloir s'interroger sur qui ne veut pas le dialogue.
00:33 L'idée c'est qu'on puisse enfin apaiser les choses.
00:37 Mais c'est insupportable que la réponse soit afin de le recevoir.
00:40 C'est un geste d'apaisement que réclame Laurent Berger au gouvernement.
00:45 Le patron de la CFDT et Philippe Martinez de la CGT ont appelé ce matin Emmanuel Macron
00:50 à mettre en place une médiation pour tenter de trouver un compromis social à la crise des retraites.
00:54 On vous pose cette question, la médiation est-elle une porte de sortie ?
00:57 Vous dites non à 68%
01:00 et vous dites aussi notre cher président va sortir la tête haute de ce mauvais pas
01:04 à l'aide de ses copains du Conseil constitutionnel.
01:08 Oui et puis nul besoin de médiation avait répondu le porte-parole du gouvernement Olivier Véran à l'intersyndicale.
01:13 Une réponse qui est loin de faire l'unanimité puisque Jean-Paul Matéi,
01:17 le président du groupe Modem à l'Assemblée nationale,
01:19 avait approuvé cette proposition
01:21 qui selon lui aurait permis au gouvernement de rebondir.
01:23 Alors est-ce que vous souhaitez une médiation ?
01:25 Est-ce que c'est la solution ?
01:26 Ou est-ce que vous pensez qu'une médiation ne sert à rien ?
01:29 Que maintenant c'est le Conseil constitutionnel qui dira oui ou non.
01:31 Dans tous les cas de figure on vous attend au 0826 300 300.
01:35 - Et notre invitée pour en parler Jean-Christophe Gallien est avec nous.
01:38 Bonsoir, merci d'être en direct sur Sud Radio.
01:40 - Bonsoir.
01:41 - Vous êtes politologue et conseiller en communication.
01:44 Faire un tour bien sûr de nos vraies voix aujourd'hui.
01:47 Philippe Bilger, cette main tendue qui reçoit nos réponses.
01:53 - Alors il est clair qu'on peut considérer que la manière
01:57 dont Emmanuel Macron a géré le problème des retraites est catastrophique.
02:03 En même temps on n'est pas obligé de sanctifier les oppositions syndicales et politiques.
02:09 Mais moi je trouve qu'Emmanuel Macron a cru bien jouer
02:14 et qu'en réalité il s'est enfermé à nouveau dans une forme de nasse.
02:19 Parce que lorsqu'il dit lors de son entretien à Bruxelles
02:23 "je suis à la disposition des syndicats pour dialoguer avec eux
02:29 mais ils ne m'ont jamais fait la moindre proposition"
02:32 et bien précisément les syndicats, aussi bien la CGT que la CFDT
02:39 font des propositions qui ne semblent pas absurdes
02:42 puisque pour Laurent Berger par exemple c'est une pause
02:45 et en particulier la nomination d'un médiateur
02:49 avant même que le conseil constitutionnel statue à la fin de...
02:55 - Du délai. - Dans trois semaines.
02:57 Et donc je pense qu'à l'heure actuelle
03:00 la solution proposée par les syndicats est pertinente
03:04 même elle ne sera pas acceptée parce que
03:08 il y a une mauvaise foi gouvernementale certaine qui considère
03:12 qu'on n'a pas besoin de médiateurs alors que même les deux parties
03:16 sont dans un affrontement total.
03:18 Il faut plus que jamais un médiateur.
03:20 Là je suis totalement d'accord avec la proposition de Laurent Berger en particulier.
03:26 - Françoise de Gaulle, je dis justement, on avait la vice-présidente de la CFTC ici vendredi
03:29 qui a dit qu'ils avaient fait, les syndicats, la CFTC et d'autres, des propositions.
03:33 - Il faut bien rappeler aux gens qui nous écoutent parce qu'ils n'ont peut-être pas été attentifs
03:37 que la médiation concerne...
03:40 Il faut lever les 64 ans, on met pause sur 64 ans.
03:44 Les syndicats ne vont pas à Canossa pour discuter avec le gouvernement,
03:47 demander un moment d'apaisement
03:49 et revenir sur leur revendication principale, c'est le 64 ans.
03:53 Donc il faut bien le rappeler.
03:55 Moi je pense que c'est la solution de sagesse et c'est assez finement joué
03:58 de la part de l'intersyndical parce que c'est pas que Laurent Berger et Philippe Martinez,
04:02 c'est l'intersyndical, c'est assez finement joué parce que
04:05 il continue de refiler au bon sens du terme.
04:09 Et il a raison d'ailleurs, pour moi, le mystiquerie de la surdité,
04:13 du manque d'empathie à Emmanuel Macron.
04:16 Je ne sais pas combien de temps Emmanuel Macron peut dire non à tout.
04:19 Je ne sais pas combien il faut de millions de gens dans la rue.
04:22 Je ne sais pas qu'est-ce qu'il faut qu'il se passe dans ce pays
04:25 pour que cet homme bouge et sorte de son entêtement profondément.
04:30 Il en a fait une affaire personnelle maintenant de la question des retraites.
04:33 Donc je trouve qu'il y a une vraie sagesse sans sanctifier la CFDT
04:37 que je n'ai pas souvent sanctifiée non plus, il faut le dire.
04:40 Il y a une vraie sagesse de la part des syndicats et une vraie finesse politique
04:45 à inlassablement tendre la main au président qui a chaque fois l'a mort.
04:49 Parce que c'est ce qu'il fait.
04:50 Je ne sais pas si vous avez vu l'attitude de Véran,
04:52 la réponse en sortie du Conseil des ministres.
04:54 Non seulement c'est une claque, mais l'arrogance.
04:57 Mais vont-ils comprendre que c'est leur arrogance qui les tue en fait ?
05:03 Vous avez la même chose avec une attitude un petit peu moins arrogante.
05:07 Et puis l'armée, comment peut-on supporter quatre ans encore ces gens-là ?
05:11 C'est terrible.
05:12 - Priscilla Hudoski ?
05:13 - Moi je trouve qu'on a un président qui a une pratique de la gouvernance démocratique très perverse.
05:18 En fait d'un côté il fait appel au dialogue, à l'ouverture, au débat.
05:22 Et puis d'un autre côté il refuse via son porte-parole d'ouvrir cette phase de médiation.
05:26 Moi je suis pour cette phase de médiation parce qu'il a fait un appel
05:29 via ses représentants à un apaisement, il a appelé les syndicats à demander
05:35 et à condamner surtout les violences dans les manifestations.
05:38 Donc l'alternative c'est de discuter et il refuse.
05:42 Donc on peut se poser la question de la raison pour laquelle il refuse.
05:45 Est-ce que c'est parce qu'il craint que justement par cette médiation-là on arrive à défaire ?
05:50 - En retrait, bien sûr.
05:51 - Je pense que c'est ça, il a cette crainte-là.
05:53 Et comme il a les pleins pouvoirs, il exerce ses pleins pouvoirs en refusant.
05:56 - On va revenir sur ce qu'a dit Olivier Véran.
05:58 Nous saisissons la proposition de Laurent Berger de se parler,
06:01 mais directement nul besoin de médiation.
06:05 Jean-Paul Gallien, est-ce que c'est une façon élégante...
06:08 - C'est Jean-Christophe.
06:09 - Pardon, Jean-Christophe Gallien, pardon.
06:11 Une façon élégante, enfin si je puis dire élégante entre guillemets,
06:14 de repousser les propositions de cette intersyndicale ?
06:18 - Ce qui est important dans le discours de Véran aujourd'hui,
06:22 c'est d'abord de dire oui on n'en a pas besoin, très concrètement,
06:26 et tout de suite s'emparer de la question de l'ordre et de la violence.
06:30 Je pense qu'au cœur, au sein du gouvernement pour l'instant,
06:33 il n'y a pas véritablement de choix, si ce n'est qu'à l'Élysée,
06:36 on n'a pas très envie d'aller au bout pour deux raisons.
06:38 Parce que, et chez les syndicats c'est un petit peu mon petit bémol
06:43 par rapport à ce qui a été dit jusqu'à présent,
06:45 les unions, les fédérations, les confédérations
06:49 sont largement débordées par leur base aujourd'hui.
06:52 La raison simple c'est qu'il y a une accusation auprès des directions,
06:56 venues des bases, qui est de dire "vous n'avez rien obtenu, on a perdu".
07:00 Ça c'est un point essentiel.
07:02 Et rappelons-nous qu'Emmanuel Macron, comme Élisabeth Borne,
07:04 ont parlé de victoire lors du 49-3.
07:07 Donc ça c'est un premier point.
07:08 Le deuxième point qui fait que je ne pense pas que ça soit aujourd'hui
07:12 tout à fait audible par le gouvernement,
07:14 et comme François je dirais qu'ils n'en ont pas très envie,
07:18 c'est parce que ce qui est à l'œuvre aujourd'hui dans la rue,
07:22 c'est plus du tout et plus seulement la réforme des retraites.
07:27 C'est plus le 64-3, c'est très au-delà de tout ça.
07:32 Et on est dans un contexte où on est sur une bataille
07:35 qui s'est recentrée sur la question de la violence,
07:37 mais qui va évidemment très au-delà.
07:39 On a comme un, si vous voulez, non pas une agrégation,
07:43 on a une convergence, mais pas des luttes si vous voulez,
07:45 mais une convergence de ce qui était au départ du mécontentement,
07:48 qui est devenu progressivement une colère,
07:50 et aujourd'hui qui est une convergence des colères.
07:53 - Ça veut dire que c'est des colères profondes ?
07:55 - Comment la médiation réglera l'affaire ?
07:57 - Ce sont des colères profondes qui viennent depuis très longtemps,
08:01 c'est-à-dire que c'est ça aujourd'hui.
08:03 - Depuis 2017.
08:04 - Exactement.
08:05 - Il y a une colère sur le président même.
08:07 - Non, il y a des colères.
08:09 - Je suis d'accord avec vous, je vais dans tout ce que vous dites.
08:12 Mais il y a aussi, ça s'est complètement reporté à nouveau
08:16 sur la personne même et la manière de gouverner d'Emmanuel Macron.
08:19 Le bord n'est jamais dans les cortèges, ni Véran,
08:22 tout le monde s'en fout, et Dussopt.
08:24 Sérieusement, Darmanin sur la question de l'ordre,
08:26 sérieusement, c'est encore la personne d'Emmanuel Macron,
08:29 sa manière de gouverner qui est au cœur aussi de la colère.
08:32 - Jean-Christophe, est-ce que si la médiation pouvait survenir,
08:38 quelle que soit l'hostilité, bien au-delà des retraites,
08:44 est-ce qu'au fond ça ne pourrait pas être un bon coup à jouer par le président ?
08:49 Parce que certes, il se verrait opposer des arguments très forts,
08:54 mais les syndicats eux-mêmes participeraient à un mouvement
08:59 qui naturellement affaiblirait leur dureté.
09:03 Et donc, est-ce que peut-être même irait-on jusqu'à discuter
09:08 du fond véritablement des retraites ?
09:11 Ça c'est le premier point, le deuxième je vais très vite,
09:14 Cécile et Philippe.
09:16 Compte tenu des violences que l'extrême-gauche met en œuvre systématiquement,
09:22 est-ce que la volonté d'Emmanuel Macron paraît-il
09:26 de se présenter comme le représentant du parti de l'ordre
09:31 contre le désordre absolu est une perspective qui peut être efficace ?
09:36 Jean-Christophe Gallien.
09:38 Sur le premier point, je pense que la médiation,
09:44 elle ne réglera rien l'enjeu majeur,
09:46 enfin la problématique majeure pour Emmanuel Macron,
09:49 c'est la mission qu'il a donnée Elisabeth Borne,
09:52 mais qui est inatteignable,
09:54 c'est-à-dire de créer une majorité de gouvernement.
09:57 Il a reconnu lui-même qu'il avait essayé en sortie d'élection présidentielle
10:02 qu'il n'y a pas réussi après législative,
10:04 et qu'ensuite il s'était dit que finalement il avait géré en boutiquier du Parlement
10:10 quelque chose qui marcherait texte après texte,
10:13 et il se rend bien compte que c'est compliqué aujourd'hui.
10:15 Donc la médiation en l'occurrence ne lui permettra pas
10:18 sur la seule majorité qu'il peut agréger demain,
10:22 c'est celle des Républicains en grande partie,
10:24 de créer ce contexte de majorité non plus relative au Parlement,
10:28 mais en tout cas d'agrégation de majorité.
10:30 Donc premier point.
10:31 Sur le deuxième point,
10:33 si vous voulez, je pense même que la narration de la violence
10:38 et avec celle-là, si vous voulez, l'idée qu'il y a un rempart,
10:43 il y a des gens qui veulent l'ordre,
10:46 il y a des gens qui veulent défendre le bien, les personnes,
10:49 et ainsi de suite,
10:50 c'est ce qui est, semble-t-il aujourd'hui,
10:53 l'essentiel de l'intervention des acteurs gouvernementaux.
10:58 Si on les prend les uns après les autres depuis ce week-end,
11:02 en réalité ça a changé,
11:03 ça peut encore changer évidemment d'ici la fin de la semaine,
11:05 mais c'est la réalité.
11:06 Donc pareil, la tension et la mise en tension,
11:09 c'est quelque chose qui aujourd'hui est semble-t-il perçu
11:13 comme lui-même permettant de sortir de la crise
11:15 en agrégant une majorité qui serait contre ce mouvement
11:18 qui devient de plus en plus violent.
11:19 Alors la réalité, c'est que c'est presque faux
11:22 puisque quand on regarde les études post-13h de la semaine dernière,
11:27 si vous voulez,
11:28 où pourtant là on voulait parler à cette France-là,
11:31 à une France qui est présumée plus âgée, en province,
11:34 qui veut de l'ordre, qui veut de la protection,
11:36 ainsi de suite,
11:37 et bien ça n'a pas marché, ça n'a pas marché du tout.
11:40 C'est même une erreur de pré-campagne.
11:41 Moi j'avais dit que c'était une forme de pré-campagne
11:43 avant une dissolution qui viendra dans quelques semaines.
11:46 Là pour le coup, c'était une erreur.
11:47 Et là pour le coup, aujourd'hui, on voit encore des sondages
11:49 qui montrent qu'il y a un soutien malgré la violence.
11:52 Il y a un soutien malgré la violence.
11:53 Jean-Christophe, on comprend, ça réagit beaucoup au téléphone.
11:56 0826 300 300, Johan qui veut réagir.
11:59 Rebonsoir, Johan.
12:00 Rebonsoir.
12:01 Il y a eu beaucoup d'idées qui ont été évoquées.
12:05 Globalement, je suis d'accord avec M. Gagnet.
12:08 Je pense que la médiation pourrait être, à mon sens,
12:12 un signal du gouvernement pour dire
12:15 on écoute, on est prêts vraiment à dialoguer à ce moment-là.
12:18 On écoute ce que vous avez à dire.
12:20 Cependant, ça ne réglerait pas forcément tout.
12:26 Parce qu'effectivement, je pense que la contestation aujourd'hui
12:29 a dépassé le simple cadre de la réforme des retraites.
12:32 On est un petit peu, j'ai l'impression qu'on se retrouve
12:36 un petit peu comme en 2019, où à l'époque, c'était le prix de l'essence.
12:39 Aujourd'hui, c'est la réforme des retraites qui met le feu aux poudres
12:42 et où en fait, il y a une sorte de soulèvement de la population
12:45 sur des enjeux beaucoup plus profonds et beaucoup plus agressifs.
12:49 Absolument, on a compris. C'est un peu ce que tout le monde pense.
12:52 Damien 0826 300 300 qui nous appelle de la Gironde.
12:56 Bonsoir Damien.
12:57 Bonsoir Damien.
12:58 Pardon d'avoir été un petit peu long.
12:59 Vous, vous avez manifesté à Bordeaux aujourd'hui.
13:01 Oui, bonsoir. Bonjour tout le monde.
13:03 Tout à fait. J'en sors tout juste de la manifestation autorisée
13:07 et un petit peu de celle qui n'était plus autorisée derrière.
13:11 Et j'en suis parti justement, il n'y a pas longtemps.
13:14 Et comment ça s'est passé ?
13:15 Comment ça s'est passé ? Il y a du monde ?
13:17 Oui, oui, oui. Une énorme, vraiment une très très grosse mobilisation
13:20 encore sur Bordeaux aujourd'hui. Il y avait énormément de monde.
13:23 Très très bon ensemble. Comme d'habitude, jusqu'au départ
13:26 de la partie moins autorisée.
13:29 Ouh là, ça a commencé un petit peu à se frissionner.
13:32 Mais c'était une belle manif d'ensemble.
13:34 On va voir comment ça va se continuer ce soir.
13:35 Damien, une question. On parle que des retraites
13:37 ou on parle d'autres choses dans les cortèges ?
13:39 Non, justement, si vous permettez, je veux bien me profiter
13:42 d'un introduction pour deux choses. D'une part, ce point rare
13:45 et aussi la question des violences qui est centrale.
13:47 Là, clairement, je pense qu'on n'est plus...
13:50 La retraite est le point de départ, mais on n'est plus là-dessus.
13:54 On n'est plus là-dessus pour beaucoup.
13:56 La question de la Ve République et de ses problèmes
14:01 est vraiment prégnante au sein des gens,
14:04 quel que soit leur syndicat, qu'ils soient syndiqués ou pas d'ailleurs.
14:07 On est sur quelque chose qui est au-delà.
14:10 Le texte de la retraite est le prétexte et le cœur de la bataille.
14:13 Mais on sent bien profondément qu'on est au-delà.
14:17 Voici avec nous Damien, c'est étonnant parce que ce que dit Damien,
14:20 j'ai l'impression d'entendre ce qu'on entendait des Gilets jaunes.
14:23 On disait toujours que la base, c'était le prix de l'essence.
14:26 Et en fait, c'est parti sur d'autres sujets.
14:29 Oui, mais je pense...
14:31 C'est plus grave, mais c'est comme ce qu'on disait au début.
14:33 On démarre sur quelque chose et finalement, la colère s'élargit.
14:36 D'abord, c'est le mal et c'est la construction française.
14:40 La République, la France, est toujours construite par la rue.
14:43 Après, il y a toujours eu un pouvoir qui a toujours dit
14:46 "Attention le chaos" et une rue qui résiste et qui réforme et qui progresse.
14:51 Toute la France, la République, se construit dans la rue.
14:54 Vous prenez le Front populaire, se construit dans la rue.
14:57 A chaque fois, ça accouche de progrès.
14:59 Donc, ce petit jeu de "nous sommes le parti de l'ordre",
15:02 à chaque fois, ça fonctionne et Jean-Christophe a raison de le dire.
15:04 Mais la réalité, si vous voulez, c'est que c'est habituel
15:08 depuis que le monde est monde et que la France est France.
15:10 Deuxième point pour aller dans ce que dit notre auditeur de Bordeaux,
15:14 Damien, pardonnez-moi Damien,
15:16 sur la profondeur bien sûr, sur la profondeur du mouvement,
15:19 sur tout le ressenti, la vision démocratique.
15:22 Et je voulais juste dire, la jeunesse, lui demander s'il y avait
15:24 beaucoup plus de jeunes que la dernière fois,
15:26 car la jeunesse ne manifeste pas que pour les retraites,
15:28 elle manifeste pour Parcoursup,
15:30 elle manifeste contre Parcoursup,
15:32 contre la réforme des lycées,
15:34 et pour l'écologie.
15:36 Damien, est-ce qu'il y a plus de jeunes aujourd'hui ?
15:39 - Ouais, beaucoup.
15:41 Une partie du cortège, qui est une partie de mes préférées,
15:43 c'est toujours les plus festifs, il y a toujours de la musique,
15:45 et c'est toujours une des parties les plus sympas du cortège.
15:48 Mais ouais, énormément de jeunes et de syndicats d'étudiants,
15:54 c'était assez visible aujourd'hui, à Clermont.
15:56 - Jean-Christophe Gallien, vous avez entendu Damien,
15:58 qui était dans les Manif, vous avez entendu Johan,
16:00 vous avez une question, Priscilla Ludovsky, alors allez-y.
16:02 - Oui, pour Jean-Christophe Gallien, bonsoir,
16:04 je me posais la question de la forme, on parle beaucoup du fond,
16:06 et je me pose la question de la forme,
16:08 quelle forme elle pourrait prendre cette médiation,
16:10 est-ce qu'on parle d'un tiers, comme la CNDP,
16:12 comme le CESE ?
16:14 - Ou même une personnalité, même.
16:16 - Ou est-ce que même, historiquement,
16:18 on a des exemples de médiations qui ont bien fonctionné ?
16:21 - Et je vais ajouter une deuxième question,
16:23 que vous êtes quand même conseiller en communication,
16:25 sans toutes les fautes de communication,
16:27 les factieux, la fin de nos recevoirs,
16:29 en cours, est-ce que ça n'a pas mis
16:31 beaucoup d'huile sur le feu, les erreurs de com ?
16:33 - D'abord, quelle forme ça pourrait prendre, cette médiation ?
16:35 - Il reste une toute petite minute.
16:37 - Alors, la médiation,
16:39 on murmure, et même si
16:41 M. Berger a dit qu'il n'y avait
16:43 rien eu de suggéré,
16:45 on murmure des personnalités, plutôt.
16:47 Des personnalités qui seraient
16:49 plutôt, et j'ai
16:51 entendu des noms de chefs d'entreprise,
16:53 de leaders
16:55 vieux,
16:57 passé du monde syndical,
16:59 après, moi, j'y crois pas
17:01 un seul instant, parce que je n'imagine pas
17:03 Emmanuel Macron,
17:05 dans ce contexte-là,
17:07 se laisser aller.
17:09 Pour lui, je pense qu'aujourd'hui, c'est presque perdre
17:11 la face, et on en est là.
17:13 Et ça rejoint votre question
17:15 sur les erreurs de communication.
17:17 La plus importante, de mon point de vue,
17:19 je pense que pourtant, s'ils avaient fait un vrai choix de média planning,
17:21 qui m'a moi surpris,
17:23 c'est, encore une fois, un mouvement majeur
17:25 de ce qui s'est passé. Vous parlez de la jeunesse.
17:27 J'étais à la Place de la République,
17:29 au début du cortège, cet après-midi.
17:31 Il y avait beaucoup de jeunes gens.
17:33 Et les jeunes gens qui sont sortis,
17:35 depuis le 49.3, beaucoup,
17:37 et depuis l'intervention d'Emmanuel Macron.
17:39 Il n'y a pas eu de prise, et même il y a eu un effet
17:41 qui est venu donner du carburant,
17:43 s'il voulait, à cette espèce
17:45 d'agrégation des colères.
17:47 Et François a raison.
17:49 Parcours sub, c'est très important.
17:51 Il y a de plus en plus d'étudiants,
17:53 et je veux le signaler,
17:55 qui viennent déjeuner au Secours Populaire.
17:57 Vous savez pourquoi ? Parce qu'on les a tellement obligés
17:59 de partir loin de leur domicile familial,
18:01 qu'ils n'arrivent plus à assumer, au-delà du logement,
18:03 la nourriture. C'est ça, aujourd'hui, l'enseignement supérieur
18:05 dans ce pays. Et là, c'est un vrai souci.
18:07 - Merci beaucoup, Jean-Christophe Gallien.
18:09 Je rappelle que vous êtes politologue et conseiller en communication.
18:11 Et vous êtes 68% à penser
18:13 que la médiation n'est pas une porte de sortie.
18:15 - Merci aux auditeurs qui nous ont appelés.
18:17 Damien, merci beaucoup. Johan, vous nous rappelez
18:19 quand vous voulez, 0826-300-300.
18:21 Damien, vous êtes dans la manifestation.
18:23 Bien entendu, vous pouvez composer
18:25 ce numéro. Aude vous attend
18:27 derrière cet appel.
18:29 0826-300-300. A tout de suite, dans un instant.
18:31 Le kik a dit ! Parce que maintenant,
18:33 ça devient le kik a dit.

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